par nos ancêtres [4] et l’exploitation, la culture des plantes
aromatiques et médicinales (PAM) sont un secteur qui a pris
de l’importance pendant les 20 dernières années aussi bien
dans les pays développés que dans les pays en voie de déve-
loppement [5]. Ainsi, au Maroc, près de 600 plantes aroma-
tiques et médicinales (PAM) sont utilisées [6], pour une pro-
duction annuelle avoisinant les 33 000 tonnes [7]. Cela
confère au pays un rang non négligeable sur le marché inter-
national tout en lui permettant d’occuper une place privilé-
giée parmi les pays méditerranéens qui ont une longue tradi-
tion médicale et un savoir-faire traditionnel à base de plantes
médicinales [8]. Par ailleurs, dans chaque région géogra-
phique du Maroc, il existe une automédication familiale
basée sur les tradipraticiens [9].
Toutefois, l’analyse de la bibliographie médicinale maro-
caine montre que les données relatives aux plantes médici-
nales régionales sont très fragmentaires et dispersées [2].
En outre, la transmission du savoir-faire par les anciens
s’est interrompue avec la médecine moderne [4] et il n’est
plus détenu actuellement que par peu de personnes [2], d’où
la nécessité de mener des recherches ethnobotaniques sur les
plantes médicinales dans différentes localités du Maroc en
vue de sauvegarder les connaissances acquises par la popu-
lation autochtone [4] et traduire ce savoir traditionnel en un
savoir scientifique afin de le revaloriser, le conserver et l’uti-
liser d’une manière rationnelle [2].
C’est dans cet objectif, que nous avons réalisé une étude
ethnobotanique sur les plantes médicinales dans la commune
d’Aguelmouss, l’une des vingt-deux communes de la pro-
vince de Khénifra relevant de la région Meknès-Tafilalet.
Etendue sur environs 749 km
2
, Aguelmouss détient la
population la plus importante par rapport aux autres commu-
nes rurales de la province de Khénifra [10]. D’un autre côté,
sa diversité floristique et écologique sont autant de potentia-
lités qui offrent à la population locale, très dépendante de la
nature dans sa vie quotidienne, une connaissance assez riche
en phytothérapie traditionnelle.
Matériel et méthodes
Cadre géographique et socio-économique de la zone
d’étude
Climat
Le climat de la zone d’étude est subhumide inférieur à semi-
aride supérieur avec des hivers assez rigoureux, pluvieux
et froids et des étés chauds et secs avec des périodes d’orage
et de vents chauds de l’Est « chergui » vers les mois de mai
et juin [11]. Toutefois, suite à la succession des années de
sécheresse, la moyenne des précipitations a chuté pour
atteindre une hauteur de 403 mm [11].
Le régime des pluies est de type saisonnier avec un maxi-
mum en hiver de 42% du cumul et un minimum de 30%
réparti sur l’automne et le printemps alors que l’été est sec ;
par ailleurs, la neige n’est pas fréquente et tombe une à deux
fois par an pour une période de 3 à 4 jours avec une hauteur
ne dépassant guère les 15 à 20 cm [10].
Les températures moyennes mensuelles de plus de 10°C
s’observent à partir du mois de mars ; la moyenne maximale
de température est de 35°C, celle minimale est de 3°C [11].
Enfin, la commune rurale d’Aguelmouss jouit de 3 gran-
des forêts s’étendant sur une superficie de 28 900 hectares et
structurées essentiellement par le chêne vert, le chêne liège
et le thuya [10].
Relief et sol
Les altitudes varient de 800 à 1627mètres ; ainsi, entre des
crêtes culminantes à sols rocheux couverts de forêts, pren-
nent place des bassins assez profonds à sols argilo-limoneux
ou limono-sablonneux occupés essentiellement par la céréa-
liculture et les cultures fourragères, en plus de plateaux
déboisés, à sols chargés en éléments schisteux et gréseux
de faible profondeur [11].
Démographie
La population totale de la commune rurale d’Aguelmouss est
35 849 habitants selon le recensement de 2004 [12].
Cette commune regroupe en plus du centre, les tribus
annexées d’Ait Mâi, Ait Boumezzough, Ihbbaren, Ait Had-
dou Ouhammou et les habitants des douars Elbacha et Amh-
rouk, toutes berbérophones [10].
Habitat et activités
Al’exception des agglomérations du chef-lieu de la commune
rurale d’Aguelmouss, la majorité des familles possède des
maisons en pisé et ce n’est que ces dernières années que les
constructions en dur ont commencé à apparaître dans le
milieu rural [10]. L’activité dominante est l’agriculture, sec-
teur qui s’est relativement amélioré grâce à la modernisation
des techniques et des engrais chimiques [11].
Parallèlement, en raison de l’importance des parcours
forestiers, l’élevage, notamment ovin constitue aussi une
activité principale dans cette zone en plus de l’élevage caprin
[11]. La conduite du cheptel est de type extensif et est basée
sur le pacage libre dans les parcours forestiers [10]. En outre,
selon [13], la région est très riche en plantes aromatiques et
médicinales et au moins une centaine d’espèces a été inven-
toriée dont la valorisation pourrait jouer un rôle socioécono-
mique non négligeable surtout que jusqu’à présent, la région
ne dispose aucunement de coopérative ou association s’inté-
ressant à ce type de ressources [13].
2 Phytothérapie