Epoque Contemporaine – Résumé. CHAPITRE I : PREMIÈRE GUERRE MONDIALE A. Introduction : Rupture totale avec le 19e siècle : 19e terminé en 1914 et 20e commencé en 1918 (société d’avant 1914 très semblable à celle du 19e). Caractère novateur : modèle de la guerre changé (guerre de tranchées ; emploi de gaz, de mitrailleuses, d’aviation, de tanks ; ensemble de la population directement touché par la guerre). Guerre sans objectifs sauf détruire l’ennemi : aucun combat pour des territoires ni pour des raisons idéologiques. Guerre « totale » : nations du monde entier impliqué (et leurs empire coloniaux). Guerre d’abord implantée en Europe : o Premiers pays dans le conflit : grandes puissances industrielles, coloniales européennes (France, Grande-Bretagne, Allemagne, Belgique) o Venue de populations depuis leurs colonies en Europe pour combattre (sauf Congo à cause la diversité des races). Guerre industrielle : industrie et économie au service de la guerre (EX : mise en place du complexe militaro-économique). Marque de la fin de la prépondérance européenne : o Fin de son apogée (alors la seule puissance mondiale). o Emergence des USA : entrée en guerre avec reconnaissance et futur d’une grande puissance mondiale. Guerre de morts, de souffrance et disparition d’une tranche de la population: o France : environ 1.5 millions de morts ; 630 000 veuves ; 5 millions de blessés. o Répercussions psychologiques (mutisme psychologique, réhabilitation dans la société). →Remarque : Première Guerre résumée en 4 mots : totalisation ; mondialisation ; massification ; brutalisassions. B. Les origines de la guerre : 28.06.1914 - Sarajevo - Assassinat du prince héritier au trône d’Autriche-Hongrie : archiduc François-Ferdinand et de son épouse par un étudiant bosniaque (envie de viser l’empire austro-hongrois aux religions, langues et identités nationales nombreuses). Tensions existantes aussi entre certains pays : France/Allemagne (défaite française en 1870 et perte de l’Alsace et d’une part de la Lorraine ; conflit pour leurs colonies ; tensions résolues par la diplomatie avant 1914). Europe était alors divisée en deux : o Triplice : Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie. o Triple Entente : France, Royaume-Uni, Russie. 02.08.1914 o déclaration de guerre à la France par l’Allemagne. o Ultimatum à la Belgique pour l’obtention d’un droit de passage des armées allemandes refusé par le Roi Albert du fait de la neutralité du pays. Monde en guerre par le jeu d’alliances o Déclaration de guerre à l’Allemagne par le Royaume-Uni soucieux de la neutralité belge. o Déclaration de guerre à l’Allemagne par la Russie alliée des Serbes. 04.08.1914 - Invasion de la Belgique (entrée en guerre des Britanniques ; ralentissement des Allemands à Liège pour réorganiser l’armée française. 1 C. Concept erroné de guerre courte et joyeuse : Début de guerre fêté dignement : idée d’une guerre rapide : liesse populaire ; des manifestations d’enthousiasme, un élan patriotique et nationaliste. D. Belgique : Belgique admirative avant la guerre de l’Allemagne : littérature allemande ; parlé allemand ; liens forts. Invasion allemande de la Belgique avec représentation monstrueuse de l’Allemagne destructrice (morts, viols, incendies). Fuite d’un Belge sur dix en France. 3 Belgique : o Belgique libre (lignes de l’Yser). o Belgique occupée. o Belgique exilée. Symboles de guerre : Albert (avec son refus obstiné de quitter la Belgique malgré l’exil du gouvernement au Havre et sa résistance sur les lignes de tranchées de l’Yser durant 4 ans) et sa femme. CHAPITRE II. LA RÉVOLUTION FRANÇAISE (1789) →Remarque : 1789 - date de référence et élément fondateur de l’époque contemporaine. A. L’ère des Révolutions : Peur de la France dans le monde entier depuis ses révolutions : questionnement sur la protection possible contre les idées révolutionnaires Correspondance à plusieurs révolutions. France pionnière avec sa révolution de 1789 : naissance des grandes Révolutions du 19e et du 20e siècle (1830 ; 1870-1871 ; 1917, …). Bouleversement de la société par l’apport des grandes idées du XIXe siècle : nouveau vocabulaire ; naissance du libéralisme, naissance de la démocratie radicale, naissance du nationalisme ; instauration de Codes (civil). Modèle d’inventions techniques, métriques. Apport d’un ensemble de notions s’y référant. 1. La Révolution américaine : Idées et utopie initialement américaines : début de cette ère des révolutions hors du continent européen. Opposition des 13 colonies à une nation colonisatrice, l’Angleterre tirant profit de celles-ci par des taxes (droits de douanes, …). Envie des colonies de se libérer du joug britannique. 05.03.1770 - Massacre de Boston. 1773 - « Boston Tea Party » (protestation contre les taxes britanniques sur les importations de thé ; colons américains menés par Samuel Adams et déguisés en Amérindiens ; assaut sur trois bateaux de la Compagnie anglaise des Indes orientales ; destruction de la cargaison de thé dans le port de Boston (Nouvelle-Angleterre). Considértion de l’Amérique comme un dépotoir pour déchets humains indésirables (sectes, criminels). 04.07.1776 - Déclaration d’Indépendance (souverianeté du peuple, liberté de la presse, …). Australie devenue pour l’Angleterre un nouveau dépotoir humain. 2 Solidarité franco-américaine : aide de La Fayette dans le Révolution ; aide du Roi de France ruinant son pays (la menant à la Révolution Française) avec envie de nuire à l’Angleterre. Opposition à l’ancien régime et à ses idées anti-progressistes. Missions diplomatiques : parfois secrètes (comme avec l’Espagne) ; parfois pour une reconnaissance de cet état naissant. Aide polonaise pour la liberté avec Kosciuszko. Apport par la France d’armes, de munitions. Soutien secret de l’Espagne : envie de nuire aux anglais sans risquer l’apparition de révoltes dans leurs colonies. 03.09.1783 - Indépendance des États-Unis officiellement reconnue par la Grande-Bretagne à l’issue des traités de Paris et de Versailles (normalisation et fixation des frontières américaines -entre autres- par ce traité). Notions de « république », de « citoyens », de « liberté ». 2. La Révolution française : 2.1. Spécificités de la Révolution : Notion de liberté, de citoyenneté, de république, antimonarchiste. Emploi de la Révolution française comme un modèle pour toutes les autres révolutions (1830, 1917,…) et message mondial. France considérée comme centre des mouvements révolutionnaire pour tous le 19e. Volonté de rupture et émanation par rapport à l’ancien régime. Pluralité de causes (sociales, politiques, économiques) et vulgarisation des idées révolutionnaires. Population en France élevée : Révolution également sociale, de masse et plus radicale que les précédentes, marche des armées révolutionnaires. 2.2. Une phase prérévolutionnaire : Succession de révolutions. Caractérisée par une rébellion contre l’absolutisme. France en déficit par Louis XVI et son aide à la Révolution américaine : convocation des Etats Généraux (08.08.1788). 2.3. Prise de la Bastille (14.07.1789) : Marqueur du passage de la souveraineté du roi à la souveraineté de la nation (transfert de souveraineté) : Révolution des Juristes (par des hommes de loi et juristes ; acte considéré comme d’essence juridique ; mise en place de la constituante). 26.08.1789 - Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen : conservation d’idées de la monarchie ; notion individualisme ; notion de la place du petit peuple. 2.4. 1ère République (1792-1799) : 1792 - Révolution de radicale et naissance de la République (tendance à effacer les différences sociales ; révolution du petit peuple de Paris -les sans-culottes-). Radicalisme par la Terreur. Idée généreuses : abolition de l’esclavage. 2.5. Thermidor : Volonté d’oublier le passé. SEPTEMBRE 1792 - calendrier reprenant à 0. 2.6. Consulat (1799-1804) : Chute de Robespierre et fin de la Terreur. Napoléon premier consul. 18 brumaire an VIII (09.11.1799) - prise de pouvoir par Napoléon (fin du Directoire et de la période révolutionnaire). 3 2.7. Empire (1804-1814) : Epoque de Napoléon Bonaparte : premier consul ; ensuite Empereur ; sacré par le Pape. Batailles napoléoniennes (Austerlitz) ; puis décadence de Napoléon (Campagne de Russie) ; défaite capitale à Waterloo (1815). 2.8. Influences sur la Révolution : Pain : carence considérable, faim du peuple. Guerre : guerre déclarée en 1792 au Roi de Bohême et de Hongrie où se sont réfugiées des aristocrates français pouvant revenir et soutenir une révolte ; refus de certains de se battre considéré comme une trahison menant parfois à une exécution. →REMARQUE : Fin de la Révolution (1799) et arrivée au pouvoir de Napoléon Bonaparte, dit Napoléon Ier (consul puis empereur). 2.9. Les apports et acquis de la Révolution française : Nombreuses réformes : o 26.08.1789 - Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen (innovation ; proche mais améliorée de la Déclaration d’Indépendance américaine ; concepts philosophiques issus des Lumières). o Universalisme lié aux droits de l’homme et à son essence même : notion révolutionnaire de droits naturels. o L’individualisme ancré dans la déclaration des droits de l’homme : individualité essentielle au centre des préoccupations et opposition à la collectivité (concept novateur face à l’Ancien Régime) ; loi « Le Chapelier » (interdiction des groupements professionnels ; des corporations ; conséquences au long du XIXe siècle (problèmes quant aux syndicats ; aux partis politiques) ; problème d’un individu avec un sentiment d’isolement. o Favorisation par l’individualisme de la mise en place d’un régime libéral (liberté totale et égalité) ; d’une politique pour tous ; de la création et liberté de la presse. o Mise en avant des hommes dans la Révolution. o Présence des femmes avec rôle d’émeutières (« Boutefeux ») ; exclusion des femmes après la mise en place des structures révolutionnaires (assemblées, comités locaux, …) ; femmes aux tribunes ouvertes au public car sans place aux délibérations des assemblées politiques, (« Tricoteuses ») ; opposition à la domination masculine (rédaction par Olympe de Gouges d’une déclaration des droits de la femme et de la citoyenne la menant à la guillotine). o 1804 - Apport par la Révolution du « Code Civil » (autorité de l’homme sur sa femme et ses enfants ; femme considérée comme incapable et irresponsable donc dépendante de l’homme) ; autorité du patron sur ses ouvriers (article 1783: patron cru sur parole, ouvrier nécessitant des preuves en cas de litige). o Apparition du concept de « Nation » : développement croissant d’un sentiment patriotique et nationaliste (notion progressiste redoutée et admirée). 4 CHAPITRE IV. DE LA RESTAURATION AU LIBÉRALISME 1815 - fin de l’Empire et Restauration monarchique avec retour au pouvoir des Bourbons (Louis XVIII) ; Notion de transformation ; cartes géographiques redessinées. A. Premier Traité de Paris (30.05.1814) : Fin des guerres napoléoniennes (Empereur Napoléon Ier dès 1804) contre les puissances européennes. 1814 - Défaite de Napoléon Ier et son abdication. 30.05.1814 - Premier traité de Paris (signé) entre la France et les Alliés vainqueurs de Napoléon (Royaume-Uni, Russie, Autriche, Prusse, Suède, Portugal et Espagne) : o Retour aux frontières de 1792. o Napoléon souverain de l’Ile d’Elbe. o Conservation par la France de certaines forteresses. o Colonies en partie restituées (cession à l’Angleterre). o Pas d’occupation. o Pas d’indemnités de guerre. B. Congrès de Vienne (SEPTEMBRE 1814-JUIN 1815) : Conférence internationale mise en place pour redessiner la carte de l'Europe après Napoléon Présence de l’Europe entière à Vienne (capitale de l’Empire Austro-hongrois vainqueur). Réunion à l’initiative de l’Empereur François Ier. Nouveau dessin de la carte de l’Europe : influence du chancelier autrichien et réduction de la France à un état sans prétention possible à l’hégémonie sur l’Europe Redéfinition des équilibres territoriaux secoués par les révolutions et Napoléon. FÉVRIER 1815 - Interruption: évasion de Napoléon de l'île d'Elbe et défense par chacun de son point de vue et de ses intérêts territoriaux ou nationalistes. Protagonistes : o Prince Klemens von Metternich : diplomate autrichien (puis ministre des Affaires Etrangères et ensuite Premier Ministre ; annihilation de mouvements nationaux en Autriche-Hongrie). o Tsar Alexandre Ier : source de problèmes car prétendant tout faire au nom de la Russie. o Hardenberg: représentant de la Prusse ; favorable à la Russie volonté de s’agrandir en Saxe. o Lord Castlereagh: représentant de l’Angleterre et reconnaissance pour ses farouches négociations ; suicide. o Talleyrand : représentant de la France ; noble converti aux idéaux révolutionnaires ; allié de Napoléon puis des Bourbons ; gain de la sympathie de l’Espagne, du Portugal, de la Suède ; insistance sur l’existence de deux « blocs » parmi les vainqueurs : Angleterre/Autriche-Hongrie et Prusse/Russie (et Allemagne) en désaccord face au statut de la Pologne et de la Saxe. Composition : o 1 conseil des 4 grands : Angleterre, Autriche-Hongrie, Russie, Prusse. o 10 commissions au rôle important. Congrès de Vienne devenu une assemblée nationale sans précédents avec mondanités (bal ; concerts) pour occuper les personnages présents à ce Congrès. Talleyrand convaincu de l’importance de ces bals par leur rôle politique (venue de sa nièce, aux origines prussiennes avec un rôle important). 