République Algérienne Démocratique Et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene Faculté des Sciences de la Terre, Géographie et de l’Aménagement du Territoire Mémoire du projet de fin d’études Pour l’obtention du diplôme De Master 2 Spécialité : Géographie et Aménagement du territoire Option : Aménagement et Urbanisme PERIURBANISATION, IMPACTS ET ENJEUX SUR L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE CAS DES COMMUNES DE BARAKI ET EUCALYPTUS Thème proposé et encadré : Mme DJOUAB Fetta Soutenu le : 27 Juin 2017 Présenté par : - Mlle BELKACEMI Meriem - Mlle CHABA Soumia - Mlle CHENOUF Kamélia Oum keltoum Devant le jury composé de : - PR HADJIEDJ Ali Professeur à USTHB …........................... Président. - Mme DJOUAB Fetta Enseignante USTHB …………….........Rapporteur. - Mme BELHAI BENAZZOUZ Atika Enseignante à l’EPAU..Examinatrice. Promotion : 2016/2017 Soutenu le : 27/06/2017 REMERCIEMENTS Avant tous « Nous tenons à exprimer nos remerciements et profondes gratitudes à Dieu le tout puissant, qui nous éclairés le droit chemin qui nous mène vers la réussite, et de nous avoir donnée la force et la patience pour achever ce modeste travail. » Nos particuliers remerciements à nos chers parents qui ont été notre soutien durant toute l’année. Nos remerciements les plus sincères vont pour notre promotrice Madame DJOUAB Fetta pour tous ses précieux conseils et remarques pertinentes, qu’elle trouve ici le témoignage de toute notre reconnaissance et notre gratitude, Merci Madame. Nous remercierons le président du jury, les membres du jury, pour l’honneur qu’ils nous ont fait d’avoir acceptés d’examiner ce modeste travail. Nous remercierons aussi tous nos enseignants du Master 2 option « Aménagement et Urbanisme », et plus particulièrement Professeur HADJIEDJ Ali pour ses conseils et ses orientations pendant toute l’année. Nous exprimant notre reconnaissance à tous les représentants des organismes qui ont mis à notre disposition les documents nécessaires pour établir cette recherche notamment le CNES, la DUAC, l’ONS , l’ANAT, le cadastre de la Wilaya d’Alger, les Domaines de la Wilaya d’Alger, l’agence foncière locale de Baraki et Eucalyptus, les subdivisions des services agricoles de la Daïra de Baraki et d’El Harrach , sans oublier les gens de l’APC de Baraki et d’Eucalyptus surtout notre collègue ELGOUIZI Ahmed. Que toutes les personnes qui nous ont aidés de près ou de loin dans la réalisation de ce travail de recherche trouvent l’expression de notre profonde reconnaissance et gratitude, particulièrement aux doctorants de notre faculté de Science de la Terre de Géographie et de l’Aménagement du Territoire, Monsieur LOUCHAHI Nadir et Mademoiselle BETTACHE Feriel Khadija. Kamélia, Meriem et Soumia DÉDICACE On dédie en premier lieu ce travail A nos mères pour tous leurs sacrifices et leurs efforts inouïs, on dit merci maman A la mémoire de mon cher papa, Chenouf Abderrahmane, tu seras toujours fière de moi et tu resteras gravé à jamais dans mon cœur et mes pensées Ta fille Kamelia A nos pères pour leurs soutiens et leurs aides inestimables on dit merci papa A nos frères et Sœurs A nos oncles et tantes A nos cousins et cousines A nos camarades de l’USTHB du Master 2 A nos professeurs de l’USTHB option « Aménagement et urbanisme » A toutes notre famille. Kamelia, Meriem et Soumia TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS DÉDICACE TABLE DES FIGURES TABLE DES TABLEAUX LISTE DES ABREVIATIONS INTRODUCTION GENERAL .................................................................................................. 1 PROBLEMATIQUE .................................................................................................................. 7 HYPOTHESE DE RECHERCHE ............................................................................................. 9 OBJECTIFS ............................................................................................................................... 9 CHOIX DE LA ZONE D’ETUDE ............................................................................................. 9 DEMARCHE METHODOLOGIQUE ..................................................................................... 10 STRUCTURATION DU MEMOIRE ...................................................................................... 12 PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE PERIURBAIN ............................. 13 CHAPITRE I: CENTRE ET PERIPHERIE, CONCEPT ET DEVELOPPEMENT ............... 15 I. Aperçu général sur le développement du concept Centre /Périphérie dans le monde : 15 Conclusion : ................................................................................................................. 35 CHAPITRE II : LA PÉRIURBANISATION, IMPACT ET ENJEUX ................................... 36 I. Impacts et enjeux environnementaux : .......................................................................... 37 II. Impacts et enjeux économique : ................................................................................... 40 III. Impacts et enjeux sociaux : ......................................................................................... 41 IV. Synthèse : Impacts, causes et conséquences de la périurbanisation ........................... 44 V. Cas des expériences étrangères : .................................................................................. 46 Conclusion ................................................................................................................. 47 CONCLUSION PARTIE I ............................................................................................... 48 PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE ALGEROISE .......... 49 INTRODUCTION .................................................................................................................... 50 CHAPITRE III : L’ESPACE PERIURBAIN D’ALGER, ANALYSE SPECIFIQUE ............ 51 I. Structuration de la ville et formation de la périphérie Algéroise : ................................ 51 II. Les Plans d’urbanisme et impacts sur la périphérie Algéroise .................................... 56 III. Délimitation de la périphérie du Grand Alger : .......................................................... 70 Conclusion ................................................................................................................. 76 CHAPITRE IV : ÉVOLUTION D LA POLITIQUE FONCIERE ET SON IMPACT SUR L’ESPACE ALGEROIS .......................................................................................................... 77 I. Evolution de la gestion et de la politique foncière en Algérie : .................................... 77 II. L’impact de la politique foncière sur l’espace Algérois : ............................................ 83 Conclusion : …... .......................................................................................................... 89 CONCLUSION PARTIE II : ................................................................................................... 90 Partie III : IMPACT ET ENJEUX DE LA PERIURBANISATION POUR L’AMENAGEMENT DE L’ESPACE ALGEROIS, PERSPECTIVE DE DEVELOPPEMENT « CAS D’ETUDE COMMUNES DE BARAKI ET EUCALYPTUS » .................................. 91 INTRODUCTION .................................................................................................................... 92 CHAPITRE V : DIAGNOSTIC D’UN PERIMETRE COMMUNAL ALGEROIS ............... 93 I.Présentation des communes : ......................................................................................... 93 II. Impacts et enjeux de l’espace periurbain algerois : ................................................... 136 Conclusion : ............................................................................................................... 151 Chapitre VI : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT ET RECOMMANDATION D’AMENAGEMENT ............................................................................................................ 152 I. Une stratégie foncière pour la durabilité de la ressource foncière : .................................... 153 II. Des objectifs fixés pour un projet foncier support de la stratégie foncière : ............. 154 III. Un modèle de maîtrise foncière approprié pour la durabilité de la ressource foncière. (Proposition urbaine à l’échelle communale de la zone d’étude (Baraki et eucalyptus) 155 Conclusion : ............................................................................................................... 161 CONCLUSION GENERALE : .............................................................................................. 162 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 166 RESUME ................................................................................................................................ 172 ANNEXE ............................................................................................................................... 174 TABLE DES FIGURES Figure 1: Centre et périphérie. .................................................................................................. 16 Figure 2: Types de périphéries d’après le géographe Alain Reynaud ...................................... 20 Figure 3 : Les trois étapes de la croissance urbaine. ................................................................ 26 Figure 4: Couronne périurbaine. .............................................................................................. 29 Figure 5: Synthèse des impacts de périurbanisation ................................................................ 44 Figure 6: Les causes et les conséquences de périurbanisation. ................................................ 45 Figure 7: L’évolution spatiale d’Alger avant 1830. ................................................................. 52 Figure 8: L’évolution spatiale d’Alger pendant la colonisation française entre 1830-1962 .... 55 Figure 9: Extensions périphériques sur les hauteurs de la ville durant les années 1950 .......... 56 Figure 10: Alger et ses environ en 1886 .................................................................................. 57 Figure 11: Plan d’Alger en 1922 .............................................................................................. 58 Figure 12: Plan OBUS du Corbusier en 1933 .......................................................................... 59 Figure 13: Proposition de zoning par l’Agence du Plan en 1958 ............................................. 60 Figure 14: Plan du COMEDOR en 1968 ................................................................................. 62 Figure 15: Plans POG Horizon 2000 en 1975 .......................................................................... 63 Figure 16: PUD/ CNERU en 1980 ........................................................................................... 64 Figure 17: PUD/ CNERU en 1983 ........................................................................................... 64 Figure 18: PDAU / CNERU en 1999 ....................................................................................... 67 Figure 19: Carte de projets structurants dans ........................................................................... 68 Figure 20: Carte écologique et urbaine de la wilaya d’Alger / PDAU Horizon 2035. ............ 69 Figure 21: Evolution du périmètre d’Alger entre 1830 et 2008 ............................................... 71 Figure 22: Evolution des limites administrative de la wilaya d’Alger ..................................... 71 Figure 23: Carte des sous-systèmes urbains de la wilaya d’Alger ........................................... 73 Figure 24: Carte Densité de la population de la wilaya d’Alger en 1998 ................................ 74 Figure 25: Le prix moyen de terrain à bâtir dans les communes de la wilaya d’Alger entre 2002 et 2010 ...................................................................................................................................... 85 Figure 26: Le prix moyen de terrain bâti et à bâtir dans les communes de la wilaya d’Alger en 2017 .......................................................................................................................................... 85 Figure 27: Situation de Baraki ................................................................................................. 93 Figure 28: Carte de Baraki indiquant les routes ....................................................................... 94 Figure 29: Carte de zonage sismiquedu territoire nationale ..................................................... 95 Figure 30: Graphe de évolution de la population de la commune de Baraki ........................... 96 Figure 31: Répartition Des Entités Économiques De Baraki Par Grands secteurs d'Activités 98 Figure 32: Répartition De La Population De Baraki Résidente Selon La Situation Individuelle .................................................................................................................................................. 98 Figure 33: Tissu Urbain de Baraki en 1957 ............................................................................. 99 Figure 34 Cité Recazine en 1945 ............................................................................................. 99 Figure 35: PUD de Baraki en 1990 ........................................................................................ 100 Figure 36: La commune de Baraki et son agglomération ...................................................... 101 Figure 37: Urbanisation actuelle de Baraki ............................................................................ 102 Figure 38: Carte de répartition d’activités et de l’Industries .................................................. 103 Figure 39: Qualification de l'usage du sol. ............................................................................. 104 Figure 40: Carte de système urbain et hiérarchie ................................................................... 105 Figure 41: Graphe repartition des superficies agricole de la commune de Baraki................. 107 Figure 42: Carte de répartition de terrains agricoles et urbanisés. ......................................... 108 Figure 43: Situation géographique de la commune des Eucalyptus. ...................................... 109 Figure 44: les réseaux routiers de la commune des Eucalyptus. ............................................ 111 Figure 45: Evolution du taux d’accroissement. ...................................................................... 113 Figure 46: Structure de la population par tranche d’âge et par sexe. ..................................... 114 Figure 47: Evolution de la densité de la population (1977-2008). ......................................... 116 Figure 48: Densité de la population par agglomération. ........................................................ 117 Figure 49: Graphe de l’évolution du parc du logement entre 1998 et 2008. .......................... 118 Figure 50: Graphe representant la structure des équipements dans la commune des Eucalyptus. ................................................................................................................................................ 120 Figure 51: Carte des zones d’activités de la commune. ......................................................... 122 Figure 52: carte des potentialités agricoles du PDAU d'Alger............................................... 127 Figure 53: Carte des anciennes POS de la commune d’Eucalyptus. ...................................... 128 Figure 54: Graphe représentant la diminution des terres agricoles par domaine. .................. 130 Figure 55: Graphe de la répartition des projets d'habitat à réaliser dans la cadre du quinquennal 2010-2014............................................................................................................................... 130 Figure 56: Graphe des types d'occupation du sol en 1990. .................................................... 132 Figure 57: Graphe des types d'occupation du sol en 2000. .................................................... 133 Figure 58: Graphe des types d'occupation du sol en 2010. .................................................... 134 Figure 59: Carte de l’évolution de cadre bâti d’Eucalyptus des années 1960-1990-2000-2010. ................................................................................................................................................ 134 Figure 60: Eucalyptus en 2011. .............................................................................................. 135 Figure 61: Eucalyptus en 2007. .............................................................................................. 135 Figure 62: Eucalyptus en 2004. .............................................................................................. 135 Figure 63: Eucalyptus en 2017. .............................................................................................. 135 Figure 64: Catre des activités économique de la commune Eucalyptus. ............................... 137 Figure 65: Catre des activités économique de la commune de Baraki. .................................. 137 Figure 67.1: Carte de la direction de l’urbanisation sur les terres agricoles de la commune Eucalyptus. ............................................................................................................................. 138 Figure 67.2: Carte de la direction de l’urbanisation sur les terres agricoles de la commune Baraki. .................................................................................................................................... 138 Figure 69.2: Structure de la population de Baraki. ................................................................ 139 Figure 69.1: Structure da la population d'Eucalyptus. ........................................................... 139 Figure 70: Organigramme récapitulatif des impacts et enjeux de la périurbanisation sur la consommation foncière des communes périphériques. .......................................................... 140 Figure 71: Carte de la commune de Baraki et ........................................................................ 141 Figure 72: Carte de la commune de Baraki et de son agglomération en 2016. ..................... 141 Figure 74.1: Graphe de la consommation foncière prévue par Le PDAU 1996 de la Commune d'Eucalyptus. .......................................................................................................................... 142 Figure 74.2: Graphe de consommation fonciere prevue par le PDAU D'alger 2016 pour La commune D’Eucalyptus. ........................................................................................................ 142 Figure 75: Implantation de l’habitat individuel et collectif dans la commune de Baraki et Eucalyptus. ............................................................................................................................. 143 Figure 76: Carte de l’évolution de l’occupation du sol entre 1957-1977 et 2020 de la commune de Baraki ................................................................................................................................ 144 Figure 77: Carte sur l’évolution de l’occupation du sol entre 1962-1990 et 2016 de la commune d’Eucalyptus ........................................................................................................................... 145 Figure 78 : Carte des différentes espaces et centralité des deux communes. ......................... 147 Figure 79: Figure de agri parc proposé par le PDAU. ........................................................... 175 Figure 80: Carte de délimitation des 23 agri-parcs proposés par le PDAU d'Alger 2016. ... 175 TABLE DES TABLEAUX Tableau 1: Evolution du territoire de la wilaya d’Alger.. ........................................................ 70 Tableau 2: Evolution de la population de la ville d’Alger son espace périphériques. ............. 73 Tableau 3: Evolution du Parc de Logements à Alger ............................................................... 75 Tableau 4: Evolution des taux d’accroissement de la population ............................................ 87 Tableau 5: Caractéristiques Atmosphériques de Baraki........................................................... 95 Tableau 6: L’évolution de la population de Baraki entre les trois recensements RGPH. ........ 97 Tableau 7: Evolution de la population de Baraki selon sa dispersion. ..................................... 97 Tableau 8: Tableau des qualifications de l'usage du sol......................................................... 104 Tableau 9: Répartition de la SAU .......................................................................................... 106 Tableau 10: Répartition de la SAT. ........................................................................................ 106 Tableau 11: Evolution de la population (1977-2008) ............................................................ 112 Tableau 12: Répartition de la population par agglomération. ................................................ 114 Tableau 13: Evolution de la densité de la population (1977-2008). ...................................... 115 Tableau 14: Densité de la population par agglomération. ...................................................... 116 Tableau 15: Taux d’activité de la population. ........................................................................ 117 Tableau 16: Évolution du parc du logement entre 1998 et 2008............................................ 118 Tableau 17: Réparation des logements selon le type de construction. ................................... 119 Tableau 18: Structure des équipements. ................................................................................. 119 Tableau 19: les nombre et surfaces des EAC et EAI des domaines de la commune. ............ 129 LISTE DES ABREVIATIONS : AADL : L'Agence nationale pour l'Amélioration et le Développement du Logement ANAT : Agence Nationale d’Aménagement du Territoire (Algérie) ACL : Agglomération Chef-lieu APC : Assemblée populaire communale AS : Agglomération Secondaire CNA : Conseil National d’Agriculture CW : Chemin Wilaya DLEP : Direction du Logement et des Équipements publics DUC : Direction de l'Urbanisme et de la Construction DSA : Direction des Services Agricoles EAC : Exploitation Agricole Commune EAI : Exploitation Agricole Individuelle HA : Hectare (Unité internationale de mesure des surfaces) MADR : Ministère d’Agriculture et de Développement Rural ONS : Organisation Nationale des Statistiques (Algérie). ONTA : Office National des Terres Agricoles (Algérie) PDAU : Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (Algérie) POS : Plan d’Occupation des Sols (Algérie) RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat RN : Route Nationale SA : Surface Agricole SAT : Surface Agricole Totale SAU : Surface Agricole Utile SDAAM : Schéma d’Aménagement de l’Aire Métropolitaine d’Alger SIG : Système d’information Géographique SNAT : Schéma National d’Aménagement du Territoire (Algérie) SNRA : Système National de la Recherche Agricole ST : Surface Totale TP : Terre Privée ZAP : Zone Agricole Protégée PARTIE INTRODUCTIVE 1 INTRODUCTION GENERAL Depuis que la notion de la science de l'urbanisme a été définie au début du 20éme siècle, la discipline a énormément évolué, en passant par des phases aux connotations et objectifs très diversifiés, dont aucune n'a réussi à produire une "ville heureuse". Au début du 21éme siècle, l'ancrage des pratiques et des politiques urbaines dans la démarche de développement durable a conféré à l'urbanisme de nouvelles responsabilités et a considérablement élargi ses prérogatives, dans le but de parvenir à s'approcher d'un modèle urbain capable de satisfaire les attentes sociales et économiques, tout en préservant le capital naturel et en protégeant l'environnement. L’aménagement du territoire a connu ces dernières années des évolutions rapides dans le monde, qui consiste à planifier et coordonner l’utilisation du sol, l’organisation du bâti, ainsi que la répartition des équipements et des activités dans l’espace géographique. Parmi ses approches spécifiques l’aménagement urbain qui est marqué par la concentration démographique et destiné à structurer et à organiser l’espace concerné de manière optimale et durable, dont la ville est projetée. L'aménagement des territoires a toujours été une grande préoccupation pour les hommes. La fonction d'un territoire déterminait son aménagement qui le valorisait. La généralisation des échanges, l'industrialisation, la richesse économique, le tourisme sont quelques exemples des causes des bouleversements actuels dans l'aménagement des territoires. La mondialisation est l'une des causes principales des mutations actuelles entraînant le remodelage des espaces géographiques et des hiérarchies. La ville, comme l'a décrit Marcel Roncayolo1 « est plus qu'un concept d'analyse, est sans doute une catégorie de la pratique sociale ». La ville fabrique le citadin, mais celui-ci ne limite pas son milieu de vie à l'agglomération, il se déplace, habite souvent la campagne et y pratique ses loisirs. L'influence de la ville sur sa périphérie agricole était interprétée selon un modèle appelé : Von Thünen2 élaboré en 1826, Celui-ci décrit en fonction des coûts du transport des produits, des auréoles successives de cultures ; du maraîchage proche de la ville à l'élevage et à la céréaliculture plus lointains. 