www.ffbatiment.fr METIERS BATI LA REVUE DES BATISSEURS NUMÉRO 10 MARS 2008 GRAND TÉMOIN Alain Sionneau, président de la SMABTP GROS-ŒUVRE Travaux d’enduits de mortiers ENVELOPPE La lucarne : une affaire de spécialiste FINITIONS AMÉNAGEMENT Système douche : une enveloppe PVC parfaitement étanche DOSSIER SÉCURITÉ INCENDIE : tous les métiers du bâtiment sont concernés ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES SOLAIRE PHOTOVOLTAÏQUE Vers des systèmes intégrés SOMMAIRE B ÂT I M É T I E R S • N U M É R O 1 0 • M A R S 2 0 0 8 L’ACTUALITÉ 2 1 200 000 passionnés du Bâtiment font leur pub ! • Olympiades des métiers : 11 distinctions pour le Bâtiment • Savoir maîtriser les risques • Grenelle de l’environnement : en attendant les décrets • Risque sismique : une nouvelle carte de France GRAND TÉMOIN GROS ŒUVRE/ STRUCTURE 10 50 14 ENVELOPPE SÉCURITÉ INCENDIE Tous les métiers du bâtiment sont concernés INNOVATION 56 La lumière sort du puits • Brouette à moteur : le partenaire des chantiers enclavés • Le levage des charpentes • Transporter son matériel de chantier en toute sécurité FORMATION 60 Formation offre globale énergétique : c’est parti ! ENVIRONNEMENT 61 Trophées de l’eau : la FFB Lorraine à l’honneur • Elodie : un outil pour mesurer l’impact environnemental des constructions ZOOM CHANTIER Ventilation dans l’existant : les différentes solutions Solaire photovoltaïque : vers des systèmes intégrés Fiche Accessibilité : les salles d’eau Mieux éclairer les bureaux et les écoles, c’est possible De nouvelles obligations pour les fluides frigorigènes Légionellose : prévenir 32 le risque Canalisations en cuivre : nouveau « mémo chantier » ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES P 62 UNE SURÉLÉVATION EN MOINS DE 15 JOURS LA PAROLE À Didier Duchêne « Accessibilité : changer notre façon de construire » 41 64 Prospective : un outil de réflexion stratégique sur l’avenir du gros œuvre 13 Travaux d’enduits de mortiers : un paysage normatif simplifié 14 Coffrage autogrimpant : 17 un lotus ouvert sur le ciel Construction métallique : les voies de la performance thermique 18 Fiche Accessibilité : 19 les ascenseurs Ossature bois : la qualité environnementale 20 au rendez-vous La bonne prescription pour les revêtements de sols industriels 20 Isolation de toiture par l’extérieur : un pas de plus vers la maison basse consommation 23 La lucarne : une affaire de spécialiste 24 Protection contre l’effraction : quand le vitrage résiste 27 FDES : 10 systèmes d’étanchéité bitumineuse 28 passés au crible 23 Toitures-terrasses végétalisées : nouvelles règles professionnelles 29 FINITION/ AMÉNAGEMENT CONSTRUCTION BOIS La revue des bâtisseurs MÉTIERS Alain Sionneau : « L’assureur est le partenaire de l’entrepreneur » DOSSIER ÉDITORIAL 31 32 34 36 36 39 39 L ’année 2008 confirme l’ambition affichée il y a tout juste un an : « Bâtimétiers » devient trimestriel. Après quatre années, il atteint ainsi son rythme de croisière. Ce changement s’accompagne d’une évolution de l’organisation interne de la revue, que vous découvrirez à la lecture de ce numéro : une rubrique « Actualité » qui trouve le bon tempo avec la parution trimestrielle ; les quatre grandes thématiques « Métiers » (gros-œuvre/ structure, enveloppe, équipements techniques, finitions/aménagement), immédiatement après le « Grand témoin », avec des formats d’articles plus courts ; une dernière partie qui reprend des couleurs avec le « Dossier », les rubriques transversales sur l’innovation, la sécurité, l’environnement, la normalisation... mais aussi deux nouveautés : le « Zoom chantier » et « La parole à » un entrepreneur qui témoigne de son engagement sur un sujet technique et de sa passion de construire. Par ailleurs, l’ouverture à de nouveaux lecteurs se poursuit dans deux directions. Parmi les 57 000 entreprises adhérentes de la Fédération, toutes celles qui le souhaitent peuvent désormais être destinataires de plusieurs numéros ; il leur suffit d’en faire la demande auprès de leur fédération départementale. Au-delà, ce sont de plus en plus de maîtres d’ouvrage, de services techniques de collectivités, de bureaux d’études, d’architectes et de formateurs qui désirent recevoir « Bâtimétiers ». Ils peuvent le faire dès aujourd’hui en s’abonnant. C’est le parti pris de « Bâtimétiers » qui devient progressivement la revue de tous les bâtisseurs. Georges Rigaud Vice–président, Délégué à la communication Plaques de plâtre : nouveau calepin de chantier 41 « Système douche » : une enveloppe PVC parfaitement étanche 42 Plancher rayonnant électrique : 43 les règles changent Sénégal : retour sur un chantier solidaire 45 Planchers surélevés : des responsabilités 46 mieux établies Nouveau CQP : « Compagnon professionnel solier-moquettiste » 46 Briques en terre cuite : comment mettre en peinture 47 Revêtements muraux PVC : de nouveaux atouts 48 MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 1 L ’ A C T U A L I T É « Un jeune, un jour, une entreprise » : au cœur de la réalité Le Grenelle de l’environnement en a donné l’exemple à l’automne dernier, c’est en élargissant le point de vue que l’on passe d’une démarche environnementale à une approche de développement durable. Dans cette même perspective, la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) et la FFB se sont associées pour mener une réflexion sur la notion d’écoquartier, nouveau modèle urbanistique permettant de concilier l’aspiration de la population à vivre dans un environnement sain et peu dense, d’une part, et la gestion raisonnée de l’énergie, de l’eau et des sols, d’autre part. À la lumière des expériences étrangères et de quelques expérimentations pilotes menées en France, le groupe de travail rendra ses premières conclusions avant l’été et proposera un programme d’actions visant à favoriser le développement des écoquartiers. 2 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 Patricia Charrier, grutière, témoigne : « Je suis fière de travailler dans le Bâtiment et de pouvoir raconter mon quotidien et nos chantiers ! » Un bel exemple pour valoriser l’image de la profession ! D epuis le mois de février, pour la troisième fois de son histoire, la FFB s’adresse au grand public à travers la télévision, la radio et Internet. Avec le slogan « Le Bâtiment, 1 200 000 passionnés », cette campagne de communication a pour objectif de promouvoir l’image des métiers et de contribuer au recrutement des jeunes et des femmes. Cette campagne, la FFB l’a voulue forte. Elle s’appuie sur dix portraits de dirigeant(e)s et de salarié(e)s. Ces acteurs d’un jour racontent de vraies histoires, de vraies passions… Les leurs ! Toutes les qualités qui animent les 1 200 000 passionnés de la profession illustrent ces spots de promotion : fierté, convivialité, intelligence de la main, transmission du savoir, réussite, esprit d’équipe… À l’issue du tournage de son portrait, l’un des témoins précisait : « Le Bâtiment est un milieu sain. J’ai travaillé dans un autre secteur d’activité et j’ai donc la chance de pouvoir comparer. On ne se cache pas derrière un discours : si quelque chose ne plaît pas, on va se le dire en face. Ce n’est pas évident mais, dans le Bâtiment, on le fait tous les jours… Je suis fière d’y travailler !» Au travers de cette action de communication, chacun peut découvrir le vrai visage de la profession, ses atouts méconnus, ses progrès et toutes les raisons que nous avons d’être satisfaits de ce que nous sommes… des passionnés ! Rendez-vous en septembre et octobre 2008 pour la deuxième vague de la campagne ! POUR EN SAVOIR PLUS Retrouvez l’ensemble des spots sur www.lebatiment.fr Les 13e rubans du Patrimoine L e 4 décembre dernier, dans les locaux de la FFB, ont été décernés les 13e rubans du Patrimoine. Organisé en partenariat par l’Association des maires de France, Dexia, la FFB et la fondation du Patrimoine, ce concours distingue les opérations de rénovation ou de mise en valeur du patrimoine menées par les communes, qui « dopent l’activité locale ». Le concours est récompensé par des prix départementaux, régionaux et nationaux. En 2007, les communes lauréates des prix nationaux sont Candas (Somme), pour la restauration du moulin Fanchon, et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), pour celle du Pavillon de la ville. Saint-Dizier (HauteMarne) a obtenu un prix spécial pour la réhabilitation de la tour Miko et Lehon (Côtesd’Armor) une mention spéciale pour la restauration de son château. © L. MERCIER/FFB La FFB et la FNTP travaillent sur les écoquartiers © L. MERCIER/FFB Le mardi 1er avril aura lieu la quatrième édition de l’opération « Un jeune, un jour, une entreprise ». Pendant une journée, un invité – collégien, lycéen, étudiant, mais aussi chef d’établissement, professeur ou conseiller d’orientation – découvre le quotidien d’un chef d’entreprise du Bâtiment. « Un jeune, un jour, une entreprise », c’est aussi la philosophie des « Coulisses du Bâtiment », qui place l’entreprise au cœur de la communication sur son image, ses réalisations, ses hommes et ses femmes fiers d’être des bâtisseurs. Depuis 2005, ce sont plus de 10 000 invités et autant de professionnels qui ont contribué au succès de cet événement national. Les élèves comme les professeurs répondent présents : désormais, nous savons ce public réceptif. Alors à nous, chefs d’entreprise du Bâtiment, de les accueillir et leur transmettre notre passion de construire ! 1 200 000 passionnés du Bâtiment font leur pub ! Construit vers 1750, le moulin Fanchon restauré par la commune de Candas (Somme) a repris du service après plus de 80 ans d’interruption. POUR EN SAVOIR PLUS FFB-DAT (Direction des affaires techniques), tél.: 01 40 69 51 73. L ’ A C T U A L I T É AGENDA 2008 OLYMPIADES DES MÉTIERS 11 distinctions pour le Bâtiment ARNAUD SAVRY, MÉDAILLE D’OR MENUISERIE © L. MERCIER/FFB « J’étais très déterminé à remporter la médaille d’or » our leur 39e édition, les Olympiades des métiers ont disputé leur finale à Shizuoka, au Japon, du 15 au 18 novembre 2007. Dans l’ensemble des pays participants, la compétition avait commencé dès le début de l’année avec la sélection des candidats, des jeunes en formation ou salariés âgés de moins de 22 ans, souvent poussés à concourir par leur entreprise, en vue de constituer les équipes nationales. Au terme d’une année vouée à la préparation et aux épreuves de sélection, les jeunes champions français se sont particulièrement distingués dans les métiers du Bâti- P ment puisqu’ils ont rapporté onze médailles, dont deux d’or, une d’argent et trois de bronze. LE PALMARÈS Médailles d’or : Arnaud Savry (menuiserie) ; Bertrand Doussault (taille de pierre). Médaille d’argent : Frédéric Biaunier (carrelage). Médailles de bronze : Allan Patin (peinture et décoration) ; Jérôme Toque (ferblantier-couvreur) ; Jeremy Jury (serrurerie métallerie). Médailles d’honneur : Cédrick Bellion (installation électrique) ; Rémi Daudet (maçonnerie) ; Adrien Chamoulaud « Au départ, j’ai un CAP-BEP menuiserie complété d’un brevet professionnel menuiserie, et je suis salarié depuis septembre 2005 chez Pascal Meyzie, à Thiviers (Dordogne). C’est un collègue qui était un ancien candidat qui m’a fait découvrir les Olympiades. Ce challenge m’a attiré parce qu’il permet de réaliser des œuvres hors du commun. J’étais très déterminé à remporter cette médaille et, dans cet objectif, je me suis autant entraîné sur le plan professionnel que physique, notamment pour arriver à être moins nerveux et à mieux maîtriser mes gestes. Maintenant, je vais boucler mon tour de France avant d’attaquer une formation de formateur chez les compagnons du Devoir et plus tard – pourquoi pas ? – créer ma propre entreprise… » (charpente) ; Benoît Baillergeant (plâtrerie staff) ; Damien Deudon (réfrigération technique). Quand management rime avec social L a réalisation d’un projet, qui fait couramment partie des formations, vise parfois des objectifs qui ne sont pas strictement scolaires. Tel a été le cas en 2007 pour l’une des promotions de l’École supérieure des jeunes dirigeants du Bâtiment (ESJDB), en formation en alternance à l’école de Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Elle a voulu mettre à profit le module « conduite de projet » de son cursus pour valo- riser l’image de l’entrepreneur de BTP et illustrer sa dimension sociale. Ce souhait a pu se concrétiser dans le cadre d’un partenariat noué avec la maison d’accueil spécialisée (MAS) Lucie-Nouet, à Vélizy-Villacoublay (Yvelines), qui intègre un Centre d’aide par le travail (CAT) dédié aux métiers de la peinture, et grâce au soutien, notamment financier, de la fondation FFB. À côté des aspects techniques – organisa- tion, études, préparation, budget, planning, etc. –, qui étaient un passage obligé pour les étudiants, le projet s’est élargi pour associer les apprentis du CAT à la définition et à la réalisation des travaux. POUR EN SAVOIR PLUS • ESJDB, tél. : 01 30 85 25 31, www.esjdb.com • Fondation FFB, tél. : 01 47 23 64 05, www.fondation-ffb.fr DU 13 AU 15 MARS Salon couleurs et métiers, Lyon. 27 ET 28 MARS 43e congrès DLR, palais des Congrès, Strasbourg. « Enjeux environnementaux : tous acteurs de notre avenir ». DU 27 AU 29 MARS Sudibatp, parc des Expositions, Montpellier. Salon méditerranéen de la construction. 1ER AVRIL Un jour, un jeune, une entreprise. Des milliers d’entreprises de la FFB accueillent des collégiens et des lycéens pour leur faire vivre la journée d’un chef d’entreprise du Bâtiment. DU 2 AU 4 AVRIL Nord Bat, Grand Palais, Lille. Salon professionnel du Bâtiment de Lille. DU 3 AU 6 AVRIL Salon européen du bois, Alpexpo, Grenoble. Salon de la maison bois et de l’habitat durable. 5 AVRIL 2e championnat de France des travaux sur cordes, Paris. DU 20 AU 24 MAI Energievie, Mulhouse. 2e salon du Bâtiment économe en énergie. DU 22 AU 24 MAI Congrès de l’UNCP-FFB, Nantes. DU 28 AU 29 MAI Building Innovations Méditerranée, parc des expositions Chanot, Marseille. Performance énergétique, bâtiment intelligent, durabilité, éco-conception. DU 29 AU 31 MAI Congrès de l’UCF-FFB, Pompadour (Corrèze). Efficacité énergétique : l’engagement des installateurs. 6 JUIN Convention nationale de l’UCI-FFB, Paris. Développement durable et construction immobilière. DU 10 AU 12 JUIN Environord, Grand Palais, Lille. Salon des solutions environnement. 12 ET 13 JUIN Congrès de la FFB, Nice. 19 JUIN Rendez-vous Qualité Construction, organisé par l’Agence Qualité Construction, Paris. MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 3 L ’ A C T U A L I T É Savoir maîtriser les risques P our les propriétaires, les maîtres d’ouvrage et l’ensemble des professionnels du Bâtiment, connaître ses responsabilités et pouvoir respecter ses obligations en matière de risques n’est pas toujours facile. Plusieurs publications récentes peuvent les y aider. Sur le site www.logement.gouv.fr (rubrique infos pratiques, fiches infos pratiques, achat), la Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction (DGUHC) propose une synthèse des obligations en matière de diagnostics immobiliers qui, depuis novembre 2007, doivent être réalisés par des professionnels certifiés. Sur le site www.prim.net, les professionnels pourront prendre connaissance de l’ensemble des risques majeurs présents sur une commune ou un département et pourront notamment télécharger (rubri- que documentation, risques naturels, risques mouvements de terrains) la version mise à jour en août 2007 du guide Le retrait-gonflement des argiles : comment prévenir les désordres dans l’habitat individuel ? De son côté, l’Agence Qualité Construction (AQC) met à disposition sur son site (www. qualiteconstruction.com) une documentation pour « bien utiliser ses textes de référence ». Signalons enfin l’édition 2007 des 250 solutions pour éviter les désordres dans le bâtiment, publié en octobre par les éditions du Moniteur, qui rappelle leurs obligations aux entreprises… et leur propose des solutions. GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENT En attendant les décrets A u lendemain du Grenelle de l’environnement, réuni fin octobre dernier, 33 comités opérationnels ont été constitués pour traduire les principales propositions issues des tables rondes en programmes d’actions et les soumettre à la validation des experts. Objectif : présenter au Parlement une loi avant l’été. Parmi ces comités, cinq ont consacré leurs travaux au Bâtiment, le principal secteur – avec les transports –, où la lutte contre le changement climatique s’annonce comme une véritable rupture. L’objectif en construction neuve est en effet que les bâtiments publics et les logements soient des bâtiments basse consommation (50 kWh/m2.an) à partir de 2012. Quant aux bâtiments existants, ils feront l’objet d’un programme de rénovation énergétique plus ambitieux encore puisqu’il concerne plus de 30 millions de logements et 850 millions de mètres carrés de bâtiments tertiaires et vise une première étape de réduction de 12 % de la consommation dès 2012, puis de 38 % en 2020 (aujourd’hui leur consommation moyenne est de 240 kWh/m2.an). Partie prenante des comités centrés sur les thèmes « Bâtiment existant », « Bâtiment neuf », «État exemplaire », « Logement social » et « Mobilisation des professionnels », la FFB a rappelé son adhésion aux objectifs du Grenelle de l’environnement et appelé l’attention sur plusieurs points essentiels dans la réussite du programme. En construction neuve comme en rénovation, des mécanismes de financement devront être proposés, les uns pour compenser le surinvestissement représenté par les performances des bâtiments, les autres pour inciter les maîtres d’ouvrage à effectuer les travaux, dont le coût global a été estimé à 600 milliards d’euros. L’accompagnement des entreprises et leur formation aux économies d’énergie sont un deuxième enjeu très important pour la construction d’offres globales de rénovation, indispensables à l’engagement de travaux à grande échelle. La FFB a enfin demandé une fiabilisation du diagnostic de performance énergétique, la simplification des principes de la réglementation et l’introduction d’un indice de performance qui intègre la consommation d’énergie primaire mais aussi les émissions de gaz à effet de serre. Photovoltaïque : taux de TVA et crédit d’impôt Par le biais d’un rescrit en date du 4 décembre 2007, le gouvernement a précisé sa position sur le taux de TVA applicable aux travaux d’installation de panneaux photovoltaïques d’une puissance installée n’excédant pas 3 kWc (kilowatt-crête). Ce taux, qui différait jusqu’alors selon que l’électricité produite était entièrement revendue (19,6 %), partiellement ou non revendue (5,5 %), sera désormais uniformément de 5,5 % (pour autant que les travaux respectent les critères d’application de la TVA à 5,5 %). Au-delà d’une puissance installée de 3 kWc, le taux applicable est de 19,6 %, quelle que soit l’utilisation de l’électricité. Le même niveau de puissance installée sert de critère pour le calcul du crédit d’impôt, qui est fixé à 50 % du prix de l’équipement pour l’habitation principale dans le cas d’une installation de moins de 3 kWc. Pour les installations d’une puissance supérieure, le crédit d’impôt est octroyé sous conditions. La 5e édition des « Best of du verre » est lancée Réputé fragile, transparent au point d’être invisible, le verre, comme ses métiers, reste mal connu du public. Pour inverser la tendance, la Fédération française des professionnels du verre (FFPV-FFB) a créé en 2000 les « Best of du verre », un concours récompensant les plus belles réalisations en verre plat dans trois catégories : architecture, agencement et aménagement intérieur, créations à caractère artistique. La collecte des dossiers de candidature pour la 5e édition du concours, qui se tient toutes les années paires, a commencé. Ils devront être remis à la FFPV-FFB avant le 30 juin prochain. Le palmarès sera rendu public à l’occasion du salon Équip’Baie, le 21 novembre 2008. Dossier d’inscription et règlement à demander au 01 40 55 13 55 ou sur [email protected] POUR EN SAVOIR PLUS www.legrenelle-environnement.fr MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 5 L ’ A C T U A L I T É RISQUE SISMIQUE Une nouvelle carte de France L a réglementation sismique est sur le point de changer avec l’adoption par la France, au premier semestre 2008, d’un nouveau zonage lié à l’évolution de la réglementation en Europe. Celui-ci étend à 60 % du territoire au lieu de 20 % les zones de risque, ce qui laisse prévoir un durcissement de la réglementation d’ici à la fin de l’année. Après la déclaration de respect de la réglementation parasismique qu’impose le nouveau permis de construire, pour certains ouvrages, les bureaux de contrôle sont notamment amenés à valider la bonne prise en compte des règles de construction par les concepteurs dès la demande du per- côté, la FFB Basse Normandie a engagé une démarche pionnière en élaborant une « charte de la bonne conception et construction », en associant l’ensemble des intervenants de la filière (entrepreneurs, architectes, maîtres d’ouvrage ; bureaux de contrôle et bureaux d’études). Objectif : garantir une meilleure interaction entre les différents Q très faible Q faible partenaires sur l’ensemble des Q modérée Q moyenne phases des projets, quelles que soient les contraintes de la future mis ainsi qu’à l’achèvement des réglementation. travaux. Certaines initiatives visent par ailleurs à faciliter la transition. POUR EN SAVOIR PLUS L’Agence Qualité Construction • Sur les risques naturels : (AQC) s’apprête à publier trois www.prim.net guides destinés aux entreprises • Sur le risque sismique : www.planseisme.fr et aux maîtres d’œuvre. De son ZONES DE SISMICITÉ La FFB et ses partenaires inaugurent un cycle de rencontres A près avoir réuni quinze mille professionnels à Paris-Bercy, le 20 octobre 2006, lors des 24 Heures du Bâtiment, la FFB a inauguré une nouvelle ère de relations avec ses partenaires. Le succès de la Maison des Métiers du Bâtiment s’était alors appuyé sur une collaboration entre les entrepreneurs adhérents et les partenaires de la FFB. Une intention qui vient de se traduire dans les faits : le 26 novembre dernier, la première réunion a eu lieu entre la FFB et ses partenaires fournisseurs (industriels, négoces), prestataires de service (assureurs, banquiers), maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre. Plus de deux cents personnes, appartenant aux instances de direction et de décision d’une centaine de raisons sociales, ont répondu à l’invitation de la FFB. Ce premier contact avait pour thème « Grenelle de l’environnement, de nouvelles règles et de nouvelles opportunités pour nos marchés ». L’occasion pour la FFB de rappeler à ses partenaires les enjeux majeurs : des enjeux de société, puisque les nouveaux impératifs vont changer la relation à l’habitat ; des enjeux économiques, car le volume d’affaires généré dans la rénovation pour les entreprises pourrait être de l’ordre de 600 à 800 milliards d’euros d’ici à 2050 ; et enfin des enjeux techniques, car il s’avère nécessaire de mettre en place un vaste plan de formation, pour rendre les entreprises performantes sur le plan environnemental, et notamment aptes à maîtriser la rénovation énergétique à travers des offres globales. Pour la FFB et ses partenaires, le besoin de travailler en synergie sur ce vaste chantier fait consensus, et s’impose d’autant plus en raison du raccourcissement des échéances : les objectifs fixés initialement pour 2050 devront finalement être atteints