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Batimetier10

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METIERS
BATI
LA REVUE DES BATISSEURS
NUMÉRO 10
MARS 2008
GRAND TÉMOIN
Alain Sionneau,
président
de la SMABTP
GROS-ŒUVRE
Travaux d’enduits
de mortiers
ENVELOPPE
La lucarne :
une affaire
de spécialiste
FINITIONS
AMÉNAGEMENT
Système
douche : une
enveloppe PVC
parfaitement
étanche
DOSSIER
SÉCURITÉ
INCENDIE :
tous les métiers
du bâtiment
sont concernés
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
SOLAIRE
PHOTOVOLTAÏQUE
Vers des systèmes intégrés
SOMMAIRE
B ÂT I M É T I E R S • N U M É R O 1 0 • M A R S 2 0 0 8
L’ACTUALITÉ
2
1 200 000 passionnés du Bâtiment
font leur pub ! • Olympiades des
métiers : 11 distinctions pour le
Bâtiment • Savoir maîtriser les risques • Grenelle de l’environnement :
en attendant les décrets • Risque
sismique : une nouvelle carte de
France
GRAND TÉMOIN
GROS ŒUVRE/
STRUCTURE
10
50
14
ENVELOPPE
SÉCURITÉ INCENDIE
Tous les métiers
du bâtiment
sont concernés
INNOVATION
56
La lumière sort du puits • Brouette
à moteur : le partenaire des
chantiers enclavés • Le levage
des charpentes • Transporter son
matériel de chantier en toute
sécurité
FORMATION
60
Formation offre globale
énergétique : c’est parti !
ENVIRONNEMENT
61
Trophées de l’eau : la FFB Lorraine
à l’honneur • Elodie : un outil pour
mesurer l’impact environnemental
des constructions
ZOOM CHANTIER
Ventilation dans l’existant :
les différentes solutions
Solaire photovoltaïque :
vers des systèmes intégrés
Fiche Accessibilité :
les salles d’eau
Mieux éclairer les bureaux et
les écoles, c’est possible
De nouvelles obligations
pour les fluides frigorigènes
Légionellose : prévenir
32 le risque
Canalisations en cuivre :
nouveau « mémo chantier »
ÉQUIPEMENTS
TECHNIQUES
P 62
UNE SURÉLÉVATION
EN MOINS DE 15 JOURS
LA PAROLE À
Didier Duchêne « Accessibilité :
changer notre façon de
construire »
41
64
Prospective : un outil de réflexion
stratégique sur l’avenir du gros
œuvre
13
Travaux d’enduits de mortiers :
un paysage normatif simplifié 14
Coffrage autogrimpant :
17
un lotus ouvert sur le ciel
Construction métallique : les voies
de la performance thermique 18
Fiche Accessibilité :
19
les ascenseurs
Ossature bois :
la qualité environnementale
20
au rendez-vous
La bonne prescription pour les
revêtements de sols industriels 20
Isolation de toiture par l’extérieur : un pas de plus vers la
maison basse consommation 23
La lucarne :
une affaire de spécialiste
24
Protection contre l’effraction :
quand le vitrage résiste
27
FDES : 10 systèmes
d’étanchéité bitumineuse
28
passés au crible
23 Toitures-terrasses
végétalisées : nouvelles
règles professionnelles
29
FINITION/
AMÉNAGEMENT
CONSTRUCTION BOIS
La revue
des bâtisseurs
MÉTIERS
Alain Sionneau : « L’assureur
est le partenaire de l’entrepreneur »
DOSSIER
ÉDITORIAL
31
32
34
36
36
39
39
L
’année 2008 confirme l’ambition
affichée il y a tout juste un
an : « Bâtimétiers » devient
trimestriel. Après quatre années, il
atteint ainsi son rythme de croisière.
Ce changement s’accompagne d’une
évolution de l’organisation interne
de la revue, que vous découvrirez
à la lecture de ce numéro : une
rubrique « Actualité » qui trouve
le bon tempo avec la parution
trimestrielle ; les quatre grandes
thématiques « Métiers » (gros-œuvre/
structure, enveloppe, équipements
techniques, finitions/aménagement),
immédiatement après le « Grand
témoin », avec des formats
d’articles plus courts ; une dernière
partie qui reprend des couleurs
avec le « Dossier », les rubriques
transversales sur l’innovation,
la sécurité, l’environnement, la
normalisation... mais aussi deux
nouveautés : le « Zoom chantier »
et « La parole à » un entrepreneur
qui témoigne de son engagement
sur un sujet technique et de sa
passion de construire.
Par ailleurs, l’ouverture à de nouveaux
lecteurs se poursuit dans deux directions.
Parmi les 57 000 entreprises adhérentes
de la Fédération, toutes celles qui
le souhaitent peuvent désormais
être destinataires de plusieurs
numéros ; il leur suffit d’en faire la
demande auprès de leur fédération
départementale. Au-delà, ce sont de
plus en plus de maîtres d’ouvrage, de
services techniques de collectivités,
de bureaux d’études, d’architectes et
de formateurs qui désirent recevoir
« Bâtimétiers ». Ils peuvent le faire
dès aujourd’hui en s’abonnant. C’est
le parti pris de « Bâtimétiers » qui
devient progressivement la revue de
tous les bâtisseurs.
Georges Rigaud
Vice–président, Délégué à la
communication
Plaques de plâtre :
nouveau calepin de chantier 41
« Système douche » :
une enveloppe PVC
parfaitement étanche
42
Plancher rayonnant électrique :
43
les règles changent
Sénégal : retour sur
un chantier solidaire
45
Planchers surélevés :
des responsabilités
46
mieux établies
Nouveau CQP :
« Compagnon professionnel
solier-moquettiste »
46
Briques en terre cuite :
comment mettre en peinture 47
Revêtements muraux PVC :
de nouveaux atouts
48
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
1
L ’ A C T U A L I T É
« Un jeune, un jour,
une entreprise » :
au cœur de la réalité
Le Grenelle de l’environnement en
a donné l’exemple à l’automne dernier, c’est en élargissant le point de
vue que l’on passe d’une démarche
environnementale à une approche
de développement durable. Dans
cette même perspective, la Fédération nationale des travaux publics
(FNTP) et la FFB se sont associées
pour mener une réflexion sur la
notion d’écoquartier, nouveau
modèle urbanistique permettant de
concilier l’aspiration de la population à vivre dans un environnement
sain et peu dense, d’une part, et
la gestion raisonnée de l’énergie,
de l’eau et des sols, d’autre part.
À la lumière des expériences
étrangères et de quelques expérimentations pilotes menées en
France, le groupe de travail rendra
ses premières conclusions avant
l’été et proposera un programme
d’actions visant à favoriser le
développement des écoquartiers.
2
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
Patricia Charrier, grutière, témoigne : « Je suis fière de travailler dans
le Bâtiment et de pouvoir raconter mon quotidien et nos chantiers ! »
Un bel exemple pour valoriser l’image de la profession !
D
epuis le mois de février,
pour la troisième fois de
son histoire, la FFB s’adresse
au grand public à travers la
télévision, la radio et Internet. Avec le slogan « Le Bâtiment, 1 200 000 passionnés »,
cette campagne de communication a pour objectif de promouvoir l’image des métiers et
de contribuer au recrutement
des jeunes et des femmes. Cette
campagne, la FFB l’a voulue forte. Elle s’appuie sur dix
portraits de dirigeant(e)s et de
salarié(e)s. Ces acteurs d’un
jour racontent de vraies histoires, de vraies passions… Les
leurs ! Toutes les qualités qui
animent les 1 200 000 passionnés de la profession illustrent
ces spots de promotion : fierté,
convivialité, intelligence de la
main, transmission du savoir,
réussite, esprit d’équipe…
À l’issue du tournage de son
portrait, l’un des témoins précisait : « Le Bâtiment est un
milieu sain. J’ai travaillé dans
un autre secteur d’activité et
j’ai donc la chance de pouvoir
comparer. On ne se cache pas
derrière un discours : si quelque chose ne plaît pas, on va se
le dire en face. Ce n’est pas évident mais, dans le Bâtiment, on
le fait tous les jours… Je suis
fière d’y travailler !» Au travers
de cette action de communication, chacun peut découvrir le
vrai visage de la profession, ses
atouts méconnus, ses progrès
et toutes les raisons que nous
avons d’être satisfaits de ce que
nous sommes… des passionnés ! Rendez-vous en septembre et octobre 2008 pour la
deuxième vague de la campagne !
POUR EN SAVOIR PLUS
Retrouvez l’ensemble des spots
sur www.lebatiment.fr
Les 13e rubans du Patrimoine
L
e 4 décembre dernier, dans
les locaux de la FFB, ont
été décernés les 13e rubans du
Patrimoine. Organisé en partenariat par l’Association des
maires de France, Dexia, la FFB
et la fondation du Patrimoine,
ce concours distingue les opérations de rénovation ou de
mise en valeur du patrimoine
menées par les communes,
qui « dopent l’activité locale ».
Le concours est récompensé
par des prix départementaux,
régionaux et nationaux. En
2007, les communes lauréates
des prix nationaux sont Candas (Somme), pour la restauration du moulin Fanchon,
et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), pour celle du Pavillon
de la ville. Saint-Dizier (HauteMarne) a obtenu un prix spécial pour la réhabilitation de
la tour Miko et Lehon (Côtesd’Armor) une mention spéciale pour la restauration de
son château.
© L. MERCIER/FFB
La FFB et la FNTP
travaillent sur
les écoquartiers
© L. MERCIER/FFB
Le mardi 1er avril aura lieu la
quatrième édition de l’opération
« Un jeune, un jour, une entreprise ». Pendant une journée, un
invité – collégien, lycéen, étudiant,
mais aussi chef d’établissement,
professeur ou conseiller d’orientation – découvre le quotidien d’un
chef d’entreprise du Bâtiment.
« Un jeune, un jour, une entreprise », c’est aussi la philosophie
des « Coulisses du Bâtiment », qui
place l’entreprise au cœur de la
communication sur son image, ses
réalisations, ses hommes et ses
femmes fiers d’être des bâtisseurs. Depuis 2005, ce sont plus
de 10 000 invités et autant de professionnels qui ont contribué au
succès de cet événement national.
Les élèves comme les professeurs
répondent présents : désormais,
nous savons ce public réceptif.
Alors à nous, chefs d’entreprise
du Bâtiment, de les accueillir
et leur transmettre notre passion
de construire !
1 200 000 passionnés
du Bâtiment font leur pub !
Construit vers 1750, le moulin
Fanchon restauré par la
commune de Candas (Somme)
a repris du service après
plus de 80 ans d’interruption.
POUR EN SAVOIR PLUS
FFB-DAT (Direction des affaires
techniques), tél.: 01 40 69 51 73.
L ’ A C T U A L I T É
AGENDA 2008
OLYMPIADES DES MÉTIERS
11 distinctions pour le Bâtiment
ARNAUD SAVRY,
MÉDAILLE D’OR
MENUISERIE
© L. MERCIER/FFB
« J’étais très déterminé à
remporter la médaille d’or »
our leur 39e édition, les
Olympiades des métiers
ont disputé leur finale à Shizuoka, au Japon, du 15 au 18
novembre 2007. Dans l’ensemble des pays participants, la
compétition avait commencé
dès le début de l’année avec
la sélection des candidats, des
jeunes en formation ou salariés âgés de moins de 22 ans,
souvent poussés à concourir
par leur entreprise, en vue de
constituer les équipes nationales. Au terme d’une année
vouée à la préparation et aux
épreuves de sélection, les jeunes champions français se
sont particulièrement distingués dans les métiers du Bâti-
P
ment puisqu’ils ont rapporté
onze médailles, dont deux
d’or, une d’argent et trois de
bronze.
LE PALMARÈS
Médailles d’or : Arnaud Savry
(menuiserie) ; Bertrand Doussault (taille de pierre).
Médaille d’argent : Frédéric
Biaunier (carrelage).
Médailles de bronze : Allan
Patin (peinture et décoration) ;
Jérôme Toque (ferblantier-couvreur) ; Jeremy Jury (serrurerie
métallerie).
Médailles d’honneur : Cédrick
Bellion (installation électrique) ; Rémi Daudet (maçonnerie) ; Adrien Chamoulaud
« Au départ, j’ai un CAP-BEP
menuiserie complété d’un
brevet professionnel menuiserie, et je suis salarié depuis
septembre 2005 chez Pascal
Meyzie, à Thiviers (Dordogne).
C’est un collègue qui était un
ancien candidat qui m’a fait
découvrir les Olympiades.
Ce challenge m’a attiré parce
qu’il permet de réaliser des
œuvres hors du commun.
J’étais très déterminé à
remporter cette médaille et,
dans cet objectif, je me suis
autant entraîné sur le plan
professionnel que physique,
notamment pour arriver
à être moins nerveux et à
mieux maîtriser mes gestes.
Maintenant, je vais boucler
mon tour de France avant
d’attaquer une formation de
formateur chez les compagnons du Devoir et plus tard
– pourquoi pas ? – créer ma
propre entreprise… »
(charpente) ; Benoît Baillergeant (plâtrerie staff) ; Damien
Deudon (réfrigération technique).
Quand management rime avec social
L
a réalisation d’un projet,
qui fait couramment partie des formations, vise parfois
des objectifs qui ne sont pas
strictement scolaires. Tel a été
le cas en 2007 pour l’une des
promotions de l’École supérieure des jeunes dirigeants
du Bâtiment (ESJDB), en formation en alternance à l’école
de Saint-Rémy-lès-Chevreuse.
Elle a voulu mettre à profit
le module « conduite de projet » de son cursus pour valo-
riser l’image de l’entrepreneur
de BTP et illustrer sa dimension sociale. Ce souhait a pu se
concrétiser dans le cadre d’un
partenariat noué avec la maison d’accueil spécialisée (MAS)
Lucie-Nouet, à Vélizy-Villacoublay (Yvelines), qui intègre
un Centre d’aide par le travail (CAT) dédié aux métiers
de la peinture, et grâce au soutien, notamment financier, de
la fondation FFB. À côté des
aspects techniques – organisa-
tion, études, préparation, budget, planning, etc. –, qui étaient
un passage obligé pour les étudiants, le projet s’est élargi pour
associer les apprentis du CAT à
la définition et à la réalisation
des travaux.
POUR EN SAVOIR PLUS
• ESJDB, tél. : 01 30 85 25 31,
www.esjdb.com
• Fondation FFB,
tél. : 01 47 23 64 05,
www.fondation-ffb.fr
DU 13 AU 15 MARS
Salon couleurs et métiers, Lyon.
27 ET 28 MARS
43e congrès DLR, palais des
Congrès, Strasbourg.
« Enjeux environnementaux :
tous acteurs de notre avenir ».
DU 27 AU 29 MARS
Sudibatp, parc des Expositions,
Montpellier.
Salon méditerranéen
de la construction.
1ER AVRIL
Un jour, un jeune, une
entreprise. Des milliers d’entreprises de la FFB accueillent des
collégiens et des lycéens pour
leur faire vivre la journée d’un
chef d’entreprise du Bâtiment.
DU 2 AU 4 AVRIL
Nord Bat, Grand Palais, Lille.
Salon professionnel du Bâtiment
de Lille.
DU 3 AU 6 AVRIL
Salon européen du bois,
Alpexpo, Grenoble.
Salon de la maison bois et
de l’habitat durable.
5 AVRIL
2e championnat de France
des travaux sur cordes,
Paris.
DU 20 AU 24 MAI
Energievie, Mulhouse.
2e salon du Bâtiment
économe en énergie.
DU 22 AU 24 MAI
Congrès de l’UNCP-FFB, Nantes.
DU 28 AU 29 MAI
Building Innovations Méditerranée, parc des expositions
Chanot, Marseille.
Performance énergétique,
bâtiment intelligent, durabilité,
éco-conception.
DU 29 AU 31 MAI
Congrès de l’UCF-FFB,
Pompadour (Corrèze).
Efficacité énergétique :
l’engagement des installateurs.
6 JUIN
Convention nationale de
l’UCI-FFB, Paris.
Développement durable
et construction immobilière.
DU 10 AU 12 JUIN
Environord, Grand Palais, Lille.
Salon des solutions environnement.
12 ET 13 JUIN
Congrès de la FFB, Nice.
19 JUIN
Rendez-vous Qualité
Construction, organisé par
l’Agence Qualité Construction,
Paris.
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
3
L ’ A C T U A L I T É
Savoir maîtriser les risques
P
our les propriétaires, les
maîtres d’ouvrage et l’ensemble des professionnels du
Bâtiment, connaître ses responsabilités et pouvoir respecter ses
obligations en matière de risques n’est pas toujours facile.
Plusieurs publications récentes
peuvent les y aider. Sur le site
www.logement.gouv.fr (rubrique infos pratiques, fiches infos
pratiques, achat), la Direction
générale de l’urbanisme, de
l’habitat et de la construction
(DGUHC) propose une synthèse des obligations en matière
de diagnostics immobiliers qui,
depuis novembre 2007, doivent être réalisés par des professionnels certifiés.
Sur le site www.prim.net, les
professionnels pourront prendre connaissance de l’ensemble des risques majeurs présents sur une commune ou
un département et pourront
notamment télécharger (rubri-
que documentation, risques
naturels, risques mouvements
de terrains) la version mise à
jour en août 2007 du guide
Le retrait-gonflement des argiles : comment prévenir les désordres dans l’habitat individuel ?
De son côté, l’Agence Qualité
Construction (AQC) met à
disposition sur son site (www.
qualiteconstruction.com)
une documentation pour
« bien utiliser ses textes de
référence ». Signalons enfin
l’édition 2007 des 250 solutions
pour éviter les désordres dans le
bâtiment, publié en octobre par
les éditions du Moniteur, qui
rappelle leurs obligations aux
entreprises… et leur propose
des solutions.
GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENT
En attendant les décrets
A
u lendemain du Grenelle
de l’environnement, réuni
fin octobre dernier, 33 comités
opérationnels ont été constitués pour traduire les principales propositions issues des
tables rondes en programmes
d’actions et les soumettre à la
validation des experts. Objectif : présenter au Parlement une
loi avant l’été. Parmi ces comités, cinq ont consacré leurs travaux au Bâtiment, le principal
secteur – avec les transports –,
où la lutte contre le changement
climatique s’annonce comme
une véritable rupture. L’objectif en construction neuve est en
effet que les bâtiments publics
et les logements soient des
bâtiments basse consommation (50 kWh/m2.an) à partir
de 2012. Quant aux bâtiments
existants, ils feront l’objet d’un
programme de rénovation
énergétique plus ambitieux
encore puisqu’il concerne plus
de 30 millions de logements et
850 millions de mètres carrés
de bâtiments tertiaires et vise
une première étape de réduction de 12 % de la consommation dès 2012, puis de 38 % en
2020 (aujourd’hui leur consommation moyenne est de 240
kWh/m2.an). Partie prenante
des comités centrés sur les thèmes « Bâtiment existant », « Bâtiment neuf », «État exemplaire »,
« Logement social » et « Mobilisation des professionnels », la
FFB a rappelé son adhésion aux
objectifs du Grenelle de l’environnement et appelé l’attention
sur plusieurs points essentiels
dans la réussite du programme.
En construction neuve comme
en rénovation, des mécanismes
de financement devront être
proposés, les uns pour compenser le surinvestissement représenté par les performances des
bâtiments, les autres pour inciter les maîtres d’ouvrage à effectuer les travaux, dont le coût global a été estimé à 600 milliards
d’euros. L’accompagnement
des entreprises et leur formation aux économies d’énergie
sont un deuxième enjeu très
important pour la construction d’offres globales de rénovation, indispensables à l’engagement de travaux à grande
échelle. La FFB a enfin demandé
une fiabilisation du diagnostic
de performance énergétique,
la simplification des principes
de la réglementation et l’introduction d’un indice de performance qui intègre la consommation d’énergie primaire mais
aussi les émissions de gaz à effet
de serre.
Photovoltaïque : taux
de TVA et crédit d’impôt
Par le biais d’un rescrit en date
du 4 décembre 2007, le gouvernement a précisé sa position sur
le taux de TVA applicable aux
travaux d’installation de panneaux
photovoltaïques d’une puissance
installée n’excédant pas 3 kWc (kilowatt-crête). Ce taux, qui différait
jusqu’alors selon que l’électricité
produite était entièrement revendue (19,6 %), partiellement ou non
revendue (5,5 %), sera désormais
uniformément de 5,5 % (pour
autant que les travaux respectent
les critères d’application de la TVA
à 5,5 %). Au-delà d’une puissance
installée de 3 kWc, le taux applicable est de 19,6 %, quelle que soit
l’utilisation de l’électricité.
Le même niveau de puissance
installée sert de critère pour le
calcul du crédit d’impôt, qui est
fixé à 50 % du prix de l’équipement
pour l’habitation principale dans
le cas d’une installation de moins
de 3 kWc. Pour les installations
d’une puissance supérieure, le
crédit d’impôt est octroyé sous
conditions.
La 5e édition
des « Best of du verre »
est lancée
Réputé fragile, transparent au
point d’être invisible, le verre,
comme ses métiers, reste mal
connu du public. Pour inverser
la tendance, la Fédération
française des professionnels du
verre (FFPV-FFB) a créé en 2000
les « Best of du verre », un
concours récompensant les plus
belles réalisations en verre plat
dans trois catégories : architecture, agencement et aménagement intérieur, créations à
caractère artistique. La collecte
des dossiers de candidature pour
la 5e édition du concours, qui se
tient toutes les années paires,
a commencé. Ils devront être remis
à la FFPV-FFB avant le 30 juin
prochain. Le palmarès sera rendu
public à l’occasion du salon
Équip’Baie, le 21 novembre 2008.
Dossier d’inscription et règlement
à demander au 01 40 55 13 55
ou sur [email protected]
POUR EN SAVOIR PLUS
www.legrenelle-environnement.fr
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
5
L ’ A C T U A L I T É
RISQUE SISMIQUE
Une nouvelle carte de France
L
a réglementation sismique est sur le point de
changer avec l’adoption par la
France, au premier semestre
2008, d’un nouveau zonage lié
à l’évolution de la réglementation en Europe. Celui-ci étend
à 60 % du territoire au lieu de
20 % les zones de risque, ce qui
laisse prévoir un durcissement
de la réglementation d’ici à la
fin de l’année.
Après la déclaration de respect
de la réglementation parasismique qu’impose le nouveau
permis de construire, pour
certains ouvrages, les bureaux
de contrôle sont notamment
amenés à valider la bonne
prise en compte des règles de
construction par les concepteurs dès la demande du per-
côté, la FFB Basse Normandie a
engagé une démarche pionnière
en élaborant une « charte de la
bonne conception et construction », en associant l’ensemble des intervenants de la filière
(entrepreneurs, architectes,
maîtres d’ouvrage ; bureaux de
contrôle et bureaux d’études).
Objectif : garantir une meilleure
interaction entre les différents
Q très faible Q faible
partenaires sur l’ensemble des
Q modérée Q moyenne
phases des projets, quelles que
soient les contraintes de la future
mis ainsi qu’à l’achèvement des réglementation.
travaux. Certaines initiatives
visent par ailleurs à faciliter la
transition.
POUR EN SAVOIR PLUS
L’Agence Qualité Construction
• Sur les risques naturels :
(AQC) s’apprête à publier trois www.prim.net
guides destinés aux entreprises • Sur le risque sismique :
www.planseisme.fr
et aux maîtres d’œuvre. De son
ZONES DE SISMICITÉ
La FFB et ses partenaires
inaugurent un cycle de rencontres
A
près avoir réuni quinze
mille professionnels à
Paris-Bercy, le 20 octobre 2006,
lors des 24 Heures du Bâtiment,
la FFB a inauguré une nouvelle
ère de relations avec ses partenaires. Le succès de la Maison des Métiers du Bâtiment
s’était alors appuyé sur une collaboration entre les entrepreneurs adhérents et les partenaires de la FFB. Une intention
qui vient de se traduire dans
les faits : le 26 novembre dernier, la première réunion a eu
lieu entre la FFB et ses partenaires fournisseurs (industriels,
négoces), prestataires de service
(assureurs, banquiers), maîtres
d’ouvrage et maîtres d’œuvre.
Plus de deux cents personnes,
appartenant aux instances de
direction et de décision d’une
centaine de raisons sociales,
ont répondu à l’invitation de
la FFB.