1 Marcel Roncayolo est un urbaniste et géographe français né le 24 mars 1926 à Marseille. Spécialiste de la ville de Marseille –la ville et territoire2 Johann Heinrich Von Thünen, est un économiste allemand né le 24 juin 1783 à Canarienhausen, Spécialiste de l’économie géographique PARTIE INTRODUCTIVE 2 Une part importante de la population mondiale vit désormais en ville. Le début du 20 siècle se caractérise par l'importance d’un l’éclatement urbain (démographique, spatial, économique), et par le phénomène de métropolisation : la concentration des hommes et des activités dans les plus grandes villes. Mais ces villes concentrent aussi les problèmes. La ville durable est donc l'un des grands enjeux de développement.3 La population urbaine a beaucoup augmenté depuis les années 1950. Cette croissance urbaine est particulièrement forte depuis les années 1990. Depuis 2008, la moitié des habitants de la planète vivent en ville. En 2010, une vingtaine de villes dans le monde comptabilisent plus de 10 millions d'habitants (elles n'étaient que deux en 1950, trois en 1975, et dix en 1990). La ville de Tokyo est la plus peuplée avec un peu plus de 36,6 millions d'habitants. Ce sont les plus grandes villes, les métropoles, qui croissent le plus vite4. Le taux d'urbanisation des pays développés (plus de 75 %) est très supérieur à celui des pays pauvres (environ 40 %). Cependant, le taux d'urbanisation augmente : sur les 21 villes les plus peuplées du monde, 15 sont des villes du « Sud »5. La concentration de la population et des activités économiques, dénommée métropolisation, est reconnue comme une des tendances lourdes de l’occupation de l’espace, actuelle et pour les années à venir. Cette croissance urbaine mesurée en termes quantitatifs (augmentation du nombre de personnes et d’emplois en milieu urbain) ne constitue pas un phénomène nouveau ; les faubourgs de la fin du siècle dernier et les banlieues des années 70 en témoignent. Cependant, de nouvelles formes d’élargissement spatial des unités urbaines sont apparues dans les années 60, favorisées par la démocratisation du transport individuel, contribuant à établir de nouvelles relations ville/campagne. Ce sont les processus d’émergence de nouveaux territoires périurbains, liée à la métropolisation. Les grandes métropoles des pays émergents et des pays en développement s'étendent rapidement : leur population augmente en raison de l'exode rural (migrations des campagnes vers les villes), mais surtout de sa natalité propre. En effet, ces pays n'ont pas encore terminé 3 https://www.assistancescolaire.com/eleve/2nde/geographie/reviser-le-cours/villes-et-developpement-durable2_geo_05 4 https://www.assistancescolaire.com/eleve/2nde/geographie/reviser-le-cours/villes-et-developpement-durable2_geo_05 5 https://www.assistancescolaire.com/eleve/2nde/geographie/reviser-le-cours/villes-et-developpement-durable2_geo_05 PARTIE INTRODUCTIVE 3 leur transition démographique, leur population est très jeune et leur taux de fécondité élevé. Nourrir, loger, éduquer, soigner ces jeunes urbains est un enjeu important pour les pays pauvres. Les migrants cherchent aussi en ville un meilleur niveau de vie et un travail qu'ils ne trouvent pas toujours. Véritables carrefours de communication pour les réseaux et les flux qui parcourent le monde, les grandes villes-métropoles sont au cœur de l'organisation de l'espace mondial. Cette situation a entraîné des modifications dans l'espace urbain. Avec L'extension et la nouvelle organisation spatiale des villes la croissance urbaine des villes (l'augmentation de la population), les villes se sont étalées vers leurs périphéries, de plus en plus loin des centres villes. La croissance urbaine accélérée a créée de nouvelles formes urbaines : suburbanisation périurbanisation, exurbanisation, rurbanisation. Les villes d'aujourd'hui sont : éparpillées, dispersées, décousues, chaotique… Entre ville conquérante et une agriculture déstabilisée, l'espace rural se trouve aujourd'hui menacé. Ce qui accentue la dualité entre la ville et la campagne. Dans les années 1950, ce sont surtout les banlieues proches qui ont vu leur population augmenter. À cette époque, le « rêve américain » gagne les pays européens qui sortent juste de la guerre. Les occidentaux rêvent d'être propriétaires de leur propre pavillon en banlieue avec tout le confort moderne. Les zones pavillonnaires se multiplient aux portes des villes. Les villes des pays pauvres connaissent la même évolution. Mais on trouve dans leurs banlieues des bidonvilles et des zones d'habitat précaire alimentés par l'exode rural. Actuellement, dans les villes du Nord, de nombreuses activités (y compris tertiaires) se délocalisent vers la périphérie. Ce phénomène est particulièrement marqué dans les villes nordaméricaines où de véritables « villes-lisières » avec tous les services se développent (edge cities). Depuis les trente dernières années, l'étalement urbain a gagné les espaces ruraux proches des villes des pays développés : nous parlons de périurbanisation. Les bourgs voisins des grandes agglomérations deviennent des communes-dortoirs. Leurs habitants travaillent et consomment en ville (mode de vie urbain), mais logent à la campagne : ce sont des rurbains. Ce phénomène est moins marqué dans les villes des pays pauvres où l'exode rural reste fort et où on préfère quitter la campagne plutôt que d'y revenir. Les villes commandent et structurent l'espace qui les entoure : elles s'étalent sur un territoire important leurs limites deviennent floues et leurs habitants de plus en plus mobiles. PARTIE INTRODUCTIVE 4 Dans ce contexte le développement des réseaux de transport et des voies de communication était primordial. La ségrégation socio spatiale dans les villes qui regroupent d’une part de plus en plus importante de la population, les différentes catégories sociales doivent cohabiter. Ce phénomène n'est pas nouveau. En revanche, la ségrégation socio spatiale semble s'accentuer, avec pour conséquence un cloisonnement plus important de l'espace urbain. La fracture urbaine est de plus en plus nette entre quartiers riches et quartiers défavorisés. Dans certaines villes, les quartiers fermés avec des accès contrôlés se multiplient (gated community) : l'exclusion urbaine n'est pas un phénomène récent, mais elle tend à s'aggraver. À l'échelle mondiale, la situation est aggravée dans certaines villes par une ségrégation sociale et raciale dans des quartiers ghettos (gated communities de noirs à Johannesburg) ou par des conflits (mur séparant Palestiniens et Israéliens à Jérusalem). Ce phénomène est particulièrement marqué dans les villes des pays pauvres où 78 % de la population vit dans des logements précaires : les immeubles résidentiels du centre de Sao Paulo sont protégés des émeutes populaires par des vigiles et des systèmes de sécurité. Dans les centres villes, les logements sont de plus en plus chers et les classes moyennes partent peu à peu vers les banlieues. D'anciens quartiers populaires « s'embourgeoisent » (gentrification). Le quartier de Harlem à New York en est un bon exemple : il y a quelques années, c'était le quartier le plus pauvre des États-Unis, mais aujourd'hui les appartements sont rachetés par des jeunes cadres supérieurs, car ils sont proches de Manhattan. Les quartiers pauvres disparaissent des centres villes qui gardent tout de même une population précaire dispersée dans des chambres de bonnes ou des hôtels bons marchés. Les problèmes sont délocalisés vers les banlieues qui comprennent des quartiers résidentiels mais aussi des zones d'habitat plus défavorisé. Les bidonvilles des villes européennes ont été détruits dans les années 1960-1970 et les populations pauvres, relogées dans de grands ensembles (HLM en France). Cette solution semblait bonne à l'époque, mais aujourd'hui ces quartiers rencontrent de sérieux problèmes. Des zones d'habitat précaire réapparaissent même dans la banlieue parisienne. La croissance urbaine implique l’incorporation de nouveaux territoires dans le système social de la ville : la zone périurbaine se déplace et s’éloigne de plus en plus. Des centres urbains entraînant nécessairement des transformations du milieu concerné. Ces territoires intéressés par les phénomènes de périurbanisation et qui occupent une couronne dont le rayon peut varier d’une dizaine à une cinquantaine de kilomètre autour des villes, (selon la taille) sont en grande PARTIE INTRODUCTIVE 5 partie occupés par l’agriculture. C’est donc dans ce « périmètre » que les exigences d’espaces sans cesse accrues vont se réaliser, ce qui ne va sans poser de problèmes6. En effet, sur le plan spatial, ce processus aboutit à la consommation, la disparition, et le recul de l’espace agricole. Windels souligne que : « La notion de pression sur l’activité agricole par le biais des mutations fonctionnelles de l’espace, justifie l’emploi du terme « consommation » de terres, parce que l’aspect premier de la question se rattache à l’ampleur de l’expansion urbaine qui atteint le plus directement le milieu rural, et au caractère irréversible de cette colonisation ». La croissance urbaine aboutit donc à une mutation des fonctions des sols. Ce mode d’urbanisation qui a pris une grande intensité en France depuis 1970, est très liée au développement de l’automobile, qui s’est amorcé dès les années 50 aux Etats Unies, puis en Grande Bretagne. La rurbanisation est plus récente en France. Par contre, dans les pays sousdéveloppés et plus exactement dans les pays colonisés ce phénomène est qualifié par la notion d’ordre et de désordre, d'une planification urbaine, politique coloniale et post coloniale, et interprété comme étant une des caractéristiques des pays en voie de développement. « La péri urbanisation (ou rurbanisation) des espaces périphériques des villes à constituer un phénomène si important dans des pays comme les Etats unis ou la grande Bretagne qu’on a pu se demander s’il n’avait pas sonné le glas des villes traditionnelles, en revanche d’autre aires géographiques, telle que les pays de l’Est où la plupart des pays du tiers monde ne le connaissent pas ou peu du moins sous cette forme » En ce qui concerne les pays du Maghreb, des rythmes d’urbanisation accélérés caractérisent ainsi ces pays méditerranéens sous l’impulsion de la croissance démographique et du développement économique (Arama, 2007). Les Nations Unies évaluent la population des pays du Grand Maghreb autour de 150 millions d’habitants à l’horizon 2050, avec des taux d’accroissement très fort : +3 % par an et un taux d’urbanisation avoisinant 70 % (Djelal, 2005). Cette urbanisation se traduit par un phénomène qui est l’étalement urbain généralisé, En fonction de contraintes physiques et environnementales multiples en interaction constante. selon des temporalités , des échelles spatiales variables , des choix politiques, de l’héritage spatialisé ou l’inertie de certaines formes spatiales (Baudelle, 1994), de facteurs socioéconomiques, et de considérations culturelles et historiques, l’artificialisation du 6 https://www.assistancescolaire.com/eleve/2nde/geographie/reviser-le-cours/villes-et-developpement-durable2_geo_05 PARTIE INTRODUCTIVE 6 territoires accompagne d'importantes modifications de la forme urbaine donnant naissance à des modèles et formes ou macroformes infinis de croissance spatiale des villes (Allain, 2004 ;Mangin, 2004). De ce fait, les processus qui les engendrent sont appréhendés à travers la logique du sous-développement qui caractérise certains pays, et qui se traduit par une importante croissance démographique, une concentration des hommes et des activités et comme un processus de migration important entre les villes et les campagnes : toutes ces caractéristiques sont présentes aujourd’hui en Algérie. Les villes algériennes portent encore la marque de l’urbanisation qui caractérisa la période coloniale. Depuis l’indépendance, l’Algérie a connu une croissance urbaine spectaculaire (Actuellement, la population urbaine avoisine les 60% de la population totale selon le recensement de 1998 (Chadli et Hadjiedj, 2003). La forte croissance démographique qui a marqué les deux premières décennies de L’Algérie indépendante s’est accompagnée d’un exode rural et de flux migratoires importants ; ils ont entraîné un accroissement considérable de la population urbaine et une densification du Système urbain algérien. Cette croissance urbaine va être rapide et orientée vers les petites et moyennes agglomérations dans la partie Nord du pays et d’une façon brutale et mal contrôlé (Guechi, Imane 2011). A l’image de beaucoup d’autres pays nouvellement indépendants, l’Algérie a connu un mouvement inadmissible en matière de croissance urbaine. Les métropoles consomment leur dernier terrain urbanisable et déversent leur trop plein sur les communes périphériques. Ce qui pose le problème du développement propre de ces communes et celui, de l’hypertrophie de ces zones métropolitaines. Cette croissance urbaine n’a été ni planifiée, ni organisée et s’est faite sous forme de quartiers ou agglomérations périurbaines illicites, de façon souvent éclatée avec une force d’accompagnement. Ainsi, les nouveaux quartiers réalisés sont en majorité mal structurés et les anciens se sont laissé dégrader. Trois tendances se dessinent au cours de cette période. Une densification encore plus accentuée du tissu urbain existant. Une vague de constructions dans les nouvelles périphéries. L’apparition de vastes zones d’habitat sommaire et de bidonvilles qui se glissent en petits ilots dans les rares espaces libres du tissu urbain. PARTIE INTRODUCTIVE 7 PROBLEMATIQUE A l’heure de l’urbanisation planétaire et des défis du développement durable, Les formes d’urbanisation diffuses contemporaines, affectant tout aussi bien les centres urbains, les périphéries, que les campagnes, font de ces territoires un nouvel enjeu fondamental du développement urbain. Ces territoires connaissent des processus de transformation et conduisent à la conformation d’un espace urbain aux réalités sociales, économiques et culturelles coexistantes, multiples et nouvelles. La très importante traduction physique de la recomposition de l’occupation du sol est la mutation urbaine la plus visible. Elle prend des formes et des importances très variées à travers le territoire et au sein des agglomérations. Cette recomposition se décline par une consommation de l’espace à d’autres fins, par des modifications dans les usages, la fréquentation, la représentation des lieux, voire des abandons, par une autre configuration de la forme urbaine. Cette recomposition de l’occupation de l’espace est aussi une des expressions de l’évolution des modes de vie et de la société ainsi que des choix de planification opérés antérieurement et présentement. Ainsi l’aspiration de chacun à avoir à sa disposition des surfaces plus conséquentes, plus agréables pour ses diverses activités, rendu possible notamment grâce à l’élévation des niveaux de vie, à la diversification de l’offre de déplacements a conduit à accélérer le phénomène de périurbanisation qui a engendrer des impacts et des enjeux d’ordres social, économique ,culturel, environnemental et politique pour l’aménagement des territoires. La question du foncier urbain constitue, dans les nouveaux contextes de développement durable et de mondialisation, un enjeu majeur pour un développement socioéconomique durable des territoires et le motif de recherche de nouvelles approches foncières faute des résultats des politiques foncières antérieures adoptées jusqu’à nos jours. La population mondiale devenant de plus en plus urbaine, exige un foncier urbain conséquent qui puise ses besoins dans le foncier agricole menaçant ainsi la sécurité alimentaire de l’homme. Le lien entre les modes de production agricole et urbain est irréversible. L’étalement de l’urbanisation signifie la réduction de la production agricole et la provocation de l’insécurité alimentaire. L’apparition de phénomènes urbains tels la périurbanisation, l’étalement urbain et la fragmentation spatiale ont conduit, dans la plupart des cas, à l’empiètement de l’urbanisation sur le foncier agricole. Sur ceux notre problématique principale est la suivante: - Quelle sont les impacts et les enjeux du phénomène de la périurbanisation pour l’aménagement du territoire ? PARTIE INTRODUCTIVE 8 Alger, tout comme Tunis et Casablanca métropoles littorales "effectives" de rang international, s’étendent aujourd’hui, suite aux dynamiques de desserrement et d’étalement, de sorte qu’elles donnent lieu à de nouvelles formes urbaines sur des espaces, de plus en plus éloignées. L’empreinte du développement de ces métropoles, notamment celui d’Alger correspond à la croissance de son agglomération, durant ces deux dernières décennies, par l'extension de son tissu urbain sur sa périphérie. Ce processus d’artificialisation du sol a marqué la morphologie de toute la région algéroise et provoqué, entre autres, la dégradation environnementale et la diminution des ressources naturelles. Les communes périphériques de l’agglomération algéroise connaissent une forte dynamique démographique, qui a donné lieu à diverses mutations spatiales, notamment dans la partie orientale du périmètre algérois. Dans cette optique, nous avons choisi d'analyser le processus de la périurbanisation de la ville d'Alger et ses répercussions sur les mutations spatiales et socio-économiques de l'espace périphérique, à travers l'exemple des deux communes de Baraki, Eucalyptus qui font partie de la Daïra de Baraki. A ce niveau, il s’avère indispensable de présenter dans quel sens notre intention de recherche va être orienté vers les problématiques suivantes : Problématiques spécifiques : - Quelle est la spécificité de ce phénomène sur l’aménagement de l’aire métropolitaine algéroise ? - Quelle sont les impacts (sociaux, économiques, environnementaux, politiques et culturels) de la périurbanisation dans les communes Baraki et Eucalyptus ? PARTIE INTRODUCTIVE 9 HYPOTHESE DE RECHERCHE L’hypothèse est en réalité une réponse préalable aux questions fondamentales de la recherche. - Alger, capitale politique et économique du pays déverserait sa croissance démographique sur ces espaces périurbains - L'urbanisation de Baraki et Eucalyptus, communes à caractère agricole, situées sur les terres les plus fertiles du pays, avait des impacts directs sur l'espace et ses composantes à l'échelle locale, régionale et même nationale - L’urbanisation de la périphérie algéroise devrait avoir une urbanisation spécifique en coordination avec le caractère spécifique de ces communes. OBJECTIFS Notre travail de recherche cible à faire ressortir les différents impacts de la périurbanisation de manière générale et particulièrement à Alger. Et pour répondre à notre problématique en vérifiant nos hypothèses, nous devons répondre aux objectifs qui suivent : - Définir le caractère spécifique de l'urbanisation des espaces périurbains de manière général - Revenir sur le processus de développement de la capitale et ainsi de ces espaces - Combiner le processus de métropolisation d'Alger avec le phénomène de la périurbanisation, particulièrement au niveau des deux communes - Faire ressortir les différents impacts de l’urbanisation de ces communes particulièrement sur le périmètre agricole CHOIX DE LA ZONE D’ETUDE Notre choix portant sur les deux communes de Baraki et Eucalyptus est justifié par le fait que, c'est une zone périphérique classée en zone périurbaine, d'un côté. D’un l'autre côté, il constitue une problématique bien spécifique des espaces périurbains, en ayant un 'impact sur les terres agricoles. Ce dernier étant important, sera bien illustré sur les deux communes, sachant qu'elles sont situées dans le périmètre des terres des plus fertiles du pays, les terres de la Mitidja. PARTIE INTRODUCTIVE 10 DEMARCHE METHODOLOGIQUE Afin d'aboutir au terme de notre travail, nous avons choisis deux approches complémentaires à savoir, l'approche empirique, l'approche systémique, l’approche théorique et l’approche cartographique. Pour la première, nous avons au préalable, définis les différents concepts, ainsi que les relations qui les relient. En plus des différents documents concernant les deux communes ; documentations, statistiques, cartographiques, et les différentes enquêtes et sondages réalisés dans les différents organismes Sur la base de l'analyse systémique, nous avons tenté de mettre en lien les différentes données, afin de déterminer l'impact de chacune, dans ce mouvement de développement du système urbain algérois de manière général et son impact particulier sur les systèmes des deux communes. De ce fait notre travail est organisé comme suit : Etape 1 : Recherche bibliographique : C’est l’étape préliminaire de tout travail de recherche. Nous avons entrepris de réunir toutes les informations concernait notre étude, à travers la consultation : - Des différentes thèses et mémoires de fin d’études. - Des différents documents et instruments d’aménagement et d’urbanisme tel que ; le PDAU d’Alger et les pos. - Les revues spécialisées dans le domaine d’urbanisme, d’environnement, de l’architecture, et de l’habitat ayant un rapport avec notre thème d’étude. - Des documents cartographiques. - Les données statistiques de l’ONS. - Les recherches via internet qui nous ont permis d’obtenir des informations sur notre thème d’étude. Etape 2 : collecte des données : Dans cette étape nous avons procédé à la collecte de la différente donnée et d’un maximum d’informations liées à notre zone d’étude auprès des différents organismes suivants : - Assemblée populaire communale de Baraki et eucalyptus (service technique de l’APC). - Centre national d’études et de recherches appliquées en urbanisme (C.N.E.R.U). - Direction d’urbanisme de la construction. (DUC). PARTIE INTRODUCTIVE 11 - Wilaya d’Alger. - Agence national du cadastre. - Office national des statistiques d’Alger (O.N.S). - Direction des domaines de la wilaya d’Alger. - Agence nationale du cadastre (A.N.C). - Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’EL Harrach (E.P.A.U) - Anat. - Direction de l’agriculture. Le diagnostic urbain : effectué sur terrain dont le but est d’identifier les différentes caractéristiques urbaines de la zone d’étude à savoir le cadre bâti (habitat et équipements) et non bâti (voirie, espace publics, espace libres). Etape 3 : Le traitement des données : Durant cette étape, nous avons exploité l’ensemble des données recueillies y compris les relevés urbains réalisés lors de la phase précédentes en procédant par : - La structuration et l’organisation de l’information selon les thèmes étudiés. - La conception des tableaux, des graphes, des cartes thématiques de plans, de commentaires et d’analyse afin de les exploiter pour pouvoir atteindre notre objectif. - Le diagnostic urbain : effectué sur terrain dont le but est d’identifier les différentes caractéristiques urbaines de la zone d’étude à savoir le cadre bâti (habitat et équipements) et non bâti (voirie, espace publics, espace libres). Etape 4 : Proposition et recommandations : Cette étape consiste à l’élaboration des plans d’actions / orientations urbaines et des recommandations. PARTIE INTRODUCTIVE 12 STRUCTURATION DU MEMOIRE L’armature générale de notre mémoire est répartie en trois principales parties et six chapitres qui répondent à une logique déterminée à une progression des idées, à travers laquelle nous tenterons d’apporter des réponses à nos problématiques objet de notre thématique de recherche. LA PREMIERE PARTIE: Concerne la partie théorique du mémoire comporte deux chapitres qui vise à établir un cadre théorique sur le phénomène de la périurbanisation afin de passer en revue de quelques définitions ou approches de notions qui vont de la ville en relation centre et périphérie dans le monde ainsi que la notion de voisinage, en vue de circonscrire le cadre de notre recherche , nous évoquons ainsi dans cette partie les principaux impacts et enjeux du phénomène de la périurbanisation ainsi que des exemples étranges pour enrichir notre champ de réflexion.il s’agira pour nous de préciser notre compréhension de ces différentes notions ainsi que le champ ou les limites de notre investigation. LA SECONDE PARTIE : Comporte deux chapitres qui a pour objectif d’analyser les principales transformations et mutations qui ont marqué le territoire algérois. La démarche consiste à repérer les indices participant à l’émergence de l’espace métropolitain algérois et son développement. Dans un premier temps, nous présenterons l’espace métropolitain d’un point de vue spatial, territorial et économique. Nous passerons ensuite en revue les différentes étapes de la planification urbaine,et de reconnaitre la logique de formation et transformation des différentes périphéries qui s’est donnée depuis l’indépendance pour orienter son urbanisation. Ainsi que l’évolution de la politique foncière et son impact sur l’aire métropolitain algérois. LA TROISIEME PARTIE : C’est la partie pratique et empirique qui a pour but l’étude concrète des impacts et les enjeux du phénomène de la périurbanisation sur l’aménagement de l’aire métropolitain algérois sur les différents aspect socioéconomique ,environnemental ,politique et culturel à travers un diagnostic établie sur un périmètre communal algérois, ou nous abordons les deux commune Baraki et Eucalyptus comme cas d’étude afin de mieux souligner l’ impact majeure de ce phénomène qui est la consommation foncières des espace périurbains et de proposer des stratégies et des plans actions urbains afin de remédier a cette questions urbanistique importante. PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 13 PERIURBAIN PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE PERIURBAIN PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 14 PERIURBAIN INTRODUCTION L’espace périurbain est situé au-delà des banlieues ou des périphéries immédiates d'une ville il constitue un espace d’urbanisation nouvelle, par des lotissements et des constructions individuelles prenant parfois la forme de mitage (éparpillement de constructions dans la campagne), c’est une zone de contact entre l’espace rural et l’espace urbain, tout en conservant les traits du premier, et en subissant peu à peu l'attraction du second. Le dictionnaire d'urbanisme et de l'aménagement, F CHOAY et P, MERLIN, définissent le périurbain comme « une catégorie analytique et interprétative qui désigne des configurations urbaines émergentes, situées à la périphérie des agglomérations, caractérisées par une faible densité (bâti, population, emploi,...), une faible diversité (ségrégation sociale et fonctionnelle) mais par une bonne accessibilité au reste de l'espace urbain environnant. Le périurbain est symptomatique de la transformation de la ville (occidentale), qui tend, sur ses marges, à l'étalement, à la spécialisation et à la ségrégation des territoires urbains directement polarisés». La ville contemporaine sort de ses murs et dépasse ses faubourgs et ses banlieues. Le modèle de la cité radiale centrée sur le forum, protégée par son rempart ou ses boulevards, a disparue. Nous assistons aujourd’hui à un mouvement de recomposition, de transformations où les marges de la ville cherchent une nouvelle identité. Le périurbain peut être perçu comme un ensemble de zones où l'on observe des phénomènes de croissance démographique une production de logements neufs sous des formes variées. Ces zones périurbaines sont caractérisées par des transformations humaines et sociologiques profondes, qui engendrent des modifications paysagères par un chantier inachevé, portant ainsi atteinte à l’environnement. La notion de l'espace périurbain, est caractérisée par une extension discontinue de l'urbanisation sans qui est existé de plan d'ensemble à cette mosaïque mi- urbaine, mi- rurale. PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 15 PERIURBAIN CHAPITRE I: CENTRE ET PERIPHERIE, CONCEPT ET DEVELOPPEMENT I. Aperçu général sur le développement du concept Centre /Périphérie dans le monde : Le dualisme centre-périphérie est un concept fréquemment utilisé en géographie pour décrire une opposition entre deux types de lieux dans un système donné, celui qui commande : « le centre », et celui qui subit : « la périphérie ». Ce concept est ainsi orienté dans le sens des rapports entre lieux dominants et lieux dominés, à la fois pour décrire l’opposition, mais également afin de suggérer un modèle explicatif de la hiérarchie de ces relations (ville / quartiers extérieurs, ville / campagne, pouvoir central collectivités locales, ...). L’utilisation de ce concept remonterait à Karl Marx7 pour résumer les relations entre la ville et la campagne. Toutefois, sa signification contemporaine doit beaucoup aux théoriciens des inégalités qui contribuèrent à sa diffusion, a+u cour des années soixante. Au début des années 80, Alain Reynaud développe ce concept en géographie et « le centre et la périphérie par rapport à un système territorial sans pour autant donner à ces derniers une signification géométrique : le centre n’est pas au milieu d’un espace, ni la périphérie reléguée aux marges »8 Selon (Brunet, Dollfus 1990), Le modèle centre-périphérie décrit le monde comme « un système dans lequel un noyau donne des impulsions, draine des richesses, des périphéries qu’il capitalise à son profit exerce une surveillance politique et économique sur les auréoles », c’est la dynamique des relations internationales qui entretient les rouages de ce modèle. Nous pouvons dire que le système mondial se lit en termes de centre et de périphéries, souvent pour stigmatiser les inégalités entre pays développés et pays en voie de développement ou encore entre le Nord et le Sud, Or ces derniers ne correspondent pas toujours à une opposition absolue mais doivent s’interpréter en termes de positions relatives et évolutives. Fernand Braudel identifie même les centralités des économies dans le Monde qui se sont succédé depuis le Moyen-âge autour d’un carrefour majeur ou d’une capitale politique comme Venise Anvers, Gênes, Amsterdam ou Londres. 7 Centre-Périphérie Nadine Cattan-Centre-Périphérie. Cynthia Ghorra-Gobin. Dictionnaire des mondialisations, Armand Colin, pp.47-49, 2006. 8 Selons Alain Reynaud PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 16 PERIURBAIN Aujourd’hui, dans le monde l’unicité du centre n’existe plus, mais il est nécessaire d’identifier des polarisations majeures plurielles afin de ne pas tomber dans un schématisme trop réducteur. Le concept centre-périphérie tient beaucoup d’une représentation du monde fondée sur la continuité territoriale où la distance et la proximité sont perçues comme des facteurs très structurants. En posant la distance comme principe d’organisation spatiale. Il exprime l’idée d’un gradient de décroissance progressif de la concentration, du pouvoir, de la puissance et de la richesse, du centre vers les périphéries. Or cette représentation de l’espace mondial ordonné selon une hiérarchie est de plus en plus remise en question. Le système mondial est une affaire de réseaux, d’accessibilité aux réseaux de transports, de communications et d’informations. Définition des concepts Figure 1: Centre et périphérie. Le centre Un lieu qui se caractérise par la concentration, d’une certaine masse de population, de fonctions économiques, production d’activités et de de services, de richesses. Il est doté d’une capacité d’innovation bénéficiant et de créativité, d’une grande Source : http://www.geodutienne.be/documents/fgs/ch_centre.pdf accessibilité, il est un lieu très attractif par cette polarisation qu’il engendre, il est un puissant moteur d’intégration territoriale. Quelques critères dominants - Une certaine masse de population, une capacité notable de production, un niveau de vie élevé et une ancienneté du développement relativement aux sous-ensembles territoriaux voisins. - Le centre suppose aussi une capacité d’innovation et une capacité d’attraction favorisant ainsi la concentration des activités. - Enfin, le centre est associé à la notion de pouvoir (sièges sociaux) « le « lieu où l’on donne des ordres». PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 17 PERIURBAIN Le « centre » renvoie à ce qu’on appelle couramment le centre-ville. Or les villes dans le monde ne comportent pas toujours un centre, ou bien encore elles en comptent plusieurs, et leurs caractéristiques peuvent être très diverses. Le centre regroupe généralement les quartiers les plus anciens par la présence de monuments, de bâtiments historiques, et les directions des services de l’Etat…etc. En effet, le centre est un lieu spécifique caractérisé par un ensemble de facteurs qui le distinguent d’autres lieux avec lesquels il est dans une relation de dominance. Comme le confirme A.Zuchelli« Ce lieu d’usage éminemment collectif, se distingue de l’environnement par la nature des activités qui s’y déroulent et par la configuration du bâti et de l’espace » Dans ce sens le centre «apparaît comme un lieu hiérarchiquement supérieur aux autres et dont la supériorité est définie par différents facteurs qui se réfèrent aussi bien à sa fonction qu’à sa structure» En résumé, le centre d’une ville est un espace urbain qui se distingue par ses activités de production économiques ,de commerces et des services qui fait son prestige et son attractivité ainsi que son rayonnement politique, économique, culturel, voire même religieux tout le long de son développement dans le temps. Il ressort de ce qui précède, qu’en général l’histoire de la ville commence souvent par celle de son centre. Alors que les géographes tels que Beaujeau Garnier décrivent le centre comme étant «…La partie fondamentale de l’organisation urbaine, celle qui assure la vie et l’activité. C’est le siège du pouvoir organisateur public et privé, spontané ou réglementé qui assure le développement urbain et régit les rapports avec la périphérie rurale ou urbaine…». La centralité C’est une notion universelle, qui recouvre un ensemble de situations très diverses, elle est interprétée différemment d’une discipline à l’autre : en effet, les urbanistes décrivent la centralité comme étant un phénomène de concentration : «…supportée par du bâti, des figures urbaines qui ne sont pas nécessairement particulières, elle consiste en une densification, une accélération des fonctions et des réseaux de relations» La définition de la centralité par certains architectes s’appuie plutôt sur l’aspect morphologique. Pour cela, on adopte le principe que : « Telle figure urbaine correspond à la sensibilité d’une époque, attire les habitants et l’animation…Il importe, de toute façon, que les caractéristiques morphologiques soient distinctes, différenciant, sans désintégration, le lieu d’une animation particulière et établissent ses limites. » PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 18 PERIURBAIN Contrairement au centre, la centralité n’est pas définie directement par un seul lieu. En effet, le suffixe nominaliste, est rattaché à une racine nominale et à une notion de propriété, de fonction. Ceci implique que nous pouvons définir la centralité comme le fait d’être d’un centre. Comme l’exprime Jérôme Monnet : « La centralité est la qualité attribuée à un espace » Une centralité urbaine peut se répéter un certain nombre de fois au sein d’une même ville. Plusieurs centralités peuvent cohabiter sur un même territoire urbain. Il est en effet possible de mettre en évidence un certain nombre de fonctions. Ainsi Thomas Dawance nous en cite plusieurs : culturelle, économique, financière, commerciale, politique, technologique, de loisir, de détente, etc. Chacune de ces fonctions peut permettre l’existence d’une centralité. Cette dernière peut en posséder une seule ou plusieurs à la fois. La centralité est une combinaison, à un moment donné, d’activités économiques, de fonctions politiques et administratives, de pratiques sociales et de représentations collectives »9 La centralité a donc des aspects divers, elle est plus la résultante d’un ensemble de lieux que d’une somme de fonctions. La centralité née, ne se crée pas, elle se construit au fil du temps, tout en changeant de rôle et de valeur. La centralité apparaît à partir de la concentration d’un ensemble d’équipements strictement fonctionnels bien choisis et adaptés à leurs fonctions, peut répondre au critère de centralité sans pour autant constituer un centre. «La centralité qualifie l’action d’un élément central sur sa périphérie». La centralité est aussi la capacité de polarisation de l’espace et l’attractivité d’un lieu ou d’une aire qui concentre des acteurs, fonctions et objets de société. Donc pour apprécier la centralité d’un lieu, il faut mesurer son attractivité, sa polarisation et le regroupement qu’il génère sur l’aire de son influence ; La centralité est donc le potentiel fonctionnel d’un lieu .Pour J.