La formation continue en ligne n`en est-elle qu`à ses débuts?

publicité
L’actualité en médecine dentaire
La formation continue en ligne n’en est-elle
qu’à ses débuts?
Dr Alessandro Devigus
«64% des médecins allemands utilisent régulièrement Internet et la majeure partie d’entre eux
y recherchent des éléments de formation continue. Mais un cinquième de ces collègues tout au
plus obtient satisfaction et trouve ce qu’il recherchait.»
Près de dix ans après la déferlante d’Internet, l’offre de formations continues en
ligne reste très limitée. Le corps médical
a donc beaucoup de mal à trouver, par
voie électronique, sur Internet, les informations nécessaires, dans toute leur
étendue et leur profondeur, telles qu’elles
existent sur le support papier.
Si on la compare aux supports écrits classiques et aux stages de formation, la voie
électronique présente des avantages évidents:
– Confort, disponibilité (dans le temps,
dans l’espace, étendue/profondeur des
informations): le médecin peut réaliser sa
formation continue, de son plein gré, à
tout moment et quel que soit l’endroit où
il se trouve.
– Environnement collectif intégré avec
accès renforcé aux informations (recherches, forums, etc.): ce support permet la communication avec des experts
et fournit les moyens techniques pour
trouver les données recherchées.
- Vitesse d’apprentissage individuelle: les
systèmes d’apprentissage électroniques
peuvent fournir des contingents de données adaptés à chaque personne (contrairement aux articles des magazines,
par exemple).
– Multipliable à volonté: frais proportionnels réduits, car les cours électroniques, qui ont engendré des frais de développement élevés au départ, peuvent en-
Vue d’ensemble du déroulement technique d’un événement en ligne
1244
suite être exploités rentablement par l’organisateur.
– Standardisation: contrairement aux
stages de formation, les cours en ligne
peuvent être standardisés de façon plus
vaste et optimisés plus simplement,
par le biais de mesures d’assurance
qualité.
De fait, les maisons d’édition se limitent
aujourd’hui en premier lieu à utiliser une
seconde fois les contenus produits pour
la presse à l’origine, ce qui est économiquement avantageux. De cette façon,
l’activité principale des maisons d’édition
n’est pas mise en péril mais, dans le
meilleur des cas, discrètement élargie. Le
passé a clairement montré que la vente
d’informations médicales par voie électronique n’est que très peu lucrative. Les
projets ambitionnés pour des raisons didactiques et techniques ont, en grande
partie, bénéficié de subventions publiques et ne sont donc pas soumis à un
contrôle strict de la rentabilité, comme
c’est le cas dans la branche de l’édition et
de la formation.
(Extraits d’un article publié dans le journal
DERMAforum en juillet 2003 par le Dr Frank
Hoffmann)
Formation continue en ligne avec
la SGcZ
Nous avons déjà attiré votre attention,
en divers endroits, sur les initiatives de
la SGcZ (Schweizerische Gesellschaft
für computerunterstützte Zahnmedizin).
Malgré les progrès continus de la «numérisation», de nombreux collègues rechignent toujours à participer activement
aux «sessions de formation continue en
ligne».
Ainsi, nous avons décidé de donner une
nouvelle impulsion à la formation continue. Pour ce faire, nous misons sur un
nouveau logiciel, spécialement développé par la société solutionpark.ch pour et
en collaboration avec l’Institut Supérieur
de Technologie (ETH) de Zurich. A partir
de cette base, une nouvelle plateforme de
formation va être créée. Le logiciel de
production PLAY (streaming) permet de
publier immédiatement les présentations
et les exposés.
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003
Vue d’un événement en ligne sur l’écran
de l’internante
En tant que solution client-serveur basée
sur le web, le logiciel PLAY permet de
diffuser des exposés et des présentations
orales en direct sur Internet, puis de les
proposer, sans aucun travail supplémentaire, sous la forme d’un enregistrement
(vidéo sur demande). Il suffit d’appuyer
sur un bouton pour préparer automatiquement, transmettre en direct, retravailler et archiver les données. Le logiciel
PLAY supporte simultanément et avec
différents niveaux de qualité les formats
MPEG4, Real, QuickTime et Windows-
Vue d’un événement en ligne sur l’écran
de l’internante
Media – sous la forme d’un programme
radio avec diapositives synchronisées
pour une connexion Internet lente; avec
video-stream haute résolution pour une
connexion large bande.
Vous trouverez de plus amples informations sur le logiciel «Play» sur les sites:
http://www.play.ethz.ch/ et
http://www.speaknplay.ch/
Les premiers «cours pilote» seront accessibles gratuitement. Ensuite, l’offre sera
proposée aux membres de la SGcZ à des
conditions spéciales. Les autres collègues
sont également invités à venir profiter de
cette offre intéressante.
Nous espérons avoir le plaisir de vous accueillir à l’un de nos prochains événements.Vous trouverez davantage d’informations et une démonstration en ligne à
l’adresse http://www.dentist.ch ■
L’actualité en médecine dentaire
CLIN D’ŒIL DU PASSÉ
A propos du centenaire de l’anesthésie
(1846–1946)*
Roger Joris, Genève
Transcription, adaptation et illustrations de Thomas Vauthier
Il nous est difficile maintenant d’imaginer ce temps où toute intervention chirurgicale était
une source de douleurs considérables – et même mortelles. Représentez-vous ce que devait être
une amputation d’un membre il y a un peu plus de cent ans, une laparotomie, une trépanation, une réduction de fracture ou même une extraction de dent. Pendant des milliers d’années
les hommes ont supporté les pires souffrances; pendant des milliers d’années ils ne pouvaient
espérer qu’une bienheureuse syncope pour abréger un peu la douleur. Cela nous paraît terrifiant et inconcevable, et cela ne nous émeut qu’à moitié, tant il est vrai qu’il n’est rien que l’on
supporte si bien que la douleur des autres ...
De tout temps les médecins ont cherché
à supprimer la douleur et il a fallu attendre jusqu’au milieu du siècle dernier
pour obtenir un résultat dont nous bénéficions tous – patients et soignants –
maintenant.
Je vous dirai rapidement quelles tentatives furent faites dans ce domaine avant
d’arriver à la prodigieuse découverte du
siècle dernier. Depuis la plus haute Antiquité, les médecins cherchaient le moyen
de supprimer – ou tout au moins de diminuer – la douleur. La légende et l’histoire racontent ces nombreuses tentatives, toutes empreintes d’un espoir fou.
Puis la nuit se fait de nouveau jusqu’à
l’apparition d’un nouveau chercheur et
d’un nouveau moyen qui tombe à son
tour dans l’oubli. Et les hommes continuent à souffrir et à espérer, tandis que
certains croient qu’il est criminel de vouloir supprimer la douleur; que c’est une
atteinte aux prérogatives du Créateur;
que c’est se mettre en travers des desseins de la Providence; que c’est contrecarrer l’ordre naturel de la Création.
