Période : Niveau : 6 5 4 3
Notion : Travailler avec la couleur et le mouvement –
Séance : Henri de Toulouse Lautrec -
Depuis l'âge de 13 ans, l’artiste français Toulouse-Lautrec savait
qu'il était différent. Enfant, sa santé n'avait jamais été bonne.
Pendant son adolescence, il s'est cassé une première jambe, puis
l'autre. Ses jambes n'ont plus jamais grandi. En conséquence, il
avait la tête et le corps d'un homme adulte fixé sur de minuscules
jambes… faibles. Le physique de Lautrec lui a rendu la vie difficile.
Son handicap l'a forcé à dépenser toute son énergie à développer
son talent artistique, et il a créé quelques-unes des images les plus
puissantes de l'art occidental.
Le comte Henri de Toulouse-Lautrec est né sur la propriété de son
père dans le sud de la France en 1864- Membre de l'une des
familles les plus anciennes et les plus riches de France, le jeune
Henri était souvent incapable d'aller à l'école. Cela lui a donné
beaucoup de temps pour l'une de ses activités préférées, le dessin.
Malgré ses handicaps, Lautrec réussit ses examens de lycée. En
1881, il s'installe à Paris pour étudier la peinture. Il y voit les
œuvres des « impressionnistes », un groupe de jeunes peintres
Français qui remettent en question les idées traditionnelles de
l'art. Il s'est lié d'amitié avec des artistes comme Degas et Van
Gogh, peignant le jour et rencontrant ses nouveaux amis le soir.
La vie, à la fin du XIXe siècle était très différent de ce qu'elle est
aujourd'hui. La plupart des choses que nous tenons pour acquises
— télévision, films, téléphones, automobiles — n'avaient pas
encore été inventées. Même l'éclairage électrique venait d'être
encore être inventé. Les seules sources de divertissement après la
tombée de la nuit dans les grandes villes comme Paris étaient les
music-halls, les cafés et les cabarets.
Toulouse-Lautrec adorait ces lieux. Il se sentait chez lui dans ces
milieux sombres où les gens ne pouvaient pas le voir. Et il se sentait
à l’aise parmi les danseurs, les artistes de cirque, et les autres gens
de la nuit qui allaient au « Moulin Rouge ». Le moulin rouge était le
plus fameux cabaret de Paris en ce temps-là.
Approche historique
Il faut partir du regard de Toulouse- Lautrec sur les maisons closes
à la fin du XIX° siècle pour saisir ce moment particulier de l'histoire
de la prostitution : ce que les « filles » du peintre expriment est
bien l'épuisement d'une institution qui repose d'abord sur la
misère et l'exploitation du corps des femmes.
Approche psychologique
Les œuvres de Toulouse-Lautrec ne cachent rien de la tristesse, de
l'ennui, de la lassitude des « filles de joie », qui ne sont qu'au
service du plaisir de leurs clients. Mais leur intimité́ dévoile aussi la
tendresse, la solidarité́, la communauté́ de vie à l'intérieur d'un
monde à part, que le peintre a minutieusement restitué.
Approche sociologique
Si les œuvres de Lautrec donnent essentiellement à voir les « filles
à numéro » (pensionnaires des maisons closes), la réalité́ de la
prostitution est multiple : dossières, asphalteuses, lorettes,
cocottes, demi- mondaines ou courtisanes dessinent une
géographie de la société de l’époque.
Approche esthétique
Toulouse-Lautrec a utilisé́ toutes les techniques et supports dont il
disposait (dessin, huile sur carton, huile sur toile) pour saisir les
poses, les attitudes, les mouvements sur le vif, ou donner à voir
sommairement les décors de la vie quotidienne des maisons closes
de l'époque.
Au Moulin Rouge, 1892-93. The Art Institute of Chicago.
Photographie autoportrait de Lautrec