dès 2020. Ce premier rendez-vous sera donc suivi par un calendrier 2008 de rencontres dont les modalités, formats et contenus sont actuellement en cours d’élaboration. Amiante : quand la réglementation change Fin 2007, la FFB Lorraine organisait à Nancy, pour une centaine de chefs d’entreprise de la région, une réunion d’information sur le risque amiante. Au premier plan des échanges : l’entrée en vigueur au 1er mars 2008 de la nouvelle réglementation (1), rendant la certification obligatoire pour les entreprises réalisant à l’intérieur des bâtiments des « travaux de confinement et de retrait de matériaux non friables contenant de l’amiante et présentant des risques particuliers ». Cette obligation est restée jusque-là largement ignorée. Ainsi, seulement 200 demandes de dossier de certification étaient parvenues en octobre à Qualibat. Alertés, les professionnels lorrains ont très vite réagi en constituant un groupe de travail pour faire face à leurs nouvelles obligations et mener la réflexion sur leurs conséquences. Pour en savoir plus : GNA-FFB (Groupement national amiante), tél. : 01 40 69 51 73. (1) Deux arrêtés du 22 février 2007. Combattre les pathologies à la racine Depuis la fin 2007, l’Agence Qualité Construction (AQC) organise des journées d’information, à destination des enseignants et des formateurs aux métiers du bâtiment, exerçant dans des lycées techniques, CFA, IUT, ou au profit de l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA). Objectif : les sensibiliser à la nécessité d’inclure la prévention des pathologies dans leur enseignement. Pendant ces journées d’information, des professionnels du Bâtiment, de l’AQC, mais aussi du monde de l’assurance, mettent en évidence les conséquences du non-respect des règles de l’art. Prochains rendez-vous : Dijon le 19 mars, Metz le 20 mars, Felletin le 2 avril, Lyon le 3 avril et Rouen le 4 mai. Pour en savoir plus : AQC, tél. : 01 44 51 03 51, www.qualiteconstruction.com MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 7 L ’ A C T U A L I T É « La RT dans l’existant » en campagne L ’entrée en vigueur de la RT 2005 avait donné lieu à une large campagne d’information, pour sensibiliser les acteurs de la construction aux évolutions de la nouvelle réglementation. Une initiative similaire va être lancée pour la « RT dans l’existant » (1), afin d’apporter aux professionnels les informations nécessaires à la maîtrise des consommations d’énergie. Mais, cette fois, la portée du texte est beaucoup plus importante : parce qu’il touche au plus près la responsabilité de l’entreprise en lien direct avec le maître d’ouvrage ; et parce que le parc construit avant les années 1975 consomme plus de 70 % de l’énergie totale. La rénovation énergétique est donc au cœur de la problématique. Pour faire le point sur les nouvelles obligations des professionnels, neuf réunions(2) seront donc organisées en région par la Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction (DGUHC) et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) entre avril et juin. Des réunions départementales se tiendront également de mars à mai à l’initiative des directions départementales de l’équipement (DDE). (1) Décret du 19 mars 2007 relatif aux caractéristiques thermiques et à la performance énergétique des bâtiments existants. (2) 10 avril Toulouse, 22 avril Amiens, 29 avril Marseille, 6 mai Rennes, 15 mai Nancy, 27 mai Lyon, 3 juin Bordeaux, 10 juin Poitiers, 23 juin Paris. POUR EN SAVOIR PLUS FFB-DAT (Direction des affaires techniques), tél. : 01 40 69 51 04. Le répertoire ouvrages et produits L a multiplication des référentiels et des produits rendait nécessaire la mise à disposition d’un outil permettant, pour chaque ouvrage et chaque matériau, d’identifier de façon fiable la totalité des textes de référence. Présenté par l’Agence Qualité Construction (AQC) dans une version provisoire lors du dernier salon Batimat, le Répertoire permanent ouvrages-produits de construc- tion* (RPOPC) a l’ambition de répondre à l’attente des professionnels en mettant à leur disposition quelque 20 000 fiches-produits correspondant aux 30 principaux domaines de la construction. Très aisée, la consultation du site www.qualiteconstruction.com s’effectue en quelques clics à partir de la nomenclature des ouvrages (ex. : « Clos et couvert ») jusqu’à l’obtention de l’information du texte de référence (ex. : NF DTU 40.22 « Couverture en tuiles canal de terre cuite ») puis la fiche du produit recherché (ex. : « Tuiles canal de terre cuite »). * Piloté par l’Association des industries des produits de construction (AIMCC) avec le soutien de plusieurs partenaires dont la FFB et financé dans le cadre du plan Europe, le RPOPC a été conçu par le Centre scientifique et technique du Bâtiment (CSTB). L’AQC est désormais chargée de son exploitation et de sa mise à jour. La FFB salue le travail de ses mandataires techniques E ffectué dans la plus grande rigueur et pour l’intérêt général, mais le plus souvent dans l’ombre, le travail des mandataires techniques de la FFB au sein des commissions de normalisation a désormais sa place sous la lumière des projecteurs. Dans le cadre du colloque « Les Entreprises de Bâtiment et la normalisation », organisé avec l’AFNOR le 12 décembre dernier à Paris, les premiers Prix de la Normalisation décernés par 8 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 la FFB ont été remis à douze lauréats : Jacques Lair (gros œuvre), Rino Franceschina (carrelage), Jacques Vinet (carrelage), Jean-Michel Faugeras (plâtrerie), Yves Couteau (revêtements de sols), Roland Doitrand (métallerie), Dominique Zoccoli (étanchéité), Michel Maliverney (couverture), Jean Rigaud (staff), Jean-Marc Quintana (maçonnerie), JeanClaude Jung (enduits de façade) et Martine Moreau (génie cli- matique). La FFB, qui finance intégralement le Bureau de normalisation des techniques et équipements de la construction (BNTEC), rend ainsi hommage au travail de fond mené par ses mandataires techniques. Pour la plupart chefs d’entreprise, ils siègent dans les commissions de normalisation, voire en assurent la présidence pendant plusieurs années, temps nécessaire à l’élaboration des normes et NF DTU. Accessibilité des ERP : un marché de 12 milliards Selon une récente étude menée par l’Association pour les adultes et les jeunes handicapés (APAJH), la FFB, Dexia et le cabinet Accèsmétrie, le coût des travaux d’accessibilité des bâtiments existants recevant du public s’élèverait pour les collectivités territoriales à plus de 12 milliards d’euros d’ici à 2015. Une formidable opportunité de marché et un vrai défi pour les entreprises ! (Voir aussi p. 64, rubrique « La parole à »). Fournisseurs d’énergie : des précautions à prendre L’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie complique les démarches et allonge les délais pour l’installateur qui doit s’adresser à plusieurs interlocuteurs. Les électriciens et climaticiens, notamment, doivent donc s’assurer avant le début des travaux, que le maître d’ouvrage a bien souscrit un contrat avec un fournisseur d’énergie, nécessaire pour la mise en gaz ou sous tension de l’installation. La délégation de pouvoir d’un maître d’ouvrage à une entreprise peut éviter l’allongement des délais et lui permet de suivre l’évolution du dossier. Pour les installations électriques, le comité SéQuélec (Sécurité et Qualité dans l’utilisation de l’électricité) qui réunit les organisations professionnelles d’installateurs électriciens et les distributeurs, a élaboré des fiches techniques (1) qui apportent des réponses concrètes aux problèmes que peuvent rencontrer les professionnels. Pour les installations raccordées au gaz naturel, un service dénommé GAZPAK (2) permet aux professionnels du gaz de simplifier les démarches du client en facilitant leurs raccordements. (1) Pour vous les procurer, contactez la FFIE-FFB, tél. : 01 44 05 84 00. (2) www.grdf.fr VOUS CHERCHEZ UN ARTICLE DE BATIMETIERS ? @ www.ffbatiment.fr espace adhérents G R A N D T É M O I N «L’ASSUREUR ENTRETIEN AVEC ALAIN SIONNEAU, PRÉSIDENT DE LA SMABTP EST LE PARTENAIRE DE L’ENTREPRENEUR» Conjuguer solidarité et responsabilité : c’est la mission de la mutuelle du BTP. Si la sinistralité dans le Bâtiment reste contenue, l’accent doit être mis sur la prévention des risques et sur la formation. tème mutualiste, le montant des primes est directement lié à la sinisLa réponse est dans notre nom : tralité – c’est-à-dire au coût global nous sommes la Société mutuelle des sinistres impliquant nos sociéd’assurance du Bâtiment et des taires. Travaux publics, et nous intervenons exclusivement dans ce sec- Comment évolue la sinistralité teur. Nous sommes et nous reste- dans le Bâtiment ? rons une mutuelle d’entrepreneurs Le fait que nous n’ayons pas aug– dont les deux grands partenai- menté nos tarifs depuis deux ans res sont la FFB et la FNTP. Tous les montre que la tendance est à la stamembres de notre conseil d’admi- bilité : la très forte augmentation nistration sont issus de la profes- du volume de travaux, au cours de sion, et je considère que ma mis- la période actuelle, n’a pas entraîné sion de président est d’abord de de dérive de la sinistralité, qui reste vérifier que les intérêts des entre- contenue et ne progresse pas plus preneurs sont bien pris en compte vite que l’activité elle-même. On dans les décisions de la mutuelle en trouve la trace dans nos bilans : – le pilotage opérationnel étant depuis 2006, l’assurance construcassuré par le directeur général et son tion est équilibrée dans nos compéquipe de direction. Nous sommes, tes, alors qu’auparavant, c’étaient de très loin, le premier assureur de nos autres produits d’assurance la construction, avec 40 % de parts (auto, engins de chantier, assurande marché. Nos 70 000 sociétaires, ces de personnes…) qui contrireprésentatifs de la diversité du sec- buaient par leurs résultats positifs teur, sont des artisans et des entre- à l’équilibre de l’ensemble. prises de toutes tailles. En tant que Les entreprises, qui ont retrouvé mutuelle, nous avons bien sûr un de l’oxygène, semblent être davanrôle de solidarité : nous sommes là tage attentives au service aprèspour protéger les plus fragiles, avec vente – et plus on intervient tôt sur une attention particulière quand un sinistre ou un risque de sinisune entreprise est mise en difficulté tre, plus on limite les conséquences par un sinistre. Mais mutualiste ne ultérieures. Plus généralement, les veut pas dire laxiste : la responsabi- efforts engagés depuis des décenlité, à la fois individuelle et collec- nies sur la qualité semblent portive, est notre principe fondateur. ter aujourd’hui leurs fruits. Si on N’oublions pas que dans un sys- compare le Bâtiment à d’autres secQu’est-ce qui différencie la SMABTP d’un autre assureur ? 10 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 teurs, notamment dans l’industrie, je trouve qu’on ne s’en tire pas si mal, alors même que nos métiers sont faits d’abord d’interventions humaines et de multiples microdécisions, ce qui est par définition générateur de risques. La responsabilisation des entreprises vis-à-vis de l’assurance semble donc s’améliorer ? C’est indéniable. Et pour accentuer le phénomène, nous sommes en train d’expérimenter un nouveau type de contrat incitant les entreprises à s’engager dans une démarche de prévention des risques – avec un accompagnement de la SMABTP. C’est une nouvelle étape de responsabilisation, dans le prolongement de ce qui existe déjà avec le coefficient de réduction-majoration – autrement dit bonus-malus : il s’agit non seulement d’intégrer la sinistralité dans le calcul de la prime mais aussi de tenir compte des efforts engagés par l’entreprise pour prévenir et donc éviter un sinistre. La qualification influe-t-elle sur le niveau de primes ? Sans appliquer de grille systématique, nous tenons compte de la qualification dans nos tarifications : une entreprise qualifiée paiera son assurance construc- tion moins cher que celle qui ne l’est pas. La qualification est une référence en termes de compétences. Elle nous aide à connaître et à comprendre l’entreprise, elle est un élément de transparence dans le nécessaire dialogue que nous avons avec elle. Car il est essentiel, pour qu’une entreprise soit effectivement couverte dans toutes ses interventions, que l’assureur ait une connaissance précise et exhaustive de ses activités. C’est notamment le but des visites annuelles que nous effectuons chez nos sociétaires. Plus généralement, je voudrais leur dire que nous sommes leurs partenaires – et pas seulement une ligne négative dans leur compte d’exploitation. Nous sommes là pour les conseiller et leur éviter des drames : une entreprise peut se trouver par exemple en grande difficulté si le coût d’un sinistre excède son plafond de garantie – d’où l’importance du dialogue lors de l’élaboration et du suivi du contrat. Quel regard portez-vous sur l’innovation dans la construction ? L’innovation, sous ses multiples formes, impacte fortement nos métiers et le mouvement va aller en s’accélérant avec le Grenelle de l’environnement et les nouvelles exigences en matière de réduction des consommations énergétiques. Les performances qui seront requises dans les prochaines années vont nécessairement bouleverser nos acquis techniques actuels, qu’il s’agisse des produits et de leur mise en œuvre, des © SMABTP En parallèle à ses activités d’entrepreneur de bâtiment (peinture, vitrerie, ravalement, finitions), Alain Sionneau a exercé de nombreux mandats au service de la profession. Il a été notamment vice-président de l’OPQCB/Qualibat, président de la fédération régionale du Bâtiment de ChampagneArdenne, président de l’Union professionnelle peinture finitions (UPPF-FFB) et président de la FFB de 1996 à 2002. Depuis cette date, il préside la SMABTP. Il est également PDG de Gestion BTP et de BTP Gestion (épargne salariale du BTP). modes constructifs ou de la répartition des tâches entre les métiers. Ainsi, une partie de l’isolation du bâtiment s’effectuera par l’extérieur, ce qui va entraîner des transferts de savoir-faire entre plaquistes et métiers de l’enveloppe. Autre exemple : on ne construira plus de balcon liaisonné avec un bâtiment, car cela crée des ponts thermiques ; il va falloir construire balcon et bâtiment indépendamment, avec une isolation entre les deux. Point commun à tous ces changements : ils exigent – et exigeront de plus en plus – un effort de formation de la part des entreprises. Nous le constatons régulièrement lors de sinistres liés à la mise en œuvre de produits innovants : le pépin survient souvent quand il n’y a pas eu formation des hommes – car, par exemple, on ne gâche pas du béton de chanvre comme du ciment ou de la chaux traditionnels… Mais la mutation n’est pas seulement technique, elle est aussi culturelle : l’enjeu pour l’entreprise va être de passer de la culture de l’exécution à la culture du projet – en intégrant toutes les étapes du processus, de l’appréhension à la résolution du problème posé. Cette évolution est liée non seulement à l’approche globale imposée par les questions énergétiques, mais aussi à l’élargissement de la demande des clients, notamment avec la part croissante des prestations de maintenance. Notre mission d’assureur du BTP est d’accompagner la profession avec des couvertures adaptées à ces évolutions. C’est, d’ailleurs, dans ce but, que la SMABTP a engagé, il y a un an, un grand chantier d’analyse et de réflexion sur les enjeux de l’innovation dans le secteur du BTP : innovation technique, au regard des nouveaux modes constructifs, en particulier ceux concernant l’utilisation des énergies nouvelles, mais aussi innovation structurelle, afin d’intégrer dans nos contrats des garanties adaptées à l’évolution des métiers et des pratiques. MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 11 GROS ŒUVRE/STRUCTURE PROSPECTIVE UN OUTIL DE RÉFLEXION STRATÉGIQUE SUR L’ AVENIR DU GROS ŒUVRE Désormais accessible en ligne aux membres de l’Union, l’étude UMGO 2015 (1) explore les scénarios d’évolution des métiers du gros œuvre à l’horizon de la prochaine décennie. Un outil interactif d’aide à la décision stratégique. D ans une conjoncture en constante mutation, connaître les scénarios probables d’évolution du marché peut aider les entrepreneurs à anticiper et éclairer les décisions qui engagent l’avenir de leur entreprise. Dans le prolongement de Bâtiment 2015 – étude réalisée par la FFB à l’échelle de l’ensemble des métiers du Bâtiment(2) –, UMGO 2015 se concentre sur les métiers du gros œuvre et donne des clés aux entrepreneurs pour appréhender les probables chan- gements dans leur secteur. Comment vont évoluer la main-d’œuvre et le marché du travail ? Quelles seront les techniques constructives de demain ? Les nouvelles normes applicables ? Comment les impératifs environnementaux serontils pris en compte dans l’activité ? Autant de questions auxquelles l’étude apporte des éléments de réponse, dans les six champs de réflexion retenus par les experts de l’Union : Main-d’œuvre, Production, Structure de la filière, Demande du client, Société civile, Environnement. Ces champs sont eux-mêmes subdivisés en une quinzaine de thèmes au total. À titre d’exemple, la Production est abordée sous les angles Produits et matériaux, Techniques constructives, Informatisation, Normes et réglementations. TOUTE L’INTERACTIVITÉ D’INTERNET À la différence de Bâtiment 2015 (3), éditée sous forme papier, UMGO 2015 est disponible en ligne – pour les membres de l’Union – sur le site www.umgo.ffbatiment.fr. Pour chacun des thèmes proposés, l’UMGO donne son diagnostic dans la rubrique « Ce que nous pensons », qui fournit aussi des clés pour comprendre, des informations techniques, des avis d’experts. L’ergonomie est conçue de telle manière que chaque entrepreneur puisse effectuer son parcours personnalisé en fonction de ses centres d’intérêt : après avoir décliné le profil de son entreprise, il a ainsi la possibilité de naviguer librement, en accédant directement à un thème correspondant à sa priorité du moment – manque de main-d’œuvre, évolution des compétences, comportement du client, environnement... Internet permet aussi aux entrepreneurs d’interagir : ils peuvent télécharger un article, adresser au gestionnaire du site des questions, lire les commentaires laissés par les autres visiteurs… L’étude prospective devient ainsi un lieu d’échanges, accessible avec son code adhérent FFB. De son côté, l’UMGO pourra au fil des mois et des années actualiser le contenu de l’analyse, ajouter ou retrancher des thèmes nouveaux ou caducs, en fonction des évolutions effectives de la conjoncture. Personnalisé, interactif, mis à jour, l’espace UMGO 2015 est bien un outil de réflexion stratégique de nouvelle génération au service des entrepreneurs du gros œuvre. (1) Union de la maçonnerie et du gros œuvre (UMGO-FFB). (2) Voir le dossier de Bâtimétiers n°3, juin 2005. (3) Disponible auprès de la Direction des affaires techniques de la FFB, tél. : 01 40 69 52 51. POUR EN SAVOIR PLUS UMGO-FFB, tél. : 01 40 69 51 59. MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 13 © DR TRAVAUX D’ENDUITS DE MORTIERS UN PAYSAGE NORMATIF SIMPLIFIÉ Publié en remplacement du DTU 26.1 de 1990, qui ne traitait que des enduits traditionnels à base de ciment, de chaux et de plâtre, et du Cahier des prescriptions techniques (CPT) du CSTB (1) de 1993, qui encadrait les enduits monocouches, le NF DTU 26.1 fixe les nouvelles règles de l’art pour tous les travaux d’enduits de mortiers. A vec un seul texte au lieu de deux, voilà un nouveau NF DTU qui simplifie le paysage normatif des enduiseurs. Non seulement ce document permet une harmonisation avec les normes européennes et les critères du marquage CE, mais il régit désormais aussi bien les mortiers dits « de recette », fabriqués selon des proportions prédéterminées et dont les propriétés résultent des proportions des constituants déclarés, que les mortiers dits « performanciels », principalement les enduits monocouches, dont la conception et la méthode de fabrication ont été choisies par le fabricant en vue d’obtenir des caractéristiques spécifiques. Désormais, les enduits performanciels doivent répon- Le document régit aussi bien les mortiers dits « de recette » que les mortiers dits « performanciels ». 14 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 dre aux exigences de la norme NF EN 998-1 – « Définitions et spécifications des mortiers pour maçonnerie » – qui classe les mortiers d’enduits selon des abréviations anglo-saxonnes (voir tableau p. 15). LA FIN DU MERUC Autre changement important, les maçonneries à enduire sont désormais classées en trois catégories, auxquelles sont associés les mortiers performanciels adaptés : Rt3 pour les éléments de résistance à l’arrachement élevée (blocs de béton de granulats courants, bri- ques de terre cuite), Rt2 pour les éléments de résistance à l’arrachement moyenne (blocs de béton de granulats légers), et Rt1 pour les éléments de résistance à l’arrachement réduite (blocs de béton cellulaire autoclavé). La classe de résistance (Rt) de la surface de l’élément de maçonnerie normalisé est déclarée par le fabricant. La certification antérieure CSTBat des enduits monocouches d’imperméabilisation, qui était fondée sur deux supports (catégorie A et catégorie B), et la classification MERUC qui y était associée sont remplacées par cette nouvelle classification. L’enduit performanciel d’imperméabilisation doit avant tout être prévu en adéquation avec le support. Par exemple, pour un enduisage sur un support peu résistant (Rt1), l’entrepreneur aura obligation de choisir un enduit dont la GROS ŒUVRE/STRUCTURE LES ENDUITS DE MORTIERS permettent une grande variété de rendus : écrasé (1), gratté (2), taloché (3). 