5 Angleterre : o Avantages maritimes (Malte ; Gibraltar, Iles Féroé pour la route des Indes). o Volonté d’éviter une hégémonie prussienne ou russe sur l’Europe. o Volonté de créer une état-tampon (rassemblant Belgique et Pays-Bas) à la frontière française (avec une révolution ruinant ce projet). o Alliance secrète avec la France : alliance franco-anglaise en cas de prise des armes par la Prusse pour la Saxe. France : o Alliance secrète avec l’Angleterre : alliance franco-anglaise en cas de prise des armes par la Prusse pour la Saxe. Autriche : o Autorisation donnée quant à la création de l’état-tampon (sur des terres siennes puis françaises et enfin reprises). o Attaque de l’Italie. FÉVRIER 1815 - Accord général : nouveau partage de la Pologne pour 25 ans (annexion par la Prusse d’une part de la Saxe. MARS 1815 - Retour de Napoléon stoppé à Waterloo en juin 1815 et envoyé à l’Ile de SainteHélène en exil. JUIN 1815 - Acte final du Congrès de Vienne. Nouvelles négociations au désavantage de la France : o SEPTEMBRE 1815 - Traité de la Sainte-Alliance (signé à Paris entre l’Autriche catholique, la Prusse luthérienne et la Russie orthodoxe) au Congrès de Vienne ; union sur le principe du droit divin défendant la religion, la paix, et la justice de l’Europe avec un gouvernement à l’esprit de fraternité » ; adhésion de la France avec Louis XVIII. C. Second Traité de Paris (20.10.1815) : France : o Dureté du traité grandissante (retour aux frontières de 1790 ; 700 000 000 d’indemnités de guerre ; retour des pièces d’art pillées par Napoléon ; Occupation pendant 3 ans ; don de positions fortifiées aux vainqueurs. D. Restauration : Restauration des anciennes familles régnantes ; restauration du principe monarchique ; triomphe de la légitimité monarchique ; théorisation de l’existence de tous les régimes monarchiques. Tensions et affrontements entre les monarchiques (considération de la révolution comme une parenthèse historique à oublier et effacer) et révolutionnaires (volonté de conservation des éléments mis en place lors de cette période). Restauration aménagée par la mise en place d’institutions et de chartes. Volonté de retour en arrière n’impliquant pas le retour sur le trône de tous les monarques défaits par Napoléon. Carte politique de l’Europe modifiée avec de notables différences face à 1789 : o Saint-Empire Romain Germanique : dissout par Napoléon ; pas rétabli ; remplacé par une Confédération germanique réduite à 39 états (alors qu’il y en avait 360). o Russie : annexion des ¾ de la Pologne, de la Finlande, possession de la Bessarabie depuis 1812 ; population en 1815 de 50 millions d’habitants ; avènement de la grande puissance du début du XIXe siècle. o Prusse : progression vers l’Ouest (prise de Cologne, Aix-la-Chapelle, Düsseldorf) ; Acquisition d’une part de la Saxe ; conservation de Dantzig ; augmentation de plus de 50% de sa superficie de 1789. 6 o Autriche : perte des Pays-Bas ; gain des entrées importantes en Italie (Lombardie, Provinces illyriennes) ; placement de rois (interposés) dans le sud de l’Italie pour contrôler des régions importantes (Parme, Modène). o Italie : sans existence en tant que territoire politique ; ensemble de régions morcelées et dispersées aspirant à devenir politique. o Angleterre : obtention d’importantes possessions maritimes (liaison avec les Indes) comme Gibraltar, Malte, les Iles Ioniennes ; obtention du Cap, de Ceylan et d’îles dans les Antilles. Changements institutionnels par l’apparition d’un texte, d’une charte qui prévoyant l’apparition d’institutions ; Constitution la plus libérale en 1814 en de Norvège, dépassée en 1830 par celle de la Belgique. Conservations de certains avantages de la Révolution : Codes (civil et pénal) ; administration mise en place par Napoléon ; égalité civile. E. L’âge du libéralisme ou la réaction à la Restauration : Restauration à considérer comme une sorte de compromis car acceptant certaines modifications dues à la Révolution française malgré sa volonté de retour à la monarchie. Importance et poids croissant du libéralisme. Opposition à la Restauration : o Libéraux : refus de la défaite de la Révolution et des traités signés en 1815. o Ultras : partisans d'un retour intégral à la monarchie absolue. F. Libéralisme : Libéralisme considéré comme la 1ère vague de mouvement contre la Restauration Libéralisme avec un régime censitaire et non démocratique. Base du libéralisme sur l’individu. Idéologique couplée à une sociologique. 1. L’idéologie libérale : Philosophie libérale et globale de la société cantonné souvent à son aspect économique mais avec alors un système complet. Philosophie politique ordonnée à l’idée de liberté avec sa justification dans la consécration de la liberté. Philosophie sociale individualiste par la préséance de l’individualité avant les exigences de la collectivité ou la raison d’état. Hostilité aux corps, aux ordres, aux corporations. Philosophie de la connaissance et de la vérité mise en avant contre toutes les méthodes d’autorité ; prônant la raison individuelle ; opposition à l’autorité ; recherche par l’esprit de sa vérité sans contrainte avec confrontation des points de vue pour dégager une vérité commune ; rejet des dogmes imposés par l’Eglise ; rejet de la tolérance ; anticléricalisme mais pas antireligieux (croyance sans le joug de l’Eglise). 2. Conséquences juridiques et politiques : Libéralisme opposé à l’Etat et au pouvoir : souscription par tout libéral à l’affirmation d’un pouvoir mauvais et pernicieux. Libéralisme opposé au pouvoir absolu. Libéralisme au pouvoir limité opposé au retour de l’absolutisme : limitation du pouvoir : o Morcellement du pouvoir et application du principe primordial de la séparation des pouvoirs. o Décentralisation du pouvoir : pouvoir le plus faible possible. o Limitation du champ d’activité du pouvoir. o Définition du pouvoir par des règles de droit et consigné dans des textes écrits (contrôlé par des juridictions). 7 Libéralisme opposé aux groupements (syndicats ; corporations) risquant d’étouffer les initiatives individuelles pour une favorisation de l’émancipation. 3. Sociologie du libéralisme : o Expression d’un groupe social (riche et instruit). o Service d’une doctrine envers intérêts d’une classe. o Lien avec bourgeoisie libérale de l’état concerné. o Bourgeoisie à la base d’une Révolution et au pouvoir. o Conservation du pouvoir par les bourgeois contre l’aristocratie et la montée des couches populaires. o Suffrage censitaire garant de cette conservation : électeur riche votant et nécessité du pauvre de s’enrichir pour pouvoir voter (idée libérale dans un monde libéral). o Instruction nécessaire : bien savoir pour voter en connaissance de cause. o Interdiction des groupements. o Bicaméralisme. o Articles du code civil. o Ambiguïté du libéralisme dans les côtés révolutionnaires, conservateurs, subversifs et conformistes ; importance de l’article du code civil. o Pouvoir aux mains d’une forme d’élite et pas au peuple. G. Les étapes de la marche au libéralisme : 1. Mouvements décabristes et conspirations militaires : 1820 - petits mouvements libéraux dont des conspirations militaires (armée étant considéré comme foyer libéralisme avec ses adeptes). Mouvement décabriste : groupe d'officiers et de nobles russes ; organisation en décembre 1825 d’une révolte militaire contre le tsar Nicolas Ier ; affiliés à différentes sociétés secrètes aux idées libérales ; modification du régime tsariste en une monarchie constitutionnelle ; actions prises à la succession d’Alexandre Ier par Nicolas Ier ; refus de prêter serment au nouveau tsar ; arrêtés et écrasés lors de la marche sur le Sénat par l'artillerie du tsar. 2. Secousse de 1830 : Plus importante que celle des années 1820 avec guerres d’indépendances et révolutions. 2.1. Grèce : Dominée depuis quatre siècles par l’Empire Ottoman, empire énorme présent sur trois continents (Europe ; Asie ; l’Afrique). Population grecque réduite au servage mais, reconnaissance par l’Empire Ottoman de l’autonomie religieuse et communale du pays conquis (conservation de leur religion). Membres de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie grecque dans l’administration ottomane malgré le joug ottoman. Diaspora grecque : Marseille, Venise, Odessa. Orthodoxie et sentiment national fortement liés : religion considérée comme un important vecteur du soulèvement national. MARS 1821 - Eveil national et début du soulèvement dans le Péloponnèse ; initiative réussie d’un évêque ; Grèce réclamant et proclamant son Indépendance ; tentative de formation d’un gouvernement autour du patriarcat de Constantinople. Indépendance refusée par l’Empire Ottoman et répression dure et sanglante (patriarcat pendu ; massacre de l’Ile de Chios). Désintérêt des grandes puissances initialement et pas de mouvement de leur part, voire opposition à l’élan national grec. Emotion grandissante en Europe et soudaine : o Réveil du sentiment national grec et d’un sentiment pro-hellénistique par un mouvement et un soutien intellectuel partout en Europe. 8 o Sympathie des conservateurs (induit par la chrétienté des Grecs) et les libéraux (combat pour l’indépendance et opposition à la soumission). o Apparition de comités de soutien (Victor Hugo, Chateaubriand, …). o Soutien par des artistes : Eugène Delacroix et Le massacre de l’Ile de Chios. Tsar intéressé par les événements au sein de l’Empire Ottoman : volonté d’arriver en Méditerranée et d’affaiblissement de l’Empire Ottoman ; solidarité orthodoxe entre Grecs et Russes. Pression de la Russie, la France et l’Angleterre (alliés de Nicolas Ier) pour combattre avec les Grecs contre les Ottomans. 1827 : Bataille de Navarin : flotte russo-anglo-française opposée aux troupes turcoégyptiennes ; victoire des troupes de la Triple-Alliance. Envie du Tsar de continuer avec ses armées vers Constantinople : Opposition anglaise (menace sur la Route des Indes). 1830 - Indépendance de la Grèce, protégée par les pays de la Triple-Alliance (France, Angleterre, Russie). Evénement d’importance : premier cas d’une intervention européenne en faveur d’une nationalité. Indépendance de la Grèce donnant raison aux sentiments nationaux plutôt qu’à l’exercice d’un souverain légitime (opposition au Congrès de Vienne). 2.2. France : 1830-1848 - Révolution de Juillet (marque importante dans l’art de l’époque). o 27-28-29.07.1830 - « Trois Glorieuses » : trois journées révolutionnaires. o Fin de la Restauration et fin du règne de Charles X, successeur de Louis XVIII. o Naissance d’un nouveau régime de monarchie constitutionnelle bourgeoise d’affaires avec Louis-Philippe Ier, duc d’Orléans, Roi des Français (1830-1848), fils PhilippeEgalité (votant la mort du roi et participant à la déchéance de Louis XVIII). o Louis-Philippe Ier porté à la tête des Français par une bourgeoisie d’affaires libérales. 2.3. Belgique : Revers le plus important du congrès de Vienne. 1830 - agitation libérale grandissante suite aux événements de Paris, proche et solidaire de Bruxelles. Crise sociale due à la récession économique à son paroxysme sommet lors des mois d’été. 25.08.1830 - début d’une émeute à Bruxelles suite à la représentation de la Muette de Portici (rapprochement entre la situation belge et la lutte des Napolitains contre l’Espagne dans la pièce) ; chant du couplet « Amour sacré de la patrie, rends-nous l'audace et la fierté ». Proche arrivée de la Révolution de septembre : notions libérales et nationale (séparation des pouvoirs ; unions des catholiques, libéraux, bourgeois opposés au Royaume des Pays-Bas ; notion de révolution aussi sociale). Alliance contre un souverain légitime : concept opposé à la Restauration. Russie partisane d’une intervention militaire (principe d’alliance : la fille du tsar épouse du Prince d’Orange) ; départ des armées ; redéploiement des troupes russes contre la révolution polonaise (influence sur l’acquisition de l’indépendance belge). Signataires des traités de Vienne appelés à l’aide par Guillaume mais finalement donnant leur accord pour l’existence de la Belgique : cas de l’Angleterre. Négociations à Londres : o Révolution sous contrôle anglais préférée par les Anglais (possibilité de l’existence d’une république). o Présence d’un émissaire français (crainte de l’annexion de la Belgique par la France désireuse de combler son retard industriel). o Volonté de créer un état accepté par la Prusse et la Russie. o Choix fait de la mise en place d’une monarchie modérée constitutionnelle neutre. 9 o Recherche d’un roi grec après des propositions de rois français ou hollandais. o Choix porté sur Léopold Ier : allemand et veuf (donc à marier). o 1838 - Acceptation de cette existence de la Belgique difficile pour Guillaume (reconnaissance). Monarchie constitutionnelle ; bicaméralisme ; liberté de la presse ; pouvoir du roi diminué. 21.07.1831 - Prestation de serment par Léopold Ier à la Constitution : date de la fête nationale belge. 3. Europe de 1830 : Belgique et France considérés comme des exemples de nationalité, le premier surtout comme un de réussite. Echec des mouvements libéraux en Sicile ou Pologne. 1830 – Début de la colonisation de l’Algérie : perturbée par la Révolution de Juillet ; achevée en 1847. 4. Bilan des mouvements libéraux : Apports des mouvements libéraux : o Existence de textes institutionnels : augmentation en 1830 ; rupture avec l’ordre traditionnel. o Limitation du pouvoir : raison d’être de la constitution ; envie d’exclusion de l’absolutisme. o Bicaméralisme : système politique aux deux assemblées législatives (Chambre et Sénat) ; limitation du pouvoir par la division, l’équilibre et la compensation. o Suffrage censitaire : bicaméralisme opposé au suffrage universel ; possibilité d’une élévation dans la société opposé au système de l’Ancien Régime (appartenance à une classe sociale dès la naissance ; réservé aux hommes. o Décentralisation : pouvoir le plus faible possible. o Libertés publiques : garantie de l’individu contre l’autorité (liberté d’expression, de réunion, de discussion). o Anticléricalisme : tentative par les libéraux de soustraire l’enseignement (surtout le secondaire formant les futurs électeurs) des mains des religieux. o Egalité de principe mais inégalité de fait. o Société ouverte mais inégale : nombreux problèmes aux populations les plus pauvres ; perte de la protection assurée par l’Ancien Régime. o Solidarité libérale internationale. Mouvements libéraux français, belges et grecs. CHAPITRE V. LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE. CONSÉQUENCES SOCIALES ET POLITIQUES Impacts considérables sur le plan social, notamment avec la naissance de mouvements politiques (syndicalisme, communisme). A. La Révolution industrielle : 1. Le terme et ses différentes lectures : Processus lent et non un changement abrupt. Choix pour certains de parler d’industrialisation. Révolution touchant d’abord la partie occidentale du globe terrestre (Etats-Unis, GrandeBretagne). 2. Causes : Croissance démographique : augmentation constante de la population d’Europe occidentale par des changements climatiques ; une Révolution agricole (et ses innovations techniques fournissant plus de ressources pour plus de personnes) ; les progrès de l’hygiène (égouts, distribution de l’eau). 10 Paix relative : essentiellement à l’intérieur des frontières anglaises (malgré une lutte contre le monde). Hausse de la consommation : croissance et demande induite ; stimulée au XVIIIe siècle par la hausse de la consommation de fractions importantes de la population et le commerce transatlantique (essor des tissus) ; demande aux conséquences non négligeables (recours à des techniques plus complexes, à des machines se perfectionnant). Révolution industrielle : accomplie via le recours à deux sources d’énergie (vapeur et charbon, surnommés « le pain de l’industrie ») ; deux secteurs privilégiés (textile et métallurgie) ; grands bouleversements au niveau du travail induits (concentration manufacturière et emploi de machines appelés « factory system ») ; bouleversement des paysages (implantation manufactures dans des villages ; apparition de hautes cheminées à la fumée noire. 