I.         Introduction 
 
Dans l’histoire  de la médecine  dentaire,  l’unit est un outil en réalité assez  récent.  Il 
permet un plus grand confort de travail (historiquement,  on utilisait des tours à pieds 
pour  mettre  en  action  les  fraises,  et  même  des  éponges  en  guise  d’aspiration.  
La même pour chaque patient, évidemment, qu’on faisait sécher entre temps), mais 
l’unit a  aussi  ouvert  le  champ  des  possibilités  thérapeutiques.   C’est  aussi  un 
dispositif médical utilisé pour tous les patients qui peut être contaminé. Il se doit donc 
d’être entretenu pour des raisons évidentes de sécurité des soins. 
 
II.        Contamination externe 
 
Pour mieux comprendre pourquoi et comment entretenir l’unit, il faut commencer par 
cerner  les  différentes  voies  de  sa  contamination.  Premièrement,  c’est  la 
contamination  externe,  qui  s’effectue  par  projections,  vaporisation,  nébulisation 
autour de la zone de soins. 
 
Le spray  de refroidissement des fraises  ne se dirige  pas que dans  un seul sens, 
mais  des    gouttelettes    se  répandent    jusqu’à    1m50   autour    de  la  source,  
potentiellement chargées  de  micro-organismes.   1m50,  c’est  généralement  plus 
qu’il  n’en  faut  pour atteindre  les différents  éléments  de l’unit et du fauteuil qui sont 
à  proximité  du  soin  et qui  seront  ensuite  des  sources  de  contaminations  croisées 
manu portées. 
 
Une autre voie de contamination des units est celle de l’eau qui y circule. En général, 
les units sont branchés sur l’eau du réseau. A l’entrée dans l’unit, l’eau doit répondre 
à  de  simples  critères  de  potabilité.  Mais  en  traversant  les  tubulures,  beaucoup 
de  choses  se  passent,  et  on  retrouve  en  général  une  contamination  de  l’eau  des 
tubulures  bien  plus  importante  que  celle  que  l’on  peut  trouver  à  l’entrée.  Ces 
tubulures  sont  longues  et  fines,  traversées   par  des  flux  laminaires    et  non 
turbulents,  et  le  milieu qu’elles créent est favorable au développement  d’un biofilm 
bactérien (très résistant), d’autant plus que les fauteuils sont périodiquement laissés 
à l’arrêt  durant les week ends, ou les vacances.  Ce biofilm  pourra  par la suite  agir 
comme un réservoir primaire pour une contamination  continue  du système. 
 
III.       Contamination de l’eau des units 
 
1.  L’eau du réseau 
 
En image, ça donne ça : les micro-organismes sont amenés par l’eau circulante. Des 
premières  bactéries  s’accrochent  à  la  surface  interne  de  la  tubulure,  puis  s’y 
multiplient  et  il  se  produit  un  phénomène  d’agrégation.  Le  biofilm (bactéries 
adhérentes  500  à  1000  fois  plus  résistantes  aux  biocides  que  les  bactéries 
planctoniques) se forme, et le débit périphérique ne suffit  pas à le décrocher,  alors 
que le débit central ne l’élimine pas non plus, mais emmène  avec lui une partie des 
micro-organismes  pouvant  ensuite  infecter  le  patient ou  l’équipe  médicale. Dans 
l’unit le flux d’eau est laminaire, car on ne décroche par le biofilm.  
 
Après  prélèvement  et  culture,  on  observe  la  formation  de  colonies  bactériennes. 
La coupe d’une tubulure  montre bien aussi la formation  d’un biofilm. Ceci objective 
bien le problème.