‘’SAI BABA, JÉSUS ET LE SOI, JE NE VOIS PAS DE DIFFÉRENCE’’ Interview d’un prêtre catholique, le Père Charles Ogada Le Père Charles Ogada est un prêtre catholique nigérian dont la profonde compréhension du message du Christ est en soi un témoignage de sa vie de recherche résolue de l’Ultime. Le Père Charles, qui a été ordonné prêtre en 1999, est né à Uturu, au Nigeria. Il a rendu visite pour la première fois à Bhagavan Baba en 2001, visite qui allait approfondir son engagement dans sa quête et le revivifier sur son chemin de la découverte du Soi. Depuis lors, le Père Charles est un visiteur fidèle de Prasanthi Nilayam. Il a aussi étroitement collaboré avec le regretté Victor Kanu dans les écoles Sathya Sai d’Afrique. Le Père Charles est également un contributeur habituel de Radio Sai et ses articles sont très appréciés par nos lecteurs pour leurs réflexions profondes et pour leur clarté spirituelle. Nous vous proposons ici la transcription éditée de l’interview enregistrée par M. Ted Henry pour la série populaire ‘’Souljourns’’ (www.souljourns.net). Cette interview a été réalisée dans l’enceinte sacrée de Prasanthi Nilayam en janvier 2007. Comme le dit Ted Henry : ‘’Dans cet entretien, le Père Charles ouvre son cœur à ses racines chrétiennes et à son amour pour l’arrivée dans sa vie des leçons, des enseignements et de l’amour de Sai Baba.’’ PRIME ENFANCE – DES COMMENCEMENTS MYSTIQUES Ted Henry (TH) : Sairam, Père Charles ! Quel genre de petit garçon étiez-vous ? Père Charles Ogada (PC) : Le garçon de Swami ! Le Père Charles prenant la parole à l’occasion de Noël en 2006, en présence de Sai Baba TH (surpris): Depuis les tout débuts ? PC : Oui ! Swami Lui-même m’a surpris, lorsqu’Il m’a révélé ceci dans son discours de Noël 2006. Souvenez-vous, Il a dit : ‘’Ce fidèle africain (le Père Charles) M’est dévoué depuis son enfance. Il M’aime intensément depuis le début.’’ Cela pourrait expliquer la raison pour laquelle je n’ai jamais eu une transition de foi par rapport à la réalité de Swami. Généralement, pour les chrétiens qui viennent à Swami, il y a une acceptation graduelle, en ce qui concerne la réalité de Jésus par rapport à celle de Swami. Mais cela n’a jamais été mon cas. Pour moi, cela a coulé de source, comme un souvenir que Swami était tout pour moi. Donc, je L’ai connu depuis le début. Lorsque Baba a prononcé ces paroles, mes souvenirs d’enfance me sont brusquement revenus à l’esprit : les plus belles expériences que j’ai jamais connues dans ma vie remontent à cette période. Entre 5 et 11 ans, j’étais comme dans la béatitude. Il y avait cette Présence inconnue qui me comblait d’une douceur céleste et j’avais l’habitude de me mettre à l’écart pour être seul avec Elle et parfois, cette Présence devenait si intense que je perdais la conscience de mon corps et que je défaillais. A cette époque, mon corps s’échauffait beaucoup, il devenait si chaud que je devais constamment verser de l’eau dessus. Mes parents étaient perplexes et ils me conduisirent dans plusieurs hôpitaux, mais on ne trouva aucune explication médicale. Finalement, ils m’amenèrent chez des docteurs juju indigènes qui me diagnostiquèrent comme un être possédé ! Ils me firent beaucoup de choses, mais sans aucun effet. Un de ces docteurs juju indigènes Je me souviens qu’une fois, je m’étais ‘’perdu’’ et que ma mère était partie rendre visite à une amie. Nous vivions sur une montagne, entourés d’arbres. Quelqu’un courut alors la prévenir et elle était si tracassée qu’elle s’est mise à courir et avant qu’elle n’ait pu escalader la colline, elle aussi s’est évanouie. Tel était son amour. Et donc, cet état a persisté jusqu’à ce que j’aie 11 ans. La mère du Père Charles TH : Alors, quand avez-vous eu pour la première fois ce désir d’être un prêtre catholique ? PC : Je puis me souvenir d’une rencontre que j’ai eue avec mon père, quand j’avais 11 ans. C’était quelqu’un de très spirituel, de très serein et de très humble. Par ailleurs, je suis né dans une famille catholique. Un jour, il m’a appelé dans sa chambre et il m’a pris les mains dans les siennes et après avoir dit une très belle prière, il a craché dans mes mains qu’il a jointes en signe de ses bénédictions, en signe qu’il avait versé tout ce qu’il est en moi et puis, il m’a posé une question : ‘’Voudrais-tu devenir prêtre ?’’ Et j’ai dit non ! J’ai dit non parce que si j’avais dit oui, il m’aurait envoyé au séminaire. Et donc, comme j’avais dit non, j’ai suivi des études dans une école ordinaire. Quand j’ai terminé le cycle du secondaire, c’était une formation de cinq ans. J’ai obtenu des résultats formidables et tout le monde était très fier de moi, y compris mon père, et je me préparais à faire médecine à l’université. Devenir docteur était un rêve d’enfance. Tout le monde était très satisfait, m’admirait et j’étais le premier fils d’une famille de neuf enfants. TH : Comment votre père a-t-il pu vous envoyer à l’école ? Cela devait être très coûteux… PC : Parce qu’il m’aimait tellement, il aurait tout fait pour moi. UNE EXPÉRIENCE ÉTRANGE J’ai ensuite eu une expérience étrange qui a changé le cours de ma vie. Durant ma petite enfance, j’avais développé l’habitude de me retirer en moi-même pour être seul avec la Présence inconnue. Je me retirais durant des heures dans la forêt dans la solitude et Elle imprégnait mon être d’une joie enivrante. TH : Avec huit frères et sœurs, je comprends pourquoi ! PC (rires) : C’était une habitude. Je venais juste de terminer l’école secondaire et j’avais passé tous les examens qui me permettraient de faire médecine à l’université. J’étais dès lors tout à fait relax et j’avais beaucoup de temps à passer dans la forêt. Et donc un jour, j’étais tout seul au cœur de la jungle et soudain, une force étrange s’est emparée de moi. C’était cette Présence. Mon cœur s’est mis à se dilater, comme si mon corps devenait de plus en plus grand. Mais cette fois-ci, je ne me suis pas évanoui. Et puis, j’ai entendu une voix dans mon cœur. TH : Une voix intérieure ? PC : Oui. Cette Voix a comblé mon cœur avec tellement d’amour. Je me dissolvais dedans. Le son de la Voix était vraiment silencieux, parce que ce n’était pas quelque chose comme un son physique émanant d’une direction particulière. Il imprégnait tout mon être et je ne pouvais pas me distinguer de la Voix ou de quoi que ce soit. J’ai perdu tout sentiment de séparation d’avec la création, comme si les arbres, la terre et le ciel faisaient partie de mon corps. La Voix m’a dit : ‘’Que voudrais-tu faire de cette vie ?’’ TH : Et qu’avez-vous répondu ? PC : En réalité, la Voix a aussi répondu, parce qu’il n’y avait pas de conscience distincte entre la Voix et moi – ‘’Quoi d’autre, Père, sinon t’offrir cette vie ?’’ A partir de ce moment-là, le monde extérieur est devenu non-existant pour moi, car il n’y avait plus d’intérieur ni d’extérieur. Tout était comme un unique continuum d’énergie pulsant de vie. Lorsque j’ai commencé à retrouver la conscience normale du corps, j’étais possédé par l’obsession d’offrir ma vie au service du Père (j’appelle la Voix le ‘’Père’’). Mon système de valeurs a changé. Le monde entier est devenu insipide et mon désir d’enfance de devenir médecin a disparu. Je voulais simplement servir et aucune autre chose n’avait de sens. Je ne pouvais plus dormir, je ne pouvais plus manger, je ne pouvais plus rien faire. J’étais complètement possédé par cette force. C’était une Conscience vivante qui me faisait ressentir le mal infligé à une fourmi, car je ressentais la douleur dans mon cœur. C’était comme si j’étais un avec toute chose, car je ne pouvais pas supporter la souffrance des autres. Par exemple, j’avais l’habitude d’assister à la messe catholique, chaque matin. Normalement, je me levais très tôt, vers 4 heures, pour aller à la messe, à environ 4 km de l’endroit où nous vivions et sur la route, je rencontrais des gens dingues couchés sur le bord de la route dans le froid, sans vêtements. Je ne pouvais pas le supporter et je rentrais chez moi en courant pour prendre quelques-uns de mes vêtements pour les mettre sur eux et pour leur donner de la nourriture. Je n’avais pas peur d’eux et je ne pensais pas qu’ils auraient pu me faire du mal. LA VIE PREND UNE NOUVELLE ORIENTATION TH : Combien de temps vous a-t-il fallu pour réaliser que vous vouliez passer de la médecine à devenir prêtre ? PC : Tout a changé avec l’expérience de la Voix. J’ai commencé à réfléchir sur la manière d’offrir cette vie au Père et j’ai senti que le meilleur moyen d’acter mon expérience était d’entrer dans un ordre religieux. J’ai alors cherché à devenir membre de la congrégation des spiritains, un groupe d’hommes qui consacrent toute leur vie au service des pauvres. Claude Poullart des Places était un prêtre catholique français qui fonda la Congrégation du Saint-Esprit en 1703 à l’âge de 24 ans Puis j’ai dit à mon père que je n’irais pas à l’université et que je préférais offrir ma vie au service de Dieu. Au départ, il était très déçu. Souvenez-vous, six ans plus tôt, il m’avait demandé si je voulais devenir prêtre et j’avais dit non. Puis tout le monde m’admirait de vouloir devenir un docteur qui est quelqu’un de très respecté et de très influent dans la communauté. Dans la tradition africaine, on respecte aussi l’aîné qui prend soin de toute la famille. Alors, mon père m’a conseillé de tester l’authenticité de la Voix. Il m’a demandé de terminer mes études de médecine à l’université et si par la suite, la Voix persistait, je saurais alors qu’elle est authentique. TH : Et c’est ce que vous avez fait ? PC : Je savais que je ne pourrais pas (rires), parce que je savais que je ne pouvais pas supporter, ne fût-ce qu’une seconde de séparation avec la Voix. Néanmoins, je ne voulais pas décevoir mon père, parce qu’il m’aimait tant et parce que je l’aimais aussi. Alors, j’ai dit à la Voix : ‘’Eh bien, c’est ton job. Va le convaincre que tu es authentique !’’ Et la Voix a parlé à mon père. J’ai été surpris lorsqu’après quelques semaines, il m’a dit : ‘’Je ne serai pas un obstacle, si Dieu t’appelle.’’ TH : En tant que prêtre ? PC : Pas réellement en tant que prêtre. Mon désir n’était pas d’être simplement prêtre. Je cherchais plutôt un environnement où je pourrais exprimer cette aspiration à servir, à offrir ma vie au service du Père et je sentais qu’être prêtre me fournirait cette opportunité. C’est ainsi que j’ai choisi d’entrer dans l’ordre religieux des spiritains. Les spiritains de la congrégation du Saint-Esprit C’est un ordre religieux international qui opère dans le monde entier. Les spiritains sont réputés pour leur discipline religieuse stricte avec des vœux de pauvreté, d’obéissance et de chasteté. Leur mission principale, c’est de servir les plus pauvres d’entre les pauvres, où qu’ils soient. Ils peuvent se rendre dans n’importe quelle partie du monde où le besoin est criant. Ils renoncent à tous les attachements familiaux et ils pourraient passer toute leur vie dans une mission à l’étranger. Mon père a aussi objecté contre ce type d’ordre religieux strict et m’a supplié d’entrer plutôt dans un ordre sacerdotal diocésain local pour qu’il puisse au moins avoir l’occasion de me voir de temps en temps. Mais je voulais réellement tout donner à Dieu. J’avais 28 ans quand je suis devenu prêtre. TH : Et vous avez aimé être prêtre ? PC : Certainement ! Mais pour mieux répondre à la question, j’aime Dieu ou plutôt, Dieu m’aime. Je baigne dans Son amour. Et cet amour, c’est la joie de mon sacerdoce. Lorsque vous parlez de la prêtrise, vous parlez de vous en remettre totalement à Dieu. TH : D’accord ! Donc, vous avez été prêtre à partir de l’âge de 28 ans. Vous avez fait tous ces vœux et vous œuvriez pour les plus pauvres d’entre les pauvres. Et comme je vous ai entendu si bien le dire, quand vous vous êtes adressé à des milliers de personnes, le jour de Noël, devant Sai Baba, vous n’avez jamais cherché Sai Baba, c’est Sai Baba qui vous a trouvé ! Comment cela s’est-il passé ? PC : C’est vraiment la vérité. Sai Baba m’a trouvé. C’était Lui la Présence inconnue qui planait autour de moi lorsque j’étais enfant. C’était Lui la Voix qui m’a dit quand j’avais 17 ans, ‘’Que voudrais-tu faire de cette vie ?’’ C’est Lui qui a pris ma main et qui m’a orienté jusqu’à ses pieds. Quand j’étais au séminaire, je cherchais vraiment Dieu. A cette époque, cette Voix intérieure, cette communion, cette Présence m’a quitté. Et lorsqu’Elle m’a quitté, j’étais mort, car c’était l’unique chose à laquelle j’attribuais de la valeur, c’était l’unique chose qui donnait un sens à ma vie et c’était l’unique raison de mon existence. Et donc, quand Elle m’a quitté, ce fut la nuit la plus sombre de ma vie, car le monde était mort pour moi et car la vie spirituelle était aussi morte pour moi. Tel un corps privé du souffle vital, mon âme aspirait vainement à la source de sa joie. Je savais que je ne pourrais pas survivre à une telle épreuve. En fait, j’ai voulu quitter le séminaire et j’ai commencé à envisager la manière de partir. PERMETTRE AU PÈRE TERRESTRE DE PARTIR TH : Vous n’entendiez plus cette Voix ? PC : Il ne s’agit pas d’ ‘’entendre’’. Lorsque vous dites ‘’entendre’’, c’est comme s’il s’agissait d’un son physique. Il s’agit plus d’une Présence – une Présence qui vous comble et qui vous fait savoir que vous êtes un avec tout. TH : C’est sans équivoque ! Ensuite, qu’avez-vous fait ? PC : Je voulais partir, car que je ne pouvais pas survivre. Je vais vous donner un petit exemple. Imaginez que vous êtes complètement déprimé. Vous n’arrivez même plus à dormir ni à sortir du lit. La nourriture n’avait plus aucun goût et vivre était aussi bien que mourir. Vous êtes tout à fait apathique. C’est juste un aperçu de ma nuit obscure. Je me mourais littéralement, happé dans le néant de l’absence totale de sens. Et puis mon père est tombé malade, très malade. Je suis rentré à la maison pour le voir. Il avait 58 ans, alors. Il mourait du cancer. La douleur était insupportable. Il ne pouvait pas se tenir debout. Il ne pouvait pas s’asseoir. Il ne pouvait pas rester allongé. Toutes les positions provoquaient des douleurs atroces. Je peux clairement me souvenir du jour où je suis rentré du séminaire et où je suis allé directement dans sa chambre et je me rappelle comment nos regards se sont croisés et se sont mêlés dans des larmes silencieuses. Depuis ma rencontre avec la Voix, mon voyage avait été son voyage et ma quête, sa quête. Pendant mon noviciat, il me rendait visite tous les mois, nous nous asseyions et nous parlions de la Voix et nous nous mettions immanquablement à pleurer. TH : Il devait vous aimer… PC : Il m’aimait vraiment. Mon accompagnement