Ce premier contact avait pour
thème « Grenelle de l’environnement, de nouvelles règles et
de nouvelles opportunités pour
nos marchés ». L’occasion pour
la FFB de rappeler à ses partenaires les enjeux majeurs :
des enjeux de société, puisque
les nouveaux impératifs vont
changer la relation à l’habitat ;
des enjeux économiques, car le
volume d’affaires généré dans
la rénovation pour les entreprises pourrait être de l’ordre
de 600 à 800 milliards d’euros
d’ici à 2050 ; et enfin des enjeux
techniques, car il s’avère nécessaire de mettre en place un
vaste plan de formation, pour
rendre les entreprises performantes sur le plan environnemental, et notamment aptes à
maîtriser la rénovation énergétique à travers des offres globales. Pour la FFB et ses partenaires, le besoin de travailler
en synergie sur ce vaste chantier fait consensus, et s’impose
d’autant plus en raison du raccourcissement des échéances :
les objectifs fixés initialement
pour 2050 devront finalement
être atteints dès 2020. Ce premier rendez-vous sera donc
suivi par un calendrier 2008
de rencontres dont les modalités, formats et contenus sont
actuellement en cours d’élaboration.
Amiante : quand la
réglementation change
Fin 2007, la FFB Lorraine organisait à Nancy, pour une centaine
de chefs d’entreprise de la région,
une réunion d’information sur le
risque amiante. Au premier plan
des échanges : l’entrée en vigueur
au 1er mars 2008 de la nouvelle réglementation (1), rendant la
certification obligatoire pour les
entreprises réalisant à l’intérieur
des bâtiments des « travaux
de confinement et de retrait de
matériaux non friables contenant
de l’amiante et présentant des
risques particuliers ». Cette obligation est restée jusque-là largement
ignorée. Ainsi, seulement 200
demandes de dossier de certification étaient parvenues en octobre
à Qualibat. Alertés, les professionnels lorrains ont très vite réagi en
constituant un groupe de travail
pour faire face à leurs nouvelles
obligations et mener la réflexion
sur leurs conséquences.
Pour en savoir plus :
GNA-FFB (Groupement national
amiante), tél. : 01 40 69 51 73.
(1) Deux arrêtés du 22 février 2007.
Combattre les
pathologies à la racine
Depuis la fin 2007, l’Agence Qualité Construction (AQC) organise
des journées d’information, à
destination des enseignants et
des formateurs aux métiers du
bâtiment, exerçant dans des
lycées techniques, CFA, IUT, ou au
profit de l’Association nationale
pour la formation professionnelle
des adultes (AFPA). Objectif : les
sensibiliser à la nécessité d’inclure
la prévention des pathologies
dans leur enseignement. Pendant
ces journées d’information, des
professionnels du Bâtiment, de
l’AQC, mais aussi du monde de
l’assurance, mettent en évidence
les conséquences du non-respect
des règles de l’art. Prochains
rendez-vous : Dijon le 19 mars,
Metz le 20 mars, Felletin le 2 avril,
Lyon le 3 avril et Rouen le 4 mai.
Pour en savoir plus :
AQC, tél. : 01 44 51 03 51,
www.qualiteconstruction.com
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
7
L ’ A C T U A L I T É
« La RT dans l’existant » en campagne
L
’entrée en vigueur de la
RT 2005 avait donné lieu
à une large campagne d’information, pour sensibiliser
les acteurs de la construction
aux évolutions de la nouvelle
réglementation. Une initiative
similaire va être lancée pour
la « RT dans l’existant » (1), afin
d’apporter aux professionnels les informations nécessaires à la maîtrise des consommations d’énergie. Mais, cette
fois, la portée du texte est beaucoup plus importante : parce
qu’il touche au plus près la
responsabilité de l’entreprise
en lien direct avec le maître
d’ouvrage ; et parce que le parc
construit avant les années 1975
consomme plus de 70 % de
l’énergie totale. La rénovation
énergétique est donc au cœur
de la problématique.
Pour faire le point sur les nouvelles obligations des professionnels, neuf réunions(2) seront
donc organisées en région par
la Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et de la
construction (DGUHC) et
l’Agence de l’environnement
et de la maîtrise de l’énergie
(Ademe) entre avril et juin. Des
réunions départementales se
tiendront également de mars à
mai à l’initiative des directions
départementales de l’équipement (DDE).
(1) Décret du 19 mars 2007 relatif aux
caractéristiques thermiques et à la performance énergétique des bâtiments
existants.
(2) 10 avril Toulouse, 22 avril Amiens,
29 avril Marseille, 6 mai Rennes, 15 mai
Nancy, 27 mai Lyon, 3 juin Bordeaux,
10 juin Poitiers, 23 juin Paris.
POUR EN SAVOIR PLUS
FFB-DAT (Direction des affaires
techniques), tél. : 01 40 69 51 04.
Le répertoire ouvrages et produits
L
a multiplication des référentiels et des produits
rendait nécessaire la mise à disposition d’un outil permettant,
pour chaque ouvrage et chaque matériau, d’identifier de
façon fiable la totalité des textes de référence. Présenté par
l’Agence Qualité Construction
(AQC) dans une version provisoire lors du dernier salon Batimat, le Répertoire permanent
ouvrages-produits de construc-
tion* (RPOPC) a l’ambition de
répondre à l’attente des professionnels en mettant à leur
disposition quelque 20 000
fiches-produits correspondant aux 30 principaux domaines de la construction. Très
aisée, la consultation du site
www.qualiteconstruction.com
s’effectue en quelques clics à
partir de la nomenclature des
ouvrages (ex. : « Clos et couvert ») jusqu’à l’obtention de
l’information du texte de référence (ex. : NF DTU 40.22
« Couverture en tuiles canal de
terre cuite ») puis la fiche du
produit recherché (ex. : « Tuiles canal de terre cuite »). * Piloté par l’Association des industries
des produits de construction (AIMCC)
avec le soutien de plusieurs partenaires
dont la FFB et financé dans le cadre du
plan Europe, le RPOPC a été conçu par
le Centre scientifique et technique du
Bâtiment (CSTB). L’AQC est désormais chargée de son exploitation et de
sa mise à jour.
La FFB salue le travail
de ses mandataires techniques
E
ffectué dans la plus grande
rigueur et pour l’intérêt général, mais le plus souvent dans l’ombre, le travail des
mandataires techniques de la
FFB au sein des commissions
de normalisation a désormais sa
place sous la lumière des projecteurs. Dans le cadre du colloque
« Les Entreprises de Bâtiment et
la normalisation », organisé avec
l’AFNOR le 12 décembre dernier à Paris, les premiers Prix de
la Normalisation décernés par
8
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
la FFB ont été remis à douze
lauréats : Jacques Lair (gros
œuvre), Rino Franceschina
(carrelage), Jacques Vinet (carrelage), Jean-Michel Faugeras
(plâtrerie), Yves Couteau (revêtements de sols), Roland Doitrand (métallerie), Dominique
Zoccoli (étanchéité), Michel
Maliverney (couverture), Jean
Rigaud (staff), Jean-Marc
Quintana (maçonnerie), JeanClaude Jung (enduits de façade)
et Martine Moreau (génie cli-
matique). La FFB, qui finance
intégralement le Bureau de normalisation des techniques et
équipements de la construction
(BNTEC), rend ainsi hommage
au travail de fond mené par ses
mandataires techniques. Pour
la plupart chefs d’entreprise, ils
siègent dans les commissions de
normalisation, voire en assurent la présidence pendant plusieurs années, temps nécessaire
à l’élaboration des normes et
NF DTU.
Accessibilité
des ERP : un marché
de 12 milliards
Selon une récente étude menée par l’Association pour les
adultes et les jeunes handicapés
(APAJH), la FFB, Dexia et le cabinet
Accèsmétrie, le coût des travaux
d’accessibilité des bâtiments existants recevant du public s’élèverait
pour les collectivités territoriales à
plus de 12 milliards d’euros d’ici à
2015. Une formidable opportunité
de marché et un vrai défi pour les
entreprises !
(Voir aussi p. 64, rubrique
« La parole à »).
Fournisseurs
d’énergie : des
précautions à prendre
L’ouverture à la concurrence du
marché de l’énergie complique les
démarches et allonge les délais
pour l’installateur qui doit s’adresser à plusieurs interlocuteurs. Les
électriciens et climaticiens,
notamment, doivent donc s’assurer avant le début des travaux, que
le maître d’ouvrage a bien souscrit
un contrat avec un fournisseur
d’énergie, nécessaire pour la mise
en gaz ou sous tension de l’installation. La délégation de pouvoir
d’un maître d’ouvrage à une entreprise peut éviter l’allongement
des délais et lui permet de suivre
l’évolution du dossier. Pour les
installations électriques, le comité
SéQuélec (Sécurité et Qualité dans
l’utilisation de l’électricité) qui réunit les organisations professionnelles d’installateurs électriciens
et les distributeurs, a élaboré des
fiches techniques (1) qui apportent
des réponses concrètes aux problèmes que peuvent rencontrer les
professionnels. Pour les installations raccordées au gaz naturel, un
service dénommé GAZPAK (2) permet aux professionnels du gaz de
simplifier les démarches du client
en facilitant leurs raccordements.
(1) Pour vous les procurer, contactez
la FFIE-FFB, tél. : 01 44 05 84 00.
(2) www.grdf.fr
VOUS CHERCHEZ
UN ARTICLE
DE BATIMETIERS ?
@
www.ffbatiment.fr
espace adhérents
G R A N D
T É M O I N
«L’ASSUREUR
ENTRETIEN AVEC
ALAIN SIONNEAU,
PRÉSIDENT
DE LA SMABTP
EST LE PARTENAIRE
DE L’ENTREPRENEUR»
Conjuguer solidarité et responsabilité : c’est la mission de la mutuelle
du BTP. Si la sinistralité dans le Bâtiment reste contenue,
l’accent doit être mis sur la prévention des risques et sur la formation.
tème mutualiste, le montant des
primes est directement lié à la sinisLa réponse est dans notre nom : tralité – c’est-à-dire au coût global
nous sommes la Société mutuelle des sinistres impliquant nos sociéd’assurance du Bâtiment et des taires.
Travaux publics, et nous intervenons exclusivement dans ce sec- Comment évolue la sinistralité
teur. Nous sommes et nous reste- dans le Bâtiment ?
rons une mutuelle d’entrepreneurs Le fait que nous n’ayons pas aug– dont les deux grands partenai- menté nos tarifs depuis deux ans
res sont la FFB et la FNTP. Tous les montre que la tendance est à la stamembres de notre conseil d’admi- bilité : la très forte augmentation
nistration sont issus de la profes- du volume de travaux, au cours de
sion, et je considère que ma mis- la période actuelle, n’a pas entraîné
sion de président est d’abord de de dérive de la sinistralité, qui reste
vérifier que les intérêts des entre- contenue et ne progresse pas plus
preneurs sont bien pris en compte vite que l’activité elle-même. On
dans les décisions de la mutuelle en trouve la trace dans nos bilans :
– le pilotage opérationnel étant depuis 2006, l’assurance construcassuré par le directeur général et son tion est équilibrée dans nos compéquipe de direction. Nous sommes, tes, alors qu’auparavant, c’étaient
de très loin, le premier assureur de nos autres produits d’assurance
la construction, avec 40 % de parts (auto, engins de chantier, assurande marché. Nos 70 000 sociétaires, ces de personnes…) qui contrireprésentatifs de la diversité du sec- buaient par leurs résultats positifs
teur, sont des artisans et des entre- à l’équilibre de l’ensemble.
prises de toutes tailles. En tant que Les entreprises, qui ont retrouvé
mutuelle, nous avons bien sûr un de l’oxygène, semblent être davanrôle de solidarité : nous sommes là tage attentives au service aprèspour protéger les plus fragiles, avec vente – et plus on intervient tôt sur
une attention particulière quand un sinistre ou un risque de sinisune entreprise est mise en difficulté tre, plus on limite les conséquences
par un sinistre. Mais mutualiste ne ultérieures. Plus généralement, les
veut pas dire laxiste : la responsabi- efforts engagés depuis des décenlité, à la fois individuelle et collec- nies sur la qualité semblent portive, est notre principe fondateur. ter aujourd’hui leurs fruits. Si on
N’oublions pas que dans un sys- compare le Bâtiment à d’autres secQu’est-ce qui différencie la SMABTP d’un autre assureur ?
10
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
teurs, notamment dans l’industrie,
je trouve qu’on ne s’en tire pas si
mal, alors même que nos métiers
sont faits d’abord d’interventions
humaines et de multiples microdécisions, ce qui est par définition
générateur de risques.
La responsabilisation des entreprises vis-à-vis de l’assurance
semble donc s’améliorer ?
C’est indéniable. Et pour accentuer le phénomène, nous sommes
en train d’expérimenter un nouveau type de contrat incitant les
entreprises à s’engager dans une
démarche de prévention des risques – avec un accompagnement
de la SMABTP. C’est une nouvelle
étape de responsabilisation, dans
le prolongement de ce qui existe
déjà avec le coefficient de réduction-majoration – autrement dit
bonus-malus : il s’agit non seulement d’intégrer la sinistralité dans
le calcul de la prime mais aussi de
tenir compte des efforts engagés
par l’entreprise pour prévenir et
donc éviter un sinistre.
La qualification influe-t-elle
sur le niveau de primes ?
Sans appliquer de grille systématique, nous tenons compte de
la qualification dans nos tarifications : une entreprise qualifiée
paiera son assurance construc-
tion moins cher que celle qui ne
l’est pas. La qualification est une
référence en termes de compétences. Elle nous aide à connaître et à comprendre l’entreprise,
elle est un élément de transparence dans le nécessaire dialogue
que nous avons avec elle. Car il est
essentiel, pour qu’une entreprise
soit effectivement couverte dans
toutes ses interventions, que l’assureur ait une connaissance précise et exhaustive de ses activités.
C’est notamment le but des visites annuelles que nous effectuons
chez nos sociétaires. Plus généralement, je voudrais leur dire que
nous sommes leurs partenaires –
et pas seulement une ligne négative dans leur compte d’exploitation. Nous sommes là pour les
conseiller et leur éviter des drames :
une entreprise peut se trouver par
exemple en grande difficulté si le
coût d’un sinistre excède son plafond de garantie – d’où l’importance du dialogue lors de l’élaboration et du suivi du contrat.
Quel regard portez-vous sur l’innovation dans la construction ?
L’innovation, sous ses multiples
formes, impacte fortement nos
métiers et le mouvement va aller
en s’accélérant avec le Grenelle de
l’environnement et les nouvelles
exigences en matière de réduction des consommations énergétiques. Les performances qui
seront requises dans les prochaines années vont nécessairement
bouleverser nos acquis techniques actuels, qu’il s’agisse des produits et de leur mise en œuvre, des
© SMABTP
En parallèle à ses
activités d’entrepreneur de bâtiment
(peinture, vitrerie, ravalement,
finitions), Alain
Sionneau a exercé
de nombreux
mandats au service
de la profession. Il
a été notamment
vice-président de
l’OPQCB/Qualibat,
président de la
fédération régionale du Bâtiment
de ChampagneArdenne, président
de l’Union professionnelle peinture
finitions (UPPF-FFB)
et président de la
FFB de 1996 à 2002.
Depuis cette date, il
préside la SMABTP.
Il est également
PDG de Gestion BTP
et de BTP Gestion
(épargne salariale
du BTP).
modes constructifs ou de la répartition des tâches entre les métiers.
Ainsi, une partie de l’isolation du
bâtiment s’effectuera par l’extérieur, ce qui va entraîner des transferts de savoir-faire entre plaquistes et métiers de l’enveloppe. Autre
exemple : on ne construira plus de
balcon liaisonné avec un bâtiment,
car cela crée des ponts thermiques ;
il va falloir construire balcon et
bâtiment indépendamment, avec
une isolation entre les deux.
Point commun à tous ces changements : ils exigent – et exigeront de plus en plus – un effort
de formation de la part des entreprises. Nous le constatons régulièrement lors de sinistres liés à la
mise en œuvre de produits innovants : le pépin survient souvent
quand il n’y a pas eu formation des
hommes – car, par exemple, on
ne gâche pas du béton de chanvre
comme du ciment ou de la chaux
traditionnels… Mais la mutation
n’est pas seulement technique, elle
est aussi culturelle : l’enjeu pour
l’entreprise va être de passer de la
culture de l’exécution à la culture
du projet – en intégrant toutes les
étapes du processus, de l’appréhension à la résolution du problème
posé. Cette évolution est liée non
seulement à l’approche globale
imposée par les questions énergétiques, mais aussi à l’élargissement de
la demande des clients, notamment
avec la part croissante des prestations de maintenance. Notre mission d’assureur du BTP est d’accompagner la profession avec des
couvertures adaptées à ces évolutions. C’est, d’ailleurs, dans ce but,
que la SMABTP a engagé, il y a un
an, un grand chantier d’analyse et
de réflexion sur les enjeux de l’innovation dans le secteur du BTP :
innovation technique, au regard
des nouveaux modes constructifs, en particulier ceux concernant
l’utilisation des énergies nouvelles,
mais aussi innovation structurelle,
afin d’intégrer dans nos contrats
des garanties adaptées à l’évolution
des métiers et des pratiques.
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
11
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
PROSPECTIVE UN OUTIL DE RÉFLEXION
STRATÉGIQUE SUR
L’ AVENIR DU GROS ŒUVRE
Désormais accessible en ligne aux membres de l’Union, l’étude
UMGO 2015 (1) explore les scénarios d’évolution des métiers
du gros œuvre à l’horizon de la prochaine décennie.
Un outil interactif d’aide à la décision stratégique.
D
ans une conjoncture
en constante mutation,
connaître les scénarios
probables d’évolution du marché peut aider les entrepreneurs
à anticiper et éclairer les décisions qui engagent l’avenir de leur
entreprise. Dans le prolongement
de Bâtiment 2015 – étude réalisée par la FFB à l’échelle de l’ensemble des métiers du Bâtiment(2)
–, UMGO 2015 se concentre sur
les métiers du gros œuvre et donne
des clés aux entrepreneurs pour
appréhender les probables chan-
gements dans leur secteur. Comment vont évoluer la main-d’œuvre et le marché du travail ? Quelles
seront les techniques constructives
de demain ? Les nouvelles normes
applicables ? Comment les impératifs environnementaux serontils pris en compte dans l’activité ?
Autant de questions auxquelles
l’étude apporte des éléments de
réponse, dans les six champs de
réflexion retenus par les experts
de l’Union : Main-d’œuvre, Production, Structure de la filière,
Demande du client, Société civile,
Environnement. Ces champs sont
eux-mêmes subdivisés en une
quinzaine de thèmes au total. À
titre d’exemple, la Production est
abordée sous les angles Produits et
matériaux, Techniques constructives, Informatisation, Normes et
réglementations.
TOUTE L’INTERACTIVITÉ
D’INTERNET
À la différence de Bâtiment 2015 (3),
éditée sous forme papier, UMGO
2015 est disponible en ligne – pour
les membres de l’Union – sur
le site www.umgo.ffbatiment.fr.
Pour chacun des thèmes proposés, l’UMGO donne son diagnostic dans la rubrique « Ce que nous
pensons », qui fournit aussi des
clés pour comprendre, des informations techniques, des avis d’experts. L’ergonomie est conçue de
telle manière que chaque entrepreneur puisse effectuer son parcours personnalisé en fonction de
ses centres d’intérêt : après avoir
décliné le profil de son entreprise,
il a ainsi la possibilité de naviguer
librement, en accédant directement à un thème correspondant
à sa priorité du moment – manque de main-d’œuvre, évolution des compétences, comportement du client, environnement...
Internet permet aussi aux entrepreneurs d’interagir : ils peuvent
télécharger un article, adresser
au gestionnaire du site des questions, lire les commentaires laissés
par les autres visiteurs… L’étude
prospective devient ainsi un lieu
d’échanges, accessible avec son
code adhérent FFB. De son côté,
l’UMGO pourra au fil des mois
et des années actualiser le contenu
de l’analyse, ajouter ou retrancher
des thèmes nouveaux ou caducs,
en fonction des évolutions effectives de la conjoncture. Personnalisé, interactif, mis à jour, l’espace
UMGO 2015 est bien un outil de
réflexion stratégique de nouvelle
génération au service des entrepreneurs du gros œuvre.
(1) Union de la maçonnerie et du gros
œuvre (UMGO-FFB).
(2) Voir le dossier de Bâtimétiers n°3, juin
2005.
(3) Disponible auprès de la Direction
des affaires techniques de la FFB,
tél. : 01 40 69 52 51.
POUR EN SAVOIR PLUS
UMGO-FFB, tél. : 01 40 69 51 59.
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
13
© DR
TRAVAUX D’ENDUITS DE MORTIERS
UN PAYSAGE NORMATIF SIMPLIFIÉ
Publié en remplacement du DTU 26.1 de 1990, qui ne traitait que
des enduits traditionnels à base de ciment, de chaux et de plâtre, et
du Cahier des prescriptions techniques (CPT) du CSTB (1) de 1993,
qui encadrait les enduits monocouches, le NF DTU 26.1 fixe les
nouvelles règles de l’art pour tous les travaux d’enduits de mortiers.
A
vec un seul texte au lieu
de deux, voilà un nouveau NF DTU qui simplifie le paysage normatif des
enduiseurs. Non seulement ce
document permet une harmonisation avec les normes européennes et les critères du marquage
CE, mais il régit désormais aussi
bien les mortiers dits « de recette »,
fabriqués selon des proportions
prédéterminées et dont les propriétés résultent des proportions
des constituants déclarés, que les
mortiers dits « performanciels »,
principalement les enduits monocouches, dont la conception et la
méthode de fabrication ont été
choisies par le fabricant en vue
d’obtenir des caractéristiques spécifiques. Désormais, les enduits
performanciels doivent répon-
Le document régit aussi bien les
mortiers dits « de recette » que
les mortiers dits « performanciels ».
14
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
dre aux exigences de la norme
NF EN 998-1 – « Définitions et
spécifications des mortiers pour
maçonnerie » – qui classe les mortiers d’enduits selon des abréviations anglo-saxonnes (voir tableau
p. 15).
LA FIN DU MERUC
Autre changement important, les
maçonneries à enduire sont désormais classées en trois catégories,
auxquelles sont associés les mortiers performanciels adaptés : Rt3
pour les éléments de résistance
à l’arrachement élevée (blocs de
béton de granulats courants, bri-
ques de terre cuite), Rt2 pour les
éléments de résistance à l’arrachement moyenne (blocs de béton
de granulats légers), et Rt1 pour
les éléments de résistance à l’arrachement réduite (blocs de béton
cellulaire autoclavé). La classe de
résistance (Rt) de la surface de
l’élément de maçonnerie normalisé est déclarée par le fabricant.
La certification antérieure CSTBat
des enduits monocouches d’imperméabilisation, qui était fondée sur deux supports (catégorie
A et catégorie B), et la classification MERUC qui y était associée
sont remplacées par cette nouvelle
classification.
L’enduit performanciel d’imperméabilisation doit avant tout être
prévu en adéquation avec le support. Par exemple, pour un enduisage sur un support peu résistant
(Rt1), l’entrepreneur aura obligation de choisir un enduit dont la
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
LES ENDUITS DE MORTIERS
permettent une grande
variété de rendus : écrasé (1),
gratté (2), taloché (3).
1
3
résistance mécanique sera inférieure à celle du support. S’il souhaite utiliser un enduit monocouche, il choisira obligatoirement un
enduit classé OC1, et s’il préfère
travailler avec un enduit multicouche, son choix se portera soit sur
un CS I (2), soit sur un CS II (2).
Le choix d’un enduit doit également tenir compte d’autres critères tels que la résistance à la compression, l’absorption d’eau par
capillarité, la conductivité thermique, la situation de la paroi (exposition à la pluie et aux chocs),
les moyens de mise en œuvre
(outillage, machine à projeter),
le type de finition d’aspect à réaliser (projeté, gratté, grésé, talo-
© PRB
2
ché...), ou encore la durée pratique d’utilisation du mortier frais
en fonction de la température et
des conditions climatiques. Le
nouveau DTU traite de ces différents points, en proposant une
classification des caractéristiques
des mortiers d’enduits. Par exemple, pour les surfaces exposées à
la pluie, au ruissellement ou au
jaillissement, l’enduit devra présenter une faible absorption d’eau
par capillarité (W2) ; à l’inverse,
un mortier non exposé à la pluie
pourra être classé W0. Le NF DTU
dresse également un tableau de la
rétention d’eau (Re) d’un mortier
frais, autrement dit de sa capacité à
conserver son eau de gâchage, pour
permettre l’hydratation des liants
hydrauliques et obtenir une bonne
adhérence et une bonne cohésion
finale. Cette dernière propriété est
fortement recommandée sur les
supports de maçonnerie poreux,
absorbants, par temps chaud ou
par vent sec.
