Atlas communal des risques naturels - Infoterre

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SECRETARIAT D'ETAT
Ministère de l'Economie,
des Finances et
de l'Industrie
MINISTERE
DE
L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
ET DE L'ENVIRONNEMENT
PREFECTURE
DE LA REGION MARTINIQUE
A
DDE!
MARTINIQUE
L'OUTRE-MER
ATLAS COMMUNAL DES RISQUES NATURELS
Cartographie des aléas
COMMUNE DE BASSE POINTE
Martinique
in a c l n x M U I«
BRGM
MINISTERE DE L'ECONOMIE, DES FINANCES ET DE L'INDUSTRIE
MINISTERE DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET DE L'ENVIRONNEMENT
SECRETARIAT D'ETAT A L'OUTRE-MER
COMMUNAUTE ECONOMIQUE EUROPEENNE
ATLAS COMMUNAL DES RISQUES NATURELS
Cartographie des aléas
COMMUNE : BASSE POINTE
MARTINIQUE
"RÏG>1
-1.FEV.V999
B
1BTBLÎ5TH|ÔU|3
HD/) 43
Rapport BRGM-R4Ô478
Par O. Sedan et M. Terrier
Avec la collaboration de M. Fiquet, J.M. Mompelat, Y. Siméon, P. Stollsteiner pour les levés
Composition cartographique par O. Sedan et J.P. Samour
BRGM
SERVICE GEOLOGIQUE NATIONAL
Département Risques
BP 167 -13276 MARSEILLE CEDEX 09 - FRANCE
Tél.: (33) 04 91 17 74 74 - Fax : (33) 04 91 17 74 75
ANTEA
AGENCE ANTILLES
Immeuble Massai - Croix de Bellevue - 97200 FORT-DE-FRANCE
Tél.: 05 96 71 88 68 - Fax : 05 96 63 30 46 |
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE
SOMMAIRE
INTRODUCTION
3
NOTICE GENERALE
4
Aléa mouvements de terrain
5
Glissement de terrain - coulée boueuse
7
Chutes de blocs - Eboulement
9
Aléa inondation
11
Aléa cyclonique
15
Aléasismique
19
Failles actives
Effets de site : les effets dus à la topographie ou liés à la nature et à la structure du sous-sol
Liquéfaction
Aléa volcanique
21
23
25
27
PREMIERES RECOMMANDATIONS
31
Aléa mouvements de terrain
32
Aléa inondation
33
Aléa cyclonique
34
Aléasismique
36
Aléa volcanique
37
CARTES
38
Liste et pagination des cartes thématiques sur la première planche (C1)
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
2
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE
INTROD
En raison de sa situation géographique et géologique, l'île de la Martinique est soumise
à une large gamme de phénomènes naturels dangereux. En effet, sa position en zone
tropicale l'expose au passage des ouragans, tempêtes et dépressions, responsables de
dégâts liés au vent mais aussi à l'eau : inondations, marées de tempête, houles
cycloniques.
Les fortes précipitations peuvent de plus générer ou déclencher des mouvements de
terrain : glissements, éboulements, embâcles, coulées boueuses... Ceux-ci sont
favorisés par un relief escarpé ainsi que par la nature volcanique et l'altération souvent
importante des roches.
La Martinique appartient à l'arc des petites Antilles, lequel correspond à une situation
géodynamique particulière résultant de l'affrontement de la plaque Amérique et de la
plaque Caraïbe, la première plongeant sous la deuxième. Cette confrontation
(subduction) est responsable d'une forte activité sismique et volcanique, dont les
exemples historiques sont nombreux.
Comme en témoigne l'éruption dévastatrice et meurtrière de 1902, la Montagne Pelée,
volcan actif, fait peser un risque important dans la partie nord de l'île.
Chaque année, un ou deux séismes sont ressentis par la population, sans autre
conséquence que la peur qu'ils peuvent susciter. Des séismes de forte intensité, mais
heureusement peu fréquents, sont toutefois susceptibles de se produire. Ils se
traduiraient alors, principalement, par un ébranlement violent du sol et par des
mouvements de terrain dits induits. L'ensemble du territoire pouvant être affecté, la
Martinique est soumise à un aléa sismique fort.
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
CTION
Dans le cadre de la loi du 22 juillet 1987 et du décret d'application du 13 octobre 1990,
l'Etat porte à la connaissance du public, par l'intermédiaire des communes, l'ensemble
des phénomènes naturels pouvant faire courir un risque aux personnes et aux biens.
Cette information, essentiellement cartographique et élaborée à partir des
connaissances scientifiques et techniques du moment, s'opère le plus souvent par
l'annexion aux POS, au moment de leur réalisation ou de leur révision, d'un certain
nombre de documents. Afin d'homogénéiser le contenu et la présentation de ce " porté à
connaissance ", il a été prévu de :
- réaliser pour chaque commune une série de cartes, accompagnées de légendes
explicatives, précisant le niveau d'aléa pour des phénomènes donnés ;
- réaliser une notice d'utilisation générale, valable pour l'ensemble des communes,
comportant pour chaque phénomène une description de ce dernier, le type de
dégât qu'il est susceptible d'occasionner, et l'explication du mode de
représentation cartographique. Une série de premières recommandations
accompagne la notice.
A la demande du Comité de pilotage des risques naturels de la Martinique, et afin de
faciliter l'utilisation de ces atlas, l'ensemble des cartes a été numérisé et intégré au
Système d'Information Géographique des services de l'Etat de la Martinique.
3
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
NOTICE GENERALE
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
4
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Un mouvement de terrain est un déplacement plus ou moins brutal du sol ou du sous-sol ;
il est fonction de la nature et de la disposition des couches géologiques.
Sous l'expression générique « mouvements de terrain » sont regroupés plusieurs types de
phénomènes d'instabilité des terrains, variables en fonction du mécanisme mis en jeu
(évolution de l'instabilité, vitesse du mouvement durant la phase d'instabilité majeure,
surface de rupture, désorganisation des terrains, etc.).
Aléa mouvements de terrain
SCHEMAS DE QUELQUES TYPES DE MOUVEMENTS DE TERRAIN VISIBLES EN MARTINIQUE
Ainsi, concernant la Martinique, les principaux types de phénomènes observés et dont
l'apparition peut entraîner des effets dommageables graves, sont :
• les glissements de terrain,
sous ravage
• les coulées de boue,
• les chutes de blocs et les éboulements.
blocs isolés
(a)
discontinuités lithologiques
e f ou structurales
'
Les glissements de terrain apparaissent préférentiel lernen t le long de surface plane et dans tous types de matériaux. Ils
correspondent au déplacement d'une masse de terrains meubles ou rocheux au long d'une surface de rupture (plane, circulaire ou
quelconque).
Selon la géométrie de cette surface, on peut distinguer trois types principaux de glissements :
- glissement plan : mouvement au long d'une surface sensiblement plane (couche ou surface tectonique). Il se produit surtout en
milieu rocheux.
- glissement circulaire ou rotationnel : surface de glissement plus ou moins circulaire ; mouvement caractérisé en général par
l'existence d'une zone de départ nette et par un bourrelet frontal plus ou moins marqué ; le remaniement interne dépend de la
nature des terrains et de l'importance du déplacement. Il se produit en particulier en terrains meubles, dans les roches
homogènes à faible cohésion ou très divisée ;
- glissement quelconque : le mouvement est très semblable au précédent dans son allure externe, mais la section verticale de la
surface de glissement est de forme irrégulière. Il s'agit souvent d'une combinaison des deux cas précédents.
bourre** de pied
(c)
discontinuité
Wtwtogique ou structurale
bourrelet de pied
^ ^ frange altérée
1
ou coHuvîaie
.
érosion régressive
Les coulées apparaissent dans des matériaux meubles lorsque leur teneur en eau augmente de manière importante. La mise en
mouvement de ces matériaux a pour origine une perte brutale de cohésion. Ces coulées peuvent se produire à la suite d'un
glissement.
front d'érosion
glissement superficie)
\
•J)
L
Les chutes de blocs et les éboulements sont des phénomènes rapides ou événementiels, qui mobilisent des blocs de roches plus ou
moins homogènes. Ils consistent en la chute libre ou le roulement au départ, après rupture, de blocs formés par fragmentation.
Deux autres phénomènes naturels
pourraient être classés dans la
typologie des mouvements de terrain.
Il s'agit des laves torrentielles et de la
liquéfaction des sols. Ces deux types
de phénomènes naturels sont décrits
dans les chapitres, respectivement,
aléa inondation et aléa sismique.
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
Les laves torrentielles ont une teneur en eau plus élevée que les coulées
boueuses et sont concentrées le long de rivière. Il s'agit d'un type de
phénomène intermédiaire entre les mouvements de terrain et les
inondations.
La liquéfaction des sols, perte momentanée et totale de la cohésion des
matériaux, est un phénomène particulier. Elle correspond à un effet de
site induit par la vibration sismique.
(e)
(par glissements ou par
écroulements)
érosion progressive
vers raval (zone de coulee)
-•¿
masse glissée
remobHisatfons
secondaires
a : chutes de blocs ; b : écroulement de falaise ; c : glissement circulaire : d : glissement plan ;
e : glissement - coulée sur forte pente; f :glissement - coulée sur faible pente
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
EN MARTINIQUE, PLUSIEURS GRANDES ZONES SONT INDIVIDUALISÉES
En Martinique, dans la majorité des cas, un glissement de terrain, dans sa phase la plus active, évolue
rapidement en coulée. Pour cette raison, nous avons regroupé ces deux types de phénomènes lors de
la cartographie des aléas mouvements de terrain.
Le Nord de la Martinique correspond aux reliefs de la montagne Pelée et du Mont Conil. Les terrains
correspondent à des dépôts pyroclastiques récents (nuées ardentes) ou à des lahars, qui reposent sur des
coulées andésitiques massives dans le secteur du Mont Conil. Depuis le sommet du Mont Pelée jusqu'à la côte
atlantique, la pluviométrie reste importante (climat tropical humide). Par contre, côté caraïbe (entre Saint
Pierre et le Prêcheur), la bande côtière est relativement sèche. Les mouvements de terrain peuvent être de type
glissement ou chute de blocs. Au Nord-Est, l'instabilité des terrains concerne plus particulièrement les rives
des cours d'eau très encaissés, dont les talus peuvent atteindre plusieurs dizaines de mètres de hauteur.
Dans ta partie Sud-Est de la Martinique, les reliefs de la chaîne du Vauclin, au Sud-Est, jusqu 'au Morne Jacob,
au Nord-Ouest, sont fréquemment affectés par des phénomènes du type glissement-coulée, en particulier dans la
partie haute des mornes. Cela est surtout du aux pentes très fortes des versants et à la nature très argiliseuse des
terrains volcaniques altérés. Mais, dans certains cas, ce n 'est pas uniquement l'épaisseur du sol argileux qui est
mobilisé : au niveau de la zone d'arrachement (zone de départ de l'instabilité), les blocs rocheux du substratum
peuvent aussi être arrachés et emportés dans la masse glissée.
0.4
A l'Ouest, des Pitons du Carbet jusqu'à la Côte Caraïbe, cette partie de la Martinique est constituée par des
nuées ardentes et des dépôts de conglomérats de type lahars, reposant sur des coulées andésitiques massives.
Depuis la zone côtière, à l'Ouest, jusqu 'au hauteurs des Pitons du Carbet, la pluviométrie, et corrélativement,
l'altération des terrains augmentent. La partie haute des reliefs est surtout affectée par des glissements.
Cependant, certains versants présentent une pente si forte que ¡es roches altérées sont régulièrement
déstabilisées. Lorsque le substratum rocheux est affleurant ; les terrains sont alors plutôt soumis à des chutes
de blocs. Il s'agit également de ¡a zone côtière. où la sensibilité aux chutes de blocs prédomine, les sols étant
peu épais.
Au Sud-ouest, entre Rivière-Pilote, Rivière-Salée, et la presqu 'île des Trois ¡lets, la région est relativement
sèche, au relief moyen, les terrains rocheux (coulées volcaniques massives) sont altérés en surface. Les
instabilités de terrain peuvent correspondre aussi bien à des phénomènes de type glissement-coulée que de
type chutes de blocs.
Chutes de blocs/Eboulements
Au Sud, région de Sainte-Anne, du Marin, et partie méridionale du Vauclin, le cimat est beaucoup plus sec, les
terrains sont moins altérés, et les reliefs y sont plus doux. Cette partie de la Martinique se caractérise plutôt
par des phénomènes de type chutes de blocs.
Mixtes
Glissements/coulées
Quelques références bibliographiques :
Ministère de VEnvironnement, Délégation aux Risques Majeurs : Le risque mouvements de terrain, collection Risque
naturel. Edition C.D.R.M. Dijon
J.M. Mompelat (1994) : Unités cartographiques et évaluation de l'aléa mouvements de terrain en Guadeloupe (Antilles
françaises) - Thèse Univ. Paris 6
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Glissement de terrain - Coulée boueuse
Le GLISSEMENT DE TERRAIN est défini comme le déplacement d'une masse de terrains meubles ou
rocheux au long d'une surface de rupture par cisaillement qui correspond souvent à une discontinuité
préexistante. Le mouvement est engendré par l'action de la gravité, de forces extérieures (hydrauliques
ou sismiques) ou d'une modification des conditions aux limites.
Les COULEES BOUEUSES consistent en la propagation de matériaux sans cohésion ou ayant perdu
leur cohésion dès la mise en mouvement, matériaux intimement mélangés à une quantité d'eau telle
que la masse en mouvement a franchi sa limite de liquidité. Les matériaux susceptibles de perdre ainsi
leur cohésion sont des argiles, des limons, des sols, des roches décomposées ou des éboulis fins. L'eau
peut pénétrer au sein des matériaux par infiltration avant le déclenchement de la coulée ou au moment
de la rupture par concentration des eaux de ruissellement.
Lors d'un phénomène de glissement de
terrain :
Les volumes de matériaux mis en jeu
sont extrêmement variables. Ils peuvent
être parfois considérables ; on parle alors
de glissement de versant.
COULEE DE BOUE EN MARTINIQUE
iîetnnète tronicale IRIS. 19Q5Ï- Photo BRÎÎM
Le degré de remaniement de la masse en mouvement est total.
La vitesse et la distance parcourue par une coulée boueuse sont
très variables, dépendant de nombreux facteurs comme la nature
des matériaux, la quantité d'eau, la viscosité du mélange
eau/matériau, la topographie, la saturation en eau des sols sur
lesquels se déplace la coulée...
La vitesse de déplacement de la masse
glissée est, généralement lente (quelques
centimètres à quelques décimètres par
an), avec des accélérations liées le plus
souvent aux mauvaises conditions
météorologiques (en phase de glissement
proprement dite, les vitesses peuvent
aller de quelques dizaines à quelques
centaines de mètres par jour).
GLISSEMENT DE TERRAIN, COMMUNE DU ROBERT
(Photo BRGM)
Un glissement se caractérise :
> dans sa partie amont, par des niches d'arrachement ou
crevasses, principales et latérales, avec brusque rupture de
pente (pente concave) ;
Lors d'un phénomène de coulée boueuse :
Le phénomène de coulée boueuse montre presque toujours :
> une zone supérieure élargie (rassemblement de matériaux par
exemple au pied d'un glissement, zone de départ de la coulée),
L'extension dépend de la vitesse
d'évolution du mouvement. Elle est
généralement faible pour les ruptures
circulaires et quelconques, et peut être
beaucoup plus forte pour des glissements
plans, selon le contexte morphologique.
> un chenal d'écoulement beaucoup plus étroit et de longueur
extrêmement variable (zone de transfert),
> un lobe terminal (zone d'accumulation) élargi en une sorte de cône
de déjection mais de profil convexe.