D’autres pensent que la douleur est thérapeutique en soi, et ce n’est certainement pas cette théorie qui risquait de faire avancer les recherches. Alors qu’en
Orient les médecins essayaient déjà des
narcoses au moyen de l’opium au IIIe
siècle avant Jésus-Christ, pour faciliter les
trépanations, en Europe on tâtonnait timidement. Et bien plus tard encore les
médecins n’étaient pas délivrés de la
crainte d’être accusés de sorcellerie, car
c’était une charge qui coûtait cher à celui
qui en était la victime.
* A l’origine, ce texte a été publié en 1946.
Les expériences d’un barbier
téméraire soulèvent un tollé général
Lorsqu’au XVIIIe siècle, le barbier-chirurgien Bailly de Troyes essaya d’endormir
ses patients avec des sucs végétaux avant
d’opérer, cette innovation périlleuse provoqua l’indignation générale. Guy Patin, le
célèbre professeur de l’Université de Paris
fulmina contre le barbier téméraire et
adressa aux médecins de Troyes une lettre
de protestation dans laquelle il disait:
«... Si votre médecin emploie des plantes narcotiques, cela lui portera malheur. Ce poison a
déjà abusé de plus habiles que lui. Prenez garde! Empêchez-le de se livrer à ses pratiques
dangereuses et ne lui pardonnez pas. Ce système n’a encore accompli aucun miracle.»
Et pourtant, près de 500 ans auparavant,
un fameux médecin, Raymon Lulle, le
«doctor illuminatus» avait découvert un
liquide blanc qu’il appela le «vitriol doux»
et qui n’était rien d’autre que l’éther!
Mais sa découverte sombra dans l’oubli,
jusqu’au début du XVIe siècle où un fameux alchimiste et médecin suisse, Paracelsus, allait redécouvrir le vitriol doux
qu’il appela à son tour «l’eau blanche» et
qu’il expérimenta lui-même sur des poulets qu’il anesthésia. Il put ainsi recommander l’emploi de l’eau blanche dans
les maladies douloureuses; il fabriqua
aussi du laudanum, calmant à base
d’opium. Mais ses découvertes disparurent aussi avec lui.
Un étrange liquide nommé
«vitriol doux»
Un siècle plus tard, Isaac Newton et les
chimistes Godfrey et Boyle firent de nouveau allusion à l’existence du vitriol doux
en vantant ses qualités médicinales; mais
de nouveau cet étrange liquide disparaît
pour réapparaître cette fois à la fin du
XVIIIe siècle où l’allemand Frobenius lui
donne le nom d’«éther». L’éther fait alors
une brillante carrière jusqu’à nos jours.
La Renaissance qui avait révolutionné le
monde européen dans les arts et dans les
lettres devait aussi donner une nouvelle
impulsion à la science et à la recherche
scientifique. Jusque là, il faut le reconnaître, la foi seule servait d’anesthésiant,
et dans la plupart des cas, on ne s’en
étonnera guère, cela restait insuffisant.
Aussi le résultat le plus clair, c’est la persistance de la douleur que n’ont pu guérir et soulager ni la foi, ni les herbes, ni les
panacées médiévales qu’elles qu’en ait
été leur composition.
Les succès du «Vitalisme
guérisseur» ...
C’est pourquoi, devant l’écrasante tâche
de soulager la douleur, il se trouva encore des hommes pour recourir au sortilège. Et l’on vit alors surgir le «Vitalisme
guérisseur». Son fondateur, Franz Anton
Mesmer (1733–1813), prétendait que
Mesmer n’ayant jamais voulu entrer
dans la description de ses procédés,
voici comment les témoins, dont Puységur, décrivent ces séances: «Au milieu d’une grande salle, se trouve ‹l’Instrument›; un véritable baquet en bon
bois de chêne, d’une hauteur de
50 cm. Et dans ce baquet, de l’eau,
dans laquelle trempe du verre pilé, de
la limaille et d’autres ingrédients en
tout genre. Sur un anneau suspendu en
dessus sont fixées des branches de fer
coudés et mobiles. Chaque malade
tient une des tiges de fer et l’applique
sur la région malade. Une corde passée
autour du corps unit les patients entre
eux. Le magnétiseur, Mesmer, vêtu
d’un habit de soie couleur lilas, passe
autour des patients en les fixant dans
les yeux, promène devant, ou sur eux,
sa baguette ou sa main avec une autorité souveraine. Quel rituel sacré!» Or, à
cette époque, le baquet fit fureur dans
la haute société. Illustration: un magnifique exemplaire d’«instrument» de
Mesmer.
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003
1247
L’actualité en médecine dentaire
Hormis ses textes consacrés aux avatars de la médecine dentaire à travers
différentes époques, notre confrère
Roger Joris, ancien président de la
Société Suisse de l’Histoire de la Médecine et de la Société Européenne de
l’Histoire de la Médecine, a également
commenté dans ses publications certains événements marquants de l’histoire de la médecine en général. Ainsi,
en 1946, il a rédigé le présent texte
consacré au centenaire de l’anesthésie. C’est en effet le 16 octobre 1846
qu’a eu lieu à Boston la première intervention chirurgicale sous narcose.
L’anesthésie locale, quant à elle, a été
introduite quelques années plus tard,
soit en 1884. Heureuse découverte,
tant il est vrai qu’il est difficile d’imaginer que serait notre profession sans
ce moyen thérapeutique fabuleux!
Thomas Vauthier
l’Univers est parcouru par un réseau de
forces vitales, par un fluide astral guérisseur que certains élus peuvent capter et
infuser dans le corps malade. Cet ancien
théologien, astronome amateur, juriste
de rencontre et médecin de fortune obtint un immense succès. Il posait deux aimants sur le corps du malade et caressait
la région douloureuse entre les deux
pôles jusqu’à ce que le fluide guérisseur
amassé entre les deux aimants parcourût
le corps déséquilibré et le réintégrât dans
l’harmonie du Cosmos.
Sa popularité augmentant avec le
nombre de malades qui venaient lui demander le secours de son savoir, Mesmer
magnétisa alors des bassins, des arbres,
des pelouses, des parcs et même des forêts entières. Il transféra même son fluide
aux miroirs ce qui permettait aux malades de guérir en se regardant! Il alla
plus loin encore puisqu’il magnétisa des
instruments de musique, de sorte que les
sons qui en sortaient étaient magnétisés
et donc guérisseurs. Mais l’Académie se
refusa à accepter les travaux de Mesmer,
et celui-ci s’enfuit à Vienne lors de la Révolution et vint mourir dans sa ville natade Meersburg en 1813.
