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Introduction
La thermodynamique est étymologiquement la science qui traite des relations
entre les phénomènes thermiques et dynamiques. Lorsque nous avons introduit l’agitation
thermique au paragraphe 1.4, nous entrions déjà dans le champ de la thermodynamique.
En réalité le domaine d’application de la thermodynamique est beaucoup plus vaste. La
thermodynamique concerne des sujets aussi différents que les moteurs à explosion, la
thermochimie, le rayonnement d’une étoile, la monté de la sève dans les plantes ou les
phénomènes de transport à travers une membrane cellulaire.
De façon générale, la thermodynamique concerne les systèmes macroscopiques qui
contiennent un nombre élevé de particules : par exemple les gaz parfaits que nous étudions
aux chapitres 7 et 8.
Lorsqu’à l’échelle macroscopique de tels systèmes ont cessé d’évoluer ou lorsqu’ils
évoluent lentement on peut les décrire par des ”variables d’état” : la pression et la
température d’un gaz par exemple.
Les variables d’état sont choisies de telle sorte que leur connaissance détermine
complètement l’état du système. Il y a en général plusieurs ensemble de variable d’état
possibles. Ayant choisi une fois pour toutes un jeu de variables d’état, toute grandeur
macroscopique associée au système en équilibre (qui a cessé d’évoluer), apparaît comme
une fonction de ces variables. C’est une "fonction d’état".La valeur d’une telle
fonction ne dépend que de l’état considéré et non de la façon dont on a obtenu
cet état.
Nous sommes appelé à considérer les variations de diverses grandeurs. Si Gest
une fonction d’état sa variation sera notée dG. Si Gn’est pas une fonction d’état ou si
nous ignorons si c’est une fonction d’état, sa variation sera notée δG.
Nous verrons, dans le cas des gaz, comment les variables macroscopiques se
construisent à partir des descriptions microscopiques. Nous montrerons pourquoi un sys-
tème en perpétuelle évolution à l’échelle atomique semble ne pas évoluer à l’échelle ma-
croscopique (cf. les fluctuation de densité page 72).
La thermodynamique repose sur quatre principes(†), qu’aucune raison expérimen-
tale ne permet de mettre en doute aujourd’hui.
Le principe zéro de la thermodynamique postule que deux systèmes en équilibre
thermodynamique avec un même système sont en équilibre entre eux.
Nous ne discuterons pas ce principe parce que nous l’utilisons si souvent qu’il en
est devenu familier.
Le premier principe postule que l’énergie interne d’un système thermodyna-
mique, U, est une fonction d’état.
L’étude du premier principe est l’objet du chapitre 10.
A l’échelle atomique, l’état de tout système physique est sans cesse modifiépar
l’agitation thermique : la position et la vitesse des molécules changent avec le temps, en
chaque point la densité moléculaire fluctue, etc. Ce désordre microscopique peut cependant
conduire à un état macroscopique apparemment bien défini.
Le second principe exprime l’idée que les équilibres macroscopiques sont des
équilibres statistiques correspondant aux configurations microscopiques les plus probables.
†Un principe ne se démontre pas. C’est généralement l’expression d’une propriété dont les conséquences
sont très bien vérifiées expérimentalement. Les théories physiques sont construites sur un petit nombre
de principes : principe fondamental de la dynamique, principe d’équivalence, principes de la thermody-
namique, etc.