LES ENNEMIS INTERNES ET LEURS TRAITEMENTS DR CHARANJIT GHOOI Le mental est le fondement de l’existence de l’humanité et les pensées sont responsables de l’existence du mental. Le mental n’est qu’un amas de pensées et de désirs. Le comportement humain, qu’il soit bon ou mauvais, se fonde sur les pensées. La vie humaine est le résultat des processus de la pensée1. Quand une pierre est jetée dans un puits, une série d’ondulations naissent où la pierre est tombée. A partir de là, les ondulations atteignent le bord du puits et couvrent tout le puits. Pareillement, quand la pierre de la pensée est jetée dans le lac de l’esprit, les ondulations se mettent à remplir tous les sens et les membres du corps. Lorsque la pensée est une pensée pure et sacrée, les ondulations qui émanent de l’esprit remplissent tous les sens et les membres du corps de la tête aux pieds avec des réactions pures. Cette pensée pure qui pénètre dans l’œil purifie la vision. La même pensée qui pénètre dans l’oreille ne lui fait écouter que des sons sacrés. En pénétrant dans la bouche, cette pensée pure apporte la pureté au langage. Imprégnant les mains, la pensée pure les incite à s’engager dans des actes sacrés. Les ondulations sacrées de l’esprit qui atteignent les pieds les incitent à partir en pèlerinage. Si les pensées sont impures, leurs ondulations atteignent les sens et les poussent à se livrer à des actes profanes. D’où, la parole bien connue : ‘’Le mental est composé de pensées et d’aberrations.’’ Il s’ensuit qu’on ne devrait pas laisser libre cours aux mauvaises pensées, aux mauvaises associations ou aux mauvaises relations.2 ARISHADVARGA (LES SIX ENNEMIS) La chose principale qui devrait concerner tout le monde aujourd’hui, c’est comment se débarrasser des pensées négatives qui encombrent l’esprit. Les six ennemis cardinaux de l’homme – les six vices fondamentaux – se sont logés dans le hridayam (cœur) des êtres humains. Il n’y a pas de place dans leur cœur pour l’amour ni la bonté.3 Les six mauvaises qualités de l’homme s’appellent Arishadvarga en sanscrit. Sathya Sai Baba les définit ainsi : 1. Kama (le désir) : de richesses, de biens matériels, d’honneurs, de statut, de renommée, d’enfants, etc. L’attachement à toutes les choses du monde sensoriel, ce monde faux, temporaire, impur. 2. Krodha (la colère) : le désir de nuire aux autres et de provoquer leur ruine. 1 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, discours divin, 11/10/1998. Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, discours divin, 26/06/1994. 3 Bhagawan Sri Sathya Sai Baba, discours divin, 25/02/1998. 2 3. Lobha (l’avidité) : être déterminé à ce que personne ne puisse profiter de même une petite fraction de ce que l’on a gagné ou de ce que l’on a et à ce que, même en période de détresse, nos possessions ne soient pas diminuées par l’usage. 4. Moha (l’engouement ou l’attachement) : l’illusion que certaines personnes sont plus proches que d’autres et le désir de leur plaire plus qu’à d’autres, ce qui conduit à des efforts pour gagner et pour accumuler pour eux. 5. Mada (l’ego ou l’orgueil) : l’arrogance que l’on développe, lorsqu’on a l’impression qu’on a plus d’érudition, de force, de richesse ou de renommée que les autres. Lorsqu’on n’a pas celles-ci, mada fait que les hommes sont dépourvus de respect pour les aînés et sans considération pour les sentiments des autres et n’aspirent qu’à leur propre confort et sécurité. Mada est l’égoïsme extrême. L’homme est égoïste à propos de sa famille, de sa richesse, de sa jeunesse et de son érudition. 6. Mathsarya (l’envie ou la jalousie) : Quand les autres sont heureux ou plus heureux que vous-même, mathsarya vous rend misérable ; vous ne pouvez pas le supporter. Il y a encore d’autres maux. Dambha incite les gens à faire des yagas et des yajnas (sacrifices) et à distribuer de grosses sommes d’argent charitablement pour obtenir les applaudissements du monde. Darpa est l’orgueil qui hante l’homme, lorsqu’il est riche et heureux. Il y a aussi eershya, le désir que d’autres aient la douleur, le malheur et les soucis dont on souffre. Asuya signifie toujours penser à faire du mal aux autres, la volonté de tout supporter pour satisfaire ce désir de nuire aux autres. Ce sont tous des ennemis internes. Tant que l’homme est pris dans ce filet d’illusion tendu par ces ennemis, l’aspiration à la libération ne verra pas le jour dans son esprit.4 KAMA (LE DÉSIR) Sri Sathya Sai Baba dit : Le mental est un tissu de désirs. La paix du mental, c’est l’absence de désirs et dans cet état, il n’y a pas de mental. L’homme = la vie + le désir ; la vie – le désir = Dieu.5 Vous devez apprendre comment garder vos pulsions sous contrôle et à maîtriser les sens qui ont tendance à vous attirer sur des chemins mauvais et vicieux. Lorsque le désir de plaisir a raison de votre raison et de votre bonté innée, vous n’avez plus que la forme d’un être humain ; vous n’avez pas le droit d’être appelé humain. Si vous aspirez à gagner la grâce du Seigneur, vous devez contrôler vos désirs matériels.6 Le désir des objets matériels produit plaisir et douleur, tandis que le désir de Dieu procure la félicité et ne produit aucune douleur. Dieu opère à travers vous par l’intermédiaire du désir. Il y a une forte poussée de force vitale, le désir de vivre. S’il opère dans un domaine favorable, il devient de l’amour ; autrement, il reste du désir. La force, la puissance, l’énergie, la motivation du désir est Dieu. Que le désir soit bon ou mauvais est lié au temps, au lieu et à 4 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Prasnottara Vahini, Ch.6. Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, mentionné dans Conversations avec Sathya Sai Baba du Dr John Hislop. 6 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Discours sur la Bhagavad Gita, Ch.8. 