... et du «Somnambulisme»
Or, les expériences de Mesmer avaient
éveillé un grand intérêt dans les milieux
scientifiques et c’est ainsi qu’un disciple
de Mesmer, le Comte de Puységur découvrit alors une autre technique d’anesthésie, l’hypnotisme, qu’il appela Somnambulisme et qui connut aussi un grand
succès, car il fut utilisé par des chirur-
1248
Dès 1844, le médecin-dentiste H. Wells
commença à travailler dans son cabinet
avec des inhalations de protoxyde
d’azote pour opérer ses patients sans
douleur. Son échec cuisant en janvier
1845 devant le chirurgien Warren au
Massachusetts General Hospital fait réfléchir le jeune chirurgien dentiste Morton William Green qui oriente aussitôt
ses recherches vers l’éther. Associé au
chimiste Jackson, il travaille sur les
principes anesthésiants de l’éther sulfurique. Le 16 octobre 1846, Warren,
assisté par Morton, pratique l’ablation
d’une tumeur du maxillaire, sans que le
patient ne ressente aucune douleur. Il
s’agissait de la première démonstration
publique d’une opération sous anesthésie. Illustration: Morton (au centre)
lors d’une démonstration de narcose
selon sa méthode.
giens qualifiés pour leurs interventions,
en particulier Potel, Récamier et Cloquet.
Ce fut surtout à Edimbourg que la chirurgie somnambulique eut ses plus chauds
partisans, les chirurgiens John Elliotson
et James Esdaille. Mais la vielle querelle
entre médecins et chirurgiens se rallume
à cette nouvelle occasion, et Elliotson fut
sommé de renoncer à sa chaire de l’University College Hospital de Londres.
Quant à Esdaille, il s’expatria aux Indes
où son succès fut sensationnel. Sa renommée ébranla les esprits en Europe et
la médecine officielle fit timidement
quelques essais – non concluants – et se
dépêcha de déclarer que le somnambulisme n’était qu’une mystifications ce qui
était somme toute une conclusion un peu
téméraire.
1733: un pas de géant vers
l’anesthésie moderne
Pendant ce temps, la chimie fait des pas
de géant, et c’est d’elle que l’homme tirera enfin le secret de l’anesthésie. C’est en
effet à Joseph Priestley que nous sommes
redevables de la découverte de plusieurs
corps et gaz, entre autres le «bioxyde
d’azote» (renommé depuis protoxyde,
n. d. l. r.), qui se révéla être un narcotique
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003
puissant. Nous sommes en 1773. Priestley doit fuir en Amérique au bout de
quelques années, à la suite de controverses religieuses. Il y meurt en 1800.
Mais voilà que surgit un nouveau phénomène de la science: Humphrey Davy, qui
à l’âge de 16 ans, après de nombreuses
expériences faites en secret, découvre les
propriétés du protoxyde d’azote, réussit à
l’isoler et à l’obtenir chimiquement pur
en partant des travaux de Berzelius et Laplace, un Suédois et un Français.
En 1841, un médecin américain, le docteur Long, fait des essais concluants avec
le protoxyde d’azote, connu par la suite
sous l’appellation «gaz hilarant»; toutefois, devant l’hostilité de la population, il
renonça à poursuivre ses travaux.
Les dernières années ont vu évoluer les
systèmes d’injection pour l’anesthésie
dentaire. L’injection contrôlée électroniquement permet de remplacer l’injection manuelle traditionnelle. Cette
évolution concerne également la préhension du support de l’aiguille. En effet, la seringue classique nécessitait de
la part du praticien le contrôle simultané de 2 gestes (pénétration de l’aiguille dans la muqueuse et injection).
Désormais, le praticien doit seulement
contrôler la pénétration de l’aiguille.
Ce contrôle, grâce à la prise dite «stylo» du support de l’aiguille permet de
bons points d’appui. De plus, ces systèmes réalisent une injection douce et
progressive contrôlée électroniquement. Illustration: système «The Wand»
(= baguette magique) de Milestone
Scientific.
L’actualité en médecine dentaire
Et – enfin – les premières opérations
sous narcose
Et maintenant, nous approchons du but
recherché depuis tant de siècles. En 1844,
le dentiste américain H. Wells fait des expériences avec le N2O sur lui-même et
sur ses patients. Or, par manque de méthode, lorsqu’il veut présenter sa méthode au corps médical de Boston (dont fait
partie le fameux chirurgien Warren), sa
tentative se solde par un échec. Il abandonne alors ses travaux et ses expériences. Mais un autre dentiste américain,
Thomas Green Morton, reprend les travaux abandonnés par Wells. Devant l’échec
cuisant de Wells, il oriente cependant ses
recherches vers l’éther et construit alors
un inhalateur pour l’administration du
gaz. Enfin le but est atteint et le 16 octobre 1846 a lieu la première opération
sous narcose au General Hospital de
Massachusetts à Boston. C’est Morton
qui fait la narcose à l’éther, tandis que le
Dr John Collins Warren pratique l’intervention. A peine 15 jours plus tard, on
pratique dans ce même hôpital une amputation sous narcose. Et le 21 novembre,
le poète-médecin Oliver Wendel Holmes
donne à l’invention de Morton son nom
définitif: l’anesthésie.
Université de Berne
Interview du Professeur
Sabine Ruf
Dr Giovanni Grossen
Depuis 1 an maintenant, vous occupez les fonctions de Directrice de la Clinique d’orthodontie
de Berne. Pour les conseillères fédérales, on tire généralement un premier bilan au terme de
100 jours de mandat. En médecine, le bilan se fait «un an après».
A présent, vous n’êtes plus une inconnue à Berne. L’objet de cette interview est de vous faire
connaître à la Société suisse d’Odonto-stomatologie. Je suis personnellement très heureux que
la rédaction de la Revue mensuelle suisse d’odonto-stomatologie m’ait prié de réaliser cette
interview avec vous.
En 1992, j’ai débuté ma formation en orthodontie. La promotion au grade de Dr
méd. dent. s’est déroulée en 1994. Un an
plus tard, j’ai acquis mon titre de médecin
spécialisé.
L’année 2001 a été celle de mon habilitation.
En juin 2001, j’ai été nommée à Berne.
Parallèlement, j’avais posé ma candidature à Homburg/Sarre et à Cologne.
En définitive, j’ai opté pour diverses raisons pour Berne. Mon activité à la clinique a débuté le 1. 9. 2002.
Vous êtes la plus jeune Directrice de clinique
de la faculté de médecine de Berne. Raconteznous comment vous vous êtes retrouvée dans
cette ville.
Je suis née le 11. 6. 1967 à Wolfsburg, je
suis une enfant «Volkswagen» (elle rit).
En 1976, une mission importante a été
confiée à mon père dans les usines VW
de Puebla. Je suis donc partie avec ma famille au Mexique et ce pays est devenu
ma deuxième patrie.
En 1982, je suis rentrée en Allemagne et
j’ai séjourné un an en internat à Braunschweig.
Après avoir passé le baccalauréat à Wolfsburg en 1986, j’ai commencé mes études
de médecine dentaire à Giessen. L’année
1991 a été celle du Diplôme d’état.
Vous êtes arrivée en tant que «capitaine»
dans une équipe dont les membres travaillaient ensemble depuis longtemps déjà.
Comment avez-vous été accueillie?
Je me souviens très bien de ma première journée à la clinique. Les collaboratrices et collaborateurs avaient préparé
un brunch en l’honneur de mon arrivée.
J’ai été accueillie de manière très cordiale. Les Directeurs des autres cliniques sont venus et m’ont souhaité la
bienvenue avec des fleurs. C’était un accueil que l’on ne peut guère s’imaginer
en Allemagne.