Parmi les règles de mise en œuvre
définies dans le Cahier des clauses techniques (Partie 1-1), certaines épaisseurs d’enduit fini doivent être respectées pour assurer
une imperméabilité satisfaisante
des murs extérieurs: de 12 à 15 mm
sur support de maçonnerie soignée, et de 15 à 18 mm sur support
de maçonnerie courante. Quant au
béton banché, l’épaisseur minimale
« LE NOUVEAU DTU FACILITE
LE TRAVAIL DES ENDUISEURS »
Jean-Claude Jung, Isolhome,
Blies-Guersviller (Moselle)
Le nouveau DTU apporte-t-il
une reconnaissance supplémentaire
aux produits prêts à l’emploi ?
Ces produits sont en fort développement
depuis plus de trente ans et atteignent aujourd’hui 80 % de
part de marché dans le neuf, c’est donc légitimement qu’ils
rejoignent le DTU. Ils sont aussi synonymes de gain de
temps, ce qui est appréciable compte tenu des difficultés
de recrutement rencontrées dans la plupart des métiers
techniques. Ce type de produit facilite aussi le travail des
enduiseurs par la prescription croisée : les fabricants
de matériaux à enduire indiquent la catégorie de leur
produit, tandis que les fabricants d’enduits précisent leur
compatibilité avec les différents types de supports.
Peut-on en conclure que la sinistralité va baisser ?
Comme toutes les techniques novatrices, les enduits
monocouches d’imperméabilisation ont connu à leurs
débuts quelques désordres essentiellement de nature
esthétique. L’objectif de ce DTU est de contribuer au
maximum à les réduire, grâce à des préconisations de
mise en œuvre. J’invite donc les enduiseurs à s’intéresser
de près à ce nouveau texte.
en tout point saillant n’est que de crue, tributaires des constructions
5 mm. Dans le cas où un enduit de régionales et de la nature des terres
dressement s’avérerait nécessaire, utilisées localement.
l’épaisseur totale serait donc portée (1) Centre scientifique et technique du Bâà 10 mm. Les tolérances de planéité timent.
(2) CS désigne la résistance à la compressont inchangées par rapport au NF sion de l’enduit selon une échelle allant de I
DTU de 1990. Enfin, si le NF DTU à IV (IV étant le plus résistant).
traite des enduits sur maçonneries
anciennes, il n’encadre pas les bâtiments classés au titre des monuments historiques qui peuvent faire POUR EN SAVOIR PLUS
l’objet de prescriptions particuliè- UNEEF-FFB (Union nationale des
res – au même titre que l’exécution entrepreneurs d’enduits de façade),
tél. : 01 40 69 51 69.
d’enduits sur les supports en terre
CLASSIFICATION DES MORTIERS D’ENDUITS
GP (Général
LW (Light Weight)
Purpose)
désigne un mortier
désigne un mortier d’enduit allégé.
d’enduit d’usage
courant, sans propriétés spécifiques,
pouvant être
conçu comme un
mortier de recette
ou performanciel.
CR (Colour
Render)
désigne un enduit
de parement.
R (Restoration)
désigne un mortier
d’enduit d’assainissement, destiné
à une application
sur maçonnerie
humide contenant
des sels solubles
dans l’eau.
MARS 2008
OC (One Coat)
désigne les
mortiers d’enduit
monocouche qui
se déclinent en
trois catégories
(OC1, OC2 et OC3).
BÂTIMÉTIERS
15
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
© A. DA SILVA-GRAPHIX IMAGES/VINCI
Après le bétonnage du second
niveau, le coffrage est rétracté et
de nouveaux sabots d’ancrage y
sont fixés. On peut alors mettre
en place un rail de grimpage vertical à l’aide d’une grue, arrimé aux
sabots d’ancrage des deux premiers niveaux. Pour la première
fois, le coffrage grimpant peut
être hissé le long du rail, pour passer de la deuxième à la troisième
phase de bétonnage. On procède
alors à l’accrochage de la passerelle
suspendue, sur laquelle s’effectue
l’ensemble des travaux, à l’issue de
la phase de bétonnage.
COFFRAGE AUTOGRIMPANT
Un lotus ouvert sur le ciel
Assimilé par sa forme à la fleur asiatique symbole de sérénité,
le coffrage autogrimpant est un fleuron de technologie
mis en œuvre sur le chantier de la tour Granite, à La Défense.
À
chantier exceptionnel,
méthodes exceptionnelles. Actuellement en cours
de construction par le groupe
Vinci à La Défense (Hauts-deSeine), la tour Granite comportera 45 niveaux et culminera à
183 mètres de hauteur. Dans un
environnement urbain enclavé,
qui limite la possibilité d’implanter des grues et de stocker des
coffrages au sol, les équipes travaux de Vinci Construction ont
choisi d’utiliser la technique du
coffrage autogrimpant. Employé
depuis environ dix ans sur les
ouvrages de grande élévation
verticale, comme les tours ou les
piles de pont, ce procédé implique une phase de démarrage au
sol, sur les trois premiers niveaux,
qui mobilise une trentaine de per-
sonnes et correspond à 4 000 heures de travail. Lors du bétonnage
du premier niveau, des ancrages
de réservation sont bétonnés dans
la masse, sur lesquels sont vissés
des sabots d’ancrage. Prémontée au sol, l’unité grimpante est
accrochée sur les sabots à l’aide
d’une grue. Le coffrage peut alors
être monté sur l’unité grimpante
et aligné.
UNE ALTERNATIVE
À LA GRUE
Le cycle est lancé : jusqu’au sommet de la tour, le coffrage progresse par un « effet de cliquet »
en étant tantôt fixé sur les sabots
d’ancrage pendant les phases de
bétonnage, et tantôt fixé sur les
rails pendant les phases où il est
hissé jusqu’au niveau supérieur.
Un système hydraulique actionné
par télécommande assure mécaniquement l’élévation du coffrage,
qui pèse 340 tonnes, au rythme
de 20 centimètres par minute,
soit une demi-heure pour monter d’un niveau. Les sabots inférieurs devenus inutiles et les rails
verticaux sont tirés à l’intérieur
du coffrage après chaque utilisation. L’alimentation en béton des
coffrages s’effectue par pompage,
LE CHANTIER
EN QUELQUES CHIFFRES
Hauteur de la tour : 183 m
Niveaux : 45, dont
36 niveaux en élévation
55 000 m3 de béton
5 200 tonnes d’acier
90 000 m3 de terrassement
SHOT : 105 950 m2
SHON : 69 200 m2
Montant du gros œuvre :
71 millions d’euros
Heures : 470 000
Délais gros œuvre,
hors intempéries : 28,5 mois
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
17
C
Les voies de la performance
thermique
les planchers (il leur faut enviONSTRUCTION MÉTALLIQUE
ron 10 minutes pour atteindre
120 mètres).
Le coffrage autogrimpant permet aussi de travailler par tous les
temps et en toute sécurité, puisque les opérations s’effectuent à
l’intérieur de la passerelle suspendue. « Même s’il représente à lui
seul un investissement de 2 millions d’euros et une longue phase
de démarrage au sol, le coffrage
autogrimpant est aujourd’hui un
onstruction métallique et per- l’étude recommande que la couprocédé sans concurrence pour la
formance thermique peuvent che d’isolant extérieur soit la plus
construction des tours, car il est de faire bon ménage. C’est ce que épaisse pour réduire les ponts therloin le plus efficace et le plus éco- démontre le guide RT 2005 Bâti- miques intégrés.
nomique », conclut Roger Bail. ments en construction métallique, Pour les toitures, le guide reprend
élaboré à l’initiative du SCMF- les procédés présents dans les
FFB (1), de l’Union des métal- NF DTU 40.35 et 43.3, et les panliers, avec le soutien du PRDM de neaux sandwichs sous avis technila FFB (2). Ce guide réalisé par le que. Pour les ponts thermiques de
CTICM(3) fait suite à celui, publié liaison – qui se forment à la liaison
en juin 2006, qui traitait de la RT entre différentes parois façade/
2000. Pour donner aux profes- façade, façade/plancher ou façade/
sionnels de la construction métal- couverture –, un grand nombre de
lique les moyens de respecter la RT solutions sont proposées en fonc2005 dans les constructions neu- tion des partis choisis. De façon
FONCTIONNEMENT DU COFFRAGE AUTOGRIMPANT
ves, la nouvelle étude décrit l’en- générale, la performance thermisemble des procédés constructifs que est atteinte par l’ajout d’un
QSabots inserts fixés
au moyen de textes et de schémas, complément d’isolant qui engendans le béton
et propose pour chacun d’eux un dre la rupture du pont thermiQRails de grimpage
tableau récapitulatif de leurs per- que. Mais ce n’est pas suffisant : il
QEnsemble de la console
qui supporte le coffrage
formances thermiques – exprimées faut aussi définir le bon procédé
par le coefficient U (W/m2.K) – constructif pour limiter les déperavec un jeu de couleurs facilitant ditions générées par les ossatures.
la lecture des tableaux. Les profes- Pour obtenir ce résultat, on ne sausionnels doivent avoir pour ambi- rait trop rappeler l’importance de
tion d’atteindre les valeurs référen- l’étude thermique préalable dont
ces, et de s’éloigner au maximum la synthèse sera fournie au maître
des valeurs garde-fous.
d’ouvrage au plus tard à l’achèveLe guide intègre les exigences de ment des travaux.
la RT 2005 – entrée en vigueur (1) Syndicat de la construction métallique
France.
en septembre 2006 – qui sont en de
(2) Programme recherche développement
hausse de 10 % pour les façades métier.
Centre technique industriel de la
et de 20 % pour les ponts thermi- (3)
construction métallique.
ques de liaison. Un renforcement
qui pousse les professionnels à privilégier les procédés les plus performants. Pour les façades, plusieurs
modes constructifs sont proposés : bardages double peau, panneaux sandwichs, ossature filante
devant plancher. Pour les systèmes avec deux couches d’isolant,
à plus de 200 mètres du point de
livraison, avec un mât central dont
la flèche est de 32 mètres et fournissant jusqu’à 200 mètres cubes
de béton par jour.
« Ce procédé constructif nous permet d’élever la tour d’un niveau
par semaine, soit 3,74 mètres, ce
qui serait impossible avec des coffrages classiques déplacés par des
grues, commente Roger Bail, le
directeur de projet. Son premier
avantage est donc de laisser respecter les délais de chantier.» Mais
il est avant tout une alternative à
la grue : 80 % du béton est mis en
œuvre par pompage, aussi bien
pour le noyau que pour les façades verticales, ce qui réduit considérablement les volumes de béton
qu’il faut hisser au sommet de
l’édifice. Les deux grues du chantier sont indispensables en revanche pour hisser les dalles alvéolaires précontraintes qui composent
18
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
Les professionnels de la construction
métallique vont disposer, pour mi-2008,
d’un guide actualisé pour les aider à
respecter les exigences de la RT 2005.
C
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
A C C E S S I B I L I T É
Les réservations
pour ascenseurs
À compter du 1er janvier 2008, les demandes de permis de
construire pour les immeubles neufs d’habitation ou leurs
extensions de moins de trois étages et comportant plus de
15 logements sont soumises à l’obligation de prévoir une
réservation permettant l’installation ultérieure d’un ascenseur.
L’installation ultérieure d’un ascenseur dans une partie de bâtiment
(cage d’escalier) comprenant plus de quinze logements situés
en étages au-dessus ou au-dessous du rez-de-chaussée
peut être réalisée à l’intérieur ou à l’extérieur du bâtiment
(voir tableau). Les ascenseurs qui y seront ultérieurement
installés devront être conformes à la norme NF EN 81-70
(marquage CE) ou à tout système équivalent permettant de
satisfaire à ces mêmes exigences.
5 grands principes à respecter
MISE EN ŒUVRE DU GROS ŒUVRE EN VUE
DE L’INSTALLATION D’UN ASCENSEUR
R+3
R+2
Logements
F I C H E
1
2
PRÉVOIR LA TECHNOLOGIE D’ASCENSEUR QUI SERA
UTILISÉE (ÉLECTRIQUE OU HYDRAULIQUE, AVEC OU SANS
LOCAL DE MACHINERIE) ET LE TYPE DE CABINE : ceci détermine
fortement les réserves à prévoir dans le gros œuvre ainsi que les
renforcements de structure appropriés, voire certaines dispositions
d’isolation acoustique.
3
S’ASSURER, EN CAS D’INSTALLATION PAR L’EXTÉRIEUR, QUE
LES RÈGLES D’URBANISME permettent l’implantation d’un tel
équipement et de la possibilité d’obtenir effectivement un permis
de construire.
4
VÉRIFIER QUE DANS TOUS LES CAS, LES DOSSIERS DE PLANS
SUCCESSIFS et en particulier le dossier des ouvrages exécutés
(DOE) mentionnent explicitement le principe d’implantation de
l’éventuel ascenseur. Prise en compte dans les calculs de structures
et figuration sur les plans des réservations dans les planchers pour
d’éventuelles trappes d’accès.
5
ANTICIPER LE CONTRÔLE AU MOMENT DE L’ÉTABLISSEMENT
DE « L’ATTESTATION EN FIN DE TRAVAUX » : il sera effectué
in situ et à partir du dossier de permis de construire obtenu, du
dossier des ouvrages exécutés ou, à défaut, du CCTP du dossier
de consultation des entreprises, comprenant les plans et notices
descriptifs du projet (article 3 - arrêté du 22 mars 2007).
Pour en savoir plus : UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du
gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59. EGF-BTP (Entreprises générales
de France), tél. : 01 40 69 52 78. UCI-FFB (Union des constructeurs
immobiliers), tél. : 01 40 69 51 86.
3
R+1
2 RÉALISATION DES
CONDAMNATIONS
provisoires des baies
palières en maçonnerie
de petits éléments
(parpaings).
2
R
Parking
PRÉVOIR L’INSTALLATION DÈS LA CONCEPTION du bâtiment
ou de la partie de bâtiment, notamment sur les plans structurel,
acoustique et thermique. Il s’agit de desservir tous les étages
comportant des logements ou des locaux collectifs, et en particulier
les caves, celliers et parcs de stationnement.
Mise en œuvre de l’ensemble des ouvrages du gros-oeuvre ainsi
que les éventuels isolants acoustiques ou thermiques imposés par
les réglementations en vigueur : fosse, gaine, édicule, ventilations,
réserves pour canalisations électriques ou hydrauliques, éventuel
local de machinerie.
1
R-1
3 LES TYPES DE CABINE
et dimensions à prévoir,
selon l’article 5-3 de la
norme EN 81-70 : type 1
(450 kg), type 2 (630 kg)
ou type 3 (1275 kg).
Une cabine de dimensions
1 m x 1,25 m est
envisageable
(type 1 de la norme), mais
1 TOUTE DÉNIVELLATION
des circulations
horizontales supérieure
ou égale à 1,20 m
détermine un niveau
décalé considéré comme
un étage.
Lorsque le bâtiment
comporte un ascenseur,
tout niveau décalé de ce
type doit être desservi.
Le comptage des étages
s’effectue à partir du
plus bas niveau d’accès
pour les piétons depuis
l’extérieur.
Ce niveau de référence
n’est pas comptabilisé
dans le nombre d’étages.
4 LOCAL DE MACHINERIE
éléctrique ou hydraulique
(voir cahier des charges
de l’ascensoriste).
4
on lui préférera toutefois
des cabines de taille
supérieure (type 1 de
dimensions intérieures
supérieures ou égales à
1 m x 1,30 m – dimensions
de l’espace d’usage –, de
type 2 ou 3).
En cas d’installation de
cabine de type 1, la
largeur de passage utile
de la porte doit être d’au
moins 0,80 m. La largeur
des portes des
ascenseurs est définie
dans la norme NF EN 8170. Le passage utile est
de 800 mm pour le type 1,
900 mm pour le type 2 et
1100 mm pour le type 3.
TEXTES DE RÉFÉRENCE
• Décret n°2006-555 du 17 mai 2006 (article 9).
• Arrêté du 1er août 2006 : bâtiments d’habitation collectifs et maisons
individuelles lors de leur construction (JO du 18 mai 2006) > article 6,
modifié par l’arrêté du 30 novembre 2007 et complété par la circulaire
d’application 2007-053 (B.O. du 25 décembre 2007).
• Arrêté du 22 mars 2007, annexe 2 : attestation de vérification de l’accessibilité aux personnes handicapées – construction d’un bâtiment
d’habitation collectif soumise à permis de construire.
• Norme NF EN 81-70 (NF P82-100, septembre 2003 et son amendement A1 d’août 2005) : règles de sécurité pour la construction et l’installation des élévateurs – Applications particulières pour ascenseurs
et ascenseurs de charge – partie 70 : accessibilité aux ascenseurs pour
toutes les personnes y compris les personnes avec handicap,
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
19
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
OSSATURE BOIS
La qualité environnementale au rendez-vous
Pose traditionnelle du
bois massif non traité
admise dans les ERP
© AUTRE TERRITOIRE CHRISTOPHE DEBEC
S
’il est aujourd’hui solidement
fixé à ses fondations, dans la
petite ville d’Allonnes près du
Mans, le bâtiment à ossature bois
du Centre régional de propriété
forestière (CRPF) de la Sarthe a
déjà vu du pays. À cela, une raison : le maître d’œuvre du projet
a voulu en faire une réalisation
exemplaire, exposée aux yeux de
tous. À sa demande, l’entreprise
Charpente Cénomane, implantée
à Requeil dans le même département, a conçu l’édifice dans son
usine, avec l’architecte Christophe Debec et le bureau d’études
Yves-Marie Ligot. Dans un second
temps, il a été transporté à Angers
et monté pour être exposé sur le
salon Maison Bois, en octobre
dernier, avant de rejoindre Allonnes. « L’itinéraire et les contraintes imposées au projet, ainsi que
les délais très réduits d’études et
de fabrication, nous ont amenés à
imaginer une conception modulaire, raconte Jean-Claude Baudin,
directeur de Charpente Cénomane. Le bâtiment se compose au
final de six modules, à la fois faciles à transporter et à assembler
entre eux. » Le choix de retenir la
construction en bois a également
été motivé par une récente étude
qui met en évidence ses performances énergétiques élevées (1).
Une fois réunis, les 6 modules donnent une construction de 14 m de
façade et 9 m de profondeur, soit
un total de 130 m2 de bureaux,
qui traduit une grande maîtrise
des impacts environnementaux.
Sont utilisés, pour les ossatures
et les bardages, des bois exclusivement locaux et issus de forêts
écocertifiées par le label PEFC (2).
En ce qui concerne l’enveloppe,
la mise en œuvre de deux types
d’isolant – de la ouate de cellulose dans l’épaisseur de l’ossature
bois, ainsi qu’une double peau
intérieure et extérieure en laine de
bois – débouche sur un bâtiment
basse énergie, dont la consommation est proche des 50 kWh par
mètre carré et par an. Une large
façade vitrée a été ménagée au
sud pour capter le maximum de
lumière, tandis que la toiture végétalisée sera un facteur de régulation thermique en été. Enfin, des
capteurs solaires produisent l’eau
chaude sanitaire.
(1) « Bilan environnemental des phases
chantiers de construction de maisons individuelles à structure bois ». Edité par Irabois,
la FFB-CMP et Afcobois.
(2) Pan-European Forest Certification.
POUR EN SAVOIR PLUS
La FFB Charpente Menuiserie
Parquet est intervenue auprès
des pouvoirs publics pour
lever une contradiction dont
le bois massif est aujourd’hui
victime : d’une part, l’accord
cadre Bois Construction
Environnement impose
12,5 % de bois minimum dans
les constructions à partir
de 2010 et, d’autre part,
la réglementation actuelle
n’autorise que sous certaines
conditions peu courantes
et complexes, la mise en
œuvre de bois massif non
traité au moyen d’un procédé
ignifuge. Or, les études
montrent que, parmi les bois
européens présents sur le
marché, seules quelques
rares essences présentent
un risque d’inflammabilité
élevé. Une démarche qui a été
entendue, puisqu’un nouvel
article de la réglementation
des ERP autorisera bientôt
une utilisation plus large du
bois massif, en particulier
dans la mise en œuvre des
revêtements muraux et des
plafonds.
AFCOBOIS – Association
française des constructeurs bois,
tél. 01 40 69 57 23.
La bonne prescription pour les revêtements de sols industriels
S
i la résistance aux charges est
bien prise en compte dans le
NF DTU 13.3 Dallages de 2005,
il n’existait jusqu’à présent aucun
texte pour encadrer l’autre facteur
de qualité d’un sol industriel : sa
bonne tenue aux contraintes d’exploitation. Cette lacune est désormais comblée avec la présentation,
sur Batimat 2007, du Guide Technique e – cahiers du CSTB n° 3577
de février 2007.
20
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
Ce guide technique permet aux
maîtres d’ouvrage et aux maîtres d’œuvre de caractériser, selon
quatre sollicitations mécaniques
(classement I/M) et neuf sollicitations chimiques (classement I/C),
les locaux industriels afin de leur
attribuer un classement I/MC. Par
ailleurs, les fabricants de revêtements de sol et de couches d’usure
incorporées ont réalisé une série
d’essais auprès du CSTB afin de
classifier leurs produits en fonction contractuel si le classement est préde ces mêmes sollicitations méca- cisé dans les documents particuniques et chimiques pour obtenir liers du marché (DPM).
un classement P/MC.
Pour faciliter la prescription,
une base de données interactive
recense les revêtements et les cou- POUR EN SAVOIR PLUS
ches d’usures incorporées corres- UNESI-FFB (Union nationale des
pondant au classement des locaux entrepreneurs de sols industriels),
tél. : 01 40 69 51 54. Le guide
industriels (I/MC) préalablement technique n° 3577 de février 2007
définis. Cet outil d’aide à la pres- et la base de données interactive
sont disponible sur www.cstb.fr
cription, non normatif, devient
ENVELOPPE
ISOLATION DE TOITURE PAR
L’EXTÉRIEUR UN PAS DE PLUS VERS
LA MAISON BASSE CONSOMMATION
© URSA
Avec leurs multiples avantages, les systèmes d’isolation de toiture par
l’extérieur semblent promis à un bel avenir. Retour d’expérience avec
Jean-Luc Wiedemann, couvreur-zingueur à Gries, dans le Bas-Rhin.
I
nitialement utilisée dans l’Hexagone pour gagner de l’espace
dans les combles ou mettre en
valeur une belle charpente, l’isolation de toiture par l’extérieur, procédé parfois dénommé « Sarking »,
suscite un regain d’intérêt suite
aux orientations du Grenelle de
l’environnement en tant que solution d’amélioration énergétique,
aussi bien pour le neuf que pour
l’existant. Car la priorité absolue
est désormais donnée à la maîtrise des consommations d’énergie dans le Bâtiment. Venu des pays
du Nord et d’Allemagne, comme le
« mur manteau », ce procédé, qui
supprime les ponts thermiques au
droit des jonctions mur-plancher,
permet en effet de réaliser entre
charpente et couverture une isolation continue qui offre des performances optimales. « En dépit de
son prix, qui en a limité l’utilisation
jusque-là, c’est une solution d’avenir, estime Jean-Luc Wiedemann,
et nous la proposons souvent en
variante dans les appels d’offres
de marchés publics, comme dernièrement à Strasbourg pour un
projet de 400 m2 en travaux neufs.
En maison individuelle, où nous
intervenons moins, j’ai eu l’occasion de la soumettre à un particulier qui souhaitait aménager une
mezzanine, car elle lui permettait de gagner de l’espace sous toiture.»
UNE MAÎTRISE DU
MÉTIER INDISPENSABLE
Adaptés à la plupart des matériaux (tuiles, ardoises, tôles ondulées, zinc, bac acier, etc.), différents
systèmes sont présentés sous Avis
technique par les fabricants. Les
moins « intégrés » contraignent
le couvreur à réaliser successivement un platelage sur les chevrons
(à l’aide de lambris, de voliges, de
panneaux de plâtre, etc.), à disposer sur ce platelage les éléments isolants (éventuellement recouverts
d’un écran de sous-toiture), à fixer
l’isolant en clouant des contre-bois
sur les chevrons puis à placer les
liteaux ou les voliges supports de la
couverture. Les caissons chevronnés associent, quant à eux, finition
(côté charpente), isolant et chevrons (voire liteaux) et sont livrés
prêts à poser directement sur les
fermes. Certains fabricants proposent même des systèmes de couvertures « structurales » intégrant
la finition extérieure, notamment
pour les couvertures en zinc. «Dans
ces deux derniers cas, le couvreurzingueur travaille dans une logique de kit en réalisant un calepinage qu’il transmet au fournisseur,
lequel effectue les découpes ou le
façonnage ; les adaptations fines
sont exécutées sur chantier.»
