L’actualité en médecine dentaire La formation continue en ligne n’en est-elle qu’à ses débuts? Dr Alessandro Devigus «64% des médecins allemands utilisent régulièrement Internet et la majeure partie d’entre eux y recherchent des éléments de formation continue. Mais un cinquième de ces collègues tout au plus obtient satisfaction et trouve ce qu’il recherchait.» Près de dix ans après la déferlante d’Internet, l’offre de formations continues en ligne reste très limitée. Le corps médical a donc beaucoup de mal à trouver, par voie électronique, sur Internet, les informations nécessaires, dans toute leur étendue et leur profondeur, telles qu’elles existent sur le support papier. Si on la compare aux supports écrits classiques et aux stages de formation, la voie électronique présente des avantages évidents: – Confort, disponibilité (dans le temps, dans l’espace, étendue/profondeur des informations): le médecin peut réaliser sa formation continue, de son plein gré, à tout moment et quel que soit l’endroit où il se trouve. – Environnement collectif intégré avec accès renforcé aux informations (recherches, forums, etc.): ce support permet la communication avec des experts et fournit les moyens techniques pour trouver les données recherchées. - Vitesse d’apprentissage individuelle: les systèmes d’apprentissage électroniques peuvent fournir des contingents de données adaptés à chaque personne (contrairement aux articles des magazines, par exemple). – Multipliable à volonté: frais proportionnels réduits, car les cours électroniques, qui ont engendré des frais de développement élevés au départ, peuvent en- Vue d’ensemble du déroulement technique d’un événement en ligne 1244 suite être exploités rentablement par l’organisateur. – Standardisation: contrairement aux stages de formation, les cours en ligne peuvent être standardisés de façon plus vaste et optimisés plus simplement, par le biais de mesures d’assurance qualité. De fait, les maisons d’édition se limitent aujourd’hui en premier lieu à utiliser une seconde fois les contenus produits pour la presse à l’origine, ce qui est économiquement avantageux. De cette façon, l’activité principale des maisons d’édition n’est pas mise en péril mais, dans le meilleur des cas, discrètement élargie. Le passé a clairement montré que la vente d’informations médicales par voie électronique n’est que très peu lucrative. Les projets ambitionnés pour des raisons didactiques et techniques ont, en grande partie, bénéficié de subventions publiques et ne sont donc pas soumis à un contrôle strict de la rentabilité, comme c’est le cas dans la branche de l’édition et de la formation. (Extraits d’un article publié dans le journal DERMAforum en juillet 2003 par le Dr Frank Hoffmann) Formation continue en ligne avec la SGcZ Nous avons déjà attiré votre attention, en divers endroits, sur les initiatives de la SGcZ (Schweizerische Gesellschaft für computerunterstützte Zahnmedizin). Malgré les progrès continus de la «numérisation», de nombreux collègues rechignent toujours à participer activement aux «sessions de formation continue en ligne». Ainsi, nous avons décidé de donner une nouvelle impulsion à la formation continue. Pour ce faire, nous misons sur un nouveau logiciel, spécialement développé par la société solutionpark.ch pour et en collaboration avec l’Institut Supérieur de Technologie (ETH) de Zurich. A partir de cette base, une nouvelle plateforme de formation va être créée. Le logiciel de production PLAY (streaming) permet de publier immédiatement les présentations et les exposés. Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003 Vue d’un événement en ligne sur l’écran de l’internante En tant que solution client-serveur basée sur le web, le logiciel PLAY permet de diffuser des exposés et des présentations orales en direct sur Internet, puis de les proposer, sans aucun travail supplémentaire, sous la forme d’un enregistrement (vidéo sur demande). Il suffit d’appuyer sur un bouton pour préparer automatiquement, transmettre en direct, retravailler et archiver les données. Le logiciel PLAY supporte simultanément et avec différents niveaux de qualité les formats MPEG4, Real, QuickTime et Windows- Vue d’un événement en ligne sur l’écran de l’internante Media – sous la forme d’un programme radio avec diapositives synchronisées pour une connexion Internet lente; avec video-stream haute résolution pour une connexion large bande. Vous trouverez de plus amples informations sur le logiciel «Play» sur les sites: http://www.play.ethz.ch/ et http://www.speaknplay.ch/ Les premiers «cours pilote» seront accessibles gratuitement. Ensuite, l’offre sera proposée aux membres de la SGcZ à des conditions spéciales. Les autres collègues sont également invités à venir profiter de cette offre intéressante. Nous espérons avoir le plaisir de vous accueillir à l’un de nos prochains événements.Vous trouverez davantage d’informations et une démonstration en ligne à l’adresse http://www.dentist.ch ■ L’actualité en médecine dentaire CLIN D’ŒIL DU PASSÉ A propos du centenaire de l’anesthésie (1846–1946)* Roger Joris, Genève Transcription, adaptation et illustrations de Thomas Vauthier Il nous est difficile maintenant d’imaginer ce temps où toute intervention chirurgicale était une source de douleurs considérables – et même mortelles. Représentez-vous ce que devait être une amputation d’un membre il y a un peu plus de cent ans, une laparotomie, une trépanation, une réduction de fracture ou même une extraction de dent. Pendant des milliers d’années les hommes ont supporté les pires souffrances; pendant des milliers d’années ils ne pouvaient espérer qu’une bienheureuse syncope pour abréger un peu la douleur. Cela nous paraît terrifiant et inconcevable, et cela ne nous émeut qu’à moitié, tant il est vrai qu’il n’est rien que l’on supporte si bien que la douleur des autres ... De tout temps les médecins ont cherché à supprimer la douleur et il a fallu attendre jusqu’au milieu du siècle dernier pour obtenir un résultat dont nous bénéficions tous – patients et soignants – maintenant. Je vous dirai rapidement quelles tentatives furent faites dans ce domaine avant d’arriver à la prodigieuse découverte du siècle dernier. Depuis la plus haute Antiquité, les médecins cherchaient le moyen de supprimer – ou tout au moins de diminuer – la douleur. La légende et l’histoire racontent ces nombreuses tentatives, toutes empreintes d’un espoir fou. Puis la nuit se fait de nouveau jusqu’à l’apparition d’un nouveau chercheur et d’un nouveau moyen qui tombe à son tour dans l’oubli. Et les hommes continuent à souffrir et à espérer, tandis que certains