2 
 
«C’est une perte sèche pour les recettes de l’Etat et aussi un manque à gagner pour 
les  citoyens.  Des  citoyens  n’arrivent  pas  à  vendre  leurs  biens  à  leur  juste  valeur. 
Certains  certificats  de  propriété  comportent  seulement  R+1  alors  qu’en  réalité  il 
s’agit de R+2,  R+3, voire R+4. Il  faut trouver des solutions  pour remédier  à cette 
situation,  notamment  simplifier  les  procédures  et  accorder  un  nouveau  délai  aux 
citoyens  pour  régulariser  leur  situation.  C’est  la  seule  façon  pour  lutter  contre  la 
clandestinité  et  l’évasion  fiscale»,  affirme  Nabil  Haddaji,  avocat  au  Barreau  de 
Casablanca. 
En effet, la procédure de mise à jour reste délicate pour certains propriétaires. Elle 
est  quasi  similaire  à  une  opération  de  construction  à  neuf.  Le  demandeur  doit 
présenter  un  dossier  technique  complet  réalisé  par  un  topographe  privé  qui  sera 
vérifié  sur  le  terrain  par  les  agents  du  service  du  Cadastre.  Ce  dossier  comporte 
également le plan de construction visé par un architecte agréé, le permis d’habitat et 
une autorisation de la commune. La mise à jour nécessite le règlement de 0,5% du 
montant de la valeur de la construction à la Conservation foncière. 
«Généralement,  les  demandeurs  sous-estiment  intentionnellement  leurs  biens  pour 
payer  le  moins  cher  possible,  mais  lors  de  la  revente,  ils  sont  pénalisés  par  le 
versement d’un gros montant de la TPI sur la plus-value pour les biens non destinés 
à  une  résidence  principale.  Il  y  a  un  manque  d’informations  à  ce  sujet  chez  les 
demandeurs», précise Haddaji. 
Toutefois, il faut noter que certains demandeurs n’ont pas pu se conformer à cause 
du  nombre  élevé  des  demandes  de  mise  à  jour  face  à  un  nombre  limité  de 
topographes. ■ 
  
 
Pourquoi les autorités restent exigeantes 
Les autorités, notamment la commune, sont très rigoureuses sur le dossier technique 
pour qu’il soit conforme, car certaines constructions présentent un réel danger pour 
les occupants ainsi que pour la communauté. Certaines élévations ont été réalisées 
sur  des  édifices,  dont  les  fondements  ne  peuvent  supporter  la  verticalité.  Les 
derniers cas d’effondrement d’immeubles, notamment à Casablanca, ont montré que 
les constructions clandestines en hauteur en étaient responsables. 
  
C.J