dans sa souffrance et sa mort est devenu pour moi un nouvel éveil. Ce fut comme un choc qui m’a tiré de ma torpeur spirituelle. J’ai découvert que, même si tout son corps était en proie à la douleur, il y avait pourtant un déclic dans ses yeux. Il avait trouvé quelque chose au-delà de la souffrance. Sa souffrance intense l’avait amené jusqu’à ce vide du renoncement où la souffrance ne le touchait plus. Un jour, le jour même où les docteurs ont confirmé qu’il avait le cancer, ils m’ont dit de le préparer à la mort. Nous avions tous le cœur brisé. Je ne parvenais pas à me décider à lui faire part de ce mauvais présage. Mais le soir même, il m’a appelé et il m’a demandé de prendre un stylo et de noter ce qu’il allait me dire. Son regard pétillait de joie. Il s’est mis à louer Dieu et la splendeur de Sa création. Je ne parvenais pas à comprendre comment quelqu’un pouvait être conscient de la beauté de la création dans un corps rempli de cellules cancéreuses. Il m’a dit : ‘’Je suis en route vers le Calvaire’’. Vous savez ce que le Calvaire signifie, c’est le symbole chrétien de la dissolution de l’ego sur la croix. Il m’a demandé de solliciter une neuvaine pour lui en demandant à Dieu la force et le courage d’atteindre le Calvaire. Puis il m’a dit : ‘’J’offre ces souffrances pour la joie du monde’’ – Loka Samasta Sukino Bhavanthu. Sa souffrance a été un éveil pour moi. TH : Et vous étiez toujours au milieu de votre propre dépression… PC : Eh bien, sa souffrance a englouti ma dépression. Quand on a une rage de dents, on a tendance à oublier une petite piqûre à la jambe, n’est-ce pas ? Sa souffrance a avalé ma dépression, car j’étais complètement absorbé par la manière de le rendre heureux. TH : Vous avez pu ainsi oublier votre propre souffrance. Ceci a été une leçon pour vous. Vous avez dit que c’était un professeur. Il semble que ses leçons les plus importantes pour vous le furent au terme de sa vie ? PC : Oui, la fin de sa vie ne fut pas seulement une leçon, mais une révélation. Vers la fin, l’attitude de lâcher-prise dans la souffrance de notre père l’a mis en contact avec son Soi intérieur. Il y avait de la lumière et de la joie dans ses yeux et il était engagé dans la récitation constante des Noms de Dieu. Il m’a appris le pouvoir immense du Nom de Dieu. Trois jours avant sa mort, il nous a appelés à son chevet (ma mère, mon cadet immédiat et moi-même) et il nous a dit qu’il quitterait son corps le mercredi. Ma mère a vigoureusement protesté en disant : ‘’Mon cher, s’il te plaît, ne nous quitte pas !’’ Et Papa a répondu : ‘’Je ne meurs pas. Là où je vais, c’est meilleur pour toi et quand j’y arriverai, je dirai un Notre Père pour toi.’’ Bien sûr, nous ne l’avons pas pris au sérieux, parce que nous ne voulions pas croire qu’il nous quittait. Ce mercredi-là, vers 15h45, il m’a demandé d’aller lui acheter des bananes. J’étais surpris, parce qu’il avait cessé de manger quoi que ce soit depuis plusieurs jours. Il pleuvait fort et j’ai couru jusqu’au marché pour trouver des bananes. A cause des pluies torrentielles, le marché était quasiment désert et grâce à la Providence divine, il y avait une petite fille avec juste un seul régime de bananes sur son plateau. J’ai acheté le régime de bananes et je me suis dépêché de retourner à l’hôpital. Mon père m’a demandé de peler une des bananes et après l’avoir mangée, il m’a dit : ‘’C’est l’heure !’’ Il nous a appelés tous les trois à son chevet et il m’a donné comme instruction de psalmodier les Noms de Dieu. Nous nous sommes mis à réciter la litanie des saints Noms de Jésus. Et c’est pendant que nous psalmodiions ces saints Noms de Dieu qu’il a quitté son corps comme quelqu’un qui tombait endormi. Les parents du Père Charles Je n’ai pas compris le rapport avec la banane jusqu’à ce qu’un jour, je lise un passage dans un Sathya Sai Speaks où Swami disait : ‘’Le corps est comme une banane. Pour faire l’expérience de l’Atma (votre vrai Soi), vous devez le peler.’’ Avant de mourir, il nous a dit tellement de choses qu’il nous a demandé de noter. Et en me donnant ses bénédictions, il m’a conseillé de ne pas quitter le sacerdoce et m’a dit que beaucoup viendraient à Dieu, en conséquence. Sa mort m’a réveillé du néant de mon manque de sens. Et j’ai surtout réalisé que nous ne mourons pas. Ce que nous appelons la mort n’est qu’une porte qui donne sur une vie plus pleine. Grâce à ses paroles, je suis rentré au séminaire pour poursuivre ma quête de Dieu. Et c’est alors que Swami est venu à moi. ‘’JE SUIS CELUI QUE TU CHERCHES’’ TH : Comment Swami est-il parvenu à vous dans le séminaire catholique ? PC : J’assistais à un cours de religions comparées donné par mon professeur de théologie, le Frère Raymond Arazu et pendant son cours, il a mentionné le nom ‘’Sai Baba’’. Maintenant, lorsque j’ai entendu ce nom, ce fut comme si les fondations du Ciel s’ébranlaient en moi. Ce