croient qu’il est criminel de vouloir supprimer la douleur; que c’est une atteinte aux prérogatives du Créateur; que c’est se mettre en travers des desseins de la Providence; que c’est contrecarrer l’ordre naturel de la Création. D’autres pensent que la douleur est thérapeutique en soi, et ce n’est certainement pas cette théorie qui risquait de faire avancer les recherches. Alors qu’en Orient les médecins essayaient déjà des narcoses au moyen de l’opium au IIIe siècle avant Jésus-Christ, pour faciliter les trépanations, en Europe on tâtonnait timidement. Et bien plus tard encore les médecins n’étaient pas délivrés de la crainte d’être accusés de sorcellerie, car c’était une charge qui coûtait cher à celui qui en était la victime. * A l’origine, ce texte a été publié en 1946. Les expériences d’un barbier téméraire soulèvent un tollé général Lorsqu’au XVIIIe siècle, le barbier-chirurgien Bailly de Troyes essaya d’endormir ses patients avec des sucs végétaux avant d’opérer, cette innovation périlleuse provoqua l’indignation générale. Guy Patin, le célèbre professeur de l’Université de Paris fulmina contre le barbier téméraire et adressa aux médecins de Troyes une lettre de protestation dans laquelle il disait: «... Si votre médecin emploie des plantes narcotiques, cela lui portera malheur. Ce poison a déjà abusé de plus habiles que lui. Prenez garde! Empêchez-le de se livrer à ses pratiques dangereuses et ne lui pardonnez pas. Ce système n’a encore accompli aucun miracle.» Et pourtant, près de 500 ans auparavant, un fameux médecin, Raymon Lulle, le «doctor illuminatus» avait découvert un liquide blanc qu’il appela le «vitriol doux» et qui n’était rien d’autre que l’éther! Mais sa découverte sombra dans l’oubli, jusqu’au début du XVIe siècle où un fameux alchimiste et médecin suisse, Paracelsus, allait redécouvrir le vitriol doux qu’il appela à son tour «l’eau blanche» et qu’il expérimenta lui-même sur des poulets qu’il anesthésia. Il put ainsi recommander l’emploi de l’eau blanche dans les maladies douloureuses; il fabriqua aussi du laudanum, calmant à base d’opium. Mais ses découvertes disparurent aussi avec lui. Un étrange liquide nommé «vitriol doux» Un siècle plus tard, Isaac Newton et les chimistes Godfrey et Boyle firent de nouveau allusion à l’existence du vitriol doux en vantant ses qualités médicinales; mais de nouveau cet étrange liquide disparaît pour réapparaître cette fois à la fin du XVIIIe siècle où l’allemand Frobenius lui donne le nom d’«éther». L’éther fait alors une brillante carrière jusqu’à nos jours. La Renaissance qui avait révolutionné le monde européen dans les arts et dans les lettres devait aussi donner une nouvelle impulsion à la science et à la recherche scientifique. Jusque là, il faut le reconnaître, la foi seule servait d’anesthésiant, et dans la plupart des cas, on ne s’en étonnera guère, cela restait insuffisant. Aussi le résultat le plus clair, c’est la persistance de la douleur que n’ont pu guérir et soulager ni la foi, ni les herbes, ni les panacées médiévales qu’elles qu’en ait été leur composition. Les succès du «Vitalisme guérisseur» ... C’est pourquoi, devant l’écrasante tâche de soulager la douleur, il se trouva encore des hommes pour recourir au sortilège. Et l’on vit alors surgir le «Vitalisme guérisseur». Son fondateur, Franz Anton Mesmer (1733–1813), prétendait que Mesmer n’ayant jamais voulu entrer dans la description de ses procédés, voici comment les témoins, dont Puységur, décrivent ces séances: «Au milieu d’une grande salle, se trouve ‹l’Instrument›; un véritable baquet en bon bois de chêne, d’une hauteur de 50 cm. Et dans ce baquet, de l’eau, dans laquelle trempe du verre pilé, de la limaille et d’autres ingrédients en tout genre. Sur un anneau suspendu en dessus sont fixées des branches de fer coudés et mobiles. Chaque malade tient une des tiges de fer et l’applique sur la région malade. Une corde passée autour du corps unit les patients entre eux. Le magnétiseur, Mesmer, vêtu d’un habit de soie couleur lilas, passe autour des patients en les fixant dans les yeux, promène devant, ou sur eux, sa baguette ou sa main avec une autorité souveraine. Quel rituel sacré!» Or, à cette époque, le baquet fit fureur dans la haute société. Illustration: un magnifique exemplaire d’«instrument» de Mesmer. Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003 1247 L’actualité en médecine dentaire Hormis ses textes consacrés aux avatars de la médecine dentaire à travers différentes époques, notre confrère Roger Joris, ancien président de la Société Suisse de l’Histoire de la Médecine et de la Société Européenne de l’Histoire de la Médecine, a également commenté dans ses publications certains événements marquants de l’histoire de la médecine en général. Ainsi, en 1946, il a rédigé le présent texte consacré au centenaire de l’anesthésie. C’est en effet le 16 octobre 1846 qu’a eu lieu à Boston la première intervention chirurgicale sous narcose. L’anesthésie locale, quant à elle, a été introduite quelques années plus tard, soit en 1884. Heureuse découverte, tant il est vrai qu’il est difficile d’imaginer que serait notre profession sans ce moyen thérapeutique fabuleux! Thomas Vauthier l’Univers est parcouru par un réseau de forces vitales, par un fluide astral guérisseur que certains élus peuvent capter et infuser dans le corps malade. Cet ancien théologien, astronome amateur, juriste de rencontre et médecin de fortune obtint un immense succès. Il posait deux aimants sur le corps du malade et caressait la région douloureuse entre les deux pôles jusqu’à ce que le fluide guérisseur amassé entre les deux aimants parcourût le corps déséquilibré et le réintégrât dans l’harmonie du Cosmos. Sa popularité augmentant avec le nombre de malades qui venaient lui demander le secours de son savoir, Mesmer magnétisa alors des bassins, des arbres, des pelouses, des parcs et même des forêts entières. Il transféra même son fluide aux miroirs ce qui permettait aux malades de guérir en se regardant! Il alla plus loin encore puisqu’il magnétisa des instruments de musique, de sorte que les sons qui en sortaient étaient magnétisés et donc guérisseurs. Mais l’Académie se refusa à accepter les travaux de Mesmer, et celui-ci s’enfuit à Vienne lors de la Révolution et vint mourir dans sa ville natade Meersburg en 1813. ... et du «Somnambulisme» Or, les expériences de Mesmer avaient éveillé un grand intérêt dans les milieux scientifiques et c’est ainsi qu’un disciple de Mesmer, le Comte de Puységur découvrit alors une autre technique d’anesthésie, l’hypnotisme, qu’il appela Somnambulisme et qui connut aussi un