Quelles étaient vos attentes lors de votre
arrivée?
C’est le 21 décembre de la même année
que la première opération sous narcose
est pratiquée en Europe par le Dr Liston à
Londres. En janvier 1847, des opérations
sont pratiquées en France et en Allemagne.
Enfin, en 1884, le Dr Koller, collaborateur
du grand Sigmund Freud, fait à son tour
une découverte d’importance, puisqu’il
découvre le procédé de l’anesthésie locale. Nous sommes ainsi au bout du
cycle, nous pouvons dire désormais que
l’homme a enfin vaincu la douleur chirurgicale. ■
Les jeunes femmes sont soumises à une
très forte pression en termes de performance, c’est un véritable handicap. On
attend beaucoup de nous. C’est un fait,
les femmes sont aujourd’hui encore jugées de manière plus critique que leurs
collègues masculins. Mais je pense avoir
surmonté ce premier obstacle.
Je savais que la réorganisation de la clinique constituerait une tâche importante
pour moi. C’est un travail qui exige un investissement énorme en temps et laisse
peu de place à d’autres projets.
Venant d’Allemagne, je ne me doutais
pas de la complexité du système des assurances en Suisse qui est nettement
plus compliqué et plus vaste qu’en Allemagne.
Lesquelles de vos attentes se sont-elles réalisées?
Pour l’essentiel, j’ai réussi à organiser la
clinique selon mes conceptions. Cette réorganisation a demandé beaucoup plus de
temps que je ne l’avais pensé au départ.
Lesquelles ne se sont pas réalisées?
La recherche, à laquelle je m’étais adonnée de manière très intensive à Giessen,
ne trouve pas vraiment son compte dans
mes activités.
Quels sont vos projets pour l’avenir proche?
Je souhaite intensifier à nouveau la recherche qui m’est essentielle. Une Directrice de clinique se doit, parallèlement à
la formation, de faire de la recherche.
Dans ma clinique, les assistantes et assistants ont pour objectif d’acquérir une formation de spécialiste. Les exigences requises pour l’acquisition d’un titre de
spécialiste sont très élevées en Suisse, de
sorte qu’à l’avenir, une part essentielle de
mes activités sera consacrée à l’élaboration d’un programme de spécialisation
propre à notre établissement.
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003
1249
L’actualité en médecine dentaire
L’optimisation de la formation des étudiants me tient par ailleurs beaucoup à
cœur.
Quels sont les grands axes de votre travail de
recherche?
En collaboration avec mon ancien chef,
j’ai mené des recherches centrées sur le
traitement de la classe II (protusion). A
Giessen, nous nous sommes consacrés
de manière très intensive à l’appareil de
Herbst (encore) peu utilisé en Suisse.
Par ailleurs, je m’intéresse de très près au
thème de l’articulation temporo-maxillaire. Ces deux secteurs de recherche ont
également constitué le contenu de ma
thèse d’habilitation:
«Influence de l’appareil de Herbst sur la
croissance et le fonctionnement de l’articulation temporo-maxillaire». Il s’agit
d’une étude clinique, par imagerie par résonance magnétique et céphalométrique.
A Berne, nous avons des projets communs avec la division de pédodontie ainsi qu’avec la Clinique de parodontologie
et de prothèses fixes.
Où en est la collaboration avec les autres cliniques d’orthodontie de Suisse/d’Europe?
Des contacts approfondis existent déjà
entre les cliniques suisses.
Avec Genève (Prof. Stavros Kiliaridis),
nous essayons de mettre au point un programme commun de formation de base
pour les nouvelles assistantes et les nouveaux assistants.
Toutes les cliniques réunies souhaitent
mettre à profit les ressources dont elles
disposent pour optimiser la formation.
Pour des raisons de personnel et de financement, il serait souhaitable que les
quatre cliniques d’orthodontie se soutiennent mutuellement dans le domaine
de la formation. Ceci signifierait que les
assistantes et les assistants pourraient
avoir accès aux autres universités. Nous
souhaitons ainsi promouvoir l’esprit
d’équipe entre les quatre universités. De
surcroît, cette démarche aurait sans au-
Congrès commun de la Société suisse de chirurgie orale et
de stomatologie (SSOS) et de la Société suisse de radiologie
dento-maxillo-faciale (SGDMFR)
Lugano, les 30. 4. et 1. 5. 2004
Concours de communications scientifiques pour assistants en formation
Ce congrès mettant nos deux sociétés en commun permettra à tous les assistants en
formation de présenter une communication scientifique. Celle-ci sera limitée à 10 minutes et devra intégrer le thème du congrès: «Le diagnostic clinique et radiologique en
chirurgie orale». Chaque exposé sera suivi d’une brève discussion. Le résumé (abstract)
doit être rédigé selon les normes IADR (objectifs, matériels et méthodes, résultats,
conclusion) et adressé par courrier électronique au secrétariat de la SSOS.
Une somme de 1000 Sfr. récompensera la meilleure présentation. Tous les participants admis au concours seront invités au congrès.
E-mail: [email protected]
Mot-clé: «Lugano 2004»
PD Dr Thomas von Arx
secrétaire SSOS
Dr Karl Dula
président SGDMFR
cun doute pour effet d’élever la qualité de
la formation.
Je souhaite également promouvoir les
contacts avec les cliniques d’orthodontie
à l’étranger. Pour la recherche et l’enseignement, il est très important d’entretenir de bons contacts par delà les frontières. L’échange de savoir et d’expériences fait également progresser la
qualité de la formation ainsi que celle de
l’exercice de la profession de médecindentiste spécialisé.
Mes contacts avec l’université de Giessen
(Prof. H. Pancherz) demeurent très intenses. Actuellement, j’y encadre encore 10
candidats au doctorat. Des études sont
en cours, en collaboration avec mon professeur.
Nous avons également des projets communs avec les universités de Hong-Kong
(Honorary Assistent Professor), de Dresde
et de Freiburg i.B.
Où en est la collaboration avec les cliniques
de l’Université de Berne?
En ce moment, nous essayons d’intensifier la collaboration avec la division de
pédodontie (Prof. A. Lussi). Pour la for-
Les chiffres et faits suivants témoignent de l’activité intense du Prof. S. Ruf en tant
que scientifique.
Madame Ruf possède déjà une liste considérable de publications. Pas moins de
32 publications dont elle est la première auteur sont en effet déjà parues dans des
revues nationales et internationales.
A la date d’aujourd’hui, 30 abstracts ont également été publiés. Trois grands prix de
la recherche ont été décernés au Prof. S. Ruf:
– «W.J.B. Houston Research Award» de l’European Orthodontic Society (1997),
– «Sixth S.I.D.O. World Award» de l’Italian Orthodontic Society (1997),
– «Best Poster Award» de l’European Orthodontic Society – Co-auteur (2001).
Le prof. S. Ruf a par ailleurs déjà tenu quelque 30 exposés scientifiques à l’occasion
de congrès et de rencontres en Europe et outre-mer.