-P. Lévy, la dichotomie entre centre et centralité permet d’affirmer que le centre est : « le produit mouvant résultant du jeu social, expression générique qui recouvre des conditions de production particulièrement complexes» et la centralité « l’aptitude de la ville à l’impulser des flux d’échanges de marchandises, de services et d’idées…». 9 (lavadinho, lensel 2010) PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 19 PERIURBAIN Le péricentre C'est un espace qui se situe entre le centre et les limites extérieures d'une ville et qui n'existe que par l’existence d’un centre et par rapport au temps, dans l’histoire son développement était lié à la croissance de la ville et de ses activités. Cet espace qui constitue le péricentre a des origines multiples et une grande variété d'entreprises et d'activités. Il a été formé soit par extension du centre ou par remplissage de l'espace peu occupé compris entre le centre et les faubourgs ou par annexion de quartiers et de faubourgs juxtaposés et structurés à la manière d'un village avec une place centrale composée d'une église ou une mosquée, une mairie et quelques commerces. Ce qui se traduit par l'absence d’une architecture dominante et d'une grande mobilité sociale10. Le péricentre est une zone résidentielle importante qui se caractérise par une certaine harmonie de bâti composé d'habitat généralement individuel ou collectif de haut standing occupé par une population socialement favorisée. C'est aussi un espace qui regroupe et qui attire l'essentiel des activités administratives, financière, les sièges de sociétés et les services qui sont en relation directe avec le centre directionnel. Concernant l'activité commerciale, on note l'absence de la densité généralisée de vitrines qui créent un centre des affaires comme dans le centre-ville. Au fil de l’histoire, la couronne péricentrale est située entre les zones centrales et périphériques. Celle-ci correspond aux secteurs urbanisés entre le milieu du XIX èmesiècle et la seconde guerre mondiale et dont la structure urbaine n’a pas subi de transformation radicale dans le temps. En outre, les faubourgs dont le développement a débuté dès XIXème siècle sont également considérés comme péricentraux. Ils s’étendent le long des axes historiques de la cité parfois sur plusieurs kilomètres. Leur emprise spatiale rappelle celle d’une toile d’araignée, aujourd’hui devenus boulevards urbains, tandis que les autres quartiers péricentraux occupent les espaces intermédiaires restés vacants jusqu’à une époque plus récente. Cette tentative de définition est d’autant plus nécessaire afin de pouvoir distinguer que l’agglomération dans sa dimension « physique » (continuité du bâti) peut donc être divisée en trois zones distinctes que sont le noyau central entouré de ses deux couronnes, l’une péricentrale, l’autre périphérique. 10 2 LACOUR C., 1978, Espaces périphériques, mobilité et transports collectifs, ATP, CNRC. Paris.Thèse Etalement urbain et mutation socio spatiales à Alger étude de cas BELHALI BENAZOUZ Atika PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 20 PERIURBAIN La périphérie : Située à l’opposé du centre, elle présente une morphologie plus hétérogène. En effet, l’espace périphérique n’a pas d’existence spécifique, il n’existe qu’en relation avec un centre. La Périphérie11 se définit négativement par rapport au centre et se caractérise par un niveau de vie moins élevé, des productions moins élaborées et surtout par un affaiblissement et une perte de substance par rapport au centre. Soldes migratoires et soldes financiers sur long terme révèlent des processus inverses de l’aire foyer, et contribuent à accentuer l’écart centre/périphérie, dont l’un des principaux handicaps réside dans l’absence d’autonomie en matière décisionnelle. On distingue différents types de périphéries12 : La périphérie intégrée (ou associée) est une zone qui subit une influence positive du centre et qui est prise dans une spirale du développement et qui, par ses relations avec le centre accroît son niveau de vie. Le centre y crée des unités de production et des emplois. Certes, cette périphérie accueille souvent des flux de médiocre qualité (investissements dans les branches les moins évoluées, afflux de retraités,...) La périphérie dominée(ou exploitée) a beaucoup de difficultés à s'intégrer. Elle subit les influences négatives du centre et reste dans une situation de blocage économique. C'est là que le centre vient puiser les ressources minières, énergétiques, de main d’œuvre. la périphérie délaissée : si les flux prennent de l'ampleur, la périphérie, exsangue, devient incapable de fournir de nouvelles ressources au centre. La population de la périphérie délaissée s'abandonne à la résignation. En marge des centres et périphérie existent aussi des isolats, sous-ensembles territoriaux relativement peuplés et bien structurés mais qui entretiennent peu de rapport Figure 2: Types de périphéries d’après le géographe Alain Reynaud Source : BRUNET R. et PIERRE-ELIEN D. (sous la direction de), Géographie 1ère, Bréal, Paris, 2007. 11 12 http://www.geodutienne.be/documents/fgs/ch_centre.pdf Selon Alain Reynaud PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 21 PERIURBAIN avec leurs voisins. Leurs problèmes s'expriment en termes de retard, d’inadaptation, de refus du changement En résumé, on peut dire que, ce qui est périphérique ne l’est qu’en fonction d’un centre. Ce type de relation est donc asymétrique. Le terme n’a aucun sens en lui-même, il se définit plutôt comme une valeur dérivée d’un centre, de quelque chose de central. Périurbanisation, naissance des espaces périurbains Phénomène de périurbanisation La notion de « périurbanisation »13 déjà très ancienne, apparaît chez les anglo-saxons dès les années 40. Elle traduit alors l’interpénétration de la ville et de la campagne au-delà des banlieues, dans des migrations quotidiennes domicile- travail ; elle correspond à un développement de l’habitat pavillonnaire nouveau des classes moyennes travaillant à la ville. Aujourd’hui, le phénomène de périurbanisation dépasse cette seule signification pour témoigner de poussées spatiales urbaines partiellement inédites, croissance éclatée, détachée de l’agglomération mère, constructions individuelles en plein milieu rural. Depuis cinquante ans environ, la rapidité de la croissance urbaine marque la difficulté délimiter les espaces ruraux et urbains environnants. Les critères établis à un moment donné pour définir spatialement le périurbain sont dans tous les pays, à peu près bâtis sur le même modèle - densité et rythme élevé de croissance démographique, migrations alternantes -, mais se révèlent vite obsolètes. La frontière ville/campagne tend à s’estomper. Cette croissance urbaine est la résultante de plusieurs facteurs : la recherche d’un cadre de vie meilleur de loyers moins onéreux et la possibilité d’accession à la propriété à moindre coût, l’amélioration des moyens de transport qui multiplie les migrations quotidiennes entre lieu de travail et lieu de résidence”. Le processus de métropolisation se combine avec un autre phénomène la périurbanisation14, c’est la redistribution spatiale des hommes et des activités économiques dans un «espace-temps» urbain qui s’élargit en raison de l’usage croissant de l’automobile. Cette périurbanisation (ou passage de l’agglomération à « l’aire urbaine ») touche toutes les 13 N. Bertrand, E. Marcel poil N. Bertrand, E. Marcel poil :La périurbanisation ou l´émergence de nouveaux territoires. La périurbanisation ou l’´émergence de nouveaux territoires. Ingénieries - E A T, IRSTEA ´édition 1999, p. 61 - p. 67. 14 Yasmina ARAMA ,PĖRI-URBANISATION, MĖTROPOLISATION ET MONDIALISATION DES VILLES L'EXEMPLE DE CONSTANTINE, Thèse de Doctorat d’État, Option Urbanisme PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 22 PERIURBAIN villes ou presque, même les plus petites (quelques milliers d’habitants), ou le processus de métropolisation se combine avec ce phénomène. La périurbanisation s’exprime aussi comme une manifestation du passage de la ville pédestre à la ville automobile, les centres urbains historiques se sont formés au temps de la mobilité pédestre. Leur extension spatiale a été limitée par la lenteur de la marche d’où, en contrepartie, une forte densité. A la naissance de la mobilité automobile au cours des années 1960 puis le développement des réseaux autoroutiers permettent aux acteurs d’élargir leurs choix de localisation dans un rayon d’environ une demi-heure à trois quart d’heure de voiture des centres historiques, soit dans un rayon de 30 à 60 km. Ou Il en résulte une dé-densification des formes urbaines et une relocalisation des fonctions (habitat, commerces, activités économiques). Ce processus qui touche toutes les villes (même petites) peut être qualifié de passage de l’agglomération à l’aire urbaine : la ville s’étale et ne se développe plus forcément en continuité des tissus existants. (a) Sur le plan spatial : L’habitat se redistribue dans un rayon d’une demi-heure à trois quarts d’heure de route du cœur de l’agglomération. La ville ne se limite plus à un bâti dense (agglomération) et intègre des franges périurbaines où l’urbanisation est dispersée (aire urbaine). (b) Sur le plan économique : Les fonctions économiques et commerciales ne se localisent plus seulement dans le centre-ville ou dans les faubourgs. Des zones économiques et commerciales apparaissent aux limites de la zone agglomérée, autour des principales entrées de villes et des secteurs aisément accessibles en voiture. Ces pôles nouveaux tendent à polariser une part importante des créations d’emplois dans les aires urbaines depuis plus de 20 ans. (c) Sur le plan social : Alors que les populations (et plus particulièrement les actifs) tendant à s’éloigner dans des zones urbaines denses, les emplois restent largement concentrés dans les cœurs d’agglomération. Il en résulte une hausse importante de la longueur moyenne des déplacements quotidiens et du trafic automobile. Plusieurs définitions de certains auteurs et chercheurs de ce phénomène sont citées comme suit : PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 23 PERIURBAIN Le phénomène de la périurbanisation est vu par M. Berger dans une perspective dynamique, comme un processus de croissance urbaine. Cette conception présente l'espace urbain comme un pôle et décrit la relation ville-campagne comme univoque : l’espace rural dépend étroitement de l'espace urbain. Dans ce schéma organisé hiérarchiquement, l'espace périurbain n'est qu'un produit de l'espace urbain. M.-C. Jaillet et G. Jalabert en se basant sur des éléments économiques, politiques et sociaux, parlent d'un "nouvel espace social périurbain". La croissance périphérique des villes est analysée en termes de production d'espace. B. Kayser et G. Schektman-Labry ont, quant à eux, caractérisé un espace précis, la "troisième couronne périurbaine" où "les processus d'urbanisation affrontent une agriculture et une société rurale en plein fonctionnement ... La construction urbaine procède plutôt par éclaireurs avancés". B. Prost nous parle "d'espaces flous" aux marges du système urbain. "Les espaces flous" sont l'expression d'un "marginalisme territorial" dans lequel s'affrontent systèmes urbain et rural. "Le système rural déstabilisé se désagrège face au système urbain conquérant. La recomposition territoriale qui s'opère conduit à la périurbanisation". Selon certains auteurs, la croissance périphérique s'effectue par une organisation en couronnes successives. Ce modèle est, le plus souvent, fondé sur l'existence de trois couronnes "non ordonnées concentriquement, mais caractérisables par une plus ou moins grande et ancienne pénétration de l'urbain ex-agricole et villageoise ..." Pour d'autres, le périurbain est moins clairement défini. Il peut s'agir de l'ensemble des zones où "l'on observe des phénomènes de croissance démographique ... où l'on enregistre une production de logements neufs sous des formes variées ..." P. Laborie Enfin, il est considéré que "la croissance périphérique des populations et des espaces n’a pas à être autonomisée, n'est pas un phénomène spécifique : elle n'est que l'une des formes de la logique du procès d'urbanisation de la société" La croissance est, ici, analysée en termes de valorisation temporaire d'une fraction du territoire, valorisation due à des changements économiques, politiques et sociaux. Selon Michel Dussault15, la question de la périurbanisation est un concept qui est employé et analysé pour décrire la réalité du monde aujourd’hui qui est caractérisé par une urbanisation massive qui ne fait que s’accroître d’année en année. Mais, plus précisément la 15 J.Lévy et M.Lussault, Mondialisation : concepts, enjeux, échelles, Mondialisation, périurbanisation et urbanité -7 Février 2013 PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 24 PERIURBAIN périurbanisation constitue une des formes majeures de l’urbanisation dans le monde. Il propose ainsi de définir la périurbanisation au regard de trois critères : La diffusion, L’illimitation, La périphérisation. La diffusion : Il s’agit d’un vieux concept employer qui se traduit par l’étalement urbain, expression plus moderne à savoir l’extension physique de l’espace urbain. Cette expansion matérielle de la ville, à l’importance de la géographie de la ville notamment en concentrant l’analyse sur la réalité de ce déploiement. La notion de diffusion s’axe notamment sur les travaux de B. Secchi qui parle de cita diffusa. Cette dernière n’exprime pas une expansion physique des villes d’une manière directe et continue, mais peut être éparpillé d’où la naissance de l’espace non bâti qui est le vide constitue aussi une part de la ville. Alain Berger a montré qu’il fallait reconsidérer la théorie de la planification en regardant non seulement les pleins mais aussi les vides. Les vides sont à conserver, à insérer comme constitutifs de l’urbain. La notion de diffusion renvoie à cette réalité en montrant que l’urbain se déploie tant du dense vers le peu dense que du peu dense vers le peu dense. Cela montre que les espaces périurbains sont des espaces de diffusion. Il ne s’agit pas d’une croissance urbaine en nappe comme on l’a souvent décrite mais d’une croissance en nébuleuse avec des pleins et des vides qui sont tout aussi signifiants. Chaque fraction est le résultat d’une diffusion mais aussi le vecteur d’une autre diffusion, le traditionnel modèle centre/périphérie ne tient alors plus. L’illimitation : L’illimitation se caractérise comme la capacité de chaque espace de se connecter aux autres espaces au même moment. Ces connexions sont illimitées au sens où elles sont générales et sans fin. L’illimitation est là encore une marque de l’urbanisation contemporaine qui refonde les géographies urbaines. Elle permet de maintenir via l’hyper spatialité des espaces qui ne pourraient pas s’insérer dans les espaces contemporains, qui explique pourquoi se constitue un universel mondial. C’est ainsi constitué un espace mondial de cohabitation et de contestation. Cet espace se crée et se maintien autour de la possibilité de mise en lien d’espaces différents. Dans le cas du périurbain, cette connectivité assure la diffusion et le maintien dans l’urbain. PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 25 PERIURBAIN La périphérisation : Ce concept se pense à travers intensité des situations urbaines (qui se calcule par le couple densité/diversité). Un espace est nécessairement dense et divers mais c’est interaction entre ces deux concepts qui vont pouvoir définir le degré d’intensité. La périphérisation se présente alors comme le processus qui met en place des catégories de géotypes qui ne sont ni centraux ni péricentraux, dont l’intensité est faible en ce que leur densité notamment et leur diversité sont maigres, mais qui participent de l’urbanisation du monde. Ils sont en quelque sorte le résultat de cette urbanisation. Dans chaque situation urbaine, on peut déceler des géotypes périphériques. La périphéricité ne devient plus un lieu décrit par rapport à un centre mais renvoie à un type d’organisation spécifique et peut se retrouver en tout point. On peut même constater qu’une hyper centralité est une périphérie sous ce critère. Ces trois entrées permettent une lecture de l’urbain qui articule ces trois idées : - L’étalement. - Le brouillage des limites et l’ouverture vers des mondes numériques nouveaux. - La baisse de l’intensité urbaine. La combinaison de ces trois éléments donne une lecture différente de la périurbanisation, elle permet la distinction de plusieurs types d’espaces périurbains. On peut analyser notamment leur système relationnel avec les autres espaces ce qui permet de mettre en évidence une dynamique plus complexe qu’auparavant. Le périurbain laisse émerger un certain nombre de problématiques liées notamment au développement durable, à la justice sociale et spatiale. En résumé et d’une manière générale et explicite nous adoptons la définition suivante de la périurbanisation : « La périurbanisation est une expansion, une croissance de la ville vers ses campagnes environnantes mais qui, à la différence de la banlieue traditionnelle “agglomérée” à la commune-centre, se fait de manière relativement diffuse dans un espace qui garde partiellement son caractère rural ». Les différentes formes de la périurbanisation Des études spécifiquement périurbaines débute autour des années 1980, plus précisément, entre 1968 et 1980, le phénomène a gagné en surface et en poids démographique, construisant trois couronnes concentriques comme le montrent les études de B. Kayser et G. Schektman Labry ; 1992. Onprend alors conscience que la ville ne s’oppose plus au rural mais, PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 26 PERIURBAIN qu’au contraire, il existe une zone de transition périurbaine plus ou moins bâtie. J.Orhon (1982) fait ainsi remarquer que la périurbanisation est « un nouveau mode de diffusion urbaine, qu’il s’agit d’une forme dérivée de la ville d’origine un espace de transition entre l’urbain et le rural considéré comme des formes pures. Le modèle radioconcentrique est une bonne image de la ville et de ses couronnes périphériques déformées par les axes revenant ainsi à une logique plus géométrique (de type chronicité).G. Jalabert (1984) note que la périurbanisation est « la forme la plus adéquate à notre société, la meilleure valorisation possible du territoire par le capital ». Parallèlement J. David (1984) souligne l’importance et la nécessité de nouveaux mots, « d’un nouveau vocabulaire » pour définir l’espace périurbain, pour désigner ce qu’il conçoit comme étant un continuum urbain/périurbain. B. Dezert, A. Metton Et J. Steinberg (1991) divisent la croissance des villes en trois étapes distinctes16 : Figure 3 : Les trois étapes de la croissance urbaine. Source : C. Enault, 2003 La première forme (faubourgs) se caractérise par la présence de remparts qui limitent la croissance de la surface urbaine. Les trafics sur les principales radiales sont généralement très importants. L’urbanisation se développe le long des voies d’accès routières au centre-ville. C’est autour des gares de banlieue que se développent de nouveaux faubourgs qui, à leur tour, sont absorbés par la ville centre. Cette forme urbaine peut être qualifiée de radioconcentrique. La seconde forme s’oppose à la première par son ampleur accélérant un peu plus la dynamique de croissance dès l’agglomération. Les voies de communications restent capitales pour le développement urbain, créant de véritables axes de suburbanisation même si la ville tend en général à perdre son profil étoilé. De nouvelles couronnes rurales 16 B. Dezert, A. Metton, J. Steinberg, La Périurbanisation en France, Préface de J. Beaujeu- Gamier Raymond Lazzarotti PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 27 PERIURBAIN s’intègrent dans le tissu urbain.et là de nouvelles constructions sans une véritable planification jusqu’aux années1920. C’est à partir de cette date que se montent les premiers lotissements dans les périphéries urbaines sans que toutefois ne disparaissent complètement les traces de ce qui était autrefois la campagne. Ce processus de « grignotage » se poursuit avec puissance jusqu’aux années 1960 formant ainsi une succession de couronnes de banlieues. Enfin, l’ultime étape du développement urbain fait apparaître de nouvelles formes en suscitant une croissance dispersée. Villes et campagnes ne font plus qu’un. Alors que l’agglomération tend à stagner ou à croître faiblement, les campagnes les plus proches voient s’étendre leur surface bâtie. Trois couronnes peuvent alors être individualisées mettant en évidence un gradient périurbain centre périphérie. Cette logique est ensuite déformée par les axes qui tendent à faire progresser plus rapidement les communes situées au bord des grandes radiales. De 1950 à nos jours, les villes ont connu une importante croissance due à la fois à la suburbanisation et à la périurbanisation. Si le premier a permis à l’agglomération de s’étendre d’une manière continue le second a eu tendance à accroître les populations d’espaces plus lointains et surtout plus fragmentées. Les facteurs de cette double déconcentration sont bien identifiés : les transports, le foncier ou la croissance de la population en sont responsables. Espaces périurbains, formes et développement Définition de l’espace périurbain L’expansion et la croissance de la ville vers ses compagnes environnantes a fait naitre un nouveau espace qui s’avère très particulier mais aussi complexe « un nouveau type d’espace est apparu dans les années 60 n’est ni la ville ni la compagne : l’espace périurbain Dans le dictionnaire d'urbanisme et de l'aménagement, F CHOAY et P, MERLIN, définissent le périurbain comme « une catégorie analytique et interprétative qui désigne des configurations urbaines émergentes, situées à la périphérie des agglomérations, caractérisées par une faible densité (bâti, population, emploi,...), une faible diversité (ségrégation sociale et fonctionnelle) mais par une bonne accessibilité au reste de l'espace urbain environnant. Le périurbain est symptomatique de la transformation de la ville (occidentale), qui tend, sur ses marges, à l'étalement, à la spécialisation et à la ségrégation des territoires urbains directement polarisés. » PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 28 PERIURBAIN C’est un lieu qui exprime et qui interprète l’espace situant entre ville et compagne, le territoire périurbain se caractérise par la juxtaposition d’activités agricoles d’espaces naturels de leur habitations individuelles et /ou collectives, de zones d’activités économiques et commerciales d’infrastructures routière, ferroviaires. Il est difficile a délimiter, il a fait l’objet de nombreuse recherches de la part de géographes, il s’agit d’un type d’espace spécifique qui a ses propres caractéristiques et son propres mode de fonctionnement. Le périurbain se place au-delà de la périphérie d’une ville de sa banlieue il se situe aux franges de l’espace urbanisé et souvent au-delà des limites des zones couvertes par des règlements d’urbanisme, la plus grande partie reste consacrée à l’agriculture et à l’habitat qui se répartit entre les anciens villages ,les fermes transformées ,quelques lotissements et surtout des maisons éparpillées un peu partout . Les espaces périurbains sont des espaces sous la domination d’une ville centre ou de la métropole qui a ce titre connaissent des migrations alternantes journalières ou un développement économique ou encore un développement urbain lié à celui e la métropole mais présenter es espaces ouverts urbanisables. Selon M C JAILLET c’est un espace qui s’est développé dans la périphérie des villes avec une urbanisation lâche dont il est difficile de dessiner les frontières il ne manque pas de rupture entre urbain et rural c’est un tissu composite qualifié tous au tour de rurbain d’ex urbain de nature urbain de suburbain pour signaler son caractère métis. L’expression retenue aujourd’hui est celle de périurbain, terme qui stipule simplement que des extensions sont disposées autour de la ville. Selon C.CABANNE, l’espace périurbain est un espace situé à la périphérie d’une ville et de sa banlieue et qui est le lieu de transformations profondes sur les plans démographique, économique social politique et culturel le déversement d’un nombre important de citadins qui viennent habiter dans les communes rurales tout en continuant à travailler en ville se traduit dans le paysage par une modification au niveau de l’habitat, du réseau viaires des équipements (...). L’analyse de l’espace périurbain est très complexe à mener dans la mesure où il se situe aux franges de deux espaces eux-mêmes dynamiques et dans les mesures ou les formes de l’urbanisation varient …. Pumain D. ajoute que : « La dimension de la périphérie polarisée par un centre dépend de la portée des activités du centre, liée à des modalités de circulation entre la périphérie et le centre, qui accroissent les déplacements. Les interactions entre centre et périphérie qui obéissent au modèle gravitaire, peuvent définir la périphérie comme une zone contiguë autour PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 29 PERIURBAIN du centre ou comme un réseau de lieux accessibles en connexité. Ce sont en effet les distancestemps et ou les distances coûts qui tendent à régler les interactions. » Le périurbain comme phénomène émerge en France dans les années 1960, la notion de périurbanisation s'impose dans les années 1980 et le périurbain devient une catégorie statistique de officielle l’Insee en 1996. L’accroissement de la population périurbaine a été forte du milieu des années 1970 au début des années 1990 mais la croissance des pôles urbains et des couronnes périurbaines tend depuis à sa rapprocher. Toutes ces définitions sont théoriques mais l’INSEE a abordée pour la première fois, une définition statistique du périurbain qui le décrit comme le fait de communes qui n’appartiennent pas à une agglomération au sens de la continuité du bâti et qui envoient au moins 40%de leur actifs travailler dans une aire Figure 4: Couronne périurbaine. urbaine. La définition périurbaine en France et de la couronne selon l'Insee, est l'ensemble des communes d’une aire urbaine à l'exclusion de son pôle urbain. Les communes appartenant à une couronne périurbaine sont dites mono polarisées, par opposition aux communes situées en dehors d'une aire urbaine, qui sont dites multi polarisées. Grace à la carte du zonage des aires Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Couronne_p%C3%A9riurbaine urbaines et rurale de l’INSEE la France par exemple distingue trois catégories de périurbain : Le périurbain de l’espace à dominance urbaine commune périurbaines des aires urbaines. Le périurbain de l’espace à dominance rurale commune périurbaines des aires d’emploi de l’espace rural. La périurbaine multipolarité. A titre d’exemple, cette catégorisation du périurbain montre l’importance de ce fait dans ce pays .il est à signaler que finalement l’espace en lui-même est complexe .selon sa distance par rapport à la ville .on peut distinguer un espace périurbain densifié, intégré au PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 30 PERIURBAIN fonctionnement urbain et un autre plus éloigné, influencé par la compagne rurale. Cependant l’étalement périurbain ne prend pas partout la même forme. La transition entre l’espace urbain et l’espace rural influence les caractéristiques de l’espace mi rural mi urbain (intermédiaire) car chacun d’entre eux se caractérise par sa physionomie par des rythmes d’activités, des densités humaines et des flux différents. Les différentes approches de l’espace périurbain Selon Poitier Françoise (2007) Le périurbain est abordé par les spécialistes et les chercheurs dans ce domaine selon cinq approches qui sont différentes mais aussi très complémentaires 17: a. Approche morphologiques : Concerne les études sur les formes urbaines mais analysées à partir d’images satellites sur la localisation du bâti, sa densité et sa dispersion. Le périurbain se développe principalement selon trois types morphologiques : Purement discontinue, satellitaire. Sous forme d’émiettement complet. En utilisant les lignes de faiblesse du milieu rural, par exemple en se fondant sur les caractéristiques de l’offre foncière. b. Approche structuration du territoire : Selon plusieurs recherche et études, L’aire urbaine est fondée sur les migrations domicile- travail qui est fondé sur deux fonctions important, habiter et travailler par lequel la localisation des services est très importante sur la structuration du territoire qui pourra être structuré par l’emploi ou par l’attractivité. c. Approche spécifiés des conditions et mode de vie : La question des pratiques sociales et les modes de vie des résidents, leurs attentes et leurs aspirations ainsi que leurs modalités d’appropriation sont essentiellement nécessaires sur la composition sociale de l’espace périurbain à savoir la croissance de la population et le choix de l’habitat. 