grand succès, car il fut utilisé par des chirur- 1248 Dès 1844, le médecin-dentiste H. Wells commença à travailler dans son cabinet avec des inhalations de protoxyde d’azote pour opérer ses patients sans douleur. Son échec cuisant en janvier 1845 devant le chirurgien Warren au Massachusetts General Hospital fait réfléchir le jeune chirurgien dentiste Morton William Green qui oriente aussitôt ses recherches vers l’éther. Associé au chimiste Jackson, il travaille sur les principes anesthésiants de l’éther sulfurique. Le 16 octobre 1846, Warren, assisté par Morton, pratique l’ablation d’une tumeur du maxillaire, sans que le patient ne ressente aucune douleur. Il s’agissait de la première démonstration publique d’une opération sous anesthésie. Illustration: Morton (au centre) lors d’une démonstration de narcose selon sa méthode. giens qualifiés pour leurs interventions, en particulier Potel, Récamier et Cloquet. Ce fut surtout à Edimbourg que la chirurgie somnambulique eut ses plus chauds partisans, les chirurgiens John Elliotson et James Esdaille. Mais la vielle querelle entre médecins et chirurgiens se rallume à cette nouvelle occasion, et Elliotson fut sommé de renoncer à sa chaire de l’University College Hospital de Londres. Quant à Esdaille, il s’expatria aux Indes où son succès fut sensationnel. Sa renommée ébranla les esprits en Europe et la médecine officielle fit timidement quelques essais – non concluants – et se dépêcha de déclarer que le somnambulisme n’était qu’une mystifications ce qui était somme toute une conclusion un peu téméraire. 1733: un pas de géant vers l’anesthésie moderne Pendant ce temps, la chimie fait des pas de géant, et c’est d’elle que l’homme tirera enfin le secret de l’anesthésie. C’est en effet à Joseph Priestley que nous sommes redevables de la découverte de plusieurs corps et gaz, entre autres le «bioxyde d’azote» (renommé depuis protoxyde, n. d. l. r.), qui se révéla être un narcotique Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003 puissant. Nous sommes en 1773. Priestley doit fuir en Amérique au bout de quelques années, à la suite de controverses religieuses. Il y meurt en 1800. Mais voilà que surgit un nouveau phénomène de la science: Humphrey Davy, qui à l’âge de 16 ans, après de nombreuses expériences faites en secret, découvre les propriétés du protoxyde d’azote, réussit à l’isoler et à l’obtenir chimiquement pur en partant des travaux de Berzelius et Laplace, un Suédois et un Français. En 1841, un médecin américain, le docteur Long, fait des essais concluants avec le protoxyde d’azote, connu par la suite sous l’appellation «gaz hilarant»; toutefois, devant l’hostilité de la population, il renonça à poursuivre ses travaux. Les dernières années ont vu évoluer les systèmes d’injection pour l’anesthésie dentaire. L’injection contrôlée électroniquement permet de remplacer l’injection manuelle traditionnelle. Cette évolution concerne également la préhension du support de l’aiguille. En effet, la seringue classique nécessitait de la part du praticien le contrôle simultané de 2 gestes (pénétration de l’aiguille dans la muqueuse et injection). Désormais, le praticien doit seulement contrôler la pénétration de l’aiguille. Ce contrôle, grâce à la prise dite «stylo» du support de l’aiguille permet de bons points d’appui. De plus, ces systèmes réalisent une injection douce et progressive contrôlée électroniquement. Illustration: système «The Wand» (= baguette magique) de Milestone Scientific. L’actualité en médecine dentaire Et – enfin – les premières opérations sous narcose Et maintenant, nous approchons du but recherché depuis tant de siècles. En 1844, le dentiste américain H. Wells fait des expériences avec le N2O sur lui-même et sur ses patients. Or, par manque de méthode, lorsqu’il veut présenter sa méthode au corps médical de Boston (dont fait partie le fameux chirurgien Warren), sa tentative se solde par un échec. Il abandonne alors ses travaux et ses expériences. Mais un autre dentiste américain, Thomas Green Morton, reprend les travaux abandonnés par Wells. Devant l’échec cuisant de Wells, il oriente cependant ses recherches vers l’éther et construit alors un inhalateur pour l’administration du gaz. Enfin le but est atteint et le 16 octobre 1846 a lieu la première opération sous narcose au General Hospital de Massachusetts à Boston. C’est Morton qui fait la narcose à l’éther, tandis que le Dr John Collins Warren pratique l’intervention. A peine 15 jours plus tard, on pratique dans ce même hôpital une amputation sous narcose. Et le 21 novembre, le poète-médecin Oliver Wendel Holmes donne à l’invention de Morton son nom définitif: l’anesthésie. Université de Berne Interview du Professeur Sabine Ruf Dr Giovanni Grossen Depuis 1 an maintenant, vous occupez les fonctions de Directrice de la Clinique d’orthodontie de Berne. Pour les conseillères fédérales, on tire généralement un premier bilan au terme de 100 jours de mandat. En médecine, le bilan se fait «un an après». A présent, vous n’êtes plus une inconnue à Berne. L’objet de cette interview est de vous faire connaître à la Société suisse d’Odonto-stomatologie. Je suis personnellement très heureux que la rédaction de la Revue mensuelle suisse d’odonto-stomatologie m’ait prié de réaliser cette interview avec vous. En 1992, j’ai débuté ma formation en orthodontie. La promotion au grade de Dr méd. dent. s’est déroulée en 1994. Un an plus tard, j’ai acquis mon titre de médecin spécialisé. L’année 2001 a été celle de mon habilitation. En juin 2001, j’ai été nommée à Berne. Parallèlement, j’avais posé ma candidature à Homburg/Sarre et à Cologne. En définitive, j’ai opté pour diverses raisons pour Berne. Mon activité à la clinique a débuté le 1. 9. 2002. Vous êtes la plus jeune Directrice de clinique de la faculté de médecine de Berne. Raconteznous comment vous vous êtes retrouvée dans cette ville. Je suis née le 11. 6. 