Deformation d'une route au niveau du bourrelet frontal
> dans sa partie aval, par un bourrelet de pied (ou frontal)
à pente convexe. La poussée exercée par le bourrelet de
pied se marque fréquemment par un tracé anormal des
cours d'eau en aval ;
Niche d arrachement au niveau de la maison
{dénivellation de plusieurs décimètres)
> par une surface topographique bosselée (ondulations,
dissémination de blocs de fortes tailles,...)
Des manifestations telles que fissuration des bâtiments,
arbres couchés ou indines, déformation du réseau
routier traversant le glissement sont aussi des critères
d'identification de mouvements actifs.
Selon le stade d'évolution du glissement, la
désorganisation plus ou moins importante de la masse
glissée et l'importance du couvert végétal peut rendre
difficile la perception du glissement sur le terrain.
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
GLISSEMENT DE TERRAIN, COMMUNE DU ROBERT
(Photos BRGM, novembre 1995)
COULEE DE BOUE, COMMUNE DU VAUCLIN (ENSFELDER)
(suite à la tempête tropicale IRIS, 1995) - Photo BRGM - ANTEA
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
L'apparition d'un glissement de terrain est le résultat de la conjonction de plusieurs facteurs qui peuvent
être :
•
permanents, c'est-à-dire peu ou pas variables dans le temps (nature et propriétés mécaniques des
matériaux, présence de plans de rupture préférentiels, pente des terrains, etc.),
•
semi-permanents, c'est-à-dire évolutifs dans le temps (teneur en eau des matériaux, érosion en bas de
pente, action anthropique, etc.).
Lorsqu'un facteur subit une forte variation dans un laps de temps très court, il peut engendrer une
déstabilisation du matériau et provoquer un glissement ou réactiver un glissement préexistant. On parle
alors de facteur déclenchant. Il peut s'agir, par exemple : d'un épisode pluvieux exceptionnel (entraînant
une saturation en eau et/ou une érosion exceptionnelle), d'une secousse sismique, d'une action anthropique
(création de talus routier, tranchée en bas de pente...).
La cartographie de l'aléa coulée boueuse est regroupée avec celle de l'aléa glissement de terrain. En effet,
dans le contexte antillais, très souvent, un glissement de terrain évolue en glissement/coulée, puis
coulée.
Cela est principalement du :
•
au caractère pluviométrique marqué (climat tropical),
•
à la forte argilisation des terrains du fait de l'altération intense des formations volcaniques,
•
aux pentes fortes au niveau desquels sont généralement situés les phénomènes de glissement,
La distinction des limites respectives de chacun des 2 phénomènes est difficile à définir au préalable.
En aval, la coulée boueuse se concentre dans le fond des ravines, son degré de liquidité devient tel qu'alors le phénomène se
rapproche plutôt du phénomène type lave torrentielle ; il est alors cartographie comme cet aléa.
Parmi les facteurs prédominant pour l'occurrence des coulées
boueuses, il s'agit :
La détermination du niveau d'aléa
glissements
de terrain
dépend
de
d'activité
de
l'identification de traces
glissement, mais aussi de la conjonction de
certains facteurs permanents ou semipermanents. Les principaux critères retenus
pour revaluation de l'aléa glissements de
terrain sont :
•
le relevé d'indices d'activité de
mouvements,
•
la pente des terrains,
•
la nature, l'épaisseur, l'altération
des terrains et leurs propriétés,
•
l'existence de plans préférentiels de
rupture,
•
la pluviosité,
•
le drainage,
•
l'action anthropique.
•
de la faible cohésion du matériau,
•
du fort degré de remaniement,
•
de l'augmentation de la teneur en eau et des pressions
interstitielles par des épisodes pluviométriques intenses
notamment en montagne,
•
de l'apport brutal d'énergie (caractère accidentel) par un
glissement, un écroulement ou par un séisme.
ALEA
DEFINITION
CRITERES D'IDENTIFICATION
TRES FORT
*
forte probabilité d'apparition
glissement de grande ampleur
FORT
• forte probabilité d'apparition
glissement de faible ampleur
de ^ traces d'instabilité nombreuses
• faible probabilité d'apparition
glissement de grande ampleur
de
FAIBLE A
MOYEN
FAIBLE A NUL
de
«• traces d'activité de glissement de grandeur ampleur
•*" pente forte à très forte (p>30°), terrain meuble, peu
cohérent et/ou altération profonde des matériaux
• faible à moyenne probabilité de •»" traces d'instabilité reconnues localement au niveau du
versant
glissement de faible ampleur, pouvant
devenir forte sous action anthropique ^ pente moyenne (10°< p<30°), terrain meuble, peu
(surcharge, route, terrassement)
cohérent et/ou altération profonde des matériaux
• faible à nulle probabilité d'apparition
de mouvement de grande ampleur
faible à nulle probabilité d'apparition ** pente faible à nulle
de glissement de terrain
* ce niveau très fort de l'aléa n'a pas été observé en Martinique
La probabilité d'apparition recouvre deux notions, temporelle et spatiale, ici seule la probabilité spatiale est prise en compte.
La maison était située sur la trajectoire
du glissement - coulée de boue
probabilité d'apparition faible à nulle : mouvement très localisé possible (échelle métrique à décamétrique), avec facteur
déclenchant (activité anthropique, sismicité, pluviométrie)
probabilité d'apparition moyenne : mouvement localisé sur le versant (échelle décamétrique ou plur i décamétrique)
G U S SEMENT-COULEE AU V A U C L I N
(tempête tropicale IRIS, 1995)
Photos BRGM
probabilité d'apparition forte : sur la majorité du versant, des mouvements (d'échelle décamétrique à hectornétrique) sont
susceptibles d'apparaître.
mouvement de grande ampleur : mouvement profond, surface de rupture à une profondeur d'ordre pluridécarnétrique, volume de
la masse instable mesuré en millions de rrr
Vue de l'intérieur de la maison : Les plantes
visibles à l'intérieur de la maison ont en fait
été transportées par la coulée de boue.
RAPPORTS BRGM R4Ö177 à R40207
mouvement de faible ampleur : mouvement superficiel ou relativement superficiel, profondeur de la surface de rupture métrique à
décamétrique
8
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Chutes de blocs - Eboulements
Les chutes de blocs et les éboulements rocheux sont des phénomènes rapides ou événementiels mobilisant des
blocs de roche plus ou moins homogènes depuis un sommet ou une pente, avec l'air pour milieu principal de
transport et produisant leur dépôt sur une aire plus ou moins large au pied de la pente.
Ils consistent en la chute libre ou au roulement au départ, après rupture, de blocs formés par
fragmentation, le mouvement pouvant ensuite se poursuivre par une série de rebonds de hauteur décroissante
(dans le cas d'une pente régulière).
La chute de blocs ne concerne qu'un nombre réduit d'éléments; pour les éboulements, la masse instable est
beaucoup plus volumineuse.
Les blocs déstabilisés ont une trajectoire plus ou moins autonome. L'extension du phénomène est
donc variable, car la distance parcourue par les blocs rocheux sera en fonction de la taille des blocs,
de la raideur de la pente et de l'amortissement des chocs, etc.
BLOCS INSTABLES, LA DESIRADE :
possibilité de chutes de blocs ou d'ébouletnent
Les chutes de blocs se caractérisent par une forte désorganisation ou dislocation des matériaux mis en
mouvement. Le volume de matériau mis en jeu est extrêmement variable, de quelques dizaines à
quelques milliers de m3.
Photo BRGM - ANTEA
POSSIBILITE DE CHUTES DE BLOCS OU D'EBOULEMENT LE LONG
DE FALAISES COTIERES EN GUADELOUPE (Photo BRGM)
Le signe prémonitoire le plus important
d'une déstabilisation de la masse rocheuse
correspond à l'observation de fissures
ouvertes dans la formation rocheuse à
l'arrière d'une falaise ou d'une pente
raide.
.
La présence de blocs hétérométriques,
épars ou concentrés en pied de falaise
ou de forte pente traduit l'existence
d'éboulements ou chutes de blocs actifs
ou passés.
CHUTES DE BLOCS ET EBOULEMENT
(RIVIERE DU PRECHEUR, MONTAGNE PELEE, MARTINIQUE)
Photo BRGM
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Eboulement de la falaise côtière à Marie-Galante, provoqué par
le tremblement de terre du 8 février 1843, extrait du rapport de
Ch. Deville au Gouverneur de la Guadeloupe :
«Qui n'a admiré, à Marie-Galante, ces belles et pittoresques
falaises de Saragot, si connues du chasseur, et dont l escarpement
vertical, haut de 80 mètres, recèle d'innombrables oiseaux marins,
le Fou, le Paille-en-queue et leur reine à tous, la majestueuse
Frégate ? Au moment de la secousse, toute cette côte élevée, qui
offre un développement d'au moins douze à quinze cents mètres,
s'est détachée sur une épaisseur considérable, et s'est abîmée avec
un bruit assourdissant et une horrible poussière ; la mer, toujourshouleuse, qui vient battre ses pieds, est au loin blanche et comme
laiteuse par cette avalanche de marne qu 'elle a engloutie, et dont
elle remue incessamment les débris. > >
Facteur
aggravant,
le
phénomène
sismique
peut
généraliser la mobilisation de
blocs instables et/ou élargir
l'étendue de l'aire de réception,
les blocs pouvant parcourir un
trajet plus important. De plus,
en
provoquant
leur
déchaussement, une secousse
sismique peut provoquer la
remobilisation de blocs déjà
éboulés et stoppés dans les
parties de l'aire de réception
présentant une forte pente.
Pour que ce phénomène puisse se produire, un certain nombre de conditions doit être réuni, il s'agit :
• de l'existence de blocs au sein de la formation massive fracturée ou d'une formation
hétérogène présentant une matrice meuble à grains fins,
• de facteurs favorables à la mobilisation des blocs :
- topographie en falaise ou existence de reliefs rocheux fissurés ou hétérogènes dominants
les pentes,
- orientation favorable des blocs,
- présence éventuelle d'une formation sous-jacente plus meuble, déformable ou érodable,
- action mécanique de l'eau (pressions hydrauliques interstitielles).
L'ampleur du phénomène est liée d'une part à la quantité et au volume de blocs mobilisables, d'autre
part à la surface et la topographie de l'aire de réception des blocs éboulés.
CHUTES DE BLOCS,
COMMUNE DE SAINT-CLAUDE (GUADELOUPE)
(Ouragan Marilyn, 1995) - Photo BRGM - ANTEA
ALEA
DEFINITION
CRITERES D'IDENTIFICATION
Le bloc éboulé est venu se substituer au poteau d'angle
"" indices d'instabilité nombreux et reconnus :
crevasses, fissures ouvertes
FORT
forte probabilité d'apparition
"" falaise de hauteur > 10m et découpage en blocs de
de chutes de blocs ou
la formation rocheuse susceptible de s'ébouler
d * eboulement
"" pente forte à très forte (p>30°), avec blocs épars
déchaussés, posés sur le versant
"~ falaise de hauteur <= 5m, avec fissures ouvertes
dans la zone de départ
FAIBLE A MOYEN
faible à moyenne probabilité
de chutes de blocs ou
d'éboulement
"" falaise de hauteur entre 5 et 10m, avec découpage
en blocs de la formation rocheuse susceptible de
s'ébouler
«" falaise de hauteur > 10m, avec formation rocheuse
homogène et peu fracturée
•** pente moyenne (10°< p<30°)( avec blocs épars
déchaussés, posés sur le versant, pouvant être
déstabilisé en cas de sollicitation sismique
CHUTES DE BLOCS,
COMMUNE DE ABYMES (GUADELOUPE)
Photo BRGM-ANTEA
FAIBLE A NUL
faible à nulle probabilité
d'apparition de chutes de
blocs ou d'éboulement
<*~ pente faible à nulle
Le bloc éboulé a traversé la case.
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
10
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Aléa inondation
Une crue correspond à l'augmentation du débit d'un cours
d'eau dépassant plusieurs fois le débit moyen.
LES INONDATIONS DITES
Une inondation correspond au débordement des eaux hors
du lit mineur à la suite d'une crue. Les eaux occupent alors le
lit majeur du cours d'eau.
« PLUVIALES » peuvent concerner :
- les zones de stagnation des eaux de pluies, en
particulier en zone urbaine, où l'état et la capacité du
réseau d'évacuation pluviale est souvent le facteur
déterminant des inondations des quartiers les plus bas.
Différents types d'inondations sont susceptibles d'affecter la
Martinique, avec par ordre croissant de gravité :
- les zones de dépression qui ne peuvent offrir aux
eaux de pluies d'autres exutoires que l'infiltration
dans le sous-sol ou ('evaporation ; celles-ci peuvent se
trouver inondées sans qu'existent de relation avec un
cours d'eau. Il en est de même pour les zones à pente
très faible (cas, bien souvent, des zones littorales) où
l'évacuation ne peut se faire que très lentement.
> Les inondations dites « pluviales »,
> Le débordement des principaux cours d'eau,
> Les crues torrentielles,
> Les laves torrentielles et les ruptures d'embâcles.
I
Le phénomène inondation est essentiellement lié en Martinique au phénomène
cyclonique. En effet, lors de dépressions tropicales ou d'ouragans, la survenance
soudaine de violentes crues est à redouter.
Par ailleurs, en condition cyclonique, la submersion de zones littorales liée à la marée
de tempête est à craindre ; ce type de phénomène est décrit dans le chapitre « aléa
cyclonique ». Autre facteur de submersion littorale, il s'agit du phénomène de raz-demarée ou tsunami (provoqué par un glissement sous-marin ou un séisme). Dans les
deux cas, en plus de l'action de la mer, ces phénomènes peuvent provoquer le
débordement des cours d'eau qui débouchent à la mer.
Le niveau et la vitesse de l'eau sont faibles. Il y a stagnation
des eaux pluviales due à une capacité d'infiltration ou
d'évacuation insuffisante ; lorsque ce type d'inondation
intéresse des secteurs étendus, on parle d'inondation de plaine.
Ce type d'inondation n'est en général pas dangereux pour la
vie humaine, mais peut engendrer des dégâts matériels parfois
lourds.
Inondation à Fort-de-France, extrait de « l'Illustration » du 21 octobre
1865:
« Dans la nuit du 31 août, (...).
Toute la nuit ce déluge ne discontinua pas. A cinq heures du matin, la rue
Henry, qui se trouve dans le prolongement et au bas de la route et des
sentiers qui conduisent au Fori-Desaix, n 'était déjà plus qu 'une rivière ; les
rez-de-chaussée des maisons étaient envahis. L 'hôtel du Gouvernement, qui
forme I angle de cette rue faisant face à la Savane, n 'était pas plus épargné,
et l'on se voyait obligé d'enlever les meubles des salons de réception et de
les monter dans les galeries du premier étage.
(...)
A six heures, la rue du Gouvernement et la rue Heny qui, arrivé à la Savane
prend le nom d'Avenue de l'Impératrice et va à la mer, roulaient leurs eaux
argileuses jusque dans la baie de Fort-de-France. Quelques instants après,
un violent courant, venant du haut de la ville, faisait pressentir le
débordement de la rivière Madame. ...»
Plusieurs communes de la Martinique sont concernées par ce type
d'inondation, en particulier au niveau des zones urbaines, où suite à de
fortes pluies, le réseau d'évacuation des eaux pluviales peut rapidement
être saturé par les ruissellements intenses ; de telles inondations peuvent
concerner tout ou partie de l'agglomération.
INONDATION PLUVIALE A FORT-DE-FRANCE
(lors du cyclone Luis, 1995) - Photo METEO-FRANCE
I
LE DEBORDEMENT DES COURS D'EAU :
Suite à des pluies violentes ou durables, l'augmentation
du débit des cours d'eau peut être telle que ceux-ci
peuvent gonfler au point de déborder de leur lit, pour
envahir des zones généralement de faible altitude et de
faible pente (cours aval des rivières).
