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LES MÉTHODES D’ÉVALUATION
Historique
Comme le montre Swain (1994), le XIXe siècle a connu au moins trois formes de
psychothérapie : la science chrétienne avec Mary Baker Eddy ; l’hypnose,
ou psychothérapie par la suggestion, avec Liébault et Bernheim, à qui l’on
doit le terme de « psychothérapie » en 1886 ; et le traitement moral,
ou psychothérapie par la persuasion, avec Dubois (de Berne) et Déjerine
(Müller, 2003).
Pinel relançait le modèle psychologique en instaurant avec ses patients une
relation thérapeutique respectueuse qu’il appelait le traitement moral. Le mot
moral était utilisé en opposition au mot physique et comme un synonyme du mot
émotionnel ou du mot psychologique qui n’était pas encore utilisé à l’époque.
Pinel proposait donc un traitement de nature psychologique pour tenter de guérir
l’esprit de ses patients dans une atmosphère humaine.
Ainsi, les traitements par la suggestion sont critiqués, voire abandonnés en
raison de la résistance de certains patients à la suggestion, des rechutes, ainsi que
de la dépendance qui semble s’installer entre le patient et le thérapeute. Pour
répondre à ces critiques, les adeptes des traitements par la persuasion instaurent
une relation basée sur la persuasion, précisément, par opposition à la suggestion,
souhaitent la participation active et responsable du patient au processus,
ainsi qu’une définition claire des buts de la démarche qui lui est
proposée.
Dès 1895 s’est ajoutée à ces trois formes de psychothérapie la psychanalyse,
traitement par le transfert (Freud, 1912), qui peut être vue comme une tentative
de « synthèse » (Swain, 1994) des deux derniers traitements. Les impasses de la
suggestion et du traitement moral ayant été décrites par Freud, la psychanalyse
naissante met en rapport le processus de la relation thérapeutique avec une autre
scène, celle de la relation amoureuse, ou plus adéquatement de la relation
précoce de l’enfant avec son environnement parental. La mobilisation de
ces souvenirs inconscients dans la relation transférentielle et leur analyse
permettent alors la guérison.
Dans cette séquence, le thérapeute travaille avec le conflit en se référant à l’objet
interne. Le thérapeute dirige la narration vers le passé de la patiente.
Approche systémique
Au moment où la patiente tente d’expliquer les raisons du conflit dont elle
souffre, le thérapeute ne s’adresse pas seulement à elle et à ses propres