1 3 résistance mécanique sera inférieure à celle du support. S’il souhaite utiliser un enduit monocouche, il choisira obligatoirement un enduit classé OC1, et s’il préfère travailler avec un enduit multicouche, son choix se portera soit sur un CS I (2), soit sur un CS II (2). Le choix d’un enduit doit également tenir compte d’autres critères tels que la résistance à la compression, l’absorption d’eau par capillarité, la conductivité thermique, la situation de la paroi (exposition à la pluie et aux chocs), les moyens de mise en œuvre (outillage, machine à projeter), le type de finition d’aspect à réaliser (projeté, gratté, grésé, talo- © PRB 2 ché...), ou encore la durée pratique d’utilisation du mortier frais en fonction de la température et des conditions climatiques. Le nouveau DTU traite de ces différents points, en proposant une classification des caractéristiques des mortiers d’enduits. Par exemple, pour les surfaces exposées à la pluie, au ruissellement ou au jaillissement, l’enduit devra présenter une faible absorption d’eau par capillarité (W2) ; à l’inverse, un mortier non exposé à la pluie pourra être classé W0. Le NF DTU dresse également un tableau de la rétention d’eau (Re) d’un mortier frais, autrement dit de sa capacité à conserver son eau de gâchage, pour permettre l’hydratation des liants hydrauliques et obtenir une bonne adhérence et une bonne cohésion finale. Cette dernière propriété est fortement recommandée sur les supports de maçonnerie poreux, absorbants, par temps chaud ou par vent sec. Parmi les règles de mise en œuvre définies dans le Cahier des clauses techniques (Partie 1-1), certaines épaisseurs d’enduit fini doivent être respectées pour assurer une imperméabilité satisfaisante des murs extérieurs: de 12 à 15 mm sur support de maçonnerie soignée, et de 15 à 18 mm sur support de maçonnerie courante. Quant au béton banché, l’épaisseur minimale « LE NOUVEAU DTU FACILITE LE TRAVAIL DES ENDUISEURS » Jean-Claude Jung, Isolhome, Blies-Guersviller (Moselle) Le nouveau DTU apporte-t-il une reconnaissance supplémentaire aux produits prêts à l’emploi ? Ces produits sont en fort développement depuis plus de trente ans et atteignent aujourd’hui 80 % de part de marché dans le neuf, c’est donc légitimement qu’ils rejoignent le DTU. Ils sont aussi synonymes de gain de temps, ce qui est appréciable compte tenu des difficultés de recrutement rencontrées dans la plupart des métiers techniques. Ce type de produit facilite aussi le travail des enduiseurs par la prescription croisée : les fabricants de matériaux à enduire indiquent la catégorie de leur produit, tandis que les fabricants d’enduits précisent leur compatibilité avec les différents types de supports. Peut-on en conclure que la sinistralité va baisser ? Comme toutes les techniques novatrices, les enduits monocouches d’imperméabilisation ont connu à leurs débuts quelques désordres essentiellement de nature esthétique. L’objectif de ce DTU est de contribuer au maximum à les réduire, grâce à des préconisations de mise en œuvre. J’invite donc les enduiseurs à s’intéresser de près à ce nouveau texte. en tout point saillant n’est que de crue, tributaires des constructions 5 mm. Dans le cas où un enduit de régionales et de la nature des terres dressement s’avérerait nécessaire, utilisées localement. l’épaisseur totale serait donc portée (1) Centre scientifique et technique du Bâà 10 mm. Les tolérances de planéité timent. (2) CS désigne la résistance à la compressont inchangées par rapport au NF sion de l’enduit selon une échelle allant de I DTU de 1990. Enfin, si le NF DTU à IV (IV étant le plus résistant). traite des enduits sur maçonneries anciennes, il n’encadre pas les bâtiments classés au titre des monuments historiques qui peuvent faire POUR EN SAVOIR PLUS l’objet de prescriptions particuliè- UNEEF-FFB (Union nationale des res – au même titre que l’exécution entrepreneurs d’enduits de façade), tél. : 01 40 69 51 69. d’enduits sur les supports en terre CLASSIFICATION DES MORTIERS D’ENDUITS GP (Général LW (Light Weight) Purpose) désigne un mortier désigne un mortier d’enduit allégé. d’enduit d’usage courant, sans propriétés spécifiques, pouvant être conçu comme un mortier de recette ou performanciel. CR (Colour Render) désigne un enduit de parement. R (Restoration) désigne un mortier d’enduit d’assainissement, destiné à une application sur maçonnerie humide contenant des sels solubles dans l’eau. MARS 2008 OC (One Coat) désigne les mortiers d’enduit monocouche qui se déclinent en trois catégories (OC1, OC2 et OC3). BÂTIMÉTIERS 15 GROS ŒUVRE/STRUCTURE © A. DA SILVA-GRAPHIX IMAGES/VINCI Après le bétonnage du second niveau, le coffrage est rétracté et de nouveaux sabots d’ancrage y sont fixés. On peut alors mettre en place un rail de grimpage vertical à l’aide d’une grue, arrimé aux sabots d’ancrage des deux premiers niveaux. Pour la première fois, le coffrage grimpant peut être hissé le long du rail, pour passer de la deuxième à la troisième phase de bétonnage. On procède alors à l’accrochage de la passerelle suspendue, sur laquelle s’effectue l’ensemble des travaux, à l’issue de la phase de bétonnage. COFFRAGE AUTOGRIMPANT Un lotus ouvert sur le ciel Assimilé par sa forme à la fleur asiatique symbole de sérénité, le coffrage autogrimpant est un fleuron de technologie mis en œuvre sur le chantier de la tour Granite, à La Défense. À chantier exceptionnel, méthodes exceptionnelles. Actuellement en cours de construction par le groupe Vinci à La Défense (Hauts-deSeine), la tour Granite comportera 45 niveaux et culminera à 183 mètres de hauteur. Dans un environnement urbain enclavé, qui limite la possibilité d’implanter des grues et de stocker des coffrages au sol, les équipes travaux de Vinci Construction ont choisi d’utiliser la technique du coffrage autogrimpant. Employé depuis environ dix ans sur les ouvrages de grande élévation verticale, comme les tours ou les piles de pont, ce procédé implique une phase de démarrage au sol, sur les trois premiers niveaux, qui mobilise une trentaine de per- sonnes et correspond à 4 000 heures de travail. Lors du bétonnage du premier niveau, des ancrages de réservation sont bétonnés dans la masse, sur lesquels sont vissés des sabots d’ancrage. Prémontée au sol, l’unité grimpante est accrochée sur les sabots à l’aide d’une grue. Le coffrage peut alors être monté sur l’unité grimpante et aligné. UNE ALTERNATIVE À LA GRUE Le cycle est lancé : jusqu’au sommet de la tour, le coffrage progresse par un « effet de cliquet » en étant tantôt fixé sur les sabots d’ancrage pendant les phases de bétonnage, et tantôt fixé sur les rails pendant les phases où il est hissé jusqu’au niveau supérieur. Un système hydraulique actionné par télécommande assure mécaniquement l’élévation du coffrage, qui pèse 340 tonnes, au rythme de 20 centimètres par minute, soit une demi-heure pour monter d’un niveau. Les sabots inférieurs devenus inutiles et les rails verticaux sont tirés à l’intérieur du coffrage après chaque utilisation. L’alimentation en béton des coffrages s’effectue par pompage, LE CHANTIER EN QUELQUES CHIFFRES Hauteur de la tour : 183 m Niveaux : 45, dont 36 niveaux en élévation 55 000 m3 de béton 5 200 tonnes d’acier 90 000 m3 de terrassement SHOT : 105 950 m2 SHON : 69 200 m2 Montant du gros œuvre : 71 millions d’euros Heures : 470 000 Délais gros œuvre, hors intempéries : 28,5 mois MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 17 C Les voies de la performance thermique les planchers (il leur faut enviONSTRUCTION MÉTALLIQUE ron 10 minutes pour atteindre 120 mètres). Le coffrage autogrimpant permet aussi de travailler par tous les temps et en toute sécurité, puisque les opérations s’effectuent à l’intérieur de la passerelle suspendue. « Même s’il représente à lui seul un investissement de 2 millions d’euros et une longue phase de démarrage au sol, le coffrage autogrimpant est aujourd’hui un onstruction métallique et per- l’étude recommande que la couprocédé sans concurrence pour la formance thermique peuvent che d’isolant extérieur soit la plus construction des tours, car il est de faire bon ménage. C’est ce que épaisse pour réduire les ponts therloin le plus efficace et le plus éco- démontre le guide RT 2005 Bâti- miques intégrés. nomique », conclut Roger Bail. ments en construction métallique, Pour les toitures, le guide reprend élaboré à l’initiative du SCMF- les procédés présents dans les FFB (1), de l’Union des métal- NF DTU 40.35 et 43.3, et les panliers, avec le soutien du PRDM de neaux sandwichs sous avis technila FFB (2). Ce guide réalisé par le que. Pour les ponts thermiques de CTICM(3) fait suite à celui, publié liaison – qui se forment à la liaison en juin 2006, qui traitait de la RT entre différentes parois façade/ 2000. Pour donner aux profes- façade, façade/plancher ou façade/ sionnels de la construction métal- couverture –, un grand nombre de lique les moyens de respecter la RT solutions sont proposées en fonc2005 dans les constructions neu- tion des partis choisis. De façon FONCTIONNEMENT DU COFFRAGE AUTOGRIMPANT ves, la nouvelle étude décrit l’en- générale, la performance thermisemble des procédés constructifs que est atteinte par l’ajout d’un QSabots inserts fixés au moyen de textes et de schémas, complément d’isolant qui engendans le béton et propose pour chacun d’eux un dre la rupture du pont thermiQRails de grimpage tableau récapitulatif de leurs per- que. Mais ce n’est pas suffisant : il QEnsemble de la console qui supporte le coffrage formances thermiques – exprimées faut aussi définir le bon procédé par le coefficient U (W/m2.K) – constructif pour limiter les déperavec un jeu de couleurs facilitant ditions générées par les ossatures. la lecture des tableaux. Les profes- Pour obtenir ce résultat, on ne sausionnels doivent avoir pour ambi- rait trop rappeler l’importance de tion d’atteindre les valeurs référen- l’étude thermique préalable dont ces, et de s’éloigner au maximum la synthèse sera fournie au maître des valeurs garde-fous. d’ouvrage au plus tard à l’achèveLe guide intègre les exigences de ment des travaux. la RT 2005 – entrée en vigueur (1) Syndicat de la construction métallique France. en septembre 2006 – qui sont en de (2) Programme recherche développement hausse de 10 % pour les façades métier. Centre technique industriel de la et de 20 % pour les ponts thermi- (3) construction métallique. ques de liaison. Un renforcement qui pousse les professionnels à privilégier les procédés les plus performants. Pour les façades, plusieurs modes constructifs sont proposés : bardages double peau, panneaux sandwichs, ossature filante devant plancher. Pour les systèmes avec deux couches d’isolant, à plus de 200 mètres du point de livraison, avec un mât central dont la flèche est de 32 mètres et fournissant jusqu’à 200 mètres cubes de béton par jour. « Ce procédé constructif nous permet d’élever la tour d’un niveau par semaine, soit 3,74 mètres, ce qui serait impossible avec des coffrages classiques déplacés par des grues, commente Roger Bail, le directeur de projet. Son premier avantage est donc de laisser respecter les délais de chantier.» Mais il est avant tout une alternative à la grue : 80 % du béton est mis en œuvre par pompage, aussi bien pour le noyau que pour les façades verticales, ce qui réduit considérablement les volumes de béton qu’il faut hisser au sommet de l’édifice. Les deux grues du chantier sont indispensables en revanche pour hisser les dalles alvéolaires précontraintes qui composent 18 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 Les professionnels de la construction métallique vont disposer, pour mi-2008, d’un guide actualisé pour les aider à respecter les exigences de la RT 2005. C GROS ŒUVRE/STRUCTURE A C C E S S I B I L I T É Les réservations pour ascenseurs À compter du 1er janvier 2008, les demandes de permis de construire pour les immeubles neufs d’habitation ou leurs extensions de moins de trois étages et comportant plus de 15 logements sont soumises à l’obligation de prévoir une réservation permettant l’installation ultérieure d’un ascenseur. L’installation ultérieure d’un ascenseur dans une partie de bâtiment (cage d’escalier) comprenant plus de quinze logements situés en étages au-dessus ou au-dessous du rez-de-chaussée peut être réalisée à l’intérieur ou à l’extérieur du bâtiment (voir tableau). Les ascenseurs qui y seront ultérieurement installés devront être conformes à la norme NF EN 81-70 (marquage CE) ou à tout système équivalent permettant de satisfaire à ces mêmes exigences. 5 grands principes à respecter MISE EN ŒUVRE DU GROS ŒUVRE EN VUE DE L’INSTALLATION D’UN ASCENSEUR R+3 R+2 Logements F I C H E 1 2 PRÉVOIR LA TECHNOLOGIE D’ASCENSEUR QUI SERA UTILISÉE (ÉLECTRIQUE OU HYDRAULIQUE, AVEC OU SANS LOCAL DE MACHINERIE) ET LE TYPE DE CABINE : ceci détermine fortement les réserves à prévoir dans le gros œuvre ainsi que les renforcements de structure appropriés, voire certaines dispositions d’isolation acoustique. 3 S’ASSURER, EN CAS D’INSTALLATION PAR L’EXTÉRIEUR, QUE LES RÈGLES D’URBANISME permettent l’implantation d’un tel équipement et de la possibilité d’obtenir effectivement un permis de construire. 4 VÉRIFIER QUE DANS TOUS LES CAS, LES DOSSIERS DE PLANS SUCCESSIFS et en particulier le dossier des ouvrages exécutés (DOE) mentionnent explicitement le principe d’implantation de l’éventuel ascenseur. Prise en compte dans les calculs de structures et figuration sur les plans des réservations dans les planchers pour d’éventuelles trappes d’accès. 5 ANTICIPER LE CONTRÔLE AU MOMENT DE L’ÉTABLISSEMENT DE « L’ATTESTATION EN FIN DE TRAVAUX » : il sera effectué in situ et à partir du dossier de permis de construire obtenu, du dossier des ouvrages exécutés ou, à défaut, du CCTP du dossier de consultation des entreprises, comprenant les plans et notices descriptifs du projet (article 3 - arrêté du 22 mars 2007). Pour en savoir plus : UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59. EGF-BTP (Entreprises générales de France), tél. : 01 40 69 52 78. UCI-FFB (Union des constructeurs immobiliers), tél. : 01 40 69 51 86. 3 R+1 2 RÉALISATION DES CONDAMNATIONS provisoires des baies palières en maçonnerie de petits éléments (parpaings). 2 R Parking PRÉVOIR L’INSTALLATION DÈS LA CONCEPTION du bâtiment ou de la partie de bâtiment, notamment sur les plans structurel, acoustique et thermique. Il s’agit de desservir tous les étages comportant des logements ou des locaux collectifs, et en particulier les caves, celliers et parcs de stationnement. Mise en œuvre de l’ensemble des ouvrages du gros-oeuvre ainsi que les éventuels isolants acoustiques ou thermiques imposés par les réglementations en vigueur : fosse, gaine, édicule, ventilations, réserves pour canalisations électriques ou hydrauliques, éventuel local de machinerie. 1 R-1 3 LES TYPES DE CABINE et dimensions à prévoir, selon l’article 5-3 de la norme EN 81-70 : type 1 (450 kg), type 2 (630 kg) ou type 3 (1275 kg). Une cabine de dimensions 1 m x 1,25 m est envisageable (type 1 de la norme), mais 1 TOUTE DÉNIVELLATION des circulations horizontales supérieure ou égale à 1,20 m détermine un niveau décalé considéré comme un étage. Lorsque le bâtiment comporte un ascenseur, tout niveau décalé de ce type doit être desservi. Le comptage des étages s’effectue à partir du plus bas niveau d’accès pour les piétons depuis l’extérieur. Ce niveau de référence n’est pas comptabilisé dans le nombre d’étages. 4 LOCAL DE MACHINERIE éléctrique ou hydraulique (voir cahier des charges de l’ascensoriste). 4 on lui préférera toutefois des cabines de taille supérieure (type 1 de dimensions intérieures supérieures ou égales à 1 m x 1,30 m – dimensions de l’espace d’usage –, de type 2 ou 3). En cas d’installation de cabine de type 1, la largeur de passage utile de la porte doit être d’au moins 0,80 m. La largeur des portes des ascenseurs est définie dans la norme NF EN 8170. Le passage utile est de 800 mm pour le type 1, 900 mm pour le type 2 et 1100 mm pour le type 3. TEXTES DE RÉFÉRENCE • Décret n°2006-555 du 17 mai 2006 (article 9). • Arrêté du 1er août 2006 : bâtiments d’habitation collectifs et maisons individuelles lors de leur construction (JO du 18 mai 2006) > article 6, modifié par l’arrêté du 30 novembre 2007 et complété par la circulaire d’application 2007-053 (B.O. du 25 décembre 2007). • Arrêté du 22 mars 2007, annexe 2 : attestation de vérification de l’accessibilité aux personnes handicapées – construction d’un bâtiment d’habitation collectif soumise à permis de construire. • Norme NF EN 81-70 (NF P82-100, septembre 2003 et son amendement A1 d’août 2005) : règles de sécurité pour la construction et l’installation des élévateurs – Applications particulières pour ascenseurs et ascenseurs de charge – partie 70 : accessibilité aux ascenseurs pour toutes les personnes y compris les personnes avec handicap, MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 19 GROS ŒUVRE/STRUCTURE OSSATURE BOIS La qualité environnementale au rendez-vous Pose traditionnelle du bois massif non traité admise dans les ERP © AUTRE TERRITOIRE CHRISTOPHE DEBEC S ’il est aujourd’hui solidement fixé à ses fondations, dans la petite ville d’Allonnes près du Mans, le bâtiment à ossature bois du Centre régional de propriété forestière (CRPF) de la Sarthe a déjà vu du pays. À cela, une raison : le maître d’œuvre du projet a voulu en faire une réalisation exemplaire, exposée aux yeux de tous. À sa demande, l’entreprise Charpente Cénomane, implantée à Requeil dans le même département, a conçu l’édifice dans son usine, avec l’architecte Christophe Debec et le bureau d’études Yves-Marie Ligot. Dans un second temps, il a été transporté à Angers et monté pour être exposé sur le salon Maison Bois, en octobre dernier, avant de rejoindre Allonnes. « L’itinéraire et les contraintes imposées au projet, ainsi que les délais très réduits d’études et de fabrication, nous ont amenés à imaginer une conception modulaire, raconte Jean-Claude Baudin, directeur de Charpente Cénomane. Le bâtiment se compose au final de six modules, à la fois faciles à transporter et à assembler entre eux. » Le choix de retenir la construction en bois a également été motivé par une récente étude qui met en évidence ses performances énergétiques élevées (1). Une fois réunis, les 6 modules donnent une construction de 14 m de façade et 9 m de profondeur, soit un total de 130 m2 de bureaux, qui traduit une grande maîtrise des impacts environnementaux. Sont utilisés, pour les ossatures et les bardages, des bois exclusivement locaux et issus de forêts écocertifiées par le label PEFC (2). En ce qui concerne l’enveloppe, la mise en œuvre de deux types d’isolant – de la ouate de cellulose dans l’épaisseur de l’ossature bois, ainsi qu’une double peau intérieure et extérieure en laine de bois – débouche sur un bâtiment basse énergie, dont la consommation est proche des 50 kWh par mètre carré et par an. Une large façade vitrée a été ménagée au sud pour capter le maximum de lumière, tandis que la toiture végétalisée sera un facteur de régulation thermique en été. Enfin, des capteurs solaires produisent l’eau chaude sanitaire. (1) « Bilan environnemental des phases chantiers de construction de maisons individuelles à structure bois ». Edité par Irabois, la FFB-CMP et Afcobois. (2) Pan-European Forest Certification. POUR EN SAVOIR PLUS La FFB Charpente Menuiserie Parquet est intervenue auprès des pouvoirs publics pour lever une contradiction dont le bois massif est aujourd’hui victime : d’une part, l’accord cadre Bois Construction Environnement impose 12,5 % de bois minimum dans les constructions à partir de 2010 et, d’autre part, la réglementation actuelle n’autorise que sous certaines conditions peu courantes et complexes, la mise en œuvre de bois massif non traité au moyen d’un procédé ignifuge. Or, les études montrent que, parmi les bois européens présents sur le marché, seules quelques rares essences présentent un risque d’inflammabilité élevé. Une démarche qui a été entendue, puisqu’un nouvel article de la réglementation des ERP autorisera bientôt une utilisation plus large du bois massif, en particulier dans la mise en œuvre des revêtements muraux et des plafonds. AFCOBOIS – Association française des constructeurs bois, tél. 01 40 69 57 23. La bonne prescription pour les revêtements de sols industriels S i la résistance aux charges est bien prise en compte dans le NF DTU 13.3 Dallages de 2005, il n’existait jusqu’à présent aucun texte pour encadrer l’autre facteur de qualité d’un sol industriel : sa bonne tenue aux contraintes d’exploitation. Cette lacune est désormais comblée avec la présentation, sur Batimat 2007, du Guide Technique e – cahiers du CSTB n° 3577 de février 2007. 20 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 Ce guide technique permet aux maîtres d’ouvrage et aux maîtres d’œuvre de caractériser, selon quatre sollicitations mécaniques (classement I/M) et neuf sollicitations chimiques (classement I/C), les locaux industriels afin de leur attribuer un classement I/MC. Par ailleurs, les fabricants de revêtements de sol et de couches d’usure incorporées ont réalisé une série d’essais auprès du CSTB afin de classifier leurs produits en fonction contractuel si le classement est préde ces mêmes sollicitations méca- cisé dans les documents particuniques et chimiques pour obtenir liers du marché (DPM). un classement P/MC. Pour faciliter la prescription, une base de données interactive recense les revêtements et les cou- POUR EN SAVOIR PLUS ches d’usures incorporées corres- UNESI-FFB (Union nationale des pondant au classement des locaux entrepreneurs de sols industriels), tél. : 01 40 69 51 54. Le guide industriels (I/MC) préalablement technique n° 3577 de février 2007 définis. Cet outil d’aide à la pres- et la base de données interactive sont disponible sur www.cstb.fr cription, non normatif, devient ENVELOPPE ISOLATION DE TOITURE PAR L’EXTÉRIEUR UN PAS DE PLUS VERS LA MAISON BASSE CONSOMMATION © URSA Avec leurs multiples avantages, les systèmes d’isolation de toiture par l’extérieur semblent promis à un bel avenir. Retour d’expérience avec Jean-Luc Wiedemann, couvreur-zingueur à Gries, dans le Bas-Rhin. I nitialement utilisée dans l’Hexagone pour gagner de l’espace dans les combles ou mettre en valeur une belle charpente, l’isolation de toiture par l’extérieur, procédé parfois dénommé « Sarking », suscite un regain d’intérêt suite aux orientations du Grenelle de l’environnement en tant que solution d’amélioration énergétique, aussi bien pour le neuf que pour l’existant. Car la priorité absolue est désormais donnée à la maîtrise des consommations d’énergie dans le Bâtiment. Venu des pays du Nord et d’Allemagne, comme le « mur manteau », ce procédé, qui supprime les ponts thermiques au droit des jonctions mur-plancher, permet en effet de réaliser entre charpente et couverture une isolation continue qui offre des performances optimales. « En dépit de son prix, qui en a limité l’utilisation jusque-là, c’est une solution d’avenir, estime Jean-Luc Wiedemann, et nous la proposons souvent en variante dans les appels d’offres de marchés publics, comme dernièrement à Strasbourg pour un projet de 400 m2 en travaux neufs. En maison individuelle, où nous intervenons moins, j’ai eu l’occasion de la soumettre à un particulier qui souhaitait aménager une mezzanine, car elle lui permettait de gagner de l’espace sous toiture.» UNE MAÎTRISE DU MÉTIER INDISPENSABLE Adaptés à la plupart des matériaux (tuiles, ardoises, tôles ondulées, zinc, bac acier, etc.), différents systèmes sont présentés sous Avis technique par les fabricants. Les moins « intégrés » contraignent le couvreur à réaliser successivement un platelage sur les chevrons (à l’aide de lambris, de voliges, de panneaux de plâtre, etc.), à disposer sur ce platelage les éléments isolants (éventuellement recouverts d’un écran de sous-toiture), à fixer l’isolant en clouant des contre-bois sur les chevrons puis à placer les liteaux ou les voliges supports de la couverture. Les caissons chevronnés associent, quant à eux, finition (côté charpente), isolant et chevrons (voire liteaux) et sont livrés prêts à poser directement sur les fermes. Certains fabricants proposent même des systèmes de couvertures « structurales » intégrant la finition extérieure, notamment pour les couvertures en zinc. «Dans ces deux derniers cas, le couvreurzingueur travaille dans une logique de kit en réalisant un calepinage qu’il transmet au fournisseur, lequel effectue les découpes ou le façonnage ; les adaptations fines sont exécutées sur chantier.» Grâce à des accessoires spéciaux, tous les points particuliers peuvent être traités et « la mise en œuvre n’est pas très compliquée, souli- gne Jean-Luc Wiedemann. Il est toutefois nécessaire de procéder avec soin : la maîtrise du métier est indispensable, car nous devons respecter les prescriptions du NF DTU, notamment l’espacement de la lame d’air, entre 20 et 60 mm selon la hauteur du chevron, la pente et le matériau de couverture, et l’on a toujours besoin d’intervenir ici ou là pour remplacer un chevron, créer une lucarne, etc.». Le recours à des panneaux dont les dimensions peuvent atteindre 5 m x 0,60 