Les dégâts peuvent être très élevés, et surtout, le risque de
noyade existe (en particulier, lors de franchissement de
gués lors de l'arrivée de l'onde de crue).
Il s'agit généralement de débordement direct d'un cours d'eau : par
submersion de berges ou par contournement d'un système
d'endiguements limités.
Le débordement indirect d'un cours d'eau peut se produire: par
remontée de l'eau dans les réseaux d'assainissement ou eaux pluviales ;
par remontée de nappes alluviales ; par la rupture d'un système
d'endiguement ou autres ouvrages de protection.
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
Débordement de la rivière La Roxelane, à Saint-Pierre (Martinique),
extrait du « Monde Illustré » du 27 mai 1865 :
«... Nous extrayons du «Moniteur de la flotte » un récit succinct de ce
désastre dû à un débordement de ht Roxelane, rivière qui partage la ville de
Saint-Pierre en deux quartiers.
Cette rivière, grossie par les pluies incessantes qui, depuis plusieurs semaines,
n 'ont cessé de tomber dans l'île, a ravagé toutes les propriétés situées sur les
deux rives, englouti ou fortement endommagé la plupart des maisons de
campagne des Trois Ponts, rompu les digues et barrages, enlevé les ponts,
bouleversé les quais de Saint-Pierre et sapé plusieurs maison et établissements
publics.
Cette œuvre de dévastation a été accomplie dans la nuit du 22 au 23 avril
entre onze heures au soir et quatre heures du matin, au milieu des ténèbres de
la nuit sillonnés d'éclairs, au fracas de l'orage, au bruit d un vent strident et
sous l'action incessante de torrents de pluie déchaînés de tous les points de
l'horizon.
11
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
CRUE TORRENTIELLE AU NIVEAU DE LA RIVIÈRE AUX HERBES
(BASSE TERRE, GUADELOUPE), lors du cyclone Marylin ( 1995)
Photo J.C. Gautier (in METEO-FRANCE, 1995)
se forme par
enrichissement du débit d'un torrent
en matériaux solides qui accroissent très
fortement
son
pouvoir
érosif.
L'enrichissement en matériaux peut
provenir de l'arrachement des berges dû
au débit anormal du cours d'eau ou à un
ruissellement important sur le bassin
versant amenant une importante charge
solide. Le volume des matériaux
transportés au cours d'une seule crue peut
être considérable.
LA CRUE TORRENTIELLE
consiste en l'obstruction d'un cours d'eau par la constitution d'une digue naturelle
entraînant une retenue d'eau importante. La digue peut être constituée soit par des éléments solides
arrachés à l'amont et charriés par le cours d'eau, soit par l'obstruction du cours d'eau provoqué par un
glissement de terrain.
est un phénomène de crue particulier, qui consiste en la
propagation d'un volume considérable de boue dense charriant des blocs. Des
écoulements de type lave torrentielle ont un pouvoir destructeur plus important qu'une crue
torrentielle de débit équivalent, en raison, essentiellement, de la quantité des matériaux
charriés ainsi que de la densité du fluide qui les transporte.
LA LAVE TORRENTIELLE
La lave torrentielle peut survenir le long d'une rivière lorsque :
- son bassin versant présente une partie sommitale vaste, dans des zones à fortes pentes,
- elle traverse des zones présentant un aléa mouvement de terrain affectant des formations
géologiques particulières, peu cohérentes et présentant une quantité importante de
matériaux fins.
Un cas particulier de lave torrentielle est celui des lahars, liés à une crise volcanique, qui correspondent
à une mobilisation par les cours d'eaux à partir des pentes supérieures du volcan de matériel d'origine
primaire (cendres, blocs) ou secondaire (matériel altéré).
UN EMBÂCLE
LAVE TORRENTIELLE AU NIVEAU DE LA
RIVIERE DU PRECHEUR (MARTINIQUE)
Photo BRGM
La !ame déversante et l'affouillement de la masse obstruant le cours d'eau provoquent la rupture brutale
de la digue ainsi que la propagation d'une onde de crue destructrice, onde de crue d'autant plus
importante que le volume de la retenue et la hauteur de la digue avant sa rupture étaient importants.
Rupture d'embâcle dans la rivière des Vieux habitants en Guadeloupe (dans la nuit qui a suivi le tremblement de terre
du 8 février 1843), extrait du rapport de Ch. Deville au gouverneur de la Martinique :
«
(Lettre du premier magistrat de ¡a commune de Vieux Habitants) :
Quelques faits liés À la rivière du Frècneur en
Martinique :
En 1902, quelques heures avant l'éruption volcanique du
8 mai qui détruisit Saint-Pierre, un lanar emporta le
bourg et fit environ 500 victimes.
« Dans la nuit du 8 au 9, vers les dix heures du soir, après les deux légères secousses, les habitants de la Grande-Rivière
furent épouvantés par un bruit infernal. Il leur semblait que les montagnes s'écroulaient ; car leurs demeures étaient
ébranlées. Ce bruit horrible cessait par moments et ce silence solennel augmentait encore leur frayeur. (...)
Ce n 'est qu 'au jour que ! 'on put s'assurer que tout ce tapage avait été occasionné par une avalanche de terres et de bois
qui, ayant arrêté les eaux dans fes hauteurs, avait cédé à leur amoncellement. La description que je pourrais faire des
effets produits ne les dépeindrait pas. Il faut les voir par ses yeux. Imaginez-vous que plusieurs bâtiments de mille
tonneaux ne chargeraient pas les bois répandus sur le rivage. Des arbres monstrueux sont placés à pius de ¡S pieds audessus du lit de la rivière. Des marécages de boue de plus de 100 mètres de large et de 8 à 10 pieds de profondeur
entourent ¡es abords de la rivière. Le passage est entièrement comblé, et ce n 'est qu 'à l'embouchure lavée par la mer
qu 'on peut se hasarder de passer à pied, lorsqu 'elle est assez tranquille pour le permettre ; encore faut-il connaître le
gué qui est fort étroit. »
(...) Plus tard enfin, j'eus l'occasion d'explorer la vallée de la Grande-Rivière et d'examiner avec soin le dépôt qu 'y a laissé la
chute des terres. Je fus frappé de la masse considérable qui a dû se presser dans cet étroit vallon. Le courant en a partout
rempli le fond, et s'est élevé à une hauteur qui a varié suivant sa largeur. Dans quelques points où le lit de la rivière se
resserre en formant un coude, le torrent boueux, redoublant de vitesse, paraît avoir jailli à une grande élévation. Près du
bassin du Mulet, et au-dessus d'une jolie cascade, j'ai observé le niveau qu 'il atteint et les arbres qu 'il a déracinés à une
hauteur d'au moins ¡5 mètres au-dessus du lit de la rivière. ...»
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
En 1980, suite à un éboulement, une lave torrentielle
atteint la mer en emportant le pont routier au niveau du
bourg.
Une rupture d'embâcle peut se produire
plusieurs jours après une période de pluie
exceptionnelle ou l'apparition
d'un
mouvement de terrain. La digue naturelle
peut résister sur une plus ou moins grande
période.
En janvier, 1997. un important éboulement a généré une
lave torrentielle qui s'est arrêtée entre 1 à 2 km en
amont du bourg. Son volume a été estimé à plusieurs
centaines de milliers de m3.
En janvier 1998, un nouvel éboulement a de nouveau
généré une lave torrentielle qui s'est déversée en mer.
12
I
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I
I
I
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Parmi les principaux événements catastrophiques qui ont affecté ces dix dernières années
la Martinique, il s'agit :
• des importantes inondations localisées notamment dans la partie centrale de l'île,
lors de la tempête tropicale KLAUS (du 3 et 4 octobre 1990) ;
• des fortes crues dévastatrices dans le Nord Atlantique (Grand Rivière) et le Nord
Caraïbe (Prêcheur), lors de la tempête tropicale CINDY (14 août 1993) ;
• des pluies diluviennes ayant provoqué inondations et glissements de terrain dans la
moitié Sud de la Martinique lors de la tempête tropicale IRIS (26 et 27 août 1995).
w
La partie Nord de la Martinique est caractérisée par des rivières relativement larges et
limitées par des berges assez hautes (incision importante des terrains). Ces rivières ont
une capacité d'étalement limitée. Par contre, étant donné la nature des terrains incisés
(nuées ardentes récentes, facilement érodables), lors d'une crue, le charriage de blocs
parfois volumineux peut être important. De plus, cette partie de la Martinique présente un
risque élevé de dérivation de cours d'eau, en particulier au niveau des versants qui n 'ont
pas encore atteint leur profil d'équilibre (zone des nuées ardentes de 1902 et de 1929, de
la région de Saint-Pierre et du Prêcheur, notamment).
Dans la partie centre-occidentale de la Martinique, (communes de Ducos, de Petit Bourg,
et de Rivière Salée, en particulier), le phénomène d'inondation de type « pluvial » peut
affecter de vastes étendues.
Dans la partie Sud-Est de la Martinique, plusieurs grandes rivières alimentées
essentiellement par les reliefs de la chaîne du Vauclin (rivières Pilote, du Vauclin, du
Simon, Desroses et du Robert par exemple) peuvent présenter des débordements de leur
cours, et cela sur une longueur non négligeable.
Crue. Aléa élevé
°
Débordement. Aléa moyen
Inondation pluviale. Aléa modéré
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
Toutes les communes de la Martinique sont exposées au phénomène inondation.
Par ailleurs, en Martinique, malgré le caractère saisonnier des pluies (maximum
de pluviométrie en période cyclonique), aucune période ne peut être considérée
comme sans risque d'inondation.
13
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
EVALUATION DE L'ALEA
Les principaux paramètres nécessaires pour évaluer l'aléa sont :
ALEA
• L a hauteur et la durée de submersion,
d'eau peuvent être importantes
lors des crues exceptionnelles.
• L a vitesse d'écoulement,
(berges instables).
"" fond des ravines
ELEVE
zones où il est envisageable que «*" L e changement de tracé d'un cours d'eau
peut se produire lors de débordements
le talweg principal puisse
importants
durant
u n e crue
changer de tracé et/ou évoluer
exceptionnelle
et/ou
par suite
dans son tracé (méandres).
d'accumulation ponctuelle importante
d'embâcles et/ou d'apports solides
La possibilité d'apparition d'une crue dépend de nombreux paramètres, autres que la quantité de pluie tombée :
répartition spatiale et temporelle des pluies par rapport au bassin versant, evaporation et consommation d'eau
par les plantes, absorption d'eau par le sol, infiltration dans le sous-sol ou ruissellement... et pour une m ê m e
quantité précipitée, la crue apparaîtra ou non.
O n associe souvent à la notion de crue la notion de période de retour (crue décennale, centennale, millennale...),
les débits et l'intensité étant d'autant plus importants que la période de retour est plus longue.
Par ailleurs, les dégâts occasionnés par une inondation dépendent de plusieurs facteurs : la hauteur de
submersion, la durée de submersion, les vitesses d'écoulement, le volume de matière solide transporté, l'érosion
des berges.
CRITERES D'IDENTIFICATION
zones où les vitesses de "~ Ces zones correspondent principalement au
lit mineur et à ses abords immédiats
l'écoulement et/ou les hauteurs
• L a période de retour des crues,
• L a torrentialité du cours d'eau.
DEFINITION
Dans ces zones, les vitesses et les "" zones de débordement a u niveau d u lit
majeur lors des crues exceptionnelles
hauteurs
de
submersion
MOYEN
pourront
moyennes,
être faibles voire
la
durée
de
submersion étant limitée.
Spécificités des zones où l'aléa est élevé :
> En période de fortes pluies, étant donné le degré pluviométrique élevé de la Martinique, toute ravine est
susceptible de produire des crues à caractère torrentiel. Ces crues peuvent être favorisées par l'encombrement
naturel ou anthropique du fond de la ravine. En effet, le colmatage des ouvrages de franchissement (ponts, buses,
etc.), notamment s'ils sont sous dimensionnés, peut aggraver le phénomène d'inondation ; en plus du caractère
torrentiel que peuvent prendre ces ravines, il peut se créer un petit embâcle et le cours d'eau peut quitter son lit
naturel pour contourner les ouvrages. C'est la raison pour laquelle, les fonds des ravines ont été considérés
comme zone d'aléa inondation de niveau élevé.
MODERE
FAIBLE A NUL
zones
où
les vitesses °" zone de stagnation des eaux pluviales
d'écoulement seront faibles voire
•*" zone inondée par remontée de nappe
nulles
probabilité d'inondation faible à"" zones hautes
nulle
"• zones en dehors d'un lit mineur ou majeur
d'un cours d'eau
•** zones éloignées de la bordure littorale
> La possibilité d'embâcle nécessitera déplus des zones présentant à la fois des caractéristiques morphologiques
telles qu'une retenue puisse se former (étranglement). Cet aléa augmentera s'il existe dans les zones amonts, un
risque fort ou moyen de mouvements de terrain.
La détermination de la largeur de la zone située depart et d'autre du cours d'eau et susceptible d'être affectée par
l'onde de crue consécutive à une rupture d'embâcle est très difficile car elle dépend du volume de matériaux et
donc de la retenue. Parti est pris de l'assimiler au lit majeur du cours d'eau, tout en prenant en compte que
l'étalement dans les zones basses favorise l'amortissement de l'onde de crue.
Les zones de mangroves sont des zones saumâtres plus ou moins noyées de manière
permanente. Il s'agit aussi de zones maritimes qui sortent des territoires communaux. Ces
zones n'ont donc pas fait l'objet d'une cartographie des aléas.
En raison même du nombre et de la variabilité des paramètres, il est particulièrement difficile de caractériser un
niveau d'aléa pour ces phénomènes. Mais, étant donné le fort pouvoir érosifou destructeur de ce phénomène, du
fait de sa vitesse et de la charge solide en mouvement, celui-ci correspond à un degré d'aléa élevé.
> Concernant le phénomène de lave torrentielle, on considérera que celui-ci existe le long d'une rivière lorsque
son bassin versant présente une aire de réception des eaux pluviales relativement importante, équivalente à une '
partie sommitale suffisamment vaste dans des zones à fortes pentes. ,
L'aléa sera d'autant plus élevé que le bassin versant présentera des zones à aléa mouvement de terrain
(éboulements, glissements, coulées boueuses) important. La possibilité d'embâcle peut favoriser la formation de
laves torrentielles.
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
Quelques références bibliographiques :
Ministère de l'Environnement, Délégation aux Risques Majeurs : Le risque inondation,
collection Risque naturel. Edition C . D . R . M . Dijon
Masson M . , Garry G . et Ballais J.L., 1996 : Cartographie des zones inondables, approche
hydrogéomorphologique. Paris, Les Editions Villes et Territoires.
14
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Aléa cvcloniaue
Un cyclone est une perturbation atmosphérique tourbillonnaire, de grande échelle,
due à une chute importante de la pression atmosphérique. Les vents se dirigent vers
le minimum de pression, au centre du cyclone, dans le sens des aiguilles d'une
montre (dans l'hémisphère Sud), ou dans le sens inverse (dans l'hémisphère Nord).
La structure d'un cyclone: énorme masse
nuageuse, de forme quasi circulaire, d'un rayon
compris entre 500 et 1000 km, organisée en
bandes spiralées, convergeant vers la partie
centrale. Le rayon de la partie la plus active est
de 50 à 250 km.
Au centre : l'œil du cyclone. De diamètre
compris généralement entre 20 et 35 km. A
l "intérieur, les conditions sont relativement
calmes : précipitations nulles, vent faible. La
pression y atteint son minimum.
Image satellite NOAA de l'ouragan ERIKA, le 8 septembre 1997
Depuis les années soixante, les satellites météorologiques permettent une veille permanente
sur les océans. L'étude de leurs images permet de déterminer l'intensité, la trajectoire et
l'évolution des phénomènes.