1250
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003
mation de base et postgraduée, les « mesures interceptives » constituent un thème essentiel. Avec les autres cliniques,
notre objectif est d’approfondir en commun les thèmes interdisciplinaires. En
traumatologie dentaire, nous avons un
projet de consultation commune avec la
clinique de chirurgie orale (Prof. Dr D.
Buser, PD Th.Von Arx).
Avez-vous un souhait particulier en qualité
de Directrice de clinique?
Pour me décharger de certaines tâches,
j’aurais besoin d’avoir à mes côtés, à long
terme, une première assistante ou un premier assistant qui travaille à 100% dans la
clinique. J’ai conscience que ce n’est pas
facile, les conditions financières en cabinet privé étant nettement meilleures que
celles existant en clinique.
Je souhaiterais par ailleurs déléguer une
partie de mes responsabilités.
En résumé, j’aurais – ou plutôt j’ai – besoin d’un bras droit.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vie personnelle?
Je me sens bien à Berne. Je partage ma vie
avec deux perroquets, Peter et Paul.
En ce moment, j’ai trop peu de loisirs du
fait de mon travail très prenant à la clinique.
Mon passe-temps préféré est de voyager.
Je suis une fan du trekking. J’ai déjà participé à des trekkings en Nouvelle-Zélande, sur les îles Galapagos et récemment en Namibie. La proximité de la nature ne cesse de me fasciner.
Je suis également une skieuse passionnée et je me réjouis bien entendu d’avoir
les pistes de ski pratiquement devant ma
porte. ■
L’actualité en médecine dentaire
Non à la révision de la LAMal – mais alors
que faire?
Peter Jäger
Ils sont sans aucun doute très peu nombreux ceux qui, sous la coupole du Parlement, trouvent
que la 2e révision partielle de la Loi sur l’assurance maladie (LAMal) est réussie. Cette révision est-elle néanmoins mieux que rien? Ou ce «rien» ne serait-il pas encore préférable à cette révision? La LAMal ne serait-elle – ainsi qu’on l’a déjà affirmé – ni chair ni poisson – mais
plutôt chair et poisson à un stade avancé de dégradation?
dépenses de santé, là où elle figure
toujours dans presque tous les domaines, à savoir dans une position légèrement supérieure, plus belle et plus
chère que (presque) tous les autres. Les
statistiques de l’OCDE (fig. 1) montrent qu’il existe une relation directe
Lorsque des doutes de cette envergure se
manifestent, il est conseillé de se remémorer certains principes – et ils ne sont
pas aussi compliqués qu’on le prétend
bien souvent:
1. Au sein de la comparaison internationale, la Suisse se situe, en termes de
5,000
United States
•
Per capita health expenditure, USS PPPs
4,500
4,000
3,500
• Switzerland
3,000
• Germany
Iceland
France Canada
• •• Denmark
Belgium
•
•Norway
Australia
Netherlands
•••Austria
•
Italy •
•Japan • Ireland
Sweden
New Zealand
Kingdom
•
••United
•
Finland
Spain
•
•Portugal
•Greece
2,500
2,000
1,500
•
1,000
• Luxembourg
Czech Republic
Korea
Hungary
Poland
Slovak Republic
Mexico
Turkey
500
•
•• •
•
5,000
10,000
•
15,000
20,000
25,000
30,000
35,000
40,000
45,000
50,000
Source: OECD Health Data 2002, 4th ed.
Produit intérieur brut et dépenses sanitaires, 2000
4,66
1,82
4,77
6,48
6,71
Kan
As racne
rhAm und
su kse-m a
al u
tuse BRees
St
r
n
n
ta Kraanc -aZla de
ngm
Lo e u
rs
h
P
ro
icAs
ge er
, en erubra nkes usdaie re A
h
d
s
E
n
t
e
m
Nu
Vu
m
eu
tc
rh, l ertio
en uInmp rurnan ahits
oloi gun nvaela zvoem ertsre
u si
t e d ôt g ce ruali
ne
ics
rd
rp
t e Ges e sb s s ngme VTra ngr,et gst shô sicie d silcém haess
né büt t eitoc smnt ernsp K cu täte he e heen ruunra
rg hraex rägial ittair ke o ultltu ttlele rubna runta
gnc
ie
gse
gire enes
nrie
nes
ees eles h rrts ur re
Fig. 1
8,31
9,48
te
Ga
st
As
su
r
7,52
So
zi
al
ve
Un
13,58
W
Fig. 2
1252
oh
ne
n
u
nd
En
e
i
rg
17,63
e
0
5
10
Prozent
Structures et dépenses d’un ménage moyen
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003
15
20
entre la richesse d’un pays (PIB, corrigé
du pouvoir d’achat) et les dépenses de
santé. D’autres données (densité des
médecins, densité des lits, durée du
séjour en hôpital) indiquent que la
Suisse est tout à fait comparable à la
moyenne.
2. La charge à supporter par un ménage
suisse moyen (2,44 personnes) pour la
couverture de l’assurance de base par
les primes de la caisse maladie est de
5 pour cent environ (fig. 2). Elle s’élève
donc à 364 francs sur un budget de dépenses de 7634 francs (pour des revenus du ménage de 8696 francs).
3. Au vu de l’évolution démographique,
mais également des progrès réalisés
dans le domaine de la médecine, des
techniques médicales et de la pharmacie, il est certain qu’à l’avenir, les dépenses de santé vont continuer à augmenter nettement plus que la moyenne du coût de la vie.
Toutes les affirmations selon lesquelles
on pourrait, grâce à des ingrédients politiques de type alternatif, faire baisser les
dépenses de santé sans devoir renoncer à
quoi que ce soit, ne sont donc que chants
de sirènes. Nous avons en effet atteint un
stade où la population doit se fixer clairement des priorités: débourser davantage
ou accepter de renoncer. Bien sûr, on ne
manquera pas, selon le bon vieux principe de St.-Florian, d’essayer dans un
premier temps de ponctionner certains
groupes marginaux: buveurs et fumeurs
paient davantage, les prestations de soins
des seniors sont éliminées de l’assurance-maladie, le décès est pris en charge
sur les successions. Mais de telles mesures ne font, elles aussi, que reporter les
décisions redoutées. Et naturellement, de
telles décisions sont difficiles à prendre,
en particulier pour les hommes politiques. Celui qui propagerait de telles
idées de renoncement deviendrait vite le
spectre de la nation et n’aurait plus guère
de chances d’être réélu.
Dans les mailles du mensonge
La 2e révision partielle de la LAMal est un
exemple type d’une législation qui ne
joue pas franc jeu. Les réseaux de médecins pratiquant le managed care en sont
déjà un témoignage éloquent. La seule
chose qui soit claire est qu’au sein d’un
tel réseau, le patient doit être pris en
charge médicalement tant en ambulatoire qu’en milieu hospitalier et ce, de A à Z
(à noter que ces prestations de A à Z
n’englobent pas systématiquement les
soins dentaires, mais là aussi, on ne sait
rien de précis). Le réseau percevrait une
somme forfaitaire pour chaque assuré
inscrit, avec une réassurance pour les
soins particulièrement coûteux. L’organisation de ces réseaux, les conditions à
remplir par leurs membres et le mode de
fixation des dédommagements, tout cela
reste en suspens. Les réseaux de cette nature sont surtout connus dans les pays
anglo-saxons. Ils n’y ont guère fait leurs
preuves et ne sont pas parvenus à s’implanter vraiment nulle part.