Grâce à des accessoires spéciaux,
tous les points particuliers peuvent
être traités et « la mise en œuvre
n’est pas très compliquée, souli-
gne Jean-Luc Wiedemann. Il est
toutefois nécessaire de procéder
avec soin : la maîtrise du métier
est indispensable, car nous devons
respecter les prescriptions du NF
DTU, notamment l’espacement de
la lame d’air, entre 20 et 60 mm
selon la hauteur du chevron, la
pente et le matériau de couverture,
et l’on a toujours besoin d’intervenir ici ou là pour remplacer un
chevron, créer une lucarne, etc.».
Le recours à des panneaux dont
les dimensions peuvent atteindre
5 m x 0,60 m et dont le poids
varie de 12 à 20 kg/m2 oblige à
prendre certaines précautions
dans les manipulations et à utiliser des moyens de levage. En travaux neufs, ce peut être la grue
du maçon ; pour sa part, Jean-Luc
Wiedemann utilise un camiongrue qu’il partage avec un confrère,
ou un Manitou qui peut accéder à
peu près partout. « Cette technique change le métier mais l’enrichit, résume-t-il. Elle permettra de
répondre à une évolution inévitable, car on n’ira pas vers les bâtiments à basse consommation voire
à énergie positive sans la développer et l’étendre au bardage des
façades, qui offre aussi une amélioration très importante de la performance thermique. Pour nous,
ce ne sera pas vraiment une révolution, car il y a trente ans que nous
en faisons ! »
POUR EN SAVOIR PLUS
UNCP-FFB (Union nationale des
chambres syndicales de couverture
et de plomberie de France),
tél. : 01 40 69 53 07.
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
23
LA LUCARNE UNE AFFAIRE
DE SPÉCIALISTE
D
ans les grandes villes, on
les oublierait presque. Il
suffit pourtant d’un point
de vue culminant pour constater à
quel point les lucarnes font partie
intégrante du paysage urbain.
Apparues au xiiie siècle, où l’on
commence à se loger dans les combles, elles ont pour première fonction de laisser pénétrer la lumière
comme l’indique leur nom, issu
du latin lucerna (« lampe »). Elles
ont aussi leur utilité hors des villes :
largement ouvertes, elles permettent d’engranger le fourrage dans
les fenils ; équipées de poulies, elles
servent à hisser les sacs de céréales ou de farine dans les greniers ;
réduites à leur plus simple expression (outeaux), elles contribuent
à la ventilation des combles. Dans
les villes, elles ornent les riches
demeures et rivalisent de raffinement, avec leurs poteaux sculptés,
leurs meneaux, leurs planches de
rives trilobées, leurs épis et leurs
poinçons ouvragés qui en font
souvent de vrais chefs-d’œuvre au
sens compagnonnique.
LES PRINCIPALES
FAMILLES DE LUCARNES
« Au gré des régions, des époques et des types de construction,
les lucarnes s’habillent de tuiles,
d’ardoises, de zinc, de cuivre, de
plomb, de lauzes, d’essentes ou de
tavaillons, et adoptent les formes
les plus variées », explique Alain Le
Ny, ancien responsable de l’entre-
Les immeubles neufs construits
en centre-ville s’ornent de
lucarnes qui mettent en valeur
la malléabilité du béton.
LUCARNE
NORMANDE
24
BÂTIMÉTIERS
LUCARNE
PIGNON
MARS 2008
LUCARNE
PENDANTE
LUCARNE
À GUITARE
LUCARNE À JOUÉES
GALBÉES
1 , 3 ET 8 CES LUCARNES
MODERNES, à chevalet (3),
à chapeau ou à fronton (1 et 8),
sont habillées de zinc.
2 CET ŒIL-DE-BŒUF EN ZINC
possède une ossature bois, avec
noquets en relevé contre jouée.
© RHEINZINK
prise de couverture Le Ny, à Dardilly (Rhône), et Meilleur Ouvrier
de France couvreur 1979. « On distingue plusieurs familles, détaillet-il : notamment les lucarnes à chevalet, dont le faîtage et les sablières
débordent peu sur la façade et supportent des chevrons de rives à leur
extrémité ; les lucarnes à croupe,
dont le comble compte trois versants ; les lucarnes flamandes, à
fronton triangulaire ; les lucarnes
à chapeau, à fronton arrondi ; les
lucarnes rampantes, dont le comble plat prolonge le comble principal ; les chiens-assis, au comble plat mais de sens contraire au
comble principal ; enfin les lucarnes à forme particulière, auxquelles s’ajoutent des sous-familles
comme les lucarnes “capucines”,
dont les trois versants débordent largement sur les jouées et la
façade… à la manière d’une capuche, sans oublier les outeaux et les
œils-de-bœuf… »
Leur riche héritage ne fait pas
des lucarnes des objets du passé.
Contraints par les architectes des
Bâtiments de France à s’harmoniser avec le bâti ancien, les immeubles neufs construits en centre-ville
s’ornent ainsi à leur dernier niveau
de lucarnes qui mettent désormais
moins en valeur la virtuosité du
charpentier que la malléabilité du
4 , 5 , 6 ET 7 Au gré des
époques, des régions
et des styles de construction,
les lucarnes adoptent
les formes les plus variées :
lucarne capucine (4), lucarne
passante (5), lucarne rampante (6),
Œil-de-bœuf (7).
© CAVE DE LA SARTHE
Sous leur habillage de zinc, d’ardoises ou de
tuiles, les lucarnes ne cachent plus les mêmes
chefs-d’œuvre de charpente qu’autrefois,
mais elles nécessitent tous les soins et le
savoir-faire du couvreur.
béton. « En construction neuve, le
bâti des lucarnes peut être coulé
en place ou préfabriqué, poursuit
Alain Le Ny, comme l’enveloppe
du comble principal, et tous deux
reçoivent un chevronnage destiné
à supporter la couverture. Dans
le cas de lucarnes d’ornement,
comme les œils-de-bœuf, l’habillage en zinc ou en cuivre peut
être entièrement réalisé dans un
LUCARNE
EN TRAPÈZE
LUCARNE
RENTRANTE
1
2
© LE NY
ENVELOPPE
Très exposé, l’angle jouéecouverture doit être protégé
contre toute infiltration.
3
4
5
6
© CAVE DE LA SARTHE
7
8
© RHEINZINK
couverture déborde suffisamment
sur les côtés pour empêcher l’eau
de ruisseler sur la maçonnerie »,
souligne Alain Le Ny.
atelier d’ornemaniste, comme il en
existe cinq ou six en France. Le professionnel peut passer commande
sur catalogue ou faire fabriquer sur
mesure, et n’a plus qu’à réaliser la
pose. » Dans l’ordre des travaux,
la première tâche du couvreur en
construction neuve est l’isolation.
Pour les combles exposés tour à
tour aux intempéries et au plein
soleil, celle-ci est très importante ;
LUCARNE
RAMPANTE
LUCARNE
RETROUSSÉE
elle prend place entre les chevrons,
qui ont plutôt des dimensions de
lambourdes pour maintenir une
lame d’air suffisante entre l’isolant
et la couverture. Au niveau de la
lucarne, les jouées peuvent être isolées par des panneaux composites dès lors qu’elles seront ensuite
habillées. « Si elles ne le sont pas, ce
que nous n’aimons pas beaucoup,
nous nous arrangeons pour que la
LUCARNE
JACOBINE
LUCARNE
CAPUCINE
PROTECTION
CONTRE L’EAU : DES SOINS
PARTICULIERS
La protection contre l’eau, vocation
première de toute couverture, fait
l’objet de soins particuliers s’agissant des lucarnes, dont le point
sensible est le raccordement de la
jouée et de la couverture, « plus critique que la façade qui, lorsqu’elle
est bien conçue, protège la menuiserie par un débord suffisant de
la corniche ». Très exposé, l’angle
jouée-couverture reçoit pour partie
les eaux de la toiture de la lucarne et
doit être protégé contre toute infiltration. « Pour cela, explique Alain
Le Ny, nous le recouvrons d’un
relevé en zinc, en cuivre ou en inox,
fixé sur la face extérieure du comble et qui fait retour sur la jouée.
Si cette dernière est complètement
habillée en zinc, la partie arrière du
parement repliée formera agrafure
avec le pli du relevé et assurera
l’étanchéité. Si la maçonnerie n’est
pas protégée, il existe plusieurs
méthodes pour empêcher la pénétration de l’eau derrière le relevé,
mais toutes ne sont pas aussi fiables. Celle qui a ma préférence est
la bande engravée, qui suppose de
LUCARNE
ŒIL -DE-BŒUF
travailler suffisamment en amont
avec le charpentier et le maçon
pour que celui-ci ménage dans la
face externe et sur toute la hauteur
de la jouée une engravure à environ 12 cm du raccordement avec la
couverture. Dans cette saignée, on
vient fixer, puis sceller, une bande à
solin également en zinc, en cuivre
ou en inox dont le profil permet le
recouvrement sur le relevé.» Dans
la pratique, le couvreur n’a pas toujours la possibilité de faire exécuter
la réservation par le maçon. Il doit
alors réaliser les engravures à la disqueuse ou recourir à d’autres solutions, telle la bande à solin chevillée
en applique ou la bande à rabattre.
Dans ces deux cas, l’étanchéité est
assurée par un joint souple (silicone). D’autres détails de mise en
œuvre sont déterminants pour
la pérennité de l’ouvrage : la qualité de la soudure, quel que soit le
matériau, le soin apporté à l’habillage de zinc de la bavette basse et
des pièces d’appui, et, d’une façon
générale, la maîtrise par l’intervenant de l’ensemble des techniques
et des matériaux.
POUR EN SAVOIR PLUS
UNCP-FFB (Union nationale des
chambres syndicales de couverture
et de plomberie de France),
tél. : 01 40 69 53 07.
© DICOBAT, DICTIONNAIRE GÉNÉRAL DU BÂTIMENT,
ÉDITIONS ARCATURE
LUCARNE
FRONTON
MARS 2008
LUCARNE
À GÂBLE
BÂTIMÉTIERS
25
ENVELOPPE
PROTECTION CONTRE L’EFFRACTION
Quand le vitrage résiste
double vitrage, ce qui nous posera
certainement des problèmes
d’acheminement et de manipulation en raison du poids.»
Pour les assureurs aussi, le contexte
change, car de nouvelles catégories de commerces se développent,
telles les boutiques de téléphones
portables, et les zones de sensibilité
évoluent. À la FFPV-FFB, toutes
ces évolutions mettent à l’ordre du
dent eux aussi à sécuriser leur habi- jour une actualisation du guide de
tation. Dans ce cas, le conseil est 1997, dont la première édition est
apporté par le professionnel. Chez aujourd’hui totalement épuisée. Charles Costa, c’est la mission du
Vitrage composé de deux verres de 4 mm
métreur : « S’il s’agit de protéger (1)
qui prennent en sandwich deux films plastiles personnes contre la chute d’un que intercalaires (voir schéma).
vitrage brisé, notamment dans les
maisons qui possèdent de grandes
baies, nous préconisons un vitrage
du type feuilleté 44.2 (1), qui est un POUR EN SAVOIR PLUS
produit basique. Mais si l’on craint FFPV-FFB, tél. : 01 40 55 13 55.
une effraction, nous conseillons un
vitrage de protection.»
Chez les particuliers comme chez
les professionnels, le châssis qui
reçoit le vitrage est une donnée BILLE D’ACIER
ET COUPS DE HACHE
clé de la mise en œuvre, soit parce
La norme NF EN 356
qu’il est ancien et que la pluie a
définit 8 classes de vitrages :
fini par le corroder en partie basse,
de P1A, le plus faible, à P5A
soit parce qu’il n’est pas suffisam(classement contre le vandalisme), et de P6B à P8B (vitrage
ment large pour recevoir le nouretardateur d’effraction).
veau vitrage, dont l’épaisseur peut
Ces classes sont attribuées à
atteindre 25 mm pour les vitrala suite d’essais. De P1A à P5A,
ges retardateurs d’effraction les
le vitrage monté à plat dans
plus efficaces. Jouant un rôle très
un cadre de dimensions norimportant dans la protection de la
malisées doit résister à la chute
d’une bille d’acier de 4,11 kg,
vitrine, les menuiseries présentent
lâchée de différentes hauteurs
elles aussi différents niveaux de
un nombre variable de fois.
performances et font l’objet d’une
Un matériau de classe P3A ne
classification comparable à celle
devra pas avoir été traversé
du verre, définie par les normes
par la bille d’acier lâchée d’une
hauteur de 6 m à 3 reprises
NF ENV 1627, 1628, 1629 et 1630.
en 3 points d’impact définissant
Si les produits disponibles sur le
un triangle équilatéral.
marché, à l’exception des intercaPour les classes P6B à P8B, le
laires, n’ont pas connu de changevitrage est préalablement brisé
ment notable, d’autres évolutions
à coups de marteau en 12 points
se font jour.
délimitant un carré de
40 × 40 cm, puis attaqué à la ha« La réglementation thermique a
che en cherchant à ouvrir cette
un impact certain sur notre activité
fenêtre de 40 × 40 cm. La classe
de sur mesure en rénovation (fourP8B est attribuée à un vitrage
niture de l’ensemble vitrage-menuioù plus de 70 coups de hache
serie), estime Alexandre Costa, où
n’auront pas réussi à créer cette
nous devons passer du simple au
ouverture.
Il existe sur le marché toutes sortes de vitrages de protection.
À l’heure du choix, on se référera aux différentes classes définies par
la norme NF EN 356 et à l’expérience d’un professionnel – sans
oublier que la menuiserie a son rôle à jouer…
L
e verre – vitre ou vitrine – est
victime de sa réputation de fragilité : lors d’une effraction, c’est
souvent lui qui subit les premiers
assauts du malfaiteur. Or, cette
réputation est mal fondée car tous
les verres brisés ne tombent pas en
morceaux et à grand fracas sur le
sol. Les verres feuilletés, qui associent feuilles de verre et intercalaires, restent au contraire en place
et se révèlent capables de résister,
même brisés, aux coups les plus
violents. Tous les vitrages ne font
donc pas jeu égal, et la norme européenne NF EN 356 (voir encadré)
les classe en deux grandes catégories selon leur capacité à résister à
des actes de vandalisme (projectiles, coups de pied, etc., qui ont
pour trait commun leur caractère improvisé) ou à des tentatives d’effraction (coups portés avec
un outil avec l’intention de pénétrer à l’intérieur d’un commerce
ou d’une habitation). « On ne parle
toutefois jamais de vitrage “antieffraction”, insiste Alexandre Costa,
dirigeant de l’entreprise Charles Costa, à Paris, car il est impossible de garantir qu’un vitrage résistera à toute tentative d’effraction.
On parle en revanche de vitrage
retardateur d’effraction ou de
vitrage de protection. En effet,
l’expérience montre que la réussite d’une effraction se joue dans
les premières secondes et qu’un
vitrage, même brisé, qui résiste à
des coups réitérés, a un effet dissuasif très efficace.» En pratique, ce
type de vitrage est principalement
utilisé pour les vitrines des com-
PRINCIPE DU VITRAGE
RETARDEUR D’EFFRACTION
Feuille
de verre
Film PVB
(Polyvinyle Butyral)
Feuille
de verre
merces et la prescription de telle ou
telle classe revient aux assureurs.
LA MISSION DU MÉTREUR
Pour leur fournir les repères indispensables à un choix pertinent, la
Fédération française des professionnels du verre (FFPV-FFB),
avec l’aide du Centre national
de prévention et de protection
(CNPP), organisme certificateur
de l’assurance, et de l’Assemblée
plénière des sociétés d’assurances
dommages (Apsad), a réalisé en
1997 un guide intitulé Protection
contre l’effraction : comment prescrire les vitrages de sécurité ?, corrélant les classes de vitrage à différents critères comme la nature de
l’activité, la valeur des marchandises et des biens présents dans le
local, l’implantation géographique
du commerce.
Depuis quelques années et de façon
croissante, les particuliers deman-
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
27
FDES : 10 systèmes d’étanchéité bitumineuse passés au crible
28
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
© SIPLAST
L
es industriels sont de plus
en plus nombreux à se lancer dans la réalisation de fiches de
déclaration environnementale et
sanitaire (FDES), indispensables à
la sélection de leurs produits pour
les projets menés dans le cadre
d’une démarche HQE®. Plutôt
que de s’y engager chacun pour
soi, cinq fabricants de membranes
bitumineuses – Axter, Derbigum,
Meple, Siplast-Icopal et Soprema
–, représentant à eux seuls 90 %
des membranes bitumineuses utilisées dans le bâtiment, ont entrepris cette démarche en 2005 sous
l’égide de la Chambre syndicale
française de l’étanchéité de la FFB
(CSFE-FFB), avec le cabinet spécialisé PWC. L’étude ne s’est pas
limitée aux produits mais s’est élar-
gie aux systèmes globaux qu’ils
contribuent à constituer, en intégrant les modes de mise en œuvre
et les spécificités (soudage, fixation
mécanique, recouvrement, relevés
d’étanchéité, etc.), les systèmes de
protections rapportées (dalles sur
plots, gravillons, végétalisation,
etc.) et les équipements annexes
comme les descentes d’eaux pluviales. La même exigence de « transparence » a fait prendre en compte
la ou les réfections qui s’imposent
dans la détermination de la durée
de vie qui peut atteindre 90 ans
selon les procédés.
Au total, 10 systèmes ont été identifiés, dont les fiches sont accessi-
bles sur le site www.etancheite.com
et sur la base de données française
INIES administrée par le CSTB
(www.inies.fr). En parallèle, la
CSFE-FFB a publié une plaquette
proposant un comparatif chiffré
des impacts environnementaux
des différents systèmes et inventoriant leurs atouts au regard des
14 cibles de la démarche HQE®.
Un rappel bienvenu, car certaines notions, comme l’« intégration dans le cadre de vie », restent
impossibles à traduire en chiffres
mais sont des concepts clés de la
qualité environnementale.
POUR EN SAVOIR PLUS
CSFE-FFB (Chambre syndicale
française de l’étanchéité),
tél. : 01 56 62 13 20.
ENVELOPPE
© SIPLAST
TOITURES-TERRASSES VÉGÉTALISÉES
Nouvelles règles professionnelles
C
inq ans seulement après la première édition des règles professionnelles pour la conception et
la réalisation des terrasses et toitures végétalisées, le développement
des toitures vertes en France a
conduit les auteurs à remettre leur
ouvrage sur le métier. La CSFEFFB (1), le SNPPA (2), l’UNEP (3) ainsi
qu’un nouveau partenaire, l’Association pour le développement
et l’innovation en végétalisation
extensive de toiture (ADIVET),
ont élaboré une nouvelle version
tirant les leçons de l’expérience et
levant le flou sur plusieurs points.
Il est désormais précisé que les travaux d’étanchéité et de végétalisation sont du ressort de l’étancheur,
celui-ci restant libre de sous-traiter
la partie végétalisation. De même,
sont mieux définies les responsabilités de l’entreprise et du maître
d’ouvrage dans les phases de parachèvement et de confortement de
la végétalisation, et l’entretien proprement dit. Au chapitre des nouveautés, on retiendra : l’introduction des éléments porteurs en bois ;
l’apparition du concept de végétalisation « semi-intensive » (vivaces,
graminées et plantes arbustives ne
dépassant pas 1,50 m de hauteur),
qui nécessite un système d’arrosage ; enfin, une souplesse accrue
dans la délimitation des « zones
stériles ».
Au terme des ultimes étapes de
validation, ces nouvelles règles
doivent être mises à disposition
des adhérents sur le site www.etancheite.com début 2008.
(1) Chambre syndicale française de l’étanchéité.
(2) Syndicat national des profilés plats en
acier.
(3) Union nationale des entrepreneurs du
paysage.
POUR EN SAVOIR PLUS
CSFE-FFB (Chambre syndicale
française de l’étanchéité),
tél. : 01 56 62 13 20.
Protections solaires
et économies d’énergie
F
in 2006, la FBB Fermeture et prescripteurs, car il démontre que
store(1) et différents acteurs du le store est beaucoup plus qu’une
« groupe toile »(2) ont lancé une décoration.
étude afin de mesurer les écono- (1) Syndicat national de la fermeture, de la
solaire et des professions associées
mies d’énergie rendues possibles protection
(FFB Fermeture et store).
grâce aux protections solaires. (2) Le « Groupe toile » regroupe les fabriL’outil mis au point pour cette cants français de toile de protection solaire.
démarche sera disponible fin mars
sur Internet et sur CD-Rom, avec
une présentation de la méthode POUR EN SAVOIR PLUS
et des résultats. Il devrait retenir FFB Fermeture et Store,
tél. : 01 40 55 13 00.
l’attention des installateurs et des
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
29
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
VENTILATION DANS L’EXISTANT
LES DIFFÉRENTES SOLUTIONS
Contexte énergétique oblige, les bâtiments sont de plus en plus isolés
thermiquement, et un système de ventilation spécifique devient
incontournable pour renouveler correctement l’air intérieur. Son
installation dans l’existant implique une réflexion globale sur le bâti.
S
Dans le cas contraire, on peut
envisager une ventilation mécanique répartie, basée sur l’installation d’aérateurs implantés directement dans les pièces de service.
En présence d’un système de ventilation naturelle initial, celui-ci
peut être amélioré par la mise en
place, en débouché de conduit,
d’un extracteur stato-mécanique,
qui entrera en fonction lorsque les
conditions naturelles seront insuffisantes.
Compte tenu des faibles dépressions engendrées par un tel
agencement (entre 5 et 35 pascals), il est possible de conserver les conduits existants, après
avoir vérifié leur vacuité et leur
état d’étanchéité. On peut également utiliser les conduits existants de ventilation naturelle pour
aménager un système de ventilation mécanique, mais seulement
après vérification de la section et
d’une remise à niveau de l’étanchéité des conduits (les dépressions engendrées sont différentes
entre un procédé naturel et un
procédé mécanique). Des platines d’adaptation – platines pleiVENTILATION NATURELLE
nes pour obturer les entrées d’air
ASSISTÉE
En rénovation d’habitat, différents existantes en partie basse et placas peuvent être rencontrés selon tines équipées de bouches d’exqu’un système de ventilation existe traction – sont proposées par les
ou non dans le bâtiment. En son
absence, il est essentiel de savoir si
le passage de conduits aérauliques
est possible. Dans l’affirmative, le
recours à des systèmes de ventilation mécanique sera proposé.
i la ventilation des bâtiments neufs est prévue
dès la phase de conception (1), les choses peuvent s’avérer plus délicates dans l’existant. « L’amélioration du système
de ventilation doit être prise en
considération dès que l’on augmente l’isolation thermique du
bâti, mais aussi dès que l’on souhaite optimiser les performances énergétiques de l’installation
initiale », affirme Muriel Barbat,
ingénieur au Costic (2). « Il est primordial, pour le confort et la santé
des occupants mais également la
bonne conservation du bâti, d’engager une réflexion globale. C’est
ainsi que le remplacement des
menuiseries anciennes par des
menuiseries plus étanches peut
entraîner de graves problèmes si
la ventilation n’est pas correctement traitée. À l’inverse, chercher
à réduire les pertes thermiques
par le renouvellement d’air peut
occasionner des désordres importants sur le bâti si celui-ci n’a pas
été préalablement isolé. »
industriels pour favoriser et simplifier ces rénovations.
VENTILATION
HYGRORÉGLABLE
Le remplacement d’un système
de ventilation mécanique fixe
(ou autoréglable) par un système de ventilation hygroréglable est une source d’économies
d’énergie, à condition toutefois
de considérer le système dans sa
globalité. En effet, changer uniquement les bouches d’extraction
peut entraîner des contre-performances énergétiques : la différence
de débit extrait entre les bouches
fixes et les bouches hygroréglables va entraîner une différence de
pertes de charge et une modification du point de fonctionnement
de l’installation. Une variation du
niveau de pression acoustique au
niveau des bouches peut également se produire.
Le recours à des techniques de
modulation des débits de ventilation, notamment dans les bâtiments tertiaires, est une solution
intéressante qui permet d’adapter le débit d’air au plus près des
besoins. Cette méthode accroît de
façon significative les gains énergétiques. Par exemple, une étude
menée par le Costic a démontré
Il faut améliorer le système de
ventilation dès que l’on augmente
l’isolation thermique du bâti.