3. La Révolution technique et les inventions : 1770-1780 (Grande-Bretagne) - naissance de la filature mécanique du coton et fonte au coke. Machine à vapeur : pompage de l’eau des mines ; perfectionnée par James Watt (17361819) ; substitution à la force humaine et animale ; base au fonctionnement de nombreuses autres machines. Industrie textile : nouvelle fibre (coton) ; invention du métier à tisser ; invention du tissage ; invention de la navette volante ; concentration des travailleurs locaux dans des industries avec horaires et discipline (opposition à la main d’œuvre dispersée et/ou occasionnelle). Agriculture : amélioration de l’engrais ; apparition des premières moissonneuses batteuses (Mc Cornick). Introduction de l’éclairage public : utilisation du gaz redouté par les gens (éventuelles explosions, incendies). Métallurgie et textile : secteurs pionniers dans cette révolution. 1801 - Pile électrique (inventée par l’Italien Volta ; énormes possibilités). Invention de la photographie : Niepce (français). 1844 - Expérimentation réussie du télégraphe électrique (Américain Samuel Morse). Apparition des premières boîtes de conserves : Appert (français) ; meilleure conservation des aliments. Machinisme vainqueur dans la filature de coton, le tissu, la sidérurgie et secteurs aux techniques traditionnelles. Transports au rôle important : o Routes : transformées selon le système Macadam (procédé d’empierrement des routes (augmentation de la résistance et de la régularité). o Navigation maritime : premier navire à vapeur et mixtes (sans dépendance des vents ; 1807 ; traversée de l’Atlantique en vapeur ; lignes régulières dans l’Atlantique). o Invention chambre à air : voitures ; vélos ; faite de caoutchouc. o Le chemin de fer : voie ferrée construite (1829 ; Liverpool-Manchester) ; augmentation massive des kilomètres de voies ferrées ; premier tronçon de voie ferrée pour passager belge (1835 ; Bruxelles-Malines) ; réseau ferré le plus dense au monde en Belgique (1875). o Apparition du chemin de fer avec peurs et critiques : asphyxie dans les tunnels, explosions). o Intensification des échanges ; plus grande ampleur du commerce nationale ; mobilisation d’énormes capitaux ; obligation des constructeurs à perfectionner la fabrication du fer (fonte puis acier). o Coût des transports diminué ; modification des données du commerce international ; concurrence permanente des producteurs mondiaux ; Import aisé de matières premières non-européennes. o Contribution importante à l’industrialisation. 11 4. Révolution et Angleterre: Considérée comme le premier pays lancé dans la course à l’industrialisation : avance sur les autres pays (par les techniques, l’abondance du charbon ; la tradition commerciale, la paix relative). Industrialisation continentale plus tardive (retard comblé au XIX) et initialement incomplète : accroissement démographique plus faible ; liaisons réduites avec l’outre-mer ; troubles politiques fréquents. Développement industriel moderne limité à quelques régions dans chaque pays : Creusot et nord de la France ; Lancashire en Angleterre ; Wallonie pour la Belgique ; Ruhr et Rhénanie en Allemagne. Mouvements en Belgique plus rapide qu’en France : plus de ressources en charbon ; profit de l’intégration à l’Empire Napoléon. 5. La diffusion de Révolution industrielle : Passage des frontières et diffusion du savoir-faire. Visite des usines britanniques par des étrangers : cas de vols de certains savoir-faire anglais pour les reproduire sur le continent (apparition induite des brevets pour protéger les inventions). Départ de gens du Royaume-Uni pour le continent avec leur savoir-faire : cas de Cockerill implanter en Belgique à la demande du roi Guillaume Ier d’Orange (1817 : développement du premier haut-fourneau au coke du continent ; lancement de la fabrication des machines à vapeur ; impulsion à l’origine de l’essor des gisements houillers belges ; Belgique considérée comme le deuxième pays le plus industrialisé au monde. 6. Naissance et puissance de la grande bourgeoisie industrielle : Révolution avec apparition de chefs d’entreprise (appelés capitaines d’industries) : nouvelle classe politique (grande bourgeoisie industrielle) avec une grande influence politique (cf. Monarchie de Juillet). Grande bourgeoisie avec ses moralistes (exaltation du travail, de l’effort individuel, de l’esprit d’économie) ; ses économistes (volonté de laisser les entreprises privées évoluer librement ; régulation du marché par la concurrence ; refus de l’assistance aux vices encouragés (fainéantise ; alcoolisme). 7. Infrastructure financière : Investissement nécessaire de capitaux considérables pour les nouvelles techniques et inventions. Nombreuses entreprises familiales : mises de fonds et un autofinancement nécessaires. Développement du machinisme et concurrence nécessitant des capitaux importants, de lourds investissements : apparition de nouvelles formes d’associations (SA, crédit bancaire). 8. Le prolétariat industriel : symbole de l’industrialisation : Ouvrier de la grande industrie moins représentatif du monde du travail que le travailleur de la petite industrie demeurée proche de l’artisanat. Fin de la dominance des corporations dans l’Europe de 1815 : reproche fait de fausser le jeu de la concurrence, de freiner les innovations (perte d’un cadre juridique canalisant les conflits du travail et de contrôlant la mobilité de la main-d’œuvre). Ouvrier dans une subordination complète vis-à-vis du maître : Article 1781 du Code Civil ; livret ouvrier (possession par chaque ouvrier ; divers renseigne ments ; remis au patron employeur ; retour nécessaire du carnet pour l’obtention d’un autre emploi ; patron autorisé à mettre un commentaire concernant son ouvrier ; abolition voulue). Lutte contre le travail infantile et féminin. Prolétariat industriel devenu symbole de l’industrialisation : travailleurs de ces concentration d’usines plus visible. Industrialisation marquée par de grandes catastrophes (début du XXe siècle : catastrophe de Courrières avec plus de 1000 morts). 12 B. La question sociale et les socialismes : Considération d’un ouvrier de plus en plus visible par la concentration d’industries craint et à surveiller. 1. Naissance du mouvement ouvrier : Détresse des ouvriers souvent traduite en explosions de colère ou en de violentes résistances : 1811-1813 - luddisme en Angleterre (vandalisme destructeur exercé sur les machines ; mot venant de John Ludd ayant détruit des machines textiles vers 1780, les accusant de provoquer chômage et de faire baisser la qualité des produits). Mouvements durement réprimés. Développement d’associations d’ouvriers (clandestines ou tolérées). 2. Début du socialisme : Révolution industrielle donnant le prolétariat industriel avec des réflexions sur les conditions de travail (naissance au final du socialisme). Socialisme : volonté d’être la solution aux problèmes nés de la Révolution industrielle (misères des travailleurs). Sens premier du mot socialisme : réaction contre l’individualisme. Apparition du concept de système positif avec une doctrine de l’organisation sociale apolitique. Idéalistes avec la pensée de fonder des communautés coupées du monde : répartition du travail selon l’intérêt général ; notions d’égalité ; volonté d’organiser, discipliner l’économie (opposition aux libéraux avec leur liberté économique, concurrence, liberté privée) ; volonté de répartition des richesses engendrées. 1820-1848 (France) : naissance de nombreux systèmes socialistes dans un pays moins industrialisé et au mouvement ouvrier moins développé. 2.1. Robert Owen (1771-1858) : Employeurs aux nombreux ouvriers. Lutte pour l’amélioration des conditions ouvrières (hygiène ; refus d’employer des enfants de moins de 12 ans) et attention portée à la bonne condition de ses ouvriers. Principes précédents appliqués à son usine. 1824 - Départ vers les USA et volonté de réaliser un projet similaire de plus grande envergure. Fondation de la « New Harmony » : communauté autonome de travailleurs avec ses principes fondateurs (égalité ; autonomie). 1827 - Disparition de la communauté non-fonctionnelle. Retour en Angleterre et mise en place d’un réseau de coopératives ; d’un système de bourses du travail mais sans succès. Création de coopératives de productions (regroupement d’ouvriers pour fonder et diriger en commun une entreprise avec répartition des bénéfices) ; de coopératives de consommation (association de consommateurs pour acheter en commun auprès des producteurs les produits nécessaires). Présentation de sa doctrine dans Le Livre du nouveau monde et à l’émergence du socialisme. Poursuit de ses projets et croyance jusqu’à sa mort à la raison, l’optimisme et l’éducation. 2.2. Comte Saint-Simon (1760-1825) : Opposition à l’individualisme libéral. Préconisation de l’organisation de la production par l’Etat. Salaire en fonction des capacités et du travail de chacun. Marqué par l’esprit encyclopédique et impliqué dans l’ère industrielle. Mise en place d’une théorie des classes sociales : opposition d’une majorité de travailleurs exploitée à une minorité d’oisifs exploiteurs (propriétaires-rentiers). Idée d’un âge d’or approchant à trouver dans la perfection de l’ordre social (passage par une forme de capitalisme manant à une abondance de richesse favorable à tous). 13 Favorable à un « Conseil des Lumières » constitué de savants, artistes, chefs d’entreprise capables de privilégier les faits et le fond plutôt que les principes et la forme. Considération sur la sexualité : amour libre prôné. Deux ouvrages : Le Système industriel ; Le Catéchisme des industriels. Nombreux se réclamant du Saint-simonisme (les adeptes sont les Saint-simoniens) en Europe. Idée nationalisation des transports. 2.3. Charles Fourier (1772-1837) : Successeur de Saint-Simon. Considération d’une société de phalanstères : cités collectives avec vie des gens en étroite communauté (agriculture, industrie, éducation commune des enfants) menant à une harmonie universelle. Projet sans mise en pratique. Tentatives ratées par d’autres personnes sauf le phalanstère de Cîteaux (par de Gamond). Réflexion sur l’organisation du travail, les relations entre individu et société. Précurseur du socialisme français. 2.4. Louis Blanc (1811-1882) : Idée d’un accès pour tous au travail : création par l’état de projets, d’ateliers nationaux et de grands travaux dirigés par la classe ouvrière avec partage des bénéfices. Idée de nationalisation des industries-clés : mines. Idée d’un peuple et d’une classe ouvrière avec un pouvoir de décision. Contraint à l’exil et parti en l’Angleterre. 2.5. Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) : Journaliste avec une conscience aveugle en la science. Origine d’une doctrine longtemps socialiste. Idée d’une société transformée par la morale et l’éthique aux profits équitablement répartis. Notion de liberté individuelle présente. Opposé au concept de propriété privée (« La propriété privée, c’est du vol »). Misogyne (La Pornocratie ou les femmes des Temps Modernes) ; antisémite. Disciples avec adhérence totale à ses idées. Il est également devenu le « maître » du mouvement anarchiste. 3. Le marxisme : 3.1. Karl Marx (1818-1883) : Bourgeois juif universitaire : histoire et économie. Mêlé à l’agitation révolutionnaire allemande puis expulsé pour ses idées. Arrivée en Angleterre et rencontre d’un ami : Friedrich Engels. Soutenu financièrement par Engels. 3.2. Friedrich Engels (1820-1895) : Industriel établi en Angleterre. Aide financière à Marx. Coupable d’adultère ; mise enceinte de sa gouvernante (enfant reconnu). 3.3. Travail écrit commun : Rédaction commune du Manifeste du parti communiste : o Présentation notable de l’histoire des sociétés et de la lutte des classes. o Déclaration et manifeste sans influence sur les événements des années à venir. 4. Luttes d’influences entre les socialismes (FIN DU XIX): Luttes d’influence entre les différentes écoles de socialisme déjà hostiles entre elles. Victoire progressive du marxisme face aux autres écoles. 1864 - Première Internationale : regroupement international des socialistes ; lutte entre les variantes ; effacement du proudhonisme ; montée du marxisme ; influence de l’évènement dans la guerre de 1870 ; naissance de partis marxistes. 14 Entrée sur la scène parlementaire et développement du marxisme. 1889 - Deuxième Internationale : Homogénéité améliorée ; ensemble globalement réclamé comme du socialisme marxiste. Groupes socialiste réclamés comme plus de la Première ou la Seconde internationale en fonction de leur pensée. 1917 - Troisième Internationale : communiste ; rassemblement des partis belges, français, italiens, soviétiques, chinois. Socialisme avec une force importante aux millions de suffrages en Europe à la veille de 1914. Crainte de la mort du mouvement avec le suffrage désuni de tous les pays à l’aube de la Première Guerre Mondiale. 1917 - Scission entre socialisme et communisme par l’impuissance à stopper la Première guerre Mondiale. 1938 - Quatrième Internationale : trotskiste. CHAPITRE VI. DU PRINTEMPS DES PEUPLES À L’ÈRE DES NATIONS A. Le Printemps des Peuples et les réactions (1848-1851) : Masses socialistes apparues au printemps des peuples de 1848. 1. Origines de l’explosion : Crise économique et alimentaire (maladie de la pomme de terre) en Europe. Autriche : autorité de l’Etat dégradée en étant l’état central ; vieillesse de Metternich ; rejet de l’autorité supérieure par des minorités ; prise en compte développement de la Prusse Prusse : développée géographiquement ; réussite d’une fédération de l’essentiel des peuples allemands par une union douanière. Italie : o Effervescence suite au mouvement des carbonari (secte importante ; rites paramaçonniques ; rassemblement d’intellectuels ; mouvement socialiste et libéral ; révolte soldée par un échec) ; o Evocation par Mazzini d’une unité italienne autonome et indépendante : instauration d’une république ; projet mis en échec (déception pour les Italiens voyant une solution qu’en l’unité politique part la fédération sous le roi de Piémont-Sardaigne). Avènement en France de Louis-Philippe : pays tranquille ; absence de grand mouvement d’idées ; manque de prestige ; la France « s’enrichit mais elle s’ennuie ». 2. Le Printemps et ses prolongements : Mouvement complexe : composante démocratique et socialiste en plus de libérale et nationale (caractéristique des précédentes révolutions) ; succession rapide de mouvements (forme de réaction en chaîne). 