17 POITIER Françoise, « Le périurbain, quelle connaissance ? Quelle approche », CERTU, Avril 2007 PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 31 PERIURBAIN d. Approche qualité du cadre de vie des populations périurbaines : La qualité des espaces périurbains ne se mesure pas seulement sur l’aspect économique ou environnemental elle dépend aussi du bienêtre des populations qui est un facteur important pris en considérations dans le développement durable. e. Approche gouvernance : La gouvernance de régulation intermédiaire entre la matérialité de l’agglomération urbaine et le gouvernement, la législation et l’action étatique. Caractéristiques de l’espace périurbain : Le périurbain est un espace : d’un point de vue morphologique, désigne une forme urbaine caractérisée par l’éloignement et la discontinuité du bâti vis-à-vis de l'agglomération il correspond à la partie non-agglomérée des aires urbaines. L’étalement urbain s’y effectue non pas en nappe mais en nébuleuse avec des pleins et des vides et d’un point de vue fonctionnel, entretient un lien fort avec le pôle urbain. Une commune périurbaine au sens de l'INSEE voit au moins 40 % de sa population résidente ayant un emploi travailler dans le pôle urbain ou dans les communes attirées par celui-ci. Certaines communes périurbaines sont dites communes multipolarités quand au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans plusieurs aires urbaines. L’espace périurbain fonctionne avec une intense mobilité pendulaire domicile-travail, reposant en large partie sur l'automobile. Ce seul critère fonctionnel ne suffit pourtant pas pour appréhender les interdépendances entre le périurbain et la ville. Les formes d'habitat y sont diversifiées : collectifs populaires, voire affectés à des populations délaissées ; lotissements pavillonnaires pour des catégories sociales de condition variée ; espaces résidentiels des populations aisées, jusqu'au cas limite des quartiers ou îlots clôturés (gated communities). Le périurbain accueille aussi un bon nombre d'activités, résultat du desserrement urbain ou d'implantations ex-nihilo : surfaces commerciales, centres de recherche, zones d'activités diverses. Les espaces "vides" y sont bien présents. Ce phénomène caractérise les croissances et les dynamiques urbaines dont les facteurs de base sont : - La densité (concentration et dispersion des biens et des personnes). - Les flux (accessibilités et déplacements quotidiens). - La dynamique (sur une durée précise). PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 32 PERIURBAIN Pour analyser le phénomène urbain, on retient cinq dimensions 18: 1. La population. 2. Le logement. 3. L’emploi. 4. La mobilité de l’emploi. 5. L’occupation du sol. Afin d’identifier les espaces périurbains, de nombreuses études recherchent ses mobilisateurs liés à leur dynamique dans une durée précise .cette évolution se développe rapidement et elle se rapporte principalement à la population et l’emploi, aux activités et services, logements et au transport. Dans les territoires intermédiaires, on peut identifier les indicateurs synthétisés dans le schéma suivant ; Par ailleurs, on peut spécifier les caractères de ces territoires comme suit : Le caractère résidentiel et récent : mis à part quelques noyaux anciens ; Résidentiel ; deux grand types d’habitat. Habitat pavillonnaire ; grâce à la disponibilité de transport qui permet la liaison à la ville.il s’agit d’un lotissement avec un seul maitre d’ouvrage, caractérise par sa régularité. Grands ensembles : logements collectifs développés sous la pression des besoins urgents en logements Il s’agit d’une production en masse dont le but est de loger le maximum des gens et l’emploi. Les équipements sont absents ou peu présents. La prégnance des migrations pendulaires ; la plupart des gens travaille en ville et résident au périurbain. Occupation du sol discontinue : avec des densités beaucoup plus aérée. Localisations des différentes fonctions ; fonctions résidentielles, fonctions industrielles fonction commerciales, grands équipements, les services…. Les nombreux grands ensembles qui s’installent en milieu périurbain sans cohérence avec les anciennes bâtisses perturbent la structure paysagère existante .en outre la laideur de bien des entrées de villes témoigne de leur état 18 ARBANTES Patricia ,Soulard Christophe ,JARRIGE Françoise et LAURENS Lucette , « Dynamique urbaines et mutations des espaces agricoles en Languedoc,Roussillon (France)3 »,Cybergeo-european journal of Geography ,document 485. PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 33 PERIURBAIN En résumé l’espace périurbain est un espace de transition entre la ville et la compagne, est un espace instable en perpétuelle mutations puisque il s’agit d’une ancienne campagne en voie d’urbanisations. Espace périurbain : territoires en mutations, dynamiques de développement Face à de nouvelles formes de fabrication de l’urbain, des mutations importantes s’opèrent au niveau des territoires et plus particulièrement sur leurs marges périphériques. Ces mutations en cours, affectent ces espaces périurbains une certaine dynamique effervescence à travers ses composantes d’ordre spatiale, humaine et fonctionnelle…. Dynamique socio démographique et économique : Sur le plan social, L’expansion urbaine vers les franges des agglomérations conduit à une augmentation du nombre des ménages par une croissance naturelle et /ou migrations de populations qui s’exprime par une véritable densification des espaces périurbains. Cette installation périurbaine était une solution à la population citadine qui réclame de plus en plus de logements, suite à la tension vécu dans les villes (développement économique, emploi, voie de communication) et à l’émergence du phénomène d’exode rural. La population nouvellement installée dans les espaces périurbains a un taux d’activité élevée qui a pour première conséquence d’imposer des migrations quotidiennes de travail. La motorisation des ménages de ces milieux, où la non disponibilité de l’espace a été le souci majeur auquel font face ces derniers dans la plus part des grandes villes dans le monde. Cependant, les relations entre dynamiques urbaines et emplois restent complexes, confuses, difficiles à comprendre et à interpréter. Les territoires intéressés par les phénomènes de périurbanisation et qui occupent une couronne dont le rayon peut varier d’une dizaine à une cinquantaine de kilomètre autour des villes connaissent une pression exercée sur l’activité agricole par le biais des mutations fonctionnelles. Par ailleurs, l’activité agricole connait une forte pression par le biais des mutations fonctionnelles dans cet espace particulier. Ceci dit le milieu agricole change de statut et de valeur selon sa vocation l’agriculture périurbaine opère sa mutation pour répondre aux nouvelles attentes de la société. Aujourd’hui l’espace agricole grignoté par implantation des nouvelles constructions est qualifié comme étant un espace multifonctionnel qui ne se limite plus simplement à l’espace de production, il est toujours en confrontations a des demandes sociales multiples économique environnementale paysagère récréative culturelle ,et bien entendu, toutes ces transformations spatio-fonctionnelles sont perçues à travers la recomposition du paysage PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 34 PERIURBAIN (l’aspect du bâti est influencé à la fois par : l’usage du sol, la densité la structure sociale et son usage). Sur le plan spatial, l’expansion urbaine est caractérisée par l’occupation des terres agricoles périphériques et l’émergence de nouvelles aires d’urbanisation discontinues .il s’agit d’une urbanisation rapide incontrôlable car elle se développe, de manière spontanée, en dehors des périmètres réglementés par les législations urbaines. En effet, le développement urbain est guidé par des paramètres divers propres à chaque territoire et à chaque pays. De ce fait, la configuration territoriale d’une ville prend une figure qui ne ressemble jamais aux autres villes et il n’existe pas de modèle à suivre .ces paramètres peuvent être d’ordre : historique, social, économique et /ou physique .mais il importe de signaler que les franges urbaines présentent un aspect flou d’un espace en mutation du a l’extension .cette dernière peut correspondre à : une extension en tache d’huile, une extension linéaire, au mitage. PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 35 PERIURBAIN Conclusion : Les concepts centre et périphérie sont relatifs et applicables aux différentes situations. Au niveau des villes, il est désormais un peu difficile de distinguer les frontières : ou s’arrête la ville et ou commence les couronnes périurbaines. Or que La centralité aujourd’hui au cœur des préoccupations dans la conception de la ville contemporaine. Cette dernière émane du mouvement de l’urbanisme durable qui souhaite appliquer les principes de développement durable à l’organisation territoriale. La consommation effrénée de l’espace est contrée par le principe de « construire la ville sur la ville », qui prône notamment la gestion des mobilités (développer d’autres solutions au déplacement automobile), la densification, le développement d’espaces de qualité, mixtes et de proximité, la réduction des inégalités sociospatiales et la prise en compte de l’environnement dans le fonctionnement urbain. Dans ce mouvement de remaniement de la ville, la centralité se situe au cœur des réflexions et des aménagements urbains. L’urbanisation mono centrique d’un territoire juxtapose des notions de centre et de centralité. Le noyau urbain est le centre qui rassemble l’ensemble des fonctions de centralité, qu’elles soient politiques, économiques, religieuses symboliques ou sociales. La distinction entre l’urbain et le rural est l’un des indicateurs le plus utilisé pour parler des différences territoriales .cette différenciation traduit un clivage fondamental entre deux formes d’habitat ,deux types de production et deux modes de vie. Ce phénomène qui se manifeste par une expansion spatiale sa dilution atteint les territoires très éloignés de la ville centre". Et qui reste à l’ordre du jour dans la mesure d’un processus majeur de transformation de l’espace qui est en perpétuel changement et souvent qualifié de « chantier ». En effet, dans le prochain chapitre on va aborder ce phénomène et d’étudier ses causes et ses conséquences sur la périphérie et les espaces périurbains ainsi leurs impacts et leurs enjeux sur le fonctionnement et le développement des territoires sur les déférents aspects : spatial, fonctionnel, économique, social, environnemental, et politique… PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 36 PERIURBAIN CHAPITRE II : LA PÉRIURBANISATION, IMPACT ET ENJEUX L’espace périurbain, le lieu de rencontre entre deux espaces, rural et urbain. Et l’une des difficultés majeures rencontrées par les exploitants périurbains est de l’identité : d’une part l’exercice d’activité agricole dans un contexte qui s’y prête peu et d’autre part, le sentiment d’être peu considérée parle voisin urbain. Ces derniers ont souvent tendance à mépriser espace rural et le qualifie de pauvre, en retard et le considère comme une réserve de nourriture d’espace pour des lotissements, des activités industrielles, des espaces de loisirs et de détente pendant les jours de congés « L’agriculture périurbaine » est une notion qui se réfère à un type d’agriculture bien déterminé qui peut être définit assez facilement au niveau perceptif : il s’agit d’une agriculture proche d’une ville. Elle rend possible l’existence de produits frais de la qualité à valoriser. Pour garantir une agriculture de proximité il faut une réflexion ou études préalables pour la durabilité des terres agricoles, Pour cela les instruments de planification dispose et cerne des limites claires et durables entre la zone urbaine et la zone rural, avec une attention particulière aux secteurs à forts enjeux agricoles et sous forte pression foncière. Des initiatives collectives et même individuelle originales se développent : ferme cueillette, vente de plantes et représente une opportunité pour sensibiliser et favoriser les échanges entre les citadins et les agriculteurs. La dimension économique de l’agriculture est prise en compte dans le développement des espaces urbanisés. Nous pouvons parler aussi du tourisme rural, il concerne l’ensemble des habitants de ces territoires et notamment les agriculteurs (agritourisme ou agrotourisme). Ce type de tourisme englobe des prestations d’hébergement (gites ruraux chambres d’hôtes de restauration table d’hôtes, de produits de territoires, et des activités touristiques (tourisme de randonnée, activités de pleine nature cours de cuisine, visites et animation du patrimoine… etc Il est considéré par certains comme une forme de tourisme alternatif, puisque il ne repose pas sur des aménagements importants et permettent l’accueil de fortes densités Pour développer le tourisme de campagne et donner une entité à ces espaces, des atouts qui favorisent les espaces périurbains et les utilisent comme une force pour faire face à l’urbanisation, un obstacle pour que la ville ne s’étale pas sur la compagne. PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 37 PERIURBAIN Pour mieux comprendre le phénomène périurbain, il est important d’identifier les enjeux et leurs impacts les principaux aspects environnementaux, sociaux et économiques qui contribuent au développement durable des territoires. I. Impacts et enjeux environnementaux Des effets négatifs s’appliquent sur des éléments constitutifs de l’environnement ainsi que sur de la qualité environnementale émanant des espaces périurbains. Impact sur le mode d’occupation des sols La périurbanisation se présente comme un mode d’occupation de l’espace compétitif par rapport aux espaces agricoles, forestiers ou à faible densité de population, L’usage résidentiel des terrains agricoles par constructions de maisons individuelles avec jardins et par constructions de lotissements nécessitent des surfaces importantes. La consommation des terrains agricoles et forestiers n’est pas limitée où la majorité des terres agricoles et forestières ont perdu presque 30% de leur surface en Algérie depuis les années quatre-vingt-dix jusqu’à nos jours pour des raisons socio-économique dans un contexte marqué par le changement du système économique qui était au paravent socialiste Les années de la décennie noire ont eu un impact très important à tous les niveaux et dans tous les domaines. Pour des raisons de sécurité les agriculteurs ont délaissé leurs activités et vendu leurs terres agricoles isolées à des prix dérisoires. La conversion de l’usage des sols à des usages résidentiels consomme des hectares chaque année, ils sont entièrement réalisés sur des terres purement agricoles. Et plus de la moitié des nouveaux espaces urbanisés sont des équipements industriels et publics. Les nombreux grands ensembles qui s’installent en milieu périurbain sont sans cohérence avec les anciennes bâtisses et perturbent la structure paysagère existante. En outre la laideur de bien dès l’entrée des villes témoigne de leur état. On constate une banalisation des constructions : la plupart des maisons sont construites sans prendre en charge la silhouette du village et le visage de la compagne. D’une part cette transformation brutale d’un paysage naturel à un paysage urbain change la physionomie des territoires et en affecte la valeur paysagère. D’autre part, l’espace urbanisé (terre agricole consommé) est réduit l’espace rural, et engendre une concurrence injuste entre l’activité agricole et l’urbanisation et compromettent le développement des exploitations agricoles. PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 38 PERIURBAIN Impact sur la qualité des cours d’eau Un autre impact sur l’environnement est la dégradation de la qualité des cours d’eau par des pollutions liées à l’urbanisation. Les cours d’eau : Les cours d’eau sur des espaces faiblement urbanisés, sont de bonne qualité, avec quelques problèmes ponctuels liés aux rejets agricoles et à un assainissement défectueux ou inexistant. Par contre, Les cours d’eau proches de l’agglomération, dans des zones périurbaines, on constate que leur qualité se dégrader rapidement l’urbanisation : - Des habitations mal raccordées aux réseaux d’assainissement, avec rejets directs dans le cours d’eau. - Des déchets jetés directement dans le cours d’eau notamment déchets verts (engrais des jardins, terrains de sport,..) qui dégradent la qualité des cours d’eau et qui se reflètent sur la qualité des oueds et les lacs proches des agglomérations. L’assainissement : Les communes rurales, de faible population, ne disposent pas toutes de réseaux les nouveaux habitants doivent utiliser les fosses septiques. Il n’existe aucune infrastructure de collecte ou de traitement des eaux usées elle quelles stations dépurations ou des lagunages. Les eaux usées sont jetées directement dans les oueds et dans les cours d’eau. les pratiques de fertilisation des particuliers : Les maisons individuelles dans les zones périurbaines sont souvent entourées par des jardins culture de fleurs, arbres fruitiers et des légumes. Les cultures et l’entretien de ces jardins nécessitent l’application de produits phytosanitaires souvent utilisés inconsciemment et qui entraînent la pollution des eaux. Les gens ne sont pas sensibilisés à l’utilisation de ces produits qui sont appliqués en trop forte dose et plus souvent, percolent dans les cours d’eau. La gestion des berges des cours d’eau : Les gens qui vont s’installer à la périphérie cherchent les paysages naturels et préfèrent construire leur maison en bordure des cours d’eau. Les déchets verts stockés le long des berges se retrouvent souvent dans le cours d’eau et dans le cas des crues sils participent au colmatage des cours d’eau. De plus, face à l’activité érosive de la rivière, les habitants protègent leur terrain par des remblais qui modifient la PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 39 PERIURBAIN dynamique du cours d’eau et favorisent, à terme, les phénomènes d’incision, d’accroissement des pics de crues et d’érosion de berges. Cet impact sur les cours d’eau traduit le plus souvent une méconnaissance du fonctionnement écologique des cours d’eau et les particuliers euxmêmes ne mesurent pas la portée de leurs actes. Impact sur la qualité de l’air Un impact très important du phénomène de périurbanisation sur l’environnement se manifeste par la mobilité et l’utilisation excessive des véhicules motorisés au quotidien, reliant domicile au travail. Ce trafic est à l’origine des embouteillages interminables, principalement en heure de pointe. Il est le principal accusé des émissions de gaz carbonique à effet de serre. La qualité de l’air est ainsi mise en jeu, et les conditions topographiques en cuvette amplifient l’impact en empêchant la dispersion des polluants. Monoxyde de carbone (CO) : issu de la combustion des carburants des véhicules, Dioxyde d’azote (NO2) : émis par toutes les combustions, en majorité les combustions automobiles. Poussières : Générées par les phénomènes de combustion, teneur en stagnation, pollution par les véhicules diesel sans filtre à particules. De plus, les émissions de polluants primaires transformés et combinés sous l’effet des conditions météorologiques, participent à la pollution secondaire à l’ozone. Cette pollution est souvent caractéristique des métropoles. Il est donc notable que le phénomène de périurbanisation, concrétisé par la croissance urbaine et les flux pendulaires domicile/travail a un effet désastreux sur l’environnement. Il est intéressant de constater que les individus qui subissent les nuisances dans les zones rurales participent aussi à la génération de ces nuisances : Ils considèrent que celles-ci proviennent des : - Activités industrielles - Activités agricoles - Promeneurs et des touristes On constate toujours que ce phénomène de périurbanisation nous amène contre le courant et au sens inverse de nos ambitions de protéger et préserver la nature et de développement durable. PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 40 PERIURBAIN Il existe donc un réel enjeu de maîtrise des principes du phénomène périurbain pour l’aménagement du territoire dans les années futures. II. Impacts et enjeux économique Les variables motrices périurbaines Le processus de périurbanisation peut-être expliqué par de nombreux facteurs qui s’exprime comme une combinaison entre la périurbanisation de l’habitat et la délocalisation des activités du centre vers la périphérie. Ils relèvent de l’économie, de la sociologie, et de choix politiques et institutionnels .Ils agissent selon différentes échelles spatiales et temporelles ce sont : - Les facteurs économiques et politiques qui dominent le processus du phénomène de périurbanisation. - Les facteurs socio-culturels, de tendances démographiques - Les contraintes du site et de son environnement - système de transport - Les problèmes Inhérents à la ville c’est que la majorité de la population préférer l’individuelle des ménages qui guide la périurbanisation. D’autres facteurs ont joué un rôle important dans l’orientation de la croissance urbaine vers les zones périurbaines. Du pont de vue historique, la croissance démographique a été longtemps considérée comme moteur principal de ce phénomène. Et le développement de l’automobile et des réseaux routier l’ont appuyé de manière spectaculaire. A cela s’ajoute la rareté et la cherté du foncier de plus en plus qu’on s’approche des agglomérations. Dans les pays développés, l’espace périurbain est de plus en plus occupé par des populations aisées à la recherche de vastes espaces loin des bruits et des nuisances des centres urbains. Aujourd’hui en Algérie, quatre ménages sur cinq possèdent une voiture quatre fois plus dans les années précédente. Le recours à l’automobile est devenu quasi systématique. L’automobile modifie les comportements des ménages, permet de raccourcir les durées des trajets et favorise ce phénomène à se développer Comme le soulignait déjà Claval en 1968, « le rôle de la voiture individuelle dans cette colonisation de la campagne par la ville » PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 41 PERIURBAIN Pour la même durée de déplacement quotidien, elle permet d’aller s’installer de plus en plus loin Remy et Voye (1992) considèrent ainsi l’urbanisation comme un « processus intégrant la mobilité spatiale à la vie quotidienne ». Le développement, l’amélioration et le renforcement des structures routières n’a fait qu’amplifier ce phénomène. Comme le remarque Orfeuil (1994), « les temps de parcours ne cessent de diminuer abolissant les distances grâce à la performance des infrastructures de transports ». L’artificialisation des territoires, un danger pour l’agriculture périurbaine La périurbanisation entraîne une artificialisation progressif et très rapide de terres naturelles et agricoles et chaque année des hectares de ces terres disparaissent sous l’effet de ce phénomène, et cette dernière n’est pas le seul fait de l’habitat résidentiel car les zones d’activités et les technopoles sont de gros consommateurs d’espace. Nous constatons que le rythme de l’artificialisation des sols et plus rapide que celle du la croissance démographique, Par conséquent, la consommation de l’espace résulte beaucoup plus le phénomène de périurbanisation que de l’augmentation de la population. III. Impacts et enjeux sociaux Un nouveau cadre de vie Les périurbains cherchent à « vivre dans un cadre naturel, loin de l’agitation des villes, dans des maisons spacieuses et pourvues de jardins, tout en conservant la source de rémunération qu’est l’emploi en ville » (Le Jeannic, 1997). En caractérisant le comportement des ménages périurbains, il met l’accent sur le rôle que jouent les envies d’aménités naturelles dans les choix résidentiels. Autrement dit, ils cherchent à vivre à la fois dans la ville et dans à la campagne. « Le développement de la périurbanisation a favorisé l'émergence d'une conception assez extensive de l'espace rural. La perception par les Français de leur lieu de résidence diffère en effet sensiblement des classifications spatiales statistiques » (Boret, 2009). L'espace rural exerce aujourd’hui une véritable force d'attraction pour les urbains en Algérie, la majorité des algériens déclarent avoir l'intention d'aller habiter dans une petite commune de la périphérie des grandes villes, tandis que minorité qui représente les habitants ruraux souhaitent aller habiter en zone urbaine. (Source indix). Toutefois, s’agissant de la composante paysagère, il a été mis en évidence que « les inégalités de revenu ne se traduisent donc pas en inégalités face à la qualité paysagère, au PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 42 PERIURBAIN moins dans le cas de Rennes Métropole qui est la zone géographique retenue pour cette étude. Il s’avère que les inégalités de revenus se traduisent pour l’essentiel dans la surface habitable des logements. En outre, les biens disposant de grandes surfaces habitables sont majoritairement offerts à distance du centre urbain » (Aguejdad et al., 2008). La périurbanisation des activités et des emplois Le développement des d’activités industries, commerces, loisirs en périphérie des villes a favorisé la périurbanisation. Ces structures dévoreuses d’espace sont en quête permanente de terres plus proches des populations, plus vastes et à moindre coût. Ces structures cherchent à s’installer souvent à proximité du réseau routier et des échangeurs qui leur offrent accessibilité et visibilité. Le choix de localisation des activités économique joue un rôle major dans la stratégie des firmes et cette stratégie est fondue sur deux facteurs. - L’externalité positive est un avantages qui se trouve dans l’environnement à l’extérieur des entreprises ce concept d’externalité se rattache à la notion d’espaces géographique - Disponibilité de la main d’œuvres à moindre couts. Vue la proximité de cette mains d’ouvres de la périphérie prés de ces firmes, ces derniers économisaient les coûts dépenses de transport. La disponibilité de la matière première (exemple : le bois provient des forets périphériques. Parmi les facteurs de la localisation des activités économiques dans la stratégie des firmes. Le poids du phénomène de périurbanisation des activités et des emplois occupe une place considérable dans le monde « En France, 70 % des chiffres d’affaires sont réalisés en périphérie des villes, 10 % dans les quartiers et 20 % dans les centre-ville. A titre de comparaison, ce rapport est respectivement En Allemagne de 30 %, 40 % et 30 % » (Mangin, 2004). Plus de la moitié des Mètres carrés construits chaque année en France sont consacrés aux activités économiques. La ville s'étale, la ségrégation