nom a réveillé quelque chose en moi. C’était comme revivre d’anciens souvenirs. Il m’a sorti de ma stupeur somnolente. TH : Juste le nom ? PC : Juste le nom ! C’est alors que je me suis mis à dévorer. J’étais comme un alcoolique enivré par le vin nouveau. J’ai englouti toute la littérature disponible sur Lui que j’ai pu trouver chez mon professeur prêtre et en lisant, je savais que j’étais au seuil d’une vérité que j’avais longtemps cherchée. Et puis, Swami est venu dans un rêve. C’était une vision divine. Il était Energie pure…pure Lumière…vêtu d’une robe d’un rouge éclatant…resplendissant de gloire. Il a agité la main avec un mouvement circulaire. Je ne savais pas que Swami avait cette ‘’manie’’ d’agiter la main pour matérialiser des choses. Ce geste n’a matérialisé aucun objet particulier, hormis de l’énergie pure. Et cette vague d’énergie m’a attiré à Lui. Ensuite, Il m’a étreint. Et je me suis dissous, quand Il m’a étreint. J’ai perdu toute individualité personnelle, comme lorsque vous mettez du sel dans de l’eau, il se dissout simplement. Je me suis dissous dans l’océan de Son amour. Puis, au cœur de cette expérience, sans prononcer une parole, Il a dit : ‘’Je suis Celui que tu n’as cessé de chercher’’. TH : Sans paroles, vous L’avez entendu dire : ‘’Je suis Celui que tu n’as cessé de chercher’’ ? PC : Oui, sans paroles. Je savais qu’Il était cette Présence inconnue qui m’étreignait dans la cavité du cœur depuis ma tendre enfance. Il était la Voix. Il s’est révélé à moi dans ce rêve et sans raison, j’ai su qu’Il était la source même de mon âme, mon principe vital, la Vérité que j’avais toujours cherchée. TH : Et il n’y avait sans doute personne dans le séminaire avec qui partager ce rêve merveilleux… PC : Je n’avais pas besoin de le partager avec qui que ce soit, puisque personne ne comprendrait ni n’apprécierait mon expérience. J’avais redécouvert mon secret. Et je rayonnais réellement de vie et de joie. TH : Y avait-il la moindre contradiction dans votre cœur, dans votre âme ou dans votre conscience entre le Sai Baba qui est venu si merveilleusement dans votre rêve et Jésus ? PC : Contradiction ? Quand Il est venu, toutes les contradictions se sont dissoutes. En me dissolvant en Lui, toutes mes questions ont disparu et il ne restait plus que des réponses. J’ai alors voulu venir immédiatement à Puttaparthi, mon âme commençant à se languir d’être avec Lui, de voir Sa forme physique. Et il s’est passé quelque chose. J’ai été expulsé du séminaire. Il y avait eu un décret émanant de la maison mère à Rome, adressé aux étudiants par l’entremise des directeurs de la formation. TH : Un décret de Rome ? PC : La lettre fut lue aux étudiants et son mandat laissait pour la toute première fois l’opportunité aux étudiants d’apporter une contribution positive à la manière dont on les formait. Les étudiants ont vu cette opportunité comme un instant de grâce divine et d’une seule voix, les étudiants ont parlé en faveur d’une transformation radicale du processus de formation. Dans l’optique d’harmoniser leurs idées, les étudiants ont constitué un comité composé de sept étudiants. Et j’ai été élu comme l’un des membres de ce groupe. Ce comité a travaillé inlassablement, tous les jours et jusque tard dans la nuit. Ses membres devaient harmoniser les idées et les délibérations des étudiants en un tout méthodique et cohérent. Et finalement, les étudiants ont produit un document standard intitulé ‘’L’instant de grâce’’. Au terme du temps imparti, Rome a envoyé son délégué qui représenterait la Maison Mère dans les délibérations qui prirent place entre les directeurs de la formation, le recteur du séminaire et les représentants des étudiants. Les étudiants avaient deux sièges dans cette commission et j’ai à nouveau été élu par les étudiants comme l’un de leurs deux représentants. Rome a accepté le document, mais les autorités du séminaire l’ont rejeté, ‘’subtilement’’, puisqu’elles ne peuvent pas contredire une autorité supérieure. Et donc, j’ai été expulsé du séminaire. Et plus tard, onze autres diacres ont aussi été expulsés avec moi, quand ils ont refusé de signer un document stipulant qu’ils se dissociaient du document intitulé ‘’L’instant de grâce’’. Puis d’autres étudiants, dont le reste des sept membres du comité qui avait produit le document intitulé ‘’L’instant de grâce’’ ont également été priés de partir. Quand la maison mère l’a appris, le Supérieur Général (la plus haute autorité de l’Ordre) s’est immédiatement rendu au séminaire et il a exigé que tous les séminaristes qui avaient été expulsés soient rappelés. TH : Le Supérieur Général ? Le vénérable Jacob Libermann, souvent appelé le ‘’second fondateur’’ de la congrégation, fut aussi son onzième Supérieur Général (1848-1852) PC : Il est venu jusqu’au Nigeria. Quand je suis arrivé, il m’a appelé pour une audience privée et nous nous sommes installés, comme