1848 - Première révolution en Sicile 1848 - Révolution majeure : renversement de Louis-Philippe ; fin de la Monarchie de Juillet ; naissance de la Seconde République. France - Seconde république : suffrage universel (opposé au suffrage censitaire libéral) ; abolition de la peine de mort ; interdiction de l’esclavage ; liberté de la presse ; tensions entre républicains modérés et radicaux (socialistes) ; création de grands ateliers nationaux avec ébauche de législation sociale (pression rouge récompensée). Autriche - Inspiration de cette révolution pour les bourgeois et étudiants ; réclamation d’un régime constitutionnel ; début d’un mouvement révolutionnaire actif et fuite de Metternich ; mise en place d’un gouvernement hongrois ; mise en place d’une charte libérale d’autonomie tchèque ; constitution accordée en Allemagne par le roi de Prusse suite à des manifestations ; soulèvement et opposition italienne à la domination autrichienne menée par le roi CharlesAlbert 15 1848 – Disparition de l’ancienne Europe centrale de Metternich, enterrée par le Printemps des Peuples. 3. La réaction : Limitation du pouvoir des mouvements révolutionnaires nationalistes par une isolation (ou un antagonisme) mutuel : masses rurales intouchées (primordiales à la révolution). Hongrie - révolution hongroise matée par l’armée ; exécution des leaders ; instauration d’un pouvoir conservateur dans l’Empire autrichien sans le retour de Metternich. Italie - Charles-Albert contraint par les Autrichiens à signer un armistice ; échec du projet d’unité italienne ; terrible répression à Rome et Naples, abdication du roi de PiémontSardaigne pour son fils Victor-Emmanuel (à la base de l’indépendance italienne) ; massacres libéraux à Rome à cause de l’Autriche et de la France de Louis-Napoléon Bonaparte (soutenant le pape face au mouvement républicain). Prusse - Abolition du parlement voulu par les révolutionnaires Louis-Napoléon Bonaparte : Napoléon III ; premier président élu au suffrage universel lors de la Seconde République (1848) ; autoritaire ; attiré par le libéralisme et le romantisme ; admiration de la société britannique et de la révolution industrielle ; construction des grands boulevards parisiens ; rôle important pour la France de 1848 à 1870. France - Mort rapide de la Seconde République : mise au pouvoir des républicains modérés (opposés au socialistes) et fermeture des ateliers nationaux ; insurrection matée au mouvement écrasé ; déportation et bannissement de prisonniers politiques plantant l’arbre de la liberté dans les colonies ; mise au pouvoir par les républicains modérés de Napoléon III (empereur des Français en 1852). B. La fin de l’Europe du Congrès de Vienne : 1. Nouvelles données et Guerre de Crimée : 1.1. Nouvelles données : 02.12.1852 – Napoléon III empereur des Français ; craintes de l’Europe (culte voué à son oncle Napoléon Ier ; sympathie pour les peuples opprimés ; volonté de rétablissement de la puissance de la France. 1.2. Guerre de Crimée ou guerre d’Orient (1853-1856) : Retour d’une prépondérance à la France en Europe depuis 1815. Origine du conflit : désir du tsar Nicolas Ier d’atteindre les « Mers chaudes » et de dépecer l’Empire Ottoman (qualifié « d’homme malade de l’Europe » ; volonté du Royaume-Uni de le conserver pour assurer sa domination sur la route des Indes). Tentative de Nicolas Ier d’imposer un protectorat au Sultan : refus d’Istanbul et invasion russe. Déclaration de guerre à la Russie par l’Empire Ottoman rejoint par l’Angleterre, la Turquie et la France. Entrée en guerre du Piémont dans la coalition contre le tsar pour bien se faire voir des anglais et français en vue d’une aide en cas d’unification italienne. 1854 : Débarquement allié en Crimée : prise de la base russe de Sébastopol pour objectif. Siège de Sébastopol essoufflant pour la coalition. Succession d’Alexandre II menant à des négociations et la fin des combats. Bilan humain terrible : o 110 000 Russes. o 95 000 Français. o 20 000 Anglais. o 2 000 Piémontais. Guerre de Crimée moderne et qualifiée de premier conflit de l’ère industrielle : o Cuirassés. o Obus explosifs. o Télégraphe. 16 o Corps infirmiers d’armée : règles strictes du fait d’une formation militaire ; apport anglais ; influence de Florence Nightingale (1820-1910 ; infirmières ; tentative d’imposer un modèle d’infirmière avec éducation militaire, formation au sein de militaires avec sa hiérarchie ; inspiration pour le système infirmier moderne). 1.3. L’Europe en 1858 : 1856 – Réunion des belligérants à la fin de la Guerre de Crimée à Paris (capitale des vainqueurs). Fin de l’Europe du Congrès de Vienne. France - faible depuis 1815 ; maintenant prépondérante ; auréolée de gloire et de prestige ; colonisation de l’Algérie. Réunion menant à un traité garantissant une future indépendance à la Serbie, Valachie et Moldavie. Empire Ottoman - Amoindrissement du poids dans les négociations 2.1. Vers l’unité italienne : Différents soulèvements (carbonari ; Mazzini) à la base d’une reprise de confiance dans la course à l’unification. Mazzini - Participant notable aux révolutions italienne ; considéré comme la personnification de l’Italie autonome ; républicain teinté de socialisme ; grand croyant. Couronnement de Victor-Emmanuel II. Gain de l’estime de l’Angleterre et de la France par Victor-Emmanuel par la participation à l’expédition de Crimée. 1859 – Début des hostilités pour l’indépendance. Réaction rapide et intrusion des troupes autrichiennes dans le Piémont : passage des Alpes par l’armée française ; début des combats (Magenta, juin 1859 ; Solferino, juin 1859). Victoires franco-sardes : libération de la Lombardie ; volonté de conquérir la Vénétie avec un refus de napoléon III. Emploi de troupes coloniales françaises. Appui médical insuffisant : morts nombreuses (naissance de la croix rouge suite à la bataille de Solferino par l’appui médical donné par un Suisse venu voir les choses et créant un secours international). Soudaine décision de Napoléon de cesser les combats et signature de l’armistice avec François-Joseph d’Autriche : batailles difficiles et meurtrières ; craintes du pape envers ce mouvement descendant vers le sud (arrêt de l’aide française pour éviter le mécontentement des catholiques français). Puissances européennes inquiètes de cette intervention française. Grande partie de l’Italie aux mains de Victor-Emmanuel II ; Acclamation de ce dernier roi d’Italie par des députés à Turin en 1861 ; Vénétie et Rome manquantes pour l’unification finale. 1870 - Guerre franco-prussienne : retrait nécessaire des troupes françaises de Rome ; capitulation de cette ville face aux troupes de Victor-Emmanuel ; Rome capitale de l’Italie ; protestation du pape (« moralement prisonnier » de l’Italie) ; situation jusqu’aux Accords de Latran (1929) avec création de l’Etat du Vatican. Garibaldi - Patriote italien (général ; homme politique ; marin ; socialiste ; franc –maçon ; voyageur connu) ; primordial au succès de Victor-Emmanuel II (à la tête de ses 1 000 « chemises rouges » ; départ de Gênes ; débarquement en Sicile ; conquête depuis le sud) ; philosophie républicaine insufflée aux territoires conquis crainte par Victor-Emmanuel ; confrontation entre Victor-Emmanuel et Garibaldi ; emploi des gloires de ce dernier pour devenir roi d’Italie. 17 2.2. Vers l’unité allemande : Allemagne divisée : confédération d’Allemagne du Nord ; Prusse ; quarantaine d’états allemands nés de différents traités. Prusse affirmée dans une union douanière : naissance d’une unité autour d’elle ; rêve d’un Etat allemand. Guillaume Ier (1797-1888) - roi de Prusse ; appel à un homme (Otto von Bismarck). Otto von Bismarck (1815-1898) – Réorganisation de l’état ; naissance d’une puissante armée réformée (vue d’un affrontement contre l’Autriche ennemie de toujours) ; volonté de devenir une puissance militaire importante. 1866 - Déclaration de guerre à l’Autriche : victoire éclair ; démonstration de force sans écraser l’Autriche (éviter une volonté de vengeance) ; agrandissement à l’est et sudest (annexion de territoires autrichiens). France considérée comme un problème dans l'unification de l'Allemagne : vision du péril Prusse militarisée ; Napoléon III vainqueur de Crimée Tensions suite aux « pourboires » français (des territoires de fait) demandés à Bismarck en compensation de l’annexion de territoires autrichiens 1870 - Changement de roi en Espagne : risque d’un règne d’un prince allemand. Peur française d’une prise en tenaille entre la Prusse et l'Espagne (quasi allemande). Négociations entre la France et la Prusse : (volonté par la France d’une Prusse domination sur la couronne espagnole) : envoi d’un ambassadeur auprès du roi ; non-reçu par le roi (ne se sentant pas concerné); négociation menées par Bismarck ; idée de la transmission à la presse d’un télégramme modifié censé provoquer la guerre (dépêche d'Ems – 13.07.1870). Entrée en guerre le cœur léger de la France : sans allié ; pas préparée. Allemagne : victorieuse ; considérée comme la victime ; auréolée ; puissante nation européenne. France : vaincue ; considérée comme « peu virile » ; perte de l’Alsace et de la Lorraine (premier mouvement vers 1914). 1870 - Fin de l'Empire de Napoléon III ; début de la Troisième République. Naissance d’un futur empire (Allemagne) : à partir de la défaite française et de sa désinvolture ; autour de la Prusse. Empire allemand du IIe Reich : puissance industrielle et militaire ; sous la houlette du chancelier Bismarck. Engagement d’un combat pour la civilisation (la Kulturkampf) par Bismarck (« Chancelier de Fer ») : opposée aux catholiques accusés d’obscurantisme et de dépendance envers un souverain étranger (le pape) ; combat mené entre 1873 et 1878 ; fermeture de couvents ; expulsion des Jésuites. Dotation en Allemagne d'audacieuses réformes sociales (assurances maladies, d'accident, enseignement obligatoire) : précurseur en la matière en Europe ; lutte contre les idées socialistes. 1888 - Guillaume II (1859-1941) - succession à Guillaume Ier. 1890 - démission de Bismarck à cause de ses différends avec le nouvel Empereur : exemple des colonies (volonté de conquête sur d’autres continents de Guillaume II opposée à une volonté de conquête en Europe de Bismarck). Allemagne une puissance coloniale en Afrique (Namibie ; Cameroun ; Rwanda ; Burundi). 18 CHAPITRE VII. LES EMPIRES COLONIAUX ET L’APOGÉE DE L’EUROPE A. Ampleur de la colonisation : Règne européen sur le monde. Apogée à la fin du 19e siècle grâce à l’avancement de l’industrie. Arrivée de nouveaux pays colonisateurs (France ; Allemagne ; Italie ; Belgique). Terme de colonie avec la signification d’un territoire assujetti à une puissance étrangère, qualifiée de métropole. Métropoles dégagées par leur importance : o Empire britannique : premier du monde ; répartition sur cinq continents ; +20 millions de km² (1850) ; + 250 millions d’habitants. o France : création d’un nouvel empire (remplacement de celui perdu) ; essentiellement africain ; +10 millions de km² ; 50 millions d’habitants (1914). o Moindre échelle : Portugal et Pays-Bas (tradition ancienne) ; Belgique ; Italie ; Allemagne (nouveauté). B. Les facteurs de la colonisation : Moteurs de colonisation : facteur économique (association fréquente) ; religion ; nationalisme ; facteurs politiques ; facteurs stratégiques. Facteur économique : o Colonisation mercantiliste et commerce triangulaire (15e-17e) : développement du commerce ; conquête de territoires ; but d’exploitation de matières première rapportant la richesse (cas de Rotterdam, Amsterdam, Bordeaux). o Grands empire coloniaux (révolution industrielle à la base de l’élan) : idées de colonies sans revenus suffisants ; opposition à l’esclavage (élan populaire) ; développement de la révolution industrielle ; à la constitution de grands empires coloniaux. Facteur religieux : élément de légitimation le plus fort ; nécessité de porter la chrétienté et de convertir le plus de peuples possibles ; évangélisation pour cautionner des comportements ; idée progressiste avec controverse de Valladolid (« Les indigènes ont-ils une âme ? ») ; concurrence entre protestants et cathos. Nationalisme : conquêtes menées au nom de la grandeur de l’empire ; désir d’affirmation d’une nation (rivalité franco-anglaise - 18e et 19e) ; mots-clés « propagandistes » (civiliser, coloniser, faire rayonner sa culture et l’importer, s’étendre). Evacuation des indésirables : membres de minorités religieuses (sectes protestantes en Amérique) ; pauvres (Français au Canada) ; condamnés (forçats britanniques en Australie) ; au sien des colonies en tant que telles ou de bagnes coloniaux ; systématisation du principe au XIXe pour les prisonniers politiques ou de droit commun (déportés russes en Sibérie). Facteurs politiques, stratégiques et psychologiques : emploi de la colonisation comme exutoire (déclaration de Jules Ferry : perte de deux de ses enfants (Alsace ; Lorraine) compensée par l’acquisition de deux domestiques (Indochine ; Tunisie) ; conquête coloniale à une époque de très profonde « conviction de la supériorité de l’homme blanc » ; idée de l’apport d’une civilisation supérieure, d’un « bienfait ». Soutien de la population : existence d’une adhésion populaire indéniable à la colonisation ; soutien presque total même de grands humanistes et intellectuels. 19 C. La violence de la colonisation : Considération de la colonisation comme la vraie naissance des peuples : oubli du précolonial (massacres ; résistances ; génocides avant la colonisation). Métropole capable d’opposer des troupes d’indigènes à ceux d’autres métropoles (victoire belge à Tabora avec quelques officiers blancs et une troupe faite de soldats noirs). Violence à la base du système colonial ; élément récurrent de la colonisation (violence physique ; violence psychologique ; humiliations). D. Une tentative de chronologie : 1. Une nouvelle expansion en ordre dispersé : Conquête coloniale du XIXe siècle initialement sans plan préconçu, sans volonté systématique des Etats ; succession désordonnée d’initiatives individuelles ou collectives. Relancement de l’expansion européenne dans le monde par de nombreux facteurs : o Considérations stratégiques (désirs des Britanniques de contrôler la route des Indes). o Considérations politiques : diversion face à problèmes intérieurs (Algérie), séduction d’une partie de la population (intervention française en Syrie pour protéger les Maronites chrétiens). Ordres missionnaires (presque disparu fin XVIIIe) de retour par Grégoire XVI (Pape des missions - 1832-1846) : expansion missionnaire encouragée ; réveil d’ordres anciens ; naissance de nouveaux ordres ; guerre des Missions (1830 – 1850) entre catholiques et protestants notamment dans le Pacifique. 2. Colonisation de l’Algérie : Prétexte fait de chasser les corsaires turcs Conquête de l’Algérie pour en réalité renforcer l’autorité royale en France (accords des puissances européennes sauf l’Angleterre : expédition française permettant de se débarrasser des corsaires barbaresques ; reprise de la grande croisade chrétienne contre les musulmans. 11–18.05.1830 – embarquement de 37 000 hommes sur 675 bâtiments (entièreté de la marine française) pour conquérir l’Algérie ottomane. 