m et dont le poids varie de 12 à 20 kg/m2 oblige à prendre certaines précautions dans les manipulations et à utiliser des moyens de levage. En travaux neufs, ce peut être la grue du maçon ; pour sa part, Jean-Luc Wiedemann utilise un camiongrue qu’il partage avec un confrère, ou un Manitou qui peut accéder à peu près partout. « Cette technique change le métier mais l’enrichit, résume-t-il. Elle permettra de répondre à une évolution inévitable, car on n’ira pas vers les bâtiments à basse consommation voire à énergie positive sans la développer et l’étendre au bardage des façades, qui offre aussi une amélioration très importante de la performance thermique. Pour nous, ce ne sera pas vraiment une révolution, car il y a trente ans que nous en faisons ! » POUR EN SAVOIR PLUS UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), tél. : 01 40 69 53 07. MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 23 LA LUCARNE UNE AFFAIRE DE SPÉCIALISTE D ans les grandes villes, on les oublierait presque. Il suffit pourtant d’un point de vue culminant pour constater à quel point les lucarnes font partie intégrante du paysage urbain. Apparues au xiiie siècle, où l’on commence à se loger dans les combles, elles ont pour première fonction de laisser pénétrer la lumière comme l’indique leur nom, issu du latin lucerna (« lampe »). Elles ont aussi leur utilité hors des villes : largement ouvertes, elles permettent d’engranger le fourrage dans les fenils ; équipées de poulies, elles servent à hisser les sacs de céréales ou de farine dans les greniers ; réduites à leur plus simple expression (outeaux), elles contribuent à la ventilation des combles. Dans les villes, elles ornent les riches demeures et rivalisent de raffinement, avec leurs poteaux sculptés, leurs meneaux, leurs planches de rives trilobées, leurs épis et leurs poinçons ouvragés qui en font souvent de vrais chefs-d’œuvre au sens compagnonnique. LES PRINCIPALES FAMILLES DE LUCARNES « Au gré des régions, des époques et des types de construction, les lucarnes s’habillent de tuiles, d’ardoises, de zinc, de cuivre, de plomb, de lauzes, d’essentes ou de tavaillons, et adoptent les formes les plus variées », explique Alain Le Ny, ancien responsable de l’entre- Les immeubles neufs construits en centre-ville s’ornent de lucarnes qui mettent en valeur la malléabilité du béton. LUCARNE NORMANDE 24 BÂTIMÉTIERS LUCARNE PIGNON MARS 2008 LUCARNE PENDANTE LUCARNE À GUITARE LUCARNE À JOUÉES GALBÉES 1 , 3 ET 8 CES LUCARNES MODERNES, à chevalet (3), à chapeau ou à fronton (1 et 8), sont habillées de zinc. 2 CET ŒIL-DE-BŒUF EN ZINC possède une ossature bois, avec noquets en relevé contre jouée. © RHEINZINK prise de couverture Le Ny, à Dardilly (Rhône), et Meilleur Ouvrier de France couvreur 1979. « On distingue plusieurs familles, détaillet-il : notamment les lucarnes à chevalet, dont le faîtage et les sablières débordent peu sur la façade et supportent des chevrons de rives à leur extrémité ; les lucarnes à croupe, dont le comble compte trois versants ; les lucarnes flamandes, à fronton triangulaire ; les lucarnes à chapeau, à fronton arrondi ; les lucarnes rampantes, dont le comble plat prolonge le comble principal ; les chiens-assis, au comble plat mais de sens contraire au comble principal ; enfin les lucarnes à forme particulière, auxquelles s’ajoutent des sous-familles comme les lucarnes “capucines”, dont les trois versants débordent largement sur les jouées et la façade… à la manière d’une capuche, sans oublier les outeaux et les œils-de-bœuf… » Leur riche héritage ne fait pas des lucarnes des objets du passé. Contraints par les architectes des Bâtiments de France à s’harmoniser avec le bâti ancien, les immeubles neufs construits en centre-ville s’ornent ainsi à leur dernier niveau de lucarnes qui mettent désormais moins en valeur la virtuosité du charpentier que la malléabilité du 4 , 5 , 6 ET 7 Au gré des époques, des régions et des styles de construction, les lucarnes adoptent les formes les plus variées : lucarne capucine (4), lucarne passante (5), lucarne rampante (6), Œil-de-bœuf (7). © CAVE DE LA SARTHE Sous leur habillage de zinc, d’ardoises ou de tuiles, les lucarnes ne cachent plus les mêmes chefs-d’œuvre de charpente qu’autrefois, mais elles nécessitent tous les soins et le savoir-faire du couvreur. béton. « En construction neuve, le bâti des lucarnes peut être coulé en place ou préfabriqué, poursuit Alain Le Ny, comme l’enveloppe du comble principal, et tous deux reçoivent un chevronnage destiné à supporter la couverture. Dans le cas de lucarnes d’ornement, comme les œils-de-bœuf, l’habillage en zinc ou en cuivre peut être entièrement réalisé dans un LUCARNE EN TRAPÈZE LUCARNE RENTRANTE 1 2 © LE NY ENVELOPPE Très exposé, l’angle jouéecouverture doit être protégé contre toute infiltration. 3 4 5 6 © CAVE DE LA SARTHE 7 8 © RHEINZINK couverture déborde suffisamment sur les côtés pour empêcher l’eau de ruisseler sur la maçonnerie », souligne Alain Le Ny. atelier d’ornemaniste, comme il en existe cinq ou six en France. Le professionnel peut passer commande sur catalogue ou faire fabriquer sur mesure, et n’a plus qu’à réaliser la pose. » Dans l’ordre des travaux, la première tâche du couvreur en construction neuve est l’isolation. Pour les combles exposés tour à tour aux intempéries et au plein soleil, celle-ci est très importante ; LUCARNE RAMPANTE LUCARNE RETROUSSÉE elle prend place entre les chevrons, qui ont plutôt des dimensions de lambourdes pour maintenir une lame d’air suffisante entre l’isolant et la couverture. Au niveau de la lucarne, les jouées peuvent être isolées par des panneaux composites dès lors qu’elles seront ensuite habillées. « Si elles ne le sont pas, ce que nous n’aimons pas beaucoup, nous nous arrangeons pour que la LUCARNE JACOBINE LUCARNE CAPUCINE PROTECTION CONTRE L’EAU : DES SOINS PARTICULIERS La protection contre l’eau, vocation première de toute couverture, fait l’objet de soins particuliers s’agissant des lucarnes, dont le point sensible est le raccordement de la jouée et de la couverture, « plus critique que la façade qui, lorsqu’elle est bien conçue, protège la menuiserie par un débord suffisant de la corniche ». Très exposé, l’angle jouée-couverture reçoit pour partie les eaux de la toiture de la lucarne et doit être protégé contre toute infiltration. « Pour cela, explique Alain Le Ny, nous le recouvrons d’un relevé en zinc, en cuivre ou en inox, fixé sur la face extérieure du comble et qui fait retour sur la jouée. Si cette dernière est complètement habillée en zinc, la partie arrière du parement repliée formera agrafure avec le pli du relevé et assurera l’étanchéité. Si la maçonnerie n’est pas protégée, il existe plusieurs méthodes pour empêcher la pénétration de l’eau derrière le relevé, mais toutes ne sont pas aussi fiables. Celle qui a ma préférence est la bande engravée, qui suppose de LUCARNE ŒIL -DE-BŒUF travailler suffisamment en amont avec le charpentier et le maçon pour que celui-ci ménage dans la face externe et sur toute la hauteur de la jouée une engravure à environ 12 cm du raccordement avec la couverture. Dans cette saignée, on vient fixer, puis sceller, une bande à solin également en zinc, en cuivre ou en inox dont le profil permet le recouvrement sur le relevé.» Dans la pratique, le couvreur n’a pas toujours la possibilité de faire exécuter la réservation par le maçon. Il doit alors réaliser les engravures à la disqueuse ou recourir à d’autres solutions, telle la bande à solin chevillée en applique ou la bande à rabattre. Dans ces deux cas, l’étanchéité est assurée par un joint souple (silicone). D’autres détails de mise en œuvre sont déterminants pour la pérennité de l’ouvrage : la qualité de la soudure, quel que soit le matériau, le soin apporté à l’habillage de zinc de la bavette basse et des pièces d’appui, et, d’une façon générale, la maîtrise par l’intervenant de l’ensemble des techniques et des matériaux. POUR EN SAVOIR PLUS UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), tél. : 01 40 69 53 07. © DICOBAT, DICTIONNAIRE GÉNÉRAL DU BÂTIMENT, ÉDITIONS ARCATURE LUCARNE FRONTON MARS 2008 LUCARNE À GÂBLE BÂTIMÉTIERS 25 ENVELOPPE PROTECTION CONTRE L’EFFRACTION Quand le vitrage résiste double vitrage, ce qui nous posera certainement des problèmes d’acheminement et de manipulation en raison du poids.» Pour les assureurs aussi, le contexte change, car de nouvelles catégories de commerces se développent, telles les boutiques de téléphones portables, et les zones de sensibilité évoluent. À la FFPV-FFB, toutes ces évolutions mettent à l’ordre du dent eux aussi à sécuriser leur habi- jour une actualisation du guide de tation. Dans ce cas, le conseil est 1997, dont la première édition est apporté par le professionnel. Chez aujourd’hui totalement épuisée. Charles Costa, c’est la mission du Vitrage composé de deux verres de 4 mm métreur : « S’il s’agit de protéger (1) qui prennent en sandwich deux films plastiles personnes contre la chute d’un que intercalaires (voir schéma). vitrage brisé, notamment dans les maisons qui possèdent de grandes baies, nous préconisons un vitrage du type feuilleté 44.2 (1), qui est un POUR EN SAVOIR PLUS produit basique. Mais si l’on craint FFPV-FFB, tél. : 01 40 55 13 55. une effraction, nous conseillons un vitrage de protection.» Chez les particuliers comme chez les professionnels, le châssis qui reçoit le vitrage est une donnée BILLE D’ACIER ET COUPS DE HACHE clé de la mise en œuvre, soit parce La norme NF EN 356 qu’il est ancien et que la pluie a définit 8 classes de vitrages : fini par le corroder en partie basse, de P1A, le plus faible, à P5A soit parce qu’il n’est pas suffisam(classement contre le vandalisme), et de P6B à P8B (vitrage ment large pour recevoir le nouretardateur d’effraction). veau vitrage, dont l’épaisseur peut Ces classes sont attribuées à atteindre 25 mm pour les vitrala suite d’essais. De P1A à P5A, ges retardateurs d’effraction les le vitrage monté à plat dans plus efficaces. Jouant un rôle très un cadre de dimensions norimportant dans la protection de la malisées doit résister à la chute d’une bille d’acier de 4,11 kg, vitrine, les menuiseries présentent lâchée de différentes hauteurs elles aussi différents niveaux de un nombre variable de fois. performances et font l’objet d’une Un matériau de classe P3A ne classification comparable à celle devra pas avoir été traversé du verre, définie par les normes par la bille d’acier lâchée d’une hauteur de 6 m à 3 reprises NF ENV 1627, 1628, 1629 et 1630. en 3 points d’impact définissant Si les produits disponibles sur le un triangle équilatéral. marché, à l’exception des intercaPour les classes P6B à P8B, le laires, n’ont pas connu de changevitrage est préalablement brisé ment notable, d’autres évolutions à coups de marteau en 12 points se font jour. délimitant un carré de 40 × 40 cm, puis attaqué à la ha« La réglementation thermique a che en cherchant à ouvrir cette un impact certain sur notre activité fenêtre de 40 × 40 cm. La classe de sur mesure en rénovation (fourP8B est attribuée à un vitrage niture de l’ensemble vitrage-menuioù plus de 70 coups de hache serie), estime Alexandre Costa, où n’auront pas réussi à créer cette nous devons passer du simple au ouverture. Il existe sur le marché toutes sortes de vitrages de protection. À l’heure du choix, on se référera aux différentes classes définies par la norme NF EN 356 et à l’expérience d’un professionnel – sans oublier que la menuiserie a son rôle à jouer… L e verre – vitre ou vitrine – est victime de sa réputation de fragilité : lors d’une effraction, c’est souvent lui qui subit les premiers assauts du malfaiteur. Or, cette réputation est mal fondée car tous les verres brisés ne tombent pas en morceaux et à grand fracas sur le sol. Les verres feuilletés, qui associent feuilles de verre et intercalaires, restent au contraire en place et se révèlent capables de résister, même brisés, aux coups les plus violents. Tous les vitrages ne font donc pas jeu égal, et la norme européenne NF EN 356 (voir encadré) les classe en deux grandes catégories selon leur capacité à résister à des actes de vandalisme (projectiles, coups de pied, etc., qui ont pour trait commun leur caractère improvisé) ou à des tentatives d’effraction (coups portés avec un outil avec l’intention de pénétrer à l’intérieur d’un commerce ou d’une habitation). « On ne parle toutefois jamais de vitrage “antieffraction”, insiste Alexandre Costa, dirigeant de l’entreprise Charles Costa, à Paris, car il est impossible de garantir qu’un vitrage résistera à toute tentative d’effraction. On parle en revanche de vitrage retardateur d’effraction ou de vitrage de protection. En effet, l’expérience montre que la réussite d’une effraction se joue dans les premières secondes et qu’un vitrage, même brisé, qui résiste à des coups réitérés, a un effet dissuasif très efficace.» En pratique, ce type de vitrage est principalement utilisé pour les vitrines des com- PRINCIPE DU VITRAGE RETARDEUR D’EFFRACTION Feuille de verre Film PVB (Polyvinyle Butyral) Feuille de verre merces et la prescription de telle ou telle classe revient aux assureurs. LA MISSION DU MÉTREUR Pour leur fournir les repères indispensables à un choix pertinent, la Fédération française des professionnels du verre (FFPV-FFB), avec l’aide du Centre national de prévention et de protection (CNPP), organisme certificateur de l’assurance, et de l’Assemblée plénière des sociétés d’assurances dommages (Apsad), a réalisé en 1997 un guide intitulé Protection contre l’effraction : comment prescrire les vitrages de sécurité ?, corrélant les classes de vitrage à différents critères comme la nature de l’activité, la valeur des marchandises et des biens présents dans le local, l’implantation géographique du commerce. Depuis quelques années et de façon croissante, les particuliers deman- MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 27 FDES : 10 systèmes d’étanchéité bitumineuse passés au crible 28 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 © SIPLAST L es industriels sont de plus en plus nombreux à se lancer dans la réalisation de fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES), indispensables à la sélection de leurs produits pour les projets menés dans le cadre d’une démarche HQE®. Plutôt que de s’y engager chacun pour soi, cinq fabricants de membranes bitumineuses – Axter, Derbigum, Meple, Siplast-Icopal et Soprema –, représentant à eux seuls 90 % des membranes bitumineuses utilisées dans le bâtiment, ont entrepris cette démarche en 2005 sous l’égide de la Chambre syndicale française de l’étanchéité de la FFB (CSFE-FFB), avec le cabinet spécialisé PWC. L’étude ne s’est pas limitée aux produits mais s’est élar- gie aux systèmes globaux qu’ils contribuent à constituer, en intégrant les modes de mise en œuvre et les spécificités (soudage, fixation mécanique, recouvrement, relevés d’étanchéité, etc.), les systèmes de protections rapportées (dalles sur plots, gravillons, végétalisation, etc.) et les équipements annexes comme les descentes d’eaux pluviales. La même exigence de « transparence » a fait prendre en compte la ou les réfections qui s’imposent dans la détermination de la durée de vie qui peut atteindre 90 ans selon les procédés. Au total, 10 systèmes ont été identifiés, dont les fiches sont accessi- bles sur le site www.etancheite.com et sur la base de données française INIES administrée par le CSTB (www.inies.fr). En parallèle, la CSFE-FFB a publié une plaquette proposant un comparatif chiffré des impacts environnementaux des différents systèmes et inventoriant leurs atouts au regard des 14 cibles de la démarche HQE®. Un rappel bienvenu, car certaines notions, comme l’« intégration dans le cadre de vie », restent impossibles à traduire en chiffres mais sont des concepts clés de la qualité environnementale. POUR EN SAVOIR PLUS CSFE-FFB (Chambre syndicale française de l’étanchéité), tél. : 01 56 62 13 20. ENVELOPPE © SIPLAST TOITURES-TERRASSES VÉGÉTALISÉES Nouvelles règles professionnelles C inq ans seulement après la première édition des règles professionnelles pour la conception et la réalisation des terrasses et toitures végétalisées, le développement des toitures vertes en France a conduit les auteurs à remettre leur ouvrage sur le métier. La CSFEFFB (1), le SNPPA (2), l’UNEP (3) ainsi qu’un nouveau partenaire, l’Association pour le développement et l’innovation en végétalisation extensive de toiture (ADIVET), ont élaboré une nouvelle version tirant les leçons de l’expérience et levant le flou sur plusieurs points. Il est désormais précisé que les travaux d’étanchéité et de végétalisation sont du ressort de l’étancheur, celui-ci restant libre de sous-traiter la partie végétalisation. De même, sont mieux définies les responsabilités de l’entreprise et du maître d’ouvrage dans les phases de parachèvement et de confortement de la végétalisation, et l’entretien proprement dit. Au chapitre des nouveautés, on retiendra : l’introduction des éléments porteurs en bois ; l’apparition du concept de végétalisation « semi-intensive » (vivaces, graminées et plantes arbustives ne dépassant pas 1,50 m de hauteur), qui nécessite un système d’arrosage ; enfin, une souplesse accrue dans la délimitation des « zones stériles ». Au terme des ultimes étapes de validation, ces nouvelles règles doivent être mises à disposition des adhérents sur le site www.etancheite.com début 2008. (1) Chambre syndicale française de l’étanchéité. (2) Syndicat national des profilés plats en acier. (3) Union nationale des entrepreneurs du paysage. POUR EN SAVOIR PLUS CSFE-FFB (Chambre syndicale française de l’étanchéité), tél. : 01 56 62 13 20. Protections solaires et économies d’énergie F in 2006, la FBB Fermeture et prescripteurs, car il démontre que store(1) et différents acteurs du le store est beaucoup plus qu’une « groupe toile »(2) ont lancé une décoration. étude afin de mesurer les écono- (1) Syndicat national de la fermeture, de la solaire et des professions associées mies d’énergie rendues possibles protection (FFB Fermeture et store). grâce aux protections solaires. (2) Le « Groupe toile » regroupe les fabriL’outil mis au point pour cette cants français de toile de protection solaire. démarche sera disponible fin mars sur Internet et sur CD-Rom, avec une présentation de la méthode POUR EN SAVOIR PLUS et des résultats. Il devrait retenir FFB Fermeture et Store, tél. : 01 40 55 13 00. l’attention des installateurs et des MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 29 ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES VENTILATION DANS L’EXISTANT LES DIFFÉRENTES SOLUTIONS Contexte énergétique oblige, les bâtiments sont de plus en plus isolés thermiquement, et un système de ventilation spécifique devient incontournable pour renouveler correctement l’air intérieur. Son installation dans l’existant implique une réflexion globale sur le bâti. S Dans le cas contraire, on peut envisager une ventilation mécanique répartie, basée sur l’installation d’aérateurs implantés directement dans les pièces de service. En présence d’un système de ventilation naturelle initial, celui-ci peut être amélioré par la mise en place, en débouché de conduit, d’un extracteur stato-mécanique, qui entrera en fonction lorsque les conditions naturelles seront insuffisantes. Compte tenu des faibles dépressions engendrées par un tel agencement (entre 5 et 35 pascals), il est possible de conserver les conduits existants, après avoir vérifié leur vacuité et leur état d’étanchéité. On peut également utiliser les conduits existants de ventilation naturelle pour aménager un système de ventilation mécanique, mais seulement après vérification de la section et d’une remise à niveau de l’étanchéité des conduits (les dépressions engendrées sont différentes entre un procédé naturel et un procédé mécanique). Des platines d’adaptation – platines pleiVENTILATION NATURELLE nes pour obturer les entrées d’air ASSISTÉE En rénovation d’habitat, différents existantes en partie basse et placas peuvent être rencontrés selon tines équipées de bouches d’exqu’un système de ventilation existe traction – sont proposées par les ou non dans le bâtiment. En son absence, il est essentiel de savoir si le passage de conduits aérauliques est possible. Dans l’affirmative, le recours à des systèmes de ventilation mécanique sera proposé. i la ventilation des bâtiments neufs est prévue dès la phase de conception (1), les choses peuvent s’avérer plus délicates dans l’existant. « L’amélioration du système de ventilation doit être prise en considération dès que l’on augmente l’isolation thermique du bâti, mais aussi dès que l’on souhaite optimiser les performances énergétiques de l’installation initiale », affirme Muriel Barbat, ingénieur au Costic (2). « Il est primordial, pour le confort et la santé des occupants mais également la bonne conservation du bâti, d’engager une réflexion globale. C’est ainsi que le remplacement des menuiseries anciennes par des menuiseries plus étanches peut entraîner de graves problèmes si la ventilation n’est pas correctement traitée. À l’inverse, chercher à réduire les pertes thermiques par le renouvellement d’air peut occasionner des désordres importants sur le bâti si celui-ci n’a pas été préalablement isolé. » industriels pour favoriser et simplifier ces rénovations. VENTILATION HYGRORÉGLABLE Le remplacement d’un système de ventilation mécanique fixe (ou autoréglable) par un système de ventilation hygroréglable est une source d’économies d’énergie, à condition toutefois de considérer le système dans sa globalité. En effet, changer uniquement les bouches d’extraction peut entraîner des contre-performances énergétiques : la différence de débit extrait entre les bouches fixes et les bouches hygroréglables va entraîner une différence de pertes de charge et une modification du point de fonctionnement de l’installation. Une variation du niveau de pression acoustique au niveau des bouches peut également se produire. Le recours à des techniques de modulation des débits de ventilation, notamment dans les bâtiments tertiaires, est une solution intéressante qui permet d’adapter le débit d’air au plus près des besoins. Cette méthode accroît de façon significative les gains énergétiques. Par exemple, une étude menée par le Costic a démontré Il faut améliorer le système de ventilation dès que l’on augmente l’isolation thermique du bâti. CINQ EXIGENCES DE BASE Quelle que soit la solution de ventilation retenue en rénovation, elle doit assurer un renouvellement de l’air qui réponde à cinq exigences de base : • apporter un air de qualité indispensable à la respiration et à la santé des occupants ; • éviter l’accumulation de mauvaises odeurs, de gaz toxiques et de pollutions diverses ; • assurer l’hygiène et la conservation du bâti, notamment en minimisant les phénomènes de condensation et les risques de développement des moisissures ; • satisfaire à des critères de sécurité (alimentation/évacuation des appareils de combustion), de respect des règlements incendie et de confort acoustique ; • contribuer aux économies d‘énergie. que la mise en œuvre, dans une salle de grandes dimensions, d’une régulation en fonction du CO2 peut conduire à diminuer de 60 % les consommations énergétiques par rapport à un système fonctionnant à débit constant pendant les horaires d’occupation. En préalable à l’utilisation de cette technique, il est primordial, dans l’existant, d’analyser complètement le réseau aéraulique (dimensionnement, étanchéité, débits). (1) Voir Bâtimétiers n°9. (2) Centre d’études et de formation pour le génie climatique et l’équipement technique du Bâtiment. POUR EN SAVOIR PLUS UCF-FFB (Union climatique de France), tél. : 01 40 69 52 94. MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 31 1 © MARC MOSSALGUE/CLER SOLAIRE PHOTOVOLTAÏQUE VERS DES SYSTÈMES INTÉGRÉS être résolu si l’on encourage les industriels à imaginer des matériels différents, adaptés à la palette de couleur des toitures de l’Hexagone, matériels peut-être moins performants mais plus faciles à intégrer et à faire accepter. 