A la périphérie immédiate de l'œil, dans le
« mur » des nuages qui l'entoure : la violence des
conditions météorologiques est maximale. Les
pluies sont diluviennes et les vents soufflant en
rafales atteignent leur maximum d'intensité.
La transformation d'une onde en cyclone tropical ne peut se faire
que si les conditions suivantes sont simultanément réalisées :
•
température de l'océan supérieure à 26° dans les
soixante premiers mètres ;
•
instabilité de l'atmosphère et forte humidité,
favorisant le développement vertical de cumulonimbus ;
•
faible différence entre les vitesses de vents des basses
couches atmosphériques et des niveaux plus élevés,
l'énergie du cyclone en formation ne pouvant alors pas se
dissiper ;
•
latitude supérieure à 5° (le mouvement tourbillonnaire
peut alors s'amorcer grâce à la force de Coriolis),
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
Trajectoire des cyclones
Marée de tempête
(d'après Planet Earth : Storm/Bill Hezlep 1982 Time-Life Books, Inc.)
Fortes pluies
Les cyclones qui intéressent les petites Antilles se forment généralement au large
des côtes de l'Afrique ou des îles du Cap Vert, traversent l'océan atlantique d'est
en ouest en 4 ou 5 jours en se renforçant progressivement, puis incurvent leur
trajectoire vers le nord-ouest, puis le nord-est, avant d'être entraînés vers l'est
dans la circulation des latitudes tempérées.
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
LES DIFFERENTES CLASSES DE CYCLONES
Le terme de cyclone englobe les dépressions tropicales, les tempêtes tropicales et les ouragans.
C'est la vitesse maximale du vent, moyennée sur une minute, à l'intérieur du phénomène qui détermine
généralement son classement. Ainsi, l'échelle de Saffir-Simpson distingue :
Q>
o
>
o
"O
Ce phénomène météorologique destructeur est caractérisé par :
> DES VENTS TRES FORTS ET DES PLUIES DILUVIENNES. Toutes les communes de la Martinique
sont susceptibles d'être affectées par ces effets dévastateurs.
Dépression
tropicale
vents moyens sur 1 mn < 63 km/h
Tempête
tropicale
63 km/h ¿vents moyens sur I mn <I17 km/h
Pluies très abondantes, forte boule
Ouragan de
classe 1
118 km/h ¿vents moyens sur 1 mn S153 km/h
pression au centre > 980 hPa
pluies diluviennes, très forte houle, marée de tempête encore faible
dégâts minimes
Ouragan de
classe 2
154 km/h ¿vents moyens sur I mn £177 km/h
pression au centre comprise entre 965 et 980 hPa
pluies diluviennes, très forte houle, marée de tempête généralement
inférieure à 2,5 m.
dégâts modérés
Ouragan de
classe 3
178 km/h ¿vents moyens sur 1 mn ¿209 km/h
pression au centre comprise entre 945 et 964 hPa
pluies torrentielles, très forte houle, marée de tempête pouvant
atteindre plusieurs mètres par endroits.
dégâts intenses
Ouragan de
classe 4
210 km/h ¿vents moyens sur 1 mn ¿248 km/h
pression au centre comprise entre 920 et 944 hPa
pluies torrentielles, très forte houle, marée de tempête pouvant
atteindre 4 mètres par endroits.
dégâts très
intenses
Ouragan de
classe 5
249 km/h ¿vents moyens sur 1 mn
pression au centre inférieure à 920 hPa
pluies torrentielles, houle énorme, marée de tempête > à 4 m.
CD
Les dégâts subis par une région seront directement liés à sa distance par rapport à la
trajectoire du centre et à la force du cyclone. La zone la plus dangereuse se situe au
voisinage de l'œil.
Le vent souffle très fort en s'enroulant autours de VœiU Les rafales peuvent atteindre jusqu'à 350 km/h. L'énergie
libérée est proportionnelle au carré de la vitesse du vent. Ainsi des vents de 240 km/h (ouragan de classe 4)
disposeront d'une énergie et donc d'un potentiel de destruction, 14 fois supérieurs à ceux générés par des vents de 64
km/h (tempête tropicale). Pour un vent de 240 km/h, la pression exercée est environ égale à 300 kg/m-. Le vent
soufflant en rafales exerce des effets de percussion et de vibration très destructeurs. Un autre danger vient du
changement à 180° de la direction des vents après le passage de l'œil : depart et d'autre de l'œil, les vents soufflent
dans des directions opposées.
Les précipitations sont très variables d'un cyclone tropical à l'autre. Mais les pluies sont souvent torrentielles et
responsables d'inondations brutales et de mouvements de terrain. On admet généralement que 50% des pluies
totales d'un cyclone sont dues aux énormes nuages à fort développement vertical entourant l'œil. Les langues
spiralées de nuages qui s'enroulent autour de l'œil du cyclone génèrent également des pluies abondantes, parfois
jusqu'à 1000 km du centre.
03
CD
to
*5
u
p
O
dégâts
catastrophiques.
Le nom des cyclones :
Pour identifier un cyclone et connaître son rang dans l'année, les
cyclones sont baptisés de prénoms féminins ou masculins. Ainsi,
pour chaque région météorologique, le premier cyclone de Tannée
reçoit un prénom qui commence par un A, le second qui commence
par un B et ainsi de suite, prénoms masculins et féminins alternants.
Les cyclones sont baptisés dès le stade de la tempête tropicale.
Ouragan est une traduction de Hurricane venant de HU-RI-KAN.
Aux Antilles, cela signifiait «dieu du vent ».
Quelques synonymes du mot cyclone : hurricane (Atlantique
Nord), typhon (Nord-Ouest du Pacifique), Kamikaze (Japon), WillyWilly (Australie)
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
Le nombre des ouragans ayant atteint le
stade d'ouragan de classe 4 en Martinique
est inférieure à un par siècle (moyenne sur
une période d'observation de 3,6 siècles
environ - depuis 1635). Bien que depuis
1635, aucun ouragan de classe 5 n'ait
jamais été observé en Martinique, la
probabilité d'apparition d'un phénomène
de cette intensité n'y est toutefois pas
nulle.
> DES MARÉES DE TEMPÊTE ET HOULES CYCLONIQUES. De tels effets affecteront plus
spécifiquement les communes littorales.
La marée de tempête est une élévation anormale du niveau de la mer. Elle est provoquée conjointement par la forte
baisse des pressions au centre du cyclone et par l'intensité des vents à la périphérie de l'œil, qui repoussent l'eau à
l'avant du cyclone. L'élévation du niveau de la mer dépend fortement de la configuration du littoral, de la
topographie des fonds marins et du déplacement relatif du cyclone par rapport à la côte. Les marées de tempête
représentent un danger pour les personnes et les biens implantés en bordure de mer, à très basse altitude. La hausse
du niveau de la mer peut avoir comme conséquence de ralentir l'écoulement des rivières, et donc de provoquer des
inondations à l'intérieur des terres.
La houle cyclonique peut parfois être observée jusqu 'à 1000 km du cyclone. Elle se propage très rapidement Elle est
de longue période et très destructrice. A l'approche du cyclone, du fait de fa rotation des vents, les vagues sont
énormes et croisées. En liaison avec la marée de tempête, ta houle peut provoquer d'importants dégâts, jusqu'à
l'intérieur des terres. Ses effets continuent à se faire sentir après te passage du cyclone.
EFFETS DE LA HOULE ET
DE LA MAREE DE TEMPETE
EN ZONE COT1ERE
NIVEAU MOYEN DE LA MER
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
CARTE QUALITATIVE ET SYNTHÉTIQUE DES ZONES A RISQUES LIÉES AUX SURCOTES MARINES,
PROVOQUEES PAR LES MARÉES DE TEMPÊTE (réalisée par METEO-FRANCE)
Les modèles de prise en compte des effets combinés de la houle cyclonique et de ¡a marée de
tempête sont en phase de mise au point par METEO-FRANCE.
Tout le littoral martiniquais est susceptible d'être affecté par la houle cyclonique. La côte sous le
vent, peu exposée en temps normal, est plus sensible à ces effets.
CYCLONE LUIS, LE 06/09/95
II s'agit d'une vision schématique et globale du risque surcôtes marines de la Martinique, surcôtes uniquement
liées aux effets de la marée de tempête. Pour chaque zone à risque individualisée sur la carte, le tableau joint
indique les valeurs maximales de surcôtes (en cm) calculées en fonction de l'intensité du cyclone considéré,
l'intensité du cyclone étant définie par son vent moyen maximum (moyenne sur 1 mn) en noeuds (kt).
Photo METEO-FRANCE
Front de mer à Fort-de-France : déferlement des vagues
^intensité
50
60
80
90
100
110
120
130
135
faible
5 à 15
10 à 20
15 à S0
20 à 40
25 à 50
30 à 60
35 à 70
40 à 80
45 à 90
50 à ¡00
modéré
15 à 25
20 à 40
30 à 50
40 à 60
50 à 80
60 à ¡00
70 à 120
80 à 150
90 à 170
¡00 à 200
fort
25 à 50
40 à 60
50 à 90
60 à 110
80 à ¡50
¡00 à 170
120 à 200
150 à 250
170 à 270
200 à 300
très fort
50 à 75
60 à 100
90 à 130
Ü0à ¡70
150 à 200
170 à 250
200 à 300
250 à 350
270 à 400
> 300
70
Risque^.
Surcóles exprimées en cm, intensités exprimées en kt
NB : Un cyclone de 70 kt correspond à un ouragan de classe 1, tandis qu'un cyclone de 135 kt correspond à un ouragan de classe 5.
METEO
FRANCE
Le Nord (de Scboelcher à Marigot)
Zone de risque faible, les eaux profondes qui bordent cette portion de côte sont
peu favorables aux marées de tempête. La surcôte résulte ici essentiellement
de la baisse de pression, l'action du vent restant négligeable en ce qui
concerne ce type d'effet cyclonique.
Extrait de l'Histoire des Paroisses, à propos des effets dévastateurs du
vent lors du cyclone qui a affecté la Martinique le 18 août 1898 :
La côte atlantique (de Marigot à Macabou)
« Notre bourg du François qui comptait 540 maisons, en compte près
de 300 détruites de fond en comble et le reste n 'offre plus que des
édifices moitié ruines. Le presbytère qui venait d'être entièrement
restauré demeure debout mais tout désemparé, tous ¡es bâtiments
secondaires gisent sur le sol. L'aspect de notre église qui formait un
beau vaisseau de 52 mètres de long sur 26 de large, fait mal à voir ; le
clocher est tombé emportant avec lui une partie de la façade ; les nefs et
les transepts sont tellement inclinés, affaissés, lézardés qu 'ils n 'attendent
qu'une prompte démolition.[...]. Le bourg du Vauclin n'existe plus ; à
peine au milieu d'un pêle-mêle confus de décombres voit-on surgir trois
ou quatre maisons à peu près debout. Les bourgs de Ducos, de SaintJoseph, du Morne-Rouge partagent le même sort. Ceux du Robert, du
Gros-Morne, du Lamentin sont à moitié anéantis... Un pays entier,
après une épouvantable nuit passée entre la vie et la mort, se trouve au
lever du jour sans demeure et sans toit.[...]. La Martinique ressemble à
un vaste cimetière où les morts se promènent avec des figures livides et
des bouches affamées. »
Le risque est très fort dans les baies du Robert et de la Trinité ; concernant le
reste de la côte, il est fort à modéré. Les surcôtes sont nettement plus intenses
pour des cyclones passant au Sud de la Martinique.
Le Sud (de Macabou à Trois Ilets)
Risque faible
Risque modéré
Risque fort
Risque très fort
RISQUE DE SURCOTES MARINES
LIEES AUX MAREES DE TEMPETE
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
Le risque est faible (saufen baie du Marin et à l'anse Cafard où il est modéré)
à cause de la forme convexe des côtes et de la profondeur suffisante à
proximité de la terre.
La baie de Fort-de-France (de la Pointe des Carrières à la Pointe du Bout)
Le risque augmente lorsque l'on se dirige vers le fond de la baie. Il est très
fort le long de la mangrove de Ducos à Rivière-Salée. Les surcôtes les plus
fortes sont observées pour les cyclones passant sur le Nord ou légèrement au
Nord de la Martinique.
17
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
EVALUATION DE L'ALEA
r- L'aléa cvclonique lié aux effets du
vent coneerne l'ensemble des communes
mu rtiniq uaiscs. Les configurations locales
modifieront peu le niveau de cet aléa régional. La
cartographie à grande échelle (échelle communale)
n'est dans ce cas pas justifiée.
OURAGAN LUIS, SEPTEMBRE 96 : DESTRUCTIONS A L'ÎLE DE S A N MARTÍN AUX ANTILLES (photos BRGM-ANTEA)
>• Les effets liés aux pluies
diluviennes se traduisent
par des inondations el des
mouvements de terrain. On
se référera donc aux cartographies
de ces deux autres types d'aléas.
>• Les effets de type marée de tempête el houle eyclonique sont limités aux zones
entières. Selon la nature lithologique et la morphologie de la zone côtière, mais aussi
selon la topographie des fonds sous-marins, les effets pourront être plus ou moins
importants. L'interaction entre houle et marée, deux phénomènes de genèses
différentes, reste cependant difficile à préciser.
Lors de l'ouragan Luis, la houle cyclonique a atteint
la hauteur maximale d'une dizaine de mètres. En
quelques endroits de la côte, des dégâts
considérables ont été observés.
Photos de gauche : bateaux déplacés lors du
cyclone (Baie des pirates)
Photo de droite : destructions de maisons
situées en bord de mer (Grande Case)
La cartographie de l'aléa cyclonique lié aux marées de tempêtes et aux houles
cycloniques a été réalisée en tenant compte des observations faites à la suite des
cyclones Marylin et Luis, et en se basant sur les résultats du modèle de surcôte
marine de METEO-FRANCE. Les informations cartographiées ont une valeur
indicative ; elles sont destinées à une mise en garde.
• Suite au passage, en 1995, des ouragans Marylin (classe 2) en Guadeloupe, et Luis
(classe 4) à Saint Martin et à Saint Barthélémy, plusieurs observations ont pu être faites :
- les effets les plus destructeurs du cyclone (affouillement de berge, destruction de bâtiment,
déplacement d'objets massifs) ne dépassaient pas 50m en arrière de la frange littorale, cela pour
les zones alluviales sableuses ; au niveau des zones côtières rocheuses, les dégâts étaient plus
limités ;
- les effets liés plutôt à la seule marée de tempête ont été estimés jusqu'à environ 50m à
l'intérieur des terres ; l'estimation a été dans ce cas plus difficile car le phénomène de marée de
tempête est venu se superposer à celui d'inondation.
• Depuis fin 1995, METEO-FRANCE dispose d'un modèle numérique pour la prévision des
surcotes marines qui permet d'évaluer les valeurs maximales pouvant être atteintes par
une marée de tempête en divers points du littoral.
zone exposée aux déferlements des
houles cycloniques
Bande littorale pouvant être affectée par les impacts directs des vagues et également
soumise aux phénomènes d'érosion littorale.
(NIVEAU D'ALEA ELEVE)
La largeur de cette bande varie de 10 à 25 m environ, en fonction de plusieurs
facteurs : nature géologique du rivage, protections artificielles, existence de barrière
récifale.
zone exposée aux inondations
causées par la houle cyclonique et
les marées de tempêtes les plus
fortes
Les effets directs liés aux vagues sont atténuées. La manifestation principale est une
inondation dont l'énergie et la hauteur de submersion diminuent lorsqu'on
s'approche du niveau topographique correspondant à la surcôte liée à la marée. La
largeur de cette zone a généralement été fixée en fonction des valeurs maximales de
surcóte évaluées par METEO-FRANCE.
