Nicolas Guénolé, Jean-Luc Bernaud & Laure Guilbert / PTO – vol 18 – n°3
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jours et demi et se déroule auprès d’un prestataire du Pôle Emploi. Enfin, la
dernière prestation s’intitule « Mobilisation vers l’emploi » et vise à intervenir
au niveau des difficultés de réinsertion professionnelles ou sociales que peuvent
rencontrer les demandeurs d’emploi. Il s’agit de développer l’autonomie socio-
professionnelle en levant des freins au retour à l’emploi (santé, logement,
contraintes familiales, etc.) qui nécessitent une prise en charge spécifiques.
D’une amplitude de 180 jours, la prestation est mise en œuvre par un prestataire
du Pôle Emploi, sous la forme d’entretiens individuels toutes les deux semaines.
Ces prestations doivent être considérées dans leur contexte culturel et
historique : elles témoignent de pratiques sociales d’une époque et ce à travers
le modèle social et économique privilégié par la France.
III. Evaluation des dispositifs d’accompagnement à la recherche d’emploi
Certaines recherches évaluent l’efficacité des dispositifs en fonction du
taux de réemploi des participants. Ces travaux portent principalement sur les
effets du Plan d’Aide au Retour à l’Emploi (PARE) et du Projet d’Action
Personnalisé (PAP), qui étaient les dispositifs existant à la date à laquelle ces
différentes études ont été effectuées. Dans le cadre de ces dispositifs, l’ANPE
proposait aux demandeurs d’emploi des prestations d’accompagnement qui
peuvent être assimilées à celles en vigueur aujourd’hui, du moins dans leurs
principes. Les différentes études recensées sur cette thématique montrent que
les taux de retour à l’emploi durable sur une durée de 12 mois évoluent entre
20% et 40%. Fougère, Kamionka, et Prieto (2010) ont évalué les effets d’un
accompagnement dans le cadre du Plan d’Aide au Retour à l’Emploi (PARE)
sur le taux de retour à l’emploi. L’étude montre que le fait de bénéficier d’un
accompagnement augmente le taux de retour à l’emploi. De même, l’intensité
des actions proposées aux demandeurs d’emploi (fréquence des rencontres avec
le conseiller, intensité des candidatures, des réponses aux offres d’emploi, et de
toute autre démarche orientée vers la recherche d’emploi) influe positivement
sur les taux de réinsertion. On constate également que la nature des actions
proposées lors d’une prestation d’accompagnement a des effets directs sur le
taux de réemploi, selon Jaminon et Van Ypersele (2001). Ainsi, les personnes
participant à une prestation centrée sur des actions liées directement au retour à
l’emploi telles que des stages, des emplois à durée déterminée retrouvent en
effet majoritairement un poste (59%), au contraire de celles impliquées dans un
dispositif centré sur le développement personnel, qui demeurent plutôt sans
emploi (62,5%). La recherche de Fougère et al. (2010) se rapproche de celle de
Crépon, Dejemeppe, et Gurguand (2005) qui porte sur quatre prestations
proposées par l’ANPE aux demandeurs d’emploi. Les auteurs avancent les taux
de retour à l’emploi suivants, sur 12 mois : 26,9% pour les Bilans de
Compétences Approfondis (ce taux aurait été de 23,7% sans prestation) ; 23,8%
pour l’évaluation individuelle (19,6% sans accompagnement) ; 29,5% pour
l’accompagnement à la recherche d’emploi (21,7% sans accompagnement) et