57 centimes : le prix d’achat de l’électricité produite avec des panneaux solaires photovoltaïques intégrés à la toiture. L’INTÉGRATION PRIVILÉGIÉE L’approche de systèmes intégrés plus esthétiques a séduit la Commission européenne dans sa volonté de développer les énergies renouvelables. La Commission entend en effet encourager les produits simples, aptes à promouvoir et à démocratiser l’accès à l’énergie photovoltaïque. Cette approche a également séduit le législa- teur français, qui a mis en place une politique incitative via les tarifs d’achat de l’électricité produite par ce type d’équipement. Fixé par décret, le prix d’achat du kWh pour les installations photovoltaïques est, en effet, un levier sur lequel agissent les pouvoirs publics pour encourager le solaire intégré au bâti. Il y a peu, la Bien associés à la couverture, les panneaux solaires photovoltaïques ne font plus tache dans le paysage. Une intégration encouragée par les pouvoirs publics via les tarifs d’achat de l’électricité produite par ces équipements. D ans le monde de la couverture, les procédés visant à attribuer de nouvelles fonctions au toit se développent : tuiles ou ardoises photovoltaïques, feuilles de zinc ou bac acier intégrant des cellules photovoltaïques… Tous les fabricants s’intéressent à la question et l’on devrait encore découvrir, dans un avenir proche, d’autres produits. Avec ces technologies, les panneaux solaires s’insèrent plus harmonieusement dans l’enveloppe du bâtiment. Reste que deux logiques s’affrontent pour les chantiers de couverture : faut-il privilégier l’esthétique ou la nouvelle fonctionnalité du 32 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 toit en tant que producteur d’énergie ? Si tout le monde apprécie le charme des couvertures en tuiles canal en Provence ou celui des tuiles plates en région parisienne, que de mètres carrés gâchés si l’on considère qu’ils pourraient être utiles à la production d’énergie solaire. La question est simple : sommes-nous prêts à accepter la mise en œuvre de panneaux ou de tuiles solaires pour produire de l’énergie propre sur les toits ? De leur côté, les architectes des Bâtiments de France sont-ils décidés, eux aussi, à accepter un tel changement ? Il faudra pourtant bien combiner esthétique et production d’énergie. Le problème peut ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES © PHOTOWATT ET 2ES POUR SCHNEIDER 1 DES CAPTEURS PHOTOVOLTAÏQUES ont trouvé leur place sur le toit de ce refuge dans le Vercors. 2 CETTE VERRIÈRE À STRUCTURE CINTRÉE, courant autour d’un restaurant d’entreprise à Échirolles (Isère), constitue un exemple remarquable d’intégration. 3 LES PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES peuvent aussi être intégrés en façade, comme pour cette école de Morschwillerle-Bas (Haut-Rhin). France a relevé les tarifs. Ils atteignent maintenant un niveau semblable à celui de nos voisins, mais avec une particularité : notre pays a choisi, à travers le prix d’achat de l’électricité, de favoriser le développement des systèmes intégrés à la toiture. Le tarif d’achat, en France continentale, a été porté à 31 centimes pour les modules classiques auxquels s’ajoutent 26 centimes de prime d’intégration au bâti, soit un total de 57 centimes. Jusqu’à récemment, un doute persistait sur la nature des systèmes pouvant être considérés comme intégrés. Le ministère en charge de l’industrie l’a levé en publiant les critères d’éligibilité des équipe- 2 ments de production d’électricité photovoltaïque à la prime d’intégration au bâti. Téléchargeable sur le site Web du ministère (1), le document précise : « Outre la production d’électricité, les équipements photovoltaïques doivent assurer une fonction technique ou architecturale essentielle à l’acte de construction. Un équipement de production d’électricité photovoltaïque remplit au moins une de ces fonctions lorsqu’il participe, pour une construction, à la tenue mécanique, à la protection ou à la régulation thermique, à la protection physique des biens ou des personnes et à la recherche d’un esthétisme architectural particulier. » C’est pourquoi il est important de bien connaître les produits proposés et leurs performances ainsi que le cadre administratif dans lequel ils sont définis. Pour les solutions intégrées, il est vivement conseillé de faire valider le dossier de l’installation prévue par la Drire(2) afin que le client bénéficie bien de la prime d’intégration de 25 centimes. Les systèmes intégrés, qui sont jugés plus esthétiques et vont offrir 3 © TENESOL des débouchés aux couvreurs, sont mer son assureur avant de mettre aussi les seuls à assurer l’étanchéité en œuvre des panneaux solaires et comme tels, la garantie décen- photovoltaïques. nale. Mais les assureurs sont encore (1) www.industrie.gouv.fr/energie/electric/ très prudents face à ces dispositifs pdf/guide-integration.pdf (2) Direction régionale de l’industrie, de la nouveaux sur le marché français. recherche et de l’environnement. Pour les rassurer, il est prévu de pouvoir délivrer, dans un avenir très proche, des avis techniques sur POUR EN SAVOIR PLUS ces nouveaux procédés. En atten- • UNCP-FFB, tél. : 01 40 69 53 07. • FFIE-FFB, tél. : 01 44 05 84 00. dant, il est indispensable d’infor- « BÉNÉFICIER DU TARIF D’ACHAT PRÉFÉRENTIEL » Alain Robine, entreprise Robine Energies Renouvelables, Villedieu-les-Poêles (Manche) « Celui qui investit dans le solaire photovoltaïque est sensible à deux choses : l’environnement et l’aspect financier. Pour cette seconde raison, je soumets toujours une proposition de systèmes intégrés. Mon client peut ainsi bénéficier du tarif d’achat préférentiel. L’aspect esthétique de l’installation compte également dans la décision finale mais cette dernière reste principalement liée à l’investissement et au tarif d’achat. Dans tous les cas, les systèmes intégrés, parce qu’ils sont moins épais, sont plus intéressants du point de vue esthétique. Je pense que dans l’avenir, nous arriverons à les associer davantage à la réussite d’une architecture. » MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 33 ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES F I C H E A C C E S S I B I L I T É Les salles d’eau L’accessibilité des salles d’eau et leur adaptation au handicap de l’occupant répondent à des exigences particulières pour les logements collectifs neufs desservis par un ascenseur ou les maisons individuelles neuves destinées à la vente groupée ou à la location. Ces exigences reposent sur un principe à trois niveaux : 1- rendre accessible (circulation intérieure et extérieure dans le logement) ; 2- préadapter à toute personne handicapée (exigences dimensionnelles) ; 3- réaliser une adaptation spécifique ultérieure selon le handicap de l’occupant. Les niveaux 1 et 2 sont d’ordre réglementaire (soumis à contrôle) et le niveau 3 est d’ordre contractuel. EXEMPLE Un promoteur-constructeur qui réalise un immeuble collectif d’une cinquantaine de logements (permis déposé après le 1er janvier 2007) doit à la fois l’accessibilité à l’immeuble (parties communes et équipements) et à l’intérieur des logements, ainsi que la préadaptation des logements eux-mêmes. La conformité sera vérifiée en fin de travaux. Lors de la vente ou de la location, une personne handicapée moteur peut souhaiter compléter l’équipement du logement ou modifier son cloisonnage. Ceci est dès lors du domaine purement contractuel (hors 3 2 4 1 5 Espace de manœuvre de Ø 1,50 m hors débattement de porte. Espace d’usage latéral à la cuvette de 0,80 x 1,30 m. Interrupteur et prise de courant (en sus des obligations NF C15-100) en entrée de pièce (intérieur ou extérieur selon règles de sécurité liées aux volumes). 4 Porte : largeur 0,80 m minimum (passage de 0,77 m ouvrant à 90°). Attention à l’accès depuis le couloir. Seuil 2 cm chanfreiné ou arrondi. 5 Fenêtre : dispositif de commande entre 0,90 m et 1,30 m manœuvrable debout comme assis (ne concerne pas les petits vasistas en hauteur). 1 2 3 34 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 réglementation) entre la personne acquéreur ou locataire et le constructeur (si c’est lui qui propose de fournir la prestation en option) ou toute autre entreprise prestataire (dans le cadre d’une offre globale, par exemple, qui pourra concerner la salle d’eau mais aussi la cuisine). À noter : • s’il existe plusieurs salle d’eau, au moins une doit être pré-adaptée ; • les parties sans emprise au sol du lavabo et du WC éventuel peuvent empiéter sur l’espace libre de 1,50 m ; • dimensions à prévoir : les équipements fixes de la salle d’eau sont typiquement le lavabo, la baignoire et/ou la douche, le WC, le lavelinge (si prévu dans cette pièce) ; • par défaut, le revêtement de sol de la salle d’eau sera choisi pour limiter la glissance ; • pour les maisons individuelles, la définition de l’unité de vie pour la personne handicapée est différente selon que la maison est de plain-pied (la cuisine, le séjour, une chambre, un cabinet d’aisances et une salle d’eau) ou sur plusieurs niveaux (la cuisine, le séjour et un cabinet d’aisances comportant un lavabo -et non pas un lave-mains !). POUR ALLER PLUS LOIN Placer les équipements (baignoire, douche, lavabo, bidet, wc, etc.) autour de l’aire de rotation (Ø 1,50 m) en tenant compte des accès. • L’accès à la salle d’eau : le fauteuil peut être gêné par le débattement de porte ; une porte coulissante est souvent préférable et plus sûre en cas de chute de personne. • La douche peut être équipée d’un siège repliable. Le receveur de douche doit être le plus plat possible et les commandes situées perpendiculairement au siège. Prévoir une surface libre au sol de 80 x 130cm à côté de la douche pour l’approche du fauteuil roulant. • Si une baignoire est utilisée, ôter l’habillage de la baignoire pour faciliter l’approche du fauteuil et revêtir le sol sous la baignoire. Placer la robinetterie au milieu de la longueur de la baignoire sous la barre de maintien. Une plage de baignoire est très utile. • La vasque du lavabo (h. max 85 cm) : sans pied (h. mini sous vasque 70 cm), accessible de face, de dimension recommandée 60 x 70cm, à écoulement arrière. Accessoires (porte-serviettes, porte-savon, etc.) à hauteur inférieure à 130cm. • La robinetterie, adaptée au handicap (exemple, à bec orientable), sera thermostatée pour éviter les brûlures et faciliter le réglage. • Les barres de maintien (wc, baignoire et douche), de forme adaptée au type de handicap, seront fixées solidement, sur chaque paroi qui entoure l’équipement. ATTENTION ! Dans les maisons individuelles qui feront l’objet d’une demande de permis de construire déposée à compter du 1er janvier 2010, au moins une salle d’eau doit être équipée de manière à ménager la possibilité d’installer une douche accessible. Lorsque la douche n’est pas placée dès l’origine, son aménagement ultérieur doit être possible sans intervention sur le gros œuvre. Lorsque le logement comprend plusieurs salles d’eau, la salle d’eau ainsi équipée est située au niveau accessible. ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES ÉCONOMIES D’ÉNERGIE Mieux éclairer les bureaux et les écoles, c’est possible Une brochure de l’Ademe et du Syndicat de l’éclairage fait le point sur les bonnes pratiques en matière d’éclairage dans les bureaux et les lieux d’enseignement. Un document que chacun peut se procurer facilement. ’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et le Syndicat de l’éclairage viennent d’éditer conjointement une brochure gratuite traitant de l’éclairage dans les locaux à usage de bureaux et d’enseignement. Intitulé Bureaux, écoles : mieux s’éclairer à coûts maîtrisés, ce document fait le point sur les solutions éclairagistes les plus performantes, en termes d’économies d’énergie, mais aussi de confort pour les utilisateurs. Comme les six brochures déjà parues sur l’éclairage (industrie, commerces, extérieur, systèmes de gestion, etc.), il s’agit d’un outil mis à la disposition des maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, utilisateurs mais aussi entreprises. L’objectif est d’attirer l’attention de tous les acteurs concernés sur les solutions d’éclairage modernes et efficaces pour la maîtrise des consommations, et d’apporter une contribution utile dans la lutte contre le réchauffement climatique. APPUYER SA PRESCRIPTION Chacun, selon les circonstances et les besoins, peut y trouver des arguments (ergonomiques, économiques, normatifs, réglementaires...) permettant de définir et d’appuyer sa prescription. La signature de l’Ademe apporte une caution qui peut être déterminante. On découvre aussi dans le document un inventaire exhaustif et à jour des principaux textes réglementaires touchant l’éclairage : réglementation thermique © OSRAM L dans le neuf et dans l’existant, certificat blanc… Un exemple de tableau de diagnostic et de calcul en coût global d’une installation d’éclairage y figure également. La brochure a été imprimée à 30 000 exemplaires. 15 000 sont distribués par l’Ademe et par la plupart des 200 espaces « info-énergie » répartis sur le territoire français. Les 15 000 exemplaires restants sont diffusés par la profession aux représentants de la filière et à tout public qui en fait la demande. Elle est également téléchargeable sur le site du Syndicat de l’éclairage à la rubrique « nos publications ». POUR EN SAVOIR PLUS • www.syndicat-eclairage.com • www.ademe.fr DÉCRET De nouvelles obligations pour les fluides frigorigènes L e décret du 7 mai 2007(1) sur les fluides frigorigènes impose de nouvelles règles pour les utiliser et les manipuler. Le texte porte essentiellement sur leur confinement, leur récupération et leur traçabilité, et son champ d’application est étendu à tous les équipements frigorifiques et climatiques contenant des gaz à effet de serre (CFC, HCFC et HFC). 36 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 Le seuil de 2 kilos prévu par l’ancienne réglementation(2) disparaît. Surtout, l’inscription en préfecture est remplacée par une attestation de capacité professionnelle et matérielle. Cette dernière, délivrée par un organisme agréé, précisera les activités et les équipements sur lesquels l’entreprise pourra intervenir. Elle sera nécessaire pour tout achat de fluides frigorigènes. Tout comme l’inscription en pré- rant le confinement des fluides. fecture, cette attestation aura une Les autres arrêtés seront publiés validité de cinq ans. À noter, les prochainement. anciennes règles qui dataient de Décret n° 2007-737 du 7 mai 2007 1992 sont abrogées, mais la partie (1) qui transcrit en droit français le règlement qui concerne l’inscription en pré- européen sur les fluides fluorés dits F-Gas, en vigueur le 4 juillet 2006. fecture reste en vigueur jusqu’au entré (2) Décret du 7 décembre 1992 modifié. 4 juillet 2008. En effet, aujourd’hui, un seul arrêté a été publié, en mai POUR EN SAVOIR PLUS 2007, et il n’aborde que le contrôle UCF-FFB, tél. : 01 40 69 52 94. d’étanchéité des éléments assu- ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES LÉGIONELLOSE Prévenir le risque L es conditions de l’apparition des légionelloses et les sources de contamination les plus courantes sont connues. Il s’agit des systèmes de production et de distribution d’eau chaude sanitaire, des systèmes de climatisation et d’autres foyers de diffusion d’aérosols comme les fontaines, les spas… Pour ce qui concerne les systèmes de production d’eau chaude, les moyens de prévenir une contamination sont simples et efficaces : éviter la stagnation et assurer une bonne circulation de l’eau ; lutter contre l’entartrage et la corrosion ; maîtriser la température de l’eau dans les installations. Il faut savoir que lorsque des prélèvements sont réalisés, les plus fortes concentrations de bactéries sont retrouvées dans les canalisations comprenant de l’eau stag- SCHEMA DE PRINCIPE Exemple de réseau d’eau chaude sanitaire où le volume entre A et B 3 l nante (bras morts dans le réseau) ou dans un circuit d’eau chaude en boucle dont la température est inférieure à 50 °C. Les moyens d’éviter le développement des bactéries sont simples : vidange, nettoyage et désinfection thermique ou chimique des réservoirs de stockage au moins une fois par an, conception de réseaux limitant les bras morts et utilisation de matériaux adaptés, notamment le cuivre. Cependant, le PVC-C (polychlorure de vinyle surchloré), par exemple, se prête plus facilement aux opérations de décontamination et, en tant que matériau inerte, présente moins de risques de formation de dépôts. L’arrêté du 30 novembre 2005 relatif à la température de l’eau chaude sanitaire formule de nouvelles exigences en matière de production CANALISATIONS EN CUIVRE Nouveau « mémo chantier » L e document de sensibilisation sur les canalisations en cuivre est aujourd’hui disponible. Ce mémo, rédigé à l’intention des personnels de chantier, traite des points sensibles et des bonnes pratiques à prendre en compte lors de la conception et de la mise en œuvre des canalisations incorporées rporées (enrobées, encastrées ou engravées) ou non accessibles (en gaine technique, faux plafond ou cloison). Réalisé avec le concours de tous les professionnels concernés, notamment ceux dess Unions et Syndicats de la FFB, il complète la collection on des « Mémo chantier® ». L’objectif de ce document ent pratique est double : rappeler eler de manière simple et pédagogid que les dispositions de base à resq pecter pour éviter les désordres, p eet faciliter le suivi de chantier. On y trouve, entre autres, des O sschémas très didactiques et des informations sur le dimensionin nement des réseaux, sur les phén nomènes de dilatation ou encore n sur les contacts avec les autres su matériaux métalliques. Rappem lons toutefois que cet outil ne lo rremplace en aucun cas les textes de références et n’a, de ce fait, d aaucune valeur contractuelle. POUR EN SAVOIR PLUS Contactez la FFB de votre département. La collection complète des « Mémo chantier® » est téléchargeable sur www.qualiteconstruction.com. et de distribution de l’eau. Deux principes sont à respecter : • la température de l’eau doit être supérieure ou égale à 50 °C en tout point du système de distribution, lorsque le volume entre le point de mise en distribution et le point de puisage le plus éloigné est supérieur à 3 litres ; • l’eau contenue dans les équipements de stockage, à l’exclusion des ballons de préchauffage, doit être en permanence à une température supérieure ou égale à 55 °C à la sortie des équipements ou être portée à une température suffisante au moins une fois par vingt-quatre heures, lorsque le volume total de production (y compris les ballons de préchauffage) est supérieur à 400 litres. POUR EN SAVOIR PLUS UNCP-FFB, tél. : 01 40 69 53 07. Bien pratiquer la récupération de l’eau de pluie Diminution de la ressource en eau, augmentation constante du prix de l’eau, incitation fiscale… Il existe de nombreux moyens, pour un entrepreneur, d’engager ses clients à installer un système de récupération des eaux de pluie. Détailler ces arguments un à un, c’est précisément l’objectif de la plaquette réalisée par le groupe Eau de la Commission environnement et développement durable de la FFB. Disponible auprès des fédérations départementales, elle évoquera les usages possibles de l’eau de pluie et les principes de mise en œuvre d’un tel système de récupération, les aides financières (crédit d’impôt de 25 %), les textes réglementaires. MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 39 40 BÂTIMÉTIERS JUIN 2007 FINITIONS/AMÉNAGEMENT © PLACOPLATRE Rédigé sur la base d’entretiens réalisés auprès de deux professionnels chevronnés, dont Gilles Belvalette (voir encadré), entrepreneur de l’Union des métiers du plâtre et de l’isolation de la FFB (UMPI-FFB), ce nouveau calepin fait le tour des meilleures pratiques. Traitant des règles d’exécution des documents techniques de mise en œuvre, il s’appuie sur la norme NF DTU 25.41, sans toutefois se substituer aux textes de référence. Largement illustré, ce calepin fait la part belle aux dessins en 3D. Son sommaire se partage en quatre grands chapitres : Environnement du chantier, Supports, Mise en œuvre et Exploitation. E n complément de l’arrivée du nouveau NF DTU 25.41 sur les ouvrages en plaques de parement en plâtre, un calepin de chantier spécifique vient de paraître sur ce thème. Rappelons que ces calepins ont été créés pour informer les personnels d’exécution des changements qui interviennent dans le cadre de la directive européenne sur les produits de construction, concernant en particulier la mise en œuvre sur chantier. DESSINS EN 3 D Dans le premier chapitre (Environnement du chantier), l’accent est d’abord mis sur l’accès au chantier, avec des conseils sur la manutention des plaques de plâtre. L’équipement et le matériel individuel y sont également décrits : gants, masque, lunettes de sécurité, mais aussi visseuse, platoir, cutter, scie à guichet, scie égoïne, cisaille à tôle, etc. L’ouvrage comporte des schémas sur l’échafaudage, le cale-plaque et le monte-plaque. Il met aussi en avant les conditions d’intervention sur un chantier de bâtiment en coactivité. Les questions de stockage des matériaux sont également abordées, avant d’évoquer, dans le deuxième chapitre (Supports) différents sujets tels que le planning- G H FK DQ D j k g VZ\hZ YZh Zc e aV f j e a} i g Z &D OH SL QV Abondamment illustré, complet et facile à lire, le calepin Ouvrages en plaques de plâtre est le compagnon de chantier des professionnels. WLH U PLAQUES DE PLÂTRE NOUVEAU CALEPIN DE CHANTIER type d’intervention sur chantier – notamment par rapport aux autres métiers – , la réception du support avant les travaux de plâtrerie (tolérances, etc.) ou encore les questions d’alignement des menuiseries de façade et d’aplomb et l’imperméabilité entre gros œuvre et menuiserie. D le troisième chapitre, les proDans f fessionnels bénéficient des princip paux préceptes de mise en œuvre. A menu : plafond, doublage sur Au ossature, o doublage collé, cloisons de d distribution intérieure, huisseries r extérieures, passages de gaines. E Enfin, plus court, mais tout aussi e essentiel, le chapitre Exploitation c concerne la réception des ouvrages. I donne au responsable du chanIl t de solides bases pour échanger tier a le maître d’œuvre lors de la avec r réception des ouvrages en plaques d plâtre. de POUR EN SAVOIR PLUS UMPI-FFB, tél.: 01 40 69 52 14. Le calepin est disponible auprès des FFB départementales. « RENDRE LE NF DTU 25.41 PLUS COMPRÉHENSIBLE » Gilles Belvalette, SAS Belvalette à Rieux (Oise) « Notre but était d’élaborer un condensé du DTU 25.41, qui en reprenne les principaux points mais de façon simplifiée et imagée. Même s’il est ouvert à d’autres types d’utilisateurs, comme les architectes, cet outil vise en priorité les compagnons plaquistes. Facilement consulté sur un chantier, c’est une aide précieuse pour bien assimiler les