5 la personne. Dans les premières années, un désir d’accomplissement matériel peut être bon. Plus tard, le même désir est mauvais.7 Qualités animales signifie désirs excessifs : ‘’Je veux ceci !’’ ‘’Je veux cela !’’ L’humanité est l’esclave des désirs. Par exemple, un jeune homme a deux jambes et il est seul. Après quelque temps, il dit : ‘’Je veux me marier !’’ Les désirs se mettent en branle : il se marie. A présent, il a quatre jambes ! Tant qu’il avait deux jambes, il pouvait se rendre où il voulait. Mais après le mariage, il a quatre jambes ! Il a perdu son indépendance ! Après quelque temps, il dit qu’il veut un fils. Les désirs continuent : il a un fils. Il a à présent six jambes ! Il est de plus en plus attaché avec six jambes...Plus tard, il dit : ‘’Je veux une fille !’’ Maintenant, il a huit jambes ! Quand il a huit jambes, il commence à entretenir des appréhensions et il veut se cacher. Au fur et à mesure que le nombre de jambes augmente, l’esclavage augmente aussi. D’où vient cet esclavage ? C’est le produit des désirs. Par conséquent, contrôlez vos désirs ! En langage védantique, on appelle cela du détachement ou du renoncement.8 LES TRAITEMENTS CONTRE LE DÉSIR Pour conquérir le désir, vous devez développer une nature de sacrifice, vous devez vous imprégner de renoncement. Le renoncement ne veut pas dire que vous abandonniez votre famille pour aller dans la forêt et n’exige pas que vous abandonniez tous vos biens pour prendre le sanyasa. Une fois que vous aurez réalisé les défauts d’un objet, une fois que vous aurez reconnu sa nature transitoire et sa nullité pour vous aider à atteindre votre but, vous cesserez automatiquement de le désirer. Quand le désir est profondément enraciné en vous, c’est seulement en inversant le processus et en pratiquant le détachement et le renoncement que vous serez à même de vous débarrasser de ces fléaux profondément enracinés.9 Si le désir survient, analysez-le. S’il est bon pour vous et s’il ne nuit pas à autrui, allez de l’avant. S’il n’est pas bon, écartez-le immédiatement. Si vous n’êtes pas sûr, ne faites rien avant que l’incertitude ne soit résolue.10 Les désirs, quand on les satisfait, engendrent d’autres désirs ; insatisfaits, ils entraînent de nouveaux épisodes de vie terrestre pour calmer l’envie. L’unique méthode par laquelle l’illusion du désir peut être détruite, c’est de consacrer toutes ses activités à Dieu et s’y engager dans un esprit d’adoration en Lui laissant les résultats et en cessant de s’y attacher.11 La limitation des désirs est un must pour mener une vie paisible et pleine de sens. Vous devez dompter votre désir de rechercher encore et toujours plus de richesses et diriger vos efforts vers la réalisation de la Réalité intérieure. En poursuivant ces efforts, vous ne devez pas gaspiller la nourriture, l’argent, le temps, l’énergie et la connaissance, car toutes celles-ci sont des formes de Dieu.12 7 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, mentionné dans Conversations avec Sathya Sai Baba du Dr John Hislop. Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Sathya Sai Newsletter, USA, printemps 1995. 9 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Discours sur la Bhagavad Gita, Ch.9, 1984. 10 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, mentionné dans Conversations avec Sathya Sai Baba du Dr John Hislop. 11 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Sathya Sai Speaks, Vol.10, Ch.1. 12 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Sanathana Sarathi, août 1994. 8 KRODHA (LA COLÈRE) Sri Sathya Sai Baba dit : La colère est nuisible : elle vous fait agir aveuglément. Vous devrez beaucoup vous repentir pour tout ce que vous faites sous le coup de la colère. Quand votre colère s’est calmée, vous voyez plus clairement les choses et alors, il est trop tard pour corriger le mal que vous avez fait.13 Personne ne peut échapper aux conséquences de ses actions. La mort peut survenir n’importe quand, n’importe où et sous n’importe quelle forme. Nul ne peut prédire l’heure ou la manière de mourir de quelqu’un. C’est prédestiné. Cela n’a aucun sens d’analyser le pour et le contre d’un tel événement. Même de bons dévots entretiennent parfois des doutes et se disputent pour des peccadilles. La colère réduit considérablement la force d’un homme. La durée de la vie d’un homme est entaillée par le couperet de l’envie, de la colère et de la haine. La colère est la cause principale de la diminution de la vie d’un homme. Quand un homme se met en colère, tout son corps tremble. Son sang s’échauffe. Il faut trois mois pour que le sang refroidisse. Un instant de colère peut consumer l’énergie produite par six mois de nourriture. C’est ainsi que la colère débilite une personne.14 L’homme que la colère consume ne peut jamais s’affranchir du malheur. La colère est porteuse d’un feu brûlant. La colère est aussi décrite comme Krodhagni, le feu de la colère. Tant que quelqu’un est consumé par ce feu, il ne peut pas être heureux. Pour s’affranchir du malheur, l’homme doit se défaire de la colère. La colère est aussi la cause de la dépravation de l’homme. Elle le ruine de nombreuses façons. Elle l’aliène de ses proches. L’orgueil et la colère sont les principaux responsables du déclin des qualités humaines aujourd’hui.15 CONTRÔLER LA COLÈRE Voici la manière la plus simple de contrôler la colère : dès que vous prenez conscience que la colère surgit en vous, riez simplement bruyamment. Ou allez dans la salle de bain et prenez un bain froid. Vous pouvez aussi prendre un verre d’eau fraîche et vous calmer dans un endroit frais. Dès que la colère surgit, il est des plus utiles de quitter l’endroit où vous êtes et d’aller autre part. Si, malgré toutes ces mesures, vous ne