sociale s’installe La ville s'étale, la ségrégation sociale s’installe dans les espaces périurbains. Dans les villes Européennes, on retrouve la prédominance de familles avec enfants et personnes âgées et une moindre représentation des personnes seules. PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 43 PERIURBAIN « La croissance du marché du logement neuf et d'occasion a permis une spécialisation sociale progressive, qui s'accentue au fur et à mesure des déménagements des familles » (Castel, 2004). Lotissements péri-urbains permettent un mode de vie « entre soi » recherché par leurs habitants. De plus, les nouveaux secteurs périurbains présentent la caractéristique d’être des zones de contacts, souvent de conflits, entre une population en place et des populations arrivantes (Dodier, 2005 ; Brevard, 2005). PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 44 PERIURBAIN IV. Synthèse : Impacts, causes et conséquences de périurbanisation Figure 5: Synthèse des impacts de périurbanisation Synthèse des impacts de périurbanisation Impacts environnementales - Consommation des terres et des ressources. - Modification de l’occupation des sols. - Disparition d’espaces à fortes qualités écologiques. - Destruction de haies bocagères - Fragmentation des structures paysagères - Porte préjudice à la biodiversité - Rupture de corridors biologiques, - Perturbations des écosystèmes et des processus écologiques - Atteinte aux biotopes… Impacts sociales - Ségrégation spatiale et sociale. - Perte d’identité du territoire. - Individualisme et perte du sens de la vie en communauté. - Plus de temps pour se rendre au travail. - Problèmes de santé. - Conflits d’usage des sols. Impacts économiques - Menace sérieuse, pression permanente et fragilisation de l’agriculture périurbaine. - Morcellement des exploitations. - Déplacements agricoles de plus en plus difficiles. - Spéculation foncière et augmentation du prix du foncier. - Longueur des trajets parcourus. - Investissement des collectivités. - Équipements publics. - Entretien des réseaux routiers. - Coût élevé du raccordement aux réseaux des services publics. - Coût énergétique important. - Coût du transport domicile lieu de travail. - Budgets familiaux. la PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 45 PERIURBAIN Figure 6: Les causes et les conséquences de périurbanisation. Périurbanisati on CAUSES CONSEQUENCES -Améliore le cadre de vie . -Cout du logement( le prix élevé dans la ville par rapport à la périphérie ). -Utilisation intensive de la voiture(manque de transport en commun) . -Disponibilité des infrastructures du transport. -Plus d’Emission GAZ à effet de serre (pollution de l’aire ). -Augmentation de la vitesse des déplacements. -Accroissement des distances parcourus. -Recherche un environnement plus naturel pour une vie saine. PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 46 PERIURBAIN Cas des expériences étrangères : V. Maroc (Agadir) : L’espace environnant des villes est donc de plus en plus inséré dans le système urbain, et plus précisément dans le système socio-spatial des grandes villes qui, en s’étalant, ont avalé une partie des environs ruraux, les contraignant à la disparition ou à des transformations multiples : physiques, morphologiques, socio- démographiques, culturelles, économiques et fonctionnelles. Parmi ces villes la ville d’Agadir en Maroc. - Favoriser la densification et le renouvellement du tissu urbain de la ville d’Agadir pour limiter l’extension urbaine. - Proposer au sein de la ville d’Agadir une offre urbaine plus attractive et socialement accessible. - Proposer aux communes périphériques un autre avenir que le périurbain actuel. France (Tours) : À partir de l’analyse du cas de l’agglomération de Tours plusieurs éléments peuvent être mis en avant concernant les causes de ces évolutions - Une attention portée à la qualité des espaces est possible et qu’elle entraîne un bien meilleur prise en compte de la durabilité du fonctionnement de ces espaces : - Respect de son caractère identitaire, attention à la qualité paysagère et urbanistique insertion dans un tissu urbain plus global. Il apparaît donc important de développer ce type d’approche sur l’ensemble du territoire périurbain et non pas seulement sur quelques espaces relictuels ou sanctuarisés. - La qualité patrimoniale de l’espace n’apparaît pas suffisante pour sous-tendre un projet de développement durable... - C’est la multifonctionnalité de l’espace y compris agricole qui devrait être au centre de l’aménagement de l’espace 37 périurbain. L’arrêt de la consommation intensive de l’espace ne peut passer que par une réévaluation de la qualité de ce type d’espace y compris par les agriculteurs eux-mêmes. PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 47 PERIURBAIN Conclusion La croissance immense et la rapidité de la périurbanisation présente un vrai menace pour l’équilibre environnemental, social et économique. Les conséquences négatives causées par ce phénomène sont très nombreuses et présentent un véritable défi pour le développement durable. Ce phénomène gourmand à la consommation d’espaces voués à l’agriculture dans les zones périurbaines, entraîne une ségrégation socio-spatiale, et surtout entraîne des problèmes environnementaux, en particulier en menaçant en premier lieu l’être humain et la faune et flore (la biodiversité) par la dégradation de son environnement. PARTIE I : REFLEXION GENERALE SUR L’ESPACE 48 PERIURBAIN CONCLUSION PARTIE I La périurbanisation est un processus complexe qui prend sa source dans les grands changements contemporains des modes de vie : individualisation croissante de la société, diffusion de l’automobile et baisse des freins à la mobilité, développement de modes de construction standardisés, politiques foncières permissives…etc, exercés sur son espace périurbain. L’espace périurbain s’est imposé tardivement, mais durablement, comme un « tiers espace » (Vanier, 2001). Situé entre villes et campagnes, celui-ci se distingue par une forte attractivité résidentielle et par une morphologie spatiale hybride : urbaine par sa sociologie, son type d’habitat et sa fonctionnalité ; rurale par sa faible densité et la prépondérance des espaces naturels. Cet espace résulte d’un desserrement urbain sans précédent, lié pour partie à la métropolisation et aux tensions immobilières induites, comme aux désirs de confort, d’espace ou de nature manifestés par un grand nombre de citadins. Les espaces périurbains concentrent toutes les critiques qui peuvent être faites à l’encontre des processus en cours : participation à la fragmentation socio-spatiale, non durabilité, banalisation des paysages, repli sur soi, etc. Parallèlement, l’intérêt porté à l’étude des impacts et les enjeux de ce phénomène sur ces espaces, sur les différents aspects économiques ,social ,culturel ,politique ainsi que sur la question foncière et environnementale et le souci de préservation des ressources naturelles et de développement durable qui induisent une nouvelle approche des usages de l’espace rural en plus de l’usage productif agricole, de l’usage résidentiel et de loisirs, l’usage de « campagne nature » incite à prendre en compte les différents impacts des activités humaines sur l’environnement. Cet usage est étroitement lié à la mise en place des politiques de la nature et de protection de l’environnement qui s’attachent à la préservation de la qualité des ressources vitales pour l’homme (eau, air) et à la prévention des risques naturels tant locaux (inondation) que globaux (changement climatique). Dans cette optique, nous aborderons dans la deuxième partie la spécifié de ce phénomène et plus précisément le développement de l’espace périurbain algérois ainsi que son évolution et les modalités de la maitrise foncière et son impact et enjeu sur l’aménagement du territoire algérois. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 49 ALGEROISE PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE ALGEROISE PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 50 ALGEROISE INTRODUCTION La morphologie urbaine de la ville d’Alger est un système de tissus composites où chaque période historique laisse sa trace et se juxtapose à la précédente. La lecture de la croissance et de la structuration des périphéries formées dans le territoire algérois est articulée en quatre phases - La première phase englobe la longue période historique allant du comptoir phénicien jusqu'à la conquête française en 19eme siècle (Relai ville - Compagne) - La deuxième phase correspond aux bouleversements des structure territoriales existante avec l’arrivée des colons .là ou tout à basculer lors de la superposition du noyau historique ottomane avec le nouveau tracer français, et c’est à partir de là ou y avait l’apparition de la première couronne périphérique d’Alger - La troisième phase est celle ou le développement urbains enregistrés à Alger entre la 2eme guerre mondiale et l’indépendance, c’est là ou y avait la formation de la deuxième couronne périphérique et se superpose à la première. - La quatrième phase correspond à la constitution de l’espace périphérique actuel formant trois couronne périphérique et leurs intégration au noyau centre historique de la ville d’Alger. - C’est à partir de la deuxième phase que la ville d’Alger a commençais a marqué le développement périphérique de son territoire. Et pour comprendre la logique de la formation de cette urbanisation périphérique et délimité cet espace ainsi que de connaitre les raison de cette étalement urbain dans la ville d’Alger, ce qui est le but de cette partie. En premier lieu nous allons présenter, un premier point un essai de délimitation de l'espace occupé par le grand Alger et son périmètre périphérique en faisant un regard rétrospectif sur le développement de la ville d'Alger et en se basant sur les écrits antérieurs ainsi que sur l'étude d'impact des différentes réformes administratives sur les changements qui ont affecté le territoire de la wilaya d'Alger. Par ailleurs, dans un second point, nous avons essayé de démontrer l’axe qui supporte le poids de cet étalement urbain. Pour se faire, nous nous sommes appuyées sur l’analyse de certains indicateurs de mesure tel que : l’étude de la croissance et de la répartition spatiale de la population, la diversité de l’habitat, la valeur du foncier… PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 51 ALGEROISE CHAPITRE III : L’ESPACE PERIURBAIN D’ALGER, ANALYSE SPECIFIQUE Jusqu'à une période très récente, la relation entre l’espace urbain et périurbain était de nature complémentaire. En effet, le voisinage de la ville a permis des opportunités de marchés pour écouler la production agricole. Mais la croissance urbaine rapide et anarchique a engendré un étalement urbain important allant jusqu’à ces terres agricoles périphériques. Alger a vécu une mutation de son espace dans un temps record, ses terres agricoles ont été absorbées et peu à peu un béton disgracieux a remplacé un terroir exceptionnel la « Mitidja ».Actuellement l’agglomération s’étend sur les hauteurs du site du sahel et occupe en profondeur une partie de la plaine de la Mitidja. Le but recherché dans ce chapitre est de reconnaitre la logique de formation et transformation des différentes périphéries. I. Structuration de la ville et formation de la périphérie Algéroise Préexistantes et environnement immédiats d’Alger jusqu’à 1830 La première configuration spatiale de l’espace algérois daterait de la période phénicienne, d’où l’apparition du premier établissement Humain, sous forme d’un comptoir commercial sue un site stratégique de la bais nommé Icosim. . Les phéniciens ont procèdes a la mise en œuvre de deux voies naturelles (cours d’eau) sur lesquelles les autochtones faisaient du négoce avec ces derniers (voir la figure 7). Et plus tard s’est implanté un établissement romain de rang de colonie appelé Icosium qui se caractérise par l’apparition du premier tracé urbain. Cependant trois faits urbains ont étaient marqués par cette période ; Le premier tracé urbain en échiquier aux contours déformés, l’adoption des éléments naturels comme axes structurants la ville (les parcours dessiné par les phéniciens), l’apparition des premiers éléments de permanences à s’avoir l’Axe Cardo Maximus , l’Axe Decumanus Maximus , le forum qui est l’intersection des deux axes et la trame quadrangulaire (voir la figure 7). PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 52 ALGEROISE Figure 7: L’évolution spatiale d’Alger avant 18301. Époque Phéniciens : premier établissement humain(ICOSIM) Époque Romaine : premier tracé urbain (ICOSUIM) Époque Berbéro-musulmane : première configuration de la médina (Djazair beni mezghena) Époque ottomane : la médina à son apogée Avec l’avènement de l’Islam au X siècle, Alger a connu sa première configuration de la médina par la fondation de la cité d’El Djazair Beni Mezghena sur l’emplacement de la colonie romaine et la réutilisation des principaux parcours du réseau routier antique .Deux faits ont marqués cette époque : l’extension vers les hauteurs et construction de nouveaux remparts et la subdivision de la Medina en deux parties où la partie haute est résidentielle et la partie basse est publique. Mais ce n’est qu’à partir de l’avenu de l’époque Ottomane vers XVI siècle que la ville grimpe au sommet de la hiérarchie urbaine dans le pays. Depuis ce moment, Alger maintient et renforce sa position de tête de l’armature urbaine. Trois faits ont marqués cette époque : la densification du tissu urbain, la création de la jetée kheir eddine et Extension vers les hauteurs et construction d’une nouvelle citadelle (voir la figure 1). PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 53 ALGEROISE L’urbanisation coloniale (1830-1962) C’est d’abord sur la partie plate du site, suivant un développement linéaire parallèle au rivage que les première extensions urbaines extra muros vont être effectuées en prolongement de part et d’autre du tissu de la médina. Une fois la bande étroite proche du centre saturée et les terrains plats environnants consommés, l’urbanisation gagnera les centre, se développe un ensemble de noyaux urbains résidentiels suer les hauteurs et les crêtes du site. Durant les 20 premières années d’occupation (entre 1830-1880), le tissu existant d’Alger subit une série de percées pratiquées à l’haussmannienne, le génie militaire a procédé aux premières opérations de transformation de la partie basse de la ville, ce qui a donné naissance à un centre moderne taillé dans le tissu traditionnel de la Casbah. Vers le milieu du 19ème siècle le colonisateur a procédé aux extensions extra muros commence réellement à s’affirmer sur les deux faubourgs de la ville traditionnelle : Bab El Oued et Bab Azzoun. En effet après l’arrivée de la colonisation française en 1830, l’organisation spatiale et structurelle de la Medina fut bouleversée. « La propagande colonialiste a en effet encouragé les métropolitains et autres européens à immigrer vers l’Algérie, c’est à partir de 1837 que la population autochtone a commencé à quitter la ville pour s’installer en périphérie » 19. L’environnement immédiat d’Alger dans les années de 1840 est structuré par une double ligne d’établissements constitués de villages littoraux et sahéliens : - Sur la ligne littorale s’étend une série de villages côtiers tels que Guyoville, Saint Eugéne, Hussein Dey et Fort de l’eau. - Sur le sahel et la pleine s’étend une deuxième série d’établissements ruraux tel que : la Maison Carré (el Harrach), Kouba, Birkhadem, El Biar, Bouzareha, Cheraga, Dely Brahim, El Achour, Draria et Saoula. C’est à partir de 1880 qu’Alger connaitra sa réelle mutation de ville militaire. Les établissements périphériques subissent une dynamique totalement anarchique, avec l’avènement du chemin de fer, au détriment de la ceinture verte qui entourait la Medina. Un 2ème fait vient bouleverser le développement et l’extension d’Alger, il s’agit de la première guerre mondiale. Le pays, comme le monde subit une crise économique, le loyer augmente au centre et pousse les populations algériennes et européennes à se tourner vers les 19 Cote In BELHAI BENAZZOUZ A. 1995, 2005, impact de l’étalement d’Alger sur la périphérie Est, Cas des communes de Bab Ezzouar, de Bordj El Kiffan et de Dar El Baida. Thèse de Magister, USTHB.Alger. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 54 ALGEROISE lotissements du plateau de Mustapha et champ de Manœuvre. Au début du 20ème siècle (vers 1940) la commune de Mustapha est réintégrée dans l’ancienne commune d’Alger. Alger se développe sans stratégie urbaine d’extension, le plan d’Eugene de Redon (établi en 1910/1912) n’a connu qu’une réalisation partielle sur le terrain. Il propose le maintien du centre-ville à la Place du Gouvernement (ex forum romain), le transfert de la population à la périphérie de Bâb El Oued et la récupération des terrains libérés pour constituer le centre tertiaire de la ville. Il propose aussi l’aménagement d’un parc au champ de Manœuvre. Après un siècle d’urbanisation on retient au moins six points : les éléments lié à la morphologie urbaine, au glissement du centre, à l’amorce des mutations typologiques de l’habitat, aux agents de la croissance urbaine (plans et lotissements), aux permanences et à la réutilisation des structure préexistantes et au périmètre des croissances périphériques20. Le développement urbain de la périphérie algéroise entre les années trente et l’indépendance a été marqué par une forte croissance de la population algérienne et deux faits historiques importants : - la deuxième guerre mondiale et le début de l’exode rural vers les grandes villes particulièrement vers Alger. - la guerre de libération nationale et l’apparition des cités de recasement, le lancement de programmes de logements collectifs, la prolifération d’habitat spontané construit en dur, la multiplication des bidonvilles. Les années trente sont plus une période de réflexion et d’insertion de nouvelles idées qu’une période riche en volume de construction , à ce propos J J Deluz dans son livre « Aperçus critique sur l’architecture et l’urbanisme à Alger , note que « parmi les architectures réalisées à Alger entre 1930 et 1945 , la majorité d’entre elles se rattachent à un style composite peu personnalisé dans lequel des éléments « hygiénistes » modernes ( grandes ouvertures, élimination des cours intérieur …) se combinent avec un répertoire classicisant d’éléments décoratifs ( claustrât , modénature , corniches …) et de résurgences monumentales . » 21 Du point de vue pratique de l’urbanisme et d’architecture, cette période a été marquée par l’éclatement de l’ilot et à la rupture de la trame urbaine orthogonale. Alors que pendant un siècle le parcellaire reste l’outil de gestion du sol urbain, et pour cause de fortes interventions urbaines et saturation de la forme de la ville. 20 HAMMACHE.S. ; Périphérie d’Alger : Thèse de doctorat , Production de l’habitat et instruments d’urbanisme ; EPAU ;Alger 2013 . 21 DELUZ J, J., Aperçus critique sur l’architecture et l’urbanisme à Alger, EPAU, Alger 1978 , P41. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 55 ALGEROISE L’urbanisation des années cinquante a été marqués par les grands ensembles et la production de l’habitat spontané. Le déclanchement de la guerre de libération en 1954 a suscité une immigration urbaine vers tous les arrondissements de la ville d’Alger, ce qui a engendré des problèmes de logement des populations algériennes, c’est alors que les cité de recasement naissent et l’Habitat à Loyer Modéré (HLM). Selon J. J. Deluz « Pour cette période, l’importance des réalisations est vraiment impressionnante. Plus d'une quarantaine de grandes cités ou de groupes d'immeubles, sans compter les immeubles isolés ou la production individuelle de type privé » 22 Figure 8: L’évolution spatiale d’Alger pendant la colonisation française entre 1830-196223 Figure 8.1 : Le dédoublement de la ville d’Alger entre 1830-1880 Figure 8.2 : Alger entre 1880-1930 :l’urbanisme civil Figure 8.3 : Alger entre 1930-1962 : de l’ilot à la barre L’idée de la Charte d’Athènes (Hygiène, soleil, étendues vertes, hiérarchisation des fonctions par le zoning) qui ont découlés des années précédentes ont trouvés enfin un champ d’application. Les principes de cette charte ont été énoncé par P. Dalloz, architecte de la ville d’Alger : « il n’est nullement question de revenir aux ilots fermés ni aux ilots à peine ouverts , de sacrifier quoi que ce soit aux précieuses conquêtes sur les prospects, l’aération, l’orientation , de ne rien retrancher de tout ce qui a été dit et écrit sur la nécessité de rénover nos villes en procédant non par l’élargissement des rues, mais par la libération 22 DELUZ J, J., Op cité 23 Source : AZIZI L, BELKACEMI .M, TIDJEDAM. M;; Quartier de la Marine, d’une centre de transit vers un centre de destination; département d’Architecture UMMTO;2013 PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 56 ALGEROISE d’ilots entiers sur la nécessité d’assurer à la dite circulation comme stationnement la plus généreuse commodité ». ( P.Dallouz in revue Chantier 1952). Le caractère auditif induit par le processus de production libère des espaces résiduels anonymes et neutres, difficiles à qualifier après Figure 9: Extensions périphériques sur les hauteurs de la ville durant les années 1950, Source : Revue Chantier coup. Même si la préoccupation urbaine existe dans certaines réalisations telles que Diar Essaada, Diar El Mahçoul et Climat de France par F. Pouillon. On y dénote une nette violenté de préoccupation urbaine introduite dans la conception. Ces ensembles ont le mérite d’offrir un espace public où se succède une esplanade, courettes dallées, places, espaces de transition, escaliers monumentaux et divers éléments de décors urbains. L’urbanité introduite reste confinée et isolée dans les limites du plan de masse et ne connait pas de continuité avec l’environnement des quartiers. La morphologie générale de la ville actuelle s’étend le long du virage de la baie et déborde vers l’intérieur de la plaine de la Mitidja et sur les hauteurs du site Algérois .Différentes périphéries se sont constitué au fur et à mesure du développement de la ville , dont la logiques et les formes sont intimement liées à la morphologie du site géographique , de l’économie, de la politique , de l’histoire et des pratiques d’aménagement du moment . II. Les Plans d’urbanisme et impacts sur la périphérie Algéroise En matière de règlementation en urbanisme, l’Algérie a reproduit le dispositif hérité à l’indépendance, un effort de codification de l’urbanisme et de la construction. Un ensemble de lois sur l’environnement, la ville et l’urbanisme s’est ajouté au dispositif existant .Un dispositif de gestion et de contrôle de l’espace a été graduellement mis en place et a englobé aussi bien les échelles de l’aménagement du territoire (SNAT, SRAT, PAW, PDAU, POS ….) que les interventions à l’échelle du détail ; chaque commune dispose aujourd’hui d’un plan d’urbanisme et tout le territoire algérien est couvert par des PDAU approuvés ou encore d’approbation. Ce dispositif règlementaire a pour objectif d’organiser, de gérer, de générer et de codifier le développement et la croissance de la ville. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 57 ALGEROISE Les plans régissant pendant la colonisation Française (1830-1962) Les interventions massives opérées durant le 1er siècle de colonisation ont été suivies d’opération ponctuelle d’embellissement, d’assainissement et d’agrandissement des villes. Le plan Guiauchain de 1846, marque les premières lignes d’extension extra muros, il indique les formes que doit prendre la ville et fixe un certain nombre d’équipements publics à installer dans les nouvelles extensions. Sa réalisation a été partielle, sur le terrain les extensions s’opèrent au sud suivant une trame en damier, le village d’Isly forme le premier quartier européen hors de l’enceinte. Au Nord, l’extension tend à affirmer Bâb El Oued en quartier industriel et ouvrier. Et durant cette période plusieurs plans d’extensions et d’embellissements ont été proposés. Le plan de 1886 montre nettement la séparation créée par l’ensemble de terrains non Urbanisés entre deux agglomérations (voir figure 10). Figure 10: Alger et ses environ en 188624 On distingue trois espaces qui se diffèrent : le nouveau centre urbain qui s’affirme autour du Quartier d’Isly. Le quartier o uvrier européen qui est confirmé par l’installation de fabriques et d’usines à l’emplacement du faubourg de Bâb El Oued. La partie haute de la Casbah est occupée par la population résidentielle algérienne et la partie basse par les infrastructures civiles et militaires. Le plan d’Alger et de ses environ établi en 1922 montre une première bande continue et urbanisée suivant la cote et s’étendant de l’hôpital Maillot au Jardin d’Essai ; une seconde bonde, peu dense, est composé par l’habitat épars ou regroupé en noyaux agglomérés. L’expansion anarchique des lotissements entre 1920 et 1930 à Alger se substitue quelque peu au rôle des instruments étatiques, une situation qui a donné la chance aux lotisseurs privés et à la spéculation de construire la ville. 24 Source : HAMMACHE.S. ; Périphérie d’Alger : Thèse de doctorat, Production de l’habitat et instruments d’urbanisme ; EPAU ; Alger 2013 PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 58 ALGEROISE L’urbanisation des années 1930 (centenaire de l’occupation française) a fait naitre le premier plan directeur de la ville « Plan d’Embellissement et d’Extension de la ville », le plan de Danger – Prost et Ritoval qui a été approuvé en 1931. Il propose à la périphérie existante la création de nouveau Figure 11: Plan d’Alger en 192225 quartiers sur les espaces libérés par les militaires pour la ville (Champ de Manœuvre, Mustapha et Bâb El Oued). Il l’établissement propose de aussi nouvelles communications pour la meilleurs accessibilité entre les différentes parties de la villes , souligne aussi la nécessité de conserver la bande de verdure de l’amphithéâtrale algérois et il indique la fixation de l’industrie et de l’agglomération principale sur Mustapha inferieur, Belcourt et le Hamma et sur les agglomération secondaires périphérique de Hussein dey et d’El Harrach, de déplacer l’habitat résidentiel sur les hauteurs d’Alger. Viens après, Le plan de Prost est l’aboutissement du Plan de 1937, le but visé est d’assurer l’équité de l’agglomération avec le territoire des communes limitrophes. Le plan distingue autour de la ville d’Alger trois types de communes 26: Les 07 communes de banlieue : Saint Eugène (Bologhine), Bouzareah, El Biar, Birmandreis, Kouba,Hussein Dey, Maison-Carrée (El Harrach). Les 05 communes rurales : Dely-Ibrahim, Ouled Fayet, Cheraga, Birkhadem, Maison Blanche (Dar el Beïda). Les 05 communes côtières : Guyoville (Ain Beniane), Fort de l’eau (Bordj-el-Kiffan), Cap Matifou (Bordj el Bahri), Staoueli et Zerlada. L’organisation d’un congrès d’architecture et d’urbanisme en 1933 fut l’occasion de débats sur les villes coloniales. Les dessins d’Alger « moderne » et métropolitain ont suscité de vives discussions, ainsi que le passage de l’Architecte Edouard Jeanneret Gris dit Le Corbusier 25 Source : http://alger-roi.fr/Alger/plans/plan_situation.htm 26 BELHAI BENAZZOUZ A. 1995, 2005, impact de l’étalement d’Alger sur la périphérie Est, Cas des communes de Bab Ezzouar, de Bordj El Kiffan et de Dar El Baida. Thèse de Magister, USTHB.Alger. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 59 ALGEROISE en 1933 qui a réalisé certains projets tel que le Plan Obus (voir figure 12), même si c’est projets n’ont pas été réalisé mais inspireront plus tard quelques adeptes locaux. Figure 12: Plan OBUS du Corbusier en 193327 Après la deuxième guerre mondiale ,le plan d’aménagement, d’extension et d’embellissement des villes a été annulé ,et durant cette période l’agence de planification a créé le plan d’urbanisme de la capitale « Alger » en 1948.Cependant il a été procédé au recensement des problèmes d’urbanisme en se basant sur la méthode des ratios et la grille d’équipements .Il est a noté aussi l’importance donnée aux plans des réseaux divers et surtout le réseau de transport. En 1954, avec le contexte de la guerre de libération nationale et sous l’impulsion du Maire d’Alger J. Chevalier, naitra l’Agence du Plan comme instrument de gestion de la croissance de l’agglomération algéroise. Le Maire d’Alger souligne que « Nous avons créé l’Atelier d’Alger pour démultiplier les moyens de connaissance et de compréhension de notre problèmes. Nous savons ce que peuvent couter à une collectivité fausse sécurités, manque de provision et improvisation. Nous voulons avancer sur un terrain solide sachant ou nous allons, les yeux ouverts »28. L’agence du Plan d’Alger n’est pas un organisme administratif de l’urbanisme, elle a le rôle de proposer des méthodes de gestion spatiale des opérations d’urbanisme à travers une politique des densités. J.J. Deluz, un des architectes de l’Agence du Plan avec G. Henning, il explique le déroulement de cette dernière : « L’idée de Henning est que la ville est en devenir continuel, que les programmes répondent constamment aux réalités du moment et ne peuvent être prévus que dans un cadre très General. Le plan d’Urbanisme classique, avec détermination des zones fonctionnelles et d’emplacements précisément réservés, est caduc. Ce qui est 27 Source : http://publishing.cdlib.org/ucpressebooks/view?docId=ft8c6009jk&chunk.id=d0e1423&toc.id=&brand=ucpress. 