CINQ EXIGENCES DE BASE
Quelle que soit la solution
de ventilation retenue en
rénovation, elle doit assurer
un renouvellement de l’air qui
réponde à cinq exigences de
base :
• apporter un air de qualité
indispensable à la respiration
et à la santé des occupants ;
• éviter l’accumulation de mauvaises odeurs, de gaz toxiques
et de pollutions diverses ;
• assurer l’hygiène et la conservation du bâti, notamment
en minimisant les phénomènes
de condensation et les risques
de développement des moisissures ;
• satisfaire à des critères de
sécurité (alimentation/évacuation des appareils de combustion), de respect des règlements
incendie et de confort acoustique ;
• contribuer aux économies
d‘énergie.
que la mise en œuvre, dans une
salle de grandes dimensions, d’une
régulation en fonction du CO2
peut conduire à diminuer de 60 %
les consommations énergétiques
par rapport à un système fonctionnant à débit constant pendant
les horaires d’occupation.
En préalable à l’utilisation de cette
technique, il est primordial, dans
l’existant, d’analyser complètement le réseau aéraulique (dimensionnement, étanchéité, débits). (1) Voir Bâtimétiers n°9.
(2) Centre d’études et de formation pour le
génie climatique et l’équipement technique
du Bâtiment.
POUR EN SAVOIR PLUS
UCF-FFB (Union climatique
de France), tél. : 01 40 69 52 94.
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
31
1
© MARC MOSSALGUE/CLER
SOLAIRE PHOTOVOLTAÏQUE
VERS DES SYSTÈMES INTÉGRÉS
être résolu si l’on encourage les
industriels à imaginer des matériels différents, adaptés à la palette
de couleur des toitures de l’Hexagone, matériels peut-être moins
performants mais plus faciles à
intégrer et à faire accepter.
57 centimes :
le prix d’achat
de l’électricité
produite avec
des panneaux
solaires
photovoltaïques
intégrés à
la toiture.
L’INTÉGRATION PRIVILÉGIÉE
L’approche de systèmes intégrés plus esthétiques a séduit la
Commission européenne dans sa
volonté de développer les énergies
renouvelables. La Commission
entend en effet encourager les produits simples, aptes à promouvoir
et à démocratiser l’accès à l’énergie photovoltaïque. Cette approche a également séduit le législa-
teur français, qui a mis en place
une politique incitative via les
tarifs d’achat de l’électricité produite par ce type d’équipement.
Fixé par décret, le prix d’achat
du kWh pour les installations
photovoltaïques est, en effet, un
levier sur lequel agissent les pouvoirs publics pour encourager le
solaire intégré au bâti. Il y a peu, la
Bien associés à la couverture, les panneaux solaires photovoltaïques
ne font plus tache dans le paysage. Une intégration encouragée
par les pouvoirs publics via les tarifs d’achat de l’électricité produite
par ces équipements.
D
ans le monde de la couverture, les procédés
visant à attribuer de nouvelles fonctions au toit se développent : tuiles ou ardoises photovoltaïques, feuilles de zinc ou bac
acier intégrant des cellules photovoltaïques… Tous les fabricants
s’intéressent à la question et l’on
devrait encore découvrir, dans
un avenir proche, d’autres produits. Avec ces technologies, les
panneaux solaires s’insèrent plus
harmonieusement dans l’enveloppe du bâtiment.
Reste que deux logiques s’affrontent pour les chantiers de couverture : faut-il privilégier l’esthétique
ou la nouvelle fonctionnalité du
32
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
toit en tant que producteur d’énergie ? Si tout le monde apprécie le
charme des couvertures en tuiles canal en Provence ou celui des
tuiles plates en région parisienne,
que de mètres carrés gâchés si
l’on considère qu’ils pourraient
être utiles à la production d’énergie solaire. La question est simple :
sommes-nous prêts à accepter la
mise en œuvre de panneaux ou
de tuiles solaires pour produire de
l’énergie propre sur les toits ? De
leur côté, les architectes des Bâtiments de France sont-ils décidés,
eux aussi, à accepter un tel changement ? Il faudra pourtant bien
combiner esthétique et production d’énergie. Le problème peut
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
© PHOTOWATT ET 2ES POUR SCHNEIDER
1 DES CAPTEURS
PHOTOVOLTAÏQUES ont trouvé
leur place sur le toit
de ce refuge dans le Vercors.
2 CETTE VERRIÈRE À STRUCTURE
CINTRÉE, courant autour d’un
restaurant d’entreprise à Échirolles
(Isère), constitue un exemple
remarquable d’intégration.
3 LES PANNEAUX
PHOTOVOLTAÏQUES peuvent aussi
être intégrés en façade, comme
pour cette école de Morschwillerle-Bas (Haut-Rhin).
France a relevé les tarifs. Ils atteignent maintenant un niveau semblable à celui de nos voisins, mais
avec une particularité : notre pays
a choisi, à travers le prix d’achat de
l’électricité, de favoriser le développement des systèmes intégrés à la
toiture. Le tarif d’achat, en France
continentale, a été porté à 31 centimes pour les modules classiques
auxquels s’ajoutent 26 centimes de
prime d’intégration au bâti, soit un
total de 57 centimes.
Jusqu’à récemment, un doute persistait sur la nature des systèmes
pouvant être considérés comme
intégrés. Le ministère en charge
de l’industrie l’a levé en publiant
les critères d’éligibilité des équipe-
2
ments de production d’électricité
photovoltaïque à la prime d’intégration au bâti. Téléchargeable sur le site Web du ministère (1),
le document précise : « Outre la
production d’électricité, les équipements photovoltaïques doivent assurer une fonction technique ou architecturale essentielle à
l’acte de construction. Un équipement de production d’électricité
photovoltaïque remplit au moins
une de ces fonctions lorsqu’il participe, pour une construction, à la
tenue mécanique, à la protection
ou à la régulation thermique, à
la protection physique des biens
ou des personnes et à la recherche d’un esthétisme architectural
particulier. »
C’est pourquoi il est important de
bien connaître les produits proposés et leurs performances ainsi que
le cadre administratif dans lequel
ils sont définis. Pour les solutions
intégrées, il est vivement conseillé
de faire valider le dossier de l’installation prévue par la Drire(2) afin
que le client bénéficie bien de la
prime d’intégration de 25 centimes. Les systèmes intégrés, qui sont
jugés plus esthétiques et vont offrir
3
© TENESOL
des débouchés aux couvreurs, sont mer son assureur avant de mettre
aussi les seuls à assurer l’étanchéité en œuvre des panneaux solaires
et comme tels, la garantie décen- photovoltaïques.
nale. Mais les assureurs sont encore (1) www.industrie.gouv.fr/energie/electric/
très prudents face à ces dispositifs pdf/guide-integration.pdf
(2) Direction régionale de l’industrie, de la
nouveaux sur le marché français. recherche et de l’environnement.
Pour les rassurer, il est prévu de
pouvoir délivrer, dans un avenir
très proche, des avis techniques sur POUR EN SAVOIR PLUS
ces nouveaux procédés. En atten- • UNCP-FFB, tél. : 01 40 69 53 07.
• FFIE-FFB, tél. : 01 44 05 84 00.
dant, il est indispensable d’infor-
« BÉNÉFICIER DU TARIF D’ACHAT
PRÉFÉRENTIEL »
Alain Robine, entreprise Robine Energies Renouvelables,
Villedieu-les-Poêles (Manche)
« Celui qui investit dans le solaire photovoltaïque est
sensible à deux choses : l’environnement et l’aspect
financier. Pour cette seconde raison, je soumets toujours
une proposition de systèmes intégrés. Mon client peut
ainsi bénéficier du tarif d’achat préférentiel. L’aspect
esthétique de l’installation compte également dans la
décision finale mais cette dernière reste principalement
liée à l’investissement et au tarif d’achat. Dans tous les
cas, les systèmes intégrés, parce qu’ils sont moins épais,
sont plus intéressants du point de vue esthétique. Je
pense que dans l’avenir, nous arriverons à les associer
davantage à la réussite d’une architecture. »
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
33
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
F I C H E
A C C E S S I B I L I T É
Les salles d’eau
L’accessibilité des salles d’eau et leur adaptation au handicap
de l’occupant répondent à des exigences particulières pour les
logements collectifs neufs desservis par un ascenseur ou les maisons
individuelles neuves destinées à la vente groupée ou à la location.
Ces exigences reposent sur un principe à trois niveaux :
1- rendre accessible (circulation intérieure et extérieure dans le
logement) ;
2- préadapter à toute personne handicapée (exigences
dimensionnelles) ;
3- réaliser une adaptation spécifique ultérieure selon le handicap de
l’occupant.
Les niveaux 1 et 2 sont d’ordre réglementaire (soumis à contrôle) et
le niveau 3 est d’ordre contractuel.
EXEMPLE
Un promoteur-constructeur qui réalise un immeuble collectif d’une
cinquantaine de logements (permis déposé après le 1er janvier
2007) doit à la fois l’accessibilité à l’immeuble (parties communes
et équipements) et à l’intérieur des logements, ainsi que la
préadaptation des logements eux-mêmes. La conformité sera vérifiée
en fin de travaux.
Lors de la vente ou de la location, une personne handicapée moteur
peut souhaiter compléter l’équipement du logement ou modifier son
cloisonnage. Ceci est dès lors du domaine purement contractuel (hors
3
2
4
1
5
Espace de manœuvre de Ø 1,50 m hors débattement de porte.
Espace d’usage latéral à la cuvette de 0,80 x 1,30 m.
Interrupteur et prise de courant (en sus des obligations
NF C15-100) en entrée de pièce (intérieur ou extérieur selon règles
de sécurité liées aux volumes).
4 Porte : largeur 0,80 m minimum (passage de 0,77 m ouvrant à 90°).
Attention à l’accès depuis le couloir. Seuil 2 cm chanfreiné ou arrondi.
5 Fenêtre : dispositif de commande entre 0,90 m et 1,30 m manœuvrable
debout comme assis (ne concerne pas les petits vasistas en hauteur).
1
2
3
34
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
réglementation) entre la personne acquéreur ou locataire
et le constructeur (si c’est lui qui propose de fournir la prestation
en option) ou toute autre entreprise prestataire (dans le cadre
d’une offre globale, par exemple, qui pourra concerner la salle d’eau
mais aussi la cuisine).
À noter :
• s’il existe plusieurs salle d’eau, au moins une doit être pré-adaptée ;
• les parties sans emprise au sol du lavabo et du WC éventuel peuvent
empiéter sur l’espace libre de 1,50 m ;
• dimensions à prévoir : les équipements fixes de la salle d’eau sont
typiquement le lavabo, la baignoire et/ou la douche, le WC, le lavelinge (si prévu dans cette pièce) ;
• par défaut, le revêtement de sol de la salle d’eau sera choisi
pour limiter la glissance ;
• pour les maisons individuelles, la définition de l’unité de vie pour
la personne handicapée est différente selon que la maison est de
plain-pied (la cuisine, le séjour, une chambre, un cabinet d’aisances
et une salle d’eau) ou sur plusieurs niveaux (la cuisine, le séjour et un
cabinet d’aisances comportant un lavabo -et non pas un lave-mains !).
POUR ALLER PLUS LOIN
Placer les équipements (baignoire, douche, lavabo, bidet, wc, etc.)
autour de l’aire de rotation (Ø 1,50 m) en tenant compte des accès.
• L’accès à la salle d’eau : le fauteuil peut être gêné par le
débattement de porte ; une porte coulissante est souvent préférable
et plus sûre en cas de chute de personne.
• La douche peut être équipée d’un siège repliable. Le receveur de
douche doit être le plus plat possible et les commandes situées
perpendiculairement au siège. Prévoir une surface libre au sol de
80 x 130cm à côté de la douche pour l’approche du fauteuil roulant.
• Si une baignoire est utilisée, ôter l’habillage de la baignoire pour
faciliter l’approche du fauteuil et revêtir le sol sous la baignoire. Placer
la robinetterie au milieu de la longueur de la baignoire sous la barre
de maintien. Une plage de baignoire est très utile.
• La vasque du lavabo (h. max 85 cm) : sans pied (h. mini sous vasque
70 cm), accessible de face, de dimension recommandée 60 x 70cm, à
écoulement arrière. Accessoires (porte-serviettes, porte-savon, etc.) à
hauteur inférieure à 130cm.
• La robinetterie, adaptée au handicap (exemple, à bec orientable),
sera thermostatée pour éviter les brûlures et faciliter le réglage.
• Les barres de maintien (wc, baignoire et douche), de forme adaptée
au type de handicap, seront fixées solidement, sur chaque paroi qui
entoure l’équipement.
ATTENTION !
Dans les maisons individuelles qui feront l’objet d’une demande de permis de construire déposée à compter du 1er janvier 2010, au moins une
salle d’eau doit être équipée de manière à ménager la possibilité d’installer une douche accessible. Lorsque la douche n’est pas placée dès
l’origine, son aménagement ultérieur doit être possible sans intervention sur le gros œuvre. Lorsque le logement comprend plusieurs salles
d’eau, la salle d’eau ainsi équipée est située au niveau accessible.
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
ÉCONOMIES D’ÉNERGIE
Mieux éclairer les bureaux et les écoles, c’est possible
Une brochure de l’Ademe et du Syndicat
de l’éclairage fait le point sur les bonnes
pratiques en matière d’éclairage dans
les bureaux et les lieux d’enseignement.
Un document que chacun peut se procurer
facilement.
’Agence de l’environnement
et de la maîtrise de l’énergie
(Ademe) et le Syndicat de l’éclairage viennent d’éditer conjointement une brochure gratuite traitant de l’éclairage dans les locaux
à usage de bureaux et d’enseignement. Intitulé Bureaux, écoles :
mieux s’éclairer à coûts maîtrisés,
ce document fait le point sur les
solutions éclairagistes les plus
performantes, en termes d’économies d’énergie, mais aussi
de confort pour les utilisateurs.
Comme les six brochures déjà
parues sur l’éclairage (industrie,
commerces, extérieur, systèmes de
gestion, etc.), il s’agit d’un outil
mis à la disposition des maîtres
d’ouvrage, maîtres d’œuvre, utilisateurs mais aussi entreprises.
L’objectif est d’attirer l’attention
de tous les acteurs concernés sur
les solutions d’éclairage modernes et efficaces pour la maîtrise
des consommations, et d’apporter une contribution utile dans
la lutte contre le réchauffement
climatique.
APPUYER SA PRESCRIPTION
Chacun, selon les circonstances
et les besoins, peut y trouver des
arguments (ergonomiques, économiques, normatifs, réglementaires...) permettant de définir
et d’appuyer sa prescription. La
signature de l’Ademe apporte une
caution qui peut être déterminante. On découvre aussi dans le
document un inventaire exhaustif et à jour des principaux textes
réglementaires touchant l’éclairage : réglementation thermique
© OSRAM
L
dans le neuf et dans l’existant,
certificat blanc… Un exemple de
tableau de diagnostic et de calcul
en coût global d’une installation
d’éclairage y figure également. La
brochure a été imprimée à 30 000
exemplaires. 15 000 sont distribués par l’Ademe et par la plupart
des 200 espaces « info-énergie »
répartis sur le territoire français.
Les 15 000 exemplaires restants
sont diffusés par la profession aux
représentants de la filière et à tout
public qui en fait la demande. Elle
est également téléchargeable sur le
site du Syndicat de l’éclairage à la
rubrique « nos publications ». POUR EN SAVOIR PLUS
• www.syndicat-eclairage.com
• www.ademe.fr
DÉCRET
De nouvelles obligations pour les fluides frigorigènes
L
e décret du 7 mai 2007(1) sur
les fluides frigorigènes impose
de nouvelles règles pour les utiliser et les manipuler. Le texte porte
essentiellement sur leur confinement, leur récupération et leur
traçabilité, et son champ d’application est étendu à tous les équipements frigorifiques et climatiques contenant des gaz à effet
de serre (CFC, HCFC et HFC).
36
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
Le seuil de 2 kilos prévu par l’ancienne réglementation(2) disparaît.
Surtout, l’inscription en préfecture est remplacée par une attestation de capacité professionnelle et
matérielle. Cette dernière, délivrée
par un organisme agréé, précisera
les activités et les équipements sur
lesquels l’entreprise pourra intervenir. Elle sera nécessaire pour
tout achat de fluides frigorigènes.
Tout comme l’inscription en pré- rant le confinement des fluides.
fecture, cette attestation aura une Les autres arrêtés seront publiés
validité de cinq ans. À noter, les prochainement.
anciennes règles qui dataient de
Décret n° 2007-737 du 7 mai 2007
1992 sont abrogées, mais la partie (1)
qui transcrit en droit français le règlement
qui concerne l’inscription en pré- européen sur les fluides fluorés dits F-Gas,
en vigueur le 4 juillet 2006.
fecture reste en vigueur jusqu’au entré
(2) Décret du 7 décembre 1992 modifié.
4 juillet 2008. En effet, aujourd’hui,
un seul arrêté a été publié, en mai POUR EN SAVOIR PLUS
2007, et il n’aborde que le contrôle
UCF-FFB, tél. : 01 40 69 52 94.
d’étanchéité des éléments assu-
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
LÉGIONELLOSE Prévenir le risque
L
es conditions de l’apparition
des légionelloses et les sources
de contamination les plus courantes sont connues. Il s’agit des
systèmes de production et de distribution d’eau chaude sanitaire,
des systèmes de climatisation et
d’autres foyers de diffusion d’aérosols comme les fontaines, les
spas…
Pour ce qui concerne les systèmes
de production d’eau chaude, les
moyens de prévenir une contamination sont simples et efficaces :
éviter la stagnation et assurer une
bonne circulation de l’eau ; lutter
contre l’entartrage et la corrosion ;
maîtriser la température de l’eau
dans les installations.
Il faut savoir que lorsque des prélèvements sont réalisés, les plus
fortes concentrations de bactéries
sont retrouvées dans les canalisations comprenant de l’eau stag-
SCHEMA DE PRINCIPE
Exemple de réseau d’eau chaude sanitaire
où le volume entre A et B ”3 l
nante (bras morts dans le réseau)
ou dans un circuit d’eau chaude en
boucle dont la température est inférieure à 50 °C. Les moyens d’éviter le développement des bactéries
sont simples : vidange, nettoyage et
désinfection thermique ou chimique des réservoirs de stockage au
moins une fois par an, conception
de réseaux limitant les bras morts
et utilisation de matériaux adaptés,
notamment le cuivre. Cependant,
le PVC-C (polychlorure de vinyle
surchloré), par exemple, se prête
plus facilement aux opérations de
décontamination et, en tant que
matériau inerte, présente moins
de risques de formation de dépôts.
L’arrêté du 30 novembre 2005 relatif à la température de l’eau chaude
sanitaire formule de nouvelles exigences en matière de production
CANALISATIONS EN CUIVRE Nouveau « mémo chantier »
L
e document de sensibilisation
sur les canalisations en cuivre
est aujourd’hui disponible. Ce
mémo, rédigé à l’intention des
personnels de chantier, traite des
points sensibles et des bonnes pratiques à prendre en compte lors de
la conception et de la mise en œuvre des canalisations incorporées
rporées
(enrobées, encastrées
ou engravées) ou non
accessibles (en gaine
technique, faux plafond
ou cloison). Réalisé avec
le concours de tous les
professionnels concernés, notamment ceux dess
Unions et Syndicats de la
FFB, il complète la collection
on
des « Mémo chantier® ».
L’objectif de ce document
ent
pratique est double : rappeler
eler
de manière simple et pédagogid
que les dispositions de base à resq
pecter pour éviter les désordres,
p
eet faciliter le suivi de chantier.
On y trouve, entre autres, des
O
sschémas très didactiques et des
informations sur le dimensionin
nement des réseaux, sur les phén
nomènes de dilatation ou encore
n
sur les contacts avec les autres
su
matériaux métalliques. Rappem
lons toutefois que cet outil ne
lo
rremplace en aucun cas les textes
de références et n’a, de ce fait,
d
aaucune valeur contractuelle. POUR EN SAVOIR PLUS
Contactez la FFB de votre
département. La collection complète
des « Mémo chantier® » est
téléchargeable sur
www.qualiteconstruction.com.
et de distribution de l’eau. Deux
principes sont à respecter :
• la température de l’eau doit être
supérieure ou égale à 50 °C en tout
point du système de distribution,
lorsque le volume entre le point
de mise en distribution et le point
de puisage le plus éloigné est supérieur à 3 litres ;
• l’eau contenue dans les équipements de stockage, à l’exclusion des
ballons de préchauffage, doit être
en permanence à une température
supérieure ou égale à 55 °C à la sortie des équipements ou être portée
à une température suffisante au
moins une fois par vingt-quatre
heures, lorsque le volume total de
production (y compris les ballons
de préchauffage) est supérieur à
400 litres.
POUR EN SAVOIR PLUS
UNCP-FFB, tél. : 01 40 69 53 07.
Bien pratiquer
la récupération
de l’eau de pluie
Diminution de la ressource
en eau, augmentation
constante du prix de l’eau,
incitation fiscale… Il existe de
nombreux moyens, pour un
entrepreneur, d’engager ses
clients à installer un système
de récupération des eaux de
pluie. Détailler ces arguments
un à un, c’est précisément
l’objectif de la plaquette
réalisée par le groupe Eau de
la Commission environnement
et développement durable de
la FFB. Disponible auprès des
fédérations départementales,
elle évoquera les usages
possibles de l’eau de pluie
et les principes de mise
en œuvre d’un tel système
de récupération, les aides
financières (crédit d’impôt
de 25 %), les textes
réglementaires.
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
39
40
BÂTIMÉTIERS
JUIN 2007
FINITIONS/AMÉNAGEMENT
© PLACOPLATRE
Rédigé sur la base d’entretiens réalisés auprès de deux professionnels
chevronnés, dont Gilles Belvalette (voir encadré), entrepreneur de
l’Union des métiers du plâtre et de
l’isolation de la FFB (UMPI-FFB),
ce nouveau calepin fait le tour des
meilleures pratiques. Traitant des
règles d’exécution des documents
techniques de mise en œuvre, il
s’appuie sur la norme NF DTU
25.41, sans toutefois se substituer
aux textes de référence. Largement
illustré, ce calepin fait la part belle
aux dessins en 3D. Son sommaire
se partage en quatre grands chapitres : Environnement du chantier, Supports, Mise en œuvre et
Exploitation.
E
n complément de l’arrivée du nouveau NF DTU
25.41 sur les ouvrages en
plaques de parement en plâtre, un
calepin de chantier spécifique vient
de paraître sur ce thème.
Rappelons que ces calepins ont été
créés pour informer les personnels
d’exécution des changements qui
interviennent dans le cadre de la
directive européenne sur les produits de construction, concernant
en particulier la mise en œuvre sur
chantier.
DESSINS EN 3 D
Dans le premier chapitre (Environnement du chantier), l’accent est
d’abord mis sur l’accès au chantier,
avec des conseils sur la manutention des plaques de plâtre. L’équipement et le matériel individuel y
sont également décrits : gants, masque, lunettes de sécurité, mais aussi visseuse, platoir, cutter, scie à guichet, scie égoïne, cisaille à tôle, etc.
L’ouvrage comporte des schémas
sur l’échafaudage, le cale-plaque et
le monte-plaque. Il met aussi en
avant les conditions d’intervention sur un chantier de bâtiment
en coactivité. Les questions de stockage des matériaux sont également
abordées, avant d’évoquer, dans le
deuxième chapitre (Supports) différents sujets tels que le planning-
G H FK DQ
D j k g VZ\hZ YZh
Zc e aV f j
e a} i g Z
&D OH SL QV
Abondamment illustré, complet et facile à
lire, le calepin Ouvrages en plaques
de plâtre est le compagnon de
chantier des professionnels.
WLH U
PLAQUES DE PLÂTRE
NOUVEAU CALEPIN DE CHANTIER
type d’intervention sur chantier –
notamment par rapport aux autres
métiers – , la réception du support
avant les travaux de plâtrerie (tolérances, etc.) ou encore les questions
d’alignement des menuiseries de
façade et d’aplomb et l’imperméabilité entre gros œuvre et menuiserie.
D le troisième chapitre, les proDans
f
fessionnels
bénéficient des princip
paux
préceptes de mise en œuvre.