1967 à Wolfsburg, je suis une enfant «Volkswagen» (elle rit). En 1976, une mission importante a été confiée à mon père dans les usines VW de Puebla. Je suis donc partie avec ma famille au Mexique et ce pays est devenu ma deuxième patrie. En 1982, je suis rentrée en Allemagne et j’ai séjourné un an en internat à Braunschweig. Après avoir passé le baccalauréat à Wolfsburg en 1986, j’ai commencé mes études de médecine dentaire à Giessen. L’année 1991 a été celle du Diplôme d’état. Vous êtes arrivée en tant que «capitaine» dans une équipe dont les membres travaillaient ensemble depuis longtemps déjà. Comment avez-vous été accueillie? Je me souviens très bien de ma première journée à la clinique. Les collaboratrices et collaborateurs avaient préparé un brunch en l’honneur de mon arrivée. J’ai été accueillie de manière très cordiale. Les Directeurs des autres cliniques sont venus et m’ont souhaité la bienvenue avec des fleurs. C’était un accueil que l’on ne peut guère s’imaginer en Allemagne. Quelles étaient vos attentes lors de votre arrivée? C’est le 21 décembre de la même année que la première opération sous narcose est pratiquée en Europe par le Dr Liston à Londres. En janvier 1847, des opérations sont pratiquées en France et en Allemagne. Enfin, en 1884, le Dr Koller, collaborateur du grand Sigmund Freud, fait à son tour une découverte d’importance, puisqu’il découvre le procédé de l’anesthésie locale. Nous sommes ainsi au bout du cycle, nous pouvons dire désormais que l’homme a enfin vaincu la douleur chirurgicale. ■ Les jeunes femmes sont soumises à une très forte pression en termes de performance, c’est un véritable handicap. On attend beaucoup de nous. C’est un fait, les femmes sont aujourd’hui encore jugées de manière plus critique que leurs collègues masculins. Mais je pense avoir surmonté ce premier obstacle. Je savais que la réorganisation de la clinique constituerait une tâche importante pour moi. C’est un travail qui exige un investissement énorme en temps et laisse peu de place à d’autres projets. Venant d’Allemagne, je ne me doutais pas de la complexité du système des assurances en Suisse qui est nettement plus compliqué et plus vaste qu’en Allemagne. Lesquelles de vos attentes se sont-elles réalisées? Pour l’essentiel, j’ai réussi à organiser la clinique selon mes conceptions. Cette réorganisation a demandé beaucoup plus de temps que je ne l’avais pensé au départ. Lesquelles ne se sont pas réalisées? La recherche, à laquelle je m’étais adonnée de manière très intensive à Giessen, ne trouve pas vraiment son compte dans mes activités. Quels sont vos projets pour l’avenir proche? Je souhaite intensifier à nouveau la recherche qui m’est essentielle. Une Directrice de clinique se doit, parallèlement à la formation, de faire de la recherche. Dans ma clinique, les assistantes et assistants ont pour objectif d’acquérir une formation de spécialiste. Les exigences requises pour l’acquisition d’un titre de spécialiste sont très élevées en Suisse, de sorte qu’à l’avenir, une part essentielle de mes activités sera consacrée à l’élaboration d’un programme de spécialisation propre à notre établissement. Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003 1249 L’actualité en médecine dentaire L’optimisation de la formation des étudiants me tient par ailleurs beaucoup à cœur. Quels sont les grands axes de votre travail de recherche? En collaboration avec mon ancien chef, j’ai mené des recherches centrées sur le traitement de la classe II (protusion). A Giessen, nous nous sommes consacrés de manière très intensive à l’appareil de Herbst (encore) peu utilisé en Suisse. Par ailleurs, je m’intéresse de très près au thème de l’articulation temporo-maxillaire. Ces deux secteurs de recherche ont également constitué le contenu de ma thèse d’habilitation: «Influence de l’appareil de Herbst sur la croissance et le fonctionnement de l’articulation temporo-maxillaire». Il s’agit d’une étude clinique, par imagerie par résonance magnétique et céphalométrique. A Berne, nous avons des projets communs avec la division de pédodontie ainsi qu’avec la Clinique de parodontologie et de prothèses fixes. Où en est la collaboration avec les autres cliniques d’orthodontie de Suisse/d’Europe? Des contacts approfondis existent déjà entre les cliniques suisses. Avec Genève (Prof. Stavros Kiliaridis), nous essayons de mettre au point un programme commun de formation de base pour les nouvelles assistantes et les nouveaux assistants. Toutes les cliniques réunies souhaitent mettre à profit les ressources dont elles disposent pour optimiser la formation. Pour des raisons de personnel et de financement, il serait souhaitable que les quatre cliniques d’orthodontie se soutiennent mutuellement dans le domaine de la formation. Ceci signifierait que les assistantes et les assistants pourraient avoir accès aux autres universités. Nous souhaitons ainsi promouvoir l’esprit d’équipe entre les quatre universités. De surcroît, cette démarche aurait sans au- Congrès commun de la Société suisse de chirurgie orale et de stomatologie (SSOS) et de la Société suisse de radiologie dento-maxillo-faciale (SGDMFR) Lugano, les 30. 4. et 1. 5. 2004 Concours de communications scientifiques pour assistants en formation Ce congrès mettant nos deux sociétés en commun permettra à tous les assistants en formation de présenter une communication scientifique. Celle-ci sera limitée à 10 minutes et devra intégrer le thème du congrès: «Le diagnostic clinique et radiologique en chirurgie orale». Chaque exposé sera suivi d’une brève discussion. Le résumé (abstract) doit être rédigé selon les normes IADR (objectifs, matériels et méthodes, résultats, conclusion) et adressé par courrier électronique au secrétariat de la SSOS. Une somme de 1000 Sfr. récompensera la meilleure présentation. Tous les participants admis au concours seront invités au congrès. E-mail: [email protected] Mot-clé: «Lugano 2004» PD Dr Thomas von Arx secrétaire SSOS Dr Karl Dula président SGDMFR cun doute pour effet d’élever la qualité de la formation. Je souhaite également promouvoir les contacts avec les cliniques d’orthodontie à l’étranger. Pour la recherche et l’enseignement, il est très important d’entretenir de bons contacts par delà les frontières. L’échange de savoir et d’expériences fait également progresser la qualité de la formation ainsi que celle de l’exercice de la profession de médecindentiste spécialisé. Mes contacts avec l’université de Giessen (Prof. H. Pancherz) demeurent très intenses. Actuellement, j’y encadre encore 10 candidats au doctorat. Des études sont en cours, en collaboration avec mon professeur. Nous avons également des projets communs avec les universités de Hong-Kong (Honorary Assistent Professor), de Dresde et de Freiburg i.B. Où en est la collaboration avec les cliniques de l’Université de Berne? En ce moment, nous essayons d’intensifier la collaboration avec la division de pédodontie (Prof. A. Lussi). Pour la for- Les chiffres et faits suivants témoignent de l’activité intense du Prof. S. Ruf en tant que scientifique. Madame Ruf possède déjà une liste considérable de publications. Pas moins de 32 publications dont elle est la première auteur sont en effet déjà parues dans des revues nationales et internationales. A la date d’aujourd’hui, 30 abstracts ont également été publiés. Trois grands prix