dispositions du nouveau DTU. Je vais le distribuer auprès de mon personnel à raison d’au moins un exemplaire par équipe, voire par compagnon. Cette remise sera accompagnée d’une présentation de son contenu, y compris auprès des maîtres d’œuvre puisqu’il s’agit aussi d’un outil de promotion de notre profession. » MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 41 1 2 PHOTOS : © TARKETT « SYSTÈME DOUCHE » UNE ENVELOPPE PVC PARFAITEMENT ÉTANCHE Le système des revêtements sols-murs souples constitue une solution particulièrement avantageuse dans le cadre de la réalisation de cellules de douche en collectivités. P our les collectivités hôtelières ou hospitalières, le choix d’un revêtement pour les douches représente un véritable enjeu. Ce revêtement doit être antidérapant, facilement lavable et résister aux agressions fongiques ou bactériennes, tout en garantissant une mise en œuvre aisée et, bien sûr, un prix d’achat compétitif. La solution existe, et l’on parlera d’ailleurs de « système douche » plutôt que de revêtement mural ou de sol : au sol comme au mur, le même revêtement forme une couche étanche d’un seul tenant. Les produits, sous avis technique, sont destinés en particulier à être installés dans les salles de bains sans bac avec siphon. De nombreux chantiers en sont équipés tous les ans. Exemple significatif de réalisation dans ce domaine : 42 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 le Centre de la Tour de Gassies, à Bruges, près de Bordeaux. Cet établissement de très grande taille abrite quatre institutions : un lieu d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, un centre de médecine physique et de réadaptation, un centre de reconversion professionnelle et un centre de réadaptation psychosociale. Le chantier a été mené à bien par un groupement d’entreprises assurant la mise en œuvre technique du système douche dans les salles de bains de toutes les chambres, pour près de 5 000 m2 au total. Au côté de son mandataire, Plamursol, ce groupement réunissait les entreprises Bouron et la Société bordelaise de revêtement et céramique (SBRC). « Pour ce chantier, le maître d’œuvre avait prescrit un système douche avec un revêtement de sol et mur PVC qui bénéficie de l’un des trois ou quatre avis techniques existant dans ce domaine », explique Yves Couteau, dirigeant d’une entreprise du groupement. En PVC soudable à chaud, ce système est constitué de deux éléments principaux. D’une part, au sol, une couche de surface antidérapante sur envers renforcé par une grille en fibre de verre (classement UPEC : U4 P3 E3 C2). De l’autre, un revêtement mural souple avec couche de surface transparente sur sous-couche imprimée. L’ensemble a reçu un traitement fongistatique et bactériostatique. Le fait de posséder un avis technique qui n’est pas mis en observation par l’Agence qualité construction (AQC) permet au produit d’être classé en technicité courante par la plupart des com- UNE ATTENTION TOUTE PARTICULIÈRE doit être portée à l’installation du siphon (1) et à la liaison mur-sol (2). pagnies d’assurances – il convient toutefois d’en avoir la confirmation par celles-ci. En ce qui concerne ce procédé, une certaine rigueur est indispensable. Tout d’abord, à propos des supports. Leur aspect de surface doit être parfaitement lisse et ne présenter ni humidité ni micro-fissure. NE PAS COUPER AUX ANGLES ENTRANTS Au Centre de la Tour de Gassies, ce support consistait en des panneaux de plâtre hydrofuge, dont la présence a rendu nécessaire un travail de plâtrerie parfaitement soigné. « Pour la pose, l’une des principales difficultés porte sur les angles entrants, précise Yves Couteau. On rencontre parfois de faux aplombs et, comme le revêtement mural ne doit pas être coupé, il faut trouver la solution pour s’adapter aux différences d’aplomb. L’avis technique précise que le produit perdra sa fonction d’étanchéité, et en particulier sa garantie décennale, s’il FINITIONS/AMÉNAGEMENT est coupé. Dans cette éventualité, il existe un danger évident d’infiltration des eaux et donc un risque pathogène.» Autre particularité du système : le siphon pour l’évacuation des eaux est en kit dans le produit du fabricant. Il s’agit d’un système cloche, en ce sens que le revêtement doit être inséré dans le manchon du siphon, le tout étant bloqué par un capuchon. « C’est une installation très particulière, concède Yves Couteau. Souvent, l’applicateur a tendance à couper le revêtement alors qu’il faut le faire entrer dans le manchon. » L’agencement d’un système douche comporte une troisième difficulté : la mise en œuvre des cordons de soudure. Il est souvent délicat d’obtenir facilement l’adhérence et l’étanchéité avec les lés muraux, compte tenu de la configuration des locaux et de la faible épaisseur du revêtement mural. « Ce type de pose relève d’une qualification spécifique (1) », reprend Yves Couteau. Du reste, les poseurs concernés doivent suivre un stage chez le fabricant. Une garantie de plus pour réaliser avec succès ces travaux de haute technicité. CONFORT ET ÉTANCHÉITÉ Cette haute technicité exige également d’écarter toute simultanéité entre les lots techniques et la pose du système de revêtement. Il est conseillé aux titulaires des lots techniques de mettre leurs réseaux en attente puis d’intervenir une fois le revêtement appliqué. Correspondant à la totalité de l’em- prise au sol, ce dernier évite le bac à douche. À noter : l’avis technique de ces systèmes précise toujours que le siphon ne doit pas être au contact du mur. Des gorges peuvent éventuellement être adaptées pour aller sur les cloisons. Afin d’empêcher les infiltrations dans la liaison entre le sol et le mur, le revêtement mural doit venir chevaucher les remontées en plinthe, 3 à 4 centimètres en dessous. À Bruges, plusieurs centaines de cellules-chambres ont ainsi été équipées au cours de travaux qui se sont étalés sur deux années. Presque toutes les douches étaient attenantes aux chambres, et donc individuelles. Cette réalisation, qui répondait à des exigences élevées de la part du maître d’ouvrage en matière de sécurité, de confort et d’étanchéité – la plupart des chambres étant occupées par des personnes lourdement handicapées –, a contribué à consacrer la pertinence des systèmes douches PVC. Ces revêtements en continu sur le sol et le mur offrent une enveloppe étanche, garantissant la pérennité de l’ensemble de l’installation douche. (1) Comme la qualification 6224 (Revêtements de sols plastiques dans les locaux à sollicitation particulière), délivrée par Qualibat. POUR EN SAVOIR PLUS UNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sols techniques), tél. : 01 40 69 51 45. PLANCHER RAYONNANT ÉLECTRIQUE Les règles changent D estiné aux locaux P3E2 (au plus) sans siphon au sol, le nouveau CPT 3606 distingue deux cas, selon le type de pose. En pose collée, le CPT concerne l’ensemble des bâtiments, y compris les maisons individuelles, avec première mise en chauffe préalable à la pose collée de carrelage. La couche d’enrobage doit être de 5 cm sur isolant classe SC1 (a et b) (1) et de 6 cm sur isolant de classe SC2 a (sous-couche SC2 b non admise). Le CPT précise que la mise en œuvre des sous-couches doit se faire suivant le NF DTU 26.2/52.1. Par ailleurs, le support destiné à recevoir la sous-couche isolante doit présenter une planéité de 7 mm sous la règle de 2 m et de 2 mm sous la règle de 20 cm. En ce qui concerne le dosage, il doit être POSE COLLÉE - PREMIÈRE MISE EN SERVICE PROCESSUS DE MISE EN CHAUFFE Couche d’enrobage Montée en température suivant un programme défini par le maître d’œuvre 3 SEMAINES MINI Pose du revêtement 48 H MINI Remise en température progressive 48 H MINI POSE SCELLÉE - PREMIÈRE MISE EN SERVICE PROCESSUS DE MISE EN CHAUFFE Pose du revêtement 1 MOIS 1re mise en chauffe après la pose du carrelage de 300 kg (+/- 50 kg) de ciment par mètre cube de béton (pour le béton de chantier). Le béton industriel doit être classé C20/25. Les dosages pour le mortier de chantier sont de 300 kg de ciment par mètre cube de sable sec (+/- 50 kg). Si un mortier industriel est utilisé, il doit être classé C16/F3. Enfin, la pose collée nécessite un processus de mise en chauffe préalable tout à fait précis : les carreleurs ont tout intérêt à vérifier que cette opération a été effectuée, ce qui nécessite notamment que le client ait signé un contrat avec son fournisseur d’énergie. En pose scellée, le CPT 3606 s’applique aux maisons individuelles indépendantes ou accolées, ainsi qu’aux maisons en bande (alignées) avec pose directe du carrelage sans première mise en chauffe préalable. L’une des principales modifications par rapport au précédent CPT porte sur la non-admission des sous-cou- ches SC2 dans les maisons individuelles. Résultat, il n’est pas possible d’effectuer des superpositions de sous-couches de nature différente, ce qui exclut la possibilité de cumuler les protections thermique et acoustique. Autre changement : les dosages du mortier de scellement ont été abaissés de façon substantielle. En pose scellée, ils passent de 350 kg de ciment (ancien CPT) à 275 kg de ciment (+/- 50 kg) par mètre cube de sable sec. Le chaînage périphérique est obligatoire. Et la première mise en chauffe doit se faire un mois après la pose du carrelage. (1) Classe de sous-couche définie dans l’annexe A du NF DTU 26.2/52.1. POUR EN SAVOIR PLUS UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du Bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20. Une fiche technique sur les PRE est disponible sur www.unecb.ffbatiment.fr (espace adhérent, fiche n° ST12). MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 43 FINITIONS/AMÉNAGEMENT SÉNÉGAL Retour sur un chantier solidaire © ÉCOLE POUR TOUS coup. Comme les murs et le toit sont solidaires, l’un de mes soucis concerne les joints entre les alcôves : il se forme régulièrement des micro-fissures, avec un risque d’infiltration. Pour y remédier, j’ai utilisé une peinture vinylique semiépaisse en trois couches. L’idéal serait d’ailleurs d’appliquer ce semi-épais sur toute la surface toiture, mais je me heurte à un problème de disponibilité des produits sur le marché sénégalais. La façade, elle, est en parpaing enduit. Entrepreneur de Loire-Atlantique désormais à la retraite, Paul Coquereau préside l’association « École pour tous » qui a construit un établissement scolaire à Saly Vélingara, au Sénégal. En 2001, vous vous êtes installé au Sénégal avec votre épouse Françoise. Comment en êtes-vous venu à vous occuper de cette école de village ? Paul Coquereau : J’ai fait mon service militaire au Sénégal en 1962. À cette époque, j’étais fiancé et je m’étais promis de revenir avec ma femme. Nous y sommes allés plusieurs fois, avant de nous y installer lorsque j’ai pris ma retraite. Très vite, nous avons rencontré le fondateur de l’association « École pour tous », dont le projet majeur était de bâtir une école dans le village de Saly Vélingara, à 80 kilomètres de Dakar, afin que les enfants de moins de sept ans puissent être scolarisés. Le Sénégal n’impose pas d’obligation avant cet âge et les jeunes enfants sont livrés à euxmêmes. Devenu président de cette association en 2004, j’ai bâti trois classes depuis 2005, avec l’aide d’un artisan local. Ayant travaillé toute ma vie comme entrepreneur de peinture, à Saint-Nazaire, je me suis chargé aussi des travaux de peinture. moule de 1,50 m de large, que nous avons déplacé au fur et à mesure du coulage. Pour chacun de ces trois hourdis, murs et toits ne font qu’un et une ceinture de béton fait le tour du bâtiment. Cette ceinture en voûte repose sur un plancher en béton armé. Même s’il est très simple, ce type de construction a évité de poser un toit en tôle ondulée, comme c’est le cas dans la plupart des écoles du pays, ce qui permet une relative fraîcheur dans les classes. Quelles ont été vos contraintes en termes de revêtement ? Il a fallu surmonter deux importantes contraintes : le soleil est très chaud toute l’année (il ne pleut que Quelles sont les caractéristiques quelques jours par an) et il est difde cette construction ? ficile de s’approvisionner en proAu total, la surface au sol de ces clas- duits de qualité. Lors des rares ses atteint 63 m2. Leur construction pluies, en saison, leur force exerce se base sur des hourdis spéciaux, un impact important sur le terrain. avec béton armé. Pour les bâtir, j’ai Les eaux ruissellent, le sol gonfle, réalisé, avec le ferronnier local, un et les bâtiments travaillent beau- Comment vous êtes-vous approvisionné en peinture ? Je m’étais procuré auprès d’un fournisseur de Dakar une peinture estampillée « produit façade de latex » mais qui, en réalité, ne comportait quasiment pas de latex ! Ici, un pot de 25 kg coûte seulement 15 euros. Un prix très peu élevé, certes, mais qui signifie aussi que la qualité ne peut pas être au rendez-vous. Désormais, je vais essayer de me ravitailler auprès de l’un des principaux fournisseurs de mon entreprise – reprise par mes fils depuis mon départ en retraite – et d’acheminer la marchandise à Saly Vélingara, éventuellement par l’intermédiaire de son bureau de Dakar. Idéalement, il faudrait un produit semi-épais, voire épais, pour la voûte, ce serait la bonne solution pour se protéger du soleil et éviter les micro-fissures. En façade, une peinture acrylique devrait convenir. Pour l’instant, les revêtements utilisés ont bien résisté au soleil, même si les ruissellements d’eau ont un peu noirci les façades. En recevant de nouveaux produits, néanmoins, je serai à même de tout repeindre. Tout ça, c’est pour les enfants de l’école, et je le ferai bien volontiers. MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 45 PLANCHERS SURÉLEVÉS Des responsabilités mieux établies © PLANCHERS COMEY échéant, l’un des signataires peut émettre des réserves sur le montage du plancher, la stabilité de l’ensemble ou la propreté des travaux, poursuit Christian Versino. Un tel constat évite un certain nombre de litiges postérieurs à la réception finale. C’est clairement le point essentiel du DTU. » L ’idée était de mettre l’ancien DTU en conformité avec la norme européenne NF EN 12825 de 2001. Ainsi, le NF DTU 57.1(1) est élaboré selon le type actuel de rédaction de ce genre de document. À ce titre, il comprend le volet « Critères généraux de choix des matériaux », lequel dresse la liste des matériaux admissibles. « C’était l’occasion, également, de toiletter le texte de 1993, en se basant sur les problèmes rencontrés par les installateurs depuis lors », précise Christian Versino, président de Gamma Industries, fabricant-installateur francilien de planchers surélevés, qui anime la commission Planchers surélevés au Syndicat national de l’isolation (SNI-FFB). Ainsi, par exemple, la nouvelle norme ouvre la possibilité de dresser un constat contradictoire de fin de montage. « Ce document permet à l’entreprise et au maître d’ouvrage d’établir un état des lieux commun en fin de travaux, signé par chacun. Le cas UNE RÉPONSE AUX ATTENTES DES ENTREPRISES Cette avancée correspond en effet à une véritable attente de la part des entreprises d’isolation. Le plancher surélevé étant modulaire, il doit permettre l’accès à tout ce qui est informatique, câblerie et fluides. De fait, sa principale fonction est de pouvoir être monté et démonté par différents corps d’état, avec le risque que cela comporte sur la mise en place finale. Le constat contradictoire de fin de montage affranchit l’entreprise d’éventuels problèmes survenant après son intervention. Autre avancée marquante du NF DTU : le cahier des clauses spécia- les précise à qui incombe la réalisation de certaines prestations qui n’étaient pas usuelles il y a une quinzaine d’années mais qui le sont devenues depuis. Exemples : la mise à la terre du plancher surélevé et le traitement antipoussière du sol. « Lorsqu’ils ne sont pas mentionnés dans le marché, ces travaux ne sont pas dus par l’entreprise », souligne Christian Versino. Il en va de même, désormais, d’autres types de prestations telles que la protection du plancher contre les salissures, ou encore le traçage des axes de pose. « Là encore, le fait que le DTU mentionne tous ces éléments doit permettre d’éviter un certain nombre de litiges postérieurs à la signature de l’ordre de service », conclut Christian Versino. (1) qui remplace à la fois les normes NF P 67-103-1 et NF P 67-103-2 (référence DTU 57.1 d’avril 1993). POUR EN SAVOIR PLUS SNI-FFB (Syndicat national de l’isolation), tél. 01 40 55 13 70. NOUVEAU CQP : « Compagnon professionnel solier-moquettiste » e secteur des revêtements de sols souples est dorénavant doté d’un certificat de qualification professionnelle (CQP), celui de « compagnon professionnel solier-moquettiste ». Élaboré par l’Union nationale des revêtements de sols techniques (UNRST-FFB), ce certificat est inscrit au répertoire national des certifications professionnelles depuis décembre 2007. Créé pour que la profession dispose d’un diplôme propre à ce métier et couvrant un niveau supérieur au CAP, ce CQP ser- 46 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 © TARKET L vira aux compagnons pour obtenir, par la voie de la validation des acquis de l’expérience (VAE), le niveau III position I coef. 210 de la convention collective du Bâtiment. Il permettra également de mettre en place un référentiel de formation initiale, agréé par le ministère du Travail, utilisable par les CFA, l’AFPA et les centres de formation des industriels. Dès mai 2007, l’UNRST-FFB a lancé une enquête auprès de ses représentants territoriaux afin de constituer les jurys. La majorité s’est prononcée pour une organisation par zone géographique (Nord-Ouest, Nord-Est, SudOuest, Sud-Est). De nombreux professionnels sont volontaires pour faire partie de ces jurys. L’ensemble du dispositif étant maintenant opérationnel, les entreprises disposent d’un nouvel outil pour valoriser leurs salariés motivés par une démarche de VAE. POUR EN SAVOIR PLUS UNRST–FFB, tél. : 01 40 69 51 45. FINITIONS/AMÉNAGEMENT CLOISONS EN BRIQUE DE TERRE CUITE Quelles exigences pour les finitions d’intervenir dans les meilleures conditions. Alors que la première assise d’éléments est réglée de niveau, le décalage des joints verticaux doit être, d’une assise sur l’autre, au moins égal au tiers de la longueur de l’élément utilisé. De plus, les briques doivent avoir été assemblées en joints croisés. Que ce soit pour le peintre, le maçon ou le plâtrier, il existe des exigences minimales pour la mise en peinture ou la pose de revêtements muraux sur les cloisons en brique de terre cuite. © IMERYS BRIQUES APPARENTES ET DEVANT LE RESTER Certaines autres dispositions concernent les briques destinées à rester apparentes et montées au mortier d’usage courant. En principe, les briques sont posées à bain soufflant de mortier, tous les joints devant être pleins et non garnis après coup. Il faut cependant veiller à ce que le mortier ne coule pas sur la face extérieure, afin d’éviter au peintre un travail de reprise. Il existe également certaines exigences sur le montage des briques, que vous pouvez retrouver, avec l’ensemble des que réalisé avant les travaux pré- recommandations, sur une fiche paratoires dus par le peintre sui- technique à télécharger sur le site vant l’état de finition demandé. w w w. u p p f . f f b a t i m e n t . f r En ce qui concerne le montage (espace adhérents). lui-même de la cloison, les peintres doivent s’assurer qu’il a été effectué selon les spécifications POUR EN SAVOIR PLUS du futur NF DTU 20.13 afin que UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73. l’état du subjectile leur permette S ur les ouvrages correspondant respectivement au futur NF DTU 20.13 et au NF DTU 59.1 (ouvrages de peinture), le peintre doit appliquer une finition C d’aspect poché, dont l’état doit refléter celui du subjectile. Pour envisager des finitions plus élaborées, un enduit de maçon selon le NF DTU 26.1 est nécessaire. Pour ces mêmes ouvrages, le peintre pourra s’assurer que le maçon ou le plâtrier ont bien pris en considération un certain nombre d’exigences. Ainsi, par exemple, lorsque les briques sont destinées à rester apparentes, la planéité d’ensemble ne doit pas excéder 2 cm pour 10 mètres. POSE D’UN REVÊTEMENT MURAL Par ailleurs, les écarts sur la verticalité de la cloison doivent être inférieurs à 1 cm sur la hauteur de l’étage. De même, un enduit ou un revêtement doivent être exé- cutés, sauf si les briques destinées à rester apparentes sont en cloison. Autre type de travaux : la pose d’un revêtement mural sur cloisons en brique de terre cuite suivant le NF DTU 59.4. Pour ce type de pose, le peintre peut appliquer les trois types de finition (A, B ou C). Dans le premier cas, il aura été procédé aux travaux préparatoires nécessaires. L’aspect d’ensemble est uniforme, même si de faibles défauts d’aspect sont tolérés. En finition B, la planéité générale initiale n’est pas modifiée. Quelques défauts d’épiderme et traces d’outils d’application sont admis, ainsi que de légers défauts de verticalité. En finition C, enfin, l’état de surface reflète celui du subjectile, auquel il apporte toutefois une décoration. Il est à noter que, pour la mise en œuvre de revêtements, le subjectile devra être couvert d’un enduit de ragréage mince à base plâtre ou de liant hydrauli- TEXTES NORMATIFS « CARRELAGE » Une formation pour mieux les comprendre P lus de 15 textes régissent la mise en œuvre du carrelage et aucune formation adéquate n’était proposée aux professionnels, constate une enquête de la direction de la formation de la FFB. Or la connaissance des textes normatifs est primordiale, devant la complexité croissante du métier. Sur la base d’un cahier des charges établi par la commission formation de l’Union natio- nale des entrepreneurs céramistes du Bâtiment (UNECB-FFB), l’AFECBAT (1) a développé une offre de formation spécifique. Proposée depuis décembre 2006 aux chefs d’entreprise, métreurs, conducteurs de travaux, carreleurs confirmés mais aussi débutants, elle a accueilli plus de 200 stagiaires en 2007. (1) Association française des entrepreneurs céramistes du Bâtiment, tél.: 01 40 69 58 22. MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 47 FINITIONS/AMÉNAGEMENT REVÊTEMENTS MURAUX PVC De nombreux atouts CaloXpert : un logiciel pour l’isolation thermique © VESCOM © TARKETT Esthétiques, faciles à mettre en œuvre… Panorama de quelques avantages des revêtements muraux PVC. R épartis en quatre grandes familles – PVC sur textile, PVC sur support papier, mousse PVC supportée ou non, film PVC non supporté –, les revêtements muraux en PVC offrent de nombreux atouts. Ils remplissent tout d’abord une fonction esthétique, du fait des nombreuses palettes de coloris et de motifs disponibles, sans parler de la variété des textures : transparentes, granitées, lisses, etc. Tous les produits PVC muraux sont conformes à la norme de référence NF EN 259 (revêtements muraux à usage intense) et bénéficient d’une excellente solidité à la lumière. Ils peuvent contribuer à l’amélioration acoustique et thermique, et sont, de plus, d’un entre48 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 tien aisé : les revêtements muraux PVC traités fongistatiques et bactériostatiques limitent le développement des bactéries et des moisissures. Il est également important de savoir que certains PVC présentent une réaction au feu limitée, répondant au classement M1 (euroclasse équivalent A2 S2 d1). Ainsi, ce type de PVC «M1» permet une totale implantation dans tous les bâtiments courants. MISE EN ŒUVRE RAPIDE En matière de pose, les avantages de ce type de revêtement sont également nombreux. Non seulement la préparation des supports est limitée, mais la largeur des rouleaux (70 cm à 130 cm) permet de recouvrir rapidement la surface visée. Pas de problème de temps de séchage : la pièce est opérationnelle dès la mise en œuvre, sauf pour les revêtements de murs nécessitant des joints avec une soudure à chaud. En site habité, il n’y a pas de contrainte de protection : la pose est réalisée par simple encollage du mur, ce qui produit des chutes propres ; le temps de nettoyage du chantier n’en est que plus réduit. Ces atouts de mise en œuvre font du revêtement mural PVC un produit rentable, puisque le temps de préparation, pose et nettoyage est, au total, très restreint. Les entreprises ne doivent pas hésiter à le préconiser. Argument supplémentaire : les PVC muraux apportent des éléments de réponse à sept des 14 objectifs environnementaux et sanitaires de la démarche HQE® – dont le confort acoustique, visuel et olfactif. POUR EN SAVOIR PLUS • UPPF-FFB (Union professionnelle Peinture Finitions), tél. : 01 40 69 53 73. • UNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sols techniques), tél. : 01 40 69 51 45. Développé par le Syndicat national de l’isolation (SNIFFB) avec le concours d’un prestataire, CaloXpert est un logiciel complet dédié à l’isolation thermique industrielle. Son utilité est à la fois technique (calcul de toutes les déperditions), économique (la bonne isolation au meilleur coût) et environnementale (calcul des économies d’équivalent CO2). CaloXpert est couplé à une base de données des principaux produits d’isolation. Pour en savoir plus : SNI-FFB, tél. : 01 40 55 13 70. Pour le peintre : 28 pages d’arguments Réussir son chantier, les conditions d’exécution des travaux de finition : c’est sous ce titre très explicite que l’UPPF-FFB a publié en octobre 2007 un guide destiné aux peintres. Objectif : les aider à faire respecter leurs règles professionnelles et à préserver leurs intérêts en sachant faire valoir leurs droits sur un chantier. Ce document de 28 pages comprend trois grands chapitres : « Arguments techniques », « Arguments juridiques », « Arguments hygiène et sécurité ». Pour en savoir plus : UPPF-FFB (Union professionnelle Peinture Finitions), tél. : 01 40 69 53 73. 