pouvez toujours pas contrôler votre colère, alors, mettez-vous en face d’un miroir et examinez votre visage. Après avoir vu votre apparence, vous ressentirez sûrement un tel dégoût que vous pourrez immédiatement contrôler votre colère. Ce sont là quelques moyens par lesquels vous pourrez traiter votre colère. Cherchez la cause de cette colère. Se justifie-t-elle ? Rappelez-vous que si quelqu’un va subir un tort dans le processus de votre colère, vous commettrez un péché et que cela ne peut pas être bon pour vous. Appliquer toutes ces méthodes sera très difficile pour une personne ordinaire, mais c’est suffisant de vous rappeler de ne pas laisser votre langue entrer en action tout de suite après vous être mis en colère et vomir un torrent de vilains mots. Prenez le temps de réfléchir. De manières multiples, la colère affaiblit une personne qui tente de pratiquer la 13 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Sathya Sai Speaks, Vol.7. Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, discours divin, 10/01/1993. 15 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Sanathana Sarathi, août 1995. 14 sadhana. Si vous faites des efforts pour contrôler la colère quand elle apparaît, ces efforts agiront pour fortifier votre corps et purifier votre esprit.16 La colère est une cause importante de mauvaise santé, en plus d’être dangereuse pour d’autres raisons. Elle entraîne une longue suite de sympathisants, dont chacun contribue à la ruine finale. Ainsi, vous devez conquérir cette passion, lorsqu’elle surgit dans l’esprit en vous rappelant l’omniprésence de Dieu, Dieu comme moteur interne de tous, et qu’Il est le Directeur de ce Drame appelé la vie. Pensez à autre chose que les circonstances qui ont provoqué votre colère, pratiquez Namasmarana, allongez-vous sur un lit ou allez faire une longue marche, buvez un peu d’eau froide – luttez avec vous-même jusqu’à ce que vous gagniez. Ne vous battez pas contre les autres, luttez contre vos propres pulsions. Arrêtez l’ennemi sur le seuil, alors la sécurité du corps peut être assurée.17 LE DÉSIR ET LA COLÈRE : LES MAUX JUMEAUX C’est seulement quand vous pourrez calmer vos pensées que vous pourrez surmonter les désirs et c’est seulement après avoir contrôlé vos désirs que vous pourrez contrôler la colère. La colère naît du désir. Le désir provient des pensées. Par conséquent, seules les pensées sont responsables de la colère et du désir. Ce feu de la colère a la capacité extraordinaire de détruire toutes les qualités humaines et d’étouffer l’étincelle divine qui est en vous, en ne laissant que la nature démoniaque. Ce feu du désir n’a aucun objectif à long terme. Il ne sera pas apaisé une fois qu’un but quelconque aura été atteint ; bien au contraire, il ne peut jamais être satisfait. TRAITEMENTS POUR SORTIR DU CERCLE VICIEUX DU DÉSIR ET DE LA COLÈRE Le Seigneur a déclaré dans la Bhagavad Gita : ‘’Vous pouvez conquérir la colère par l’amour et vous pouvez conquérir le désir par le renoncement et par le sacrifice.’’ Là où il y a l’amour, il ne peut pas y avoir de colère. Si vous développez l’amour, alors, il n’y aura plus de place dans votre cœur pour que la haine ou la colère y prenne racine. L’amour est toujours prêt à se donner librement, à ignorer les défauts et les faiblesses d’autrui. L’amour a cette qualité extraordinaire : il vit en donnant et en pardonnant.18 19 LOBHA (L’AVIDITÉ) Sri Sathya Sai Baba dit : L’avidité ne produit que de la tristesse ; le contentement est meilleur. Il n’y a pas de bonheur supérieur au contentement.20 16 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Discours sur la Bhagavad Gita, Ch.9, 1984. Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Sathya Sai Speaks, Vol.6, Ch.17. 18 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Discours sur la Bhagavad Gita, Ch.8, 1984. 19 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Discours sur la Bhagavad Gita, Ch.9, 1984. 20 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Teachings of Sri Sathya Sai Baba 17 Aucun homme rempli d’avidité ne peut accomplir quoi que ce soit dans ce monde. Les désirs excessifs dégradent l’homme. Vous ne pouvez pas renoncer complètement aux désirs, mais il devrait y avoir une limite à ceux-ci. Quand ils dépassent les limites, l’homme s’égare. Les désirs sont terriblement dangereux. L’ennemi d’aujourd’hui peut devenir l’ami de demain et vice versa. Mais les désirs sont des ennemis perpétuels. Ils hantent l’homme sans relâche. La Bhagavad Gita déclare que le désir est l’éternel ennemi de l’homme. Aussi, le désir doit-il être maintenu sous contrôle.21 La cupidité n’est rien d’autre qu’un désir insatiable et un manque d’autodiscipline. Elle rend l’homme avide. Quand la soif de plaisirs matériels atteint son paroxysme, l’homme emploie des moyens immoraux sans considération pour arriver à ses fins.22 De mauvaises pensées provoquent une mauvaise santé. L’anxiété, la crainte et la tension y contribuent aussi. Tout ceci résulte de l’avidité – l’avidité d’avoir plus de choses, l’avidité pour le pouvoir, l’avidité pour la renommée. L’avidité a pour conséquence chagrin et désespoir.23 L’Education Sri Sathya Sai des Valeurs Humaines enseigne que l’avidité se reconnaît par une soif de possession, l’emploi de moyens injustes ou illégaux pour acquérir les objets du désir, l’avarice ou les dépenses excessives, les excès alimentaires et en ce qui concerne les autres plaisirs matériels, et les manigances incessantes pour satisfaire les désirs. C’est l’avidité qui a conduit aux abus des nations du monde qui sont à la pointe de la technologie et à la pauvreté extrême, à la maladie et à la famine dans les pays en voie de développement. Cette avidité pour PLUS de tout – plus d’argent, plus de voitures, plus de maisons, plus de nourriture, d’études, etc. – provoque une crise grave pour la Terre Mère, car ses ressources sont exploitées au maximum. Sai Baba a dit : ‘’Il y a plus qu’assez pour les besoins de tout le monde, mais pas assez pour l’avidité de tout le monde.’’ Sri Sathya Sai Baba propose des traitements contre l’avidité : LES TRAITEMENTS CONTRE L’AVIDITÉ Pour tout, il y a une limite ; il y a une zone de fonctionnement sain. N’encouragez pas la multiplication des désirs. Il vaut mieux que vous soyez contents avec ce que vous avez. Dans le chapitre sur le Bhakti Yoga dans la Bhagavad Gita, Krishna a énuméré les 26 qualités nobles du dévot qui le rendent cher au Seigneur. Parmi celles-ci, le contentement se détache comme l’une des plus importantes. Cela veut dire : ne pas poursuivre les plaisirs matériels. Après avoir joui d’autant de luxes différents et de tant de choses sensuelles dans votre vie sans avoir obtenu d’eux et d’elles la paix et la satisfaction, vous devriez vous contenter de ce que vous avez en considérant ce que vous avez déjà comme étant tout ce dont vous avez besoin.24 Le contentement ne peut venir que d’une perspective spirituelle. Le désir de biens matériels doit être abandonné. On ne devrait pas faire de distinction entre ‘’mon travail’’ et ‘’le travail 21 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Sanathana Sarathi, mai 1995. Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Sanathana Sarathi, août 1993 23 Bhagawan Sri Sathya Sai Baba, Sathya Sai Speaks, Vol.11, Ch.25. 24 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Discours sur la Bhagavad Gita, Ch.23. 22 pour Dieu’’. Tout travail devrait être adoration. Quelle que soit la récompense, c’est un don de Dieu. C’est pour notre bien durable.25 La charité est une qualité beaucoup plus grande que toutes les possessions associées à la richesse. S’il n’y a pas de charité, la richesse n’a aucune valeur intrinsèque. Par le sacrifice, vous en arriverez à savoir que votre nature réelle, c’est la charité. La charité ne veut pas dire que vous avez donné de l’argent à un individu ou à une organisation. La suppression de toutes les mauvaises pensées qui sont en vous, c’est la charité authentique. A son tour, la charité vous conférera la pureté.26 MOHA (L’ATTACHEMENT) D’après le Védanta, les attachements les plus difficiles à briser pour les êtres humains sont : 1. 2. 3. 4. L’attachement à la façon dont les autres nous voient. L’attachement à ce que nous pensons et à ce que nous croyons. L’attachement à la famille et aux amis. L’attachement au corps et aux possessions. Sri Sathya Sai Baba dit : La Terre est un lieu où les hommes viennent passer la nuit et lorsque le jour se lève, un par un, ils vont chacun leur chemin différent. Parents et amis sont les mots que nous utilisons pour l’attachement aux voyageurs cultivé durant la courte période de notre relation. Si vous y réfléchissez, vous saurez que l’épouse, les enfants, les biens, les parents ne sont pas vôtres pour longtemps, ils sont vôtres pour très peu de temps. Alors pourquoi dépérir à vous inquiéter pour ces choses impermanentes ? En résultat de notre attachement au corps et à ses organes, nous continuons de louer la beauté du monde. On est attaché aux organes des sens, si on a de l’attachement pour le corps. Tant que l’homme est attiré par la Nature extérieure, il ne peut éviter les chocs de la joie et du chagrin, du profit et de la perte, du bonheur et du malheur.27 Ne cultivez pas trop d’attachement envers les choses du monde qui éveillent les désirs charnels et les soifs sensuelles. Il arrive un moment où vous devez repartir les mains vides, en laissant tout ce que vous avez laborieusement rassemblé et fièrement appelé vôtre.28 L’Education Sri Sathya Sai des Valeurs Humaines signale d’autres formes que l’attachement peut prendre : la dépendance à l’égard de substances, ne pas lâcher prise quand c’est nécessaire, le népotisme ou avoir recours à des actions illicites pour subvenir aux besoins d’êtres aimés. Nous pouvons mentalement être attachés à des idées fanatiques ou à des modes de comportement et être obnubilés par des objets ou par des gens. Sri Sathya Sai Baba dit : 25 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Sathya Sai Speaks, Vol.11, Ch.25. Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Sathya Sai Newsletter, USA, Vol.13. 27 Bhagawan Sri Sathya Sai Baba, Baba, the Breath of Sai. 28 Bhagawan Sri Sathya Sai Baba, Sathya Sai Speaks, Vol.7. 26 La leçon fondamentale, c’est que l’homme ne devrait avoir aucun désir d’aucune sorte. Tout appartient à Dieu. LES TRAITEMENTS CONTRE L’ATTACHEMENT L’attachement au corps est un genre de maladie qui doit être traité par trois types de remèdes. On observe des restrictions alimentaires, quand on prend des médicaments. Si on ne contrôle pas son alimentation, les médicaments seuls ne guériront pas. Le contrôle de l’alimentation sans les médicaments sera tout aussi inefficace. Le contrôle de l’alimentation et les médicaments sont tout autant nécessaires pour guérir la maladie. En ce qui concerne la ‘’maladie’’ de l’attachement au corps, on doit suivre les injonctions divines et pratiquer l’amour divin pour se débarrasser de la maladie.29 Bien que Sai vous dise d’aimer tout le monde, ne développez pas trop d’attachement pour les gens. Saluez, dites ‘’bonjour’’ et ‘’au revoir’’. Ceci est de la spiritualité, de la discipline.30 Prenez les soucis qui vous arrivent comme des tests et des occasions pour apprendre le détachement. C’est la chaleur de l’été qui vous pousse vers l’air conditionné. Le chagrin vous pousse vers Dieu.31 MADA (L’ORGUEIL, L’EGO, L’ARROGANCE) Sri Sathya Sai Baba dit : Se considérer comme différent des autres, c’est l’ego. L’ego (ahamkara) est interprété erronément comme de l’arrogance, de l’orgueil. Ce