L’idée que les cantons doivent définir le
nombre des prestataires de soins dont ils
ont besoin est également utopie. Rien
qu’en matière d’hôpitaux, les planifications se sont avérées bien difficiles à réaliser jusqu’à la date d’aujourd’hui. Et
maintenant, les cantons devraient «répartir» 15 000 médecins de 50 spécialités,
ainsi que 4000 médecins-dentistes, pharmaciens, physiothérapeutes, chiropracticiens, etc.?
Jusqu’à présent, nul ne contestait la qualité et l’efficacité des soins médicaux en
Suisse. Ce système qui a fait ses preuves,
le Parlement est en train de le mettre en
danger par des mesures très contestables. Ceci ne peut se produire sans que
le peuple ait le dernier mot, et c’est l’une
des raisons pour lesquelles la SSO soutient le référendum initié par la FMH.
Le courage de l’honnêteté
Quelle pourrait être l’alternative aux cabrioles de la politique de santé qui durent
depuis des décennies déjà, sans avoir eu
le moindre impact positif? Ce qu’il faudrait, ce serait être franc avec nos concitoyens. Une information correcte sur
l’augmentation probable des coûts et sur
les options de financement contribuerait
clairement à objectiver la discussion. Par
ailleurs, il serait plus que temps de chiffrer les avantages de la médecine.
Dans cet esprit, il conviendrait de mettre
en œuvre les mesures suivantes:
L’actualité en médecine dentaire
• Aménagement de l’Ordonnance sur les
prestations de l’assurance des soins
(OPAS) davantage dans le sens d’une
liste négative, reconnaissant les prestations obligatoires uniquement lorsqu’elles sont vraiment nécessaires d’un
point de vue médical.
• Perte définitive du contrat, après deux
sanctions, par les prestataires qui abusent du système d’assurance-maladie.
• Acceptation par les patients soit de l’enregistrement centralisé de leur anamnèse soit d’un système de gatekeeper.
• Augmentation massive de la franchise
en fonction des revenus.
• Décharge efficace, et avec des formalités administratives aussi réduites que
possible, des assurés à la situation financière précaire. Il n’est toutefois pas
normal, comme c’est le cas aujourd’hui,
que selon les cantons, 30 à 50 pour cent
Vous aussi, protégez-vous contre la grippe
Anna-Christina Zysset
La vaccination antigrippale est particulièrement recommandée pour le personnel médical qui
est en contact étroit avec les patients. Il a été prouvé scientifiqument que moins de personnes
tombent malades de la grippe grâce a cette vaccination. La période idéale pour se faire vacciner contre la grippe se situe entre la mi-octobre et la mi-novembre afin d’être le mieux protégé au coeur de l’hiver lorsque l’épidémie bat son plein.
La grippe n’est pas une maladie banale:
elle touche chaque année entre 100 000
et plus de 300 000 personnes, occasionne
1000 à 5000 hospitalisations et cause, selon l’intensité de l’épidemie, entre 400 et
1000 décès. Elle provoque notamment
une aggravation de l’état de santé déjà
précaire de certaines personnes âgées,
réduisant ainsi leur qualité de vie. Le vaccin contre la grippe, adapté chaque année
aux virus en circulation, protège contre
l’influenza, mais n’empêche pas les toux
et les refroidissements ayant une autre
origine et qui sont généralement sans
conséquences graves.
La convalescence après une grippe dure en
règle générale 1 à 2 semaines, mais elle
peut aussi durer plus longtemps. Une hospitalisation est souvent nécessaire, surtout
• Se protéger soi-même et protéger les autres.
La vaccination protège la majorité des
personnes vaccinées contre la grippe et
ses conséquences. De plus, elle permet
de limiter la transmission des virus à
d’autres personnes.
• Réduire le risque de complications graves.
Dans les groupes à risques en particulier,
la vaccination annuelle évite le risque de
complications graves et de soins hospitaliers d’urgence.
• Ne pas devoir rester de longues journées
dans son lit, voire à l’hôpital.
1254
lorsque surviennent des complications
graves telles qu’une pneumonie.
• La vaccination coûte moins cher qu’une
grippe.
Grâce à la vaccination, on peut éviter des
hospitalisations onéreuses et réduire les
pertes financières dues à la maladie.
• Profiter de la vie.
Pendant les mois d’hiver, pourquoi renoncer aux loisirs, aux manifestations
culturelles, aux fêtes de famille, aux transports publics, aux centres commerciaux
Calendrier 2004
Sept bonnes raisons de se faire
vacciner contre la grippe:
• Avoir une longeur d’avance sur les virus
de la grippe.
Grâce à la vaccination, l’organisme produit des anticorps protecteurs.
de la population bénéficient d’une réduction plus ou moins importante des
primes.
Les mesures mentionnées ici sont pour
une part problématiques sur le plan juridique et difficiles à imposer au niveau
politique. Que l’on ne perde toutefois pas
de vue que les lois peuvent être révisées
et qu’en politique, la formation de l’opinion demande du temps et de la persévérance. ■
Une bonne idée ...
L’art en médecine dentaire 2004
Adresse de commande:
Clinique de restaurations dentaires
Freiburgstrasse 7
CH-3010 Berne
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003
L’actualité en médecine dentaire
etc.? La vaccination permet de réduire le
risque de contagion lié à la grippe.
• La vaccination est un moyen de prévention
simple, rapide et économique!
Pour les personnes âgées de plus de
65 ans et celles souffrant de maladies
chroniques, la vaccination est remboursée par la caisse-maladie, sous réserve du
montant de la franchise. ■
Communique de presse
Quatorze nouvelles hygiénistes dentaires en Suisse romande et au Tessin. Excellents résultats
pour cette volée 2003. Les Valaisannes se distinguent.
CRI (commission romande d’information de la SSO).
Quatorze jeunes femmes venues de toute la Suisse romande et du Tessin ont re-
La volée 2003 des hygiénistes dentaires de Suisse romande et du Tessin affiche
avec le sourire des résultats exceptionnels.
Les diplômes d’hygiénistes dentaires ont été remis par Frédéric Wittwer, du DIP
du canton de Genève.
Le travail de fin d’étude de Sarah Métrailler et Karène Bridy a été récompensé par le prix d’excellence décerné par
la société des médecins-dentistes suisses (SSO).
çu fin octobre leur diplôme d’hygiéniste
dentaire dans les murs du centre médical
universitaire à Genève. Le secrétaire général du Département de l’Instruction
publique du canton de Genève, Frédéric
Wittwer, leur a remis ce papier concluant
trois années d’étude. La 25e volée d’étudiant(e)s de l’Ecole d’hygiénistes dentaires de Genève a particulièrement brillé, puisqu’elle a terminé les stages professionnels avec une moyenne de 5,67
sur six. Depuis juin, toutes ces jeunes
femmes ont commencé une carrière professionnelle que Monique Gerdil, directrice de l’école, leur souhaite «la plus
longue possible ».