250000 INCENDIES DOMESTIQUES PAR AN EN FRANCE (estimation du secteur des assurances), soit un coût total d’environ 1,3 milliard d’euros (supérieur de 30 % au coût des dégâts des eaux et de 160 % à celui des sinistres par vol). Sécurité incendie TOUS LES METIERS DU BÂTIMENT SONT CONCERNES 50 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 DOSSIER RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC U 6264 PERSONNES SECOURUES au cours de ces interventions, en 2005, dont 295 personnes décédées, 728 grièvement blessées. ne affaire réservée aux spécialistes, la sécurité incendie ? Bien sûr, certains métiers sont très directement impliqués, comme les électriciens qui installent les systèmes de détection 25% DES FEUX DÉMARRENT DANS LES CUISINES incendie, ou certains couvreurs ou les chauffagistes qui se spécialisent dans les dispositifs 25 19 de désenfumage. Mais toutes 16 12 11 10 les professions du Bâtiment, 6 1 du gros œuvre aux finitions, coupe-feu ou les systèmes d’alarme. • Caves et chaufferies : 19 % ; • Cuisines : 25 % ; • Locaux poubelles : 16 % ; • Escaliers : 12 % ; • Toitures-terrasses : 11 % ; • Chambres : 10 % ; • Salons : 6 % ; • Salles de bains : 1 %. Mais plus généralement, les exigences Source : ministère de l’Intérieur sont concernées par ce sujet par définition transversal. C’est évidemment le cas lorsqu’il s’agit de mettre en place des équipements spécifiques, comme les portes 90571 INTERVENTIONS DES SERVICES DE SECOURS pour incendies d’habitation (y compris les feux de cheminée) en France en 2005, soit 24 % du total des incendies. de sécurité incendie sont présentes dans tous les volets de la construction, depuis les structures et l’accessibilité des façades jusqu’au compartimentage intérieur par les maçonneries ou les cloisonnements plâtre, en passant par les gaines et les dégagements. MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 51 Toutes les professions sont concernées et le seront de plus en plus avec le resserrement des contraintes de prévention. Car la sécurité incendie est une activité encadrée par des réglementations, c’est-à-dire par des obligations qui s’imposent aux maîtres d’ouvrage, aux maîtres d’œuvre et aux entreprises, la responsabilité pénale des uns et des autres pouvant être engagée en cas de sinistre. Ce cadre réglementaire – qu’il ne faut pas confondre avec celui des normes, non obligatoires – est omniprésent, puisque chaque type de bâtiment doit respecter, en fonction de son affectation, des dispositions constructives et des principes de protection précis : réaction au feu, détection, extinction automatique, alarme, évacuation… On recense (IGH) sont bien sûr les plus sévères. Élément de complexité supplémentaire : la réglementation française en matière de sécurité incendie émane de plusieurs ministères (Intérieur ; Travail ; Écologie, développement et aménagement durables), dont les textes ne s’accordent pas toujours entre eux… ainsi pas moins de 28 règlements distincts couramment utilisés selon la destination des bâtiments – maison individuelle, petit collectif d’habitation, grand collectif, théâtre, bibliothèque, école maternelle, lycée, parking, immeuble de bureaux, chaufferie centrale ou groupe froid… Parmi eux, ceux qui concernent les établissements recevant du public (ERP) et les immeubles de grande hauteur « Faire entendre la voix des entrepreneurs » CLAUDE BARBIER, DIRIGEANT DE L’ENTREPRISE FUMENTIC (SAÔNE-ETLOIRE) ET PRÉSIDENT DU GROUPEMENT DES INSTALLATEURS ET MAINTENEURS DE SYSTÈMES DE SÉCURITÉ INCENDIE (GIMSSI-FFB) « La création du GIMSSI répond à deux objectifs principaux : aider les entrepreneurs à s’y retrouver dans une réglementation particulièrement complexe ; regrouper dans une structure transversale tous les métiers du Bâtiment concernés par la sécurité incendie – c’est-à-dire la quasitotalité de la profession. Alors que la réglementation évolue régulièrement en modifiant nos habitudes de construction, il est important que les entreprises du Bâtiment fassent entendre leur voix, notamment dans les commissions centrales de sécurité des ministères et dans les commissions techniques de normalisation. L’enjeu est aussi de monter en compétences par un effort de formation, et de développer avec Qualibat les qualifications spécialisées, comme il en existe déjà dans le domaine du désenfumage, ce qui nous rendra moins dépendants vis-à-vis des dispositifs développés par les assureurs et les industriels. Au final, il est clair que la sécurité incendie, qu’il s’agisse d’installation ou de maintenance, est un marché très porteur pour les entreprises du Bâtiment. Je le constate dans mon propre secteur, le désenfumage, où nous travaillons aujourd’hui en direct avec de grands donneurs d’ordre comme les hôpitaux ou les centres commerciaux. » 52 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 ACTUALITÉ RÉGLEMENTAIRE ET TRAVAUX EN PERSPECTIVE Ce maillage réglementaire déjà très dense (on dénombre pas moins de 6 000 articles traitant de sécurité incendie) est en train de se resserrer encore dans un contexte où les incendies d’habitation ont connu une nette progression au cours des dernières décennies PRINCIPE DE FONCTION À la manière du système nerveux connectant tous les éléments du corps humain, les équipements composant un système de sécurité incendie sont mis en relation par un même centralisateur, qui commande automatiquement et à distance les dispositifs suivants : • clapet télécommandé de ventilation ; • volet de transfert ; • volet de désenfumage pour conduit collectif ; • volet de désenfumage pour conduit unitaire ou collecteur ; • exutoire de désenfumage ; • exutoire de cage d’escalier ; • ouvrant télécommandé en façade ; • porte battante à fermeture automatique ; • porte coulissante à fermeture automatique ; • rideau et porte à dévêtissement vertical ; • coffret de relayage de ventilateur de désenfumage ; • dispositif de verrouillage pour issue de secours. Dans certains bâtiments répondant à des exigences de sécurité incendie particulièrement sévères (IGH, ERP…), d’autres dispositifs, actionnés spécifiquement, peuvent s’ajouter à ceux commandés automatiquement par le centralisateur : • porte coulissante de façade à ouverture automatique (sécurité positive) ; • écran de cantonnement amovible ; • commande du délestage entre BAEH (blocs autonomes d’éclairage d’habitation) et BAES (blocs autonomes d’éclairage de sécurité) ; • mise en route de la vidéo permettant une temporisation supplémentaire sur l’unité de gestion des issues de secours (UGIS) ; • commande de l’électrovanne d’extinction sous air ; • commande d’arrêt de la ventilation mécanique et du système de soufflage de la climatisation ; • commande d’arrêt de la sono des salles de spectacle et des dancings ; • commande « non stop ascenseur » au niveau sinistré en IGH ; • rideau en tissu à déroulement vertical irrigué par un réseau local piloté par une électrovanne ; • commande de la remise en lumière normale ; • commande d’arrêt automatique d’un programme du spectacle en cours (effets spéciaux, pyrotechniques, alimentation des amplificateurs indépendants de sono). Font enfin partie des dispositifs commandés les diffuseurs d’alarme (sonores, visuels et tactiles) adaptés aux différents types de handicap. DOSSIER SÉCURITÉ INCENDIE (90 571 interventions en 2005, contre 51 000 en 1981), et où plusieurs sinistres aux conséquences tragiques ont retenu l’attention. C’est le cas en particulier dans le domaine des petits hôtels, à la suite de plusieurs incendies récents, comme celui de l’hôtel Paris-Opéra, qui fit 24 morts le 15 avril 2005 : la nouvelle réglementation impose à tous les propriétaires et exploitants d’établissements existants de réaliser les travaux nécessaires au renforcement de leur sécurité avant 2011 – délai que l’autorité de police peut décider, au regard de l’analyse des risques, de raccourcir, après avis de la commission de sécurité compétente. Ces travaux portent plus particulièrement sur la création d’un deuxième escalier ; l’encloisonnement par des parois résistantes au feu des escaliers et des locaux à risques d’incendie ; la mise en place de portes résistantes au feu ; le remplacement ou la réfection totale des matériaux présentant des réactions au feu élevées ; les ferme-portes ; le désenfumage des escaliers et éventuellement des couloirs ; les installations techniques ; l’éclairage de sécurité et l’équipement d’alarme (lire Bâtimétiers n° 9, p. 77). Une évolution similaire est en cours pour les maisons de retraite. Si les logements-foyers accueillant des personnes âgées valides resteront régis par une réglementation du type habitat collectif, les établissements existants recevant des personnes âgées dépendantes et classés actuellement en bâtiments d’habitat collectif devront relever prochainement de la réglementation sécurité incendie ERP (type J), et seront donc soumis à toutes les prescriptions de travaux émises par les commissions de sécurité lors de leurs visites périodiques. Ces travaux concerneront l’amélioration de l’accessibilité, des conditions d’intervention des services de secours et des conditions d’évacuation, ainsi que la limitation de la transmission du feu et des fumées entre les niveaux ou compartiments. Les entreprises du Bâtiment seront sollicitées notamment pour créer des compartiments coupe-feu dotés de portes à fermeture automatique. Un troisième type d’établissement pourrait voir aussi son cadre réglementaire évoluer : les résidences de tourisme, qui ne sont pas considérées comme des ERP. La FFB participe à la réflexion en cours sur les NEMENT DU SYSTÈME DE SÉCURITÉ INCENDIE 9wI:8I>DC B>H::CHw8JG>Iw I_hd[[jWl[hj_ii[kh l_ik[bfekhcWb[dj[dZWdj H[fehjZ[i_]dWb_iWj_ed [ZjZiYgVc\ZbZci \cgVa PED;I:;:xJ;9J?ED Yebb[Yj_l[ fekh ZYb[dY^[khi cWdk[bi JWXb[WkZ[h[fehj ZWbWhc[ :_\\ki[khiedeh[ dedWkjedec[ h^gcZ!]Vji"eVgaZjg djVaVgbZ\cgVaZhdcdgZ 8beYWkjedec[ ZWbWhc[iedeh[ 766HYZineZ HVdjBV E>ADI6<: xYhWdZ[ YWdjedd[c[dj Wcel_Xb[ xYbW_hW][ Z[iYkh_j B?=D;FH?D9?F7B; Z[Zj[Yj_edWZh[iiWXb[ h[XekYb[Wl[YZh_lWj_ed fekhZj[Yj[khi WkjecWj_gk[i :l[hhek_bbW][ Z[i_iik[i Z[i[Yekhi :l[hhek_bbW][ cW]dj_gk[Z[ fehj[ikhl[djeki[i Leb[jZ[ Zi[d\kcW][ ikhYedZk_jYebb[Yj_\ 9e\\h[j Z[h[bWoW][ fekhl[dj_bWj[kh Z[Zi[d\kcW][ Ekl[hjkh[Z[ifehj[i Yekb_iiWdj[i 7hh jl[dj_bWj_ed cYWd_gk[ 9bWf[jYekf[#\[k Z[l[dj_bWj_ed xb[YjhelWdd[ ikh[nj_dYj_ed iekiW_h ;nkje_h[Z[\kc[ [jeklhWdjZ[ Zi[d\kcW][[d\WWZ[ MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 53 règles de sécurité incendie à appliquer lors de la construction ou la rénovation de tels établissements. Enfin, de nouvelles mesures réglementaires sont à l’étude dans le secteur de l’habitat collectif. Suite à un rapport(1) commandé par Jean-Louis Borloo («Propositions pour une meilleure sécurité des personnes dans leur habitat»), les députés ont voté en 2005 une loi visant à rendre obligatoire l’installation de détecteurs avertisseurs autonomes de fumée (DAAF) dans tous les lieux d’habitation. Dans l’attente de l’avis du Sénat, le décret d’application n’est toujours pas sorti. Le coût du détecteur – au moins un par logement, et deux à partir de 4 pièces – serait à la charge de l’occupant. Parmi les autres mesures envisagées dans le rapport, quatre concernent les travaux de bâtiment : renfort de l’isolement au feu des locaux à risques particuliers (poubelles, caves, chaufferies…) dans les bâtiments existants ; isolation au feu des halls d’immeuble par rapport aux escaliers ; adaptation des normes de sécurité électrique aux immeubles anciens ; contrôle obligatoire des travaux de rénovation des bâtiments d’habitation existants sous l’aspect de la sécurité incendie. Le rapport propose également de rendre obligatoire(2), à l’occasion de la vente d’un logement, la réalisation préalable d’un diagnostic sécurité incendie. Aux évolutions réglementaires, s’ajoutent celles portant sur les normes et sur le marquage CE. Concernant les premières, la création, au sein de la FFB, du Groupement des installateurs et mainteneurs de systèmes de sécurité incendie (GIMSSI-FFB) contribue à faire entendre la voix des entreprises du Bâtiment au sein des commissions de normalisation, tout en développant la transversalité entre tous les métiers concernés. Quant au marquage CE, il s’applique déjà à plusieurs dispositifs de sécurité (exutoires, écrans de cantonnement, coffrets de relayage, moteurs de désenfumage) et concernera à terme l’ensemble des composants du système de sécurité incendie. DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES ET CORPS DE MÉ , 7I9;DIEH?IJ;I & 9EKLH;KH ' CxJ7BB?;H - <KC?IJ;H?; &) FBÚJH?;H%FB7GK?IJ; . C7wED * xB;9JH?9?;D &% IJ7<<;KH &' FBEC8?;H Détection incendie && 87H:7=; ;D<7w7:; ( 9>7HF;DJ?;H &( I;HHKH?;H ) C;DK?I?;H ) C;DK?I?;H Voie pompiers Travaux publics * xB;9JH?9?;D + 9>7K<<7=?IJ;%9B?C7J?9?;D 54 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 Voirie espaces extérieurs DOSSIER SÉCURITÉ INCENDIE VERS L’INGÉNIERIE DE LA SÉCURITÉ INCENDIE À plus long terme, l’approche du risque – et des pratiques constructives – pourrait évoluer en profondeur avec le développement de l’ingénierie de la sécurité incendie. L’enjeu est d’aller vers une réglementation plus « performancielle » que descriptive, permettant de raisonner en termes d’objectifs de sécurité incendie, et de solutions globales apportées par l’ingénierie. Des réflexions ont déjà été menées sur ce thème dans plusieurs pays – Grande-Bretagne, Suède, États-Unis, Nouvelle-Zélande… – ainsi qu’au sein de l’organisation internationale de normalisation ISO. En France, la FFB participe à des travaux sur ce thème dans le cadre de son Programme de Les installations électriques défectueuses sont à l’origine d’environ un incendie sur quatre. recherche développement métiers (PRDM). Les premières démarches concrètes d’ingénierie incendie, introduites par un arrêté ministériel du 22 mars 2004, ont été appliquées à des parkings. Elles ont conduit à l’acceptation, par les commissions de sécurité, de dimensionnements de structures métalliques basés sur des actions thermiques réelles (feu de voiture), et non sur une courbe température/temps – une méthodologie de calcul appuyée sur plusieurs années de tra- vaux de recherche et d’essais grandeur nature. La démarche d’ingénierie peut aussi être utilisée pour le désenfumage, mais doit faire l’objet d’une note d’un organisme reconnu compétent par le ministère de l’Intérieur, après avis de la commission centrale de sécurité. En ligne de mire : une approche moins formelle et plus réelle du risque incendie, synonyme de prestations à valeur ajoutée pour les professionnels du Bâtiment. (1) Disponible sur www.ladocumentationfrancaise.fr , rubrique Rapports publics. (2) À la date de publication de ce dossier, la loi correspondante n’était pas votée. POUR EN SAVOIR PLUS GIMSSI-FFB, tél. : 01 40 69 57 01, www.gimssi.com TIERS CONCERNÉS La sécurité incendie est par définition un sujet transversal. En effet, si les réglementions diffèrent selon les types d’établissements et d’activités concernés, elles ont en commun de traiter d’une vingtaine de dispositions constructives, qui touchent tout le champ des métiers du Bâtiment. • Accessibilité des façades et desserte par les engins et les échelles (châssis ouvrants pompiers en façade et travaux de voirie). • Isolement par rapport aux tiers (produits vitrés ou maçonnerie). • Structures (béton, acier, bois et maçonnerie). • Couvertures (traditionnelles, vitrées, étanchéité). • Façades (revêtements de façade). • Distribution intérieure et compartimentage (cloisonnements plâtre et maçonnerie). • Locaux à risques particuliers (maçonnerie et menuiserie intérieures, portes coupe-feu). • Conduits (chauffagistes). • Gaines coupe-feu (entreprises du plâtre). • Gaines métalliques • Dégagements : sorties et escaliers (métalliers, serruriers, maçons, menuisiers intérieurs). • Aménagements intérieurs (revêtements et matériaux d’aménagement). • Désenfumage mécanique (chauffagistes). • Désenfumage naturel (façadiers, menuisiers extérieurs, couvreurs et spécialistes du désenfumage naturel). • Chauffage, ventilation (chauffagistes). • Installations électriques (électriciens). • Éclairage (électriciens, spécialistes de l’éclairage de sécurité). • Ascenseurs (ascensoristes). • Moyens de secours et systèmes de sécurité incendie (plombiers, électriciens, spécialistes des systèmes de sécurité incendie et d’équipements d’alarme). « Le sens du service » FRANÇOIS VICTORIA, ENTREPRISE ADÉCOM (RHÔNE) « J’ai créé mon entreprise spécialisée dans la détection et le désenfumage en 1995, après avoir travaillé dans le secteur de la téléphonie puis de l’alarme incendie. Aujourd’hui, nous sommes dix salariés et nous travaillons exclusivement pour une clientèle professionnelle – syndics d’immeubles, établissements recevant du public tels que les hôtels, établissements scolaires, sites industriels… Notre valeur ajoutée ? Elle réside à la fois dans notre capacité de prescription, sachant que chaque type d’établissement a sa réglementation spécifique, dans l’intégration des métiers de l’installation et de la maintenance, et dans le sens du service. Être disponible en permanence, intervenir dans les plus brefs délais pour remettre en état une installation, c’est essentiel dans notre secteur. » La sécurité incendie est encadrée par des réglementations qui s’imposent aux maîtres d’ouvrage, aux maîtres d’œuvre et aux entreprises, leur responsabilité pénale pouvant être engagée en cas de sinistre. MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 55 I N N O V A T I O N LES COMPOSANTS DU PUITS DE LUMIÈRE La lumière sort du puits ! 1 2 Les puits de lumière à structure tubulaire permettent d’inonder toute une pièce de lumière naturelle sans la moindre déperdition énergétique. e n’est pas, à proprement parler, une innovation puisque le puits de lumière à structure tubulaire a été mis au point dès la fin des années 80. Mais c’est, à coup sûr, une technique promise à un bel avenir. Ce puits de lumière répond en effet à deux des exigences les plus couramment exprimées par les clients (particuliers ou industriels) : le besoin de lumière naturelle dans des espaces qui en manquent et la maîtrise des consommations énergétiques. Ça tombe bien, le puits de lumière à structure tubulaire convient à tous les types de bâtiments : sur la toiture ou en façade, il peut être utilisé dans la construction neuve et garde tout son intérêt dans le cadre d’une rénovation. Inutile de transformer la charpente ou la toiture, ni d’engager des travaux importants : ce type d’installation – éminemment discrète et simple dans sa mise en œuvre – respecte l’architecture et l’esthétisme du bâti. Ses caractéristiques techniques n’en sont pas moins appréciables : filtres contre les rayonnements ultraviolets et infrarouges de la lumière, isolation thermique et phonique, étanchéité et résistance aux effractions. Tous ces éléments font du puits de lumière une installation performante. Cages d’escalier, salles de bains, vestibules, remises, bureaux, hangars : les zones obs- cures d’un bâtiment peuvent être mises en lumière. Il suffit d’installer un puits de 25 cm de diamètre pour éclairer, comme le ferait un néon, une surface d’environ 10 m2 ; un puits de 60 cm de diamètre peut apporter à un espace de 60 m2 la même lumière que trois néons, etc. Il est naturellement possible d’installer plusieurs puits dans un même espace : ils apportent la même luminosité qu’à l’extérieur, sans reflet ni éblouissement. Y compris par temps couvert : la luminosité est, certes, moins importante que par un temps ensoleillé, mais elle reste suffisante pour éclairer une pièce. BROUETTE À MOTEUR Le partenaire des chantiers enclavés «N © TROUBAT otre originalité, c’est de réaliser les chantiers difficiles parce que peu accessibles ou compliqués à gérer, ceux dont souvent les autres ne veulent 56 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 pas se charger », confie, philosophe, Christian Troubat, dirigeant de l’entreprise de maçonnerie qui porte son nom, implantée à Niort (Deux-Sèvres). Remplir un tel cahier des charges – et tenir les délais – implique de mener une vraie réflexion sur les méthodes. Le projet d’agrandissement du palais de justice de Niort compte parmi ces chantiers difficiles, à tel point qu’il a donné lieu à plusieurs appels d’offres infructueux. Il s’agissait de creuser un sous-sol dans ce bâtiment ancien situé en pleine ville, de réaliser des fondations spéciales pour accueillir des armoires d’archivage, de créer une gaine d’ascenseur… sans interrompre l’activité du palais. « Pour évacuer les déblais, j’ai d’abord pensé à une solution de type tapis roulant, explique Christian Troubat, avant de tomber, sur Internet, sur un fournisseur de brouettes motorisées. Cet équipement nous a permis de sortir sans effort la valeur de 150 mètres cubes de terrassement, au moyen d’une rampe de 7 mètres de longueur, inclinée à 30 %. » QUATRE ROUES MOTRICES Acheté sur Internet, l’engin, qui bénéficie du marquage CE, se montre convaincant dès les premiers essais. Il s’agit d’une brouette à quatre roues motrices, dont la charge est centrée sur les roues arrière, ce qui permet de la faire pivoter