une mère avec son enfant, et nous avons parlé pendant près d’une heure. Il comprenait profondément l’angoisse des séminaristes et leur soif d’intimité spirituelle. Et il m’a dit que la maison mère avait adopté notre document comme modèle de travail pour la formation dans la congrégation. Il est resté avec nous près de deux semaines et avant de partir, il a laissé des instructions pour que tous les diacres qui avaient été renvoyés soient ordonnés prêtres la même année. Et c’est ainsi que le 4 décembre 1999, j’ai été ordonné prêtre avec les autres diacres. Après l’ordination, j’ai été affecté à l’archidiocèse de Lagos pour travailler à la paroisse St-Michaël. Mais je languissais de me rendre à Puttaparthi. Je sentais que c’était là mon foyer. Maintenant, tout prêtre a droit à un mois de congés, chaque année… PREMIÈRE VISITE À PRASANTHI NILAYAM TH : Et donc, vous avez pris votre mois de congé après avoir été affecté à la paroisse StMichaël. Vous étiez pasteur ou pasteur adjoint ? PC : Pasteur adjoint. TH : Et vous avez sauté dans un avion pour l’Inde… PC : J’ai couru ! Nous étions en 2001. TH : Alors, vous avez pris un bus ou un taxi et vous êtes arrivé à Puttaparthi. Et que s’est-il passé ? PC : J’ai craqué. C’était le soir. On était en train d’offrir l’arati à Swami, quand je suis arrivé. Quand j’ai vu Sa forme, j’ai fondu en larmes d’une manière vraiment incontrôlable. Au cours de ce voyage, Swami a répandu sur moi l’amour d’une infinité de mères. C’est incroyable. TH : Swami vous a appelé ? PC : Oui ! Il a ‘’glissé’’ vers moi, puis Il a dit : ‘’D’où venez-vous ?’’ J’ai dit : ‘’Du Nigeria, Swami.’’ Il a demandé : ‘’Combien êtes-vous ?’’ J’ai dit : ‘’Un seul.’’ Et Il a dit : ‘’Go !’’ TH : Oh mon Dieu ! PC : Ensuite, je suis entré dans la pièce des entrevues. Beaucoup de choses se sont passées pendant cette première entrevue qui fut aussi très importante dans ma vie. Nous étions tous assis, les messieurs d’un côté, et les dames de l’autre. Et Swami était si affectueux et si jovial ! Il a d’abord matérialisé de la vibhuti pour les dames et Il a commencé à plaisanter avec les gens et à répondre à leurs questions. Moi j’étais totalement absorbé dans Sa gloire et mes yeux n’arrivaient pas se détacher de Son visage. De temps en temps, Il me regardait, avec ce type de regard malicieux qui réduit votre être à néant. Et puis tout à coup, comme pour me réveiller de mon état d’absorption, Il m’a demandé à brûle-pourpoint : ‘’Comment vont vos femmes ?’’ (Rires) J’étais déchiré ! J’ai ouvert la bouche et j’étais incapable de parler. En moi-même, je savais qu’Il savait tout. Je savais qu’Il savait que j’étais prêtre et que je n’avais pas de femme(s), au singulier et au pluriel. Je n’ai pas pu m’amener à dire quelque chose et Swami m’a ignoré. Après que tout le monde ait été appelé à côté pour un entretien privé, Il s’est levé et Il s’est dirigé vers la porte d’entrée, comme si l’entrevue était terminée et tout le monde s’est levé pour partir. Mais quand Il est arrivé à ma hauteur, Il a dit : ‘’Ah, venez !’’ Et chacun s’est rassit, tandis qu’il me conduisait dans la pièce intérieure. Et là, Il m’a dit : ‘’Parfois, vous désirez vous marier et parfois non. Ne vous tracassez pas, vous M’appartenez.’’ Ces paroles étaient le couronnement de toutes mes aspirations. Swami est devenu pour moi, non pas un Dieu, mais l’épouse de mon âme. TH : Père Charles, le jour de Noël, vous avez raconté votre histoire devant des dizaines de milliers de personnes face à Sai Baba. J’imagine que vos supérieurs, que le Vatican, que l’Eglise catholique savent que vous aimez Sai Baba et que vous aimez Jésus… PC : Pour moi, ils sont un. TH : Pour eux, est-ce un problème ? PC : Pour certains d’entre eux, officiellement, c’est un problème. Mais pour moi, ce n’est pas un problème. Et la prière que je fais bien sûr à Swami, c’est qu’Il se révèle à l’Eglise chrétienne, qu’Il ôte ce voile de Maya qu’Il utilise pour nous dissimuler Sa réalité. Les incarnations divines se voilent toujours. C’était vrai aussi pour Jésus. Les autorités religieuses de son époque n’ont pas pu comprendre sa divinité. Et donc, elles l’ont crucifié. TH : Mais le Vatican ne regardait pas d’un très bon œil l’un de vos prêtres, Don Mario, qui a été excommunié. Ne craigniez-vous pas qu’ils puissent faire la même chose avec vous ? Ordination des prêtres dans l’Eglise catholique FC : Cela ne me tracasse pas, parce que la volonté de Swami prévaudra. TH : Alors, vous permet-on d’être un prêtre catholique en sachant que vous êtes quelqu’un qui a Sai Baba dans son cœur ? PC : Mes supérieurs m’ont demandé de renoncer à Swami en disant que je ne pouvais pas servir deux maîtres à la fois. Mais comment puis-je renoncer à moi-même ? Je leur ai dit que renoncer à Swami, c’était comme renoncer à mon propre Soi. Et cela signifie aussi renoncer à Jésus, car Sai Baba et Jésus sont des noms