CHAQUE SAINT A UN PASSÉ ET CHAQUE PÉCHEUR UN AVENIR... - ARAVIND BALASUBRAMANYA

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CHAQUE SAINT A UN PASSÉ,
ET CHAQUE PÉCHEUR (OU PÊCHEUR !) UN AVENIR…
ARAVIND BALASUBRAMANYA
1ÈRE PARTIE
C’est Oscar Wilde qui a dit : ‘’Chaque saint a un passé, et chaque pécheur un avenir.’’
Pendant longtemps, c’est l’histoire de Kalpagiri
1
qui témoigna pour moi de la véracité de
cette déclaration. Pendant mes études à l’Institut d’Enseignement Supérieur Sri Sathya Sai,
j’ai pris connaissance de beaucoup d’histoires similaires. Parmi les centaines d’histoires qui
concernent la grâce et l’amour de Swami que j’avais entendues au cours de ces études, une
histoire s’est ancrée dans mon cœur pour son unicité. Et cette histoire a éclairé d’un jour
nouveau la citation d’Oscar Wilde. Elle démontre qu’il existe des exemples où même un
pécheur peut avoir un passé glorieux, mais ce passé glorieux est oublié, lorsqu’on se
complaît totalement dans le monde. L’âme se met à commettre des impairs et à patauger
dans la vie jusqu’à ce que la compassion de Dieu ne descende et ne lui révèle la vérité.
J’ai pour la première fois entendu parler de cette expérience en présence de Swami à Trayee
Brindavan
2
. Elle nous avait été narrée par le Prof. Sri Sanjay Sahni qui dirige actuellement le
campus de Whitefield de l’Institut d’Enseignement Supérieur Sri Sathya Sai.
Le Prof. Sanjay Sahni prenant la parole en présence de Sathya Sai Baba, à Whitefield
1
Voir l’article intitulé ‘’De l’importance d’être un citoyen exemplaire sur la voie spirituelle’ (Sanathana Sarathi,
juin 1989)
2
La résidence de Sathya Sai Baba dans Son ashram de Whitefield, tout près de Bangalore
Ecouter cet incident et voir Baba littéralement captivé furent aussi une expérience en soi.
Quelques années plus tard, j’ai à nouveau entendu parler de cet épisode et cette fois-ci, il
nous fut raconté à Prasanthi Nilayam par le Prof. Sri Ruchir Desai. Son exposé ne dura qu’un
quart d’heure et il n’entra pas dans les détails, comme M. Sahni l’avait fait dans son exposé
de 45 minutes, mais depuis lors, cet épisode est resté gravé en moi et quelle merveilleuse
opportunité ce fut par la suite d’en entendre parler par un témoin protagoniste en
personne ! La narration de toute première main de M. Prithviraj est sans aucun doute une
histoire aux dimensions himalayennes
M. Prithviraj était un avocat prospère originaire de l’Etat d’Orissa et il était rapidement entré
en fonction à la Cour Suprême de l’Inde. En tant qu’avocat à la Cour Suprême de l’Inde, il
menait une vie très occupée et très satisfaisante. Néanmoins, le plus gratifiant émanait de sa
dévotion à l’égard de son Dieu et maître spirituel, Bhagavan Sri Sathya Sai Baba et de
pouvoir servir annuellement à Prasanthi Nilayam. C’est au cours d’une telle visite à la
Demeure de Paix Suprême (c’est la traduction de ‘’Prasanthi Nilayam’’) en tant que membre
des sevadals (volontaires, bénévoles de l’Organisation Sathya Sai) qu’il a été confronté à
l’histoire la plus fantastique et la plus palpitante de sa vie.
En 1989, comme à l’accoutumée, il était de service à la cantine sud de l’ashram de Prasanthi
Nilayam et il fut accosté avec beaucoup de familiarité par un homme vêtu de blanc.
‘’Sairam, Monsieur ! Vous vous souvenez de moi ?’’, demanda-t-il avec un léger sourire.
‘’Vous m’aviez offert un thé !’’