Dans certaines zones, caractérisées par une valeur importante de surcôte marine et
par une morphologie de plaine relativement étendue et à pente douce, deux niveaux
d'aléa sont distingués :
Le modèle numérique pour la prévision de l'amplitude des houles cycloniques n'est pas encore
opérationnel. Cette amplitude maximale et son impact restent donc aujourd'hui très difficile à
prévoir. Elles dépendent de la trajectoire et de la force du cyclone d'une part, de la topographie
sous-marine et de la morphologie côtière d'autre part.
Quelques références bibliographiques :
METEO-FRANCE (1995) : 1995, l'année de tous les cyclones
METEO-FRANCE(1995) : Estimations du risque lié aux marées de tempête en Martinique. Etude
DIRAG/ETD
Ministère de l'Environnement, Délégation aux Risques Majeurs : Le risque cyclonique, collection
Risque Naturel. Edition C.D.R.M. Dijon
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
CARACTERISATION
ALEA
FORT
¡
MOYEN
Vitesse et hauteur de submersion de la
lame d'eau peuvent être important
Vitesse et
moyenne
hauteur
de
submersion
Franche littorale.
Zone en arrière de ¡a bordure
littorale
En raison de l'interaciion étroite qu'il peut y avoir entre l'aléa cyclonique et l'aléa inondation (l'inondation par la mer gênant
l'écoulement normal des eaux pluviales et accentuant le risque de débordement des rivières à l'amont), les deux types d'aléa sont
présentés sur des fonds cartographiques communs.
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Aléa sismiaue
Un séisme ou un tremblement de terre se traduit en surface par des vibrations du sol. Il provient de la fracturation
des roches en profondeur. Cette fracturation est due à une grande accumulation d'énergie qui se libère, en créant ou
en faisant rejouer des failles, au moment où le seuil de rupture mécanique des roches est atteint.
t>
t.-
EFFETS DE SITE
Amplification
=; distance à ¡'epicentre du séisme)
Glissement
de terrain
Eboulement
Liquéfaction
Ji*
Un séisme est défini par :
un foyer: lieu d'origine de la rupture des roches en
profondeur ;
un epicentre : Heu de la surface terrestre situé exactement à la
verticale du foyer, où l'intensité du séisme est la plus
importante.
une magnitude : elle indique l'énergie libérée au foyer du
séisme. L'échelle de Richter est une des échelles les plus
utilisées pour mesurer la magnitude. Théoriquement sans
limite, les valeurs les plus élevées observées n 'ont pas
dépassé 9.
une intensité: elle correspond à l'évaluation des dégâts
observés sur le terrain en un site donné. L'échelle la plus
utilisée est l'échelle M.S.K., graduée de IàXII. Un même
séisme sera ressenti avec des intensités différentes selon la
distance par rapport à ¡'epicentre et selon les
caractéristiques locales (effets de site).
Rupture de surface
Un événement sismique est caractérisé par sa
brutalité et l'étendue de la région sinistrée, qui peut
atteindre plusieurs centaines de km2. Ainsi, en
quelques secondes, des milliers d'êtres humains
peuvent être victimes, des villes entières peuvent
être détruites et l'activité économique complètement
arrêtée pendant de nombreux mois.
En France, la rareté des séismes de magnitude
supérieure ou égale à 6,0 ne doit cependant pas faire
oublier qu'ils peuvent être très destructeurs, en
particulier s'ils sont localisés près des grands
centres urbains.
Foyer
du séisme
Hormis les problèmes éventuels posés par la rupture en surface de la faille sismogène, deux types d'effets peuvent être mis en évidence :
• des effets directs, dus à la modification du mouvement vibratoire ; ils peuvent conduire à des « effets de site » ;
• des effets induits, dus à des ruptures du sol (liquéfaction ; mouvements de terrain : glissements, éboulements) qui peuvent modifier
l'environnement.
Quelques références bibliographiques :
Ministère de VEnvironnement, Délégation aux Risques Majeurs : Le
risque sismique, collection Risque naturel. Edition C.D.R.M. Dijon
J. Lambert et coll. (1997) - Les tremblements de terre en France. Edit.
BRGM
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
Dans le cadre des atlas communaux, les zones susceptibles de subir de tels effets liés aux conditions de site ont été cartographiées.
Autre effet induit possible, le tsunami, ou raz-de-marée, pouvant être provoqué par un tremblement de terre ou une éruption volcanique.
19
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
PLAQUE
NORD-AMÉRtCAlNE
PLAQUE EURA5IAT1QUE
J4AQUE
AFRICAIN!
PLAQUE
PACIFIQUE
PLAQUE SUD
RICAINE
INDO-AUSTKMJINNE
E ANTARCTIQUE
A
B
C
D
¡
La croûte ten-estre est constituée de plusieurs grandes
plaques qui évoluent les unes par rapport aux autres :
certaines s'écartent, d'autres convergent, et d'autres
coulissent. Environ 90% des séismes sont localisés au
voisinage des limites de ces plaques.
ARC INSULAIRE
FOSSt
OCEANIQUE
E L» MMM*l0uC
Plaqua
C or oit«
Les séismes éprouvés par les Petites Antilles sont dus à
un mouvement de subduction de deux plaques
océaniques, la plaque amérique s'enfonçant sous la
plaque caraïbe. Ce mouvement a donné lieu à la
formation de l'arc antillais. La vitesse de convergence est
relativement lente (2cm/an), mais le mouvement des
deux plaques se traduit par une sismicité qui peut être
importante, avec parfois de grands séismes au voisinage
du contact des plaques.
rficieii inlrGCruSlOifit
O k) suöduclion
ermedtoires,et profonds)
PLAQUE JUAN DE HJCA
PLAQUE DES COCOS
PLAQUE CARAÏBE
PLAQUE ARABIQUE
PI AQUr DRS PHILIPPINES
ANTIGUA
\
18103
MOUVEMENTS DE PLAQUES, FAILLES ET SEISMES .
Alors que, en profondeur, les plaques se déplacent regulièremeni de quelques millimètres à quelques centimètres par
an, dans la partie supérieure de la croûte terrestre (30 premiers km), ce mouvement n 'est pas continu. Les failles
peuvent rester bloquées durant de longue période, tandis que le mouvement régulier des plaques (convergence ou
divergence) se poursuit. Schématiquement le scénario est le suivant :
1985
MONTSERRAT
1843
1845
1735
La région de la faille bloquée se déforme progressivement (déformation élastique lente) en accumulant de
l'énergie, jusqu'à céder brutalement ; c'est la rupture sismique, les contraintes tectoniques se relâchent, la
faille est à nouveau bloquée, et le cycle sismique recommence.
Occasionnant la destruction quasi totale des habitations, le séisme de
1839 a fait plus de 300 morts à Fort-de-France (alors appelée Fort-Royal).
Au lendemain de la catastrophe du 11 janvier 1839, au sujet de la ville de
Fort-Royal, le Gouverneur de la Martinique rapporte au Ministre de la
Marine et des Colonies:
«Hier, un peu avant le jour, un horrible tremblement de terre s'est fait
sentir ; il n'a pas duré une minute, mais trois fortes .secousses ont eu le
plus déplorable effet ; la moitié de la Ville est renversée sur le sol, et le
reste, trop ébranlé pour offrir un asile sûr à la population qui bivouaque
en partie sur les places publiques sous des tentes improvisées à la hâte...
L 'Hôpital n 'existe plus : ce qu 'il renfermait de malades a été enseveli
sous ses immenses ruines, que des centaines d'hommes travaillent à
déblayer. Il ne reste plus que la partie inférieure de l'ancien édifice où
s'entassent les blessés que l'on apporte à tout instant du milieu des
décombres où on les cherche...
C'était un lugubre spectacle que cette ville perdue dans une sombre
atmosphère de poussière noire d'où s'élevait un effroyable cri de terreur
at de désolation...»
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
Le plus fort séisme ressenti,
actuellement connu, des Petites
Antilles, est celui de 8 février 1843 :
son epicentre est proche de l'île de la
Guadeloupe ; sa magnitude est
estimée entre 7,5 et 8,0 ; les
intensités maximales reportées dans
ce département ont atteint le degré
IX, causant plusieurs milliers de
morts, principalement à Pointe-àPitre.
La Martinique a, elle-aussi, subit
d'importants tremblements de terre.
Ainsi, au cours de trois derniers
siècles, une vingtaine de séismes
d'intensité VI à VIII est répertoriée.
Parmi les secousses les plus
violentes, 1727, 1837, 1839 et 1946,
celle de 1839 fut de loin la plus
meurtrière.
GUADELOUPE
/
\i
J914
1861
\
I {
\
MARIE-GALANTE
DOMINIQUE
MARTINIQUE
Localisation probable des
séismes fortement
ressentis ou destructeurs
1953
1906
STE-LUCI
20
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Failles actives
Une faille active est définie comme une
fracture plane ou légèrement gauche de
l'écorce terrestre, le long de laquelle des
déplacements tectoniques peuvent se
produire.
Lorsque qu'une faille casse, la rupture peut se propager
jusqu'à la surface du sol. L'apparition d'une faille en surface
dépend de la profondeur du foyer (elle doit être faible), de
l'amplitude du déplacement au foyer et de la dimension du
plan de faille.
Lorsqu'une faille active, à l'origine d'un
séisme, débouche en surface :
Suivant l'importance des déplacements relatifs des deux
compartiments de la faille, les bâtiments fondés sur ces
structures peuvent être gravement affectés, voire totalement
détruit.
• elle peut induire des déplacements le
long de la ligne de rupture (rupture
des terrains à la surface du sol) ;
• elle peut générer également des
mouvements vibratoires particuliers
en source très proches, c'est-à-dire
dans une zone de quelques centaines de
mètres de part et d'autre de cette ligne de
rupture ; cet effet peut se traduire par
des amplifications aussi bien dans le
FAILLE DL SPITAK (ARMENIE)
séisme de 1988
Photo BRGM, AFPS
FAILLE D'EDGCUMBE
(NOUVELLE-ZÉLANDE)
séisme de 1987
Faille inverse
éroxlon
glissement du
dernier séisme
Concernant la Martinique, le mouvement relatif des deux compartiments
situés de part et d'autre de certaines l'ailles pourrait atteindre, en surlace du
sol. quelques centimètres à quelques décimètres.
I I EXISTA TROIS PRINCIPAUX TYPES DE FAILLES
On considère en France qu'une faille est active si elle a subi des mouvements significatifs au cours du
Quaternaire, c'est-à-dire globalement lors d'une période de moins de deux millions d'années.
Faille décrochante
CONTRAINTE
TECTONIQUE
Faille normale
CONTRAINTE
TECTONIQUE
glissement
cumulé
glissement du
dernier séisme
glissement du
dernier séisme
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
La reconnaissance des failles susceptibles d'engendrer des séismes repose sur divers critères liés à la
sismicité et aux déformations géologiques récentes observées. La plupart du temps, les données de la
sismicité (relation indubitable entre les foyers des séismes et la structure tectonique considérée) sont
insuffisantes pour certifier l'activité d'une faille. Généralement, on doit aussi s'appuyer sur ¡es
preuves géologiques du rejeu récent de ces failles. Pour retrouver ces preuves de déformations
tectoniques récentes, différentes méthodes de ¡a néotectonique (tectoniques et microtectoniques,
morphologiques, stratigraphiques, géophysiques, etc.) peuvent être utilisées. La confrontation des
données néotectoniques avec les données sismiques permet alors des interprétations
sismotecioniques.
L'identification des accidents potentiellement sismogènes repose d'abord sur une étude régionale de
i aléa sismique. Les failles sont localisées sur des plans à petite échelle (1/250 000 à 1/1 000 000).
Leur localisation à grande échelle (1/25 000 à 1/10 000) nécessite ensuite des investigations
généralement très lourdes et pas toujours garanties de résultats (le tracé pouvant, notamment, être
masqué en surface par certaines formations géologiques ou des aménagements anthropiques). Il est
donc mal aisé de délimiter, avec précision et de manière systématique, la zone susceptible d'être
affectée soit par une rupture de surface, soit par des effets en champ très proche d'une faille.
21
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
La cartographie des failles actives proposée dans le cadre de cet atlas présente un document
général à petite échelle, extrait de la synthèse sismotectonique régionale de la Martinique
(Godefroy et Mouroux, 1991).
SCHEMA ET CARACTÉRISTIQUES DES FAILLES POTENTIELLEMENT ACTIVES DE LA MARTINIQUE
d'après Godefroy et Mouroux (1991)
Pour l'application des règles de construction parasismique en vigueur, la définition de la zone à
neutraliser doit alors être envisagée au cas par cas pour chaque faille considérée.
;
St-Pierre - M o r n e Rouge
NE-SW
15
22
Oui
PQ
Fn
2
Carbet - Fond St Denis
NE-SW
5
10
Non
P
?
Fn
Oui
Non
3
Ste Marie
NE-SW
13
?
Non
P
?
?
Oui
Non
4
Schoelcher
NE-SW
7
17
Non
PQ
Fn
Oui
?
5
Nord Lamcntin
NE-SW
15
100?
Oui
PQ
Fn
Oui
Oui
6
Le Robert
NE-SW
7
?
Oui
M
?
Fn
?
Oui
7 Caravelle
NE-SW
7
?
Non
0
Fn
?
Oui
8
Trois Ilets
NE-SW
20
?
Non
PQ
Fn
Oui
Oui
9
Rivière Pilote
NE-SW
8
?
Non
M
Fn
?
Non
10 Le Vauclin - le Marin
NE-SW
10
20
Oui
M
Fd
?
Oui
11 Belle Fontaine - C a p
Ferré
NW-SE
40?
?
Oui
PQ
Fn
Oui
Oui
12 Piton du Carbet
NW-SE
7
?
Non
PQ
Fn
Oui
Oui
13 Morne Jacob
NW-SE
7
?
Non
P
?
Fn
Oui
Oui
14 Gros M o r n e
NW-SE
4
?
Non
P
?
Fn
Oui
Oui
15 Rivière Salée
NW-SE
10
20
Oui
PQ
?
Fn
Oui
Non
16 M o r n e Pitault - M o r n e
Carrière
NW-SE
20
?
Oui
M
?
Fn
?
Oui
17 Côte Ouest
NW-SE
5
25
Oui
P
?
Fn
Oui
Non
18 Roches Carrées
N-S
4
8
Oui
M
?
Fn
Oui
Non
19 M o r n e Préfontaine
E-W
4
?
Non
M
?
?
Non
Direction
(cf ci-contre)
N o m de la faille
4>
fc
-« J
=3 C
C «w
C
O
o
P. Godefroy et P. Mouroux, 1991 - Etude et prévention du risque sismique aux Petites Antilles, Rapport de synthèse.
Rapport B R G U n° R 32 923
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
Indices d'activité
récente (< 5 M a )
Age des
formations
volcaniques
les plus
récentes
affectées
Longueur
Référence bibliographique :
Type de
déformation
(**)
Expression géophysique
N°
cd
Ë e
cd
Q
U
t
V
1/1
(*)
O
.22
3
«•«
O
eu
o.
C/l
o-
'5)
o
o
O
l
Oui
Non
i
(*) PQ : Plio-Quaternaire (-5,3 Ma à actuel) ; P : Pliocène (-5,3 Ma à -1,65 Ma) ;
M : Miocène (-23,5 Ma à -5,3 Ma) ; O : Oligocène (-34 Ma à -23,5 Ma)
(**) Fn .-faille normale ; Fd : faille décrochante
Ma : Millions d'années
22
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
QC S i t e ! les effets dus à la topographie ou liés à la nature et à la structure du sous-sol
Les irrégularités de la surface topographique et la présence de couches géologiques
souterraines de nature et de géométrie variables, peuvent accroître les effets dévastateurs d'un
séisme par modification des caractéristiques du mouvement vibratoire.
Quatre configurations-types responsables d'amplifications locales se dégagent des
observations macros i sm i que s, des études expérimentales et des modélisations, trois d'entre elles
étant liées à des contrastes de rigidité des terrains, verticaux ou latéraux.