14.06.1830 – Débarquement en Algérie. Longue conquête. Colonisation bled après bled. Méthodes françaises brutales. La résistance conduite par Abd-el-Kader et active 17 ans. 1847 - Occupation du territoire complet par l’armée française : dépose des armes par Kader. Kader arrêté ; emprisonné ; libéré par Napoléon III (1852) ; départ pour la Syrie (enseignant de théologie) ; grand intellectuel. 1860 – attaque de quartiers chrétiens par des musulmans et Druzes : 3000 morts ; intervention et arrêt du massacre par Kader. Kader décoré de la Légion d’Honneur ; décoré par le Pape ; autres distinctions personnelles. Kader souvent perçu par la France coloniale comme « l’indigène éclairé ». Algérie perçue rapidement comme une « colonie de peuplement ». Appel fait de la France à une importante population européenne : d’abord française puis espagnole, italienne, maltaise. Occupation par les colons de terres de terres dépossédées aux arabes. Tentative d’imposer la religion catholique et le français. 20 3. La ruée, « the scramble » : 1880 – Début d’une ruée (scramble) des Européens sur l’Afrique, et accessoirement sur l’Asie et le Pacifique. Idée de concurrence et de course à la possession de ressources. Idée peu à peu répandue d’une conservation des Africains en Afrique pour leur faire produire les denrées tropicales demandées en Europe : intervention nécessaire (hâter la « civilisation »). Mouvement d’explorations en Afrique soutenu et popularisé par des sociétés de géographie : Livingstone (explorateur ; Afrique centrale et orientale ; fleuve Zambèze) ; Stanley (explorateur ; Afrique centrale ; fleuve Congo). Appui de cette colonisation sur un sentiment de supériorité des Européens et leur désir d’étendre la civilisation pour le bien de tous. 3.1. Etat indépendant du Congo et Congo belge : Belgique devenue une puissance coloniale contre son gré : Congo considéré comme le fruit de la volonté d’un homme (Léopold II). Volonté de Léopold II de doter la Belgique d’une colonie : recherches de par le monde puis focalisation sur le Congo. 1877 - « Nous devons nous procurer une part de ce magnifique gâteau africain », Léopold II. Demande de Léopold II à Stanley : coloniser (contre rémunération) au nom du souverain une part de l’Afrique. Léopold II : visionnaire ; tacticien ; tentative d’un coup de poker. Rencontre entre Stanley et Livingstone. Fortune gigantesque utilisable : tentative de donner un maximum de moyens à son projet. Conférence de géographie de Léopold II : notables d’Europe et USA conviés ; discours remarqué aux termes forts et éloquents ; présentation de lui-même tel un humaniste ouvert d’esprit (naissance de l’imagerie de Léopold II et du Congo Belge) Congo Belge : territoire de 80x la Belgique ; aux mains d’un seul homme y ayant tous les droits ; géré tel un domaine personnel. Investissement de toute sa fortune (gigantesque) de plus en plus difficile : volonté de ne pas laisser la France s’emparer de son projet ; concession faite à d’autres sociétés ; commerce de l’ivoire sans idéaux écologiques (massacres). Pacification de l’état : campagnes militaires contre les arabes. 1884 – ajout fait par Léopold II à sa colonie : annexion du Katanga anglais (riche en uranium notamment) ; compensation d’une perte de territoire au profit de la France. 3.1.1. Conférence de Berlin : 1885 - Conférence de Berlin : première conférence internationale sur l’Afrique ; Volonté Européenne d’ouvrir l’Afrique au commerce : principe de libre-échange ; sans partage géographique du continent entre nations. Reconnaissance de l’Etat du Congo : par les USA en premier (volonté de se faire bien voir). 1885 - Léopold II devenu souverain de l’Etat indépendant du Congo belge. Espoir de la France d’un échec de Léopold II : possibilité de la France de faire mainmise sur ce territoire. Envie de Léopold II d’ouvrir le Congo au commerce : pays sans douanes (capacité possible puisque venant d’un privé sans concurrence politique). 1885–1908 – Indépendance de l’Etat : souverain à 6000 km de là ; souverain sans visite dans son « jardin ». Léopold II sauvé par l’invention de Dunlop : caoutchouc gonflable (problème soulevé du caoutchouc rouge et des mains coupées). 21 3.1.2. Mains coupées et caoutchouc rouge : Mains coupées : directives prises par les entreprises coloniales d’abattre les fuyards et de leur couper la main pour prouver la mort d’homme (justification de l’emploi de balles ; emploi de celles-ci à la chasse). Effondrement de l’image du Léopold II humaniste : propagande par l’image (emploi avéré d’images de lépreux) ; image donnée d’un monstre par des révélations anglaises. Intensification de la collecte du caoutchouc par les concessions : ressources de plus en plus lointaines des « bases » ; demande grandissante. 1908 - Etat indépendant cédé à la Belgique : but d’éviter les débordements ; devenu une colonie ; colonie jusque 1960. 3.1.3. Première Guerre mondiale et colonie. Première Guerre Mondiale proche : passage de l’image d’une nation coupable à celle d’une nation victime Première Guerre Mondiale : chute de Tabora (ville coloniale allemande en Afrique) ; économie paralysée en Belgique mais tournant à plein régime au Congo (régime de guerre) ; apport de ressources stratégiques, avec financement français et anglais du Congo. E. La pénétration économique : dominer sans coloniser : 1. L’Empire Ottoman : Sultan Abdul-Hamid (1842-1918) : Sultan Rouge ; successeur du Sultan Abdul-Aziz. Empire gigantesque : réduction territoriale au 19e ; autoritarisme important (massacres de grande envergure) ; soutien anglais (volonté de conserver un empire sous son contrôle pour la conservation de la route des Indes). forces politiques attirées par le libéralisme européen : o 1876 - Réclamation au Sultan d’une constitution plus ouverte. o 1876 – Existence d’une constitution (parlement à deux chambres). o Affaiblissement et perversion de l’Empire ottoman par les réformes faites et institutions mises en place (selon le Sultan) : abandon du système ; mise en place d’un système autoritaire et absolutiste. o 1889 - Création du Comité Union et Progrès : par le Mouvement des Jeunes Turcs ; volonté de restauration de la constitution de 1876. o Possession d’un pouvoir important (accession au sultanat avec Mehmed V). o idées progressistes ; libérales ; nationalistes (arrêt de l’emprise anglaise, française ou allemande). o 1913 - Triumvirat de trois ministres : direction de l'Empire ottoman ; entrée dans la WWI Mustafa Kemal (1881-1938) : incarnation de la laïcité en Europe ; officier aux idées libérales et des Lumières ; participation à une guerre difficile ; incarnation de la Turquie moderne (pas de participation directe au génocide arménien). WWI : o Volonté des Ottomans de s’affranchir des dominations étrangères : sentiment de menace envers elles pour l’unité et l’équilibre du pays. o Appel à la guerre sainte : mieux lutter contre la France et l'Angleterre alliées du grand ennemi russe. o Front sur la frontière caucasienne : Empire contre Russie. o Empire ravagé par les famines et les épidémies. o Bataille des Dardanelles : débarquement allié ; d’une prise du détroit des Dardanelles pour assiéger Istanbul ; projet mis en échec par les Ottomans ; 250 000 morts alliés ; 211 000 morts ottomans. o Pertes induisant des tensions internes : recherche de boucs émissaires ; colère dirigée vers des élites arabes ou chrétiennes, puis les Arméniens (1915). 22 o Défaite menant à la désunion de l’Empire. 1.1. Génocide arménien : FIN 19e - Massacres d'Arméniens connus ; parfois dénoncés en Europe. 2 millions d'Arméniens dans l’Empire avant la guerre. Réclamation de droits spécifiques du fait de leur nationalité et la possession d’un parti politique. Idée d'une égalité entre Arméniens et musulmans Volonté de possession d’une nation arménienne. WWI - Arméniens accusés de pactiser avec les Russes. Arméniens considérés comme un obstacle à l'unification ethnique dans l'Empire Citation de cas de désertions amplifiant le problème arménien FEVRIER 1915 - plan de destruction de cette population : officiellement un transfert de populations collaborant avec l’ennemi russe. Soldats arméniens de l'armée ottomane désarmés puis éliminés par petits groupes. 24-25.04.1915 - arrestations de notables arméniens à Constantinople : déportés ; tués ; évènement considéré comme le point de départ du génocide. MAI-JUILLET 1915 - Elimination systématique : évacuations ; déportations vers la Syrie. 1919 - Procès des Unionistes : Constantinople ; condamnation à mort des responsables du génocide par contumace. 1921 - Procès Tehlirian : Berlin ; induit par l'assassinat de Talaat Pacha ; acquittement de Tehlirian (survivant du génocide et assassin) ; jugement avec débat autour du génocide en lui-même. Eventuelle reconnaissance du génocide mortelle pour la Turquie : remboursement financier pour cet acte nécessaire et fatal. 2. La Chine, l’Empire du Milieu : Empire gigantesque fermé à la conquête européenne (convoitises) ; riche histoire ; fort apport culturel ; dirigé par la dynastie mandchoue des Qing. Constitué de la Chine des 18 provinces ; la Corée ; la Mandchourie ; la Mongolie ; le Turkestan ; le Tibet et une part de l'Indochine. Affaibli par des rébellions et des famines : cas de 1876-1879 (20 millions de morts). 2.1. Guerre de l'Opium : Opium : cause de ravages dans la Chine de l'époque ; drogue dure ; empêchement d’un fonctionnement viable de la Chine. Ecoulement conscient d’opium en Chine par les Anglais. Opposition Qing à l’entrée de cette marchandise en Chine du fait des dégâts causés. Emploi de cette décision comme un argument de conflit : Guerre de l'Opium gagnée par les Anglais. 1842 - Naissance du Traité de Nankin suite à la défaite chinoise : présence économique anglaise imposée en Chine ; inégal (cession par bail de Hong-Kong à l'Angleterre ; réduction des droits de douane ; ouverture de cinq ports au trafic commercial britannique). 1863 – Direction des douanes chinoises par un Anglais. 2.2. Dépècement de l'Empire : FIN DU 19e - Déclin accéléré de « l'homme malade de l'Asie » 1895 - Déclaration de guerre du Japon : Corée convoitée ; Chine écrasée. Nouvelle intervention des puissances occidentales : nouvelle ouverture de ses portes économiques imposée. 2.3. La guerre des Boxers (1900) : Guerre réactionnaire nationaliste : opposition à la présence coloniale en Chine ; volonté de repousser les colons. 23 Attaque faite sur les chrétiens chinois et puis les chrétiens blancs : intervention de toutes les grandes puissances mondiales (volonté de mettre fin à la guerre ; volonté de partage du gâteau chinois. Cession de Hong-Kong aux Européens. Naissance d’un nouveau nationalisme par cette soumission. 2.4. Colonies étrangères : 1901 - Paix humiliante pour les fiers Chinois Prise de possession de parts de la Chine : Français en Indochine ; Anglais en Birmanie ; Russie en la Province maritime (construction de Vladivostok) ; Japon en Formose et Corée. Résistance du centre de l'Empire chinois. Humiliation des pertes territoriales. Présence de 100 000 soldats de l'armée étrangère sur ses territoires jusqu'à la WWII. 2.5. Mouvement Nationaliste : POST-GUERRE DES BOXERS - Développement du mouvement nationaliste. Sun Yat-Sen (1866-1925) : chinois occidentalisé ; converti au christianisme ; formé en Europe ; influencé par les Lumière (import de ces idées en Chine) ; issu du milieu paysan ; incarnation de la Chine révolutionnaire nationaliste (volonté de se libérer de l'emprise internationale et de développer l'économie moderne pour mieux y résister) ; considéré comme le père de la Chine moderne. PREMIERE MOITIE DU 20e - Cas de différents soulèvements. 1912 – Création par Sun Yat-Sen d’une première république chinoise éphémère. F. Le 19e : l’Européanisation du monde ? Aménagement du monde par l’Europe : centre et pôle mondial ; « horloge du monde ». Monde passé par l’école de l’Europe : pas toujours de son plein gré, souvent par la force. Développement en Europe de la pensée de grands intellectuels mettant fin au colonialisme (Gandhi, Sun Yat-Sen). Monde marqué par l’Europe : culture ; sport ; religieux). CHAPITRE VII : D’UNE GUERRE À L’AUTRE. GUERRE, CRISES, IDÉOLOGIES, GUERRE. A. Les conséquences de la Première Guerre mondiale : 1. Traité de Versailles (28 juin 1919) : 27 pays représentés à Versailles ; constitutions d’un conseil des 10 ; constitution d’un sousconseil des 4 (Italie Vittorio Orlando ; France George Clémenceau ; Grande-Bretagne Lloyd George ; États-Unis Thomas Woodrow Wilson). Traité parmi d’autres nommés d'après des résidences royales. Démantèlement des trois Empires vaincus (ottoman ; austro-hongrois ; allemand). Fin de l’existence de l'Empire des Habsbourg Séparation entre l'Autriche et la Hongrie. Europe centrale recomposée par des modifications de frontières ou des créations d'états proches de la France par leurs relations. Espoir français d’imposer sa vision de la démocratie dans ces nouveaux pays : peu de succès (futurs pays aux régimes totalitaires pour la majorité). 2. Traité de Sèvres (10 juin 1920) : 433 articles : disparition de l'Empire ottoman. Naissance de nouveaux états (Irak ; Syrie ; Liban ; Palestine ; Transjordanie). Evènement aussi important que la disparition de l'Empire austro-hongrois. Perte par la nouvelle Turquie de tous ses territoires en Moyen Orient et d’une grande part de ses possessions asiatiques. 24 Réaction populaire de protestations dans le pays : opinion publique tournée vers un jeune général (Mustafa Kemal). Avril 1920 - Mustafa Kemal Atatürk : porté au pouvoir par un mouvement national révolutionnaire ; craintes des puissances étrangères (pensées libérales teintées des idées des « Lumières ») ; volonté de créer une nation turque homogène laïque ; résistance faite à l’occupation de la Turquie par les Alliés (France ; Grande-Bretagne ; Italie ; Grèce) ; début d’une guerre d’Indépendance. 1921-1922 - Guerre de l’Indépendance : avec l’armée turque ; retraite rapide des Français, Italiens et Anglais ; présence résiduelle des Grecs. 1922 – Défaite et retraite de l’armée grecque : fin de la Guerre d’Indépendance. Reconnaissance d’un Etat turc moderne: modification du Traité de Sèvres ; naissance du Traité de Lausanne. 3. Traité de Lausanne (1923): Nouvelles négociations : Arménie et Kurdistan indépendants rendus à la Turquie ; victoire diplomatique. Guerre de libération turque et catastrophe grecque : impossibilité pour eux de vivre ensemble ; échange de populations immigrées entre les deux pays. Occidentalisation de la Turquie par Atatürk : action appréciée par les Européens. 4. Accords secrets : 1916 - Accords (secrets) Sykes-Picot : o Idée partage des territoires ottomans en 2 zones par la France et l’Angleterre o Réalisés par Mark Sykes (expert anglais des affaires ottomanes) et François-Georges Picot (ancien consul général à Beyrouth) en vue de la fin de la guerre. o Prise de conscience de l’importance du pétrole et du contrôle de ses lieux de productions et réserves du fait de la mécanisation de la guerre : intérêt développé pour ces régions. o Route des Indes également considérée comme un élément primordial dans les accords pour les Britanniques. o 1917-1918 - Accords secrets rendus publics : montée au pouvoir des Bolcheviques en Russie. o Idée d’une révolte arabe contre l'Empire (possible clé d’une victoire alliée). 