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croissance et développement

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Fiche Corrigés
Nº : 25001
ECONOMIE
Série ES
LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
Fiche I : Croissance, développement et changement social
I - Comprendre un document
Document 2
S. Kuznets, « Sur la croissance économique moderne »
Deux pièges peuvent guetter le candidat dans la compréhension du texte de Kuznets :
• une mauvaise connaissance de la notion de productivité du travail ;
• une lecture trop rapide du document.
La productivité du travail est le rapport entre la production et la quantité de travail nécessaire pour la réaliser. Cette productivité
ou rendement est qualifiée de faible si l’on a seulement recours à une plus grande quantité de travail physique ou à des personnes
supplémentaires pour l’augmenter. En revanche, elle sera qualifiée de forte si, pour augmenter la production, on a davantage recours
à l’utilisation de machines.
La lecture attentive du texte conduit à dégager les idées exposées par Kuznets sur le rôle de la croissance.
Elle s’accompagne, selon lui, d’une réduction de la population active dans le secteur agricole pour deux raisons :
• le développement de la mécanisation, ou forte productivité du travail, conduit la machine à remplacer l’homme et libère donc des
travailleurs agricoles ;
• la croissance n’entraînant pas une augmentation particulière de la demande en produits agricoles, il n’y a aucune raison de garder
des agriculteurs pour produire davantage.
En revanche, elle va réclamer de plus en plus de personnes dans le secteur tertiaire pour trois raisons :
• ce secteur, en raison d’une « productivité relativement faible du travail », ne permet guère en effet un grand recours à la mécanisation.
Les robots ne servent pas encore dans les salles de restaurant. Ce secteur nécessite donc le recours à un grand nombre de
travailleurs ;
• de tout temps, il y a toujours eu un besoin important de services dans les sociétés ;
• plus la croissance se développe, plus la hausse des revenus qu’elle entraîne conduit les particuliers à augmenter leur consommation
de services : santé, transports, distractions.
Pour ce qui concerne le secteur industriel, la croissance développe les investissements qui vont en retour accélérer le développement
du pays.
Enfin, suite à l’exode rural et au développement industriel, on assiste au développement accéléré de l’urbanisation, ce qui incite à
des investissements collectifs divers (écoles, hôpitaux) entraînant une amélioration des conditions de vie de la population.
Ce document permet donc de répondre aux questions 4 et 5 du travail préparatoire et servira dans la première partie de la
question de synthèse pour décrire les transformations que la croissance apporte dans une société.
II - Corrigé
Travail préparatoire
1. Le niveau de vie d’une population est calculé par le PIB rapporté au nombre d’habitants. Le chiffre entouré signifie que, de 1975
à 1999, le niveau de vie des Coréens a augmenté de 6,5 % par an.
2. L’indicateur de développement humain évalue le développement d’un pays à travers l’allongement de la durée de vie, l’augmentation
du niveau d’instruction et du niveau de vie.
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LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
On constate pour la Corée du Sud :
• un allongement de la durée de vie de 7 ans ;
• une augmentation de 29,6 points pour la scolarisation des 12-17 ans ;
• une augmentation de 6,5% par an du niveau de vie.
Ces critères expliquent donc la progression de l’IDH, multiplié par 1,25 en 23 ans (0,854/0,684).
3. La réduction générale, homme et femme, du taux d’analphabétisme en Egypte est un facteur important du développement
économique de ce pays.
Une amélioration de la formation professionnelle induit en effet plus de qualification et la possibilité d’utiliser des technologies
modernes qui sont des facteurs de productivité et de croissance.
Par ailleurs, pour les femmes, c’est le signe d’une meilleure maîtrise de la fécondité, favorable à une croissance améliorée grâce à la
réduction d’une démographie galopante.
4. La productivité du travail mesure le rapport entre la production réalisée et la quantité de travail ayant permis cette production.
Ce passage explique, selon l’auteur, l’augmentation du nombre des actifs dans le secteur tertiaire par :
• la faible productivité du travail de ce secteur, qui ne permet pas en effet une quelconque robotisation comme le secteur
industriel ;
• la très forte demande de personnel pour répondre aux besoins de services qu’entraînent les transformations d’une société de
croissance.
Ces deux raisons expliquent le phénomène de tertiarisation de nos sociétés.
5. Le texte de S. Kuznets souligne les conséquences de la croissance dans la répartition structurelle des actifs. En particulier, la
réduction de la population active dans le secteur primaire et une augmentation de celle-ci dans le secteur tertiaire.