La Valaisanne Karène Bridy a remporté le
Prix Luc Perrelet créé par le fondateur de
l’école et récompensant la meilleure documentation d’un cas traité durant la
formation. Avec sa collègue Sarah Métrailler, elle remporte également le Prix
d’excellence de la Société suisse d’Odonto-stomatologie (SSO), attribué pour le
meilleur travail de fin d’étude. Leur travail est intitulé «Promenade dans le
monde des sens: promotion de la santé
bucco-dentaire chez les personnes handicapées de la vue et de l’ouïe».
Depuis sa création en 1976, l’école d’hygiénistes dentaires de Genève a formé
382 professionnels. Les futurs hygiénistes
dentaires suivent trois ans de cours théoriques, pratiques et cliniques, ainsi que
des stages en cabinets privés dans une
des quatre écoles d’hygiénistes dentaires
de Suisse, à Genève, Zurich ou Berne.
Cet enseignement s’adresse aux porteurs
d’un diplôme de culture générale, d’une
maturité gymnasiale ou professionnelle,
d’un baccalauréat ou d’une formation jugée équivalente. Le diplôme est reconnu
par la Croix-Rouge et par la SSO. Il permet une activité professionnelle partout
en Suisse.
Les lauréates sont: Karène Bridy, Valais;
Tiziana Cerutti, Tessin; Sabine Frossard,
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003
1255
L’actualité en médecine dentaire
Neuchâtel; Nora Gamboni, Tessin; Natalia Hasler, Berne; Natacha Juriens, Fribourg; Céline Macher, Genève; Sarah
Métrailler,Valais; Nadia Petruzzella,Vaud;
Alexandra Reynaud, Genève; Kristel
Roulet, Vaud; Valérie Singy, Fribourg;
Laurence Surber, Vaud; Noélie Theurillat,
Jura. ■
REVUES
Diabète
Fouad A F & Burleson J:
The effect of diabetes mellitus on
endodontic treatment outcome:
Data from an electronic patient
record
JADA 134: 43–51, 2003
Le traitement endodontique non chirurgical vise deux objectifs principaux: la
prévention et le traitement d’une lésion
d’origine endodontique. Le résultat thérapeutique est évalué par plusieurs paramètres: la résolution des symptômes
d’une pathologie pulpaire et périradiculaire, ainsi que l’obturation et le scellement coronaire du système endodontique. Le contrôle du résultat est ensuite
effectué régulièrement par un examen
radiologique.
Les personnes atteintes de diabète présentent un risque accru d’infection systémique. Il existe cependant peu de données
sur la physiopathologie, la progression
clinique des lésions d’origine endodontique et le pronostic d’une thérapie endodontique chez les patients souffrant
de diabète. Ce travail examine un certain
nombre de paramètres associés à des
traitements radiculaires, ainsi que les facteurs affectant le résultat thérapeutique
chez des patients diabétiques et non diabétiques.
L’anamnèse médicale et les données endodontiques non chirurgicales de 5494
cas furent introduites dans un système de
dossiers informatisés. 284 cas diabétiques
avaient été traités et 540 cas dont 73 diabétiques présentaient un suivi documenté de 2 ans et plus. Diverses analyses permirent de déterminer les principaux facteurs intéressant le diagnostic et le résultat du traitement endodontique.
Les patients diabétiques présentaient davantage d’affections parodontales associées à une pathologie endodontique en
comparaison avec les patients non diabétiques. Les diabétiques insulino-dépendants présentaient un plus grand nombre
de lésions périradiculaires symptomati-
1256
ques accompagnées de poussées aiguës
que les autres patients diabétiques. Sur
une période postopératoire de 2 ans et
plus, 68% des cas suivis furent un succès.
La sénescence, l’absence de lésions d’origine endodontiques préopératoires, la
présence de restaurations permanentes
et un suivi prolongé furent associés à des
résultats favorables. L’analyse devait cependant montrer que les lésions d’origine endodontique préopératoires dans un
terrain diabétique réduisaient le succès
thérapeutique.
Les patients diabétiques présentent des
lésions parodontales plus importantes
sur des dents endodontiquement atteintes. Le succès thérapeutique d’un traitement radiculaire s’affaiblit en présence
d’une lésion endodontique préopératoire.
L’évaluation et la réalisation du traitement endodontique chez un patient diabétique doivent être effectuées avec soin,
en particulier lorsqu’on est en présence
de lésions périradiculaires préopératoires.
Michel Perrier, Lausanne
Diabète
Keene J R et al.:
Treatment of patients who have type 1
diabetes mellitus: physiological
misconceptions and infusion pumpe
therapy
JADA 133: 1088–1092, 2002
Le médecin-dentiste qui traite un patient
souffrant de diabète devrait connaître les
signes et symptômes d’une hypoglycémie:
– état agité et confusionnel,
– tremor,
– tachycardie,
– diaphorèse,
– perte de conscience.
Certains médecins-dentistes pensent à
tort que le stress associé à une consultation buccodentaire peut provoquer une
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003
hypoglycémie chez des patients atteints
de diabète. Le stress cause plutôt une
augmentation du taux de glycémie. Un
stress aigu libère de l’adrénaline surrénalienne. En l’absence de diabète, un feedback négatif entre les cellules alpha et
bêta assure le maintien d’une glycémie
normale. La libération de glucose s’effectue par:
– une stimulation de la glycogénolyse,
– une augmentation de la lipolyse,
– une inhibition de la consommation du
glucose périphérique.
Un diabète de type 1 n’a pas d’insuline
pour contrer la libération de glucagon.
De ce fait, la libération de catécholamine
associée au stress s’oppose à l’insuline
que prend le patient diabétique. Il en résulte une hypoglycémie due à un excès
d’insuline par rapport au glucose sanguin.
Les diabétiques de type 1 sont aussi sujets au «phénomène de l’aube» qui est un
épisode d’hyperglycémie matinale dépourvu d’un épisode antérieur d’hypoglycémie. Il convient pour cette raison de
fixer des rendez-vous le matin aux diabétiques de type 1. Ces patients doivent impérativement suivre leur diète normale et
L’actualité en médecine dentaire
routinière afin de prévenir une hypoglycémie.
Le but du traitement du diabète de type 1
consiste à stabiliser la glycémie pour garantir le bien-être physique du patient et
pour prévenir les complications à long
terme. Le traitement classique consistait
à administrer une à deux injections d’insuline par jour, pour éviter des décompensations métaboliques et limiter l’apparition d’hypoglycémies sévères. Pour
assurer l’adéquation entre l’insuline injectée et l’apport des glucides, cette approche nécessite une alimentation assez
rigide, avec des repas et des collations
fixes dans leur horaire et leur contenu en
glucides.
La pompe sous-cutanée vise une quasinormalisation des glycémies et représente
un progrès majeur dans le traitement du
diabète en diminuant de manière significative les complications microvasculaires
à long terme du diabète. Elle nécessite cependant des autocontrôles accrus de la
glycémie. Elle diminue aussi les problèmes liés au «phénomène de l’aube».