28 Extrait du discours : « lettre aux maires des grandes villes », Technique et Architecture, Janvier 1958 PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 60 ALGEROISE important est d’organiser des structures à la ville dans lesquelles chaque nouveau programme peut être composé suivant ses nécessités propre »29, il rajoute en expliquant que la démarche entrepris était en avance par rapport à la pratique suivie par les architectes d’Alger de l’époque : « Une telle conception était largement en avance sur les façons d’urbaniser admises par les architectes à ce moment-là , qui faisaient soit de la macro architecture, ( Le Corbusier), soit du zoning en plan » 30. Figure 13: Proposition de zoning par l’Agence du Plan en 195831 L’établissement d’un plan d’urbanisme pour Alger semble pas une priorité, le plus important est la gestion permanente de la croissance urbaine de la cité .la proposition a été publié en 1958 alors que l’Agence était en activité depuis 1954. Le plan proposé a repris les grandes lignes du Plan de 1948 à s’avoir32 : - La reconversion du centre-ville en centre tertiaire. - L’occupation des plateaux par l’habitat en grands ensemble pourvu d’activités intégrées. - La localisation des industries à Oued Smar et Gué de Constantine. Le plan de Constantine de 1958, Lancé en plein guerre de libération nationale, le plan avait pour objectif le développement de l’économie par trois volets : industrialisation, rééquilibrage de l’armature urbaine territoriale, et la réforme agraire. Le littorale a bénéficié de la majorité des investissements et grand projet, vu la croissance importante de la ville d’Alger .Le plan a prévoyait un important programme de logements sociaux, sanitaire et de scolarisation 29 DELUZ J, J., Op cité 30 Idem 12 31 Source : http://alger-roi.fr/Alger/plans/plan_situation.html. 32 ALMI.S ; Urbanisme et colonisation .Présence Française en Algérie ; Mardaga ; 2002 PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 61 ALGEROISE et annonçait l’intention d’une politique sociale qui devait améliorer les conditions de vie de la population algéroise. Les principaux objectifs fixés par ce plan sont 33 : la construction de 200 000 logements, permettant d'héberger 1 million de personnes ; la redistribution de 250 000 hectares de terres agricoles. le développement de l'irrigation. la création de 400 000 emplois industriels. la scolarisation de tous les enfants en âge d'être scolarisés à l'horizon de 1966. l'emploi d'une proportion accrue de Français musulmans d'Algérie dans la fonction publique (10 %). l'alignement des salaires et revenus sur la métropole. La guerre puis l'indépendance ne permettront que des réalisations limitées et précipitées du plan initial qui soient finalement abandonnées à la fin de 1961. Des cités d’habitation destinées à la population « indigène » ont notamment été construites sur le modèle des grands ensembles métropolitains à Alger et dans d'autres grandes villes. En métropole le plan de Constantine est à l'origine de la création du Fonds d'Action sociale pour les travailleurs musulmans d'Algérie en métropole et pour leur famille (FAS). Sur le plan de la forme urbaine, au-delà des moyens importants engagés, il se résume en une série de programmes et d’Operations de construction, sans réel planification urbaine. Les grands ensembles conçus sous forme de plans masse répondaient surtout au souci de production. Les exemples les plus ratés sont le cas de la cité des Palmiers à Oued Ouchaiah, La cité Mahieddine à Alger centre, Diar el Kaf à Bab El Oued et Diar El Djemaa à El Harrach. Concernant l’impact spatial des programmes particuliers on les voit sur la périphérie proche d’Alger. Une périphérie qui reçoit des nouveaux sites d’implantation industrielle , par une nouvelle cité de recasement et des cité administrative et de grands ensembles d’habitat inachevés qui vont servir de support ou de modèles pour une nouvelles extensions périphérique algéroise après l’indépendance. 33 https://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_de_Constantine. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 62 ALGEROISE Les plans régissant après l’indépendance (1962 à nos jours) : Durant la première décennie de l’indépendance, la périphérie algéroise n’a pas connu de mouvement dynamique urbain, la croissance de la population et l’absence de stratégie d’organisation de l’espace urbain de la ville sera vite ressentie d’une manière accrue. Alger s’est doté d’une structure de gestion et contrôle du développement de la ville en 1968 (voir Figure 14). Figure 14: Plan du COMEDOR en 196834 L’importance accordée au développement d’Alger et à la prise en charge des problèmes urbaines de la capitale ont dicté le rattachement du Comité Permanent de Développement d’Organisation et d’Aménagement de l’agglomération algérois (COMEDOR), à la présidence de la République ; ce qui assure à cette structure une autorité technique et un pouvoir de décision réelle sur le terrain, qui a produit une des premières propositions d’orientation de la croissance de l’agglomération algéroise après l’indépendance. Le Plan d’Orientations Générales (POG) approuvé sous l’Ordonnance N°75/22 du 27 Mars 1975 portant l’approbation du Plan d’Orientation Générale de développement et d’aménagement de l’agglomération d’Alger, trace les grandes lignes des développements de la ville jusqu'à l’horizon 2000. La ville est appelée à se développer à l’Est et bénéficie de la création d’un nouveau centre (Affaire, Diplomatique, Gouvernementale), L’industrie est confirmée à l’Est d’Alger. Un système de circulation rapide est prévu en vue de désengorger le réseau déjà existant en permettant des liaisons directe et rapide avec les différentes zones fonctionnelles. 34 SMATI.N, ZEROUALI.S ; Pour une meilleure image de marque de la baie d’Alger Récupération et restructuration de la partie centrale de la baie d’Alger ; Université Saad Dahleb ;2011 PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 63 ALGEROISE Figure 15: Plans POG Horizon 2000 en 197535 L’Agglomération urbaine devait s’étendre sur 30 km le long de la baie (Cheraga à Rouïba) avec une projection de la population de l’agglomération limitée à 3.5 millions d’habitants. Le POG, dénommé « Option EST » vise un développement sur une topographie relativement plate, une option d’urbanisation considérée à moindre cout, et devrait réorganiser la partie la plus sous urbanisé de la ville d’Alger (anciens quartier industriels, populaires et bidonvilles) Les objectifs signés par le POG sont 36 : La limitation de la croissance d’Alger au profile d’un développement régional équilibré : - La protection de l’économie de la Mitidja en prévoyant le développement des villes satellites autours d’Alger. - Le contrôle de la dynamique du développement des différents secteurs d’activité à l’intérieur de l’agglomération (Habitat, industrie, administration) - L’amélioration du fonctionnement de la capitale et des conditions de vie de ses habitants. Apres la dissolution du COMEDOR et la création du CNERU, qui prendra le relais des études de la croissance de la ville d’Alger, une nouvelle orientation sera fixée au plan d’urbanisme en préparation du développement de la croissance d’Alger vers le SUD OUEST. Cette option prend en compte la volonté politique de blocage de la croissance de la ville à l’EST est reportait le déploiement de la centralité prévue par le COMEDOR au centre de la baie d’Alger (El Harrach et Pins Maritime) et sur le Sahel (Draria). 35 L’Ordonnance N°75/22 du 27 Mars 1975 ; ANAAT. 36 L’Ordonnance N°75/22 du 27 Mars 1975 ; ANAAT. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 64 ALGEROISE Figure 16: PUD/ CNERU en 198037 Le Plan d’Urbanisme Directeur est un instrument directif et d’objectif à long terme a été créée pour viser à la fixation des limites de l’urbanisation à différents échelles et compte à assurer une meilleure protection des terrains agricoles, suivant l’ordonnance N° 67.24 du 18 Janvier 1967, et l’ordonnance N° 74.26 du 20 février 1974, portant constitution des réserves foncières. A l’échelle d’agglomération l’hypothèse est traduite par un schéma de centralité devrait prendre forme avec la nouvelle option. Le CNERU à proposer trois variantes : Axes de centralités ou pôles de centralités, Figure 17: PUD/ CNERU en 1983 spécialisées reliées au centre déjà existant prolongé et restauré en hyper centre de l’agglomération. A l’échelle régionale l’hypothèse de base de PUD est basée sur l’idée du rapport du surplus de croissance de la capitale sur les espaces de l’Atlas Blidéen. Un développement d’une ligne de croissance de la capitale constituée de trois variantes. l’étude du PUD d’Alger a été réalisée pour les 33 communes de la wilaya d’Alger et c’est sur les communes : Draria , Douira , Saoula, Mahalma, Cheraga et Ain Beniane que devraient établir les nouvelles directifs de croissance d’agglomération algéroise 38 . G.Mutin a noté que le nouveau plan n’a pas protégé les terres agricoles « les interactions d’Alger et la Mitidja sont si fortes que l’ensemble constitue déjà pour le CNERU une région urbaine ou des reports de croissance ont déjà abouti au mitage urbain dans de larges secteurs agricoles »39. 37 SMATI.N, ZEROUALI.S ; Pour une meilleure image de marque de la baie d’Alger Récupération et restructuration de la partie centrale de la baie d’Alger ; Université Saad Dahleb ; 2011 38 Ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement ; ANAAT ; Rapport de mission ; 2006 39 G.Mutin « Aménagement et développement d’Alger » in Bulletin de la société languedocienne de géographie ; tome 20 ; fascicule 2-3 Montpellier 1986 ; P.313 PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 65 ALGEROISE Dans la plupart des cas un plan d’urbanisme provisoire (P.U.P) précède l’élaboration d’un P.U.D. La délimitation provisoire du périmètre d’urbanisation instituée par le circulaire ministériel n° 1427/P.U. 2/74 du 16 Décembre 1974 22, permet la constitution de réserves foncières en prévision de l’extension des agglomérations. Les options retenues dans le plan d’urbanisme sont ensuite concrétisées par des études opérationnelles (ZHUN, lotissement, Groupement d’Habitation Individuelle). La procédure des zones d’habitat urbain nouvelle(ZHUN) a été lancée en 1975 suivant les circulaires ministérielles N° 0335 du 19 Février 1975, N° 2015 du 21 Février 1975 et 519 du 8 Mars 1975 à travers tout le territoire du pays. Ce programme planifié héritier de la zone à urbaniser en priorité (ZUP) française, peut être utilisée à partir du seuil de 400 logements et est obligatoire à partir de 1000 logements. De nombreuses villes ont vu ainsi leur superficie se multiplier par 5 en moins de 30 ans. Une rupture est bien remarquable, mettant en évidence l'existence de deux formes urbaines qui coexistent et non complémentaires, celle des nouvelles urbanisations qui situent en lisière des centres anciens. La ZHUN se présente comme un ensemble d’habitat avec tous ces équipements et assure un niveau de service qui profite également au tissu ancien. L’étude d’une ZHUN consiste en l’élaboration de trois dossiers définis par le circulaire ministériel n° 14 du 12 Avril 1981. L’aménagement de l’espace urbain en habitat individuel, par la politique des lotissements et les Groupements d’Habitat Individuel (G.H.I). Les opérations à réaliser dans ce type d’habitat sont soumises à des dispositions réglementaires prévues dans la loi 82. 02 du 06 Février 1982 relative au permis de construire et au permis de lotir. Cette forme urbaine, menée depuis 1974, a également contribué à façonner le paysage urbain et généré des extensions démesurées jusqu’à présent. A partir des années 1980 une autre politique d’aménagement du territoire a vu le jour par la réorganisation de départements ministériels et la création d’organes spécialisés. En 1981 on assiste à la création de l’Agence Nationale pour l’aménagement du territoire (A.N.AT) chargée de l’élaboration du Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT) et la promulgation dans la même année de deux lois portant modifications et compléments aux codes de wilaya et de commune qui prévoient les attributions des collectivités locales et les dotent d’instruments d’aménagement : le Plan d’Aménagement de la Wilaya (PAW), le Plan d’Aménagement et de développement de la Commune (PCD) et le Plan Sectoriel de Développement économique de la wilaya (PSD). PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 66 ALGEROISE En effet ces instruments (SNAT, SRAT, PAW) sont conçus dans un contexte d’une économie planifiée, d’un système politique spécifique et ils ont présidés l’organisation des programmes sectoriels. Malgré l’élaboration de ces documents, une fois achevées n’ont pas été approuvés et n’ont pas aussi connu un début de mise en œuvre du fait de l’inexistence de textes d’application, et sont devenus en conséquence obsolètes et sans impacts. L’évolution du territoire et son occupation continu à se développer selon le laisser faire, le chaos et une tendance spontané, aucune stratégie pour gérer les villes et les contrôler et donc les flux de populations et l’urbanisation se poursuit de manière anarchique. Avec l’avènement de nouvelles lois dirigent le fonctionnement du marché foncier (loi 90/25 du 18 novembre 1990 portant l’orientation foncière), et l’instauration de nouvelles dispositions relative à l’aménagement et à l’urbanisme (loi 90/29 du 1 décembre 1990), les propositions du CNERU doivent être mises en conformités avec ces dernières. Le PUD d’Alger devient Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (PDAU) approuvé et mit en vigueur en 1995, il s’agit d’une opération de réajustement du cadre règlement aire que d’une actualisation en profondeur. Les propositions de PUD ne nécessitent pas un développement analytique spécifique puisque le contenue a été juste mise en conformité avec les nouvelle lois, toutes les références méthodologiques, la mentalité et les réflexes méthodologiques du PUD se retrouve dans le PDAU. Le rapport d’orientation du PDAU d’Alger dresse un bilan de la situation, trace les perceptive de croissance sous la base d’une projection des besoins à couvrir à différents échelles. Ce plan est basé sur un système décentralisé comme mode de structuration de l’espace urbain. Il fixe comme objectif, le développement de l’hyper centre le long de la bande littorale afin d’accueillir des équipements et des services pouvant répondre à une nouvelle image de la capitale, il est ponctué par quatre points forts 40: - La Casbah érigée en centre historique - Le périmètre Mustapha, 1er Mai accueillera une fonction administrative et économique - Le site de l’embouchure d’Oued El Harrach est destiné à devenir le carrefour commercial et financière de la capitale. 40 Ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement ; ANAAT ; Rapport de mission ; 2006 PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 67 ALGEROISE - Le complexe Riad El Fath et son extension sur la bande littorale constituent un exemple politique n culturel et de loisir. Il partage le territoire en trois secteurs : urbanisé, à urbaniser et Urbanisation future (EAI, EAC). Figure 18: PDAU / CNERU en 199941 Le PDAU détermine l’affectation dominante des sols. Même si il est un plan approuvé, reste tout de même qu’il n’est pas respecté. Les décisions prise par les autorités locales ou les services techniques déconcentrées de l’état d’outre passer les options du plan puisant leurs arguments les plus usuels dans la mauvaise qualité des études, l’urgence de lancement d’un programme est le plus souvent en rapport avec les conflits juridiques des propriétés des sols. La remise en cause du PDAU en 1997 est en rapport avec l’avènement du nouveau statut de la wilaya d’Alger dénommé Gouvernorat du Grand Alger car on se retrouve avec un territoire plus important que celui de l’ancienne ville Depuis 1999, le secteur à urbaniser à court et moyens terme (horizon 2010) dans les limites administratives anciennes sont pratiquement consommés. Ceux voués à l’urbanisation future, donc le long terme, sont largement entamés. d’année en année, le périmètre de la ville d’Alger est projeté plus loin à l’extérieur , suite aux importants programme économiques et sociaux entrepris par le pays à partir des années 1999.les limites de terrains destinés à l’urbanisation déterminer dans le PDAU ont montré l’insuffisance en matière de capacité ,où le recours à l’intégration des terres agricoles non urbanisables que le PDAU est sensé protégé . 41 SMATI.N, ZEROUALI.S ; Pour une meilleure image de marque de la baie d’Alger Récupération et restructuration de la partie centrale de la baie d’Alger ; Université Saad Dahleb ; 2011 PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 68 ALGEROISE Figure 19: Carte de projets structurants dans les limites de la wilaya d’Alger / PDAU Horizon 203542 Une nouvelle étude a été lancé par la wilaya d’Alger en faveur du Bureau d’étude Parque Expo 98 SA, spécialisé dans les projets de planification et de renouvellement urbain, qui a été chargé, depuis 2007, de coordonner un groupe pluridisciplinaire pour travailler sur ce nouveau PDAU intercommunal d’Alger (il étudie les 57 communes de la wilaya), qui inclut une vision stratégique et de nombreux projets structurants (plusieurs de ces projets ont fait l’objet d’appels d’offres internationaux et sont en cours de réalisation à Alger : Universités, écoles supérieures, stades, quartiers d’affaires, sièges sociaux, parkings à étages…) et ont été intégrés au plan stratégique. Le nouveau PDAU, approuvé par le Décret exécutif N° 16-319 du 5 décembre 2016 portant approbation du plan directeur d’aménagement et d’urbanisme de la wilaya d’Alger, qui de portée intercommunale est porteur d'ambitions pour Alger avec une véritable vision stratégique qui va guider vers un développement durable. Cet instrument dégage 82 projets selon le directeur de l'urbanisme de la wilaya d'Alger, qui structurants, fonctionnant comme un levier du développement harmonieux et durable du territoire stimulant un processus effectif de régénération des centres urbains. Pour Alger, le PDAU prévoit zéro hectare de terres agricoles à l’urbanisation et entend assurer la défense de ce patrimoine en promouvant une politique volontariste de renouvellement urbain. La capitale semble donc être l’objet de toutes les attentions des pouvoirs publics qui ambitionnent d’en faire une « éco-métropole », sous l’impulsion de ce nouveau PDAU (versus master plan et vision stratégique) et du projet en cours de l’Aménagement de la baie d’Alger, qui prévoit une promenade longue de plus de 50 km créant un espace public face à la mer, sur toute la longueur de la baie. 42 Source : PDAU d’Alger 2016. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 69 ALGEROISE L’exécution du PDAU s'étalant jusqu'à Figure 20: Carte écologique et urbaine de la wilaya d’Alger / PDAU Horizon 2035. 2035.Les grandes étapes d'exécution du PDAU qui s'étale jusqu'à l'horizon 2035, sont définies comme suit : La première étape qui a débuté en 2007 et s'étalera jusqu'à 2020 concerne l'embellissement Source : PDAU d’Alger 2016. de la capitale (plan stratégique du développement et d'embellissement de la wilaya d'Alger). Entre 2020 et 2025 seront accomplis l'aménagement de la baie et les nouvelles polarités ou centralités urbaines. Entre 2025 et 2030 l'accent sera mis sur la requalification de la périphérie, c'est-à-dire la réalisation de la cohérence et l'équilibre urbain entre les 57 communes de la wilaya d'Alger. Enfin entre 2030 et 2035 sera accomplie la consolidation de tout le territoire, c'est-à-dire l'achèvement du grand projet et la consolidation urbaine. En 1996, une nouvelle tentative d’aménagement de la capitale va voir le jour avec la création du Gouvernorat du grand Alger (GGA). Soucieux de donner à la capitale une image régionale et internationale, et de l’insérer dans une trame des villes métropolitaines Le Grand Projet Urbain (GPU) vient pour fixer le but de consolider plusieurs quartiers du centre et d’étendre, il développe des axes prioritaires qui touchent à l’embellissement, à l’environnement et à la revalorisation du patrimoine. Quant à la gestion du développement urbain, le GPU adopte une approche fragmentaire à travers une intervention spatiale concentrée sur 6 pôles prioritaires qui sont traduit comme suit43 : Pôle 1 : La Casbah, le quartier de la Marine, Ben M’hidi, Didouche Mourad et le Port. Et il préconise : - La revalorisation de l’ancienne centre historique tout en recréant sa liaison avec la mer - La réhabilitation et la mise en valeur des fonctions commerciales de l’actuel centre - La reconquête du Port comme pôle d’animation économique Pôle 2 : 1er Mai, El Hamma, Ravin de la Femme Sauvage. 43 SMATI.N, ZEROUALI.S ; Pour une meilleure image de marque de la baie d’Alger Récupération et restructuration de la partie centrale de la baie d’Alger ; Université Saad Dahleb ; 2011 PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 70 ALGEROISE Pôle 3 : Caroubier, El Harrach, Pins Maritimes. Pôle 4 : Bordj El Kiffan, Bordj El Bahri. Pôle 5 : Front de mer Ouest, Cap Caxine (du complexe El Kettani au Phare du Cap Caxine). Pôle 6 : El Djamila, les Dunes, Zéralda. Malgré tous ces plans d’aménagement proposés pour Alger, ils présentent tous une absence de stratégie d’ensemble pour la baie, ce qui est à la base des dérives et de l’anarchie que l’on peut constater. La partie centrale de la baie non urbanisée figure dans les différents plans comme étant une zone susceptible de constituer un pôle de centralité ; cela revient à dire que cette partie possède des potentialités qui lui confèrent le statut d’un pôle de centralité qui s’inscrirait dans le processus de métropolisation de la capitale. III. Délimitation de la périphérie du Grand Alger : La particularité du territoire de la wilaya d’Alger c’est qu’il change des limites à la veille de chaque recensement général. La réorganisation répétée des limites administrative de la wilaya ainsi que ses communes depuis 1965 compliquent la définition précise du périmètre. Tableau 1: Evolution du territoire de la wilaya d’Alger. ORGANISATION ADMINISTRATIVE DE LA WILLAYA D’ALGER WILAYA D’ALGER SUPERFICIE en Km² NOMBRE DE COMMUNES 196544 3 123,6 4245 197446 785,7 16 198447 273 33 199748 807 57 200049 807 57 Source : archive de la wilaya d’Alger 44 Première réforme administrative du territoire national décret 65-246 du 30/09/1965 45 Alger, composé de 10 arrondissements était considere comme une seule commune 46 Deuxième réforme administrative de territoire ,ordonnance 74-69 du 02/07/1974, et le decret 74-124 du 12/07/1974 47 Troisième réforme administrative de territoire , loi 84-09 du 24/02/1984 48 Ordonnace N°97-14 et N)97-15 du 31/05/1997 portant instituant du governorat d’Alger 49 Retoure à un statut de wilaya sans modification des limites administratives PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 71 ALGEROISE Selon le Tableau 1, on voit que le territoire de référence de la wilaya en 1965, on le trouve devisé en quatre en 1974, et il est réduit à la ville mère avec une surface de 273Km² en 1984, ce qui donne que le territoire a était divise en 11 fois par rapport à celui de l’année 1965. En 1997, à l’occasion de de l’institution du Gouvernorat d’Alger la surface du territoire augmente un peu plus que celle de Figure 21: Evolution du périmètre d’Alger entre 1830 et 2008 1974 En 2000, avec la confirmation du statut de la wilaya d’Alger, le nombre de communes qui est d’ordre de 57 communes et de 13 circonscriptions administratives du Gouvernorat n’ont pas étés changés jusqu’aujourd’hui. Suite à l’absence d’un territoire fixe et définit de la wilaya sur une bonne période de l’histoire pose un problème de comparaison des statistique de population et d’évolution du parc de logements dans le Source : PDAU d’Alger 2016. même espace territorial. Figure 22: Evolution des limites administrative de la wilaya d’Alger50 50 BELHAI BENAZZOUZ A. 1995, 2005, impact de l’étalement d’Alger sur la périphérie Est, Cas des communes de Bab Ezzouar, de Bordj El Kiffan et de Dar El Baida. Thèse de Magister, USTHB.Alger. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 72 ALGEROISE Le territoire de la ville d’Alger couvre toute l’agglomération urbaine du centre et sa banlieue immédiate .selon Hammache.S « cette proche périphérie urbaine forme une bande plus au moins étroite, parallèle à l’agglomération compacte du centre et correspond au bourgeonnement d’anciens établissement (fermes, villages coloniaux) au développement d’agglomérations secondaire et aux extensions urbaines nouvellement réalisées »51. Cette première bande qui constitue la périphérie de la ville d’Alger, agglutiné à l’ancienne ville linéaire du centre aggloméré délimite l’ensemble des communes formant la banlieue algéroise. Mais ce périmètre va vite connaitre la crise suite à son insuffisance face à l’évolution de la population et des agglomérations surtout celle de la périphérie proche des limites administratives de la wilaya d’Alger actuelle. La périphérie algéroise est donc élargie à une troisième limite qui correspond au territoire formé par les trois wilayas avoisinante a s’avoir : Tipaza, Blida et Boumerdes. Cette troisième limite forme la première couronne de la région Nord centre d’Alger superposer sur les limite naturelles du pied de l’Atlas Blidéen, et correspond presque au territoire d’Alger lors du découpage opère en 1965. Apres cette analyse on déduit que le périmètre de la wilaya d’Alger de nos jours est constitué de trois couronnes périphérique qui viennent s’agrafés au noyau historique (voir Figure 23) : La première couronne ,correspond à l'ancien Alger qui est constitué de 5 arrondissements en l'occurrence, le 1er arrondissement Bab-el-oued, 2ème arrondissement Casbah, 3ème Alger Centre, 4ème Sidi-Mhamed, 5ème El madania. La deuxième couronne, qui correspond aux communes de banlieue, coïncidait avec le périmètre des arrondissements périphériques qui sont : le 6ème arrondissement Bouloghine, 7ème El biar, 8ème Kouba, 9ème Hussein Dey, 10 ème El Harrach, 11ème Bouzaréah, 12ème Bir Mourad Rais.et c’est cette partie de couronne d’Alger qui constitue le périmètre du grand gouvernorat d’Alger (GGA) . La troisième couronne est composée des communes externes au Grand Alger qui sont comme suit : Chéraga, Staoueli, Birkhadem, Bordj-el-Kiffan, Dar-el-Beïda, Ain-Taya, Rouiba et Réghaïa, elles sont caractérisées par la ruralité. 51 Source : HAMMACHE.S. ; Périphérie d’Alger : Thèse de doctorat, Production de l’habitat et instruments d’urbanisme ; EPAU ; Alger 2013 PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 73 ALGEROISE Figure 23: Carte des sous-systèmes urbains de la wilaya d’Alger Source : PDAU d’Alger, Parque EXPO 2016,. Evolution de la population du périmètre d’Alger : A l’instar de toutes les villes algériennes, la wilaya d’Alger a connue après l’indépendance une forte croissance démographique, ce qui a accentué le rythme d’évolution de l’urbanisation. Tableau 2: Evolution de la population de la ville d’Alger et de son espace périphériques. Nbr de communes et d’arrondissements de la ville d’Alger Nombre de population 1966 1977 1987 1998 2008 10 12 arrondisse- arrondisse- 28 communes 28 arrondisse- 28 arrondisse- ments et ments et et ments et ments et 06 15 05 communes 29 communes 29 communes communes communes périphériques périphériques périphériques périphériques périphériques 943 551 1 820 000 1 915 953 2 537 570 2 817 868 Selon le tableau 2 on remarque qu’entre le premier recensement de la population de 1966 à celui de 1987 on assiste un accroissement élevé de la population soit 746 639 habitants en plus (plus que le double), cette expansion démographique est due à l’exode de la population de l’intérieur du pays (villes avoisinantes de la capitale) après l’indépendance du pays, dans le but de la recherche d’un meilleur cadre de vie. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 74 ALGEROISE L’évolution de la population entre 1987 et 1998 est passée de 1 915 953 habitants à 2537 570 habitants soit 657 617 habitant de plus, car cette période se caractérise par un déclin démographique du centre par contre une légère augmentation de la population dans les communes périphériques qui présente une forte potentialité foncière. Alors que depuis, 1998 à 2008 on remarque un ralentissement de la croissance urbain Le mouvement de la population de la wilaya d’Alger est associe à certains facteurs tel que : Faible capacité d’accueil du centre, ce qui explique le développement rapide et incontrôlable de la périphérie Le transfert de certaines activités économiques ainsi que la création de zone industrielle et le transfert de certaines entreprises de leurs sièges sociaux vers la périphérie. Réalisation de cité de recasement dans la périphérie afin d’éliminer l’habitat précaire. La pénurie des terrains à bâtir au centre et à la banlieue. Spéculation du logement et du foncier dans les quartiers du centre, alors que la zone périphériques offre des prix du foncier a bon marché. Figure 24: Carte Densité de la population de la wilaya d’Alger en 199852 Les données de l’ONS précise que la population de la wilaya d’Alger s’est ralentie et que le taux d’accroissement de cette population urbaine est de 1.5% entre 1987 et 1998 .cette moyenne cache le déséquilibre qu’il y a entre l’agglomération de centre et du péricentre algérois qui d’ordre de 0.22% et celui de la périphérie qui de 5.35%. 