de la recherche ont été décernés au Prof. S. Ruf: – «W.J.B. Houston Research Award» de l’European Orthodontic Society (1997), – «Sixth S.I.D.O. World Award» de l’Italian Orthodontic Society (1997), – «Best Poster Award» de l’European Orthodontic Society – Co-auteur (2001). Le prof. S. Ruf a par ailleurs déjà tenu quelque 30 exposés scientifiques à l’occasion de congrès et de rencontres en Europe et outre-mer. 1250 Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003 mation de base et postgraduée, les « mesures interceptives » constituent un thème essentiel. Avec les autres cliniques, notre objectif est d’approfondir en commun les thèmes interdisciplinaires. En traumatologie dentaire, nous avons un projet de consultation commune avec la clinique de chirurgie orale (Prof. Dr D. Buser, PD Th.Von Arx). Avez-vous un souhait particulier en qualité de Directrice de clinique? Pour me décharger de certaines tâches, j’aurais besoin d’avoir à mes côtés, à long terme, une première assistante ou un premier assistant qui travaille à 100% dans la clinique. J’ai conscience que ce n’est pas facile, les conditions financières en cabinet privé étant nettement meilleures que celles existant en clinique. Je souhaiterais par ailleurs déléguer une partie de mes responsabilités. En résumé, j’aurais – ou plutôt j’ai – besoin d’un bras droit. Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vie personnelle? Je me sens bien à Berne. Je partage ma vie avec deux perroquets, Peter et Paul. En ce moment, j’ai trop peu de loisirs du fait de mon travail très prenant à la clinique. Mon passe-temps préféré est de voyager. Je suis une fan du trekking. J’ai déjà participé à des trekkings en Nouvelle-Zélande, sur les îles Galapagos et récemment en Namibie. La proximité de la nature ne cesse de me fasciner. Je suis également une skieuse passionnée et je me réjouis bien entendu d’avoir les pistes de ski pratiquement devant ma porte. ■ L’actualité en médecine dentaire Non à la révision de la LAMal – mais alors que faire? Peter Jäger Ils sont sans aucun doute très peu nombreux ceux qui, sous la coupole du Parlement, trouvent que la 2e révision partielle de la Loi sur l’assurance maladie (LAMal) est réussie. Cette révision est-elle néanmoins mieux que rien? Ou ce «rien» ne serait-il pas encore préférable à cette révision? La LAMal ne serait-elle – ainsi qu’on l’a déjà affirmé – ni chair ni poisson – mais plutôt chair et poisson à un stade avancé de dégradation? dépenses de santé, là où elle figure toujours dans presque tous les domaines, à savoir dans une position légèrement supérieure, plus belle et plus chère que (presque) tous les autres. Les statistiques de l’OCDE (fig. 1) montrent qu’il existe une relation directe Lorsque des doutes de cette envergure se manifestent, il est conseillé de se remémorer certains principes – et ils ne sont pas aussi compliqués qu’on le prétend bien souvent: 1. Au sein de la comparaison internationale, la Suisse se situe, en termes de 5,000 United States • Per capita health expenditure, USS PPPs 4,500 4,000 3,500 • Switzerland 3,000 • Germany Iceland France Canada • •• Denmark Belgium • •Norway Australia Netherlands •••Austria • Italy • •Japan • Ireland Sweden New Zealand Kingdom • ••United • Finland Spain • •Portugal •Greece 2,500 2,000 1,500 • 1,000 • Luxembourg Czech Republic Korea Hungary Poland Slovak Republic Mexico Turkey 500 • •• • • 5,000 10,000 • 15,000 20,000 25,000 30,000 35,000 40,000 45,000 50,000 Source: OECD Health Data 2002, 4th ed. Produit intérieur brut et dépenses sanitaires, 2000 4,66 1,82 4,77 6,48 6,71 Kan As racne rhAm und su kse-m a al u tuse BRees St r n n ta Kraanc -aZla de ngm Lo e u rs h P ro icAs ge er , en erubra nkes usdaie re A h d s E n t e m Nu Vu m eu tc rh, l ertio en uInmp rurnan ahits oloi gun nvaela zvoem ertsre u si t e d ôt g ce ruali ne ics rd rp t e Ges e sb s s ngme VTra ngr,et gst shô sicie d silcém haess né büt t eitoc smnt ernsp K cu täte he e heen ruunra rg hraex rägial ittair ke o ultltu ttlele rubna runta gnc ie gse gire enes nrie nes ees eles h rrts ur re Fig. 1 8,31 9,48 te Ga st As su r 7,52 So zi al ve Un 13,58 W Fig. 2 1252 oh ne n u nd En e i rg 17,63 e 0 5 10 Prozent Structures et dépenses d’un ménage moyen Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003 15 20 entre la richesse d’un pays (PIB, corrigé du pouvoir d’achat) et les dépenses de santé. D’autres données (densité des médecins, densité des lits, durée du séjour en hôpital) indiquent que la Suisse est tout à fait comparable à la moyenne. 2. La charge à supporter par un ménage suisse moyen (2,44 personnes) pour la couverture de l’assurance de base par les primes de la caisse maladie est de 5 pour cent environ (fig. 2). Elle s’élève donc à 364 francs sur un budget de dépenses de 7634 francs (pour des revenus du ménage de 8696 francs). 3. Au vu de l’évolution démographique, mais également des progrès réalisés dans le domaine de la médecine, des techniques médicales et de la pharmacie, il est certain qu’à l’avenir, les dépenses de santé vont continuer à augmenter nettement plus que la moyenne du coût de la vie. Toutes les affirmations selon lesquelles on pourrait, grâce à des ingrédients politiques de type alternatif, faire baisser les dépenses de santé sans devoir renoncer à quoi que ce soit, ne sont donc que chants de sirènes. Nous avons en effet atteint un stade où la population doit se fixer clairement des priorités: débourser davantage ou accepter de renoncer. Bien sûr, on ne manquera pas, selon le bon vieux principe de St.-Florian, d’essayer dans un premier temps de ponctionner certains groupes marginaux: buveurs et fumeurs paient davantage, les prestations de soins des seniors sont éliminées de l’assurance-maladie, le décès est pris en charge sur les successions. Mais de telles mesures ne font, elles aussi, que reporter les décisions redoutées. Et naturellement, de telles décisions sont difficiles à prendre, en particulier pour les hommes politiques. Celui qui propagerait de telles idées de renoncement deviendrait vite le spectre de la nation et n’aurait plus guère de chances d’être réélu. Dans les mailles du mensonge La 2e révision partielle de la LAMal est un exemple type d’une législation qui ne joue pas franc jeu. Les réseaux de médecins pratiquant le managed care en sont déjà un témoignage éloquent. La seule chose qui soit claire est qu’au sein d’un tel réseau, le patient doit être pris en charge médicalement tant en ambulatoire qu’en milieu hospitalier et ce, de A à Z (à noter que ces prestations de A à Z n’englobent pas systématiquement les soins dentaires, mais là aussi, on ne sait rien