seulement de l’effet normal du temps, mais aussi des
contraintes posées par l’organisation du travail (postures
physiques, attention mentale, cadences de production,
rythmes et durée de présence). p.133
-« Pour de nombreux praticiens d’entreprise, le diagnostic
de leur personnel repose sur une représentation très
répandue du vieillissement conçu comme un déclin
permanent. Peut-on néanmoins réellement établir une
relation étroite entre l’âge et les capacités
professionnelles d’un salarié ? » p.139
-« au cours du temps, la forme de l’évolution des
capacités fonctionnelles varie, ainsi que l’âge auquel se
produit un éventuel déclin pour chaque individu. De
surcroît, même lorsqu’apparaissent des détériorations, les
capacités fonctionnelles se transforment et, avec elles, les
stratégies d’utilisation des capacités changent. Face à des
tâches complexes, les individus les plus âgés utilisent leur
expérience pour anticiper les opérations et les
changements futurs ce qui, dans certains cas, leur permet
de compenser d’éventuelles lenteurs et d’obtenir en
définitive des performances proches de celles des plus
jeunes. » p.139
-« Qu’en est-il des capacités cognitives et intellectuelles ?
On utilise souvent l’image d’une trajectoire
d’apprentissage passant d’abord par la constitution d’un
stock de connaissances durant la formation scolaire
initiale, qui s’éroderait au cours de la vie professionnelle.
Cette vision, largement répandue parmi les dirigeants
d’entreprise, est pourtant démentie par les études déjà
anciennes de Jean Piaget. Ses conclusions soulignent
que chaque apprentissage correspond à une
restructuration de l’ensemble des connaissances et non à
une simple accumulation par strates successives et
indépendantes. Ils disposent ainsi d’un stock de situations
de référence, au sein desquelles ils puisent pour
interpréter et réagir à la nouvelle situation. » p.139-140
-« La relation entre équilibre des âges et vieillissement
s’est ici enrichie de trois éléments : la formation, qui
permet la constitution des savoir-faire, le système de
transmission entre générations et la rapidité de l’évolution
technologique. » p.140
-« La pyramide des âges sous-estime le fait que les
différences entre les individus et les générations ne
s’expliquent pas seulement par l’âge, mais aussi par
l’évolution des niveaux et des structures de formation, des
conditions et de l’organisation du travail, de la complexité
du système technique de production. La cohorte, en tant
que génération « sociologique », semble donc mieux
adaptée que la pyramide des âges à l’analyse du
changement. Elle permet de souligner le rôle de la durée