5. Le sort de l'Allemagne : Empire ayant le moins souffert : pas de démantèlement. Perte de 70 000 km² de son territoire (1/7) et 8 millions d'habitants : Alsace et Lorraine remises la France ; Silésie et corridor de Dantzig remis à la Pologne. Perte de ses colonies. Rive gauche du Rhin démilitarisée : occupation alliées (jusqu'en 1935). 6. Conclusion : Bouleversements territoriaux : principale conclusion du Traité de Versailles. Naissance d'états slaves à la fin de la Première Guerre mondiale. France vue comme grand vainqueur de la guerre, inspiratrice pour tous les nouveaux pays. Victoire de la démocratie et fin des Empires absolus (incarnation de l'Ancien Régime). B. La Société des Nations : l’émergence de la sécurité collective : Incorporation au Traité de Versailles d'un pacte fondant la Société des Nations (SDN). Pacte en partie défini par les 14 points de Wilson. 14 points de Wilson : organisés autour de 3 grands principes (démocratie ; libéralisme ; solidarité entre nations) ; volonté d’une transparence et d’une suppression de toute barrière économique ; envie d’une restauration de la Belgique. 1919 – Naissance de la SDN. 25 SDN : but de prévention de la guerre et de réduction des armements notamment ; siège situé à Genève ; prestige énorme. 1925 - Conférence de Locarno : Adhésion de l’Allemagne à la SDN. Pacte Briand-Kellogg : considération d’une guerre comme hors-la-loi ; signé par 60 nations ; une seule nation importante hors de la SDN pourtant à la base de sa création (USA). C. Accueil et contestations des traités : Traités relativement mal acceptés : Allemagne traitant du Diktat de Versailles (qualifié de fin du pays). Nationalistes opposés aux républicains : Empire bradé par ces derniers aux autres (malgré une insupportable soumission aux amendes et une occupation). Italie vainqueur aux faibles compensations (pas même les promesses anglaises et françaises) ; développement d’une forte Yougoslavie ; sentiment d’être flouée face aux Alliés ; « perte » restée dans les mémoires et présente dans le discours italien d'entre-deux guerres (usage par Mussolini comme argument de changement de camp lors du prochain conflit). D. L’avènement d’une nouvelle grande puissance : les Etats-Unis : 1. Guerre d’Indépendance : Perte des 13 colonies marquante pour l’Angleterre. 1787 - Fédération d’états par la Constitution républicaine et fédérale. Suivie par d’autres combats après la fin de la guerre : 1814-15 - seconde guerre d’indépendance (Angleterre accusée de ruiner le commerce américain et de renforcer la puissance indienne). 2. Généralités : 2 conceptions des USA : o fédéralistes : envie d’un pouvoir central plus fort à Washington ; développement industriel et commercial. o *** : envie d’un poids grandi des états en tant qu’entités. Naissance de la figure de l’Oncle Sam ; du drapeau en 1818 ; d’un chant patriotique (ciment de l’unité du pays). Etats différents (plus progressistes ou plus démocrates). Cas de droits de vote universel masculin blanc (hommes blancs non censitaire) presque un siècle avant l’Europe. Volonté de s’étendre vers l’Ouest : peuplement des territoires à l’ouest des 13 colonies (territoires indiens ou étrangers). Transformation en territoires fédéraux des zones au-delà des Appalaches (frontière naturelle). Territoires colonisés ; expansion vers l’ouest (intérieur du contient) ; rachat de territoires à d’autres colonies (Louisiane française ; Texas, Floride mexicains). Territoires conquis peu à peu intégrés à cette confédération. Rencontre de territoires adverses : Mexique (guerres avec pour enjeu des terres américaines et perte mexicaine du Texas). Course à la possession de territoires et d’états. Découverte de l’or : mauvaise nouvelle pour indiens ; colonisations plus rapide ; ruée vers le minéral précieux venant du monde entier ; sédentarisation progressive de gens et mise en place de cultures. 31 états en 1861 (32 000 000 habitants dont 5 000 000 européens). Alaska racheté aux Russes. Doctrine de Monroe : déni aux européens de s’immiscer dans les affaires de nouveau continent (Amérique du nord et du Sud) ; sentiment américain de supériorité face au reste du monde (indiens ; mexicains ; européens). 26 Grande population des 13 colonies dans les villes. Nord - Protectionnisme et abolition de l’esclavage : main d’œuvre libérée de l’esclavage ; employée dans l’industrie déjà développée dans le NE et protectionnisme. Sud - Richesse basée sur les plantations coton-tabac : énorme exportations à l’Europe ; besoin évident de l’esclavage (main d’œuvre servile bon marché) ; spécialisation dans « l’élevage d’esclaves » (abolition de la traite en Europe ; fin de l’import d’esclaves par le commerce triangulaire ; nécessité d’une production locale pour un apport abondant). 3. Guerre interne et civile: Tensions politiques entre Sud (importateur esclavagiste) et Nord (protectionniste antiesclavagiste) plus fortes : Ouest considéré comme un arbitre neutre ; arrivée de chaque nouvel état devant choisir son camp (protectionniste/esclavagiste) ; variation d’une balance entre sud et nord pouvant faire basculer une majorité politique au Congrès. 1820 - 11 états esclavagiste ; 11 états anti-esclavage. Apparition du Missouri : changement de la balance et création du Maine en compensation. 1850 – Admissions dans l’union de la Californie (hostile à l’esclavage). 1854 – Apparition d’un nouveau parti républicain : protectionnisme (pour l’industrie) et cantonnement de l’esclavage aux états où il existe déjà. Naissance du parti démocrate du Sud en opposition. Années 1850 - Tensions entre nord et sud. 1860 - Election de Lincoln: ascension fulgurante ; grande popularité dans l’ouest (importance dans la balance) ; premier président républicain. Sortie de la Caroline du sud de l’union : rejointe par 6 autres états ; formation d’une confédération sudiste. Sécession non-reconnue par Lincoln. 1861-1865 – Guerre entre nord et sud dite de sécession. Force nordiste : industrie. Force sudiste : grands stratèges. Appui donné par les noirs : engagement dans l’armée fédérale (solde inférieure aux blancs, commandements blanc) ; promesse de noirs avec des droits. Guerre par l’image (photographie) ; industrielle (armement, techniques, chemin de fer pour acheminer les troupes ; mines ; télégraphes ; sous-marins ; mitrailleuses). Nord vainqueur et Sud vaincu. Assassinat 6 jours après la capitulation du sud de Lincoln. Guerre traumatisante pour le Nord et le Sud. Sud : économie ruinée ; perte de 20% des hommes, abolition de l’esclavage (mise en place de codes noirs en compensation pour le maintien de la sujétion des noirs). 4. Union et développement : 1865 – 13e amendement : abolition de l’esclavage. 1865 – Naissance du KKK : société secrète ; fondée par des officiers sudistes ; idée d’une suprématie blanche sur les autres races ; aucune mesure prise par les états ; officiellement interdit en 1928. Juillet 1868 - 14e amendement : don de droits civiques aux afro-américains. 1870 - droit de vote donné aux afro-américains. 1896 - Officialisation de la ségrégation raciale. Egalité des races dans la ségrégation ; citoyens de seconde zone ; privés de leur droits civiques. 1890 – Union de 44 états. Conquête de l’ouest parachevée. Première puissance industrielle. 27 Ere des brevets et progrès techniques : électricité d’Edison (quartiers de Manhattan éclairés en 1881) ; automobile de Ford (1890) ; fil de fer barbelé (notion de séparation) ; chemin de fer (vers l’Ouest). Rêve américain : créativité américaine transformée en mythe. Puissance démographique grandissante : accroissement naturel et immigration (main d’œuvre bon marché). Immigration de l’ancienne époque (Irlandais ; Allemands ; Belges) peu à peu remplacée par une nouvelle vague (Russe ; Italiens ; Polonais ; Juifs ; Austro-hongrois). Immigration apportant une nouvelle conception religieuse par la multiplicité plus visible. Mouvement ouvrier aux grèves violentes et manifestations : peur du Rouge. WWI – Envoi de troupes ; croissance économique ; immigration importante (parfois trop ; de plus en plus contingentée). Post-WWI – Prohibition ; mouvements rouges. Congrès américain républicain : opposition à la pensé du Président ; perte d’intérêt momentanée pour l’Europe. E. Bouleversements sociologiques, culturels et économiques : 1. Culture de Masse : Apparition des prémices de la culture de masse grâce à l'alphabétisation. Prise d’ampleur de la presse ; temps de loisir grandissant pour la lecture et le cinéma ; fleurissement des radios (BBC - 1922) dans les foyers malgré un prix élevé ; jazz arrivé en Europe avec les soldats américains. 2. Années folles : Renaissance de l'idée de tous les possibles et de la fête Mode éphémère mais révolutionnaire de la garçonne (rapprochement entre femme de homme ; libération féminine ; impulsion de la chirurgie esthétique, maquillage, épilation et culte de la minceur). 3. Conséquences démographiques : Nombre de victimes de guerre aux conséquences démographiques à long terme : esprits marqués ; politiques natalistes (repeuplement du pays ; pression des autorités sur les couples résistant). 4. Economie : Croissance mondiale stimulée par la reconstruction : Amérique en tête. 1929 - Krach boursier de Wall Street : première étape de crise économique mondiale ; causée par la spéculation boursière, l’insuffisance des marchés et l’internationalisation des marchés ; conséquences sociales dramatiques (faillites importantes ; chômage grandissant ; États démunis face à cette catastrophe sociale sans précédent). Franklin Roosevelt – Réaction à la crise : démocrate ; politique volontariste interventionniste (New Deal ; mise au travail du peuple ; réglementation des temps de travail et salaires ; interdiction du travail infantile ; tel Louis Blanc au 19e) ; Remise en cause du capitalisme (politique économique ; bourse ; système économique) : Communisme vu comme une alternative. F. Une alternative ? Le monde communiste : 1. Origines et déroulement de la révolution bolchevique : Russie – Première application du communisme : tentative de mise en pratique des idées exactes de Marx (actions post-mortem et en matière économique). Théorie basée sur le prolétariat mais naissance d’une révolution marxiste en un empire essentiellement agricole et presque sans prolétariat (idée d’une première apparition en Allemagne ou Angleterre. 28 19e - Russie tsariste – Empire ; 160 millions d'habitants ; existence du servage et de la déportation. Idée fleurissante d'un possible progrès ; intérêt du parti social-démocrate (ouvrier ; dirigé par Vladimir Oulianov dit Lénine. Lénine – Juif bolchevique (création d’un nouveau système pour reconstruire la société) ; arrêté à diverses reprises ; déporté ; poursuivi pour ses activités militantes et intellectuelles ; penseur du socialisme russe ; échec d’une révolution (1905) ; passage en Europe ; décision prise de rentrer en Russie ; Révolution d’octobre ; fuite de la Russie (purges staliniennes). 1917 – Lénine – Révolution d'Octobre : proclamation du pouvoir aux soviets ; rapide changement de système; pouvoir donné aux ouvriers et au prolétariat. 2. Le communisme de guerre : Lutte et guerre civile intérieure et extérieure (aide demandée à l’étranger) entre deux camps (soviets et russes blancs?). 1918 – Domination bolchévique sur un quart du territoire. Lev Davidovitch Bronstein dit Léon Trotski - Juif intellectuel ; écrivain (révolution permanente ; arts). Lénine – Idée d’une révolution bolchevique ; chef de l'armée rouge ; pays en guerre jusqu’au Traité de Brest-Litovsk. 1918 – Traité de Brest-Litovsk : guerre arrêtée (promesse faite au peuple) ; traité signé avec l’Allemagne ; perte pour les Alliés d’un allié de poids et d’un front (redéploiement des troupes allemandes à l’ouest) ; perte par la Russie d’une part de ses territoires industrialisés. Guerre civile : peur de l'Occident d’une contagion des théories communistes ; envoi de bataillons en Russie (soutien donné au camp tsariste) ; opposition entre forces blanches tsaristes et forces rouges communistes. Conséquences : nombreux morts (combats ; famines ; épidémies) ; révolution rouge cloisonnée en Russie ; misère russe soviétique montrée dans le monde entier (modèle d’un pays non-écrasé par l’Occident ; isolement du pays traité en pestiféré. 3. La NEP : U.R.S.S. – difficile remise en état après la guerre civile ; mise en place par Lénine et Trotski d’une nouvelle politique économique (NEP ; forme de libéralisation ; liberté économique relative au sein du communisme ; efficace pour redresser le pays). 4. L'avènement du stalinisme : 1922 - Lénine - Victime d'une attaque cérébrale ; question de sa succession. Joseph Staline – Participant à la révolution ; s'imposant en homme du parti ; utilisation de la bureaucratie (imposer une ligne de conduite) ; élimination des opposants lors de sa montée au pouvoir ; ravinement d’un sentiment national russe ; réveil du sentiment religieux (réouverture des églises). 1917-1930 - Forte force d'attraction du communisme ; milieux intellectuels et artistiques très touchés ; monde fasciné par l'idée de transformation de la société et de liberté ; déceptions énormes suite à Staline (15 millions de soviétiques passés dans les goulags). Staline – Jeu sur une politique forcée par le cordon sanitaire occidental ; déclaration faite d’un socialisme pouvant réussir en un seul pays ; jeu sur le culte de la personnalité (de sa personne). 5. La structuration du communisme international : Idée du communisme : internationalisation. 1919 – Komitern – 3e Internationale : présence de Lénine ; se revendiquant des pays et partis communistes ; scission entre communisme et socialisme. 1920 - Conférence de Bakou : moment clé du communisme international ; début de la formation des nations colonisées par le mouvement ; tentative de création d'une élite en ces pays (export d’idéologie) ; appel pour étendre la Révolution d'Octobre à l'Orient (possibilité de libération de l'emprise occidentale). 29 6. Parallèles avec la Révolution française : Révolution relative à la Révolution française : nouvel ordre politique et social ; amour libre ; contraception ou avortement ; message à dimension internationale. U.R.S.S. : mise au ban des nations ; raidissement et terreur internes dues au cordon l’entourant ; formation d'une nouvelle patrie (sympathie pour les soviétiques en tout pays européen) ; nations divisées entre sympathisants et ennemis de ce message (incarnation d’un sentiment plus fort que celui d’URSS. VIII. Les fascismes : Incarnation de la troisième force politique de l'entre-deux-guerres : libéralisme (Ouest) et communisme (Est). 