de précis). Le réseau percevrait une somme forfaitaire pour chaque assuré inscrit, avec une réassurance pour les soins particulièrement coûteux. L’organisation de ces réseaux, les conditions à remplir par leurs membres et le mode de fixation des dédommagements, tout cela reste en suspens. Les réseaux de cette nature sont surtout connus dans les pays anglo-saxons. Ils n’y ont guère fait leurs preuves et ne sont pas parvenus à s’implanter vraiment nulle part. L’idée que les cantons doivent définir le nombre des prestataires de soins dont ils ont besoin est également utopie. Rien qu’en matière d’hôpitaux, les planifications se sont avérées bien difficiles à réaliser jusqu’à la date d’aujourd’hui. Et maintenant, les cantons devraient «répartir» 15 000 médecins de 50 spécialités, ainsi que 4000 médecins-dentistes, pharmaciens, physiothérapeutes, chiropracticiens, etc.? Jusqu’à présent, nul ne contestait la qualité et l’efficacité des soins médicaux en Suisse. Ce système qui a fait ses preuves, le Parlement est en train de le mettre en danger par des mesures très contestables. Ceci ne peut se produire sans que le peuple ait le dernier mot, et c’est l’une des raisons pour lesquelles la SSO soutient le référendum initié par la FMH. Le courage de l’honnêteté Quelle pourrait être l’alternative aux cabrioles de la politique de santé qui durent depuis des décennies déjà, sans avoir eu le moindre impact positif? Ce qu’il faudrait, ce serait être franc avec nos concitoyens. Une information correcte sur l’augmentation probable des coûts et sur les options de financement contribuerait clairement à objectiver la discussion. Par ailleurs, il serait plus que temps de chiffrer les avantages de la médecine. Dans cet esprit, il conviendrait de mettre en œuvre les mesures suivantes: L’actualité en médecine dentaire • Aménagement de l’Ordonnance sur les prestations de l’assurance des soins (OPAS) davantage dans le sens d’une liste négative, reconnaissant les prestations obligatoires uniquement lorsqu’elles sont vraiment nécessaires d’un point de vue médical. • Perte définitive du contrat, après deux sanctions, par les prestataires qui abusent du système d’assurance-maladie. • Acceptation par les patients soit de l’enregistrement centralisé de leur anamnèse soit d’un système de gatekeeper. • Augmentation massive de la franchise en fonction des revenus. • Décharge efficace, et avec des formalités administratives aussi réduites que possible, des assurés à la situation financière précaire. Il n’est toutefois pas normal, comme c’est le cas aujourd’hui, que selon les cantons, 30 à 50 pour cent Vous aussi, protégez-vous contre la grippe Anna-Christina Zysset La vaccination antigrippale est particulièrement recommandée pour le personnel médical qui est en contact étroit avec les patients. Il a été prouvé scientifiqument que moins de personnes tombent malades de la grippe grâce a cette vaccination. La période idéale pour se faire vacciner contre la grippe se situe entre la mi-octobre et la mi-novembre afin d’être le mieux protégé au coeur de l’hiver lorsque l’épidémie bat son plein. La grippe n’est pas une maladie banale: elle touche chaque année entre 100 000 et plus de 300 000 personnes, occasionne 1000 à 5000 hospitalisations et cause, selon l’intensité de l’épidemie, entre 400 et 1000 décès. Elle provoque notamment une aggravation de l’état de santé déjà précaire de certaines personnes âgées, réduisant ainsi leur qualité de vie. Le vaccin contre la grippe, adapté chaque année aux virus en circulation, protège contre l’influenza, mais n’empêche pas les toux et les refroidissements ayant une autre origine et qui sont généralement sans conséquences graves. La convalescence après une grippe dure en règle générale 1 à 2 semaines, mais elle peut aussi durer plus longtemps. Une hospitalisation est souvent nécessaire, surtout • Se protéger soi-même et protéger les autres. La vaccination protège la majorité des personnes vaccinées contre la grippe et ses conséquences. De plus, elle permet de limiter la transmission des virus à d’autres personnes. • Réduire le risque de complications graves. Dans les groupes à risques en particulier, la vaccination annuelle évite le risque de complications graves et de soins hospitaliers d’urgence. • Ne pas devoir rester de longues journées dans son lit, voire à l’hôpital. 1254 lorsque surviennent des complications graves telles qu’une pneumonie. • La vaccination coûte moins cher qu’une grippe. Grâce à la vaccination, on peut éviter des hospitalisations onéreuses et réduire les pertes financières dues à la maladie. • Profiter de la vie. Pendant les mois d’hiver, pourquoi renoncer aux loisirs, aux manifestations culturelles, aux fêtes de famille, aux transports publics, aux centres commerciaux Calendrier 2004 Sept bonnes raisons de se faire vacciner contre la grippe: • Avoir une longeur d’avance sur les virus de la grippe. Grâce à la vaccination, l’organisme produit des anticorps protecteurs. de la population bénéficient d’une réduction plus ou moins importante des primes. Les mesures mentionnées ici sont pour une part problématiques sur le plan juridique et difficiles à imposer au niveau politique. Que l’on ne perde toutefois pas de vue que les lois peuvent être révisées et qu’en politique, la formation de l’opinion demande du temps et de la persévérance. ■ Une bonne idée ... L’art en médecine dentaire 2004 Adresse de commande: Clinique de restaurations dentaires Freiburgstrasse 7 CH-3010 Berne Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003 L’actualité en médecine dentaire etc.? La vaccination permet de réduire le risque de contagion lié à la grippe. • La vaccination est un moyen de prévention simple, rapide et économique! Pour les personnes âgées de plus de 65 ans et celles souffrant de maladies chroniques, la vaccination est remboursée par la caisse-maladie, sous réserve du montant de la franchise. ■ Communique de presse Quatorze nouvelles hygiénistes dentaires en Suisse romande et au Tessin. Excellents résultats pour cette volée 2003. Les Valaisannes se distinguent. CRI (commission romande d’information de la SSO). Quatorze jeunes femmes venues de toute la Suisse romande et du Tessin ont re- La volée 2003 des hygiénistes dentaires de Suisse romande et du Tessin affiche avec le sourire des résultats exceptionnels. Les diplômes d’hygiénistes dentaires ont été remis par Frédéric Wittwer, du DIP du canton de Genève. Le travail de fin d’étude de Sarah Métrailler et Karène Bridy a été récompensé par le prix d’excellence décerné par la société des médecins-dentistes suisses (SSO). çu fin octobre leur diplôme