LE BUT DE LA VIE ET L’IMPORTANCE DE LA PURETÉ DE LA PENSÉE, DE LA PAROLE ET DE L’ACTION DANS CE CONTEXTE PROF. G. VENKATARAMAN Le Prof. G. Venkataraman est physicien, ancien vice-recteur de l’Université Sri Sathya Sai et directeur de Radio Sai Global Harmony. Les plaisirs que l’on expérimente avec un sentiment de détachement cessent d’être bhoga (ou la jouissance de commodités matérielles) et deviennent une forme de yoga. Après avoir joui de tous les plaisirs et de tout le confort que nous recherchons, que reste-t-il ? Le corps se décompose dans les cinq éléments. Ce qui est essentiel, fondamental, c’est le principe de l’Atma qui soutient le corps et les sens. Quand l’Atma quitte le corps, ni les organes des sens, ni le mental ne peuvent plus fonctionner. L’Atma (l’Ame) est éternelle et omniprésente. Elle existe d’elle-même. La quête spirituelle, c’est comprendre et réaliser la nature de l’Atma. Chaque personne devrait considérer l’investigation de la nature de l’Atma comme l’objectif principal de sa vie et la pureté de la pensée, de la parole et de l’action est essentielle dans une telle recherche. - Sathya Sai Baba (discours divin du 20/01/1985) Sai Ram ! Les paroles qui précèdent ne sont pas faciles à comprendre sans quelques explications essentielles appropriées que je souhaite maintenant vous proposer, spécialement parce que cet enseignement particulier de Swami est si important. Commençons par le fait que nous sommes tous en vérité et sans exception un mélange extraordinaire de trois entités distinctes – à savoir, le corps grossier, le mental subtil et l’Atma causal. Parmi eux, c’est l’Ame qui est le noyau de notre personnalité. Swami nous l’a rappelé un nombre incalculable de fois en ajoutant que, bien que nos actions aient tendance à être surtout motivées par nos instincts physiques et par nos dispositions mentales, c’est en réalité l’Ame en nous qui devrait être la principale force motrice. Clairement, cela signifie que la motivation de toutes nos actions doit émaner de l’Atma en toutes circonstances, mais ce n’est pas ainsi que les choses se passent et c’est bien là le problème. La question qui se pose maintenant est : ‘’Pourquoi l’Ame devrait-elle être la source de motivation de toutes nos actions ?’’ Swami a magnifiquement répondu à cette question via ces paroles que nous analysons maintenant. Pour comprendre ce que dit Swami, demandons-nous ce qui se passe, au moment où une personne meurt. Nous savons que ses fonctions vitales s’arrêtent et que son corps devient inerte. Et comme il n’est plus d’aucune utilité, nous en disposons, simplement. OK, c’est ce qui arrive au corps. Et qu’en est-il de nos deux autres composantes, à savoir le corps subtil et l’Ame ? Nous avons deux options : Un, le mental subtil se combine avec l’Atma causal et cette combinaison s’éloigne afin de rechercher un nouveau corps où se loger et démarrer une nouvelle vie. C’est le processus de la renaissance. Deux, le mental se désintègre, simplement, en laissant l’Ame totalement ‘’libre’’. Pour compléter l’histoire, l’Ame soi-disant ‘’libérée’’ s’unit ou se réunit à l’Ame suprême omniprésente, un peu comme l’air qui était dans un ballon se mélange à l’air ambiant, quand celui-ci éclate. Examinons maintenant un peu plus profondément les deux options susmentionnées. La première, comme je l’ai déjà dit, aboutit à la renaissance, c’est-à-dire que l’Ame éternelle conjointe à votre bon vieux mental issu d’une naissance antérieure a maintenant droit à un nouvel essai dans la vie en opérant via un nouveau corps, comme une nouvelle personne. OK, mais si c’est le cas, quand la seconde option estelle d’application ? Très bonne question ! Et la réponse est que si durant votre vie, vous vous êtres efforcé de réaliser que vous n’êtes ni le corps, ni le mental, mais bien l’Atma, alors au moment de la mort, le mental aura disparu, à la suite de quoi l’Ame se fond dans l’Ame Suprême universelle, tout comme une vague disparaît dans l’océan ou tout comme l’air qui était enfermé dans un ballon se mélange librement à l’air ambiant. C’est ce qu’on appelle habituellement la Libération ou moksha. Ceci étant établi, nous en arrivons maintenant à cette directive que nous ont donnée et Krishna dans la Bhagavad Gita et Swami dans de nombreux discours. Dans un langage simple, on peut paraphraser ainsi