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Vaincre lediabète sansmédicament : c’estpossible!
Les données avaient encore besoin 
d’être conrmées par des essais à 
plus grande échelle, pourtant la soli-
dité scientique de son approche m’a 
convaincu. Il y avait probablement 
de bonnes chances que ça fonctionne 
pour moi aussi et, de toute façon, le 
pire que je pouvais perdre avec un 
régime comme ça, c’était du poids ! 
A.C.: Comment avez-vous mis 
en place ce régime?
N.M. : La diète recommandée par 
Taylor n’est pas forcément facile 
à appliquer, mais elle est vraiment 
simple. Il s’agit de consommer un 
maximum de 700 calories par jour 
pour perdre du poids en peu de temps. 
Je me suis donc mis aux substituts 
de repas à 160 ou 170 calories deux 
fois par jour, et le soir je mangeais 
un plat relativement normal avec 
une grande portion de légumes, des 
haricots verts, du brocoli, etc. et un 
let de poulet ou une autre protéine 
pour remplir un peu l’estomac. J’ai 
évité de mettre de l’huile trop calo-
rique, mais j’ajoutais du vinaigre, 
des aromates ou de la sauce soja 
pour relever. 
J’ai suivi ce régime une première fois 
durant huit ou neuf jours, puis j’ai 
arrêté, car je devais partir en voyage. 
Dès le quatrième jour, ma glycémie 
avait chuté à un niveau acceptable 
et j’ai arrêté de prendre mes médi-
caments. Je suis resté sans traitement 
pendant encore deux semaines après 
la n du régime ; je n’en avais pas 
besoin, ma glycémie restait basse. 
Elle a quand même ni par remonter 
et j’ai repris mon traitement. Mais le 
plus important, c’est que j’ai compris 
que si je maintenais sufsamment 
longtemps la diète, j’allais pouvoir 
me débarrasser définitivement du 
diabète. Je me suis donc remis au ré-
gime à deux autres reprises au cours 
des mois suivants, à chaque fois sur 
dix ou douze jours. Évidemment, 
entre ces périodes à 700 calories, je 
faisais attention à ne pas reprendre 
le poids perdu. 
C’était en 2014 et j’ai atteint le poids 
de 75 kg. Depuis, ma glycémie à 
jeun reste toujours dans les normes, 
juste un peu plus élevée que celle 
d’une personne non diabétique. Je 
n’ai plus à me préoccuper de mon 
taux de sucre ni à éviter les desserts, 
je mange normalement et ofcielle-
ment je ne suis plus diabétique. Si 
jamais je rechutais, je sais ce qu’il 
me resterait à faire : je reprendrais 
le régime.
  J’ai compris 
que si je maintenais 
suffisamment longtemps 
la diète, j’allais pouvoir 
me débarrasser 
définitivement 
dudiabète. 
A.C. : Ce n’est quand même 
pas un régime facile à suivre, 
comment avez-vous fait pour 
y parvenir? 
N.M. : Bien sûr, les deux ou trois 
premiers jours on a faim, puis ça 
passe. Ce qui reste ensuite, c’est que 
l’on ne pense qu’à une seule chose, 
manger ! Cela dit, quand on se met 
au régime, qu’importe le nombre 
de calories, je crois que cette idée-
là nous préoccupe en permanence. 
Ce qui est important dans le régime 
de Taylor, c’est de boire beaucoup 
d’eau, au moins deux litres. Il y a 
aussi une astuce pour tromper la 
faim : prendre de l’eau pétillante, ça 
n’apporte aucune calorie et beaucoup 
de bulles. Dans les essais cliniques, 
les participants suivaient le régime 
durant huit semaines. En raison de 
mon agenda, je l’ai fait durant un 
laps de temps plus court, et si je dois 
suivre un régime drastique pendant 
dix jours, j’avoue que ça ne me per-
turbe pas vraiment.
Bien sûr, c’est un régime déséquili-
bré, d’ailleurs j’ai entendu beaucoup 
de nutritionnistes dire combien il 
était épouvantable et néfaste pour 
la santé. Les études pourtant sont 
très claires, il ne comporte aucun 
risque pour une personne qui n’a 
pas d’autres problèmes de santé que 
le diabète. Si l’on regarde ce qui se 
passe pour les personnes qui ont subi 
des périodes de famine, on voit bien 
qu’on a tous des réserves. 
De plus, grâce aux substituts de 
repas et aux légumes, on consomme 
assez de bres, assez de protéines 
et de vitamines pour répondre aux 
besoins du corps. D’ailleurs, je n’ai 
pas constaté de baisse d’énergie, 
j’ai continué à travailler tout à fait 
normalement pendant le régime.  
Par contre, si l’on souffre d’une autre 
pathologie que le diabète, si l’on est 
traité avec de l’insuline ou un autre 
médicament, évidemment il sera pré-
férable de voir son médecin d’abord. 
D’un autre côté, il faut comprendre 
que l’on parle seulement d’alimen-
tation. On exagère parfois un peu, 
les gens dans les périodes de famine 
n’avaient pas tous un médecin et un 
nutritionniste à côté d’eux pour leur 
expliquer comment passer au travers. 
A.C.: Vous êtes la preuve vi-
vante qu’il est possible de 
guérir du diabète. Comment 
la science explique-t-elle que 
perdre du poids suffise à en 
sortir?
N.M. : Taylor a formulé l’hypothèse 
que la réduction brutale de l’apport 
calorique causée par la réduction 
de la taille de l’estomac après les 
chirurgies bariatriques forçait l’orga-
nisme à brûler rapidement la graisse 
contenue dans les organes internes. 
Une fois que le pancréas et le foie 
ont perdu leur graisse, les cellules 
peuvent retrouver leurs fonctions 
normales, ce qui fait que la sen-
sibilité à l’insuline revient à des 
niveaux considérés comme normaux 
et que la production d’insuline par les