n’est pas le sens exact. Aham veut dire ‘’Je’’, akaram veut dire la forme ou le corps – Je suis ce corps. Se considérer comme le corps est l’ego réel. Il vous faut détruire ce sentiment. Quand des gens se comportent avec orgueil ou avec arrogance, cela montre leur nature animale, mais cela ne veut pas dire l’ego.32 L’égoïsme est le plus grand facteur qui fait que les gens oublient leur Vérité essentielle. Une fois que l’égoïsme pénètre en l’homme, il glisse de l’idéal et se précipite en chute libre du sommet des marches jusque tout en bas. L’égoïsme provoque des schismes, des haines et des attachements. Via l’attachement, l’affection et même l’envie et la haine, on plonge dans l’activité et on s’absorbe dans le monde. Ceci conduit à s’incarner dans le corps physique et à davantage d’égoïsme. Pour se libérer des influences jumelles du plaisir et de la douleur, il faut se défaire de la conscience corporelle et se garder de toute action égocentrique.33 Chaque fois que vous agissez avec la conscience d’être un corps, c’est-à-dire, lorsque vous vous identifiez comme étant l’auteur d’une action, alors cette action ne peut pas devenir du 29 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Sanathana Sarathi, septembre 1994. Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Sathya Sai Newsletter, USA, été 1995. 31 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Baba, the Breath of Sai. 32 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Sathya Sai Newsletter, USA, été 1995. 33 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Jnana Vahini. 30 Karma Yoga. Toute action qui est accomplie avec le sentiment de l’ego, avec le sentiment que ‘’j’’ ’ai fait ceci ou avec un sentiment d’attachement, qu’il s’agit de ‘’mon’’ action, toutes ces actions-là n’amènent que du chagrin.34 L’égoïsme survient en raison de l’ignorance qui est inhérente à l’homme. Si vous preniez réellement connaissance de la grandeur du monde, vous n’auriez pas d’égoïsme. C’est seulement lorsque vous oubliez la grandeur de l’univers, proportionnellement à votre taille minuscule, que vous pouvez vous gonfler d’une telle notion idiote. LES TRAITEMENTS CONTRE L’EGO ET L’ORGUEIL Peut-être êtes-vous fier de votre corps. Mais le corps est seulement composé des cinq éléments. Un jour ou l’autre, il périra. Seul le Résident intérieur est permanent. Tournez-vous vers ce Résident intérieur et vous ne serez pas trompé par l’orgueil et par l’égoïsme. Tournezvous vers l’éternel ; prenez refuge dans les Pieds de Lotus du Seigneur. Cessez de regarder ce corps et de vous sentir fier. Ce corps est plein de maladies et subit de nombreux changements. Il ne peut même pas naviguer sur cet océan de l’existence matérielle et survivre.35 Une fois que l’ego ou la conscience du corps est abandonné, il n’y a plus d’obstacle à la Réalisation. C’est la conscience du corps qui fait obstacle et qui vous fait oublier Dieu.36 S’abandonner au Seigneur, c’est abandonner toute pensée et toute action, ne pas désirer les fruits de l’action, ne pas faire l’action pour en obtenir les fruits, mais faire l’action par devoir. L’acte est dédié au Seigneur et par conséquent, les résultats sont endossés par le Seigneur. Pour les actions accomplies ainsi – dont les fruits sont abandonnés au moment de l’action – de telles actions sont dépourvues de karma. Puisque ainsi, l’ego n’est ni nourri ni cultivé – il disparaît rapidement.37 Quand une action est accomplie sans désir et sans sentiment d’égoïsme, on peut l’appeler Karma Yoga. Supprimez votre égoïsme. Dissipez-le. Chassez votre désir pour le fruit. Lorsque vous accomplissez une action avec une telle attitude, elle devient yajna ; elle devient travail dans l’esprit de sacrifice authentique ; elle devient tapas ou pénitence et elle devient yoga. L’ego est le plus facilement détruit par la dévotion à Dieu, par la réflexion sur la magnificence du Seigneur et par l’humilité et le service rendu aux autres enfants du Seigneur.38 MATSARYA (L’ENVIE ET LA JALOUSIE) Quelle est la cause profonde du mécontentement ? C’est l’envie. C’est le vice qui assaille l’homme depuis le commencement des temps. C’est seulement quand l’envie sera éliminée du Hridayam humain que l’homme jouira de l’autosatisfaction. L’homme qui est content profite 34 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Discours sur la Bhagavad Gita, Ch.32 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Discours sur la Bhagavad Gita, Ch.31. 36 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Sanathana Sarathi, octobre 1994. 37 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, mentionné dans Conversations avec Sathya Sai Baba, du Dr John Hislop. 38 Bhagawan Sri Sathya Sai Baba, Teachings of Sri Sathya Sai Baba. 35 de la paix. Comment l’envie naît-elle ? Lorsqu’une personne se compare avec d’autres qui sont plus riches ou qui exercent des fonctions supérieures ou qui obtiennent de meilleures notes ou qui sont plus belles et lorsqu’elle souffre de la conscience de sa propre infériorité, alors l’envie apparaît. Le mécontentement concernant ce qui lui manque fait naître l’envie.39 C’est la faiblesse des êtres humains ordinaires de nourrir de la jalousie envers les personnes qui les dépassent en termes de richesse, de statut, de beauté, d’intelligence et d’autres qualités. Aussitôt que la jalousie entre en quelqu’un, toutes les vertus que cette personne a cultivées pendant longtemps seront détruites. La jalousie ne va pas simplement cohabiter de façon inoffensive à l’intérieur d’une personne. Elle détruit toutes les grandes qualités et toutes les vertus qui sont en elle. Elle est partout présente dans cet Âge de Kali. La jalousie prévaut chez tous les types de gens, qu’ils soient yogis, bogis ou rogis (les yogis, les matérialistes et les