d’hygiéniste dentaire dans les murs du centre médical universitaire à Genève. Le secrétaire général du Département de l’Instruction publique du canton de Genève, Frédéric Wittwer, leur a remis ce papier concluant trois années d’étude. La 25e volée d’étudiant(e)s de l’Ecole d’hygiénistes dentaires de Genève a particulièrement brillé, puisqu’elle a terminé les stages professionnels avec une moyenne de 5,67 sur six. Depuis juin, toutes ces jeunes femmes ont commencé une carrière professionnelle que Monique Gerdil, directrice de l’école, leur souhaite «la plus longue possible ». La Valaisanne Karène Bridy a remporté le Prix Luc Perrelet créé par le fondateur de l’école et récompensant la meilleure documentation d’un cas traité durant la formation. Avec sa collègue Sarah Métrailler, elle remporte également le Prix d’excellence de la Société suisse d’Odonto-stomatologie (SSO), attribué pour le meilleur travail de fin d’étude. Leur travail est intitulé «Promenade dans le monde des sens: promotion de la santé bucco-dentaire chez les personnes handicapées de la vue et de l’ouïe». Depuis sa création en 1976, l’école d’hygiénistes dentaires de Genève a formé 382 professionnels. Les futurs hygiénistes dentaires suivent trois ans de cours théoriques, pratiques et cliniques, ainsi que des stages en cabinets privés dans une des quatre écoles d’hygiénistes dentaires de Suisse, à Genève, Zurich ou Berne. Cet enseignement s’adresse aux porteurs d’un diplôme de culture générale, d’une maturité gymnasiale ou professionnelle, d’un baccalauréat ou d’une formation jugée équivalente. Le diplôme est reconnu par la Croix-Rouge et par la SSO. Il permet une activité professionnelle partout en Suisse. Les lauréates sont: Karène Bridy, Valais; Tiziana Cerutti, Tessin; Sabine Frossard, Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003 1255 L’actualité en médecine dentaire Neuchâtel; Nora Gamboni, Tessin; Natalia Hasler, Berne; Natacha Juriens, Fribourg; Céline Macher, Genève; Sarah Métrailler,Valais; Nadia Petruzzella,Vaud; Alexandra Reynaud, Genève; Kristel Roulet, Vaud; Valérie Singy, Fribourg; Laurence Surber, Vaud; Noélie Theurillat, Jura. ■ REVUES Diabète Fouad A F & Burleson J: The effect of diabetes mellitus on endodontic treatment outcome: Data from an electronic patient record JADA 134: 43–51, 2003 Le traitement endodontique non chirurgical vise deux objectifs principaux: la prévention et le traitement d’une lésion d’origine endodontique. Le résultat thérapeutique est évalué par plusieurs paramètres: la résolution des symptômes d’une pathologie pulpaire et périradiculaire, ainsi que l’obturation et le scellement coronaire du système endodontique. Le contrôle du résultat est ensuite effectué régulièrement par un examen radiologique. Les personnes atteintes de diabète présentent un risque accru d’infection systémique. Il existe cependant peu de données sur la physiopathologie, la progression clinique des lésions d’origine endodontique et le pronostic d’une thérapie endodontique chez les patients souffrant de diabète. Ce travail examine un certain nombre de paramètres associés à des traitements radiculaires, ainsi que les facteurs affectant le résultat thérapeutique chez des patients diabétiques et non diabétiques. L’anamnèse médicale et les données endodontiques non chirurgicales de 5494 cas furent introduites dans un système de dossiers informatisés. 284 cas diabétiques avaient été traités et 540 cas dont 73 diabétiques présentaient un suivi documenté de 2 ans et plus. Diverses analyses permirent de déterminer les principaux facteurs intéressant le diagnostic et le résultat du traitement endodontique. Les patients diabétiques présentaient davantage d’affections parodontales associées à une pathologie endodontique en comparaison avec les patients non diabétiques. Les diabétiques insulino-dépendants présentaient un plus grand nombre de lésions périradiculaires symptomati- 1256 ques accompagnées de poussées aiguës que les autres patients diabétiques. Sur une période postopératoire de 2 ans et plus, 68% des cas suivis furent un succès. La sénescence, l’absence de lésions d’origine endodontiques préopératoires, la présence de restaurations permanentes et un suivi prolongé furent associés à des résultats favorables. L’analyse devait cependant montrer que les lésions d’origine endodontique préopératoires dans un terrain diabétique réduisaient le succès thérapeutique. Les patients diabétiques présentent des lésions parodontales plus importantes sur des dents endodontiquement atteintes. Le succès thérapeutique d’un traitement radiculaire s’affaiblit en présence d’une lésion endodontique préopératoire. L’évaluation et la réalisation du traitement endodontique chez un patient diabétique doivent être effectuées avec soin, en particulier lorsqu’on est en présence de lésions périradiculaires préopératoires. Michel Perrier, Lausanne Diabète Keene J R et al.: Treatment of patients who have type 1 diabetes mellitus: physiological misconceptions and infusion pumpe therapy JADA 133: 1088–1092, 2002 Le médecin-dentiste qui traite un patient souffrant de diabète devrait connaître les signes et symptômes d’une hypoglycémie: – état agité et confusionnel, – tremor, – tachycardie, – diaphorèse, – perte de conscience. Certains médecins-dentistes pensent à tort que le stress associé à une consultation buccodentaire peut provoquer une Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003 hypoglycémie chez des patients atteints de diabète. Le stress cause plutôt une augmentation du taux de glycémie. Un stress aigu libère de l’adrénaline surrénalienne. En l’absence de diabète, un feedback négatif entre les cellules alpha et bêta assure le maintien d’une glycémie normale. La libération de glucose s’effectue par: – une stimulation de la glycogénolyse, – une augmentation de la lipolyse, – une inhibition de la consommation du glucose périphérique. Un diabète de type 1 n’a pas d’insuline pour contrer la libération de glucagon. De ce fait, la libération de catécholamine associée au stress s’oppose à l’insuline que prend le patient diabétique. Il en résulte une hypoglycémie due à un excès d’insuline par rapport au glucose sanguin. Les diabétiques de type 1 sont aussi sujets au «phénomène de l’aube» qui est un épisode d’hyperglycémie matinale dépourvu d’un épisode antérieur d’hypoglycémie. Il convient pour cette raison de fixer des rendez-vous le matin aux diabétiques de type 1. Ces patients doivent impérativement suivre leur diète normale et L’actualité en médecine dentaire routinière afin de prévenir une hypoglycémie. Le but du traitement du diabète de type 1 consiste à