Deux grands ensembles d'effets de site peuvent être distingués :
• Les effets de site topographiques :
Les sommets des buttes, les crêtes allongées, les rebords de plateaux et de falaises sont
souvent le siège d'amplifications importantes, intéressant une large gamme de constructions.
• Les effets de site liés à la structure et à la nature du sous-sol :
Les caractéristiques mécaniques de certaines formations superficielles (densité, rigidité,
compressibilité...), la géométrie de ces formations (empilement, remplissage de fond de vallée,
contact tectonique ou stratigraphique) sont susceptibles de modifier le signal sismique.
La vibration sismique peut être assimilée à une addition de vibrations élémentaires possédant une
amplitude et une fréquence propres. Les effets de site peuvent conduire, par rapport au mouvement
sismique de référence (dit "au rocher horizontal") à une augmentation de l'amplitude de certaines
fréquences (phénomène d'amplification) et à sa diminution sur d'autres fréquences.
formations peu rigides
surmontant un substratum rigide,
géométrie quasi horizontale
formations peu rigides surmontant un
substratum rigide, géométrie complexe
aggravant le phénomène
Exemple du site de Mexico (séisme de 1985)
i
Acceleration spaanle (en g)
0,8
Amplification = 7.7 pour T=2.0 sec
I
(Bâtiments à 20 niveaux)
Amplification = 3.0
0.7
i
pour T=0.5 sec
i
i
!
1 ° nT
I
i
i
(Bât. à 5 niveaux)
0.6
i
i
Amortissement : 5X
rocher
horizontal
0.5
0.4
i
discontinuité latérale entre formations de
rigidités différentes
reließ topographiques : buttes isolées, crêtes
allongées, rebord de falaises ou de
plateaux...
amplification
sur site
0,3
Le calcul de la "fonction de transfert" permet de rendre compte, pour chaque fréquence, de ces modifications
par rapport au mouvement de référence. Ces amplifications peuvent être plus pénalisantes pour certains types de
bâtiments, en fonction de leur hauteur ou de leur structure, ou au contraire affecter une large gamme de
constructions.
0.2
J
0.1
on
DO
0,1
0,6
1,1
1,6
2,1
2,6
3,1
3,6
4,1
. . . . .
4,6
Des méthodes instrumentales ou des modèles numériques permettent de quantifier les modifications apportées
au signal et d'obtenir la fonction de transfert. On peut ainsi tenir compte des effets de site dans le calcul des
structures pour l'application des règles parasismiques.
T-Periods (an nacondai
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
23
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Dans le cadre des atlas communaux, la cartographie de l'aléa est basée sur la comparaison des données de terrain
avec les configuration s-types définies ci-dessus. Deux types de zones sont délimités sur la carte de l'aléa :
SÉISME DE
DHAMAR (YEMEN), 13 décembre 1982 (photo BRGM):
Effets de site topographique dans la région de Dawran
ALEA
DEFINITION
PRESENT
zones où peuvent se produire des
effets de site topographique
PRESENT
zones où peuvent se produire des
effets de site liés à la nature et la
structure du sous-sol
CRITERES D'IDENTIFICATION
«° sommet de butte ou de crête
^ rebord de falaise
il s'agit de zone présentant deux séries lithologiques très
contrastées, par rapport aux vitesses des ondes de cisaillement,
la série la plus rigide correspondant au substratum :
*" dans le cas où les deux séries sont subhorizontales, on estime que
la série supérieure doit avoir une épaisseur d'au moins 5m ;
•*" s'il s'agit d'un fond de vallée avec des dépôts alluviaux recouvrant
en discordance angulaire un substratum plus rigide, la zone
cartographiée englobe l'ensemble de la zone recouvert par les
alluvions (avec dépassement de quelques mètres au niveau du
contact affleurant sur les berges alluvions/substratum) ;
Les zones situées au pied des versants
ont subit peu de dommages.
Les zones situées dans la partie supérieure des versants ont été affectées
par des destructions importantes. Près de 1000 victimes (sur 3000 morts
au total) se trouvaient dans ces zones au moment du séisme.
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
«" dans le cas d'une discontinuité verticale limitant deux formations
à fort contraste, la cartographie correspond à une bande de
plusieurs mètres englobant de part et d'autre la zone de
discontinuité.
Référence bibliographique :
AFPS (1993) - Guide méthodologique pour la réalisation d'études
de microzonage sismique. Edit. AFPS, Saint Rémy-Lès-Chevreuse
24
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Liquéfaction
La liquéfaction est un phénomène qui se produit sous sollicitation sismique
(éventuellement, en bord de mer sous l'effet de la houle ou par suite d'une
activité anthropique).
Le passage d'une onde sismique provoque, dans certaines formations
géologiques, la perte de résistance d'un matériau sableux saturé en eau, liée
à une augmentation de la pression interstitielle engendrée par les
déformations cycliques.
La déconsolidation brutale du matériau se traduit par la déstructuration du sol,
rendant particulièrement instables les constructions reposant sur ces formations.
Le phénomène de liquéfaction concerne certaines formations
géologiques, définies par :
<=> leur nature : sables, limons, vases,
•=> leur cohésion : formations peu compactes,
•=> leur degré de saturation en eau : la formation doit être saturée
en eau,
>=> leur granulométrie : granulométrie uniforme, comprise entre
0,05 et 1,5 mm.
On peut parfois observer des
remontées jusqu 'à la surface
des sols liquéfiés, formant de
petits cônes caractéristiques
appelés volcans de boue ou
volcans de sable.
»
Photo USGS
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
Extrait du rapport de Ch Deville (juillet 1843) relatif au tremblement de terre qui a affecté la Guadeloupe
le 8 février 1843:
<< Sur une infinité de points, l'ondulation dont nous avons déjà parlé s'est parfaitement fait sentir, sans qu'il
s'y soit déterminé aucune solution de continuité. Ce fait prouve une certaine élasticité dans le sol : mais là,
où la violence du choc a vaincu la résistance du terrain et cette élasticité, il y a eu fissure ou crevasse
longitudinale. Ces fentes ont beaucoup varié en largeur et en étendue ; on en peut suivre quelques-unes unes
sur une très grande longueur. Elles constituent le fait le plus commun, celui auquel se rattachent proprement
presque tous les autres.
(...)
On peut distinguer deux sortes de ces fentes. Les unes ont seulement crevassé le sol, et ne peuvent être
considérées par tout le monde que comme de simples effets d'écartements. Elles se trouvent d'ailleurs partout,
dans les montagnes comme dans les plaines.
D'autres ont projeté de l'eau et des matières boueuses à une hauteur qui paraît avoir atteint îm.5O. Je sais
que quelques personnes ont voulu voir dans ces dernières les effets d'émissions gazeuses. Mais, outre que l'on
ne peut rien affirmer qui prouve ces émanations, je crois qu'en examinan! avec soin les fissures, et les
substances qui en son! sorties, on peut se convaincre qu'elles ne difßrent réellement des premières que par
les circonstances du sol où elles se sont ouvertes.
Tout conduit en effet à cette conclusion Ces crevasses se trouvent toutes, sans exception, dans ¡es lieux bas,
et presque an niveau de la mer ou d'une rivière.
(...)
Dans l'île volcanique de la Guadeloupe (...) C'est uniquement et sans exception dans ce terrain d'alluvions
que se sont ouvertes les fentes d'où sont sorties des matières boueuses. Comme à la Grande-Terre, ces fentes
ont ¿té innombrables sur tout le versant oriental de la Guadeloupe, depuis Sainte-Rose jusqu'à Capesterre.
(...) Mais dans toutes ces localités, sans en excepter aucune, les substances projetées ont consisté en une
boue argileuse, extrêmement ténue, de couleur variant du jaune sale au brun plus ou moins foncé (...)
Sur les bords de la Lézarde, cours d'eau assez considérable, (...) des fissures dans la plaine alluviale qu 'elle
traverse ont rejeté un sable de transport, parfaitement semblable à celui qu'elle a laissé dans quelques
parties de son lit abandonnées.
(...)
Quoi qu'il en soit, en examinant les traces laissées par la catastrophe du H février, il est aisé de se convaincre
que les plus grands désordres ont eu lieu généralement sur les terrains les plus meubles, et le plus facilement
dêsagrégeables.
(...)
Ce sera, en premier lieu, la malheureuse Pointe-à-Pitre qui, comme tout le monde le sait, était presque
exclusivement bâtie sur un terrain de rapport, fait de main d'homme sur une base argileuse ou marneuse, peu
stable elle-même ; dont les maisons élevées, construites en général avec peu de soin, offraient à peine de
légères fondations. Ce seront les bourgs du Moule, du Canal, de Sainte-Anne, de Joinville, bâtis sur des
cayes madréporiques ou sur un sable calcaire à peine agglutiné ; ceux de Sainte-Rose, du Lamentin, et
surtout du Petit-Bourg qui reposaient au bord de mer sur un terrain d'alluvion sans consistance. Ce seront
les vallées alluviales de la Lézarde, de I'Osteau, de la Petite-Plaine, dont les sucreries offrent les plus grands
exemples de destruction. Ce seront enfin les fissures considérables qui ont lézardé et bouleversé les plages de
sable à peine agrégé qui forment l'anse Allègre, à Sainte-Rose ; l'anse de la Grande-Plaine, à la PointeNoire ; les environs de Saint-Louis, à Marie-Galante, et même le mouillage de ¡a Tene-de-Hau!, aux Saintes.
A la Basse-Terre, les deux seules maisons qui se soient presque écroulées au moment de la secousse, se
trouvent sur le cours et sur un terrain de rapport. Une foule d'habitants actuels se rappelle avoir vu une
flaque d'eau sur l'emplacement des maisons détruites. »
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
SEISME DE MONTENEGRO, 1979
Photo BRGM- AFPS
SÉISME DE KOBE (JAPON), 1995
SE1SMF- DE CARACAS (VENEZUELA), 1967
Photo USGS
L'identification de zones potentiellement liquéfiables passe par deux approches complémentaires :
- identification des zones qui se sont liquéfiées dans le passé,
- identification de formations géologiques liquéfiables, à une profondeur de 0 à 25m,
fondée sur la reconnaissance sur le terrain du faciès des différentes formations affleurantes,
l'analyse de coupes de sondages et essais géotechniques. D'une manière générale, les
formations les plus récentes sont les plus liquéfiables.
NIVEAU D'ALEA
DEFINITION
PRESENT
zones où existent des formations
liquéfiables
POTENTIEL
NUL
CRITERES D'IDENTIFICATION
•»" zones qui se sont déjà liquéfiées
<*" zones qui renferment des formations liquéfiables
affleurantes ou identifiées par sondage et probablement
saturée en eau
zones où peuvent exister des
formations liquéfiables
'''zones où le mode de mise en place des matériaux laisse à
penser que le sous-sol renferme des formations
liquéfiables, ces formations pouvant être saturées en eau.
zones non liquéfiables
*** zone non liquéfiable du fait de la nature des formations
et/ou du contexte morphologique (zone non saturée en eau)
SEISME DE N1IGITA (JAPON), 1964
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
26
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Aléa volcaniaue
Une éruption volcanique est engendrée par l'arrivée de magma à la surface de la Terre : l'épanchement de ce magma peut se faire de
façon fluide ou explosive, sur une durée prolongée ou permanente. Une quantité d'énergie considérable est libérée à cette occasion.
Les éruptions volcaniques ne sont pas identiques. Selon la nature et l'origine du volcan, leurs effets sur l'environnement peuvent être
très différents.
l
Les éruptions peuvent prendre diverses formes : activité solfatariennes (fumerolles), sources chaudes, gaz, chutes de blocs et de
cendres, avalanches incandescentes, etc.
L'évaluation de l'aléa volcanique de la Martinique fait actuellement l'objet de
recherches scientifiques, réalisées par le BRGMet l'IPG dans le cadre de contrat
de plan Etat - Région Martinique. Les informations sur l'aléa présentées dans le
cadre des atlas communaux des risques naturels ont pu bénéficier des premiers
résultats de ces recherches (L. Stieljes, 1995, 1991 et 1998).
Les principaux types d'éruptions de la Montagne Pelée
Le volcan de la Montagne Pelée, dont l'activité a une périodicité régulière, peut produire au-moins deux principaux types d'éruptions (chacun présentant ses propres scénarios)
LES ERUPTIONS "PLINIENNES"
LES ERUPTIONS "PELEENNES" : TYPE ERUPTIONS 1902 ET 1929
scenario-type :
Précédée par des éruptions phréatiques {explosion de nappes d'eau souterraines surchauffées), une
éruption péléenne se caractérise par :
- la montée d'un dôme de lave à partir duquel se produisent,
- des "nuées ardentes", c'est-à-dire des avalanches incandescentes de cendres, de ponces et de blocs
(plus denses que l'air), se propageant latéralement à très grande vitesse sur les flancs du volcan (de
50km/h à plus de 200 km/h),
- un panache de cendres accompagnant des nuées ardentes pouvant s'élever à plusieurs kilomètres de
hauteur, retombant sur une superficie plus ou moins vaste ; la direction du vent conditionne
l'extension des chutes de cendres.
effets cl dommages :
•
la destruction est totale
sur le trajet des nuées
ardentes (cas de la ville
de Saint Pierre, lors de
l'éruption de 1902).
• L'endommageaient
diminue rapidement audelà du front des nuées ;
l'intensité des dommages
étant alors conditionnée
par : l'épaisse ur des
cendres, ainsi que par la
densité et la nature des
gaz.
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
scénario-type :
Précédée
généralement
par
des
éruptions
phréatiques (explosion des nappes d'eau souterrains),
une éruption plinienne se caractérise par de violentes
explosions à cratère ouvert projetant un volumineux
panache de cendres et de ponces (moins dense que
l'air) à des altitudes de 10 à 20 km (et
exceptionnellement plus).
Le cœur du panache s'effondre sous son propre poids,
donnant des coulées de ponces et de cendres
s'écoulant à très grande vitesse sur les flancs du volcan
en empruntant préférentiel lement les chenaux des
rivières.
La partie la plus légère du tapis cendreux peut
atteindre plusieurs mètres près du cratère ; elle décroît
progressivement, devenant décimétrique à plusieurs
kilomètres, puis centimétriques à plusieurs dizaines de
kilomètres du cratère.
effets el dommages :
Le pouvoir destructeur de ce type d'éruption est beaucoup
plus important que pour les éruptions péléennes du fait de
la grande quantité de matériau rocheux émis et de la
violence de l'éruption qui les disperse :
coulées de pyroclastites (coulées de ponces,
déferlantes de la base du nuage, etc.) : destruction
totale sur le trajet de la coulée,
•
chutes de cendres et de ponces : destruction totale audelà de 2 m d'épaisseur ; destruction entre I m et 2 m
d'épaisseur (et décroissante avec la diminution de
l'épaisseur de cendres).