comme une brouette conventionnelle. La différence, c’est qu’elle ne demande aucun effort au pilote : le moteur 4 5 © LUMITUBE/WWW.SOLARWILL.COM C 3 1 2 3 4 5 Dôme acrylique d’une très grande transparence résistant aux UV et infrarouge. Eclateur constitué de loupes. Solin ou souches de toit. Tube aluminium traité à l’argent. Diffuseur de lumière anti-éblouissements. équipé d’une boîte de vitesses – quatre marches avant, une marche arrière – tracte une charge de 250 kg, soit l’équivalent de trois brouettes normales, aussi bien sur le plat que sur des pentes à très forte inclinaison. S’il représente un investissement non négligeable, ce type de matériel est aussi très efficace : un trio composé d’une minipelle mécanique et de deux brouettes à moteur a eu raison en temps et en heure du soubassement de la vénérable institution judiciaire. D’une largeur de 70 centimètres, la brouette se glisse facilement à l’intérieur d’une maison pour les travaux de rénovation et fait partie, selon Christian Troubat, « des équipements capables d’attirer des jeunes dans nos métiers ». Sa seule limite : son moteur à essence, qui exclut toute utilisation en milieu confiné. Une version électrique devrait bientôt remédier à ce défaut. I N N O V A T I O N MÂT DE LEVAGE CHARPENTE Le levage des charpentes en toute sécurité liorer la sécurité du chantier en réduisant le risque d’accidents de manutention ». Mais cette technique améliore également la productivité et renforce l’image des métiers de la charpente. Partenaire principal des petites entreprises de charpente, ou matériel d’appoint pour les plus importantes, le Lev’charpente est fabriqué en série depuis début 2008 par un sous-traitant spécialisé, et bénéficie du marquage CE. Il sera bientôt distribué dans toute la France à destination des charpentiers, fabricants de charpente de type fermette jusqu’au toit. Les assure la commercialisation, « le et loueurs de matériels. éléments peuvent peser jusqu’à Lev’charpente permet de respecter 300 kg, et être levés de 6 à 8 m de la réglementation, qui interdit de POUR EN SAVOIR PLUS hauteur. monter à l’échelle en portant des www.agl-concept.com Pour Manuella Loizeau, qui en éléments de charpente, et d’amé© AGL CONCEPT C omment éviter de lever les éléments de charpente à dos d’homme, sans pour autant faire appel à un équipement lourd de type télescopique ou grue ? Inventé par Bernard Loizeau, charpentier alors en activité aux Herbiers, en Vendée, le Lev’charpente est un équipement innovant qui permet de relever ce défi : monté sur essieu, il peut être tracté par un véhicule, acheminé sur les chantiers même d’accès difficile, et peut entrer dans le bâtiment, en passant par une baie ou une porte de 80 cm de largeur. Basculé en position verticale, installé en quelques minutes, il devient un mât de levage équipé d’un treuil électrique, destiné à hisser les pièces de charpente traditionnelle ou MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 57 I N N O V A T I O N Transporter son matériel de chantier en toute sécurité E cement où est fixé le système de rechargement de ses batteries. Après avoir réalisé un premier prototype, Thierry Miorcec a aujourd’hui équipé ses quatre fourgons de 3,5 tonnes – trois dédiés à la charpente, un à la maçonnerie – avec ce système. Gain de temps, selon ses calculs : un quart d’heure par jour et par compagnon. Ce concept, qui améliore l’ergonomie en limitant les manipulations et le ramassage des outils au sol, tout en ménageant un espace libre pour transporter des matériaux au centre du fourgon, a retenu l’attention de la Caisse régionale d’assurancemaladie. Car il permet aussi des progrès importants en termes de sécurité, en limitant les chutes d’objets et le risque de voir des engins plus ou moins lourds projetés à l’intérieur de l’habitacle en cas de freinage brusque ou d’accident. Thierry Miorcec a déjà proposé ce système à plusieurs entrepreneurs séduits par sa démarche rationnelle. Pas question pour autant de l’industrialiser : il s’agit d’un procédé sur mesure qui, pour être efficace, doit être adapté à chaque activité, à chaque entreprise et à chaque fourgon. © T. MIORCEC ntrepreneur de construction métallique au Tréhou (Finistère), dans le domaine des bâtiments industriels et agricoles, Thierry Miorcec a révolutionné le rangement et le transport du petit matériel employé par ses compagnons, en repensant entièrement le chargement de ses fourgons. « J’ai constaté que, tous les matins, nous mettions autant de temps à décharger les fourgons qu’à les charger, et que nous perdions un temps fou à localiser les outils qui, de plus, se détérioraient à force de les entasser », explique-t-il. En 2001, le passage aux 35 heures et l’achat d’un nouveau véhicule incitent à changer les choses : après analyse du poids, des contraintes et de la fréquence d’utilisation de chaque matériel transporté, la solution se dessine sous la forme d’un système original de rangement et de stockage en bois, composé de casiers, de tiroirs et de placards, le tout vissé à l’intérieur du fourgon. Les pièces les plus couramment utilisées – notamment les barres à mine, les forets à béton, la quincaillerie – sont disposées près des portes, et chaque outil électrique portatif – scies circulaires, perceuses… – se voit attribuer un empla- MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 59 F O R M A T I O N Formation offre globale énergétique : c’est parti! Pionnières, les fédérations départementales de la Meuse et de la Haute-Marne dispensent des formations aux économies d’énergie depuis avril 2007. Une initiative qui s’est généralisée à l’ensemble des régions. TÉMOIGNAGES © FFB55 André Poirot, entreprise de plâtrerie, Houdelaincourt (Meuse), 8 salariés « À ce jour, je n’ai suivi que la première partie de la formation rénovation énergétique. Cela m’a permis de découvrir les modes de fonctionnement des autres métiers concernés tel celui de chauffagiste. Mais surtout, je suis devenu capable de parler à mes clients d’équipements techniques comme les chaudières à condensation, les panneaux solaires ou la géothermie. La deuxième étape de la formation portera sur le logiciel OREBAT. Cela me servira à apporter une nouvelle expertise à mes clients en leur proposant des solutions globales qui tiendront davantage la route. » E n Haute-Marne et dans la Meuse, les chefs d’entreprise ont la possibilité, depuis avril 2007, de participer à des formations pour se familiariser avec une nouvelle approche des chantiers de rénovation : l’offre globale d’amélioration énergétique. Ils sont déjà plus de 100, dans ces deux départements, à avoir suivi l’un des modules proposés. Ces cycles, qui s’inscrivent dans le cadre plus large de la transformation d’actions de formation en certificats d’économie d’énergie, dispositif FEEBât (1), visent un seul et même objectif : apprendre aux entrepreneurs à aborder différemment leurs chantiers en intégrant systématiquement dans leurs offres la problématique des économies d’énergie. Une approche englobant non seulement leur secteur d’intervention mais aussi l’ensemble des domaines susceptibles de générer de telles économies. Ainsi, un plâtrier plaquiste qui intervient dans des combles devra être à même de conseiller son client sur l’isolation ainsi que sur la capacité du système de chauffage 60 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 à remplir ses fonctions sur les surfaces nouvellement créées. L’électricien, le plombier, le couvreur ou le maçon devront adopter une démarche identique, en ayant une vision globale du chantier qui permette de répondre à des clients de mieux en mieux informés. UNE FORMATION EN TROIS TEMPS Concrètement, ces formations se déroulent en trois temps. Un premier module pose les jalons. Il s’agit pour les entrepreneurs d’appréhender les technologies, de maîtriser l’approche globale et d’apprendre à « vendre » les économies d’énergie. À l’issue du premier stage, le chef d’entreprise saura présenter à ses clients les principales voies d’amélioration énergétique, y compris pour les travaux ne relevant pas de sa compétence habituelle. Il sera, en outre, à même de préparer une offre générale qui comprendra des variantes et intégrera plusieurs corps d’état. Le second module concerne les outils à utiliser pour formaliser son offre et proposer au maître d’ouvrage des solutions fiables, tant du point de vue technique que financier. Au programme : apprentissage du fonctionnement thermique d’un bâtiment et surtout maîtrise d’Orebat, logiciel d’analyse de la performance énergétique et d’évaluation des travaux d’amélioration développé par la FFB et le Costic. Orebat permet d’établir le bilan énergétique et de démontrer par une simulation la pertinence des solutions proposées. Le troisième module, qui n’est pas encore opérationnel, s’adressera non pas au chef d’entreprise mais à ses collaborateurs. Objectif : être en mesure de mettre en œuvre efficacement les différentes technologies d’amélioration énergétique des bâtiments afin d’éviter les contre-références. (1) Voir Bâtimétiers n°9, octobre 2007, p. 5. POUR EN SAVOIR PLUS • Contactez la FFB de votre département. Franck Chasseriaux, Chasseriaux habitat, NeuvesMaisons (Meurthe-et-Moselle), 12 salariés « Comme entreprise de charpente, couverture et aménagement de combles, nous travaillons beaucoup l’isolation. Si j’ai choisi de suivre cette formation et d’en faire profiter également mes commerciaux et chefs d’équipe, c’est dans le but de parfaire nos connaissances dans ce domaine et pour comprendre davantage tout ce qui touche à l’enveloppe et aux équipements techniques. Aujourd’hui, on ne peut plus faire abstraction des autres postes pour expliquer à nos clients ce que nous allons réaliser. » Alain Conteau, architecte, Verdun (Meuse) « Les architectes ne sont pas particulièrement formés à l’approche énergétique. Nous avons tendance à nous reposer sur les bureaux d’études thermiques qui nous apportent des solutions toutes faites. Or, tous mes clients aujourd’hui se posent et me posent la question de l’énergie et on ne peut pas l’aborder sans penser à l’enveloppe du bâtiment. C’est pourquoi cette formation est intéressante : elle fournit des éléments techniques pour leur répondre. » E N V I R O N N E M E N T TROPHÉES DE L’EAU La FFB Lorraine à l’honneur À l’occasion de la remise des Trophées de l’eau par l’Agence Rhin-Meuse, en novembre dernier, la FFB Lorraine a été lauréate, dans la catégorie « Eau et dépollution », pour son opération de collecte régionale des déchets de peinture. Cette opération, baptisée « En Lorraine, la nature reprend des couleurs », s’est déroulée de juin 2004 à juillet 2007 dans les entreprises des quatre départements lorrains. L’Agence de l’eau Rhin-Meuse a attribué une subvention à hauteur de 50 % des frais engagés par chaque entreprise souhaitant se lan- cer dans le recyclage des déchets de peinture (peinture, vernis, lasures, emballages vides souillés, brosserie usagée, etc. ). Le principe : il suffit aux entreprises adhérentes de faire parvenir à la FFB Lorraine une demande d’enlèvement précisant le nombre de palettes qui sont à retirer. La FFB Lorraine contacte alors une société d’élimination des déchets, avec qui les prix ont été négociés, qui se met à son tour en relation avec l’entreprise pour organiser le ramassage. La société spécialisée ne facture que 50 % de la prestation. C’est l’Agence de l’eau qui lui remboursera la différence. Dans cette filière, le tarif à la tonne est de 399 euros, hors subvention mais TGAP (1) incluse, auxquels s’ajoutent les frais de transport. NOUVELLE OPÉRATION Plus de 547 tonnes ont pu être collectées. Les entreprises sensibilisées à la démarche environnementale ont ainsi réduit leur production de déchets classés dangereux. Le président de la commission Environnement et développement durable de la FFB Lorraine, Gilles Dupont, a annoncé la poursuite de cette récolte groupée dans le cadre d’une nouvelle opération, plus complète, qui a débuté en janvier en partenariat avec l’Agence de l’eau, le conseil régional, l’Ademe et la Direction régionale de l’équipement. Cette deuxième opération sera assurée sur trois ans et concernera d’autres déchets. Il est envisagé d’en recueillir à nouveau des quantités suffisantes pour intéresser les industriels du recyclage des déchets aux plastiques souples et PVC, bois, polystyrène, carton… (1) Taxe générale sur les activités polluantes. POUR EN SAVOIR PLUS FFB Lorraine, tél.: 03 83 37 23 63. ELODIE Un outil pour mesurer l’impact environnemental des constructions R endre les fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) utilisables et considérer l’impact global des constructions sur l’environnement, tels sont les objectifs d’Elodie, outil développé par le CSTB à la demande de la DGUHC (1) . Ce nouvel outil intéressera tous les professionnels du Bâtiment : architectes, bureaux d’études, maîtres d’ouvrage, mais aussi artisans et entreprises, qui jouent de plus en plus souvent le rôle de prescripteurs. Avec Elodie, aujourd’hui en phase expérimentale, il sera possible, sur la base d’un métré, d’évaluer la contribution des produits et matériaux de construction à l’impact environnemental d’un ouvrage, en prenant en compte les données des FDES pour les matériaux et produits utilisés. Les critères portent, entre autres, sur l’énergie primaire consommée tout au long du cycle de vie des produits, les gaz à effet de serre et les déchets générés, ou encore la consommation d’eau. ÉTABLIR DES COMPARAISONS Ainsi, très concrètement, sont saisies, l’une après l’autre, toutes les caractéristiques de la construction : surfaces des fenêtres, des murs, des cloisons, de la couverture… L’utilisateur peut alors sélectionner les différents types de produits accessibles dans la base de données Inies où sont « stockées » les FDES. En fonction des choix effectués, il mesure alors les impacts environnementaux liés aux produits et nementale, sera mauvaise. A contrario, à performances pe thermiques th équivalentes, éq l’outil aidera l’o à tester – et à rretenir – les meilleures solutions sur le constructives disponibles dispon marché. rapidematériaux du qu’il éi d bâtiment bâ i ’il s’ap’ hé Elodie El di va évoluer é prête à construire. Il est aussi pos- ment pour devenir un outil d’évasible d’établir des comparaisons en luation environnementale complet des bâtiments. réalisant d’autres choix. À savoir : Elodie ne permettra pas Direction générale de l’urbanisme, de d’évaluer les impacts environne- (1) l’habitat et de la construction. mentaux liés aux performances d’usage d’un bâtiment (impact des consommations d’énergie…). Par exemple, si l’on choisit des pro- POUR EN SAVOIR PLUS duits à faible impact sans prévoir Centre scientifique et technique du d’isoler la construction, la perfor- Bâtiment (CSTB), Jacques Chevalier, tél. : 04 76 76 25 58. mance énergétique, et donc environMARS 2008 BÂTIMÉTIERS 61 ZOOM CHANTIER CONSTRUCTION BOIS Une surélévation en moins de 15 jours Spécialisée dans les surélévations-extensions en panneaux bois, l’entreprise CCBAT fournit une prestation complète : murs, charpente et couverture. Un savoir-faire mis à profit sur ce chantier où il s’agissait d’apporter un étage supplémentaire à un cabinet notarial. Le challenge : travailler vite et bien sans déranger l’activité de l’office notarial resté ouvert pendant les travaux. Pour y répondre, l’entrepreneur a choisi d’assembler la charpente sur place puis de la lever. Pari réussi : le chantier a duré moins de quinze jours et, en plus, la sécurité a été améliorée. 1 2 3 4 APRÈS LE DÉMONTA DÉMONTAGE DE LA COUVERTURE et de l’ancienne charpente, l’entreprise attaque la mise en place des premiers murs de la surélévation. Construction bois oblige, tous les panneaux ont été réalisés en atelier. Ils sont positionnés à la grue un par un. Chaque panneau est installé en prenant comme point de repère la lisse basse. Une fois en place, les murs sont provisoirement spittés sur cette dernière. 62 BÂTIMÉTIERS MARS 2008 DANS LE MÊME TEMPS TEMPS, une deuxième équipe se lance dans la réalisation de la nouvelle charpente. Elle sera entièrement fabriquée sur place. Ce choix est lié à un impératif de temps. La rapidité d’exécution ne doit pas faire oublier la sécurité. D’où une attention particulière du chef d’entreprise : « Une solution qui nous permet d’éviter de jouer les équilibristes sur un échafaudage. » POUR R CETTE SURÉLÉVATION, SURÉLÉVA l’option plancher béton a été vite abandonnée. En effet, impossible d’étayer par en dessous, alors que les locaux sont occupés. L’entrepreneur a donc opté pour un plancher bois innovant, qui ne présente à ses yeux que des avantages : légèreté, rapidité d’exécution, réalisation d’un vide entre les deux étages pour le passage des fluides. LA NOUVELLE OUVELLE CHARPENT CHARPENTE EST MAINTENANT TERMINÉE. Conformément aux souhaits du client, la couverture de la surélévation sera à quatre pans. Pendant qu’elle est encore au sol, l’équipe de couvreurs met en place les pare-pluie. L’objectif étant de mettre hors d’eau le plus rapidement possible la construction lorsque la charpente sera en place. LA CHARPENTE DE DEUX TONNES ET DEMIE a été levée à plus de huit mètres du sol par une grue automotrice de trente-cinq tonnes avec un bras de trente mètres. L’opération, qui n’a pas duré plus d’une heure, a été exécutée par cinq personnes, chauffeur de la grue compris. La difficulté : éviter la végétation pour la protéger. C’est d’ailleurs une constante sur ce chantier où le client a insisté pour que les alentours soient préservés. LES PRÉPARATIFS AU LEVAGE sont au moins aussi importants que le levage lui-même. Une bonne préparation de ces opérations facilite la pose de la charpente en limitant les pertes de temps pendant la phase de manutention et de positionnement. Les élingues en sangles tissées de textiles chimiques sont les mieux adaptées pour manutentionner les ouvrages bois. DOUCEMENT, LA CHARPENTE prend place sur les panneaux bois. Elle est simplement posée puis fixée par boulonnage et à l’aide d’équerres. Le fait de la solidariser rapidement, ainsi que les panneaux, permet de donner immédiatement de la tenue à l’ouvrage. De fait, c’est la charpente qui apporte la stabilité à l’ensemble de la surélévation. IMMÉDIATEMENT APRÈS LE LEVAGE DE LA CHARPENTE, les couvreurs se mettent au travail. Le but : apporter le couvert le plus rapidement possible. La couverture est réalisée avec des tuiles canal vieillies, typiques de la région. Il s’agit d’inscrire la construction dans son environnement. Ce sont les couvreurs de l’entreprise qui ont assuré cette phase des travaux. © DR 5 6 7 8 Le chantier est terminé et la surélévation est parfaitement intégrée à la construction. Mais la plus grande satisfaction du chef d’entreprise n’est pas d’ordre technique : « Lorsque nous avons terminé la charpente, les salariés de l’office notarial sont sortis et nous ont applaudis. C’est rare. » MARS 2008 BÂTIMÉTIERS 63 LA PAROLE À Didier Duchêne Délégué Accessibilité de la FFB CHANGER NOTRE FAÇON DE CONSTRUIRE © S. ROUX/FFB DIDIER DUCHÊNE EN QUELQUES DATES 2007 nnn%]]YXk`d\ek%]i Le terme d’accessibilité a longtemps évoqué l’image du fauteuil roulant de la personne handicapée. Ce temps est révolu depuis que la loi sur l’égalité des chances a étendu la problématique à tous les handicaps, permanents et temporaires, et rapproché les notions d’accessibilité et de discrimination. Ainsi, la population concernée est beaucoup plus large que celle des personnes handicapées, elle englobe aussi les personnes âgées (1). Cette évolution des manières de voir fait que chacun devra pouvoir passer toute son existence dans son lieu de vie. Ceci implique une nouvelle conception et une adaptabilité du logement : on est ainsi revenu à un principe fondateur de l’art de construire qui est que l’on bâtit « pour l’homme ». C’est un sujet de réflexion passionnant qui nous invite aussi, comme professionnels du Bâtiment, à agir, car la réglementation s’applique depuis le 1er janvier 2007, et les échéances fixées se rapprochent. Dès maintenant mais surtout avant 2011, les collectivités et les propriétaires ou exploitants doivent établir un diagnostic des établissements recevant du public (ERP), en vue de lancer des campagnes de mise à niveau. Les bailleurs de logements n’ont pas la même obligation, mais devraient suivre la même démarche. Le marché potentiel est immense : 650 000 ERP ont été recensés en France et deux tiers des logements à construire seraient concernés. Or ce marché ne pourra être abordé sans répondre à des questions complexes et fortement imbriquées. Quand la réglementation dit qu’une terrasse doit être accessible, le problème posé, celui du seuil, engage le savoir-faire technique du professionnel mais également le contenu des NF DTU, donc les problématiques d’assurance, et la conception de l’étanchéité de la partie basse Délégué Accessibilité de la FFB. Colombe d’or de l’entreprise citoyenne pour sa politique d’intégration des travailleurs handicapés 2000 Élu au conseil de l’artisanat 1990 Gérant de l’entreprise CMD2 dans l’Aude 1989 Meilleur ouvrier de France (Métallerie) des menuiseries. Toute la profession est concernée et le « marché de l’accessibilité » s’ouvrira à condition que l’on adapte les règles de l’art (comme il faudra bientôt s’y plier pour réduire les consommations d’énergie du bâtiment), et que l’on conçoive et commercialise de nouveaux équipements. Pour les entreprises et les artisans, ce sont les façons de faire qui sont en jeu, spécialement celles de certains corps d’état (maçons, plombiers, carreleurs, menuisiers, métalliers…) qui vont devoir apprendre de nouvelles pratiques et se former au fur et à mesure de la publication des décrets. À côté de la formation, déjà possible dans le cadre d’un partenariat FFB/Pact Arim, l’autre grand enjeu est la manière de répondre aux demandes des clients, car les futurs marchés de travaux vont nécessiter l’intervention de plusieurs corps de métier pour des montants relativement modestes. Un cadre juridique devra être rapidement défini pour permettre aux entreprises de soumissionner ensemble, de sorte que le maître d’ouvrage n’ait qu’un seul interlocuteur. Comment faire valoir ensuite auprès des maîtres d’ouvrage la qualité de l’offre de ces groupements ? Peut-être en créant une nouvelle qualification qui, par définition, est un moyen éprouvé de se faire reconnaître – fût-ce sur un marché nouveau. (1) Une étude a même estimé que plus de 22 millions de Français connaissent des difficultés physiques, mentales ou sensorielles dans la vie quotidienne (enquête HID, octobre 2000). Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9, rue La Pérouse, 75784 Paris Cedex 16 Tél. 01 40 69 52 58 - www.ffbatiment.fr - Association déclarée - Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E - ISSN 1772-3078 - Dépôt légal : mars 2008 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Christian Baffy DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Georges Rigaud COMITÉ DE RÉDACTION : Membres de la Fédération française du Bâtiment, de ses Fédérations départementales et régionales, de ses Unions et Syndicats de métiers JOURNALISTES : Jean-Marc Brujaille, Didier le Gorrec, Stéphane Miget, François Salanne CONCEPTION ET RÉALISATION : Idé Édition, André Haillotte, Pierre Salanne, Nelly Hurlé, Caroline Palma, Nathalie Pilant PHOTOGRAVURE/IMPRESSION : Sphinx/Sib TIRAGE : 75 000 exemplaires PHOTO DE COUVERTURE : © Photowatt et 2ES. 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