L’un des risques liés à la pompe cutanée
est celui du développement rapide d’une
cétoacidose. Une hypoglycémie sévère
peut se développer lorsqu’un patient ne
s’est pas suffisamment alimenté ou lorsque son débit d’insuline est trop élevé.
Le médecin-dentiste doit pouvoir différencier un problème d’hyperglycémie
d’un problème d’hypoglycémie. Dans ce
dernier cas, la pompe sera immédiatement mise en mode «arrêt» pour interrompre le débit d’insuline. Le glucomètre du patient peut être utilisé pour
confirmer le taux de glycémie. Un kit
d’injection de glucagon devrait toujours
être disponible pour gérer l’urgence diabétique.
L’une des causes principales d’avarie
dans la libération contrôlée du glucose
est d’origine mécanique au niveau de la
pompe. Il importe ainsi que le patient
contrôle sans cesse son taux de glucose.
En cas d’hyperglycémie, le patient doit
réajuster sa pompe pour en déterminer la
cause.
Le médecin-dentiste reste attentif aux
signes et symptômes d’une hyperglycémie ou d’une cétoacidose chez un patient
porteur d’une pompe à insuline. Il s’assurera que le cathéter n’est pas compri-
mé par le fauteuil. Les signes d’une cétoacidose comprennent:
– nausées
– désorientation
– crampes abdominales
– fatigue
Ils rappellent les symptômes d’une grippe et le patient se sent mal.
Le médecin-dentiste devrait avoir à disposition un glucomètre afin de contrôler
une hyper ou une hypoglycémie. Lorsque
l’instrument indique des valeurs élevées
(>200 mg/dL), il appellera un médecin
immédiatement qui pourra lui indiquer
de déconnecter la pompe et d’administrer une dose d’insuline à action rapide.
Le traitement sera interrompu et le patient adressé immédiatement à un centre
de traitement. Les porteurs de pompe à
insuline sont en général munis de seringues à insuline en cas de problèmes
mécanique.
La plupart des patients souffrant d’un
diabète 2 contrôlent leur hyperglycémie
en contrôlant leur poids. Des médicaments sont prescrits lorsque le poids ne
permet pas de contrôler la glycémie.
Michel Perrier, Lausanne
Impressum
Titel / Titre de la publication
Angabe in Literaturverzeichnissen: Schweiz Monatsschr Zahnmed
Innerhalb der Zeitschrift: SMfZ
Pour les indications dans les bibliographies: Rev Mens Suisse Odontostomatol
Dans la revue: RMSO
Redaktionsadresse / Adresse de la rédaction
Monatsschrift für Zahnmedizin, Postfach, 3000 Bern 8
Für Express- und Paketpost: Postgasse 19, 3011 Bern
Telefon 031 310 20 88, Telefax 031 310 20 82
E-Mail-Adresse: [email protected]
Redaktion «Forschung · Wissenschaft» / Rédaction «Recherche · Science»
Chief Editor/ Chefredaktor / Rédacteur en chef:
Prof. Dr. Jürg Meyer, Abteilung für Präventivzahnmedizin und Orale Mikrobiologie,
Zahnärztliches lnstitut der Universität Basel, Hebelstr. 3, CH-4056 Basel
Inseratenverwaltung
Service de la publicité et des annonces
Schweizer Monatsschrift für Zahnmedizin
Förrlibuckstrasse 70, Postfach 3374, CH-8021 Zürich
Telefon 043 444 51 04, Telefax 043 444 51 01
Inseratenschluss: etwa Mitte des Vormonats.
Insertionstarife / Probenummern: können bei der Inseratenverwaltung angefordert
werden.
Délai pour la publication des annonces: le 15 du mois précédant la parution.
Tarifs des annonces / Exemplaires de la Revue: sur demande au Service de la publicité
et des annonces.
Die Herausgeberin lehnt eine Gewähr für den Inhalt der in den Inseraten
enthaltenen Angaben ab.
L’éditeur décline toute responsabilité quant aux informations dans les annonces
publicitaires.
Editors / Redaktoren / Rédacteurs:
Prof. Dr Urs Belser, Genève; Prof. Dr. Peter Hotz, Bern; Prof. Dr. Heinz Lüthy, Zürich
Gesamtherstellung / Production
Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, Postfach 8326, 3001 Bern
Redaktion «Praxis / Fortbildung / Aktuell»
Rédaction «Pratique quotidienne / formation complémentaire / actualité»
Anna-Christina Zysset, Bern
Deutschsprachige Redaktoren:
Prof. Dr. Adrian Lussi, Bern; Dr. Felix Meier, Zürich; Thomas Vauthier, Basel
Abonnementsverwaltung / Service des abonnements
Stämpfli AG, Postfach 8326, 3001 Bern, Tel. 031 300 63 44
Responsables du groupe rédactionnel romand:
Dr Michel Perrier, rédacteur adjoint, Lausanne
Dr Susanne S. Scherrer, rédactrice adjointe, Genève
Freie Mitarbeiter / Collaborateurs libres:
Dott. Ercole Gusberti, Lugano; Dr Serge Roh, Sierre; Thomas Vauthier, Nyon/Bâle
Autoren-Richtlinien / Instructions aux auteurs
Die Richtlinien für Autoren sind in der SMfZ 1/2003, S. 59 (Forschung · Wissenschaft
S. 27–32) aufgeführt.
Les instructions pour les auteurs de la RMSO se trouvent dans le No 1/2003, p. 61.
Instructions to authors see SMfZ 1/2003, p. 64.
Herausgeber / Editeur
Schweizerische Zahnärzte-Gesellschaft SSO
Präsident / Président: Antoine Zimmer, méd.-dent., Lausanne
Sekretär: Dr. iur. Alexander Weber, Münzgraben 2, 3000 Bern 7
Telefon 031 311 76 28 / Telefax 031 311 74 70
Abonnementspreise / Prix des abonnements
Schweiz / Suisse: pro Jahr (12 Ausgaben) / par année (12 numéros)
Fr. 276.50*
Studentenabonnement / Abonnement pour étudiants
Fr. 63.50*
Einzelnummer / Numéro isolé
Fr. 32.75*
* inkl. 2,4% MWSt / 2,4% TVA incluse
Europa / Europe: pro Jahr (12 Ausgaben) / par année (12 numéros)
Fr. 290.–
Einzelnummer / Numéro isolé
Fr. 32.–
+ Versand und Porti
Ausserhalb Europa / Outre-mer:
pro Jahr (12 Ausgaben) / par année (12 numéros)
Fr. 310.–
Die Wiedergabe sämtlicher Artikel und Abbildungen, auch in Auszügen und
Ausschnitten, ist nur mit ausdrücklicher, schriftlicher Genehmigung der Redaktion
und des Verfassers gestattet.
Toute reproduction intégrale ou partielle d’articles et d’illustrations est interdite
sans le consentement écrit de la rédaction et de l’auteur.
Auflage / Tirage: 5250 Exemplare
ISSN 0256-2855
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003
1257
Téléchargement