27
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
A la fin du XIXème siècle, Saint-Pierre, principale ville de la
Martinique abritait une population de près de 26 000
habitants. Après l'éruption du matin du jeudi 8 mai 1902, la
ville était totalement détruite, avec seulement deux
survivants. De la baie de Saint-Pierre, le capitaine Freeman,
commandant du Roddam qui venait juste d'arriver dans la
rade (seul navire ayant échappé au désastre, mais non sans de
graves dommages), témoigne :
ERUPTION DE LA MONTAGNE PlCLEK EN 1902 (PHOTOGRAPHIES DE A. LACROIX)
Saint-Pierre : avant l'éruption du 8 mai 1902
La montée de l'aiguille :
photo. supérieure gauche, le 15 octobre 1902
photo. inférieure gauche, le î novembre 1902
photo. de droite, le 15 mars 1903
La nuée ardente du 16 décembre 1902
arrivant à la mer
«Tout à coup retentit une violente détonation qui ébranla la
terre et la mer. Ce fut une formidable explosion de la
montagne, qui parut s'entrouvrir du sommet à la base pour
donner passage à une flamme éclatante qui s'éleva dans
l'air, et à une poussée formidable de nuages noirs. Ceux-ci
se précipitèrent en dévalant le long des pentes de la
montagne, descendant comme une trombe, franchissant tous
les obstacles, puis, au moment d'atteindre les parties basses,
ils formèrent un éventail et s'élancèrent sur la malheureuse
ville qu 'ils plongèrent dans les ténèbres, ils bondirent sur les
navires de la rade. A part cet éclair du premier moment, il
n'y eut pas de feu : ce fui simplement un nuage chargé de
cendres et de ponces portées à une très haute température
qui, en une minute et demie, franchit la distance qui sépare
le volcan de ta ville, détruisant et brûlant tout sur son
passage. A son arrivée à la mer, sa masse souleva les flots,
les petits navires furent culbutés, le Roraima couché sur le
côté, le Roddam à demi submergé, le Grappler coulé (...).
(...)
Devant mes yeux, tout le long de la côte, ce n'était que
flamme, l'enfer de Dante cent fois exagéréf...) »
Saint-Pierre : après l'éruption du 8 mai 1902
Aujourd'hui, l'activité volcanique de la montagne Pelée
est caractérisée par l'alternance d'épisodes ponceux
(retombées pliniennes et coulées de ponces) et d'épisodes
à nuées ardentes péléennes, associées à la mise en place de
dômes visqueux.
Depuis juillet 1995, le volcan de la Soufrière de l'île de Montserrat
subit une importante activité volcanique, caractérisée par l'émergence
d'un dôme accompagné de nuées ardentes, d'émissions de cendres et
de coulées de débris, ainsi que de lahars.
ERUPTION ACTULLLL DF. LA SOUTRIIKI;
( I I F OF MONTSERRAT)
Plus de deux ans après son évacuation (début avril 1996), la
population, environ 4000 personnes qui vivaient dans la région proche
du volcan, reste toujours éloignée de la zone d'activité. La ville de
Plymouth était, jusqu'en 1995, la principale agglomération de l'île de
Montserrat. Aujourd'hui, elle est entièrement détruite.
Nuage de cendres
Quelques références bibliographiques :
Lacroix A. - La Montagne Pelée et ses éruptions. Monaco.
Lacroix A. - La Montagne Pelée après ses éruptions avec observations sur les éruptions du Vésuve en 79 et en 1906.
Catastrophe à la Martinique. Photographies et témoignages d'époque. Edit. Dusquesnois communication - Caen
Nuée ardente arrivant a la mer
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
Jérémie J.J., Etna M. et Grugeaux M.F. (1998) - Montserrat, deux ans d'éruption et des poussières... Publication APER.
Edit ; SIFAC, Soyaux.
28
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Les sept aléas volcaniques majeurs (*)
LES ALEAS DIRECTS
LES ALEAS INDIRECTS
Ils sont liés à l'impact direct des produits d'une éruption
Quatre grands types sont distingués.
Us sont liés aux conséquences secondaires d'une éruption.
Ils se regroupent sous trois grands types.
Les coulées (ou intrusions) de lave
Les la h;i rs
Lesquels peuvent correspondre à :
> Des coulées de boue (majorité d'éléments boueux fins),
> Des coulées de débris (majorité de blocs dans une
matrice boueuse)
Les coulées pyroclastites :
> nuées de ponces et de cendres
> nuées ardentes
> nuées à cendres et à blocs
Les mouvements de terrain
Tels que : les glissements, les éboulements, les chutes de blocs, les
avalanches de débris, ou les gigantesques effondrements des édifices
volcaniques.
exemple : déferlante de la base d'un
nuage éruptif
«il;
Les retombées aériennes :
> chutes de cendres, de lapillis,
de ponces
> chutes de blocs (projections
balistiques)
ZONAGE DE L'EXPOSITION POTENTIELLE A L'ALEA VOLCANIQUE
h
Les gaz :
>*
>
>
>
gaz carbonique
anhydride suifurique
vapeur d'eau
autres
Les tsunamis (ou raz de marée)
1
Les cartes relatives à chacun des sept types d'aléas volcaniques ont été regroupés en tenant compte des
dommages de chaque type de phénomène sur chaque milieu (population, milieu construit), pour
constituer une carte d'exposition potentielle à l'aléa volcanique.
Cette carte d'exposition potentielle aux phénomènes volcaniques affiche ainsi directement un zonage en 5
niveaux, fonction d'une part, de la vulnérabilité corporelle (population), et d'autre part, de la vulnérabilité
structurelle (pour le bâti, les réseaux).
La nature et des modes d'endommagement pour chaque zone exposée, ainsi que les mesures de prévention, sont
décrits dans les deux tableaux d'évaluation de la vulnérabilité (regroupés dans les Premières Recommandations).
(*) définis par l'Association Internationale de volcanologie (1A VCEÏ)
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
29
1
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE NOTICE GENERALE
CARTE D'EXPOSITION POTENTIELLE A L'ALEA VOLCANIQUE
DE LA POPULATION ET DES CONSTRUCTIONS
(zonage en fonction de la vulnérabilte humaine et du milieu construit)
- d'après L. ST1ELTJES (1997 et 1998) -
NIVEAl D'EXPOSITION MAXIMAL :
de la population
Niveau
• H4
• H3
H2
Hl
HO
Qualification
très élevé
élevé
moyen
faible
très faible à nu
n
construit (bâti, réseau de ci
Niveau
• C4
• C3
,
C2
Cl
r co
Qualification
très élevé
élevé
moyen
faible
très faible à nul
Kilomètres
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
30
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DELA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
PREMIERES RECOMMANDATIONS
Au-delà du rôle informatif des atlas, une série de premières recommandations a été formulée.
Elle concerne différents aspects de la gestion desrisques:
- Prévision - Prédiction.
- Aménagement du Territoire.
- Modes de construction.
- Information - Prévention.
- Plans de secours.
Ces recommandations découlent d'une collaboration régulière entre les auteurs des cartes
d'aléas et les utilisateurs de ces documents : mairies (POS), services de l'Etat.
*3> La liste de ces recommandations n'est pas exhaustive.
% Ces recommandations résultent d'un compromis entre niveau de sécurité
souhaité et faisabilité économique ; ce compromis peut être, bien sûr, adapté en
fonction de la problématique.
Ç> En aucun cas, elles n'ont valeur de prescriptions réglementaires, l'atlas ne pouvant
se substituer ou, a fortiori, être considéré comme un Plan de Prévention des Risques.
ï
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Aléa mouvements de terrain : recommandations
GLISSEMENTS / COULEES
Aléa fort
CHUTES DE BLOCS / EBOULEMENTS
Aléa fort
Aléa moyen
Aléa moyen
Prévision/prédiction
Bulletin d'information Météo France en cas
de fortes précipitations prévisibles. Pas de
prévisions possibles en cas de séisme.
Pour les glissements déclarés :
Instrumentation du glissement: sondages,
essais en laboratoire et in situ,
inclinométrie, système d'alerte.
Bulletin d'information Météo France en cas de fortes précipitations prévisibles. Pas de prévisions possibles en cas de séisme.
Information préventive
Uniquement description des phénomènes au niveau des DCS et recommandations d'ordre
général en cas de mouvements de terrain en cours.
Description des phénomènes au niveau des
DCS, signalisation routière.
Description des phénomènes au niveau des
DCS.
Microzonage à l'échelle de la zone (1/5000 à 1/2000).
Définition des moyens de stabilisation à mettre en œuvre dans les zones instables révélées
par le microzonage.
Choix politique, économique et social entre:
• la mise en œuvre de ces moyens,
• la destruction du bâti et le relogement,
• "l'acceptation du risque".
Inconstructibilité ou déclassement de la
Microzonage à l'échelle de la zone (1/5000
à 1/2000)
partie des zones NA (et U ?) située en aléa
Constructible et adaptation du zonage POS
fort.
en fonction des résultats du microzonage.
Inconstructibilité ou déclassement de la
Constructible sous réserve d'une étude
spécifique au niveau de la parcelle:
partie des zones NB située en aléa fort en
expertise géologue -géotechnicien.
zone NC ou ND.
• Etude de détails,
• mise en place de parades actives et
passives ou évacuation.
• Etude de détails,
• mise en place de parades actives et
passives.
Inconstructibilité ou déclassement de la
partie des zones NA, NB, NC (et U ?)
située en aléa fort
• Etude de détails à l'échelle du projet,
• mise en place de parades actives et
passives si nécessaire.
ou
Inconstructibilité de bâtiments d'habitation
pour les zones situées sur des pentes
moyennes présentant des fortes dénivelées
(hectométrique).
Aménagement
Zone d'agglomération (bâti et
infrastructure existant)
Vocation à l'aménagement urbain
Zone d'habitat dispersé
constructible sous réserve:
• d'étude de détails,
• de mise en place de parades actives et
passives .
Règles de construction
Sans objet.
Fondations chaînées sur terrain stable.
Stabilisation éventuelle du talus amont.
Drainage éventuel. Limitation des
infiltrations.
Le renforcement et la limitation des ouvertures des murs amonts peut être un des modes de
parade passive intégrée à la construction.
Plan de secours
Très forte probabilité de coupure des routes. Prévoir des itinéraires de contournement.
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
Très forte probabilité d'obstruction des
routes. Prévoir des moyens de déblaiement
et un itinéraire de dégagement à titre
préventif.
Probabilité d'obstruction des routes en cas
de séisme. Prévoir des moyens de
déblaiement.
32
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Aléa inondation : recommandations
Cours d'eau*
Aléa fort
Alca moyen
Aléa modéré
Prévision/prédiction
Bulletin d'information Météo France en cas de fortes précipitations prévisibles
Information préventive
Description du phénomène dans les DCS; panneaux affichant le risque dans la zone, notamment au niveau des gués.
Aménagement
Zone d'agglomération (bâti et
infrastructure existant)
Destruction du bâti et relogement.
Vocation à l'aménagement urbain
Inconstructible.
Etude spécifique pour définir les moyens
de protection des berges, les vitesses et
hauteurs de submersion,
si faisable:
• Travaux de protection
si infaisable:
• destruction du bâti et relogement,
• ou "acceptation du risque".
Etude spécifique pour définir les moyens
de protection des berges, les vitesses et
hauteurs de submersion,
si faisable:
• Travaux de protection
si infaisable:
• inconstructible.
Amélioration et entretien du réseau
d'assainissement pluvial
Dimensionnement et réalisation d'un réseau
d'assainissement pluvial.
Inconstructible.
Zone d'habitat dispersé
Règles de construction
Pas de parades.
Mise hors d'eau, construction en R+l avec
peu de biens en R.d.C.
Mise hors d'eau.
Plan de secours
Evacuation de la zone dès l'alerte cyclonique N°2
(normalement personne ne doit résider dans cette zone).
Evacuation de la zone dès l'alerte cyclonique 1
N°2.
* La largeur de part et d'autre du cours d'eau est à évaluer au cas par cas, en fonction de son importance et de sa morphologie. Elle ne devrait pas être inférieure à 10 mètres.
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
33
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE
GENERALE
Aléa cyclonique : recommandations
Zone exposée au déferlement de la houle
-
Zone inondable par les effets de la marée de tempête
Aléa élevé
Aléa moyen
Aléa élevé
Prévision/prédiction
Bulletin d'information Météo France
Le modèle de surcote marine de Météo France permet de calculer en "temps réel" en différents points du territoire
le niveau de la marée de tempête en fonction des hypothèses de trajectoire et d'évolution du phénomène cyclonique.
Information préventive
•
1
•
Description du phénomène dans les DCS; panneaux affichant le risque dans la zone.
Aménagement
Zone d'agglomération (bâti et
infrastructure existant)
• Définition de moyens de protection (digues,
enrochements) pour diminuer la largeur de la bande
littorale.
• Destruction du bâti et relogement.
Vocation à l'aménagement urbain
Au minimum, amélioration et entretien du réseau
d'assainissement pluvial
Acceptation du risque ?
Amélioration et entretien du réseau d'assainissement pluvial
Etude spécifique:
Nécessité de disposer de fonds topographiques à grande
échelle pour définir une cote de mise hors d'eau.
Dimensionnement et réalisation d'un réseau d'assainissement
pluvial prenant en compte ce niveau d'aléa.
Inconstructible.
Inconstructible.
Zone d'habitat dispersé
Règles de construction
•
Pas de parades.
Plan de secours
•
Mise hors d'eau, construction en R+l avec peu de biens en
R.d.C.
•
Evacuation de la zone dès l'alerte cyclonique N°2
(normalement personne ne doit résider dans cette zone).
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^|
Mise hors d'eau.
•
Evacuation de la zone dès l'alerte cyclonique N°2.
HH&
* La largeur de part et d'autre du cours d'eau est à évaluer au cas par cas, en fonction de son importance et de sa morphologie. Elle ne devrait pas être inférieure à 10 mètres.
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
34
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Aléa sismique : effets de site, liquéfaction
|
EFFETS DE SITE
TOPOGRAPHIQUES
ZONES CONTENANT DES
FORMATIONS LIQUEFIABLES
EFFETS DE SITE LIES A LA
NATURE OU LA STRUCTURE DU
SOUS-SOL
ZONES POUVANT CONTENIR DES
FORMATIONS LIQUEFIABLES
i
Prévision/prédiction
Pas de prédiction opérationnelle des séismes
Information préventive
Description des phénomènes au niveau des DCS.
Pas d information complémentaire spécifique à la zone en dehors de l'information générale sur la sismicité.
;
Aménagement: PPR
Zone d'agglomération (bâti et
infrastructure existant)
Dans le cas d'un souhait de réhabilitation
d'une construction existante en raison de sa
vulnérabilité au séisme, il est nécessaire de
calculer le coefficient T.
Vocation à l'aménagement urbain
Nécessité d'établir un microzonage
sismique pour établir un zonage du
coefficient T.
Les effets de site ne sont pas un facteur
d'inconstructibilité.
Zone d'habitat dispersé
Pour les bâtiments nécessitant un calcul de
structure: avis d'expert, calcul de T.
Les effets de site ne sont pas un facteur
d ' inconstructibi 1 ité.
Dans le cas d'un souhait de réhabilitation
d'une construction existante en raison de sa
vulnérabilité au séisme, il est nécessaire de
faire des investigations (sondages par
exemple) pour évaluer le type de site.
Nécessité d'établir un
microzonage
sismique :
reconnaissances complémentaires :
• sondages,
• cross holes,
• géophysique,
* etc.
Pour les bâtiments nécessitant un calcul de
structure :
avis d'expert pour caractériser le site (S0S3). Les effets de site ne sont pas un
facteur d'inconstructibilité.
1
La distinction entre " Zones liquéfiables " et " Zones potentiellement liquéfiables " n'a
d'intérêt que pour des préoccupations d'aménagement global de la commune. En effet, si
les recommandations sont identiques pour les deux zones, les " Zones liquéfiables " seront
plus pénalisantes, la probabilité de rencontrer des formations liquéfiables étant nettement
supérieures que dans les " Zones potentiellement liquéfiables ".
Dans le cas d'un souhait de réhabilitation d'une construction existante en raison de sa
vulnérabilité au séisme, il est nécessaire de faire des investigations in situ et en laboratoire
pour évaluer le type de site.
Nécessité d'établir un microzonage sismique :
reconnaissances complémentaires :
• sondages,
• SPT,
• essais en laboratoire,
• etc.
;
Règles de construction
Prise en compte du coefficient T dans le
calcul de la structure.
Prise en compte du spectre spécifique du
site dans le calcul de la structure.
En zone liquéfiable :
construction sur radier pour construction légères,
construction sur pieux pour les autres.
Plan de secours
•
Pas de prise en compte spécifique de la zone dans le plan de secours séisme.