1922 - Mouvements d'anciens combattants formés après la WWI avec prise du pouvoir en Italie : évident lien entre Italie et fascisme. Mot désignant par la suite un régime puis une nouvelle idéologie. A. Nature des fascismes : Fascisme basé sur l'instinct et sur l'émotion : peu rationnel mais défini progressivement. Volonté d’être efficace et pragmatique ; mis en avant au sein du mouvement. Affirmation d’une notion de réaction et opposition à l’extérieur et l’étranger : incarnation d’une idée de combat. B. Réactions : 1. Nationaliste : Basé sur un nationalisme vaincu, blessé et humilié (caractéristique post-WWI en Allemagne et Italie). Développement du mouvement dans les jeunes nations ; perçu comme le moteur d'un nationalisme croissant et synonyme de grandeur. Nombreuses mutations de socialistes en fascistes : considération ce l’idée comme un prolongement de leur philosophie. 2. Antiparlementarisme, antilibéralisme, anti-démocratie : Rejet du parlementarisme et libéralisme ; parfois brandi en réaction à la démocratie (faible ; méprisable ; impuissant ; symbole d’une nation efféminée du fait d’une liberté de l’individu). 3. Antirationalisme, anti-individualisme : Considération de l’inexistence de la liberté individuelle : intégration de l’individu dans un groupe, collectivité parfaite exaltée par le fascisme. Divergence face au discours collectif à éliminer. Idée de confiscation de la souveraineté offerte au peuple. Consultation du peuple par des référendums : arme légitimant le pouvoir du chef. Mise en avant d’une idéologie novatrice de la part de meneur (notion d’anciens modèles idéologiques de gauche, de droite ou libéraux dépassés) Leaders fascistes recrutés au cœur du peuple : opposition à l’aristocratie de l’opposition. 4. Anticommunisme : Jeu sur la menace communiste : peur rouge de l'entre-deux-guerres ; conquête fasciste de la droite réactionnaire (solution face au péril rouge) Présence d’un anticommunisme en Italie, Allemagne, Espagne franquiste ou France : pays caractérisés par le développement d’un puissant mouvement communiste. 5. Théories raciales : Plusieurs théories prétendues scientifiques, comme le darwinisme social, sont propres au fascisme : elles donnent par exemple la primauté à la race aryenne, race pure, et refusent le mariage mixte. 30 Hitler se contente de populariser ces conceptions déjà préexistantes qui sont rejetées par les catholiques, le mouvement sera de ce fait peu populaire en Belgique. C. Variantes nationales : 1. Italie : Italie - Pays pauvre ; fort peuplé ; tardive unification. Benito Mussolini - Socialiste d'origine ; synthèse du fascisme par son parcours personnel ; devenu avec la guerre nationaliste préoccupé par le sort des masses (déçues de l'issue de la guerre). Mussolini – Incarnation du Duce : chef, dirigeant des premiers réseaux fascistes nés à Milan. Duce – Jeu sur le mécontentement des chômeurs, agriculteurs et soldats. 1922 – Duce - Marche sur Rome ; accès au pouvoir ; assassinat des militants politiques (antifascistes) ; accent mis sur le glorieux passé italien (restauration de monuments). 2. Allemagne nazie : 1920 – Fondation du NSDAP (parti national-socialiste des travailleurs allemands) : débuts mitigés. 1921 – Hitler – Chef du NSDAP ; action directe de sections d'assaut (SA) dans la rue ; appui sur les masses ; progression dans le pouvoir jusqu’à devenir chancelier. 1932 - Hitler – Enorme ampleur ; essentiel des jeunes au sein des jeunesses hitlériennes ; exaltation du collectif et corps. 3. Ailleurs : Angleterre – Courant fasciste marginal ; parfois associé au roi d'Angleterre ; expéditions punitives ; mené par Sir Oswald Mosley. USA – Ku-Klux-Klan – Croissant nombre d’adhérents après la guerre de Sécession. France : Ligues Fascistes ; Croix-de-Feu Belgique - Rex. D. La crise des démocraties libérales Montée du communisme et du fascisme due à une crise des démocraties. Signes de faiblesse : assauts de l’extérieur (fascisme, communisme) ; assauts de l’intérieur. Sentiment d’une démocratie inadaptée à la modernité et donc inefficace à la base de la crise. 2 types de démocraties : vieilles (Europe occidentale) et nouvelles (naissance en 1919). 1. Les vieilles démocraties Possession d’un gouvernement aux institutions cohérentes et une tradition (reprochée pour la crise de valeurs arrivée ; considération d’une démocratie désuète dans les années 1920-30. 1929 – Crise sans solution pour les vieilles démocraties : attrait envers la nouveauté (fascismes ; communisme). 2. Les nouvelles démocraties : Récente accession à la démocratie. Nouvelles démocraties considérées comme prématurée. Adoption du système des vainqueurs aux théories libérales. Mauvais fonctionnement de ces démocraties ; conditions manquantes (pour la création d’une démocratie parlementaires (aucune tradition démocratique ; aucune classe intermédiaire ou bourgeoise ; rivalités ethniques). Apparition de régimes autoritaires et totalitaires : o Pologne – 1926 - Maréchal Pilsudski - Prise de pouvoir ; appui de l’armée ; premier président de la Pologne 1935 – Maréchal Piludski – Mort ; Remplacement du pouvoir par le « mouvement des colonels » (dictature militaire ; mouvement puissant ; nationalisme et traditionnel. 31 o Yougoslavie – Pays aux trois ethnies (serbes, croates, slovènes) ; Alexandre 1er – Roi de Yougoslavie ; élément d’unité du jeune état polyethnique. 1929 – Proclamation d’une dictature royale ; politique proserbe ; interdiction des mots slovènes et croates ; police serbe ; réaction des autres ethnies. 1931 - Nouvelle constitution ; inspirée du modèle italien. 1930 - Création de l’Oustacha (constitués des Oustachis) ; mouvement autoritaire croate avec évolution fascinante ; soutien des fascistes italiens et des Hongrois d’Horthy 1934 – Alexandre 1er - Mort à Marseille ; continuation de sa politique. o Roumanie – Roi Carol II de Roumanie - Pays touché par une catastrophe économique et agricole. Germes d’idées communistes craintes par les occidentaux. Carol II – Dissolution des partis politiques ; dictature instaurée. 1927 – Création d’un parti fasciste de masse : Légion de l'Archange Michel ou Mouvement légionnaire ou Garde de Fer. 1930 - Branche militaire attachée à la Garde de Fer : lutte contre la corruption, les intellectuels et le communisme. Carol II – Nationaliste : défense des Roumains et mouvement intégriste chrétien. o Hongrie – Béla Kun – Chef de la dictature communiste en place. Importantes répressions. Béla Kun - Montée en puissance du fascisme et révolution : obligé de fuir vers l’URSS ; échoué dans les purges staliniennes. Peur du bolchévisme : anticommunisme et surestimation du danger. Idée hongroise d’une nation victimisée avec un passé fort. Monarchie fictive : sans roi ni reine ; interdiction des grandes puissances de créer un royaume de Hongrie avec une restauration de la dynastie des Habsbourg 1920 - Miklos Horthy - Elu représentant suprême de l’État ; serment prêté sur une couronne inaccessible ; règne dur. Horthy - déçu par le difficile Traité de Trianon : rapprochement de l'Italie et l'Allemagne nazie (relations économiques de produits agraires). Horthy – Important projet corporatiste : communauté surmontant les contradictions de classes. Horthy - Lois antisémites. o Autriche – Régime autoritaire avec milice fasciste 1938 - Annexion lors de l'Anschluss par l'Allemagne. o Tchécoslovaquie – Tomas Masaryk – chef de l’État. Etat aucunement autoritaire ou fasciste ; occidentalisé et industrialisé (surtout en Bohème) ; urbanisation et naissance d'une bourgeoisie libérale, d'une classe ouvrière et d'un syndicat (symbole et garant de la démocratie). 32 o Espagne – Alphonse XIII d'Espagne – Roi. Instabilité politique après une guerre sans réelle participation espagnole ; Armée enlisée dans le Rif marocain. 1923 - Miguel Primo de Rivera – Coup d’Etat soutenu par le Roi ; Maréchal devenu Premier ministre ; instauration d’une dictature militaire royale (jusque 1930). De Rivera – Volonté de rétablir l'ordre ; appui sur l’armée ; 1931 – Alphonse XII – Abdication ; naissance d’une république d’inspiration socialiste suite aux élections. 1936 - Guerre civile. o Portugal Sidionio Pais – instauration d’une dictature lors de la Première Guerre mondiale ; devenu président de la République portugaise ; régime fort (opposants réprimés) ; culte créé autour de sa personnalité ; assassiné en 1918 par un militant républicain. 1926 – Nouveau coup d’Etat militaire réussi ; dictature militaire instaurée Général Carmona – Appel fait à un professeur d'économie politique : Antonio de Oliveira Salazar. 1928 - Salazar - Nommé ministre des Finances ; gain progressif de pouvoir ; refus de la démocratie parlementaire ; suppression des partis. 1933 – Salazar - Constitution unitaire promulguée ; Etat portugais devenu une république unitaire corporatiste ; naissance de l'Estado novo. Etat de Carmona et Salazar basé sur la famille ; suffrage censitaire et capacitaire ; exécutif puissant derrière une façade démocratique. Fascination des conservateurs européens et ses régimes autoritaires. Aucune lutte des classes, ni droit de grève : structure corporatiste verticale sans rapprochement de classe. Système relativement efficace du fait des prémices de l'industrialisation ; pays maintenu dans une forme de léthargie économique. Devise de Salazar et du pays : « Dieu, patrie et famille ». Salazar - Parti unique ; pas de réel recherche du culte de la personnalité ; anticommuniste ; remplacé par un salazariste avant la mort du mouvement lors de la Révolution des Œillets de 1974. o Grèce – Successions de coups d’états. Important développement économique des petits commerces après la WWI. Georges II – Roi ; appel fait à Ioannis Metaxas : instauration d’une dictature militaire. Metaxas - Anti-communiste ; interdiction des partis politiques ; politique dure ; remise en avant du glorieux passé antique (tel Mussolini). Résistance morale à l’envahisseur italien. Appel italien à des forces militaires allemandes : nombreuse morts. 33 IX. La Seconde Guerre mondiale : A. Les origines du conflit et les causes de la guerre : Deux phases de l'entre-deux-guerres : o Liquidation des conséquences de la Première Guerre mondiale, (financière ; économique) ; partage des pays ; Traité de Versailles. o Signes avant-coureurs de la Seconde Guerre mondiale (dès les années 1932-1933) ; disposition des germes du conflit. Multiples causes de la Guerre. 1. L'héritage de la Première Guerre mondiale : o Nouvelle configuration politique de l'Europe : opposition de deux camps de plus en plus antagonistes (vainqueurs français et vaincus du camp révisionniste du Traité de Versailles). 2. La crise économique : Accentuation des crises démocratiques ; montée de régimes autoritaires ; repli des pays sur eux-mêmes (recherche de l'autarcie ; diminution des relations commerciales internationales). Apparition de politiques économiques nationalistes (proches de l'économie de guerre). 3. La poussée des régimes autoritaires : Volonté d'hégémonie comme base. 1933 – Hitler - Parvenu au pouvoir par les voies légales d’un suffrage (opposition à Mussolini) ; respect (tout du moins apparent) de la légalité constitutionnelle. Hitler - Rétablissement d'une force et du service militaire (autrefois interdit par le Traité de Versailles) ; remise sur pied d’une armée forte en Allemagne ; clauses des traités d'aprèsguerre abrogées. Hitler - Entouré de conseillers, photographes ou réalisateurs : Joseph Goebbels (propagande de la campagne nazie ; image de l'homme providentiel). Nazis comme secours d’une population allemande touchée par la crise économique : soupes populaires (rapprochement avec le parti) 1933 - Hitler – Entré au Reichstag. Hitler – Interdiction du parti communiste ; arrestation politiques de 100 000 personnes ; création des premiers camps de concentration pour elles. Fermeture de bars symboles de la liberté (sexuelle notamment). 1935 – Hitler - Annonce faite de la reconstitution d’une aviation militaire allemande et rétablissement du service obligatoire : naissance d’une course aux armements en Europe ; série de crises. 1939 - Entrée des troupes allemandes en Pologne. B. L'enchaînement des crises (1934-1939) : Hitler - Volonté de rattacher au Reich les minorités de même langue et de même race : unification de l'Allemagne autour du peuple allemand. Objectif de récupérer les nations détachées de l'Empire (craintes européennes) ; grignotage progressif des territoires avoisinants sans alerter les observateurs. 1. L'échec de l'annexion autrichienne : 1934 – Autriche - Hitler - Volonté d'Anschluss. Echec du premier projet d’annexion mais menant à l'assassinat du chancelier Engelbert Dolfuss (vétéran de la WWI ; ministre du gouvernement autrichien). 1932 - Dolfuss - Devenu chancelier ; conservateur ; allié du fascisme et Mussolini ; anticommuniste ; anti-social-démocrate. Dolfuss – Dissolution du parlement ; création d’une dictature profondément catholique (grèves et quasi-guerre civile induite). 34 Dolfuss – Se réclamant du fascisme et pas du nazisme ; refus de l'annexion par Hitler ; personnification de la volonté d'indépendance autrichienne. 1934 - Dolfuss - Assassiné ; opposition italienne à l'Allemagne. 2. La Sarre redevient allemande : Traité de Versailles - Stipulation d’un rattachement du territoire de la Sarre à la France, l‘Allemagne ou une poursuite de tutelle internationale (imposé à la fin de la WWI) au bout de 15 ans. Hitler – Victoire légale dans le cadre du retour de nations vers l'Allemagne et jeu du principe des droits des peuples dans sa future conquête. 3. L'affaire d’Éthiopie : Marque du renversement des alliances. 1935 - Italie membre des Alliés ; démonstration de son opposition à Hitler (soutien à l'Autriche). Rapprochement via l'expansion coloniale en Afrique : volonté de vengeance face à l'humiliation de la Bataille d'Adoua (1896 ; première victoire d'une nation africaine et éthiopienne face à la conquête coloniale blanche). Mussolini – Retour trop tardif dans le colonialisme : partage de l’Afrique effectué ; existence de seuls deux territoires indépendants (Liberia et Ethiopie ; membres de la SDN avec pacte de non-agression). Le Duce – envoi de 400 000 Italiens en Afrique pour la reprendre : difficile opposition des occidentaux ; réactions de 52 nations ; sanctions adoptées pour gêner l'économie ; irritation de l'orgueil italien ; rapprochement avec l'Allemagne nazie (opposition à un isolement) ; création d’une alliance (changement capital dans l'équilibre européen). 