jouer un rôle libérateur quasi divin pour l’humanité à accomplir une mission exceptionnelle), le désir
de rationalisation se concrétisèrent par le développement de la démarche expérimentale.
5. Mouvement antivivisecteur :
Les premières protestations vinrent des vivisecteurs eux-mêmes. En effet ceux-ci se partagent en 2
catégories : absolutistes (ou ultras - revendiquant la liberté totale d’usage des animaux et mettant
en avant les découvertes permises par la vivisection) et modérés (appelant à la retenue, dont les
protestations mêlent considérations compassionnelles et scientifiques > analogie homme-animal =
construction sociale balbutiante). Consensus en 1840 clôture le débat : les perspectives de
professionnalisation de la vivisection et sa reconnaissance officielle firent disparaitre (officiellement
du moins) l’opposition scientifique.
Ce fut ensuite au tour des protecteurs des animaux et des médecins publicistes (écrivant des
textes engagés sur vie sociale et politique). SPA (créée en 1845) met en œuvre une protection
utilitaire combattant les abus de force contre les utiles auxiliaires de l’homme civilisé (afin qu’ils
restent civilisés). Les désaccords au sein de la SPA, l’émergence d’une nouvelle sensibilité et
l’influence anglaise aboutirent à la création de 2 sociétés antivivisectionnistes (qui évolueront de
façon divergentes) : la Société française contre la vivisection (1882 ; versant réformiste réclamant
une loi limitant la vivisection pour éviter tout abus = expériences désignées comme inutiles et donc
moralement condamnables > sur le modèle de la loi Anglaise de 1876 - celle-ci devenant en 1882
une instance au service du pouvoir public par le fait d’un accord secret avec ce dernier. Société se
rapprochant ensuite de la SPA et devint un organe de propagande de la vivisection sous couvert de
la combattre) et la Ligue populaire contre la vivisection (créée par Marie Hulot en 1883 ; position
abolitionniste - qui évolua vite vers l’outrance et un féminisme vengeur, se constituant alors une
identité repoussante). De ce fait, victoire encore une fois des vivisecteurs dû aux conditions sociales
évoquées auparavant mais aussi au fait que ces derniers avaient des alliés plus puissants : les
pouvoirs publics. Les médecins, paradoxalement, furent conquis lorsque la vivisection se détourna
des soucis cliniques (vers 1850) pour se consacrer à la recherche. Conquête pouvant se mesurer par
3 mots qui poussèrent nombre de médecins à considérer avec bienveillance le scientisme (science
expérimentale = seule source fiable de savoir sur le monde) : enrichissement (politique publique de
contrôle sanitaire leur donne le monopole de la santé et l’accès à la position de notable), prestige
(Cf. carrière de Claude Bernard), anesthésie (permet de conquérir la clientèle). De plus vivisecteurs
agissaient directement auprès du public en faisant conférences.
Catégorie stratégique de la population : les femmes parachevèrent la victoire de la vivisection
(s’y investirent dès 1880, cette carrière devenant moyen d’émancipation efficace).
Dernier point relatif à la victoire des vivisecteurs : la carrière de L. Pasteur marquera débuts de
l’expérimentation animale, la vivisection industrielle faisant son entrée définitive dans les mœurs,
adhésion en masse (point intéressant: contrairement au mouvement antivivisectionniste dont la
surreprésentation des élites sociales l’empêchait de se constituer en mouvement social -> en effet
les préoccupations du mouvement ouvrier étrangères au leurs qui, de plus, exigeaient bagage
intellectuel et loisirs dont ouvriers ne disposaient pas).
Il ressort de tout cela que le rayonnement de la France et de la Révolution à travers des figures
scientifiques héroïques était plus important qu’une incertaine recherche de la vérité. Le plus