A menu : plafond, doublage sur
Au
ossature,
o
doublage collé, cloisons
de
d distribution intérieure, huisseries
r extérieures, passages de gaines.
E
Enfin,
plus court, mais tout aussi
e
essentiel,
le chapitre Exploitation
c
concerne
la réception des ouvrages.
I donne au responsable du chanIl
t de solides bases pour échanger
tier
a le maître d’œuvre lors de la
avec
r
réception
des ouvrages en plaques
d plâtre.
de
POUR EN SAVOIR PLUS
UMPI-FFB, tél.: 01 40 69 52 14.
Le calepin est disponible auprès
des FFB départementales.
« RENDRE LE NF DTU 25.41
PLUS COMPRÉHENSIBLE »
Gilles Belvalette, SAS Belvalette
à Rieux (Oise)
« Notre but était d’élaborer un condensé
du DTU 25.41, qui en reprenne les principaux
points mais de façon simplifiée et imagée.
Même s’il est ouvert à d’autres types
d’utilisateurs, comme les architectes, cet outil vise en
priorité les compagnons plaquistes. Facilement consulté
sur un chantier, c’est une aide précieuse pour bien
assimiler les dispositions du nouveau DTU. Je vais le
distribuer auprès de mon personnel à raison d’au moins
un exemplaire par équipe, voire par compagnon.
Cette remise sera accompagnée d’une présentation
de son contenu, y compris auprès des maîtres d’œuvre
puisqu’il s’agit aussi d’un outil de promotion de notre
profession. »
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
41
1
2
PHOTOS : © TARKETT
« SYSTÈME DOUCHE »
UNE ENVELOPPE PVC
PARFAITEMENT ÉTANCHE
Le système des revêtements sols-murs souples constitue une solution
particulièrement avantageuse dans le cadre de la réalisation de
cellules de douche en collectivités.
P
our les collectivités hôtelières ou hospitalières, le
choix d’un revêtement
pour les douches représente un
véritable enjeu. Ce revêtement doit
être antidérapant, facilement lavable et résister aux agressions fongiques ou bactériennes, tout en
garantissant une mise en œuvre
aisée et, bien sûr, un prix d’achat
compétitif. La solution existe, et
l’on parlera d’ailleurs de « système
douche » plutôt que de revêtement
mural ou de sol : au sol comme
au mur, le même revêtement
forme une couche étanche d’un
seul tenant. Les produits, sous avis
technique, sont destinés en particulier à être installés dans les salles
de bains sans bac avec siphon. De
nombreux chantiers en sont équipés tous les ans. Exemple significatif de réalisation dans ce domaine :
42
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
le Centre de la Tour de Gassies, à
Bruges, près de Bordeaux.
Cet établissement de très grande
taille abrite quatre institutions : un
lieu d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, un centre
de médecine physique et de réadaptation, un centre de reconversion professionnelle et un centre
de réadaptation psychosociale. Le
chantier a été mené à bien par un
groupement d’entreprises assurant la mise en œuvre technique
du système douche dans les salles
de bains de toutes les chambres,
pour près de 5 000 m2 au total. Au
côté de son mandataire, Plamursol, ce groupement réunissait les
entreprises Bouron et la Société
bordelaise de revêtement et céramique (SBRC). « Pour ce chantier, le maître d’œuvre avait prescrit un système douche avec un
revêtement de sol et mur PVC qui
bénéficie de l’un des trois ou quatre avis techniques existant dans
ce domaine », explique Yves Couteau, dirigeant d’une entreprise
du groupement. En PVC soudable à chaud, ce système est constitué de deux éléments principaux.
D’une part, au sol, une couche de
surface antidérapante sur envers
renforcé par une grille en fibre de
verre (classement UPEC : U4 P3
E3 C2). De l’autre, un revêtement
mural souple avec couche de surface transparente sur sous-couche
imprimée. L’ensemble a reçu un
traitement fongistatique et bactériostatique. Le fait de posséder un
avis technique qui n’est pas mis en
observation par l’Agence qualité
construction (AQC) permet au
produit d’être classé en technicité
courante par la plupart des com-
UNE ATTENTION TOUTE
PARTICULIÈRE doit être portée
à l’installation du siphon (1)
et à la liaison mur-sol (2).
pagnies d’assurances – il convient
toutefois d’en avoir la confirmation par celles-ci.
En ce qui concerne ce procédé, une
certaine rigueur est indispensable.
Tout d’abord, à propos des supports. Leur aspect de surface doit
être parfaitement lisse et ne présenter ni humidité ni micro-fissure.
NE PAS COUPER
AUX ANGLES ENTRANTS
Au Centre de la Tour de Gassies, ce
support consistait en des panneaux
de plâtre hydrofuge, dont la présence a rendu nécessaire un travail
de plâtrerie parfaitement soigné.
« Pour la pose, l’une des principales difficultés porte sur les angles
entrants, précise Yves Couteau. On
rencontre parfois de faux aplombs
et, comme le revêtement mural ne
doit pas être coupé, il faut trouver
la solution pour s’adapter aux différences d’aplomb. L’avis technique précise que le produit perdra
sa fonction d’étanchéité, et en particulier sa garantie décennale, s’il
FINITIONS/AMÉNAGEMENT
est coupé. Dans cette éventualité,
il existe un danger évident d’infiltration des eaux et donc un risque
pathogène.»
Autre particularité du système : le
siphon pour l’évacuation des eaux
est en kit dans le produit du fabricant. Il s’agit d’un système cloche,
en ce sens que le revêtement doit
être inséré dans le manchon du
siphon, le tout étant bloqué par
un capuchon. « C’est une installation très particulière, concède
Yves Couteau. Souvent, l’applicateur a tendance à couper le revêtement alors qu’il faut le faire entrer
dans le manchon. » L’agencement
d’un système douche comporte
une troisième difficulté : la mise en
œuvre des cordons de soudure. Il
est souvent délicat d’obtenir facilement l’adhérence et l’étanchéité
avec les lés muraux, compte tenu
de la configuration des locaux
et de la faible épaisseur du revêtement mural. « Ce type de pose
relève d’une qualification spécifique (1) », reprend Yves Couteau. Du
reste, les poseurs concernés doivent suivre un stage chez le fabricant. Une garantie de plus pour
réaliser avec succès ces travaux de
haute technicité.
CONFORT ET ÉTANCHÉITÉ
Cette haute technicité exige également d’écarter toute simultanéité entre les lots techniques et la
pose du système de revêtement. Il
est conseillé aux titulaires des lots
techniques de mettre leurs réseaux
en attente puis d’intervenir une
fois le revêtement appliqué. Correspondant à la totalité de l’em-
prise au sol, ce dernier évite le bac
à douche. À noter : l’avis technique
de ces systèmes précise toujours
que le siphon ne doit pas être au
contact du mur. Des gorges peuvent éventuellement être adaptées
pour aller sur les cloisons. Afin
d’empêcher les infiltrations dans
la liaison entre le sol et le mur, le
revêtement mural doit venir chevaucher les remontées en plinthe,
3 à 4 centimètres en dessous.
À Bruges, plusieurs centaines de
cellules-chambres ont ainsi été
équipées au cours de travaux qui
se sont étalés sur deux années.
Presque toutes les douches étaient
attenantes aux chambres, et donc
individuelles. Cette réalisation, qui
répondait à des exigences élevées
de la part du maître d’ouvrage
en matière de sécurité, de confort
et d’étanchéité – la plupart des
chambres étant occupées par des
personnes lourdement handicapées –, a contribué à consacrer la
pertinence des systèmes douches
PVC. Ces revêtements en continu
sur le sol et le mur offrent une
enveloppe étanche, garantissant la
pérennité de l’ensemble de l’installation douche.
(1) Comme la qualification 6224 (Revêtements de sols plastiques dans les locaux
à sollicitation particulière), délivrée par
Qualibat.
POUR EN SAVOIR PLUS
UNRST-FFB (Union nationale des
revêtements de sols techniques),
tél. : 01 40 69 51 45.
PLANCHER RAYONNANT ÉLECTRIQUE Les règles changent
D
estiné aux locaux P3E2 (au
plus) sans siphon au sol, le
nouveau CPT 3606 distingue
deux cas, selon le type de pose.
En pose collée, le CPT concerne
l’ensemble des bâtiments, y compris les maisons individuelles, avec
première mise en chauffe préalable à la pose collée de carrelage.
La couche d’enrobage doit être
de 5 cm sur isolant classe SC1 (a
et b) (1) et de 6 cm sur isolant de
classe SC2 a (sous-couche SC2 b
non admise). Le CPT précise que
la mise en œuvre des sous-couches
doit se faire suivant le NF DTU
26.2/52.1. Par ailleurs, le support
destiné à recevoir la sous-couche
isolante doit présenter une planéité
de 7 mm sous la règle de 2 m et de
2 mm sous la règle de 20 cm. En ce
qui concerne le dosage, il doit être
POSE COLLÉE - PREMIÈRE MISE EN SERVICE
PROCESSUS DE MISE EN CHAUFFE
Couche
d’enrobage
Montée en température
suivant un programme
défini par le maître
d’œuvre
3 SEMAINES
MINI
Pose du
revêtement
48 H
MINI
Remise
en température
progressive
48 H
MINI
POSE SCELLÉE - PREMIÈRE MISE EN SERVICE
PROCESSUS DE MISE EN CHAUFFE
Pose du
revêtement
1 MOIS
1re mise
en chauffe
après la pose
du carrelage
de 300 kg (+/- 50 kg) de ciment
par mètre cube de béton (pour le
béton de chantier). Le béton industriel doit être classé C20/25. Les
dosages pour le mortier de chantier sont de 300 kg de ciment par
mètre cube de sable sec (+/- 50 kg).
Si un mortier industriel est utilisé,
il doit être classé C16/F3. Enfin, la
pose collée nécessite un processus
de mise en chauffe préalable tout à
fait précis : les carreleurs ont tout
intérêt à vérifier que cette opération a été effectuée, ce qui nécessite notamment que le client ait
signé un contrat avec son fournisseur d’énergie.
En pose scellée, le CPT 3606 s’applique aux maisons individuelles indépendantes ou accolées,
ainsi qu’aux maisons en bande
(alignées) avec pose directe du
carrelage sans première mise en
chauffe préalable. L’une des principales modifications par rapport au précédent CPT porte sur
la non-admission des sous-cou-
ches SC2 dans les maisons individuelles. Résultat, il n’est pas possible d’effectuer des superpositions
de sous-couches de nature différente, ce qui exclut la possibilité de
cumuler les protections thermique et acoustique.
Autre changement : les dosages
du mortier de scellement ont été
abaissés de façon substantielle. En
pose scellée, ils passent de 350 kg
de ciment (ancien CPT) à 275 kg
de ciment (+/- 50 kg) par mètre
cube de sable sec. Le chaînage
périphérique est obligatoire. Et la
première mise en chauffe doit se
faire un mois après la pose du carrelage.
(1) Classe de sous-couche définie dans l’annexe A du NF DTU 26.2/52.1.
POUR EN SAVOIR PLUS
UNECB-FFB (Union nationale des
entrepreneurs céramistes
du Bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20.
Une fiche technique sur les
PRE est disponible sur
www.unecb.ffbatiment.fr (espace
adhérent, fiche n° ST12).
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
43
FINITIONS/AMÉNAGEMENT
SÉNÉGAL Retour sur un chantier solidaire
© ÉCOLE POUR TOUS
coup. Comme les murs et le toit
sont solidaires, l’un de mes soucis
concerne les joints entre les alcôves : il se forme régulièrement des
micro-fissures, avec un risque d’infiltration. Pour y remédier, j’ai utilisé une peinture vinylique semiépaisse en trois couches. L’idéal
serait d’ailleurs d’appliquer ce
semi-épais sur toute la surface toiture, mais je me heurte à un problème de disponibilité des produits
sur le marché sénégalais. La façade,
elle, est en parpaing enduit.
Entrepreneur de Loire-Atlantique désormais
à la retraite, Paul Coquereau préside
l’association « École pour tous » qui a
construit un établissement scolaire à Saly
Vélingara, au Sénégal.
En 2001, vous vous êtes installé
au Sénégal avec votre épouse
Françoise. Comment en
êtes-vous venu à vous occuper
de cette école de village ?
Paul Coquereau : J’ai fait mon service militaire au Sénégal en 1962.
À cette époque, j’étais fiancé et je
m’étais promis de revenir avec ma
femme. Nous y sommes allés plusieurs fois, avant de nous y installer lorsque j’ai pris ma retraite.
Très vite, nous avons rencontré le
fondateur de l’association « École
pour tous », dont le projet majeur
était de bâtir une école dans le village de Saly Vélingara, à 80 kilomètres de Dakar, afin que les enfants
de moins de sept ans puissent être
scolarisés. Le Sénégal n’impose
pas d’obligation avant cet âge et
les jeunes enfants sont livrés à euxmêmes. Devenu président de cette
association en 2004, j’ai bâti trois
classes depuis 2005, avec l’aide
d’un artisan local. Ayant travaillé
toute ma vie comme entrepreneur de peinture, à Saint-Nazaire,
je me suis chargé aussi des travaux
de peinture.
moule de 1,50 m de large, que nous
avons déplacé au fur et à mesure
du coulage. Pour chacun de ces
trois hourdis, murs et toits ne font
qu’un et une ceinture de béton fait
le tour du bâtiment. Cette ceinture
en voûte repose sur un plancher
en béton armé. Même s’il est très
simple, ce type de construction a
évité de poser un toit en tôle ondulée, comme c’est le cas dans la plupart des écoles du pays, ce qui permet une relative fraîcheur dans les
classes.
Quelles ont été vos contraintes
en termes de revêtement ?
Il a fallu surmonter deux importantes contraintes : le soleil est très
chaud toute l’année (il ne pleut que
Quelles sont les caractéristiques quelques jours par an) et il est difde cette construction ?
ficile de s’approvisionner en proAu total, la surface au sol de ces clas- duits de qualité. Lors des rares
ses atteint 63 m2. Leur construction pluies, en saison, leur force exerce
se base sur des hourdis spéciaux, un impact important sur le terrain.
avec béton armé. Pour les bâtir, j’ai Les eaux ruissellent, le sol gonfle,
réalisé, avec le ferronnier local, un et les bâtiments travaillent beau-
Comment vous êtes-vous approvisionné en peinture ?
Je m’étais procuré auprès d’un
fournisseur de Dakar une peinture estampillée « produit façade
de latex » mais qui, en réalité, ne
comportait quasiment pas de
latex ! Ici, un pot de 25 kg coûte
seulement 15 euros. Un prix très
peu élevé, certes, mais qui signifie aussi que la qualité ne peut pas
être au rendez-vous. Désormais, je
vais essayer de me ravitailler auprès
de l’un des principaux fournisseurs de mon entreprise – reprise
par mes fils depuis mon départ en
retraite – et d’acheminer la marchandise à Saly Vélingara, éventuellement par l’intermédiaire de
son bureau de Dakar. Idéalement,
il faudrait un produit semi-épais,
voire épais, pour la voûte, ce serait
la bonne solution pour se protéger
du soleil et éviter les micro-fissures. En façade, une peinture acrylique devrait convenir. Pour l’instant, les revêtements utilisés ont
bien résisté au soleil, même si les
ruissellements d’eau ont un peu
noirci les façades. En recevant de
nouveaux produits, néanmoins,
je serai à même de tout repeindre. Tout ça, c’est pour les enfants
de l’école, et je le ferai bien volontiers.
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
45
PLANCHERS SURÉLEVÉS
Des responsabilités mieux établies
© PLANCHERS COMEY
échéant, l’un des signataires peut
émettre des réserves sur le montage du plancher, la stabilité de
l’ensemble ou la propreté des travaux, poursuit Christian Versino.
Un tel constat évite un certain
nombre de litiges postérieurs à la
réception finale. C’est clairement
le point essentiel du DTU. »
L
’idée était de mettre l’ancien
DTU en conformité avec la
norme européenne NF EN 12825
de 2001. Ainsi, le NF DTU 57.1(1)
est élaboré selon le type actuel de
rédaction de ce genre de document. À ce titre, il comprend le
volet « Critères généraux de choix
des matériaux », lequel dresse la
liste des matériaux admissibles.
« C’était l’occasion, également,
de toiletter le texte de 1993, en se
basant sur les problèmes rencontrés par les installateurs depuis
lors », précise Christian Versino,
président de Gamma Industries,
fabricant-installateur francilien de
planchers surélevés, qui anime la
commission Planchers surélevés
au Syndicat national de l’isolation
(SNI-FFB). Ainsi, par exemple, la
nouvelle norme ouvre la possibilité de dresser un constat contradictoire de fin de montage. « Ce
document permet à l’entreprise et
au maître d’ouvrage d’établir un
état des lieux commun en fin de
travaux, signé par chacun. Le cas
UNE RÉPONSE
AUX ATTENTES DES
ENTREPRISES
Cette avancée correspond en effet à
une véritable attente de la part des
entreprises d’isolation. Le plancher
surélevé étant modulaire, il doit
permettre l’accès à tout ce qui est
informatique, câblerie et fluides.
De fait, sa principale fonction est
de pouvoir être monté et démonté
par différents corps d’état, avec le
risque que cela comporte sur la
mise en place finale. Le constat
contradictoire de fin de montage
affranchit l’entreprise d’éventuels
problèmes survenant après son
intervention.
Autre avancée marquante du NF
DTU : le cahier des clauses spécia-
les précise à qui incombe la réalisation de certaines prestations
qui n’étaient pas usuelles il y a une
quinzaine d’années mais qui le
sont devenues depuis. Exemples : la
mise à la terre du plancher surélevé
et le traitement antipoussière du
sol. « Lorsqu’ils ne sont pas mentionnés dans le marché, ces travaux
ne sont pas dus par l’entreprise »,
souligne Christian Versino.
Il en va de même, désormais,
d’autres types de prestations telles que la protection du plancher
contre les salissures, ou encore
le traçage des axes de pose. « Là
encore, le fait que le DTU mentionne tous ces éléments doit permettre d’éviter un certain nombre
de litiges postérieurs à la signature de l’ordre de service », conclut
Christian Versino.
(1) qui remplace à la fois les normes NF P
67-103-1 et NF P 67-103-2 (référence DTU
57.1 d’avril 1993).
POUR EN SAVOIR PLUS
SNI-FFB (Syndicat national
de l’isolation), tél. 01 40 55 13 70.
NOUVEAU CQP : « Compagnon professionnel solier-moquettiste »
e secteur des revêtements de
sols souples est dorénavant
doté d’un certificat de qualification professionnelle (CQP), celui
de « compagnon professionnel
solier-moquettiste ». Élaboré par
l’Union nationale des revêtements
de sols techniques (UNRST-FFB),
ce certificat est inscrit au répertoire national des certifications
professionnelles depuis décembre 2007. Créé pour que la profession dispose d’un diplôme propre
à ce métier et couvrant un niveau
supérieur au CAP, ce CQP ser-
46
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
© TARKET
L
vira aux compagnons pour obtenir, par la voie de la validation des
acquis de l’expérience (VAE), le
niveau III position I coef. 210 de la
convention collective du Bâtiment.
Il permettra également de mettre
en place un référentiel de formation initiale, agréé par le ministère
du Travail, utilisable par les CFA,
l’AFPA et les centres de formation
des industriels.
Dès mai 2007, l’UNRST-FFB a
lancé une enquête auprès de ses
représentants territoriaux afin de
constituer les jurys. La majorité
s’est prononcée pour une organisation par zone géographique
(Nord-Ouest, Nord-Est, SudOuest, Sud-Est). De nombreux
professionnels sont volontaires
pour faire partie de ces jurys. L’ensemble du dispositif étant maintenant opérationnel, les entreprises
disposent d’un nouvel outil pour
valoriser leurs salariés motivés par
une démarche de VAE.
POUR EN SAVOIR PLUS
UNRST–FFB, tél. : 01 40 69 51 45.
FINITIONS/AMÉNAGEMENT
CLOISONS EN BRIQUE DE TERRE CUITE
Quelles exigences pour les finitions
d’intervenir dans les meilleures
conditions. Alors que la première
assise d’éléments est réglée de
niveau, le décalage des joints verticaux doit être, d’une assise sur
l’autre, au moins égal au tiers de la
longueur de l’élément utilisé. De
plus, les briques doivent avoir été
assemblées en joints croisés.
Que ce soit pour le peintre, le maçon ou le plâtrier, il existe des
exigences minimales pour la mise en peinture ou la pose de
revêtements muraux sur les cloisons en brique de terre cuite.
© IMERYS
BRIQUES APPARENTES
ET DEVANT LE RESTER
Certaines autres dispositions
concernent les briques destinées
à rester apparentes et montées
au mortier d’usage courant. En
principe, les briques sont posées
à bain soufflant de mortier, tous
les joints devant être pleins et non
garnis après coup. Il faut cependant veiller à ce que le mortier ne
coule pas sur la face extérieure,
afin d’éviter au peintre un travail de reprise. Il existe également
certaines exigences sur le montage des briques, que vous pouvez retrouver, avec l’ensemble des
que réalisé avant les travaux pré- recommandations, sur une fiche
paratoires dus par le peintre sui- technique à télécharger sur le site
vant l’état de finition demandé.
w w w. u p p f . f f b a t i m e n t . f r
En ce qui concerne le montage (espace adhérents).
lui-même de la cloison, les peintres doivent s’assurer qu’il a été
effectué selon les spécifications POUR EN SAVOIR PLUS
du futur NF DTU 20.13 afin que UPPF-FFB (Union professionnelle
peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73.
l’état du subjectile leur permette
S
ur les ouvrages correspondant respectivement au futur
NF DTU 20.13 et au NF DTU
59.1 (ouvrages de peinture), le
peintre doit appliquer une finition C d’aspect poché, dont l’état
doit refléter celui du subjectile.
Pour envisager des finitions plus
élaborées, un enduit de maçon
selon le NF DTU 26.1 est nécessaire. Pour ces mêmes ouvrages,
le peintre pourra s’assurer que
le maçon ou le plâtrier ont bien
pris en considération un certain
nombre d’exigences. Ainsi, par
exemple, lorsque les briques sont
destinées à rester apparentes, la
planéité d’ensemble ne doit pas
excéder 2 cm pour 10 mètres.
POSE D’UN REVÊTEMENT
MURAL
Par ailleurs, les écarts sur la verticalité de la cloison doivent être
inférieurs à 1 cm sur la hauteur de
l’étage. De même, un enduit ou
un revêtement doivent être exé-
cutés, sauf si les briques destinées
à rester apparentes sont en cloison.
Autre type de travaux : la pose
d’un revêtement mural sur cloisons en brique de terre cuite suivant le NF DTU 59.4. Pour ce type
de pose, le peintre peut appliquer
les trois types de finition (A, B ou
C). Dans le premier cas, il aura été
procédé aux travaux préparatoires nécessaires. L’aspect d’ensemble est uniforme, même si de faibles défauts d’aspect sont tolérés.
En finition B, la planéité générale
initiale n’est pas modifiée. Quelques défauts d’épiderme et traces
d’outils d’application sont admis,
ainsi que de légers défauts de verticalité. En finition C, enfin, l’état
de surface reflète celui du subjectile, auquel il apporte toutefois une
décoration. Il est à noter que, pour
la mise en œuvre de revêtements,
le subjectile devra être couvert
d’un enduit de ragréage mince à
base plâtre ou de liant hydrauli-
TEXTES NORMATIFS « CARRELAGE »
Une formation pour mieux
les comprendre
P
lus de 15 textes régissent la
mise en œuvre du carrelage et
aucune formation adéquate n’était
proposée aux professionnels, constate une enquête de la direction
de la formation de la FFB. Or la
connaissance des textes normatifs est primordiale, devant la
complexité croissante du métier.
Sur la base d’un cahier des charges établi par la commission
formation de l’Union natio-
nale des entrepreneurs céramistes du Bâtiment (UNECB-FFB),
l’AFECBAT (1) a développé une
offre de formation spécifique.
Proposée depuis décembre 2006
aux chefs d’entreprise, métreurs,
conducteurs de travaux, carreleurs
confirmés mais aussi débutants,
elle a accueilli plus de 200 stagiaires
en 2007.
(1) Association française des entrepreneurs
céramistes du Bâtiment, tél.: 01 40 69 58 22.
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
47
FINITIONS/AMÉNAGEMENT
REVÊTEMENTS MURAUX PVC
De nombreux atouts
CaloXpert :
un logiciel pour
l’isolation thermique
© VESCOM
© TARKETT
Esthétiques, faciles à mettre en œuvre… Panorama de quelques
avantages des revêtements muraux PVC.
