2. L’hypomanie
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Il s’agit d’une forme atténuée de manie, sans éléments psychotiques. Par
définition, l’hospitalisation n’est pas nécessaire. S’il n’y a pas de début rapide
avec modification évidente de l’humeur (euphorique ou irritable) et du
comportement (avec hyperactivité souvent désordonnée et inefficace), le
diagnostic peut être difficile. Une hypomanie au long cours peut être
confondue avec la personnalité même du sujet, qui peut être socialement
efficace et hyperadapté, gai, sociable et entreprenant. L’hypomanie est
proprement pathologique par les initiatives inadaptées, les indélicatesses,
certains comportements antisociaux et une certaine difficulté à maintenir une
activité cohérente. 5 à 10 % des hypomaniaques développeront ultérieurement
des épisodes maniaques francs.
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Plusieurs ouvrages récents (Kay Redfield Jamison ; John Gartner ; Peter
Whybrow) ont recours au concept d’hypomanie (ou même de manie) pour
rendre compte des réussites exceptionnelles de certains individus retenus par
l’Histoire, en particulier dans le Nouveau Monde : les États-Unis seraient une
nation de migrants dynamiques et entreprenants appartenant au spectre de la
manie, ce qui expliquerait l’exceptionnelle réussite de ce pays devenu le plus
riche et le plus puissant au XXe siècle. Nancy Andreassen, Kay Jamison, parmi
d’autres, ont montré de façon convaincante la fréquence élevée des troubles de
l’humeur chez les artistes et les créateurs eux-mêmes et chez leurs proches
parents.
3. L’hypomanie brève récurrente
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Par convention, le diagnostic d’hypomanie exige une durée minimale de quatre
jours de persistance constante des symptômes hypomaniaques. Ils peuvent
persister pendant plusieurs semaines et au-delà. Divers auteurs intègrent dans
le spectre maniaque des épisodes beaucoup plus courts, de deux jours par
exemple, qu’ils qualifient alors d’hypomanie brève récurrente. En effet, ces
épisodes brefs sont répétitifs et perturbent la vie et l’adaptation des sujets qui
en souffrent.