stabiliser la glycémie pour garantir le bien-être physique du patient et pour prévenir les complications à long terme. Le traitement classique consistait à administrer une à deux injections d’insuline par jour, pour éviter des décompensations métaboliques et limiter l’apparition d’hypoglycémies sévères. Pour assurer l’adéquation entre l’insuline injectée et l’apport des glucides, cette approche nécessite une alimentation assez rigide, avec des repas et des collations fixes dans leur horaire et leur contenu en glucides. La pompe sous-cutanée vise une quasinormalisation des glycémies et représente un progrès majeur dans le traitement du diabète en diminuant de manière significative les complications microvasculaires à long terme du diabète. Elle nécessite cependant des autocontrôles accrus de la glycémie. Elle diminue aussi les problèmes liés au «phénomène de l’aube». L’un des risques liés à la pompe cutanée est celui du développement rapide d’une cétoacidose. Une hypoglycémie sévère peut se développer lorsqu’un patient ne s’est pas suffisamment alimenté ou lorsque son débit d’insuline est trop élevé. Le médecin-dentiste doit pouvoir différencier un problème d’hyperglycémie d’un problème d’hypoglycémie. Dans ce dernier cas, la pompe sera immédiatement mise en mode «arrêt» pour interrompre le débit d’insuline. Le glucomètre du patient peut être utilisé pour confirmer le taux de glycémie. Un kit d’injection de glucagon devrait toujours être disponible pour gérer l’urgence diabétique. L’une des causes principales d’avarie dans la libération contrôlée du glucose est d’origine mécanique au niveau de la pompe. Il importe ainsi que le patient contrôle sans cesse son taux de glucose. En cas d’hyperglycémie, le patient doit réajuster sa pompe pour en déterminer la cause. Le médecin-dentiste reste attentif aux signes et symptômes d’une hyperglycémie ou d’une cétoacidose chez un patient porteur d’une pompe à insuline. Il s’assurera que le cathéter n’est pas compri- mé par le fauteuil. Les signes d’une cétoacidose comprennent: – nausées – désorientation – crampes abdominales – fatigue Ils rappellent les symptômes d’une grippe et le patient se sent mal. Le médecin-dentiste devrait avoir à disposition un glucomètre afin de contrôler une hyper ou une hypoglycémie. Lorsque l’instrument indique des valeurs élevées (>200 mg/dL), il appellera un médecin immédiatement qui pourra lui indiquer de déconnecter la pompe et d’administrer une dose d’insuline à action rapide. Le traitement sera interrompu et le patient adressé immédiatement à un centre de traitement. Les porteurs de pompe à insuline sont en général munis de seringues à insuline en cas de problèmes mécanique. La plupart des patients souffrant d’un diabète 2 contrôlent leur hyperglycémie en contrôlant leur poids. Des médicaments sont prescrits lorsque le poids ne permet pas de contrôler la glycémie. Michel Perrier, Lausanne Impressum Titel / Titre de la publication Angabe in Literaturverzeichnissen: Schweiz Monatsschr Zahnmed Innerhalb der Zeitschrift: SMfZ Pour les indications dans les bibliographies: Rev Mens Suisse Odontostomatol Dans la revue: RMSO Redaktionsadresse / Adresse de la rédaction Monatsschrift für Zahnmedizin, Postfach, 3000 Bern 8 Für Express- und Paketpost: Postgasse 19, 3011 Bern Telefon 031 310 20 88, Telefax 031 310 20 82 E-Mail-Adresse: [email protected] Redaktion «Forschung · Wissenschaft» / Rédaction «Recherche · Science» Chief Editor/ Chefredaktor / Rédacteur en chef: Prof. Dr. Jürg Meyer, Abteilung für Präventivzahnmedizin und Orale Mikrobiologie, Zahnärztliches lnstitut der Universität Basel, Hebelstr. 3, CH-4056 Basel Inseratenverwaltung Service de la publicité et des annonces Schweizer Monatsschrift für Zahnmedizin Förrlibuckstrasse 70, Postfach 3374, CH-8021 Zürich Telefon 043 444 51 04, Telefax 043 444 51 01 Inseratenschluss: etwa Mitte des Vormonats. Insertionstarife / Probenummern: können bei der Inseratenverwaltung angefordert werden. Délai pour la publication des annonces: le 15 du mois précédant la parution. Tarifs des annonces / Exemplaires de la Revue: sur demande au Service de la publicité et des annonces. Die Herausgeberin lehnt eine Gewähr für den Inhalt der in den Inseraten enthaltenen Angaben ab. L’éditeur décline toute responsabilité quant aux informations dans les annonces publicitaires. Editors / Redaktoren / Rédacteurs: Prof. Dr Urs Belser, Genève; Prof. Dr. Peter Hotz, Bern; Prof. Dr. Heinz Lüthy, Zürich Gesamtherstellung / Production Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, Postfach 8326, 3001 Bern Redaktion «Praxis / Fortbildung / Aktuell» Rédaction «Pratique quotidienne / formation complémentaire / actualité» Anna-Christina Zysset, Bern Deutschsprachige Redaktoren: Prof. Dr. Adrian Lussi, Bern; Dr. Felix Meier, Zürich; Thomas Vauthier, Basel Abonnementsverwaltung / Service des abonnements Stämpfli AG, Postfach 8326, 3001 Bern, Tel. 031 300 63 44 Responsables du groupe rédactionnel romand: Dr Michel Perrier, rédacteur adjoint, Lausanne Dr Susanne S. Scherrer, rédactrice adjointe, Genève Freie Mitarbeiter / Collaborateurs libres: Dott. Ercole Gusberti, Lugano; Dr Serge Roh, Sierre; Thomas Vauthier, Nyon/Bâle Autoren-Richtlinien / Instructions aux auteurs Die Richtlinien für Autoren sind in der SMfZ 1/2003, S. 59 (Forschung · Wissenschaft S. 27–32) aufgeführt. Les instructions pour les auteurs de la RMSO se trouvent dans le No 1/2003, p. 61. Instructions to authors see SMfZ 1/2003, p. 64. Herausgeber / Editeur Schweizerische Zahnärzte-Gesellschaft SSO Präsident / Président: Antoine Zimmer, méd.-dent., Lausanne Sekretär: Dr. iur. Alexander Weber, Münzgraben 2, 3000 Bern 7 Telefon 031 311 76 28 / Telefax 031 311 74 70 Abonnementspreise / Prix des abonnements Schweiz / Suisse: pro Jahr (12 Ausgaben) / par année (12 numéros) Fr. 276.50* Studentenabonnement / Abonnement pour étudiants Fr. 63.50* Einzelnummer / Numéro isolé Fr. 32.75* * inkl. 2,4% MWSt / 2,4% TVA incluse Europa / Europe: pro Jahr (12 Ausgaben) / par année (12 numéros) Fr. 290.– Einzelnummer / Numéro isolé Fr. 32.– + Versand und Porti Ausserhalb Europa / Outre-mer: pro Jahr (12 Ausgaben) / par année (12 numéros) Fr. 310.– Die Wiedergabe sämtlicher Artikel und Abbildungen, auch in Auszügen und Ausschnitten, ist nur mit ausdrücklicher, schriftlicher Genehmigung der Redaktion und des Verfassers gestattet. Toute reproduction intégrale ou partielle d’articles et d’illustrations est interdite sans le consentement écrit de la rédaction et de l’auteur. Auflage / Tirage: 5250 Exemplare ISSN 0256-2855 Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 113: 11/2003 1257