Prendre le thé avec des étrangers afin de leur soutirer leur histoire avec Swami était quelque
chose de banal pour Prithviraj, et il était dans l’incapacité de se rappeler ce visage.
‘’Je suis Mohammad…Vous vous souvenez ? Les cigarettes ! ‘’
En un éclair, tout lui revint en mémoire. Une plongée rapide dans ses souvenirs du passé lui
ramena à l’esprit tout ce qui concernait Mohammad et sa vie extraordinaire. Cela s’était
passé il y a cinq ans, en 1984.
MOHAMMAD VIOLE LES RÈGLES DE L’ASHRAM
A l’époque, Prithviraj faisait du seva au
même endroit. Il sortait de la cantine sud
après avoir pris son déjeuner, quand il
entendit du tapage à l’entrée nord de
l’ashram appelée ‘’Gopuram Gate’’. Etant
donné qu’il était coordinateur des sevadals,
il accourut sur place pour voir ce qui se
passait et il fut choqué par ce qu’il vit.
Un musulman brandissait une cigarette et
avec son autre main, il repoussait un
sevadal qui faisait apparemment de son mieux pour se saisir de cet insultant cylindre de
papier fumant. Tous ceux qui connaissent un tant soit peu Prasanthi Nilayam savent très
bien que fumer, boire de l’alcool et manger de la viande sont strictement interdits ici. Mais
les querelles et les bagarres le sont tout autant ! Prithviraj s’interposa et il s’adressa
aimablement et gentiment à l’homme et l’emmena rapidement à l’extérieur.
‘’Je sais bien qu’ici, le seul patron, c’est la personne à la tignasse bouclée ! C’est Swami qui
m’a donné cette cigarette et j’ignore pourquoi vous ne comprenez pas…’’protesta l’homme
repoussé à l’extérieur.
Le ‘’patron à la tignasse bouclée’’, Sathya Sai Baba…
En ce qui concerne Prithviraj, il pouvait fumer tant qu’il le voulait à l’extérieur de l’ashram. Il
s’était assuré que le contrevenant n’avait pas fumé dans l’enceinte de l’ashram. Mais
l’allusion du musulman à Swami, son Seigneur, piqua sa curiosité et suscita son intérêt pour
l’histoire de cet homme.
‘’Aimeriez-vous prendre le thé avec moi ?’’, demanda Prithviraj en espérant qu’il lui
consacrerait un peu de temps. L’homme s’appelait Mohammad et il accepta son invitation et
tous les deux sirotèrent bientôt un thé bouillant. Il était incroyable que cet homme à
l’apparence de voyou l’ait aujourd’hui salué d’une manière aussi aimable dans une tenue
aussi sobre !
‘’Swami vous a-t-Il réellement donné cette cigarette ? Je trouve particulièrement difficile à
croire que…’’
‘’Non, non, pas une seule cigarette, Il m’en a donné trois ! Que puis-je dire ? Les cigarettes
sont encore le moins difficile à croire. Je suis moi-même stupéfait. Vous avez un peu de
temps ?’’
‘’Oh oui !’’, répondit Prithviraj et il décida de prêter une oreille attentive à Mohammad qui
commença son récit.
‘’Je viens de Calicut (aujourd’hui Kozhikode) et j’ai vécu les instants les plus merveilleux de
ma vie, quand j’ai involontairement accepté d’introduire clandestinement de la drogue à
Bombay’’, dit Mohammad en prenant beaucoup de plaisir en observant la tête de Prithviraj.
‘’C’est arrivé très simplement. J’ai été approché par trois hommes qui m’ont dit que si j’étais
prêt à effectuer le transfert d’une caisse vers Bombay, ils me paieraient 50 000 roupies sur le
champ et ils m’ont encore promis 50 000 roupies supplémentaires après la livraison à
Bombay. Cela m’a étonné, car je n’avais même pas de bateau à moteur. Ramer de Calicut
jusqu’à Bombay, ce n’était pas vraiment de la petite bière, mais il y avait tellement d’argent
à gagner et j’ai accepté de faire ce qu’ils me demandaient. Ils m’ont même offert de l’aide,
mais j’ai refusé en disant que je travaillais seul et que je n’avais pas besoin qu’on m’aide.’’