R
épartis en quatre grandes
familles – PVC sur textile,
PVC sur support papier, mousse
PVC supportée ou non, film PVC
non supporté –, les revêtements
muraux en PVC offrent de nombreux atouts. Ils remplissent tout
d’abord une fonction esthétique,
du fait des nombreuses palettes de
coloris et de motifs disponibles,
sans parler de la variété des textures : transparentes, granitées, lisses,
etc. Tous les produits PVC muraux
sont conformes à la norme de référence NF EN 259 (revêtements
muraux à usage intense) et bénéficient d’une excellente solidité à
la lumière. Ils peuvent contribuer
à l’amélioration acoustique et thermique, et sont, de plus, d’un entre48
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
tien aisé : les revêtements muraux
PVC traités fongistatiques et bactériostatiques limitent le développement des bactéries et des moisissures. Il est également important de
savoir que certains PVC présentent
une réaction au feu limitée, répondant au classement M1 (euroclasse
équivalent A2 S2 d1). Ainsi, ce type
de PVC «M1» permet une totale
implantation dans tous les bâtiments courants.
MISE EN ŒUVRE RAPIDE
En matière de pose, les avantages de ce type de revêtement sont
également nombreux. Non seulement la préparation des supports
est limitée, mais la largeur des rouleaux (70 cm à 130 cm) permet
de recouvrir rapidement la surface
visée. Pas de problème de temps de
séchage : la pièce est opérationnelle
dès la mise en œuvre, sauf pour
les revêtements de murs nécessitant des joints avec une soudure à
chaud. En site habité, il n’y a pas de
contrainte de protection : la pose
est réalisée par simple encollage
du mur, ce qui produit des chutes
propres ; le temps de nettoyage du
chantier n’en est que plus réduit.
Ces atouts de mise en œuvre font
du revêtement mural PVC un produit rentable, puisque le temps de
préparation, pose et nettoyage est,
au total, très restreint. Les entreprises ne doivent pas hésiter à le
préconiser. Argument supplémentaire : les PVC muraux apportent
des éléments de réponse à sept des
14 objectifs environnementaux et
sanitaires de la démarche HQE® –
dont le confort acoustique, visuel
et olfactif.
POUR EN SAVOIR PLUS
• UPPF-FFB (Union
professionnelle Peinture Finitions),
tél. : 01 40 69 53 73.
• UNRST-FFB (Union nationale
des revêtements de sols techniques),
tél. : 01 40 69 51 45.
Développé par le Syndicat
national de l’isolation (SNIFFB) avec le concours d’un
prestataire, CaloXpert est
un logiciel complet dédié
à l’isolation thermique
industrielle. Son utilité est
à la fois technique (calcul
de toutes les déperditions),
économique (la bonne
isolation au meilleur coût)
et environnementale (calcul
des économies d’équivalent
CO2). CaloXpert est couplé
à une base de données
des principaux produits
d’isolation.
Pour en savoir plus :
SNI-FFB, tél. : 01 40 55 13 70.
Pour le peintre :
28 pages
d’arguments
Réussir son chantier, les
conditions d’exécution des
travaux de finition : c’est
sous ce titre très explicite
que l’UPPF-FFB a publié en
octobre 2007 un guide destiné aux peintres. Objectif :
les aider à faire respecter
leurs règles professionnelles
et à préserver leurs intérêts
en sachant faire valoir
leurs droits sur un chantier.
Ce document de 28 pages
comprend trois grands
chapitres : « Arguments
techniques », « Arguments
juridiques », « Arguments
hygiène et sécurité ».
Pour en savoir plus :
UPPF-FFB (Union professionnelle Peinture Finitions),
tél. : 01 40 69 53 73.
250000
INCENDIES DOMESTIQUES
PAR AN EN FRANCE
(estimation du
secteur des
assurances),
soit un coût total
d’environ
1,3 milliard d’euros
(supérieur de 30 %
au coût des dégâts
des eaux et de
160 % à celui des
sinistres par vol).
Sécurité incendie
TOUS LES METIERS
DU BÂTIMENT SONT CONCERNES
50
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
DOSSIER RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC
U
6264
PERSONNES SECOURUES
au cours de ces
interventions, en 2005,
dont 295 personnes
décédées, 728
grièvement blessées.
ne affaire réservée aux spécialistes,
la sécurité incendie ? Bien sûr,
certains métiers sont très directement
impliqués, comme les électriciens qui
installent les systèmes de détection
25%
DES FEUX DÉMARRENT
DANS LES CUISINES
incendie, ou certains couvreurs
ou les chauffagistes qui se
spécialisent dans les dispositifs
25
19
de désenfumage. Mais toutes
16
12 11
10
les professions du Bâtiment,
6
1
du gros œuvre aux finitions,
coupe-feu ou les systèmes d’alarme.
• Caves et
chaufferies : 19 % ;
• Cuisines : 25 % ;
• Locaux
poubelles :
16 % ;
• Escaliers : 12 % ;
• Toitures-terrasses :
11 % ;
• Chambres : 10 % ;
• Salons : 6 % ;
• Salles de bains : 1 %.
Mais plus généralement, les exigences
Source : ministère
de l’Intérieur
sont concernées par ce sujet par définition
transversal. C’est évidemment le cas
lorsqu’il s’agit de mettre en place des
équipements spécifiques, comme les portes
90571
INTERVENTIONS
DES SERVICES DE SECOURS
pour incendies
d’habitation (y
compris les feux
de cheminée) en
France en 2005,
soit 24 % du total
des incendies.
de sécurité incendie sont présentes dans
tous les volets de la construction, depuis
les structures et l’accessibilité des façades
jusqu’au compartimentage intérieur
par les maçonneries ou les cloisonnements
plâtre, en passant par les gaines et
les dégagements.
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
51
Toutes les professions sont concernées et le
seront de plus en plus avec le resserrement
des contraintes de prévention. Car la sécurité incendie est une activité encadrée par des
réglementations, c’est-à-dire par des obligations qui s’imposent aux maîtres d’ouvrage,
aux maîtres d’œuvre et aux entreprises, la responsabilité pénale des uns et des autres pouvant être engagée en cas de sinistre. Ce cadre
réglementaire – qu’il ne faut pas confondre avec celui des normes, non obligatoires – est omniprésent, puisque chaque type
de bâtiment doit respecter, en fonction de
son affectation, des dispositions constructives et des principes de protection précis :
réaction au feu, détection, extinction automatique, alarme, évacuation… On recense
(IGH) sont bien sûr les plus sévères. Élément
de complexité supplémentaire : la réglementation française en matière de sécurité incendie émane de plusieurs ministères (Intérieur ;
Travail ; Écologie, développement et aménagement durables), dont les textes ne s’accordent pas toujours entre eux…
ainsi pas moins de 28 règlements distincts
couramment utilisés selon la destination des
bâtiments – maison individuelle, petit collectif d’habitation, grand collectif, théâtre,
bibliothèque, école maternelle, lycée, parking,
immeuble de bureaux, chaufferie centrale ou
groupe froid… Parmi eux, ceux qui concernent les établissements recevant du public
(ERP) et les immeubles de grande hauteur
« Faire entendre la voix
des entrepreneurs »
CLAUDE BARBIER, DIRIGEANT DE L’ENTREPRISE
FUMENTIC (SAÔNE-ETLOIRE) ET PRÉSIDENT DU
GROUPEMENT DES INSTALLATEURS ET MAINTENEURS
DE SYSTÈMES DE SÉCURITÉ INCENDIE (GIMSSI-FFB)
« La création du GIMSSI répond à
deux objectifs principaux : aider les
entrepreneurs à s’y retrouver dans
une réglementation particulièrement
complexe ; regrouper dans une
structure transversale tous les métiers
du Bâtiment concernés par la sécurité
incendie – c’est-à-dire la quasitotalité de la profession. Alors que la réglementation
évolue régulièrement en modifiant nos habitudes de
construction, il est important que les entreprises du
Bâtiment fassent entendre leur voix, notamment dans
les commissions centrales de sécurité des ministères
et dans les commissions techniques de normalisation.
L’enjeu est aussi de monter en compétences par un
effort de formation, et de développer avec Qualibat les
qualifications spécialisées, comme il en existe déjà
dans le domaine du désenfumage, ce qui nous rendra
moins dépendants vis-à-vis des dispositifs développés
par les assureurs et les industriels. Au final, il est clair
que la sécurité incendie, qu’il s’agisse d’installation ou
de maintenance, est un marché très porteur pour les
entreprises du Bâtiment. Je le constate dans mon propre
secteur, le désenfumage, où nous travaillons aujourd’hui
en direct avec de grands donneurs d’ordre comme les
hôpitaux ou les centres commerciaux. »
52
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
ACTUALITÉ RÉGLEMENTAIRE
ET TRAVAUX EN PERSPECTIVE
Ce maillage réglementaire déjà très dense (on
dénombre pas moins de 6 000 articles traitant
de sécurité incendie) est en train de se resserrer encore dans un contexte où les incendies d’habitation ont connu une nette progression au cours des dernières décennies
PRINCIPE DE FONCTION
À la manière du système nerveux connectant tous les éléments du
corps humain, les équipements composant un système de sécurité
incendie sont mis en relation par un même centralisateur, qui
commande automatiquement et à distance les dispositifs suivants :
• clapet télécommandé de ventilation ;
• volet de transfert ;
• volet de désenfumage pour conduit
collectif ;
• volet de désenfumage pour conduit
unitaire ou collecteur ;
• exutoire de désenfumage ;
• exutoire de cage d’escalier ;
• ouvrant télécommandé en façade ;
• porte battante à fermeture
automatique ;
• porte coulissante à fermeture
automatique ;
• rideau et porte à dévêtissement
vertical ;
• coffret de relayage de ventilateur de
désenfumage ;
• dispositif de verrouillage pour issue
de secours.
Dans certains bâtiments répondant
à des exigences de sécurité incendie
particulièrement sévères (IGH,
ERP…), d’autres dispositifs, actionnés
spécifiquement, peuvent s’ajouter à
ceux commandés automatiquement
par le centralisateur :
• porte coulissante de façade à
ouverture automatique (sécurité
positive) ;
• écran de cantonnement amovible ;
• commande du délestage entre
BAEH (blocs autonomes d’éclairage
d’habitation) et BAES (blocs autonomes
d’éclairage de sécurité) ;
• mise en route de la vidéo permettant
une temporisation supplémentaire sur
l’unité de gestion des issues de secours
(UGIS) ;
• commande de l’électrovanne
d’extinction sous air ;
• commande d’arrêt de la ventilation
mécanique et du système de soufflage
de la climatisation ;
• commande d’arrêt de la sono des
salles de spectacle et des dancings ;
• commande « non stop ascenseur »
au niveau sinistré en IGH ;
• rideau en tissu à déroulement vertical
irrigué par un réseau local piloté par
une électrovanne ;
• commande de la remise en lumière
normale ;
• commande d’arrêt automatique
d’un programme du spectacle en
cours (effets spéciaux, pyrotechniques,
alimentation des amplificateurs
indépendants de sono).
Font enfin partie des dispositifs
commandés les diffuseurs d’alarme
(sonores, visuels et tactiles) adaptés
aux différents types de handicap.
DOSSIER SÉCURITÉ INCENDIE
(90 571 interventions en 2005, contre 51 000
en 1981), et où plusieurs sinistres aux conséquences tragiques ont retenu l’attention.
C’est le cas en particulier dans le domaine des
petits hôtels, à la suite de plusieurs incendies
récents, comme celui de l’hôtel Paris-Opéra,
qui fit 24 morts le 15 avril 2005 : la nouvelle
réglementation impose à tous les propriétaires et exploitants d’établissements existants
de réaliser les travaux nécessaires au renforcement de leur sécurité avant 2011 – délai que
l’autorité de police peut décider, au regard de
l’analyse des risques, de raccourcir, après avis
de la commission de sécurité compétente.
Ces travaux portent plus particulièrement
sur la création d’un deuxième escalier ; l’encloisonnement par des parois résistantes au
feu des escaliers et des locaux à risques d’incendie ; la mise en place de portes résistantes
au feu ; le remplacement ou la réfection totale
des matériaux présentant des réactions au feu
élevées ; les ferme-portes ; le désenfumage des
escaliers et éventuellement des couloirs ; les
installations techniques ; l’éclairage de sécurité et l’équipement d’alarme (lire Bâtimétiers n° 9, p. 77). Une évolution similaire est
en cours pour les maisons de retraite. Si les
logements-foyers accueillant des personnes
âgées valides resteront régis par une réglementation du type habitat collectif, les établissements existants recevant des personnes
âgées dépendantes et classés actuellement en
bâtiments d’habitat collectif devront relever
prochainement de la réglementation sécurité
incendie ERP (type J), et seront donc soumis
à toutes les prescriptions de travaux émises
par les commissions de sécurité lors de leurs
visites périodiques. Ces travaux concerneront
l’amélioration de l’accessibilité, des conditions d’intervention des services de secours
et des conditions d’évacuation, ainsi que la
limitation de la transmission du feu et des
fumées entre les niveaux ou compartiments.
Les entreprises du Bâtiment seront sollicitées notamment pour créer des compartiments coupe-feu dotés de portes à fermeture
automatique. Un troisième type d’établissement pourrait voir aussi son cadre réglementaire évoluer : les résidences de tourisme, qui
ne sont pas considérées comme des ERP. La
FFB participe à la réflexion en cours sur les
NEMENT DU SYSTÈME DE SÉCURITÉ INCENDIE
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MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
53
règles de sécurité incendie à appliquer lors
de la construction ou la rénovation de tels
établissements. Enfin, de nouvelles mesures réglementaires sont à l’étude dans le secteur de l’habitat collectif. Suite à un rapport(1)
commandé par Jean-Louis Borloo («Propositions pour une meilleure sécurité des personnes dans leur habitat»), les députés ont
voté en 2005 une loi visant à rendre obligatoire l’installation de détecteurs avertisseurs
autonomes de fumée (DAAF) dans tous les
lieux d’habitation. Dans l’attente de l’avis du
Sénat, le décret d’application n’est toujours
pas sorti. Le coût du détecteur – au moins
un par logement, et deux à partir de 4 pièces – serait à la charge de l’occupant. Parmi
les autres mesures envisagées dans le rapport,
quatre concernent les travaux de bâtiment :
renfort de l’isolement au feu des locaux à
risques particuliers (poubelles, caves, chaufferies…) dans les bâtiments existants ; isolation au feu des halls d’immeuble par rapport aux escaliers ; adaptation des normes de
sécurité électrique aux immeubles anciens ;
contrôle obligatoire des travaux de rénovation des bâtiments d’habitation existants sous
l’aspect de la sécurité incendie. Le rapport
propose également de rendre obligatoire(2),
à l’occasion de la vente d’un logement, la
réalisation préalable d’un diagnostic sécurité incendie. Aux évolutions réglementaires,
s’ajoutent celles portant sur les normes et sur
le marquage CE. Concernant les premières, la
création, au sein de la FFB, du Groupement
des installateurs et mainteneurs de systèmes
de sécurité incendie (GIMSSI-FFB) contribue à faire entendre la voix des entreprises du
Bâtiment au sein des commissions de normalisation, tout en développant la transversalité
entre tous les métiers concernés. Quant au
marquage CE, il s’applique déjà à plusieurs
dispositifs de sécurité (exutoires, écrans de
cantonnement, coffrets de relayage, moteurs
de désenfumage) et concernera à terme l’ensemble des composants du système de sécurité incendie.
DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES ET CORPS DE MÉ
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Détection
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Voie pompiers
Travaux publics
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54
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
Voirie
espaces
extérieurs
DOSSIER SÉCURITÉ INCENDIE
VERS L’INGÉNIERIE
DE LA SÉCURITÉ INCENDIE
À plus long terme, l’approche du risque – et
des pratiques constructives – pourrait évoluer en profondeur avec le développement
de l’ingénierie de la sécurité incendie. L’enjeu
est d’aller vers une réglementation plus « performancielle » que descriptive, permettant
de raisonner en termes d’objectifs de sécurité incendie, et de solutions globales apportées par l’ingénierie. Des réflexions ont déjà
été menées sur ce thème dans plusieurs pays
– Grande-Bretagne, Suède, États-Unis, Nouvelle-Zélande… – ainsi qu’au sein de l’organisation internationale de normalisation ISO.
En France, la FFB participe à des travaux sur
ce thème dans le cadre de son Programme de
Les installations
électriques
défectueuses
sont à l’origine d’environ
un incendie sur quatre.
recherche développement métiers (PRDM).
Les premières démarches concrètes d’ingénierie incendie, introduites par un arrêté
ministériel du 22 mars 2004, ont été appliquées à des parkings. Elles ont conduit à l’acceptation, par les commissions de sécurité,
de dimensionnements de structures métalliques basés sur des actions thermiques réelles (feu de voiture), et non sur une courbe
température/temps – une méthodologie de
calcul appuyée sur plusieurs années de tra-
vaux de recherche et d’essais grandeur nature.
La démarche d’ingénierie peut aussi être utilisée pour le désenfumage, mais doit faire l’objet d’une note d’un organisme reconnu compétent par le ministère de l’Intérieur, après
avis de la commission centrale de sécurité.
En ligne de mire : une approche moins formelle et plus réelle du risque incendie, synonyme de prestations à valeur ajoutée pour les
professionnels du Bâtiment.
(1) Disponible sur www.ladocumentationfrancaise.fr , rubrique Rapports publics.
(2) À la date de publication de ce dossier, la loi correspondante n’était pas votée.
POUR EN SAVOIR PLUS
GIMSSI-FFB, tél. : 01 40 69 57 01, www.gimssi.com
TIERS CONCERNÉS
La sécurité incendie est par définition un sujet transversal.
En effet, si les réglementions diffèrent selon les types d’établissements
et d’activités concernés, elles ont en commun de traiter d’une
vingtaine de dispositions constructives, qui touchent tout le champ
des métiers du Bâtiment.
• Accessibilité des façades et desserte
par les engins et les échelles (châssis
ouvrants pompiers en façade et
travaux de voirie).
• Isolement par rapport aux tiers
(produits vitrés ou maçonnerie).
• Structures (béton, acier, bois et
maçonnerie).
• Couvertures (traditionnelles, vitrées,
étanchéité).
• Façades (revêtements de façade).
• Distribution intérieure et
compartimentage (cloisonnements
plâtre et maçonnerie).
• Locaux à risques particuliers
(maçonnerie et menuiserie
intérieures, portes coupe-feu).
• Conduits (chauffagistes).
• Gaines coupe-feu (entreprises du
plâtre).
• Gaines métalliques
• Dégagements : sorties et escaliers
(métalliers, serruriers, maçons,
menuisiers intérieurs).
• Aménagements intérieurs
(revêtements et matériaux
d’aménagement).
• Désenfumage mécanique
(chauffagistes).
• Désenfumage naturel (façadiers,
menuisiers extérieurs, couvreurs
et spécialistes du désenfumage
naturel).
• Chauffage, ventilation (chauffagistes).
• Installations électriques
(électriciens).
• Éclairage (électriciens, spécialistes
de l’éclairage de sécurité).
• Ascenseurs (ascensoristes).
• Moyens de secours et systèmes
de sécurité incendie (plombiers,
électriciens, spécialistes des
systèmes de sécurité incendie et
d’équipements d’alarme).
« Le sens du service »
FRANÇOIS VICTORIA, ENTREPRISE ADÉCOM (RHÔNE)
« J’ai créé mon entreprise spécialisée
dans la détection et le désenfumage
en 1995, après avoir travaillé dans
le secteur de la téléphonie puis de
l’alarme incendie. Aujourd’hui, nous
sommes dix salariés et nous travaillons
exclusivement pour une clientèle
professionnelle – syndics d’immeubles,
établissements recevant du public tels que les hôtels,
établissements scolaires, sites industriels… Notre valeur
ajoutée ? Elle réside à la fois dans notre capacité de
prescription, sachant que chaque type d’établissement a sa
réglementation spécifique, dans l’intégration des métiers
de l’installation et de la maintenance, et dans le sens du
service. Être disponible en permanence, intervenir dans
les plus brefs délais pour remettre en état une installation,
c’est essentiel dans notre secteur. »
La sécurité incendie est encadrée
par des réglementations qui s’imposent aux
maîtres d’ouvrage, aux maîtres d’œuvre
et aux entreprises, leur responsabilité pénale
pouvant être engagée en cas de sinistre.
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
55
I N N O V A T I O N
LES COMPOSANTS
DU PUITS DE LUMIÈRE
La lumière sort du puits !
1
2
Les puits de lumière à structure tubulaire permettent
d’inonder toute une pièce de lumière naturelle
sans la moindre déperdition énergétique.
e n’est pas, à proprement parler, une innovation puisque le
puits de lumière à structure tubulaire a été mis au point dès la fin
des années 80. Mais c’est, à coup
sûr, une technique promise à un
bel avenir. Ce puits de lumière
répond en effet à deux des exigences les plus couramment exprimées par les clients (particuliers ou industriels) : le besoin de
lumière naturelle dans des espaces
qui en manquent et la maîtrise des
consommations énergétiques. Ça
tombe bien, le puits de lumière à
structure tubulaire convient à tous
les types de bâtiments : sur la toiture ou en façade, il peut être utilisé dans la construction neuve et
garde tout son intérêt dans le cadre
d’une rénovation. Inutile de transformer la charpente ou la toiture,
ni d’engager des travaux importants : ce type d’installation – éminemment discrète et simple dans
sa mise en œuvre – respecte l’architecture et l’esthétisme du bâti. Ses
caractéristiques techniques n’en
sont pas moins appréciables : filtres contre les rayonnements ultraviolets et infrarouges de la lumière,
isolation thermique et phonique,
étanchéité et résistance aux effractions. Tous ces éléments font du
puits de lumière une installation
performante. Cages d’escalier, salles de bains, vestibules, remises,
bureaux, hangars : les zones obs-
cures d’un bâtiment peuvent être
mises en lumière.
Il suffit d’installer un puits de
25 cm de diamètre pour éclairer,
comme le ferait un néon, une surface d’environ 10 m2 ; un puits de
60 cm de diamètre peut apporter à un espace de 60 m2 la même
lumière que trois néons, etc. Il est
naturellement possible d’installer plusieurs puits dans un même
espace : ils apportent la même
luminosité qu’à l’extérieur, sans
reflet ni éblouissement. Y compris
par temps couvert : la luminosité
est, certes, moins importante que
par un temps ensoleillé, mais elle
reste suffisante pour éclairer une
pièce.
BROUETTE À MOTEUR Le partenaire
des chantiers enclavés
«N
© TROUBAT
otre originalité, c’est de
réaliser les chantiers difficiles parce que peu accessibles
ou compliqués à gérer, ceux dont
souvent les autres ne veulent
56
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
pas se charger », confie, philosophe, Christian Troubat, dirigeant
de l’entreprise de maçonnerie
qui porte son nom, implantée à
Niort (Deux-Sèvres). Remplir un
tel cahier des charges – et tenir les
délais – implique de mener une
vraie réflexion sur les méthodes.
Le projet d’agrandissement du
palais de justice de Niort compte
parmi ces chantiers difficiles, à
tel point qu’il a donné lieu à plusieurs appels d’offres infructueux.
Il s’agissait de creuser un sous-sol
dans ce bâtiment ancien situé en
pleine ville, de réaliser des fondations spéciales pour accueillir des
armoires d’archivage, de créer une
gaine d’ascenseur… sans interrompre l’activité du palais. « Pour
évacuer les déblais, j’ai d’abord
pensé à une solution de type tapis
roulant, explique Christian Troubat, avant de tomber, sur Internet, sur un fournisseur de brouettes motorisées. Cet équipement
nous a permis de sortir sans effort
la valeur de 150 mètres cubes de
terrassement, au moyen d’une
rampe de 7 mètres de longueur,
inclinée à 30 %. »
QUATRE ROUES MOTRICES
Acheté sur Internet, l’engin,
qui bénéficie du marquage CE,
se montre convaincant dès les
premiers essais. Il s’agit d’une
brouette à quatre roues motrices, dont la charge est centrée
sur les roues arrière, ce qui permet de la faire pivoter comme une
brouette conventionnelle. La différence, c’est qu’elle ne demande
aucun effort au pilote : le moteur
4
5
© LUMITUBE/WWW.SOLARWILL.COM
C
3
1
2
3
4
5
Dôme acrylique d’une très grande
transparence résistant aux UV et
infrarouge.
Eclateur constitué de loupes.
Solin ou souches de toit.
Tube aluminium traité à l’argent.