malades). C’est principalement à cause de la jalousie que les gens perdent la tranquillité d’esprit et qu’ils gâchent leurs vies. Ce n’est qu’un genre de satisfaction mesquine que par votre jalousie et votre haine, vous causiez des problèmes aux autres. Mais ce n’est pas aux autres que vous causez des problèmes, c’est uniquement à vous-même. De multiples façons, la jalousie créera des difficultés pour la personne qui en souffre. LES TRAITEMENTS CONTRE L’ENVIE ET LA JALOUSIE En tout premier lieu, chacun devrait veiller à ce que la jalousie n’entre pas en lui. Vous devriez vous réjouir de la prospérité d’autrui. Vous devriez vous réjouir du progrès d’autrui. Vous devriez vous réjouir du bien-être d’autrui. C’est la vertu véritable. C’est ce qu’a enseigné la Bhagavad Gita : désirer le bien-être des autres et le bien des autres est une bonne qualité et une qualité très importante que chacun devrait posséder. La jalousie est une maladie vicieuse à qui on ne doit pas permettre de s’incruster. Vous devez ressentir que Dieu vous bénira toujours de Sa grâce, même si vous vous trouvez dans une position inférieure à celle que vous pensez mériter. Vous ne pourrez pas éradiquer la jalousie par la simple lecture des Ecritures. Mais si vous faites un effort déterminé pour transformer vos pensées et développer l’amour désintéressé, vous pouvez détruire ce fléau et offrir toutes vos mauvaises pensées aux Pieds du Seigneur.40 Pour se débarrasser de cette mauvaise qualité, on doit regarder ceux qui sont moins bien lotis que soi. Par exemple, en voyant ceux qui ont obtenu des notes inférieures aux vôtres, vous pouvez trouver du réconfort dans le fait que vous avez fait mieux que beaucoup d’autres. Pareillement, quand une personne considère la situation de celles qui exercent des fonctions inférieures, elle peut se sentir satisfaite de sa propre position. Donc, si l’on veut se débarrasser de l’envie, ce genre de comparaison avec ceux qui sont moins bien lotis doit être entrepris. Avec le temps, on développe un sentiment d’équanimité envers ceux qui sont mieux lotis tout comme ceux qui sont moins bien lotis. Une telle équanimité est une qualité divine. Il n’y a rien de mauvais à aspirer à obtenir une position supérieure, mais on ne devrait pas se sentir envieux vis à vis de ceux qui occupent déjà une telle position. C’est un crime d’entretenir de tels sentiments.41 39 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, discours divin, 19/11/1998. Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Discours sur la Bhagavad Gita, Ch.25. 41 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, discours divin, 19/11/1998. 40 LA PEUR – LA GRANDE ILLUSION Il est dit qu’une personne possédée par la peur meurt à chaque pas, tandis qu’une personne intrépide ne meurt qu’une fois. - Sri Sathya Sai Baba Bien que la peur ne soit pas reprise comme un des six ennemis intérieurs, c’est l’un des ennemis les plus diaboliques de l’homme. Sri Sathya Sai Baba dit : Pourquoi l’homme est-il affecté par la peur et par l’anxiété aujourd’hui ? Devons-nous rechercher les raisons à l’extérieur de nous ou sont-elles à l’intérieur ? La raison réside dans la fausse importance que nous avons attribuée aux choses du monde matériel, en ignorant les choses spirituelles. Le corps de l’homme est essentiellement le réceptacle de Dieu. C’est un temple où Dieu est installé et dont Dieu est le Maître.42 Parmi toutes les grandes vertus, l’intrépidité occupe une place de première importance. Sans l’intrépidité, vous ne pourrez jamais vivre à l’aise. Que ce soit dans le domaine profane du champ de bataille de la vie dans le monde ou que ce soit dans vos luttes dans le domaine spirituel, vous ne devez jamais permettre à la peur de s’insinuer ; elle ne devrait trouver aucune place dans votre vie. Quand une personne est obsédée par la peur, elle devient extrêmement empruntée. Elle ne pourra accomplir la moindre tâche. Quand un homme est rempli de crainte, il ne peut pas briller dans le monde. Par conséquent, la Bhagavad Gita a enseigné qu’on devrait s’affranchir complètement de la peur. On ne peut considérer l’intrépidité, abhaya, comme simplement l’absence de peur, nirbhaya. Ce n’est pas la même chose. La peur et l’absence de peur sont associées à la conscience du corps. L’absence de peur peut parfois être téméraire, comme quand le corps est menacé dans son intégrité, mais l’intrépidité, elle, se situe au-delà de la conscience du corps. Vous ne pouvez en faire l’expérience que si vous reconnaissez la vérité de la Divinité unique et sans second qui réside en pleine mesure dans chaque cœur. LES NOMBREUX VISAGES DE LA PEUR La peur peut apparaître sous de nombreuses formes. Il y a la variété journalière ordinaire qui provient de l’angoisse ou du souci concernant l’avenir. Vivre dans le moment présent est la clé pour gérer ce type de peur. Si nous accomplissons chaque action qui se présente à nous avec amour, concentration et intégrité en offrant les fruits au Seigneur, nous devrions être pleinement confiants que Dieu s’occupera certainement de notre avenir. La vie nous conduit aussi dans des situations qui peuvent être vraiment menaçantes, qui déclenchent la réponse humaine de lutte ou de fuite. Il est possible que vous rencontriez des gens qui soient rudes envers vous, qui vous haïssent, qui profèrent des paroles dures ou qui nourrissent des sentiments de jalousie à votre égard. Il y a aussi des situations périlleuses ou 42 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Baba, the Breath of Sai. votre sécurité physique est menacée. Quel que soit le visage que prend la peur, les plus grands remèdes sont le courage et l’amour. Le courage est une qualité intérieure qui provient de la foi en le Soi. Prenez une inspiration profonde et permettez à votre