LE HASARD D’UNE RENCONTRE FORTUITE ET ‘’CHANCEUSE’’…
Mohammad chargea et prépara son bateau pour son énorme périple vers Bombay. Il
mourait d’envie de savoir ce qu’il y avait dans les paquets qui lui avaient été remis et il ouvrit
l’un d’eux et c’est alors qu’il réalisa que leur contenu consistait en de la drogue illégale. Un
soupçon de peur pénétra à l’intérieur de son cœur, mais il fut vite submergé par l’appât du
gain. Il décida d’effectuer le voyage et d’empocher rapidement l’argent supplémentaire.
(Dans les années 80, 50 000 roupies représentaient un joli pactole, particulièrement pour
une personne ordinaire comme Mohammad.) Les préparatifs étaient plutôt élaborés et ils
prirent un certain temps. Il suivit les conseils que ses trois commanditaires lui avaient
donnés. Il étala d’abord une couche de sable dans le bateau sur laquelle il disposa la
centaine de paquets de haschich. Il ajouta ensuite une couche de sable pour recouvrir la
drogue et puis une couche de feuilles de coco pour amortir. Enfin, il remit une nouvelle
couche de sable avant la touche finale, une dernière couche de noix de cocos. Et certaines
de ces noix de coco avaient été transformées en bombes et pourraient être utilisées au cas
où les choses tourneraient mal avec les garde-côtes. Bien sûr, il avait aussi pris quelques
denrées alimentaires. Satisfait que les choses étaient bien en ordre, Mohammad monta dans
son bateau et après avoir adressé une prière à Allah, il se lança dans son périple. Il ignorait
alors qu’Allah avait décidé de lui répondre et de sauver son âme.
Le voyage se déroulait tranquillement et après quelques jours où il rama comme un forcené
ou un forçat, Mohammad atteignit la côte de Goa. Maintenant, il ne lui restait plus que la
dernière partie du voyage, parce que Goa est la petite voisine du Maharashtra dont Bombay
est la capitale. C’est alors que les problèmes commencèrent. Il remarqua au loin, près du
littoral, que les garde-côtes rassemblaient plusieurs patrouilleurs et ce n’était qu’une
question de temps avant qu’une équipe de recherche ne monte à son bord. Mohammad se
hâta de préparer les noix de coco qui seraient sa seule chance de pouvoir fuir. C’est alors
qu’un autre gros bateau, un bateau à moteur, s’approcha de lui en vrombissant et
Mohammad eut alors une des visions les plus étranges de sa vie. A l’arrière du bateau, il y
avait un grand fakir qui lui faisait signe. Le bateau à moteur vint se placer tout près de son
bateau et le fakir s’adressa ainsi à lui :
‘’Je sais bien ce qu’il y a dans ton bateau ! Tu es dans une situation désespérée et ce n’est
qu’en prenant refuge en Moi que tu pourras être sauvé !’’
La voix du fakir était calme, mais ferme. Il y avait quelque chose d’apaisant chez lui qui
tranquillisa Mohammad et qui détourna momentanément son esprit de la patrouille des
garde-côtes.
‘’Tu ignores que tous tes parrains à Bombay sont actuellement derrière les barreaux. Ils sont
dans l’incapacité de t’aider et tu ne recevras rien, même si tu arrives à Bombay !’’
Instinctivement, Mohammad savait que cette personne n’était assurément pas liée à la
police, en aucune manière. Il continua d’écouter tout ce qu’il avait à dire et ce qu’il déclara
ensuite abasourdit complètement Mohammad :