L’histoire se poursuivit à
partir de là et Prithviraj
n’avait aucune idée des
curieux méandres qu’elle
emprunterait, mais il était
certain que Mohammad
devrait faire partie de
l’équipe indienne d’aviron
aux prochains Jeux
Olympiques, s’il entreprenait
réellement ce périple !
Probablement le type de bateau que Mohammad devait mener à bon port…
LE HASARD D’UNE RENCONTRE FORTUITE ET ‘’CHANCEUSE’’
Mohammad chargea et prépara son bateau pour son énorme périple vers Bombay. Il
mourait d’envie de savoir ce qu’il y avait dans les paquets qui lui avaient été remis et il ouvrit
l’un d’eux et c’est alors qu’il réalisa que leur contenu consistait en de la drogue illégale. Un
soupçon de peur pénétra à l’intérieur de son cœur, mais il fut vite submergé par l’appât du
gain. Il décida d’effectuer le voyage et d’empocher rapidement l’argent supplémentaire.
(Dans les années 80, 50 000 roupies représentaient un joli pactole, particulièrement pour
une personne ordinaire comme Mohammad.) Les préparatifs étaient plutôt élaborés et ils
prirent un certain temps. Il suivit les conseils que ses trois commanditaires lui avaient
donnés. Il étala d’abord une couche de sable dans le bateau sur laquelle il disposa la
centaine de paquets de haschich. Il ajouta ensuite une couche de sable pour recouvrir la
drogue et puis une couche de feuilles de coco pour amortir. Enfin, il remit une nouvelle
couche de sable avant la touche finale, une dernière couche de noix de cocos. Et certaines
de ces noix de coco avaient été transformées en bombes et pourraient être utilisées au cas
où les choses tourneraient mal avec les garde-côtes. Bien sûr, il avait aussi pris quelques
denrées alimentaires. Satisfait que les choses étaient bien en ordre, Mohammad monta dans
son bateau et après avoir adressé une prière à Allah, il se lança dans son périple. Il ignorait
alors qu’Allah avait décidé de lui répondre et de sauver son âme.
Le voyage se déroulait tranquillement et après quelques jours où il rama comme un forcené
ou un forçat, Mohammad atteignit la côte de Goa. Maintenant, il ne lui restait plus que la
dernière partie du voyage, parce que Goa est la petite voisine du Maharashtra dont Bombay
est la capitale. C’est alors que les problèmes commencèrent. Il remarqua au loin, près du
littoral, que les garde-côtes rassemblaient plusieurs patrouilleurs et ce n’était qu’une
question de temps avant qu’une équipe de recherche ne monte à son bord. Mohammad se
hâta de préparer les noix de coco qui seraient sa seule chance de pouvoir fuir. C’est alors
qu’un autre gros bateau, un bateau à moteur, s’approcha de lui en vrombissant et
Mohammad eut alors une des visions les plus étranges de sa vie. A l’arrière du bateau, il y
avait un grand fakir qui lui faisait signe. Le bateau à moteur vint se placer tout près de son
bateau et le fakir s’adressa ainsi à lui :
‘’Je sais bien ce qu’il y a dans ton bateau ! Tu es dans une situation désespérée et ce n’est
qu’en prenant refuge en Moi que tu pourras être sauvé !’’
La voix du fakir était calme, mais ferme. Il y avait quelque chose d’apaisant chez lui qui
tranquillisa Mohammad et qui détourna momentanément son esprit de la patrouille des
garde-côtes.
‘’Tu ignores que tous tes parrains à Bombay sont actuellement derrière les barreaux. Ils sont
dans l’incapacité de t’aider et tu ne recevras rien, même si tu arrives à Bombay !’’
Instinctivement, Mohammad savait que cette personne n’était assurément pas liée à la
police, en aucune manière. Il continua d’écouter tout ce qu’il avait à dire et ce qu’il déclara
ensuite abasourdit complètement Mohammad :
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