4. Remilitarisation de la Rhénanie : 1936 – Hitler – Occupation de la rive gauche du Rhin ; hésitations françaises ; inclination et acceptation de la situation Réarmement français tardif en conséquence. Perte d’une part du prestige français (incapacité à s’opposer) ; perte alliée de leur confiance en elle. Belgique - Retour d’une politique de neutralité ; considération d’une défense française suffisante. Première faillite de la SDN : incapacité à stopper la remilitarisation. Axe allemand-italien (avec la future adhésion Japonaise) dominant la scène diplomatique et s'étendant jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Espoir présent d’Hitler de se contentant à une réunification nationale et ne tentant pas de s'étendre après l'avoir obtenue. 5. Guerre d'Espagne (1936-1939) : 1936 - Guerre d'Espagne : répétition générale de la WWII (essai de la force aérienne créée). Opposition entre les Nationalistes et les Républicains. Années '30 - Espagne – tourments surtout dans la relativement pauvre région des mines ; climat de peur et de tension. 1936 – Victoire gauchiste républicaine aux élections ; mécontentement et putsch nationaliste à partir du Maroc espagnol. Création de réseaux de résistance : conflit militaire et civil ; citoyens armés dans les deux camps ; population divisée ; pouvoirs nationalistes ou républicains partout dans le pays. Nationalistes soutenus de l'extérieur par l’Italie et l’Allemagne (livraisons d'armes ; envoi de troupes), de grandes sociétés (Texaco : essence devenue une ressource stratégique) Bombardements de civils inédits : guerre militaire devenue de terreur et touchant les civils (bombardement italien sur Barcelone avec 3000 morts). Républicains inorganisés ; moins armés ; présence de peu de militaires gradés ; aide soviétique bridée par le blocus de l'Europe sans position dans le conflit. 35 Aucune opposition russe au blocus : volonté stalinienne d’alliance franco-anglo-russe ; volonté russe d’éliminer les non-staliniens d'Espagne et capacité à tuer des trotskistes jusque dans le camp républicain pour parvenir à ses fins. Choix obligatoire de chacun d’un camp même si étranger. Combats d’une armée internationale de volontaires en Espagne : volonté de faire bouger un monde amorphe ; aucun geste de la communauté internationale. Brigade internationale forte de 68 000 hommes de 50 pays ; drapeau semblable au drapeau espagnol (décoré d'une étoile à trois branches rouge au milieu ; bande inférieure du drapeau mauve) ; brigadistes regroupés par nationalité ou langue ; nécessité de prêter serment à la République d'Espagne. 1938 – Défilé des brigadistes à Barcelone pour faire leurs adieux lors du discours de La Passionaria prononcé par Dolores Ibarruri (espagnole stalinienne ; fille de mineur). Fin de la guerre ; défaite des républicains forcés de fuir dans d'autres pays ; établissement de la dictature de Franco. 1939 - Francisco Franco (Le Caudillo) - Prise de Madrid ; violente vengeance républicaine avec les autorités catholiques par des meurtres, tabassages, viols de sœurs, profanations. Guerre : synonyme d'exil pour de nombreux réfugiés ; traumatisante ; théâtre d'exactions, de violences et de terreur. 1937 – Bombardement de Guernica : réalisé par la Légion Condor (allemande) ; premier raid de l'histoire militaire sur des civils ; village totalement rasé. Franco - Politique fasciste mais pas antisémite ; soutien Hitler sans participation à la WWII ; rétablissement d’une monarchie ; éducation relative de Juan Carlos (futur roi d'Espagne). Juan Carlos – Retour de la démocratie ; opposition à la volonté de militaires de rétablir le franquisme ; renaissance culturelle (revida) ; libération des mœurs, retour d’une vie nocturne. 1939 – Fin de la Guerre d’Espagne ; France entourée de 3 régimes autoritaires (3 frontières à défendre). 6. L'Anschluss : Allemagne - Isolationnisme américain : réarmement et progrès. 1938 – Hitler – Convocation sous contrainte de Kurt Schuschnigg (chancelier nationaliste autrichien). Schuschnigg – Volonté d’éviter le rattachement de son Etat à l’Allemagne : organisation de plébiscites ; élections pour récolter l'avis des Autrichiens ; Hitler – ultimatum donné ; demande faite aux militaires du pays de destituer leur chancelier (fuite du chancelier en conclusion). Arthur Seys-Inquart - Président du parti nationaliste (nazi) d'Autriche ; soutien donné à Hitler ; futur gouverneur des Pays-Bas. 1938 - Anschluss prononcé : annexion de l’Autriche à l'Allemagne ; idée de propagande allemande d’une la liesse populaire en Autriche (fleurs offertes aux soldats allemands défilant qui défilent l'après-midi même avec l'arrivée d'Hitler). Autriche - Tiers de la population arrêtée mais libérée dans la journée ; aucun prix payé à ce niveau dans l’après-guerre ; focalisation alliée sur le combat contre le communisme. 7. Munich : Hitler – volonté d’attaquer la Tchécoslovaquie. Récente nation (créée par les traités de 1919-1920) ; tradition démocratique ; état multinational. Hitler – parti tiré des Sudètes (chaîne de montagnes séparant trois pays) pour initier son attaque. Allemands des Sudètes : 30% de la population totale de la Bohème encore au sein de l'Empire austro-hongrois ; appelés Allemands des Carpates. 36 Hitler – Réclamation d’un retour de ses « frères de race » tchécoslovaques : Europe divisée ; tentative d’isolement de la Tchécoslovaquie face à ses alliés (France ; URSS) ; négociations quant au retour des Sudètes. Idées de certains d’une sincérité hitlérienne ; Tchécoslovaquie impopulaire à droite (construites sur les ruines de l’Empire Austro-Hongrois ; dirigée par un « franc-maçon »). Tchécoslovaquie - Dégagement de deux pacifismes à son égard : de droite (sympathie idéologique) et de gauche (recherche de la paix). Succession de crises ; conférence de la dernière chance à Munich. 1938 - Conférence de Munich- Avenir de la Tchécoslovaquie discuté ; aucun avis de la Tchécoslovaquie demandé ; URSS aucunement invitée ; présence de l'Allemagne, la France (préparations à la guerre incomplètes ; volonté de paix), l'Italie et la GrandeBretagne statuant du sort des Sudètes. Munich - Pour certains symbole de la lâcheté d'une politique d'apaisement face à un dictateur ; pour d'autres garantie de la paix pour plusieurs décennies ou de quelques mois seulement. Arthur Neville Chamberlain (Angleterre) ; Édouard Daladier (France) ; Hitler (Allemagne) ; Mussolini (Italie) autour de la table. Édouard Daladier - persuadé d’être hué à son retour en France mais acclamé à Paris par une foule en liesse (sauveur de la paix) ; idem pour le représentant anglais. Démantèlement de la Tchécoslovaquie : Sudètes rattachées à l'Allemagne ; populations tchèques exclues. Munich – Perçue comme une trahison de l'Ouest et des alliés. Tchécoslovaquie – Perte de ses défenses militaires et territoires ; démission du président Edvard Benes et exil à Chicago en président du gouvernement provisoire tchécoslovaque. 1939 – Hitler – Invasion allemande de la Tchécoslovaquie ; projet d’unification des peuples germaniques. 8. Pologne : Présence de populations germanophones : réalisation d’être la suite du plan. Recherche d’alliés : tournée vers la France et la Grande-Bretagne (préparation à la guerre) ; négociations franco-anglaises avec l’URSS (compensation de l’infériorité et aide pour la Pologne). 1939 – Découverte de l’existence d’un pacte de non-agression germano-soviétique (mécontentement russe du boycott de sa présence à Munich). Hitler : existence d’un front Est évitée : concentration militaire sur la Pologne et puis le front Ouest. Existence découverte du pacte annonciatrice d’une guerre imminente. Communistes opposants des fascistes désemparés face à l'alliance entre l’URSS et Hitler. 1939 – Invasion allemande de la Pologne ; France et Grande-Bretagne en guerre dans les jours qui suivent. C. La Guerre : Ampleur sans précédent : conséquences de son prédécesseur dépassées. 1941 - Phase européenne terminée ; nouveau front dans le Pacifique. Affrontement de deux blocs : Allemagne, Italie et Japon avec leurs vassaux, face aux démocraties occidentales et tardivement l'URSS. 1942 – Considération possible d’une guerre planétaire. 1. Durée : Durée de 68 mois : plus longue que la WWI (52 mois). 1939 - Débutée avec l'invasion de la Pologne. 1945 - Terminée plus tôt en Europe que dans le Pacifique. 37 1942 – progression victorieuse de l’Axe entravée par l'échec de Rommel en Tripolitaine et les défaites de Moscou ou Stalingrad. 2. Intensité : Guerre totale ; mobilisation de toutes les ressources matérielles et humaines ; économie allemande florissante tant qu'au service de la guerre. Récent primordial rôle de la logistique, des techniciens et des experts lors de complexes opérations. Guerre devenue psychologique : règne de la terreur ; souffrances de la population civile (bombardements stratégies). Combats de la population civile : nouveauté ; Guerre des Partisans ; Résistance intérieure (Pologne ; Yougoslavie ; URSS ; France ; Italie). Rôle primordial des médias et de la radio (passage d’information libre ; faits de propagande). 3. Extension de la guerre : 1941 – Attaque allemande de l’URSS (Opération Barbarossa) ; renversement des alliances 1941 – Attaque Japonaise sur un territoire américain (Base navale et aérienne de Pearl Harbor) ; attaque sans sommation à venger selon la propagande. 1941 – Guerre devenue planétaire. 4. Conséquences : Mort de 50 à 60 millions d’Hommes ; pertes sont incalculables. URSS – Perte de 10% de sa population. Pologne – Perte de 25% de sa population. Pertes du bloc est 10x supérieures à celui de l’Ouest. Villes détruites et en ruines ; départ de troupes allemandes ou russes menant à des destructions massives. Société désorganisée : essentiellement à l’Est (perte des cadres et de l’élite) Traces d’atrocités ; exterminations ; ressentiment. 4.1. Transformations territoriales : Transformations territoriales moindres que dans le post-WWI : Allemagne - Perte de l’Autriche, la Rhénanie et des Sudètes ; capitulation sans conditions ; identifiée au nazisme ; aucun droit de négociation en tant que criminelle ; État allemand mis au ban des nations et sans gouvernement ni d'armée ; situation sans précédent 1945 – Yalta - Alliés – Préparation au partage et aux règlementations sur l’Allemagne. 1945 – Potsdam – Alliés – Décision d’occupation totale de l’État allemand démantelé : administration territoriale et population à gérer ; division de l’Allemagne en différents secteurs. 4.2. Conséquences politiques : Disparition des monarchies roumaines, bulgares, hongroises, italienne (référendum de 1946). Forme monarchie devenue une exception ; défaite des régimes autoritaires (exception de l'URSS ; de l'Espagne franquiste ; du Portugal de Salazar). Primordial rôle de la résistance : libération également grâce aux forces résistantes (combat du nazisme par les armes) ; vision héroïque résistante opposée au nazisme diabolisé. Partis de gauche au pouvoir partout en Europe car incarnation de la résistance Craintes des démocraties de voir divers pays basculer dans le communisme ; droite libérale comme grande perdante (reproche fait de na pas avoir lutté). D. La Guerre froide : Mutation de la WWII suite à la découverte de la bombe atomique : fin de la volonté de se battre sur un champ de bataille, au risque d'y perdre des centaines de milliers de personnes ; monde dans la peur d’une attaque ou guerre atomique entre blocs américain et soviétique. 38 1947 - Guerre froide comme une réalité bien que présente en filigrane depuis la fin de la WWII : opposition entre deux systèmes et superpuissances ; positionnement politique de chacun ; conflit dominant le 20ème siècle ; forme de continuation de la WWII contre la domination d’une grande puissance. 1. URSS : Bilan soviétique le plus désastreux : pertes équivalant à la moitié de celles recensées à travers le monde ; pays exsangue de sa population mais combattant pour la démocratie. 2. USA : Prééminence importante sur la coalition alliée : efficacité industrielle. 1945 - Première puissance mondiale ; triomphe du modèle américain (Europe comme copie de cette modernité. Apport de Ils n'y apportent pas que la libération, mais aussi des symboles de leur système comme le Coca-Cola. 3. La question de l'Allemagne : Economie européenne à terre après la WWII ; course soviético-américaine à la conquête et au partage de l’Allemagne. Lutte contre les nazis devenue accessoire face au péril rouge. Question du sort des territoires entre quatre puissances occupantes (États-Unis ; GrandeBretagne ; URSS ; France). Aucun accord quant à une Allemagne unie : crainte d’un penchant allemand pour un camp ou un autre. Sphère d’influence soviétique à l’Est fermée aux occidentaux dont l’existence est acceptée. 4. 1947, année charnière : 1947 - Conflit officialisé : monde divisé en deux systèmes hostiles avec mise en avant d’une dimension. 1948 - États-Unis – Annonce du lancement du Plan Marshall : division économique de l’Europe ; proposition de prêt d’argent aux pays européens pour se reconstruire ; $13 milliards accordés à 16 pays européens. Sorte d’intégration américaine en Europe : argent accepté devenu rempart contre la menace rouge. Naissance d’un espace de prospérité ; plan perçu comme un moyen de réinsertion des anciens vaincus ; réintégration de l’Allemagne sans poursuites (agrandissement des forces opposées aux rouges). 5. Les choses s'accélèrent : 1948 - Tchécoslovaquie – Prise en main du pays par un parti communiste lors du coup de Prague ; 1948-1949 – URSS – Blocus de Berlin imposé ; développement occidental d’un pont aérien de ravitaillement (soutien à la population ouest-berlinoise enfermée). 1949 – Naissance de la RFA face à la RDA : deux Allemagnes séparées par Berlin. 1949 – Naissance de l’Otan (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord). 1949 – Premier essai réussi d’une bombe A soviétique : sentiment de vulnérabilité occidental et hystérie collective (construction d’abris A) 6. Le Maccarthysme : 1949 – Hystérie générale et développement de l’idée d’un gigantesque complot communiste. Joseph McCarthy – Sénateur américain ; prêtre d’une chasse aux communistes (francsmaçons ; homosexuels ; étrangers) ; traques dans l'administration, le monde scientifique, à Hollywood. Procès des époux Rosenberg - Accusés de la livraison de secrets atomiques à l'URSS ; suivi internationalement ; mobilisation gigantesque ; condamnés et exécutés. Culture de la guerre froide fondamentale : dessin de Picasso de la colombe de la paix (malgré une idée de pacifistes en réalité communistes. 39 1950 – Appel de Stockholm - pétition d'inspiration et demande de bannissement de l'arme A ; grand moment du mouvement pacifiste mondial ; signée par Picasso ; Chagall ; Simone Signoret. Examen : Première question de connaissance générale : définition, soit qui, quoi, quand, où, comment. (Ex : Garibaldi ; Guerre des Boxers ; Luddisme ; Munich). Deuxième question à partir d'une citation : vue ou non vue ; expliquer un sujet et balayer le cours. (Ex : comparaison entre WWI et WWII ; « l'Empire ottoman est le grand homme malade du siècle »). Troisième question : question globale sur l'un des ouvrages à lire. 40