Cette analyse est effectivement constatée dans le document 1 où les deux pays, sur la période 1975-1998, voient cette évolution
se réaliser dans la répartition de leur population active. Par ailleurs, le taux de croissance étant plus élevé pour la Corée du Sud
que pour l’Egypte, 6,5 % contre 2,9 %, on voit effectivement que la Corée du Sud connaît une évolution plus rapide. Ainsi, le secteur
tertiaire s’accroît de 31,3 à 59,8 alors que l’Egypte voit sa population active du secteur tertiaire n’augmenter que de 32,8 à 46,5.
Par ailleurs, Kuznets évoque l’amélioration des conditions de vie suite à l’urbanisation liée à la croissance. Sa réflexion est corroborée
par le document 1 où l’on peut relever, pour ces deux pays, une amélioration de l’espérance de vie.
6. La protection sociale peut se définir comme l’ensemble des institutions garantissant aux individus des ressources en cas de
risque particulier (assurance chômage, maladie ou aide aux plus démunis).
La croissance, par l’augmentation des prélèvements obligatoires qu’elle entraîne, assure les ressources nécessaires à l’Etat pour
financer ces différents régimes.
Question de synthèse
Introduction
Conditions de vie difficiles, démographie galopante et épidémies caractérisent encore trop souvent de nombreux pays en
développement. La croissance serait-elle impuissante, sur le long terme, à transformer les structures économiques et sociales de
ces pays pour apporter le bien-être à leurs populations ?
Après avoir décrit les transformations économiques apportées par le développement, nous évoquerons les dimensions multiples
qui doivent accompagner le développement des sociétés.
Partie I
Le développement économique lié à la croissance s’accompagne de transformations profondes des structures
dans chaque pays
L’analyse du document 1, retraçant la forte croissance de la Corée du Sud entre 1975 et 1998, souligne que celle-ci a modifié la
répartition de la population active. Dans le secteur primaire, elle est passée de 45,7 % à 12,4 % et elle a augmenté de 31,3 % à
59,8 % dans le secteur tertiaire.
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LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
Ces modifications s’expliquent, selon Kuznets (document 2), par :
• l’augmentation de la productivité du travail dans le secteur primaire qui libère une partie de la population agricole ;
• la faible productivité du travail dans le secteur tertiaire, jointe à une forte demande de services qui nécessite un accroissement
de la population dans ce secteur.
Par ailleurs, le développement économique permet d’améliorer les infrastructures en matière de santé et de formation scolaire.
Ainsi, la Corée du Sud voit l’espérance de vie de sa population passer de 65,4 ans à 72,4 ans. Pour l’Egypte, elle progresse de 55,4
ans à 66,3 ans. Quant au taux de scolarisation, il augmente de 29,6 points pour la Corée du Sud et de 40,2 points pour l’Egypte.
Ces améliorations sont dues à la croissance qui, par l’augmentation des rentrées fiscales qu’elle génère, permet à l’Etat de conduire
une politique de protection sociale et de développement des investissements collectifs pour l’éducation.
Partie II
Mais la croissance n’est pas la garantie d’une marche vers le bien-être des populations
En effet, et c’est ce qui caractérise le plus souvent les pays en développement, la croissance peut être inégalement répartie au sein
de la population. On assiste alors à une concentration des revenus au sein d’une petite catégorie sociale favorisée tandis que la
majeure partie de la population connaît des conditions de vie misérables.
Cette inégalité de répartition peut se doubler également d’une inégalité de développement entre les régions.
Par ailleurs, le document 3 met en relief les nombreuses dimensions qui doivent accompagner le développement économique des
pays :
• dimension politique d’abord : l’instauration d’un régime démocratique est seule à même d’assurer une répartition plus égalitaire
des richesses et promouvoir la sécurité et la paix civile sans lesquelles la croissance ne peut être durable ;
• dimension sociale ensuite qui nécessite une politique de protection sociale et l’accès pour tous à des biens collectifs comme les
transports ou l’alimentation en eau ;
• dimension démographique qui, par la maîtrise des naissances, permet d’augmenter les fruits de la croissance par individu. En
Egypte, malgré la baisse du nombre d’enfants par femme entre 1975 et 1998, l’indice de fécondité reste encore élevé (à 3,4), ce qui
ne peut que ralentir l’amélioration des conditions de vie de la population ;
• dimension environnementale : le développement des pays doit s’accompagner d’une croissance respectueuse de l’environnement.
Une surexploitation des terres ou une industrialisation trop polluante peuvent compromettre le développement économique.
L’alimentation en eau potable devient ainsi l’un des problèmes majeurs du développement des PED aujourd’hui.
Conclusion
La croissance économique est le moteur principal de la transformation des sociétés pour les conduire sur la voie de la « maturité et
de la consommation de masse » (Rostow). Mais la simple addition des richesses produites ne peut conduire seule au développement
durable des sociétés.
C’est au prix d’une maîtrise politique, sociale, démographique ou environnementale que les PED pourront véritablement s’engager
dans la voie d’une réduction du déséquilibre avec les pays développés.
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