conscience d’aller au fond de vous-même et d’y puiser des réserves de force de votre Divinité intérieure et puis, silencieusement ou si possible, à voix haute, répétez le nom de Dieu. Psalmodier le nom de Dieu est très important, quand nous ressentons de la peur. Si un terroriste apparaît devant vous, le nom de Dieu vous viendra rapidement et automatiquement à l’esprit. Même si le diable lui-même apparaît, intimidez-le avec une confiance tranquille et le nom de Dieu. Souvenez-vous, c’est seulement le mental et les pensées de la personne qui sont mauvais. A l’intérieur du corps, il y a l’Atma unique. Envoyez-leur de l’amour ou demandez à Dieu de leur envoyer de l’amour par votre intermédiaire. Si vous ne pouvez pas vous connecter à cet amour atmique, fermez les yeux, gardez le silence et pensez immédiatement au Nom et à la Forme de Dieu. Les vibrations de la pensée de Dieu amélioreront n’importe quelles circonstances. Si une situation très dangereuse se développe, restez calme et quittez les lieux rapidement et en douceur. Si c’est un voleur qui vous accoste, donnez-lui ce qu’il veut et poursuivez immédiatement votre chemin. Sri Sathya Sai Baba dit : La colère est grande créatrice de peur, car elle introduit conflit et agitation dans le manomaya kosha ; ainsi, une autre mesure importante pour gérer la peur, c’est de respirer profondément, de rester calme et de parler avec douceur. Ceci vous aidera à rester concentré et peut très souvent désarmer les individus qui vous menacent. Des paroles douces, prononcées silencieusement ou à voix haute, sont porteuses de vibrations divines. Elles peuvent apaiser les pensées et les sentiments agités de tous les intervenants et apporter la paix. Si c’est impossible, gardez simplement un silence divin en respirant profondément et en psalmodiant le nom de Dieu à l’intérieur de vous-même.43 AUTRES TRAITEMENTS CONTRE LA PEUR Chaque fois que vous voyez quelqu’un ou quelque chose comme autre que Dieu, la crainte peut entrer en vous. C’est seulement quand vous savez que chaque nom et que chaque forme, n’importe où dans l’univers, ne sont que des combinaisons des cinq éléments et que quelle que soit la forme que ces éléments prennent, leur base et leur soutien sont toujours Dieu – quand cette conviction est fermement enracinée en vous, alors la peur ne peut plus avoir d’emprise sur vous et vous devenez pour toujours libre de la peur.44 Le Seigneur est la fondation invisible sur laquelle votre vie se construit. Il est la source, le soutien et la force. Sans Sa volonté, aucune feuille ne peut tournoyer, aucun brin d’herbe ne peut frémir. Quelle fondation plus solide que celle-là pouvez-vous désirer ? Une fois que vous saurez que le Seigneur, le Pouvoir omnipotent, est la source principale de votre vie, il n’y aura plus de peur.45 43 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Sathya Sai Speaks, Vol.9. Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Discours sur la Bhagavad Gita, Ch.28. 45 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Sanathana Sarathi, mai 1995. 44 Je serai toujours avec vous, où que vous soyez, vous gardant et vous protégeant. Continuez à avancer ; n’ayez pas peur. Pourquoi avoir peur, quand Je suis ici ? - Sri Sathya Sai Baba L’AURA HUMAINE Incontrôlés, ces ennemis intérieurs envahissent le manomaya kosha d’un homme et font de lui une menace pour lui-même et pour la société. Ils créent des modes vibratoires qui font obstacle à la lumière de la nature véritable de l’homme, qui est l’amour divin. Quand ces ennemis sont chassés par la pratique des valeurs humaines, la lumière divine évoquée du dedans crée un reflet sain, aimant dans l’expérience extérieure de l’homme. La couleur de tout le corps subtil (ou corps astral) change suivant l’état d’esprit, les pensées et les émotions d’un homme. Le corps astral peut être perçu comme une aura, émanation ovale ou en forme d’œuf qui se projette au-delà de l’espace occupé par le corps humain. Il y a des pensées et des vibrations dans le corps et autour de l’aura qui dénotent l’état d’esprit d’une personne. L’amour, la dévotion, la haine, la rage, la jalousie, l’envie, l’affection, la luxure, l’avidité, la compassion, la peur, la honte et la dépression sont quelquesunes des ondes de pensées qui colorent le corps astral. L’aura est visible par la photographie Kirlian ou pour les clairvoyants qui ont des pouvoirs psychiques très développés. Auparavant, seul les sages, les saints et les avatars pouvaient voir les pensées et les vibrations, mais grâce aux avancées technologiques de notre ère, des expériences sont conduites pour diagnostiquer des maladies avant que celles-ci n’apparaissent dans le corps physique. LES COULEURS DE L’AURA Kama (le désir, la concupiscence, la luxure) produit une aura lie-de-vin. Krodha (la colère) produit une aura d’un rouge foncé profond. Lobha (l’avidité) produit une aura d’un brun rougeâtre. Moha (l’attachement) produit une aura grise, comme de la fumée. Ahamkara (l’ego) produit une aura gris clair. Dwesha (la haine) produit une aura noire. Eershya (la vengeance) produit une aura d’un brun noirâtre. Matsarya (la jalousie) produit une aura d’un vert profond. Prema (l’amour), entre mari et femme, produit une aura rose rouge, mais l’amour entre une mère et son enfant produit une aura rose. Bhakti (l’amour dévotionnel pour Dieu) va du bleu clair au bleu foncé, suivi par du jaune clair à du jaune vif. Une nature polie, tolérante et souple produit une aura d’un vert clair à vert vif. Une personne de haute stature spirituelle aura une aura d’un blanc brillant et étincelant. Les Avatars ont des auras étincelantes d’une blanc brillant, roses, bleues et jaunes dorées. LES OBSTACLES À L’ATMA JNANA (CONNAISSANCE DU SOI) Alors que les six ennemis de l’homme doivent