qui se réfèrent à la même réalité divine qui est notre essence même. Même à l’église, je prêchais le message de l’unité. C’est le message de Swami. Et c’est aussi le message de Jésus. J’enseignais Swami sans parler de Swami et il y avait une explosion de conscience. Le nom n’a pas d’importance. Ce qui est important, c’est la réalité, c’est cet Amour. Dieu est Amour. Dieu est Vérité. Dieu est Justice. Et cette Justice, cet Amour, cette Vérité se trouvent en chacun. Lorsque vous serez conscient de votre véritable réalité en tant qu’Amour, vous découvrirez que vous n’êtes pas différent de Jésus ou de Sai Baba. Le Père Charles Ogada célébrant une messe multiconfessionnelle à Prasanthi Nilayam, en Inde LES ÉPREUVES INÉVITABLES D’UN PÉRIPLE AVEC LE MAÎTRE TH : Alors, vous a-t-on demandé de renégocier, une fois de plus ? Comment ont-ils fait en sorte que cela se termine, votre Supérieur Général ? PC : Ils ne savaient pas quoi faire avec moi et je ne savais pas quoi faire avec eux ! Il y a eu un temps où j’ai réellement voulu démissionner de la prêtrise catholique. L’Eglise m’avait déjà retiré toutes mes responsabilités, expulsé de la paroisse, sans aucun moyen pour subvenir à mes besoins physiques. Et Swami ne facilitait pas les choses. Il m’ignorait et pendant de nombreuses années, Il ne m’a pas appelé, Il ne m’a pas parlé et Il ne m’a même pas regardé. J’ai été littéralement dépouillé de toutes mes identifications. L’attachement à la forme physique de Swami peut aussi être un piège très doux. Et j’étais pris au piège ! Et Swami m’en a arraché d’une façon très dure. J’ai vécu l’enfer, mais c’était Sa grâce. J’ai écrit une lettre à Swami demandant Son autorisation. Mais Swami ne voulait même pas prendre ma lettre. Pendant des mois, j’ai utilisé tous les moyens pour donner cette lettre à Swami, mais Swami ne voulait pas la prendre. Et puis, en mon cœur, j’ai dit : ‘’Swami Tu auras cette lettre, que Tu le veuilles ou non !’’ (Rires) Je me suis alors rendu au bureau des coursiers (Swami se trouvait alors à Whitefield) et je l’ai envoyée par coursier à Swami. La preuve que Swami avait reçu la lettre aurait été un reçu signé de la personne qui s’occupe de Sa correspondance et qui recueille tout son courrier pour le Lui donner. J’ai dit à la dame que cette lettre était très importante pour moi et que je voulais le reçu qui montrait que Swami l’avait bien réceptionnée. Elle m’a demandé de revenir le soir pour avoir le reçu signé. Et quand la dame m’a vu arriver le soir, elle savait pourquoi j’étais venu et sans dire un mot, elle a ouvert un tiroir et elle en a sorti une liasse de papiers. Elle les a vérifiés à plusieurs reprises en essayant d’identifier mon reçu, sans aucun succès. Elle m’a alors prié de revenir le lendemain pour qu’elle puisse demander à son collègue où celui-ci l’avait gardé. Je suis revenu le lendemain matin, mais le reçu était introuvable. Et donc, vous ne pouvez pas battre Swami à aucun petit jeu, Il est imbattable ! Je n’ai pas démissionné et on ne m’a pas excommunié. Tout est vraiment entre les mains de Swami. Sa volonté se manifeste. Nous ne faisons rien du tout. Dieu est Celui qui agit. Vous pouvez penser que vous êtes celui qui fait en sorte que les choses se passent, mais ce n’est que votre pensée. Il n’y a aucune nécessité d’essayer de faire en sorte que les choses se passent, car ce qui se passera se passera, quels que soient vos efforts à faire en sorte que cela ne se passe pas et ce qui ne se passera pas ne se passera pas, quels que soient vos efforts à faire en sorte que cela se passe. Si vous forcez les choses, elles peuvent se produire. Mais elles ne se seront passées que parce qu’elles étaient destinées à se produire. Votre ‘’contrôle’’ n’aura rien ajouté à l’évènement. Et si d’autre part, vous dites, eh bien, je ne ferai rien du tout puisque toutes les choses arrivent, parce qu’elles sont destinées à arriver, ce qui doit arriver arrivera, néanmoins. Jésus a dit : ‘’Si vous refusez de louer Dieu, les pierres se dresseront et Le loueront.’’ Cela signifie que vous êtes comme une plume entre les mains de Dieu. Si vous refusez d’écrire, Dieu prendra une autre plume. La vôtre est destinée à écrire, mais vous ne pouvez pas décider ni empêcher ce qui doit être écrit. Quand vous le comprendrez, vous ferez simplement votre devoir en abandonnant le résultat au Pouvoir qui fait en sorte que les choses se passent. A ce moment-là, vous commencerez à vous réjouir du flux spontané de l’Energie divine qui s’exprime à travers vous. CONNAISSEZ-VOUS VOUS-MÊME POUR LE CONNAÎTRE TH : Père Charles, pour conclure et alors que les gens pourraient voir ceci pour la première fois, entendre votre merveilleuse histoire d’amour avec Jésus, de prêtre catholique et d’écoute de votre Voix intérieure qui est votre amie depuis si longtemps et que vous avez aussi présenté la Personne de Sai Baba qui pourrait être pour eux une nouveauté, permettez-moi de vous poser une question très importante : ‘’Qui est Sai Baba ?’’ PC : Qui est celui qui pose cette question ? TH : Qui est celui qui pose la question ‘’Qui est Sai Baba’’ ? PC : Qui êtes-vous ? Il est ridicule d’affirmer quelque chose sur l’identité de Sai Baba, si vous n’avez pas reconnu votre propre identité. Par exemple, il est absurde de dire que Sai Baba est Dieu, alors que vous ignorez qui Dieu est. Jésus a dit une fois à ses disciples : ‘’Vous ne Me connaissez pas, parce que vous ne connaissez pas Dieu. Si vous Me connaissiez, vous connaîtriez aussi Dieu.’’ Maintenant, Jésus et Sai Baba nous disent : ‘’Vous aussi, vous êtes Dieu !’’ Par conséquent, la tâche est de redécouvrir votre vrai Soi. Si vous n’avez pas réalisé votre propre divinité, comment pourriez-vous connaître la divinité d’un autre ? Si vous ne connaissez pas votre Soi, comment pourriez-vous appréhender le même Soi qui est Sai Baba ? Sans cette connaissance du Soi, il est impossible d’essayer de sonder la réalité de Sai Baba ou de Jésus. Sai Baba l’a aussi dit dans l’un de Ses discours – que c’est un pur gaspillage de temps que d’essayer de comprendre Sa réalité. La seule manière, c’est de comprendre votre propre réalité. Par exemple, si vous dites : ‘’Je suis Ted’’ ou ‘’Je suis Charles’’, essayez d’investiguer qui est ce ‘’Je suis’’ qui s’appelle Ted ou Charles. Regardons profondément en nous-mêmes et trouvons Dieu là où nous L’avons perdu. Accédons à cette Conscience intérieure. Swami a dit : ‘’Ne Me rendez pas un culte. Quand vous Me rendez un culte, vous Me placez à l’extérieur, comme une idole. Vous Me projetez en dehors de vous-même. Je suis vous, vous êtes Moi. Nous sommes un. Moi, Je le sais. Vous pas. C’est la seule différence.’’ TH : C’est la même chose avec Jésus ? PC : Oui, qui est Jésus ? Jésus est le ‘’Je suis’’ en vous. Chaque fois que vous dites ‘’Je suis’’, vous dites le nom de Jésus. L’êtreté est la pure existence. Dans la Bible, quand Moïse a demandé à Dieu (Yahweh) ‘’Quel est Ton Nom ?’’, Dieu a dit : ‘’Mon Nom est ‘’Je suis’’. Ainsi, le Dieu hébreu Yahweh signifie littéralement ‘’Je suis’’. Jésus s’identifiait à Yahweh, lorsqu’Il a dit : ‘’Le Père et Moi, nous sommes un.’’ Ce ‘’Je suis’’, c’est l’étincelle de Dieu dans chaque cœur. Ce microphone dit ‘’Je suis’’, sinon il ne peut pas se trouver là. Ce siège dit ‘’Je suis’’, sinon je ne peux pas m’asseoir dessus. Cette ‘’êtreté’’ en tout, c’est Jésus. Lorsque vous connaîtrez ce ‘’Je suis’’, vous saurez vraiment qui est Sai Baba ou qui est Jésus. TH : Et pour vous, cela peut-il être totalement comparable d’être un prêtre catholique aimable et serviable et un disciple de Sai Baba ? Les deux peuvent-ils être ? FC : Il n’y a pas ‘’deux’’. Un problème se pose, si vous voyez ‘’deux’’ là où il n’y a toujours eu qu’un. Sai Baba et Jésus ne sont pas deux réalités. Le nom et la forme peuvent différer, mais Dieu est un. Seul Dieu est réel. Le reste, ce sont des étiquettes. Lorsque vous voyez Dieu partout, il ne peut pas y avoir de contradiction. J’ai entendu que votre femme vous a appelé ‘’chéri’’ et vous avez répondu, n’est-ce pas ? Vous aussi, vous avez beaucoup de noms, mais votre réalité est une ! Dieu a des noms innombrables, mais il n’y a qu’une seule réalité indivise. La même Conscience divine avec différents noms et différentes formes, au fil des âges TH : Je sais maintenant comment cet Esprit Saint a changé votre vie – cette Voix intérieure et je sais comment Jésus a transformé votre vie. Comment Sai Baba a-t-il transformé la vie de Charles ? PC : Lorsque vous rencontrez Sai Baba, vous rencontrez Jésus. C’est tout l’Amour, l’Amour pur, l’Amour infini, l’Amour désintéressé. C’est toujours l’Amour qui m’a transformé, sous la forme de la ''Présence inconnue’’ ou de la ‘’Voix’’ dans la jungle, ou sous la forme du Seigneur Jésus au séminaire ou sous la forme de Sai Baba à Puttaparthi. Dieu est Amour. TH : Père Charles, en nous disant au revoir, si vous aviez l’opportunité en puisant dans toutes les histoires et les exemples de vos expériences au séminaire, avec Sai Baba et avec votre père que vous nous avez donnés, y a-t-il un message que vous pourriez donner au monde, un message d’espoir en ce moment, et quel serait-il ? PC : Soyez heureux ! Notre Père est ici. Nous traversons la période la plus gracieuse, la plus auspicieuse de l’histoire de toute la création, pas simplement de l’histoire de l’homme, mais de toute la création. Dieu est ici avec nous, pleinement incarné. Pourquoi se tracasser ? Soyez heureux ! Permettez à Dieu de prendre les commandes et faites l’expérience de cet Amour intérieur qui est grisant, de cet Esprit de joie qui est irrésistible et de cette paix de l’âme qui est insurpassable. C’est mon message. TH : Amen ! Dieu vous bénisse ! Sairam ! (Magazine Heart2Heart de Radio Sai Global Harmony - Mars 2014)