l’essence de ce message : Ô, homme ! Connais-tu le but de la vie ? C’est de vivre ta vie d’une telle manière qu’au moment où ton corps te lâche, tu te fondes dans Dieu qui est éternel et omniprésent. En termes pratiques, cela signifie que tu dois mener ta vie de manière à ce que celle-ci reflète la nature de ton Ame à l’intérieur. C‘est ici que le point qui concerne la motivation à agir mentionné auparavant devient important. Si cette motivation provient de l’Ame, il n’y aura aucune trace d’égoïsme, il n’y aura que de l’amour pur et de la compassion. Pour en revenir au Divin, voyons ce qu’Il a à dire par rapport à cela : Ô homme ! Dans ta vie, la majorité de tes actions ne sont motivées que par des considérations matérielles et mondaines avec pour conséquence qu’elles ont toutes tendance à être teintées d’égoïsme et c’est le moins qu’on puisse dire. Mais si tu te concentrais sur l’Atma en permanence, tes motivations émaneraient alors de l’Atma avec pour conséquence que les sentiments dans ton cœur seraient purs, que les pensées que de tels sentiments stimuleraient dans ton esprit seraient pures et que les paroles que tu prononcerais et que les actions que tu accomplirais seraient également pures. Avec une telle pureté devenue le souffle même de ta vie, il est inévitable que lorsque la mort surviendra, ta nature intrinsèque se réunira à son aspect infini, tout comme l’eau d’une vague individuelle se mélange à celle de l’océan dont elle a jailli. En principe, un tel conseil n’est pas trop difficile à comprendre, mais dans l’esprit du chercheur sérieux, un doute pourrait surgir, doute que l’on pourrait définir ainsi : ‘’Supposons qu’un homme naisse dans une famille royale et qu’il devienne roi. Il devrait vivre comme un roi au milieu du luxe, ce qui serait sans doute préjudiciable à la recherche de sa véritable nature qui est l’Atma. Que devrait-on faire alors dans de telles circonstances ? La réponse à cela nous est donnée au tout début dans les paroles de Swami : Les plaisirs que l’on expérimente avec un sentiment de détachement cessent d’être bhoga (jouissance de commodités matérielles) et deviennent une forme de yoga. Le mot clé ici, c’est DÉTACHEMENT. On peut arborer les attributs de la fonction, mais on ne doit pas s’y attacher ni avoir soif de ses privilèges. On considère souvent le roi Janaka comme l’exemple d’une telle attitude. En tant que roi qui officiait, il portait une couronne, il s’asseyait sur un trône et il dirigeait le gouvernement, mais son esprit était bien éloigné du pouvoir et du lucre et parfaitement concentré sur l’Atma. Dans ce cas-là, l’esprit reste pur, il aide l’individu à réaliser sa vraie nature en tant qu’Atma et il fusionne avec l’Ame suprême universelle au moment où le corps périt.1 On pourrait dire que ceci n’est pas simple ! Effectivement, ce n’est pas du tout facile. Au contraire, pour citer la célèbre formule de Lord Acton : ‘’Le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument.’’ Et pourtant, certaines personnes dotées d’une volonté forte n’ont pas permis que cela arrive. Il y a l’exemple classique d’Harry Truman qui succéda à Roosevelt pendant la Seconde Guerre Mondiale comme Président des Etats-Unis. Il a dû prendre beaucoup de décisions difficiles, comme larguer les bombes atomiques et limoger le Général Macarthur pour insubordination à une époque où le prestige du général était nettement supérieur à celui du Président lui-même. En d’autres termes, Truman était réellement un homme fort. Et cependant, au moment de quitter la Présidence en 1952, il est simplement monté dans sa voiture avec sa femme et il est rentré chez lui dans le Missouri. Sans l’appui des services secrets ni même d’un chauffeur. Il s’arrêtait pour faire lui-même le plein dans les stations-services et logeait dans des hôtels bons marché en cours de route. Voilà ce que l’on entend par être détaché des privilèges de la fonction. C’est possible, mais il faut énormément de volonté. Dire que ce n’est pas possible est un signe de faiblesse morale et une indication que l’on préfère toutes sortes de privilèges à Dieu qui n’est nul autre que l’Atma. Réfléchissez-y ! Heart2Heart / Juin 2016 Media.radiosai.org 1 Le lecteur qui voudrait avoir une idée de ce qu’était la sagesse du roi Janaka pourra lire ‘’L’Astavakra Gita ou la connaissance de l’absolu’’, NDT.