CHAPITRE 1. HISTORIQUE
Les premières vues de la terre depuis l’espace datent des années 1946. Elles ont été prises par des
appareils photographiques embarqués sur des fusées. Les premiers vols habités ont montré l’intérêt de
pouvoir disposer de bases d’observation spatiale. Ainsi dès les années 60, les vols Gemini et Apollo
ont rapporté les premières photographies couleurs de l’océan et de la terre.
A partir de la fin des années 60, les satellite météorologiques de la série TIROS ont retransmis des
images dans le visible et l’infra-rouge. Par ciel clair, certaines informations sur l’état de mer et la rugo-
sité de surface peuvent être déduite de la réflexion spéculaire du soleil. Cependant, c’est seulement à
partir des années 70 que les océanographes ont pu disposer d’informations exploitables sur la tempéra-
ture de surface de la mer et sur la turbudité de l’eau grâce à l’amélioration des résolutions spatiales et
radiométriques des capteurs balayants des satellites de la série NOAA.
Le satellite Seasat lancé en 1978 était le premier satellite purement destiné à l’observation des
océans. Pour palier à la couverture nuageuse, la plupart des capteurs opérait dans la partie micro-onde
du spectre électromagnétique. Dans cette partie du spectre les nuages sont en effet transparents. Ce
satellite a permis de recueillir des informations sur les températures de surface, la rugosité de surface,
la hauteur dynamique de l’océan et les vagues. Malgré sa durée vie très brève (3 mois), il a permis des
avancées spectaculaires dans le domaine de l’observation de l’océan depuis l’espace.
La même année, le lancement sur le satellite expérimental Nimbus 7 de la NASA d’un capteur spéci-
fique d’observation de la couleur de l’eau a permis d’obtenir un nombre considérable de vues synopti-
ques de la couleur de l’océan avec une résolution de l’ordre du kilomètre. Des capteurs micro-ondes
passifs embarqués sur le même satellite ont aussi permis de mesurer la température de surface de
l’océan
Depuis, plusieurs satellites océanographiques ont été lancés parmi lesquels Geosat, ERS-1, Topex-
Poseidon, JERS et des satellites russes de la série Meteor, sans parler d’Almaz. Les applications des
données de leurs capteurs sur la couleur, la température, la hauteur dynamique, les vagues couvrent
tout le spectre de l’océanographie, chimie, biologie, physique, géophysique. Les progrès accomplis
dans l’étude de l’océan grâce à ces techniques ne l’ont été que par une collaboration constante entre les
spécialistes des techniques spatiales et les océanographes, il en sera ainsi dans le futur.