être vaincus par tous ceux qui veulent devenir de véritables êtres humains, il y a d’autres obstacles qui gênent le sadhaka (aspirant spirituel) sérieux qui aspire à la connaissance du Soi par la méditation. Sai Baba les décrit ainsi : 1. LAYA (le sommeil). Quand l’esprit se retire du monde extérieur, il entre dans le sommeil profond ou sushupti en raison de l’influence irrésistible du samsara (cycle continu des naissances et des morts). Le sadhaka devrait stopper cette tendance et tenter de fixer son esprit sur l’enquête de la nature de l’Atma. Il doit surveiller son esprit pour pouvoir rester éveillé. Il doit découvrir les circonstances qui provoquent la somnolence et les supprimer à temps. Il doit recommencer encore et encore le processus de méditation. Bien entendu, ce qui produit généralement la somnolence et le sommeil pendant la méditation, c’est l’indigestion. Trop manger, l’épuisement suite à une agitation excessive, le manque de sommeil réparateur pendant la nuit, tout cela provoque également torpeur et somnolence. 2. VIKSHEPA (l’inconstance) L’esprit cherche à poursuivre les objets extérieurs et donc un effort constant est nécessaire pour le tourner vers l’intérieur et le détourner des attractions des impressions sensorielles. Ceci doit se faire par l’exercice rigoureux de l’intellect, de l’enquête. Utilisez le discernement et soyez convaincu qu’ils sont évanescents, temporaires, usables, sujets au délabrement et par conséquent irréels, faux. Persuadezvous que ce qui est recherché comme étant agréable et évité comme étant douloureux n’est que le produit fugace des contacts sensoriels. Exercez-vous de telle manière à éviter les distractions du monde extérieur et plongez profondément dans la méditation. 3. KSHAYA (la rêverie, l’imagination) L’esprit est mû avec une force immense par toutes les pulsions et les instincts inconscients de la passion et de l’attachement pour le monde extérieur et ses attractions innombrables. Il expérimente ainsi des misères indicibles et il peut même s’égarer dans ses profondeurs. L’état d’inertie dans lequel on est poussé par le désespoir ne peut pas s’appeler samadhi. On peut également se laisser tenter par la rêverie pour fuir les souffrances actuelles et se mettre à bâtir des châteaux en Espagne. Tout ceci est dû à l’attachement, aux tentations du monde extérieur. Il existe encore un autre type d’attachement – l’attachement aux mondes intérieurs…ourdir en soi divers projets pour s’améliorer dans le futur, comparativement au passé. Tout ceci fait partir de ce que l’on appelle Kshaya. Le fondement des deux est l’attrait du monde extérieur. L’attachement provoque le désir ; le désir conduit à planifier. 4. RASA-ASWADANA (l’attachement à la félicité) Quand l’imagination et l’inconstance sont surmontées, on atteint savikalpananda – la félicité du plus haut contact sujet-objet. C’est le stade appelé ‘’jouissance de la félicité’’. Même ceci n’est pas la plus haute ou suprême Félicité que l’on n’atteint pas et que l’on n’acquiert pas, mais que l’on est, simplement. Le rasa (goût agréable) du samadhi sujet-objet est une tentation qu’il faut éviter, car ce n’est qu’un second choix. Il constitue suffisamment de joie pour agir comme un handicap.46 Comme pratique quotidienne simple, Sri Sathya Sai Baba nous conseille à tous de nous rappeler les ‘’quatre F’’ : ‘’Follow the Master’’ / Suivez le Maître (la voix intérieure de la Conscience). ‘’Face the Devil’’ / Combattez le Diable (les pulsions antisociales du mental). ‘’Fight to the end’’ / Luttez jusqu’au bout (jusqu’à ce que vous puissiez vaincre les six ennemis intérieurs). ‘’Finish the game’’ / Terminez le jeu (de la vie sur Terre, gagnez la Libération). A cette pratique, j’ajoute deux ‘’F’’ supplémentaires : ‘’Forgive and forget’’ / Pardonnez et oubliez (Ces deux-là sont divins.) (Référence : Dr. Mrs. Charanjit Ghooi, Human Values and Health) À PROPOS DE L’AUTEURE Le Dr Charanjit Ghooi, gynécologue de profession, a obtenu son diplôme de docteur en médecine et de docteur en chirurgie en 96 , son diplôme d’homéopathie et de biochimie en 963, son diplôme de docteur en médecine de l’Homeopathic Board de Bhopal en 1966, l’Ayurveda Ratan de l’Université de Bénarès et un diplôme de docteur en médecine en science homéopathique, en Allemagne, en 1980. Elle a aussi obtenu un diplôme de digitopuncture et de yoga en 1983. Elle a reçu une bourse de recherche en obstétrique, gynécologie et planning familial au Royaume-Uni en 1975, une bourse de recherche en médecine intégrative internationale (Etats-Unis) et une bourse de recherche de l’International Holistic Health Academy (Etats-Unis) en 2002. Elle a participé à plusieurs congrès internationaux de médecine allopathique, homéopathique et ayurvédique en Inde et à l’étranger et elle a présenté plusieurs articles, visitant des pays comme l’Autriche, l’Allemagne, l’Indonésie, la Malaisie, Singapour, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Entre 1975 et 1999, elle a dirigé une clinique homéopathique gratuite à Bhopal, dans l’Etat de Madhya Pradesh et elle a adopté quatre villages dans les environs de Bhopal où elle s’acquittait gratuitement de services dans les domaines médical, de la santé et de l’hygiène et de services comme le nettoyage des puits, la construction de voies d’accès et d’habitations pour les pauvres. Ardente fidèle de Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, le Dr 46 Bhagavan Sri Sathya Sai Baba, Jnana Vahini Charanjit Ghooi sert à l’Hôpital Général Sri Sathya Sai de Prasanthi Nilayam en tant que gynécologue. D’autres livres populaires de l’auteure sont disponibles auprès du Sri Sathya Sai Books and Publications Trust de Prasanthi Nilayam : - Spirituality and Health Bhakti and Health Meditation and Health Partage-pdf.webnode.fr