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
35
ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Aléa volcanique : Détermination des niveaux d'exposition de la population aux aléas volcaniques
(évaluation de la vulnérabilité humaine)
EVALUATION DES NIVEAUX D'EXPOSITION DE LA POPULATION
ALEAS VOLCANIQUES
Règles d'expertise utilisées
V
gaz (peu denses)
>
chutes de cendres (< 1 c m )
Indice
HO
Qualification
descriptif des affections corporelles
très faible à nul •
•
•
>
gaz, pluies acides (peu denses)
>
>
Hl
faible
MESURES DE PREVENTION
PRECONISEES
•=>
aucun danger de mort direct
affections légères exceptionnelles : troubles
démangeaisons, réveil d'asthme, etc.
respiratoires,
irritation des
muqueuses,
allergies,
<=> Prévoir le matériel de soins et les moyens
hospitaliers appropriés à proximité des zones
exposées (mais en dehors des zones
menacées)
troubles mentaux ou psychologiques très rares
•
danger de mort exceptionnel
retombées aériennes (1 à 20 c m )
•
blessures légères occasionnelles (sans séquelles ni invalidité), irritations, rougeurs, brûlures légères, etc.
coulées, intrusions de lave
•
maladies occasionnelles : m a u x de gorge, affections pulmonaires légères, allergies, réveil d'asthme, etc.
•
>
retombées aériennes : cendres, lapillis, ponces
(de 20 c m à 1 m
y
tsunamis (amplitude inférieure à 30 c m )
>
retombées aériennes : chutes de blocs (dispersés), chutes
de cendres (> 1 m )
>
tsunamis (amplitude de 30 c m à 1 m )
H2
H3
moyen
élevé
coulée de pyroclastites
>
H4
très élevé
"=> Prévoir l'accueil des populations évacuées ou
réfugiées
troubles mentaux ou psychologiques occasionnels : abattement, dépression nerveuse, etc.
•=>
Avant l'éruption, programme d'information
préventive de la population
•
danger de mort pour une minorité de la population présente
•
•
blessures graves occasionnelles (pouvant entraîner des séquelles ou provoquer une invalidité) : lésions,
•=> Avant l'éruption, évacuation de la population
brûlures, etc., nécessitant des soins intensifs
(Plan O R S E C )
paniques, dépressions nerveuses, troubles mentaux et psychologiques courants
•
danger de mort pour une grande partie de la population (jusqu'à près de la moitié)
•
blessures graves fréquentes (pouvant laisser des séquelles importantes ou provoquer des infirmités :
brûlures, lésions graves, etc., nécessitant des soins intensifs
•
>
Avant l'éruption, programme d'information
préventive de la population
troubles mentaux fréquents : paniques, dépressions nerveuses, etc.
•
danger de mort pour la majorité (voire la quasi-totalité de la population présente)
retombées aériennes : chutes de blocs (dense), chutes de
cendres (supérieure à 1 m )
•
blessures graves très fréquentes (pouvant laisser des séquelles importantes ou provoquer des invalidités) :
brûlures, lésions graves, etc., nécessitant des soins intensifs
>
lahars
•
troubles mentaux et psychologiques nombreux : paniques, dépressions nerveuses, etc.
>
mouvements de terrain (de moyenne à grande ampleur)
>
tsunamis (amplitude supérieure à 1 m )
Références bibliographiques :
L. Stieltjes (1995) - Guide de gestion desrisquesgéologiques : risque sismique, risque mouvements de terrain, risque volcanique. Guide juridique, guides techniques (à l'usage des maires). Rapport BRGM
L. Stieltjes (1997) - Vulnérabilité aux phénomènes volcaniques : méthodologie et évaluation ; Application à la Martinique. Approche préliminaire. Rapport BRGMn°
L. Stieltjes (1997) - Vulnérabilité aux phénomènes volcaniques : méthodologie et évaluation.Application à la Martinique. Rapport d'étape 1997. Rapport BRGMn°
n° R 38 197
R 39 117
R 39 735
L. Stieltjes (à paraître fin 1998) - Evaluation quantitative de la vulnérabilité aux phénomènes volcaniques. Méthodologie et test applicatif sur les réseaux de la Martinique. Rapport de synthèse. Rapport BRGMrf
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
R 40 098
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ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE
Aléa volcanique : Détermination des niveaux d ' e n d o m m a g e m e n t des éléments exposés aux aléas volcaniques
[évaluation de la vulnérabilité structurelle du bâti (habitat, constructions diverses) et du réseau de circulation (routier, maritime, aérien)]
EVALUATION DES NIVEAUX D'ENDOMMAGEMENT STRUCTUREL
ALEAS VOLCANIQUES
règles d'expertise utilisées
>
chutes de cendres (< 1 c m )
>
gaz diffus
>
tsunamis (amplitude inférieure à 20 c m )
MESURES DE PREVENTION PRECONISEES
Indice
Qualification
CO
très faible
•
corrosion, décoloration légère exceptionnelle
à nul
•
voies de circulation pouvant être rendues exceptionnellement et momentanément glissantes
•
nuages de cendres possibles dans l'espace aérien (abrasion, étouffement des moteurs)
•
visibilité réduite très rare (et momentanée) par des nuages de cendres
"=> Programme d'information préventive des entreprises, des services
techniques et de la population
•
abrasion, corrosion, décoloration légère occasionnelle
•=> Renforcer ou protéger les parties exposées des ouvrages à vocation
stratégique ou de secours
Cl
faible
descriptif des pertes matérielles
•=> Programme
d'information préventive des entreprises, des services
techniques et de la population
>
chutes de cendres (1 à 20 c m )
•
affaissement possible de certaines toitures légères (habitations de fortune)
>
gaz denses
•
mobilier
>
tsunamis (amplitude de 20 c m à 50 c m )
•
voirie, pistes, quais, etc., rendus glissants par quelques centimètres de cendres : visibilité
parfois réduite (cendres)
•
signaux, matériels mécaniques, électriques ou électroniques pouvant être parfois e n d o m m a g é s
(corrosion, abrasion, impact, colmatage, etc.)
•
endommagement
ou destruction partielle de 10 à 50 % des bâtiments : par impact, •=> Programme
d'information préventive des entreprises, des services
effondrement des toitures et de certains murs, fissuration ; déformation de gros œuvre, portes techniques et de la population
et fenêtres souvent inutilisables
•=> Préconiser la construction de toits à forte pente Ç> 20 %) et à
destruction quasi totale des habitations de fortune : affaissement, effondrement de toitures et couverture métallique (ne retient pas les cendres et protège de
l'inflammation)
cloisons
C2
moyen
>
chutes de cendres (de 20 c m à 1 m )
>
lahars (versant Carbet sud)
>
mouvements de terrain (de faible à moyenne
ampleur)
•
tsunamis (amplitude inférieure à 50 c m )
•
>
•
•
•
C3
>
chutes de cendres (de 1 m ) à 1,5 m )
>
tsunamis (amplitude de 50 c m à 2 m )
élevé
•
•
•
•
>
Coulée/intrusion de lave
>
>
>
y
coulée de pyroclastites
chutes de cendres (supérieure à 1,5 m )
lahars (versants péléens, versant Carbet nord)
mouvements de terrain (de grande ampleur)
>
tsunamis (amplitude supérieure à 2 m )
Texte en italique : spécifique au bâti
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
C4
très élevé
•
•
•
endommagé
•=> Eviter les constructions en matériaux inflammables
•=> Préconiser la construction en pierre, en terre, en acier, en pouzzolane
voies de circulation de surface, ouvrages généralement recouverts allant jusqu'à la perte d u
(matériau volcanique réfractaire) et préconiser l'emploi de ciment
tracé : conduits obstrués
réfractaire (en particulier celui produit avec les matériaux volcaniques
visibilité réduite
locaux : cendres, ponces, pouzzolanes, etc.)
e n d o m m a g e m e n t d'engins, machines, signaux, matériel (corrosion, abrasion, colmatage, •=> Préconiser le renfort des structures des ouvrages et bâtiments contre
impact, etc.)
les poussées latérales, dans les secteurs proches du volcan exposés à la
chute de fortes épaisseurs de cendres
destruction partielle de la majorité des bâtiments et éléments construits ( 50 à 80 %) :
•=> Programme d'information préventive des entreprises, des services
arrasion, effondrement, enfouissement partiel à total (submersion, etc.)
techniques et de la population
rupture ou obstruction importante des voies de circulation de surface (circulation quasi •=> Renforcer les parties exposées des ouvrages à vocation stratégique ou
de secours
impossible sans travaux notable de déblaiement, de réfection)
•=> Prévoir éventuellement des moyens de repérage afin de retrouver
disparition des tracés de voirie
rapidement les infrastructures et les superstructures (en cas de
recouvrement par des cendres, pierres, blocs, etc.) :vannes, regards,
e n d o m m a g e m e n t important à destruction des ouvrages, signaux, etc.
accès, etc.
destruction quasi totale des bâtiments et constructions (> 80% du parc) : arrasion, •=> Ignifuger les réserves de carburants et de combustibles
effondrement, enfouissement partiel à total (inflammation, submersion, etc.)
N B : en cas d'éruption, pour la zone d'indice C 4 (et éventuellement C3), dans le
rupture ou obstruction généralisées des voies et ouvrages de surface : ablation, arrasion,
cas où celles-ci se trouveraient situées directement sur la trajectoire du
enfouissement, ensevelissement, colmatage, effondrement, etc.
phénomène, il n'existe pas de mode de construction suffisamment efficace pour
résister aux impacts (en particulier de type nuée ardente ou lahar) ; quel que
destruction totale du matériel mécanique, électrique, électronique, etc.
soit le mode utilisé, la destruction risque d'être totale.
mobilier fortement
endommagé
Texte sur fond gris : spécifique aux réseaux de circulation
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ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DELA MARTINIQUE
CARTES
RAPPORTS BRGM R40177 à R40207
38
Commune: Basse Pointe
ALEA MOUVEMENTS DE TERRAIN
Aléa élevé
Aléa moyen
Parc naturel
Communes ayant fait l'objet
d'un microzonage spécifique
Limite de la commune
ALEA CYCLONIQUE - ALEA INONDATION
ALEA SISMIQUE (effets de site)
Aléa élevé
Aléa moyen
Parc naturel
Communes ayant fait l'objet
d'un microzonage spécifique
Limite de la commune
Aléa élevé
Aléa moyen
Parc naturel
Communes ayant fait l'objet
d'un microzonage spécifique
Limite de la commune
Pagination des planches à 1/25 000 et 1/10 000
Découpage des planches à 1/25 000 et 1/10 000
Planche à 1/25 000
Planche à 1/10 000
Lecture du tableau, exemple :
Inondation
Cyclonique
I
Sismique
Planche^
Mouvement
de terrain
M
A
C2
C5
C8
B
C3
C6
C9
1
C4
C7
C10
\A\êa
S
1ère coupure à 1/25 000 de la carte de l'aléa sismique
Planche S-A ; page C6
"
•
BRGM
Rapport R40178
et
ALEA MOUVEMENTS DE TERRAIN
Commune: Basse Pointe
Planche M-A
0.5
1 km
Glissements, coulées
dominants
Glissements, coulées
chutes de blocs, éboulements
Chutes de blocs, éboulements
dominants
Aléa fort
Aléa fort
Aléa fort
Aléa moyen
Aléa moyen
Aléa moyen
C2
ALEA MOUVEMENTS DE TERRAIN
Commune: Basse Pointe
Planche M-B
tRQÄL
I
°
Rapport R40178
0.5
1 km
Glissements, coulées
dominants
Glissements, coulées
chutes de blocs, éboulements
Chutes de blocs, éboulements
dominants
Aléa fort
Aléa fort
Aléa fort
Aléa moyen
Aléa moyen
Aléa moyen
ALEA MOUVEMENTS DE TERRAIN
Commune: Basse Pointe
ANSE BASSE-POINTE
OINTE CANICULE
ANSEBELFOND
HABITATION GRADIS
.
—X
7^
Planche M-1
Glissements, coulées
dominants
/
JLRX5M
I
Rapport R40178
200
400 m
J
/ ,
mUMI
Aleafort
Aléa moyen
Glissements, coulées
chutes de blocs, éboulements
| ^ ^ ^
Chutes de blocs, éboulements
dominants
Aléa fort
^ ^ ^ ^
Aléa moyen
y
\~"
Aléa fort
\
Aléa moyen
C4
ALEA INONDATION - ALEA CYCLONIQUE
Commune: Basse Pointe
Aléa inondation
Planche I-A
0.5
Cours d'eau
1 km
Aléa moyen
FJT?
Aléa cyclonique
Zone exposée au déferlement de la houle
Aléa fort
Aléa modéré
Limite de zone inondable par les effets de la marée de tempête
Miiinmii^
Aléa élevé
*-' ' i i i i -= Aléa moyen
ALEA INONDATION - ALEA CYCLONIQUE
Commune: Basse Pointe
Aléa inondation
Planche I-B
0.5
1 km
Aléa cyclonique
Cours d'eau
Aléa fort
Aléa moyen
Aléa modéré
Zone exposée au déferlement de (a houle
Limite de zone inondable par les effets de la marée de tempête
minimum-
I
Rapport R40178
Aléa élevé
*-* > • • u -
Aléa moyen
C6
ALEA INONDATION - ALEA CYCLONIQUE
Commune: Basse Pointe
A NSE BASSE-POINTE
•OINTE CANICULE
ANSEBELFOND
HABITA TION GKADIS
Aléa inondation
Planche 1-1
BRGM
°
Rapport R40178
200
Cours d'eau
400 m
Aléa moyen
p|?
Aléa cyclonique
Zone exposée au déferlement de la houle
Aléa fort
Aléa modéré
Limite de zone inondable par les effets de la marée de tempête
mu i i mu u¿
Aléa élevé
*-'''!•'-
Aléa moyen
Cl
Commune: Basse Pointe
ALEA SISMIQUE
Liquéfaction des sols
Planche S-A
J5JLGM
I
ï
Rapport R40178
0.5
Zone contenant des
formations liquéfiables
1 km
Effets de site directs
Zone où peuvent se produire des eflfets de srfe liés
à la nature et à la structure du sous-sol
Zone où peuvent se produire des effets
de site topographiques
Zone susceptiblB de contenir
des formations ñquéfíables
C8
ALEA SISMIQUE
Commune: Basse Pointe
0.5
Rapport R40178
Liquéfaction des sols
"7
Planche S-B
1 fon
Zone contenant des
formations liquéfiables
Effets de site directs
Zone où peuvent se produire des effets de site liés
à la nature et à la structure du sous-sol
Zone où peuvent se produire des effets
de site topographiques
Zone susceptible de contenir
des formations Squéfiables
C9
ALEA SISMIQUE
Commune: Basse Pointe
ANSE BASSE-POINTE
OINTE CANICULE
ANSEBELFOND
.—-^
BROM
•
Rapport R40178
200
Liquéfaction des sols
\
}LU
Planche S-l
400m
I
Zone contenant des
fondations liquéfiables
Effets de site directs
r
Zone où peuvent se produire des effets de site liés
à la nature et à la structure du sous-sol
7nnt* n/ï pauvnnt s« pmriuim rinn
fiflfefe
de are topograpniques
^ ^ ^ ^ ^ H
^BBI^B
^ ^ ^ ^ ^ H
^^^^^B
Zone susceptible de contenir
des formations liquéfiables
l
I
CÍO
ANTEA
GROUPE BRGM
AgenceMartinique
Immeuble Massai - Croix de Bellevue - 3, avenue Condorcet - 97200 Fort-de-France - Tél. 0596.71.88.68
BRGM
SERVICE GEOLOGIQUE NATIONAL
Département Risques Naturels Géologiques
117, avenue de Luminy - BP 167 - 13276 Marseille Cedex 9 - Tél. 04 91 17 74 74
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