Diffuseur de lumière
anti-éblouissements.
équipé d’une boîte de vitesses –
quatre marches avant, une marche arrière – tracte une charge de
250 kg, soit l’équivalent de trois
brouettes normales, aussi bien sur
le plat que sur des pentes à très
forte inclinaison. S’il représente
un investissement non négligeable, ce type de matériel est aussi
très efficace : un trio composé
d’une minipelle mécanique et de
deux brouettes à moteur a eu raison en temps et en heure du soubassement de la vénérable institution judiciaire.
D’une largeur de 70 centimètres,
la brouette se glisse facilement à
l’intérieur d’une maison pour les
travaux de rénovation et fait partie, selon Christian Troubat, « des
équipements capables d’attirer des
jeunes dans nos métiers ». Sa seule
limite : son moteur à essence, qui
exclut toute utilisation en milieu
confiné. Une version électrique
devrait bientôt remédier à ce
défaut.
I N N O V A T I O N
MÂT DE LEVAGE CHARPENTE
Le levage des charpentes en toute sécurité
liorer la sécurité du chantier en
réduisant le risque d’accidents de
manutention ». Mais cette technique améliore également la productivité et renforce l’image des
métiers de la charpente.
Partenaire principal des petites entreprises de charpente, ou
matériel d’appoint pour les plus
importantes, le Lev’charpente est
fabriqué en série depuis début
2008 par un sous-traitant spécialisé, et bénéficie du marquage CE.
Il sera bientôt distribué dans toute
la France à destination des charpentiers, fabricants de charpente
de type fermette jusqu’au toit. Les assure la commercialisation, « le et loueurs de matériels.
éléments peuvent peser jusqu’à Lev’charpente permet de respecter
300 kg, et être levés de 6 à 8 m de la réglementation, qui interdit de POUR EN SAVOIR PLUS
hauteur.
monter à l’échelle en portant des
www.agl-concept.com
Pour Manuella Loizeau, qui en éléments de charpente, et d’amé© AGL CONCEPT
C
omment éviter de lever les
éléments de charpente à dos
d’homme, sans pour autant faire
appel à un équipement lourd
de type télescopique ou grue ?
Inventé par Bernard Loizeau,
charpentier alors en activité aux
Herbiers, en Vendée, le Lev’charpente est un équipement innovant qui permet de relever ce défi :
monté sur essieu, il peut être tracté
par un véhicule, acheminé sur les
chantiers même d’accès difficile,
et peut entrer dans le bâtiment,
en passant par une baie ou une
porte de 80 cm de largeur. Basculé
en position verticale, installé en
quelques minutes, il devient un
mât de levage équipé d’un treuil
électrique, destiné à hisser les pièces de charpente traditionnelle ou
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
57
I N N O V A T I O N
Transporter son matériel
de chantier en toute sécurité
E
cement où est fixé le système de
rechargement de ses batteries.
Après avoir réalisé un premier
prototype, Thierry Miorcec a
aujourd’hui équipé ses quatre
fourgons de 3,5 tonnes – trois
dédiés à la charpente, un à la
maçonnerie – avec ce système.
Gain de temps, selon ses calculs :
un quart d’heure par jour et par
compagnon. Ce concept, qui
améliore l’ergonomie en limitant
les manipulations et le ramassage
des outils au sol, tout en ménageant un espace libre pour transporter des matériaux au centre du
fourgon, a retenu l’attention de
la Caisse régionale d’assurancemaladie. Car il permet aussi des
progrès importants en termes
de sécurité, en limitant les chutes d’objets et le risque de voir des
engins plus ou moins lourds projetés à l’intérieur de l’habitacle en
cas de freinage brusque ou d’accident.
Thierry Miorcec a déjà proposé ce
système à plusieurs entrepreneurs
séduits par sa démarche rationnelle. Pas question pour autant
de l’industrialiser : il s’agit d’un
procédé sur mesure qui, pour être
efficace, doit être adapté à chaque
activité, à chaque entreprise et à
chaque fourgon.
© T. MIORCEC
ntrepreneur de construction
métallique au Tréhou (Finistère), dans le domaine des bâtiments industriels et agricoles,
Thierry Miorcec a révolutionné
le rangement et le transport du
petit matériel employé par ses
compagnons, en repensant entièrement le chargement de ses fourgons. « J’ai constaté que, tous les
matins, nous mettions autant
de temps à décharger les fourgons qu’à les charger, et que nous
perdions un temps fou à localiser les outils qui, de plus, se détérioraient à force de les entasser »,
explique-t-il. En 2001, le passage
aux 35 heures et l’achat d’un nouveau véhicule incitent à changer
les choses : après analyse du poids,
des contraintes et de la fréquence
d’utilisation de chaque matériel
transporté, la solution se dessine
sous la forme d’un système original de rangement et de stockage
en bois, composé de casiers, de
tiroirs et de placards, le tout vissé
à l’intérieur du fourgon.
Les pièces les plus couramment
utilisées – notamment les barres
à mine, les forets à béton, la quincaillerie – sont disposées près des
portes, et chaque outil électrique
portatif – scies circulaires, perceuses… – se voit attribuer un empla-
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
59
F O R M A T I O N
Formation offre globale énergétique : c’est parti!
Pionnières, les fédérations départementales de la Meuse et
de la Haute-Marne dispensent des formations aux économies
d’énergie depuis avril 2007. Une initiative qui s’est généralisée
à l’ensemble des régions.
TÉMOIGNAGES
© FFB55
André Poirot, entreprise
de plâtrerie, Houdelaincourt
(Meuse), 8 salariés
« À ce jour, je n’ai suivi que la
première partie de la formation
rénovation énergétique. Cela m’a
permis de découvrir les modes
de fonctionnement des autres
métiers concernés tel celui de
chauffagiste. Mais surtout, je
suis devenu capable de parler
à mes clients d’équipements
techniques comme les chaudières à condensation, les panneaux
solaires ou la géothermie. La
deuxième étape de la formation
portera sur le logiciel OREBAT.
Cela me servira à apporter une
nouvelle expertise à mes clients
en leur proposant des solutions
globales qui tiendront davantage
la route. »
E
n Haute-Marne et dans la
Meuse, les chefs d’entreprise
ont la possibilité, depuis avril 2007,
de participer à des formations pour
se familiariser avec une nouvelle
approche des chantiers de rénovation : l’offre globale d’amélioration
énergétique. Ils sont déjà plus de
100, dans ces deux départements,
à avoir suivi l’un des modules proposés. Ces cycles, qui s’inscrivent
dans le cadre plus large de la transformation d’actions de formation
en certificats d’économie d’énergie, dispositif FEEBât (1), visent un
seul et même objectif : apprendre aux entrepreneurs à aborder
différemment leurs chantiers en
intégrant systématiquement dans
leurs offres la problématique des
économies d’énergie. Une approche englobant non seulement leur
secteur d’intervention mais aussi
l’ensemble des domaines susceptibles de générer de telles économies. Ainsi, un plâtrier plaquiste
qui intervient dans des combles
devra être à même de conseiller son
client sur l’isolation ainsi que sur la
capacité du système de chauffage
60
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
à remplir ses fonctions sur les surfaces nouvellement créées. L’électricien, le plombier, le couvreur
ou le maçon devront adopter une
démarche identique, en ayant une
vision globale du chantier qui permette de répondre à des clients de
mieux en mieux informés.
UNE FORMATION
EN TROIS TEMPS
Concrètement, ces formations se
déroulent en trois temps. Un premier module pose les jalons. Il
s’agit pour les entrepreneurs d’appréhender les technologies, de maîtriser l’approche globale et d’apprendre à « vendre » les économies
d’énergie. À l’issue du premier
stage, le chef d’entreprise saura
présenter à ses clients les principales voies d’amélioration énergétique, y compris pour les travaux
ne relevant pas de sa compétence
habituelle. Il sera, en outre, à même
de préparer une offre générale qui
comprendra des variantes et intégrera plusieurs corps d’état. Le
second module concerne les outils
à utiliser pour formaliser son offre
et proposer au maître d’ouvrage
des solutions fiables, tant du point
de vue technique que financier.
Au programme : apprentissage du
fonctionnement thermique d’un
bâtiment et surtout maîtrise d’Orebat, logiciel d’analyse de la performance énergétique et d’évaluation
des travaux d’amélioration développé par la FFB et le Costic. Orebat permet d’établir le bilan énergétique et de démontrer par une
simulation la pertinence des solutions proposées.
Le troisième module, qui n’est
pas encore opérationnel, s’adressera non pas au chef d’entreprise
mais à ses collaborateurs. Objectif : être en mesure de mettre en
œuvre efficacement les différentes
technologies d’amélioration énergétique des bâtiments afin d’éviter
les contre-références.
(1) Voir Bâtimétiers n°9, octobre 2007, p. 5.
POUR EN SAVOIR PLUS
• Contactez la FFB de votre
département.
Franck Chasseriaux,
Chasseriaux habitat, NeuvesMaisons (Meurthe-et-Moselle),
12 salariés
« Comme entreprise de charpente, couverture et aménagement
de combles, nous travaillons
beaucoup l’isolation. Si j’ai choisi
de suivre cette formation et d’en
faire profiter également mes
commerciaux et chefs d’équipe,
c’est dans le but de parfaire nos
connaissances dans ce domaine
et pour comprendre davantage
tout ce qui touche à l’enveloppe
et aux équipements techniques.
Aujourd’hui, on ne peut plus faire
abstraction des autres postes
pour expliquer à nos clients ce
que nous allons réaliser. »
Alain Conteau, architecte,
Verdun (Meuse)
« Les architectes ne sont pas
particulièrement formés à l’approche énergétique. Nous avons
tendance à nous reposer sur les
bureaux d’études thermiques
qui nous apportent des solutions toutes faites. Or, tous mes
clients aujourd’hui se posent et
me posent la question de l’énergie et on ne peut pas l’aborder
sans penser à l’enveloppe du
bâtiment. C’est pourquoi cette
formation est intéressante : elle
fournit des éléments techniques
pour leur répondre. »
E N V I R O N N E M E N T
TROPHÉES DE L’EAU La FFB Lorraine à l’honneur
À
l’occasion de la remise des
Trophées de l’eau par l’Agence
Rhin-Meuse, en novembre dernier, la FFB Lorraine a été lauréate,
dans la catégorie « Eau et dépollution », pour son opération de collecte régionale des déchets de peinture.
Cette opération, baptisée « En Lorraine, la nature reprend des couleurs », s’est déroulée de juin 2004
à juillet 2007 dans les entreprises
des quatre départements lorrains.
L’Agence de l’eau Rhin-Meuse a
attribué une subvention à hauteur
de 50 % des frais engagés par chaque entreprise souhaitant se lan-
cer dans le recyclage des déchets
de peinture (peinture, vernis, lasures, emballages vides souillés, brosserie usagée, etc. ). Le principe : il
suffit aux entreprises adhérentes
de faire parvenir à la FFB Lorraine
une demande d’enlèvement précisant le nombre de palettes qui sont
à retirer. La FFB Lorraine contacte
alors une société d’élimination des
déchets, avec qui les prix ont été
négociés, qui se met à son tour en
relation avec l’entreprise pour organiser le ramassage. La société spécialisée ne facture que 50 % de la
prestation. C’est l’Agence de l’eau
qui lui remboursera la différence.
Dans cette filière, le tarif à la tonne
est de 399 euros, hors subvention
mais TGAP (1) incluse, auxquels
s’ajoutent les frais de transport.
NOUVELLE OPÉRATION
Plus de 547 tonnes ont pu être
collectées. Les entreprises sensibilisées à la démarche environnementale ont ainsi réduit leur
production de déchets classés dangereux. Le président de la commission Environnement et développement durable de la FFB Lorraine,
Gilles Dupont, a annoncé la poursuite de cette récolte groupée dans
le cadre d’une nouvelle opération,
plus complète, qui a débuté en janvier en partenariat avec l’Agence de
l’eau, le conseil régional, l’Ademe
et la Direction régionale de l’équipement. Cette deuxième opération
sera assurée sur trois ans et concernera d’autres déchets. Il est envisagé d’en recueillir à nouveau des
quantités suffisantes pour intéresser les industriels du recyclage des
déchets aux plastiques souples et
PVC, bois, polystyrène, carton… (1) Taxe générale sur les activités polluantes.
POUR EN SAVOIR PLUS
FFB Lorraine, tél.: 03 83 37 23 63.
ELODIE Un outil pour mesurer
l’impact environnemental des constructions
R
endre les fiches de déclaration
environnementale et sanitaire
(FDES) utilisables et considérer
l’impact global des constructions
sur l’environnement, tels sont les
objectifs d’Elodie, outil développé
par le CSTB à la demande de la
DGUHC (1) . Ce nouvel outil intéressera tous les professionnels du
Bâtiment : architectes, bureaux
d’études, maîtres d’ouvrage, mais
aussi artisans et entreprises, qui
jouent de plus en plus souvent le
rôle de prescripteurs.
Avec Elodie, aujourd’hui en phase
expérimentale, il sera possible, sur
la base d’un métré, d’évaluer la
contribution des produits et matériaux de construction à l’impact
environnemental d’un ouvrage, en
prenant en compte les données des
FDES pour les matériaux et produits utilisés. Les critères portent,
entre autres, sur l’énergie primaire
consommée tout au long du cycle
de vie des produits, les gaz à effet
de serre et les déchets générés, ou
encore la consommation d’eau.
ÉTABLIR DES
COMPARAISONS
Ainsi, très concrètement, sont saisies, l’une après l’autre, toutes les
caractéristiques de la construction :
surfaces des fenêtres, des murs, des
cloisons, de la couverture… L’utilisateur peut alors sélectionner les
différents types de produits accessibles dans la base de données Inies
où sont « stockées » les FDES. En
fonction des choix effectués, il
mesure alors les impacts environnementaux liés aux produits et
nementale,
sera mauvaise.
A contrario, à
performances
pe
thermiques
th
équivalentes,
éq
l’outil aidera
l’o
à tester – et à
rretenir – les
meilleures
solutions
sur le
constructives disponibles
dispon
marché.
rapidematériaux
du
qu’il
éi
d bâtiment
bâ i
’il s’ap’
hé Elodie
El di va évoluer
é
prête à construire. Il est aussi pos- ment pour devenir un outil d’évasible d’établir des comparaisons en luation environnementale complet
des bâtiments.
réalisant d’autres choix.
À savoir : Elodie ne permettra pas
Direction générale de l’urbanisme, de
d’évaluer les impacts environne- (1)
l’habitat et de la construction.
mentaux liés aux performances
d’usage d’un bâtiment (impact
des consommations d’énergie…).
Par exemple, si l’on choisit des pro- POUR EN SAVOIR PLUS
duits à faible impact sans prévoir Centre scientifique et technique du
d’isoler la construction, la perfor- Bâtiment (CSTB), Jacques Chevalier, tél. : 04 76 76 25 58.
mance énergétique, et donc environMARS 2008
BÂTIMÉTIERS
61
ZOOM CHANTIER
CONSTRUCTION BOIS Une surélévation
en moins de 15 jours
Spécialisée dans les surélévations-extensions en panneaux
bois, l’entreprise CCBAT fournit une prestation complète :
murs, charpente et couverture. Un savoir-faire mis à
profit sur ce chantier où il s’agissait d’apporter un étage
supplémentaire à un cabinet notarial. Le challenge :
travailler vite et bien sans déranger l’activité de l’office
notarial resté ouvert pendant les travaux. Pour y répondre,
l’entrepreneur a choisi d’assembler la charpente sur
place puis de la lever. Pari réussi : le chantier a duré moins
de quinze jours et, en plus, la sécurité a été améliorée.
1 2 3 4
APRÈS LE DÉMONTA
DÉMONTAGE DE
LA COUVERTURE et de l’ancienne charpente, l’entreprise attaque la mise en place
des premiers murs de la surélévation. Construction bois
oblige, tous les panneaux ont
été réalisés en atelier. Ils sont
positionnés à la grue un par
un. Chaque panneau est installé en prenant comme point
de repère la lisse basse.
Une fois en place, les murs
sont provisoirement spittés
sur cette dernière.
62
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
DANS LE MÊME TEMPS
TEMPS,
une deuxième équipe se
lance dans la réalisation de la
nouvelle charpente. Elle sera
entièrement fabriquée sur
place. Ce choix est lié à un impératif de temps. La rapidité
d’exécution ne doit pas faire
oublier la sécurité. D’où une
attention particulière du
chef d’entreprise : « Une solution qui nous permet d’éviter
de jouer les équilibristes sur
un échafaudage. »
POUR
R CETTE SURÉLÉVATION,
SURÉLÉVA
l’option plancher béton a été
vite abandonnée. En effet,
impossible d’étayer par en
dessous, alors que les locaux
sont occupés. L’entrepreneur
a donc opté pour un plancher bois innovant, qui ne
présente à ses yeux que des
avantages : légèreté, rapidité
d’exécution, réalisation d’un
vide entre les deux étages
pour le passage des fluides.
LA NOUVELLE
OUVELLE CHARPENT
CHARPENTE
EST MAINTENANT TERMINÉE. Conformément aux
souhaits du client, la couverture de la surélévation sera à
quatre pans. Pendant qu’elle
est encore au sol, l’équipe
de couvreurs met en place
les pare-pluie. L’objectif
étant de mettre hors d’eau
le plus rapidement possible
la construction lorsque la
charpente sera en place.
LA CHARPENTE DE DEUX
TONNES ET DEMIE a été
levée à plus de huit mètres
du sol par une grue automotrice de trente-cinq tonnes avec un bras de trente
mètres. L’opération, qui n’a
pas duré plus d’une heure,
a été exécutée par cinq personnes, chauffeur de la grue
compris. La difficulté : éviter la végétation pour la protéger. C’est d’ailleurs une
constante sur ce chantier où
le client a insisté pour que
les alentours soient préservés.
LES PRÉPARATIFS AU LEVAGE
sont au moins aussi importants que le levage lui-même.
Une bonne préparation de ces
opérations facilite la pose de
la charpente en limitant les
pertes de temps pendant la
phase de manutention et de
positionnement. Les élingues
en sangles tissées de textiles
chimiques sont les mieux
adaptées pour manutentionner les ouvrages bois.
DOUCEMENT, LA CHARPENTE prend place sur les
panneaux bois. Elle est simplement posée puis fixée
par boulonnage et à l’aide
d’équerres. Le fait de la solidariser rapidement, ainsi
que les panneaux, permet
de donner immédiatement
de la tenue à l’ouvrage. De
fait, c’est la charpente qui
apporte la stabilité à l’ensemble de la surélévation.
IMMÉDIATEMENT APRÈS LE
LEVAGE DE LA CHARPENTE,
les couvreurs se mettent au
travail. Le but : apporter le
couvert le plus rapidement
possible. La couverture
est réalisée avec des tuiles
canal vieillies, typiques de
la région. Il s’agit d’inscrire
la construction dans son
environnement. Ce sont les
couvreurs de l’entreprise qui
ont assuré cette phase des
travaux.
© DR
5 6 7 8
Le chantier est terminé et la
surélévation est parfaitement
intégrée à la construction. Mais la
plus grande satisfaction du chef
d’entreprise n’est pas d’ordre
technique : « Lorsque nous avons
terminé la charpente, les salariés
de l’office notarial sont sortis et
nous ont applaudis. C’est rare. »
MARS 2008
BÂTIMÉTIERS
63
LA PAROLE À
Didier Duchêne
Délégué Accessibilité de la FFB
CHANGER NOTRE
FAÇON DE
CONSTRUIRE
© S. ROUX/FFB
DIDIER DUCHÊNE
EN QUELQUES DATES
2007
nnn%]]YXk`d\ek%]i
Le terme d’accessibilité a longtemps évoqué l’image du fauteuil
roulant de la personne handicapée. Ce temps est révolu depuis
que la loi sur l’égalité des chances
a étendu la problématique à tous
les handicaps, permanents et temporaires, et rapproché les notions
d’accessibilité et de discrimination. Ainsi, la population concernée est beaucoup plus large que
celle des personnes handicapées,
elle englobe aussi les personnes
âgées (1).
Cette évolution des manières de
voir fait que chacun devra pouvoir
passer toute son existence dans
son lieu de vie. Ceci implique une
nouvelle conception et une adaptabilité du logement : on est ainsi
revenu à un principe fondateur de
l’art de construire qui est que l’on
bâtit « pour l’homme ». C’est un
sujet de réflexion passionnant qui
nous invite aussi, comme professionnels du Bâtiment, à agir, car la
réglementation s’applique depuis
le 1er janvier 2007, et les échéances
fixées se rapprochent. Dès maintenant mais surtout avant 2011,
les collectivités et les propriétaires ou exploitants doivent établir
un diagnostic des établissements
recevant du public (ERP), en vue
de lancer des campagnes de mise à
niveau. Les bailleurs de logements
n’ont pas la même obligation,
mais devraient suivre la même
démarche. Le marché potentiel
est immense : 650 000 ERP ont
été recensés en France et deux
tiers des logements à construire
seraient concernés. Or ce marché
ne pourra être abordé sans répondre à des questions complexes et
fortement imbriquées. Quand la
réglementation dit qu’une terrasse
doit être accessible, le problème
posé, celui du seuil, engage le
savoir-faire technique du professionnel mais également le contenu
des NF DTU, donc les problématiques d’assurance, et la conception
de l’étanchéité de la partie basse
Délégué Accessibilité
de la FFB.
Colombe d’or de l’entreprise citoyenne pour sa
politique d’intégration des
travailleurs handicapés
2000
Élu au conseil de l’artisanat
1990
Gérant de l’entreprise
CMD2 dans l’Aude
1989
Meilleur ouvrier de France
(Métallerie)
des menuiseries. Toute la profession est concernée et le « marché de l’accessibilité » s’ouvrira
à condition que l’on adapte les
règles de l’art (comme il faudra
bientôt s’y plier pour réduire les
consommations d’énergie du
bâtiment), et que l’on conçoive et
commercialise de nouveaux équipements. Pour les entreprises et les
artisans, ce sont les façons de faire
qui sont en jeu, spécialement celles
de certains corps d’état (maçons,
plombiers, carreleurs, menuisiers,
métalliers…) qui vont devoir
apprendre de nouvelles pratiques
et se former au fur et à mesure de
la publication des décrets.
À côté de la formation, déjà possible dans le cadre d’un partenariat
FFB/Pact Arim, l’autre grand enjeu
est la manière de répondre aux
demandes des clients, car les futurs
marchés de travaux vont nécessiter
l’intervention de plusieurs corps
de métier pour des montants relativement modestes. Un cadre juridique devra être rapidement défini
pour permettre aux entreprises de
soumissionner ensemble, de sorte
que le maître d’ouvrage n’ait qu’un
seul interlocuteur. Comment faire
valoir ensuite auprès des maîtres
d’ouvrage la qualité de l’offre de ces
groupements ? Peut-être en créant
une nouvelle qualification qui, par
définition, est un moyen éprouvé
de se faire reconnaître – fût-ce sur
un marché nouveau.
(1) Une étude a même estimé que plus de
22 millions de Français connaissent des
difficultés physiques, mentales ou sensorielles dans la vie quotidienne (enquête HID,
octobre 2000).
Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9, rue La Pérouse, 75784 Paris Cedex 16 Tél. 01 40 69 52 58 - www.ffbatiment.fr - Association déclarée - Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E - ISSN 1772-3078 - Dépôt légal :
mars 2008 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Christian Baffy DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Georges Rigaud COMITÉ DE RÉDACTION : Membres de la Fédération française du Bâtiment, de ses Fédérations départementales et régionales, de ses Unions et Syndicats de métiers JOURNALISTES : Jean-Marc Brujaille, Didier le
Gorrec, Stéphane Miget, François Salanne CONCEPTION ET RÉALISATION : Idé Édition, André Haillotte, Pierre Salanne, Nelly Hurlé, Caroline Palma, Nathalie Pilant
PHOTOGRAVURE/IMPRESSION : Sphinx/Sib TIRAGE : 75 000 exemplaires PHOTO DE COUVERTURE : © Photowatt et 2ES. Site Schneider à Echirolles (38) PRIX DU NUMÉRO :
25 € TTC - Abonnement annuel : 80 € TTC (4 numéros) - SERVICE ABONNEMENT : SEBTP - Tél.: 01 40 69 53 05 - RÉGIE COMMERCIALE : IT-FFB - Tél. : 01 40 69 57 68.
98K@D<K@<IJ
64
C8I<ML<;<J98K@JJ<LIJ
BÂTIMÉTIERS
MARS 2008
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