52 Source : Statistique ONS- RGPH 2008 . PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 75 ALGEROISE Le taux moyen d’accroissement de la population entre 1998 et 2008 il passe à 1.6% et il est entre 5%et 8% concernant les communes périphériques. Evolution du Parc du logement : Tableau 3: Evolution du Parc de Logements à Alger Désignation Agglomération Chef-Lieu RGPH / parc du logement 1966 1977 1987 1998 2008 224 869 214 774 232 9240 394 653 583 633 405 876 638 804 713 112 1 098 881 Augmentation cumulée 371 864 (1966-2008) Wilaya d’Alger 277 668 237 504 Augmentation cumulée 401 300 (1966-2008) Alger et sa proche région 238 306 277 668 Augmentation cumulée (1966-2008) 348 277 513 632 821 213 (Source travaille etudiantes d’apres les données des RGPH 1966, 1977, 1987,1998 et 2008). Selon le tableau 3 on remarque que : Entre 1966 et 1987 une stabilité dans l’évolution du Parc du logement, par contre suite l’extension du territoire en 1998 on voit une brusque monté du volume du logement. On remarque aussi que dans la périphérie proche de la région algéroise l’agglomération enregistre une remarquable augmentation depuis 1966, ce qui est expliqué que cette périphérie est l’espace de déversement qui absorbe le surplus de la population central. Pr contre en 20 ans d’écart (1987-2008) le volume de la première couronne à doubler et il représente 16.5% du parc national disponible actuellement PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 76 ALGEROISE Conclusion La morphologie générale de la ville actuelle d’Alger s’étend tout au long de la baie et déborde vers l’intérieur et se constitue au fur à mesure sur les hauteurs de la pleine de Mitidja. Différentes périphéries se sont formes au fur à mesure du développement de la ville dont les causes de formation sont liées à la morphologie du site, de l’économie, politique et d’histoire et des pratiques d’aménagement du moment. Les noyaux ruraux de la pleine de Mitidja ou du sahel, sont devenus des pôles de croissance urbaine, les établissements villageois avec leurs situation spécifique par rapport à l’agglomération mère algéroise et suivant leurs importances dans le territoire, ont subis une croissance forcée et devienne des agglomérations aux trait inconnus tel que Baraki, Eucalyptus, Dar el Beida …. Le phénomène de la périurbanisation, est la conséquence de l’évolution d’agglomération mère algéroise, qui s’étend sur la plupart des villages de la Mitidja et du Sahel. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 77 ALGEROISE CHAPITRE IV : ÉVOLUTION D LA POLITIQUE FONCIERE ET SON IMPACT SUR L’ESPACE ALGEROIS « Le foncier un élément rare, cher et non renouvelable, ou on peut dire c’est l’un des grands piliers fondateur de toute stratégie d’habitat, c’est pour ça qu’ils nécessitent une remise en ordre profonde de sa gestion, de son utilisation et de son organisation pour bien l’économiser»53. La question foncière reste indispensable à la compréhension des phénomènes urbains puisque l’action foncière est l’un des facteurs les plus influant dans la production urbaine. Ainsi le foncier est le support fondamental à toutes formes d’investissement liées à l’urbanisation et à l’aménagement urbain. Le foncier est un bien immuable, de plus en plus recherché en milieu urbain, dont sa valeur ne cesse de connaitre une croissance vertigineuse alors que sa disponibilité est une nécessité pour le développement des villes. Le problème du foncier, en Algérie, est l’un des plus graves et des plus irritants qui soient. Un des plus graves, car la maîtrise de l’espace foncier, ressource non renouvelable et qui est l’un des éléments de base de l’activité humaine, conditionne toute action de développement des programmes d’habitat, d’équipement et d’industrie dans une politique d’équilibre Ville-Campagne, de préservation des terres agricoles et de création des moyens appropriés à la dynamique économique et sociale. Un des plus irritants, car malgré les efforts accomplis par notre pays, depuis l’indépendance, pour se doter d’un dispositif législatif et réglementaire adéquat, on ne peut s’empêcher de relever l’existence d’un déséquilibre vertigineux entre les objectifs des textes juridiques et la réalité vécue. I. Evolution de la gestion et de la politique foncière en Algérie Si on parle de la propriété foncière en Algérie, on doit et inévitablement parler de son historique aussi bien avant et pendant la colonisation que pendant la période post indépendance. Le foncier en Algérie est caractérisé par la succession des périodes. Un aperçu historique des modes de propriété avant l’indépendance est utile pour comprendre les orientations des politiques foncières algériennes après l’indépendance ce qui nous permettra de tracer la trajectoire de l'évolution des politiques foncière en Algérie, et leur impact sur l'espace et les formes urbaines engendrées. 53 : 1er colloque international-25-26-27 octobre 2010/le foncier urbain/enjeux et horizons-Université el hadj Lakhdar ŔBatna. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 78 ALGEROISE Le Foncier Algérien Précoloniale Avant 1830, l’Algérie était un pays très peu urbanisé à caractère rural sous la protection ottomane. La propriété foncière est perçue comme un cadre d'économie d'autosuffisance fermé, dont la terre était la seule source de richesse. Quatre systèmes d’appropriation des terres ont caractérisé cette période notamment : Les terres MELK : Sont très réduite pour des raisons purement stratégiques, pour éviter toute montée d'une puissance révolutionnaire locale. Le droit de la chefaa ou droit de préemption permettait à la famille de préserver son patrimoine foncier. Selon Saidouni .M « c’est le seul type de terre qui appartient à la propriété privée intégrée dans le marché foncier, peut être morcelée et morcelable »54. Ces terres se trouvent particulièrement à l’intérieur et au tour des villes. Les terres ARCH : Le terme arche signifie tribu, elles concernent des tribus ou un groupement de population de type tribal, Elles étaient exploitées par les familles constituants le groupe. Son indivision était garantie par l’autorité du groupe sur les individus et le droit de préemption (Hak Echoufaa).sur ce contexte Alloum M.T. souligne que :«C’est le régime foncier imposé par le conquérant turc. Les terres sont réputées appartenir au souverain qui abandonne la jouissance aux tribus sur les superficies mises en valeur »55. Les terres HOUBOUS ou WAQF : Ces des biens à caractère religieux, leurs revenus est destiné à des institutions religieuses ou de bienfaisance, soumises aux doctrines malikite ou hanbalite ou hanafite. Elles se situent dans les villes et les compagnes environnantes, la propriété Waqf est exclue du marché foncier et est un facteur d’indivision et de gel de transaction, elles ont aussi joués un rôle considérable dans la vie économique et sociale de la communauté et de l’évolution des espaces urbains précoloniaux , « C’est un acte juridique assez complexe, tenant à la donation entre vifs, de legs en se distinguant par son but pieux, mosquée , zaouïa, etc .Le bien houbous est inaliénable, imprescriptible et le dévolutaire n’en a que la jouissance»56 . Elles ont connues une expansion importante dans les villes et leurs périphéries au détriment d’autre mode de propriété. 54 Saidouni Maouia , Elément d’introduction à l’urbanisme. Casbah Edition, Alger, 2001, P173. 55 AlloumMohend Tahar (le régime foncier en Algérie) empressions moderne 2005. p17/18/19. 56 Alloum Mohand Tahar (le régime foncier en Algérie) empressions moderne 2005. p17/18/19. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 79 ALGEROISE Les terres BEYLIK : C’est une propriété étatique mis en exploitation du BEY ou aux alliés du pouvoir, sa concerne les terres agricoles riches, les plaines accessible, et aux alentours de la ville.« A caractère étatique confié au bey et /ou alliés du pouvoir. Le beylik (ETAT) possédait de vastes espaces cultivés par les khammès (moyennant un 1/5 du revenu de la récolte), comprenant le domaine de l’ETAT et le domaine privé du bey »57.. Le Foncier Algérien durant la Colonisation Française 1830-1962 L’Algérie a malheureusement subi une colonisation basée sur l’implantation du peuple issue de la communauté européenne. Cela a nécessité un besoin important et considérable des assiettes foncières au détriment des terrains de la population locale. Tout le territoire national est soumis sous l'autorité coloniale française. Pour atteindre ses objectifs, le colonisateur français a utilisé les étapes suivantes58 : Une expropriation des terres appartenant à l’autorité Ottomane précédente et à ses représentants, au profit de la spéculation privée européenne (ordonnance de 1844 et 1845) L’introduction du droit de propriété collective indivise (Arch) (Senatus Consulte de 1863). La confirmation de l’individualisation de la propriété, par la délivrance de titres de propriété (Loi de 1873). Ce qui implique la mise en place d’un marché foncier sur le modèle libéral français et occidental. La suppression du droit de préemption traditionnel (Hak EchChoufaa) et l’introduction, à sa place du droit de préemption au profit de l’état (Loi de 1926). A la fin de l’époque coloniale, l’Etat française interviendra davantage en instituant une reformes agraire en 1956, pour des raisons politiques dans le cadre des reformes instituées pour atténuer la pression de la révolution Algérienne. La gestion du foncier … Le Foncier Algérien après l’Indépendance L’évolution de la situation de la propriété foncière en Algérie a connu, depuis l’indépendance, des bouleversements importants dans la mesure où la propriété foncière était intimement liée à l’évolution politique du pays. Nous pouvons distinguer deux périodes : - La propriété foncière de l’indépendance à la fin des années 70. 57 Idem 52. 58 Saidouni Maouia , Elément d’introduction à l’urbanisme. Casbah Edition, Alger, 2001, P174. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 80 ALGEROISE - La propriété foncière en Algérie de 1980 à nos jours. La propriété foncière de l’indépendance de 1962-à la fin des années 1970 : Cette période a été marquée par l’abondant d’une grandes parties de domaines et d’exploitations agraires suite au départ massif des colons. Ces derniers ont étaient occupés par les petits paysans appelé « Khemas » qui ont été rémunérés par le 1/5 de la récolte, cette couche social a été dépossédée de ses terres, occupaient des exploitations agricoles abandonnés par les colons. « L’Etat a remis en cause les régimes fonciers coloniaux. La propriété foncière était intimement liée à l’évolution politique du pays. Le régime foncier installé par le pouvoir colonial, va peser de tout son poids sur l’évolution de la gestion foncière post coloniale »59. Cette occupation n’était aussi bien pour les paysans que pour les pouvoirs publics que justice pour une couche sociale qui a été dépossédée de ses terres et qui a également participé activement à la lutte de libération. Elle entraine également un système politique en place par la promulgation de plusieurs ordonnances à savoir : L’ordonnance N°62/20 du 24 aout 1962 relative à la protection et la gestion des biens vacants. Ainsi que -le décret de mars 1963 concernant les biens vacants. L’ordonnance N°62.02 du 22 Octobre 1962 relative à la Nationalisation des terres de la colonisation a permis la mainmise sur le foncier. L’apparition de l’ordonnance N°66/182 du 06 mai 1966 et la propriété des biens déclarés initialement vacants en devient l’état le seul propriétaire. L’espace aussi bien urbain que rural a connu une occupation anarchique des biens vacants. Mais la question foncière n’avait pas encore posé problème à cet époque, au regard de la croissance démographiques selon le RGPH .L’administration fonctionnait toujours tel qu’à l’époque coloniale en ce qui concernait les procédures, formes de transcriptions, actes et justificatifs de propriété. Néanmoins, le 1er code communal est né en 1969. Avant 1970 et les lois de la révolution agraire relative à la propriété privé, notamment celles des terrains ruraux, le régime foncier en Algérie se basait essentiellement sur les lois et 59 Alloum Mohand Tahar (le régime foncier en Algérie) empressions moderne 2005. p17/18/19. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 81 ALGEROISE les structures laissées par l’administration coloniale, et notamment les lois foncières du Senatus Consulte (1863), et la loi Warnier, de 1873. Dans la même procédure de la mise en place d’un système socialisant, vient en place l’ordonnance N°71-73 du 08 novembre 1971 portant la révolution agraire, qui visait une réorganisation du secteur agricole selon des principes rationnels, équitables et modernes. Cette loi a instituée la révolution agraire dont le principe était la terre à celui qui la travaille. - Ainsi l’Etat devenait propriétaire de deux types de terres agricoles : - Les terres agricoles qui constituaient les domaines autogérés, à savoir celles qui ont été abandonnées par les colons. - Les terres agricoles nationalisées dans le cadre de la révolution agraire, appartenant auparavant à des nationaux. Pour la question du foncier urbain, l’Ordonnance 74-26 du 20 février 1974 (l’article 10), relative à la constitution des réserves foncières communales destinées pour servir d’assiette aux investissements de toute nature de l’Etat, des collectivités publiques et des collectivités locales . « L’intervention croissante sur la propriété foncière en vue de la maitrise du marché foncier et de la préservation de l’intérêt général face aux intérêts particuliers, comme par exemple, l’institution des réserves foncières communales en Algérie, en 1974 »60. Avec l’arrivé de la révolution agraire, un fonds de réserves foncières communales a été créé où ont été versées les terres urbanisables appartenant à des particuliers et qui ont fait l’objet d’expropriations. Ces expropriations ne répondaient à aucun critère de l'utilité publique et notamment la déclaration d’utilité publique, et à l’indemnisation juste et préalable. Ces terres étaient destinées à répondre à la pression des besoins en terrains à urbaniser due : a un accroissement de la population urbaine dû à l’exode rural, et aux besoins en équipements collectifs. La propriété foncière en Algérie de 1980 à nos jours : La crise multiforme a marqué cette période (chute des entrées pétrolières, faillite d’un nombre important d’entreprise publiques, le chômage, la crise ascendante et alarmante de logements ainsi que la consommation abusive des terres agricoles). Un nombre important d’instructions et circulaires pour la protection des terres agricoles, des sites d’expansion touristique, des domaines forestier et maritime,…etc ont été promulgués. Cette période va engendrer une évolution du statut juridique des biens immobiliers : 60 Saidouni Maouia , Elément d’introduction à l’urbanisme. Casbah Edition, Alger, 2001, P177. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 82 ALGEROISE −Pour les biens immobiliers bâtis, la loi 81-01 du 7 février 1981, portant cession des biens immobiliers à usage d’habitation, professionnel, commercial ou artisanal appartenant aux offices de promotion et gestion immobilière de l’Etat. − Pour les terres à vocation agricole, la loi 83-18 du 13 août 1983, portant accession à la propriété foncière agricole et la loi 87-19 du 8 décembre 1987 déterminant les modes d’exploitation des terres agricoles du domaine national et fixant les droits et obligations des producteurs. En 1987 on assiste à la création des agences foncières locales gérées par des conseils d’administration, qui ont pour mission la gestion des transactions foncières et l’apport d’un soutien technique aux municipalités Suite à la révolte de la population en 1988 pour l’amélioration du cadre de vie, et à l’instabilité de l’état et à son désengagement survenu en 1989, a conduit à la promulgation de nouvelles lois sur le foncier, l’urbanisme et la réglementation de la construction. Trois (03) nouvelles lois, éléments majeurs de cette nouvelle politique sont : La loi N° 90/25 du 18-11-1990 portant orientation foncière La loi N° 90/29 du 01-12-1990 relative à l'aménagement et l'urbanisme et ses textes D’application les décrets exécutifs N° 91/175, 91/176, 91/177, 91/178 du 28-05-1991. La loi N° 90/30 du 01-12-1990 portantes lois domaniales. Suite à ces nouvelles lois majeurs , une série de textes législatifs et réglementaires visant à harmoniser la législation en cours avec les nouvelles directives et dispositions allant dans le sens de l’instauration d’une économie de marché libéral, pour permettre une amélioration au plan foncier, avec l’instauration d’un marché foncier libre qui charge les représentants de l’état et des collectivités locales de sa régulation. « Parallèlement aux changements institutionnels connu après 1990, une loi a été promulguée dans l’objectif de respecter la propriété foncière privée et la libéralisation des transactions foncières, véritable paradoxe pour les pouvoirs publics locaux d’acquérir les terrains urbains pour la mise en œuvre des instruments d’urbanisme »61. La loi N°08/15 du 20-07-2008 portant les règles de mise en conformité des construction et leurs achèvement, est applicable à quatre types de constructions achevées ou non achevées :Il s'agit des constructions, à usage d'habitation ou professionnel, achevées sans permis de construire ou non conformes (ajout d'étage,…) au permis de construire délivré par l'APC, 61 Ministère de l’habitat, Recueil de textes, législations et réglementaire relatif au foncier et à l’urbanisme, Alger, 1996. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 83 ALGEROISE sont également concernées par la mise en conformité, les constructions non achevées avec ou sans permis de construire à la condition qu'elles aient existé à la date de publication de cette loi. Aussi bien la loi N°08/16 du 03-08-2008 portant orientation agricole , qui est venue compléter et consolider les principes énoncés par la loi d’orientation foncière , institué des instruments d’encadrement foncier qui sont applicables aux terres agricoles, relevant du domaine privé de l’état ainsi qu’à celles relevant de la propriété privée , elle vise la protection de la vocation agricole des terres et interdit leur utilisation autre qu’agricole . En outre, la loi N°10-03 du 15-08-2010 fixant les conditions et modalités d’exploitation des terres agricoles relevant du domaine privé de l’état a insisté sur la propriété de préserver la pérennité de la propriété de l’état sur les terres agricoles du domaine privé, il s’agit de les valoriser et sanctionner sévèrement toute tentative de les détourner de leurs vocation agricole. D’une durée de 40 ans renouvelable en contrepartie d’une redevance versée au trésor public, elle consiste en u passage de la jouissance à la concession pour les exploitants actuels des EAC et EAI, sans menace sur ces exploitants, d’autant que la concession est transmissible aux héritiers. II. L’impact de la politique foncière sur l’espace Algérois L’impact de la politique foncière sur l’évolution urbaine du grand Alger est inéluctable. La rapidité de son urbanisation est devenue un fait consommé. Le foncier étant gelée jusqu'aux années 1970.Le périmètre du grand Alger, va connaitre en cette période une extension vers les communes : de Réghaïa, Rouïba, Ain-Taya, Dar-El-Beïda, Bordj-El-Kiffan, Birtouta, Douéra, Saoula, Draréa, Chéraga, Aïn-Bénian et enfin Staouéli. La réforme foncière communale de ces communes vont être protégé et sous contrôle du POG initie par le COMEDOR, Bien qu’elles se situent à l’EST, OUEST ou au SUD d’Alger mais elles subissent le même comportement dans leurs espaces hors périmètre d’urbanisation, hors contrôle des autorités, qui s’urbanisent rapidement et clandestinement. Suite à la crise économique des années 1980, l’espace algérois va connaitre un nouveau plan d’aménagement envisagé (PUD/CNERU), après l’invalidation du POG (1979).Ce plan a exclu les petites villes suburbaines de son périmètre d’extension, ces dernières dont le gel des Reformes Foncières est levé attendent l’élaboration d’un nouveau plan d’urbanisme tout en se référant aux PUP ou PUD. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 84 ALGEROISE C’est une période aussi qui a connu une transition durant laquelle les injonctions des hautes autorités orientent l’aménagement de leur espace et l’utilisation de leur patrimoine foncier. Et c’est dans cette période-là que une nouvelle réorganisation administrative qui a modifier les limites de la wilaya d’Alger , à savoir l’exclusion de certaine communes telle que :Boumerdes hérite de Rouïba, Réghaïa, Heuraoua, Hammadi, Ouled-Haddadj et Tipaza de Saoula, Chéraga, Draria Aïn-Benian, Mahelema, ces dernières ne suivent plus la réglementation qui s’applique pour l’espace algérois. Contre à l’EST de la wilaya, sur les terres de la Mitidja comme à l’OUEST, sur les collines du Sahel, les autorités locales (wilaya) poursuivront les opérations de lotissements résidentiels d’autant que leur nouveau statut les dote d’un autre PUD dont les limites plus larges leur permettent de disposer de surfaces foncières (RF) plus importantes. Cependant, si à l’OUEST ces lotissements sont à caractère individuel et destinés à une population choisie, à l’EST la priorité est donnée aux logements collectifs (ZHUN) vers lesquels seront dirigés les recasés du Hamma et de la Casbah et les délogés des habitations précaires du centre d’Alger. La spéculation du marché foncier parallèle : L’impact de la nouvelle politique foncière des années 1990 sur l’aménagement urbain du grand Alger, a été marque par la multiplication des promotions immobilière, Ce dispositif a provoqué une accélération dans le processus de l’auto construction privée et a généré une nouvelle forme d’habitat individuel. La production de l’habitat individuel a été favorisée à partir des années 80 et a connu depuis les années 90 une ampleur sans précédent. Elle a aussi engendré un certain nombre de problèmes parfois irréversibles tel que la consommation du foncier agricole. Ces opérations de lotissements réglementées ont considérablement accéléré le marché foncier parallèle et la consommation des terres agricoles. La politique du lotissement avait pour objectif initial de faire participer les citoyens à régler la crise de logement. En effet, les nouvelles opportunités de gains qui s’offrent aux propriétaires des terrains pour la vente et la revente du foncier les incitent à se lancer dans la spéculation, on adaptant le principe de la demande est plus forte avec une offre faible ou le prix du mètre carre est conditionné par rapport à sa proximité du centre. Donc, il faut acheter le terrain à un prix ordinaire sans se soucier des avantages et des effets de l’étalement urbain pour le revendre ensuite un prix très élevé. Il faut not é que ce prix sera fixé par rapport aux avantages qui apparaissent avec les nouveaux aménagements du lieu. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 85 ALGEROISE Pour connaitre le marché foncier algérois et ses caractéristiques une enquête sur le terrain a été effectuée, entre l’étude réalise deuxième semestre de l’année 201062 (Fig. 25) et celle durant le premier semestre de l’année 201163 (Fig. 26) sur la situation du foncier et les prix moyens du m² du terrain bâti et à bâtir dans les 57 communes d’Alger. Figure 25: Le prix moyen de terrain à bâtir dans les communes de la wilaya d’Alger entre 2002 et 201064 Figure 26: Le prix moyen de terrain bâti et à bâtir dans les communes de la wilaya d’Alger en 2017 65 PRIX DE M² EN U STAOUALI CASBAH ALGER CENTRE HYDRA EL BIAR KOUBA BEN AKNOUN BIR MOURAD RAIS EL ACHOUR BIRKHADEM OULED FAYET BABA HASSEN BEB EZZOUAR CHERAGA ZERALDA SOUIDANIA DAR EL BEIDA EL MOURADIA EL MADANIA EL HARRACH OUED SMAR AIN BENIAN DOUERA AIN TAYA ROUIBA MOHAMMADIA BOUZAREAH KHRAICIA BIRTOUTA BORDJ EL BAHRI DJASR KASSENTINA BARAKI BENI MESSOUS EL MAGHARIA BORDJ EL KIFFAN SAOULA REGHAIA RAIS HAMIDOU EUCALYPTUS SIDI MOUSSA DELY BRAHIM DRARIA DISTANCE EN KM DU CENTRE VERS LA PERIPHÉRIE 62 Benazzouz- Belhaï A. et Djelal N. : Le foncier, vecteur de l’étalement urbain algérois, Colloque de l’ASRDLF, AOST, Italy septembre 2010. 63 Belkacemi.M, Chaba S, Chenouf.O.K.K, Medani.N ; Enquêtes terrains, encadrer par Mr BOURAHLA ; USTHB ; Alger .Janvier 2017 64 Idem 58 65 Idem 59 PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 86 ALGEROISE L’allure générale des courbes expriment une décroissance quand on passe du foncier urbain vers le foncier rural. A l’échelle macro spatiale, la lecture des graphes montre que : - Les communes constituant l’espace central d’Alger (Casbah, Alger centre et Belouizdad) ne présentent pas les valeurs foncières les plus fortes. - Les communes dont les prix fonciers moyens sont les plus élevés sont les communes situées sur les hauteurs, à l’Ouest du centre d’Alger notamment les communes d’Hydra, d’ElBiar et d’El Mouradia. Au-delà des somptueuses résidences qui y ont été construites, ces communes abritent de nombreuses fonctions de commandement (services de la présidence de la république, ministères), un grand nombre d’ambassades étrangères, des centres universitaires et des commerces et services de haut niveau. Devenues des villes à la réputation prestigieuse, leur espace est convoité. La hausse des prix de leur foncier reste pour l’instant inégalée. - Enfin les communes périphériques de l’Ouest présentent des valeurs foncières supérieures aux communes périphériques de l’Est. - Les communes de la deuxième couronne périphérique situées à l’Est et au Sudouest, montrent les valeurs foncières les plus faibles, excepté la commune balnéaire de Zéralda. A l’échelle micro-spatiale , la lecture des graphes montre que , dans une même commune on trouve une variation des prix fonciers d’un point à un autre selon plusieurs facteurs : la morphologie du terrain (accidenté ou plat), l’environnement (qualité environnementale et image du quartier), la position par rapport aux grands axes routiers et l’accessibilité (rue principale ou secondaire, autoroute), le statut juridique (acte de propriété, permis de construire…), enfin la distance par rapport au centre du chef-lieu de la commune. Par ailleurs, l’étalement de la ville d’Alger a induit une nouvelle manière d’organisation spatiale qui détermine plusieurs formes de concentrations multipolaires dans les petites villes de la deuxième couronne périphérique, D’après B. Dezert66, le développement périurbain est conditionné par la disponibilité des terrains mis en vente ; cette dernière obéit à la loi de la demande qui détermine les besoins selon les axes de développement ainsi que le taux de croissance urbaine et la présence des infrastructure routière et de transport. 66 BASTIE J et DEZERT B., L’espace urbain, Ed Masson. Paris, 1980.p 381. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 87 ALGEROISE La gentrification et son impact sur la redistribution et la mobilité spatiale de la population algéroise : « Le rôle du foncier sur le processus de la répartition et la mobilité spatiale de la population dans la wilaya d’Alger est indéniable ».67 Selon le RGPH de 1998, qui a mis en évidence la diminution de la population résidant dans les communes centrales et une augmentation de population dans le reste des 57 communes de la wilaya d’Alger. Cette tendance a été confirmée par le RGPH de 2008. Tableau 4: Evolution des taux d’accroissement de la population68 Taux d’Accroissement Population RGPH Espace central Espace péricentral Espace périphérique proche 1e couronne Espace périphérique lointaine 2e couronne Totam 57 communes ( wilaya d’Alger) Moyen de la population % 1987 1998 2008 87/98 98/08 429 960 377 392 258 463 -1,18 -3,71 591 603 611 344 543 887 0,30 -1,16 643 477 863 128 1 030 115 2,71 1,78 461 879 710 176 974 431 3,99 3,21 2 126 919 2 256 040 2 806 896 1,71 0,92 Selon le Tableau 4, on constate que depuis 1987, la population de l’espace central et affecte l’espace Péricentral d’Alger en 1998. Un taux de croissance négatif, il était de - 1.18% en 1998, et passe à -3.71% en 2008 pour l’espace central, et de 0.30%en 1998 à – 1.16% en 2008 pour l’espace péricentral, ce qui signifie que la population est en diminution constante. Il y a 67 Benazzouz- Belhaï A. et Djelal N. : Le foncier, vecteur de l’étalement urbain algérois, Colloque de l’ASRDLF, AOST, Italie ; septembre 2010. En ligne 68 Source : RGPH 1987,1998 et 2008 .ONS . Alger PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 88 ALGEROISE donc un dépeuplement des espaces centraux et péricentraux avec des taux d’accroissement de population qui diminuent de plus en plus qu‘on s’approche du centre de la ville d’Alger. A l’inverse de l’espace périphérique d’Alger, bien que la croissance marque un ralentissement ou même une diminution en valeur relative, le RGPH montre un accroissement en valeur absolue. C'est-à-dire que la population continue à augmenter aussi bien dans la périphérie de la 1ére couronne que dans la 2 ème couronne. L’émergence d’espaces résidentiels nouveaux a été plus rapide que la législation en vigueur qui n’est pas imposait aux initiatives publiques et privées, durant les premières années de l’indépendance, des contraintes particulières dans le domaine de la construction, notamment dans les communes rurales non soumises à des plans d’urbanisme. Ce phénomène de dépeuplement peut être expliqué par plusieurs facteurs à savoir : La saturation et l’étouffement de l’espace central, ainsi que la présence d’une forte spéculation foncière surtout dans les espaces centraux et péricentraux marqués par les fonctions tertiaires, ce qui laisse les populations s’orientent vers les périphéries car ils ne peuvent plus ou ne veulent plus y résider. Cette forme de dépeuplement signifie qu’un processus s’est mis en place : les logements à usage résidentiel sont vendus ou loués à prix forts permettant leurs reconversions en bureaux ou autres activités tertiaires. L’état du cadre bâti est également une autre cause de dépeuplement, plus particulièrement dans le noyau historique et les espaces péricentraux (nord et sud). Ces espaces, anciens qui présentent une forte densité, une accessibilité très difficile marquée par un manque de trafic et l’absence d’aires de stationnement sont devenus des espaces de répulsion, en dépit de leur situation près du centre. Leur parc immobilier soumis à un processus de vieillissement et de dégradation, incite ou oblige la population à quitter ces lieux pour s’installer dans les périphéries dans le cadre des différentes opérations de construction : auto- construction, promotion immobilières, ….etc. le développement très important et rapide de la périphérie, ainsi que sa tertiarisation après la restructuration et la rénovation de certains quartiers de la capitale, tel que Casbah et le Hamma, et la résorption de l’habitat précaire qui a entraîné le recasement des populations dans d’autres communes périphériques d’Alger et dans d’autres wilayas limitrophes. On perd pas de vue que ces communes périphériques ont une certaine autonomie fonctionnelle, ce qui a encouragé un exode urbain massif de la population qui fuit le centre en leurs offrent tous les besoins en équipements structurant, activités industrielle (offre d’emploi), commerciales et de services variés, les espaces de loisirs , culturels et sportifs , ainsi que les infrastructures d’accessibilités. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 89 ALGEROISE Le manque d’assiette à bâtir pour des logements et vu leurs couts exorbitant et celui des loyers causés par la spéculation foncière dans les quartiers du centre urbain, alors que les zones périphériques, qui présentent une densité plus faibles, offrent des possibilités d'acquisition de terrains et de logement à meilleur marché. Conclusion : L’histoire de la gestion foncière En Algérie a connu des bouleversements politiques et sociétaux importants et des rapports au sol contradictoires. En effet, d’une gestion monopolistique du foncier par l’Etat, pendant plus de deux décennies, l’Algérie est passée à une libéralisation totale du marché et une implication d’acteurs privés à partir de 1990. La maîtrise du foncier, est un élément principal à toute planification urbaine. C’est lors des grands moments d’investissement que le besoin en matière de terrain foncier s’est fait sentir, l’état a réagi par la mise en place d’une série de lois, ordonnances et décrets définissants une politique urbaine en matière du foncier. Mais malgré ses efforts fournis il reste toujours que les conséquences sur la perte du foncier urbain et agricole peuvent compromettre toute chance de la maîtrise de sa gestion à l’avenir. PARTIE II : GENESES ET PROLIFERATION DE LA PERIPHERIE 90 ALGEROISE CONCLUSION PARTIE II : En guise de la deuxième partie, nous pouvons conclure qu’à l’instar des grandes villes, Alger est entrée après l'indépendance dans une phase de gigantisme avec une allure particulièrement rapide. Son développement spatial résulte, d'une part de l'extension du fait urbain et d'autre part des nombreux découpages territoriaux et de l'absence de réel plan urbain après 1962. De ce fait, la ville d’Alger pousse davantage ses limites, et à mesure qu'elle grandit, nous assistons à un déplacement en bandes successives de son centre et de sa périphérie dans tous les sens, ce qui a engendré une accélération des mécanismes de périurbanisation et a donné lieu à une structure fonctionnelle et sociale ségrégative entre l’Est et l’Ouest de la wilaya. Plusieurs facteurs, ont contribués à l’arrondissement d’Alger de manière aléatoire vers sa périphérie. L’organisation matérielle et juridique, jugée trop limitée, du marché foncier en Algérie ne permettait pas une prise en charge efficace de la ressource foncière existante en référence à l’objectif c’est de pouvoir lancer un mode de gestion efficace en matière de foncier à l’instar des pays qui nous out devancé dans ce domaine. La nécessité de remettre de l’ordre dans le domaine des transactions foncières est plus qu’indispensable en absence d’un véritable marché foncier, coordination entre les différents intervenants Dans le domaine de foncier a favorisé l’effritement de la décision précise de stratégie Claire. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 91 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » PARTIE III : IMPACT ET ENJEUX DE LA PERIURBANISATION POUR L’AMENAGEMENT DE L’ESPACE ALGEROIS, PERSPECTIVE DE DEVELOPPEMENT « CAS D’ETUDE COMMUNES DE BARAKI ET EUCALYPTUS » PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 92 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » INTRODUCTION L’urbanisme à Alger a connu lors de la dernière décennie un profond bouleversement, d’une ville attractive qui se développe en grande partie grâce à des intenses mouvements migratoires venant de l’arrière-pays, voire même de tous les coins du territoire national. Jusqu’à la moitié de la décennie 1980, Alger est devenue une ville saturée. Elle est non seulement dans l’incapacité d’accueillir de nouveaux flux, mais à la recherche de moyens lui permettant de provoquer un reversement de ces flux. Aujourd’hui plus de la moitié de l’accroissement urbain se concentre dans les agglomérations périphériques de la capitale. La plus part d’entre elles sont le résultat d’une urbanisation récente parfois anarchique, et ayant toujours comme point de départ, la construction de logements en masse pour répondre à une crise en croissance, malgré tous les efforts. Toutefois, Baraki et Eucalyptus nos deux cas d’étude, ainsi que d’autres communes périphériques du grand Alger n’échappent guère à cette situation. Elles sont l’exemple type de communes à vocation agricole qui subissent de plus en plus le phénomène de l’urbanisation anarchique. En plus, du fait d’être des communes de la deuxième couronne d’expansion urbaine prévue dans le nouveau PDAU, comme un sous-système ; cette zone est très marquée par la ruralité et une concentration importante de population. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 93 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » CHAPITRE V : DIAGNOSTIC D’UN PERIMETRE COMMUNAL ALGEROIS Cette dernière décennie les communes de Baraki et Eucalyptus ont connu une forte dynamique urbaine. Situées sur la périphérie d’Alger, elles jouent le rôle de site d’accueil pour engloutir le taux d’accroissement d’une population de plus en plus importante. La problématique majeure, c’est le caractère spécifique du sol de ces communes. Situées dans le périmètre de la Mitidja, elles ont la spécificité, de terres agricoles de fort rendement. I. Présentation des communes : Commune de Baraki : Situation géographique et accessibilité : Baraki est une commune de la wilaya d’Alger, se située sur l’axe d’extension de l’agglomération Algéroise vers le SUD- EST, en plein cœur de la Mitidja, à quinze kilomètres de la capitale d’Alger, Elle s’étend sur une superficie de 3214,74 Hectare dont 43.12% est une surface Agricole La commune de Baraki chef-lieu de la Daïra, portant le même nom, est délimitée par (Voir fig. 27) : NORD : par El Harrach, NORD-OUEST : par la commune de Gué Figure 27: Situation de Baraki (Source étudiantes sur fond Google Earth 2017) de Constantine et Oued el Harrach. Gué de Constantine El Harrach OUEST : par les communes de Saoula et Birtouta. Saoula E BARAKI EST : par la commune Les Eucalyptus Eucalyptus SUD : par la commune de Sidi Moussa. La commune est bien desservie en Birtouta matière de voiries. Les deux chemins de Sidi Moussa wilaya : CW14 reliant Baraki à Gué de Constantine et Sidi Moussa et CW15 reliant Baraki à Alger, el Harrach et Larbàa, Les deux assurent toute relation intercommunale et régionale, Nous avons également : PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 94 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » - l’autoroute Est – Ouest et de la 2eme rocade Sud d’Alger, ces deux liaisons ont le même tronçon au Nord- Ouest de Baraki (voir figure 28). Birtouta est liée à la commune d’Eucalyptus par la route Nationale N° 08. La présence de chemin vicinal qui assure la desserte de la raffinerie de Sidi Resine au nord et la liaison de CW115 a la route 61 au Sud. Ainsi que des liaisons inter quartier et résidentielle et des chemins agricole qui assurent les déplacements à l’intérieur de la commune. Figure 28: Carte de Baraki indiquant les routes Source ; Travaille Etudiantes sur fond Google Earth 2017 Légende : Auto route Est –Ouest (Blida-Dar el Beida) 2eme Rocade Sud Chemin wilaya (CW115-CW14) Chemin vicinal Limite communale Etant une commune à vocation rurale. Baraki a connu une extension de sa zone bâtie par l’introduction d’activités industrielles et de services telles que la raffinerie de Sidi Arsine et la station d’épuration, causant ainsi une forte réduction de la superficie agricole, convertissant ces terrains en béton. Données Physiques de la commune de Baraki : - Relief et Géologie : Du point de vue géomorphologique, la commune de Baraki repose sur un terrain marécageux plat. Sa structure géologique est caractérisée par la présence d’une nappe alluviale PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 95 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » constituée par des anciennes alluvions et un substratum qui est constitué par les marnes d’Oued El Harrach. - Climatologie : Le climat de Baraki ne diffère pas de celui de la zone de Mitidja, il est caractérisé par un été chaud et un hiver froid et pluvieux. (Voir Tableau 5) Tableau 5: Caractéristiques Atmosphériques de Baraki. Mois Température moyenne °C Précipitations moyenne totale en mm Nombre de jours moyen de Précipitations Minimum Maximum Janvier 5,5 16,7 81,4 11,4 Février 5,9 17,4 72,7 10,6 Mars 7,1 19,2 55 9,7 Avril 8,8 20,9 58,4 9,1 Mai 12,3 23,9 41,9 7,3 Juin 16,1 28,2 8,5 2,5 Juillet 18,9 31,2 4,5 1,5 Aout 19,8 32,2 8,2 2,5 Septembre 17,6 29,6 28,3 5,3 Octobre 14,2 25,9 58,8 8,6 Novembre 9,8 20,8 89,6 11,1 Décembre 7,2 17,9 91 12,1 (Source : site de Météo.DZ). - Hydrologie : Figure 29: Carte de zonage sismiquedu territoire nationale69 La commune de Baraki est caractérisée par la présence d’une nappe libre, alimentée par les eaux de pluies et des oueds découlant plus précisément de l’Atlas Blidéen. Des sources importantes d’eau potable pour l’agglomération algéroise.C’est une commune à fortes potentialités agricoles, en plus de l’avantage de présence ressources hydriques 69 http://www.structureparasismic.com/ReglesRPA99Site/MapSismicAlgeria.gif PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 96 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » La surface agricole représente 60% de la surface totale de la commune, soit 1 660 Ha. - Sismicité et Risque Sismique : La commune de Baraki est classée en zone III d’après la nouvelle carte de zonage sismique du territoire nationale RPA99, actualisée après le séisme de Boumerdes de 2003. Données Démographiques Et Socioéconomique : La commune de Baraki est classée 6eme communes, la plus peuplé de la wilaya d’Alger après Sidi M'hamed, Alger-Centre, Kouba, Bachdjerrah et Bourouba, avec 116 375Habitants en 2008 soit un taux d’accroissement de 2.1% . Figure 30: Graphe de évolution de la population de la commune de Baraki 140 000 116 375 120 000 95 247 100 000 80 000 68 839 60 000 40 000 43 835 21 033 20 000 - 1966 1977 1987 1998 2008 Source Graphe dessiné par les étudiantes d’après les données de RGPH 1966, 1977, 1987,1998 et 2008 Selon les cinq recensements effectues après l’indépendance, représentés sur le graphe ci-dessus, l’évolution de la population a doublé entre 1966 et 1977 passant de 21 033 habitants à 43 835 habitants avec un taux d’accroissement de 7.62%70, pour atteindre 68 839 habitants en 1987 soit un taux de 4.40%71. La population de Baraki est évaluée à 95 247 habitants en 1998 soit un taux d’accroissement de 2.89%72, et aujourd’hui au dernier recensement de la population de 2008 la commune de Baraki a atteint 116 375 habitants avec un taux d’accroissement de 2.1%73. L’analyse de ces données nous permet de faire ressortir les remarques suivantes : 70 Source : ONS RGPH 1966-1977-1987-1998-2008 Idem2 Idem2 73 Idem2 71 72 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 97 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Durant la première décennie de l’indépendance, à l’image de toutes les grandes villes d’Algérie, Alger a connu le phénomène de l’exode rural. L’élément moteur des vagues de population avec des taux d’accroissement importants. Baraki, fut l’une des terres d’accueils de ce mouvement migratoire. Commune périphérique de la capitale, offrants de l’emploi sur ses vastes terres agricoles, des possibilités de résidences pour la main d’œuvre des industries voisines, comme celle de El Harrach. Durant la décennie noire en Algérie, les périphéries d’Alger faisaient partie des secteurs très sensibles, du point de vue sécurité. Ce qui explique la régression du taux d’accroissement, en cette période. Apres la stabilité politique et économique, la population de Baraki revient dans ses foyers. Tableau 6: L’évolution de la population de Baraki entre les trois recensements RGPH. Année Sexe 1987 Masculin Total Année 1998 Féminin 64 650 2008 Masculin Féminin Masculin Féminin 48 296 46 950 58 890 57 484 95 247 116 375 (Source : ONS, Alger 2008) Tableau 7: Evolution de la population de Baraki selon sa dispersion. Dispersion ACL AS ZE Total commune Population 1998 90 055 4 414 778 Population 2008 110 106 5 149 1 120 Taux d’accroissement 0,82% 1,5% 3,7% 95 247 116 375 2,1% Surplus 20 051 735 342 10 744 (Source : Etudiantes selon les données ONS, Alger, 1998,2008) La principale caractéristique de la population de la commune selon le tableau N°02 est sa concentration dans le chef-lieu de la commune dont 94,60% y réside. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 98 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Figure 31: Répartition Des Entités Économiques De Baraki Par Grands secteurs d'Activités Commerc e 53% Construct ion 1% Figure 32: Répartition De La Population De Baraki Résidente Selon La Situation Individuelle Inactifs; 10% Industrie 12% Service 34% Source Graphe dessiné par les étudiantes d’après les données de RGPH 2008 Etudiants écoliers; 12% Actifs; 45% Femmes au foyer; 33% Source Graphe dessiné par les étudiantes d’après les données de REC.ECO 2011 Les données montrent que le total de la population active est de 38 478 soit 45 % de la population de Baraki. Quant à la population inactive (Femmes au foyer + chômeurs) est de 35 885 soit un taux de chômage de 42% (voir figure 31) très importants en comparaison avec taux national, qui est de 14,1% en 2008. On pourrait éventuellement relier ceci au fait que la plupart travaille dans les fermes agricoles sans déclaration de leurs activités. Pour ce qui est de la répartition de la population dans les différents secteurs d’activités, on remarque d’après le graphe ci- dessus (figure 32), que l’activité commerciale, l’emporte avec 53% de la population totale active de la commune. Alors que les services sont représentés par 34% d’emploi, l’industrie avec 12%, et 1% pour le secteur construction. Sachant que, Alger en ce moment est un véritable chantier sur l’ensemble de son territoire. Evolution De La Croissance Urbaine Et Développement Territoriale Aperçu Historique de l’Evolution de la croissance urbaine de la commune de Baraki : Il existe deux versions concernant la nomination de Baraki. La première dit que cette appellation est née avant la colonisation française, vers l’époque turque, Baraki était une priorité privée de Monsieur AKI avec des caractéristiques rurales, dites Berre « qui signifie de bonne terre ». De cela le Berre de AKI devient Baraki. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 99 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Figure 33: Tissu Urbain de Baraki en 195774 La deuxième version75, raconte qu’avec la colonisation française, les terres de la Mitidja étaient les propriétés des colons français. Monsieur Aki, le propriétaire était gérant d’un bar. De Bar de Monsieur Aki, vient la nomination de Baraki. Et c’est la version la plus courante. S’était un village de la Mitidja, crée par les militaires français Entre 1830 et 1870 au côté d'un vieux village arabe. Il était destiné à abriter les colons amenés pour peupler la nouvelle colonie la commune était formée par cinq fermes coloniales à s’avoir : Delbouz et Recazine qui constituent le centre-ville de Baraki, Rafael (actuel Bentelha), Belgoder et Maraba (voir Figure 33). Figure 34 Cité Recazine en 194576 En 1943, Baraki n’était qu’un lotissement sur le plan urbain (lotissement de Recazin) qui assure l’extension de l’espace urbain et c’est la cité Diar El Baraka qui assure cette continuité urbaine. Ce n’est qu’en 1958 que Baraki a été créé et rattaché à Sidi Moussa, mais sera très vite en 1959 un nouveau découpage pour la réorganisation d’Alger l’intègre au 10éme 74 Source : Archive de la wilaya d’Alger 75 N.MOUAS et A.SLIFI , « les mutations en cours dans la périphérie d’Alger ,cas de la commune de Baraki » , mémoire ingénieur en aménagement urbain , USTHB , 2000 76 https://fr.wikipedia.org/wiki/Baraki. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 100 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » arrondissement avec El Harrach (Maison Carrée) et Oued Smar de la ville d’Alger. Durant la période coloniale, Baraki à garder son caractère rurale. Figure 35: PUD de Baraki en 199077 A l’instar de l’indépendance, et avec le départ des colons Baraki a commencé à perdre son caractère agricole. Les terres agricoles se privatisent et se vendent à une urbanisation accélérée par l’auto- construction des habitations individuelles, donnant naissance aux agglomérations secondaires. Durant la première décennie de l’indépendance, c’est le développement d’Alger qui a induit l’extension de cette localité avec la projection de différente infrastructure. En 1977, suite à la réorganisation du grand Alger et avec la promulgation du décret N°77/02 de 18-02-1977 que Baraki est devenu commune avec la création de nouveaux équipements tel que le siège de l’APC et d’autres opérations qui ont contribuées au développement urbain de Baraki, tel que : ZHUN de 200 logements, logements de Résorption de l’habitat Précaire, promotion immobilière et le programme de l’auto construction … C’est entre les années 1983-1990 que Baraki a connu une grande urbanisation de son territoire, actuellement elle occupe le statut de circonscription administrative qui regroupe Baraki, Eucalyptus et Sidi Moussa. De ce fait elle devient le grand tissu qui s’étale sur la pleine de la Mitidja. 77 Source : archive CNERU, PUD 1990 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 101 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Figure 36: La commune de Baraki et son agglomération78 Pendant la dernière décennie la commune de Baraki s’est formé par un processus de densification, on assiste à un développement très important de l’agglomération qui due à une urbanisation excessif issue de l’exode des populations de destination diverses. Aujourd’hui Baraki continue toujours de subir entre autre la pression urbaine de la métropole provoquant un mitage sans cesse croissant des terres agricole. Recevoir des programmes qui contribues a son développement et son insertion dans la dynamite de la métropolisation d’Alger et se traduit par la réalisation des projets tel que le complexe sportif à caractère national et international qui doit être livré début de l’année 2018 .Sans pouvoir oublié le nombre important de logements sociaux qu’ils réalisent sur le peu de terrain qui lui reste libre. Evolution du cadre Bâti de la commune de Baraki : Durant l’époque coloniale, y avait la dominance de cinq fermes citées auparavant, ces fermes ont êtes organiser suivant les deux axes principales de la commune à s’avoir les chemins de wilaya N°115 et N°14. L’habitat collectif de cette période est marque par la cité Recazine, dénommée actuellement cité El Baraka qui a été le fruit du Plan de Constantine de 1958. Apres l’indépendance, l’exode massif des wilayas avoisinante a provoqué une crise de logement et sa a dû être accentuer par la croissance de la population et l’absence de planification 78 Source : Travaille étudiantes sur fond cartographique ONS 2008 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 102 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » et d’instrument d’urbanisme couvrant la dite commune. C’est dans ce période-là (années 1970), que fut apparaitre les logements HLM. Apres la promotion de Baraki au rang de commune dépendante de El Harrach, et avec la persistance de la crise de logement, l’urbanisation de la commune s’est étalée vers les terres agricoles (Exp : cité 2004 logements). Durant la période des années 1980 jusqu’aux années 1990, l’état à procéder à l’encouragement de l’auto construction, et suite à l’absence de plan d’urbanisme et la non maitrise de l’urbanisation, une anarchie dans la consommation des terres et des constructions illicite ont développées et a pris de l’ampleur ce qui a attirer l’intention des autorités pour la prise en charge immédiate et l’’élaboration des instruments de contrôle et d’urbanisme. En raison des conditions d’insécurité qu’a connue le pays, Baraki était la plus touché. Cette période l’a fait reculer la construction et le développement urbain de la commune. Figure 37: Urbanisation actuelle de Baraki79 Aujourd’hui la commune de Baraki, commence à perdre son caractère de commune agricole. Selon la Carte N°11, on voit qu’à partir du noyau central de la commune le développement d’une grande masse de construction repartis entre activités et Habitat, cet état du lieu nous confirme l’absence de planification urbaine et commune l’urbanisation s’est fait de de cette manière anarchique. Selon le dernier recensement de l’ONS 2008, l’habitat spontané à caractère individuel est le plus répondu dans cette zone représentant 91,80%, tandis que l’habitat collectif représente un faible taux qui est de 6,78%, alors que l’habitat précaire ne représente que 2,42%. Cette étude d’évolution du cadre bâti et de l’habitat de la commune de Baraki nous confirme sa position périphérique dans la grande métropole d’Alger. 79 Source : étudiantes sur fond Google Earth 2017 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 103 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Etude des équipements de la commune de Baraki : Figure 38: Carte de répartition d’activités et de l’Industries80 L’implantation d’activités secondaire et d’industrie dans la commune de Baraki remonte à la colonisation, leurs localisation se fait en suivant le chemin de fer sur l’axe Alger centre, El Harrach et Gué de Constantine, Baraki. Elles sont reparties comme suite sur le territoire de la commune (voir fig. 38) : - La raffinerie de Sidi Recazine. - La briqueterie de Benghazi. Des activités et micro zone existaient ou furent implantées suite aux transferts de Hamma-Hussein Day vers Baraki. Le Développement Territoriale et urbain de la commune de Baraki : Plusieurs tentatives d’élaboration des instruments d’urbanisme pour la commune de Baraki ont été lances mais sans suite, les POS qui ont servi aux études sans être approuvé, et ne couvre que le noyau central de la commune. Une étude de PDAU a été réalisé en 1991, élaboré par le CNERU et qui a pour objectif l’orientation et la canalisation de l’urbanisation de la commune, bien qu’il ne soit pas approuvé, il a servi tout de même comme un document référentiel pour plusieurs décisions d’aménagement et de programmation de la commune. Une révision du PDAU des 57 communes d’Alger dont fait partie Baraki a été approuvée en 2016. Une lecture des Plans Directeurs d’Aménagement et d’Urbanisme qui couvrent le territoire de la commune de Baraki (PDAU communal non approuvé en 1991 et le PDAU 80Source : étudiantes sur fond cartographique ONS 2008 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 104 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » intercommunal approuvé en 2016) permet de comprendre les grandes orientations d’aménagement et d’urbanisme du territoire de Baraki et leurs implications sur la consommation foncière particulièrement le foncier agricole. Tableau 8: Tableau des qualifications de l'usage du sol Figure 39: Qualification de l'usage du sol. Source : Rapport de présentation , PDAU d'Alger, Parque expo 2016. Les orientations des instruments d’urbanisme pour le développement territorial et urbain de Baraki étaient de lancer un programme d’amélioration urbaine, des actions qui vise le développement et le traitement du bâti ; de l’environnement et du cadre de vie et la lutte contre la mono fonctionnalité des espaces (Exp ; cité 2004 logements). Par rapport aux terrains agricoles de la Mitidja diffèrent du PDAU communal de Baraki (1991) au PDAU intercommunal de la wilaya d’Alger (2016). Le PDAU non approuvé en 1991 oriente le développement socio-spatial sur tous le territoire de la commune de Baraki, les recommandations de cet instrument sont basés sur des critères naturels (géotechnique, agriculture...).Ce dernier ne prévoit en aucun cas la préservation des terres agricoles de la commune, puisque les terres à forte potentialité agricole ont étés malheureusement destiné à l’urbanisation, tel que Haouch Meriem et la cité el Mardja. Dans le cadre de la révision du PDAU des 57 communes d’Alger, le PDAU de Baraki est inscrit à cet effet. Il fixe les orientations fondamentales de l’aménagement du territoire d’une ou de plusieurs communes, ce nouveau PDAU intercommunal d’Alger (il étudie les 57 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 105 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » communes de la wilaya), qui inclut une vision stratégique et de nombreux projets structurants, ainsi qu’aux perspectives de développement qu’il offrira à l’ensemble du territoire qu’il couvre. Le PDAU intercommunal de la wilaya d’Alger (2016), prévoit pour la commune de Baraki son insertion dans le territoire de la wilaya car elle émerge une centralité à côté de la commune de Eucalyptus pour crée un pôle urbain parmi d’autre à la 2eme couronne périphérique EST de la wilaya. Figure 40: Carte de système urbain et hiérarchie81 La situation agricole de la commune de Baraki : Le secteur agricole est directement lié aux potentialités géographiques préexistantes à l’intervention de l’homme et l’abondance des pluies et la richesse du réseau hydrologique de Baraki a permis le développement de l’agriculture sur ce territoire. Baraki est une commune qui représente de bonne potentialité agricole, sa situation sur la pleine de la Mitidja, lui donne la constitution de terres à moyens et a fortes potentialités agricoles dont la surface totale est de 1439,15 Ha, ce qui correspond à 44,80 % de la surface totale de la commune. L’agriculture a subi une restructuration ces dernières années où les exploitations sont organisées en EAC et EAI. Les exploitations agricoles sont reparties de la manière suivante : - Les Exploitation Agricole Collectives (EAC) qui sont du nombre de 46 exploitants. 81 Source : Rapport d’Présentation, PDAU d’Alger 2016 ; Parque expo 2016 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 106 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » - Les Exploitation Agricole Individuelles (EAI) qui sont du nombre de 49 exploitants. - Les exploitations Privée sont d’ordre de 22.65% soit une surface de 325,80 Ha de la surface agricole totale. Les terres nues sont dominantes, dans la partie Nord Est et Sud-Ouest et se localise dans les enclaves des maraichages et d’arboriculture et des étendues d’agrumes. La répartition des terres agricole utiles par secteur juridique dans la commune de Baraki est comme suite : - Le secteur Privé a une surface de 334,40 Ha soit 23,23% de la surface totale. - Le secteur Etatique a une surface de 1051,54Ha soit 73 % de la surface totale. D’après les données que nous a fournies la subdivision agricole de la commune de Baraki, on constate la dominance du secteur étatique par rapport à celui du privé. Tableau 9: Répartition de la SAU Superficie de culture des Herbacées (Maraichage + céréale + fourrage) Superficie réelle de culture pérenne 404,25 Ha Surface agricole Utile 793,75 Ha 1198 Ha (Source : statistique de la subdivision agricole de Baraki) Tableau 10: Répartition de la SAT. Surface agricole Utile Terres Incultes (Fermes + Habitations+ Construction Illicite) Bâtiments Surface agricole Totale 1198 Ha 215,17 Ha 24,98 Ha 1439,15 Ha (Source : statistique de la subdivision agricole de Baraki) Selon les tableaux 9 et 10, on remarque que la surface agricole utile (SAU) est de 1198 ha soit 83,24% de la surface totale agricole de la commune de Baraki. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 107 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Figure 41: Graphe repartition des superficies agricole de la commune de Baraki Viticulture 6% Maraichage 11% Fruitieres 35% Herbacées 29% Agrumes 19% Source Graphe dessiné par les étudiantes d’après les données de subdivision agricole de Baraki, 2017 On constat que beaucoup de terres agricole Utiles sont réservées a la cultive des fruitières et des herbacées soit 904,25 Ha (500 Ha des fruitières et 404,25 Ha des herbacées). Les Agrumes et les maraichages sont aussi prépondérants avec des surfaces successives 276 Ha et 160,07 Ha, le reste de la SAU est occupé par les Viticulture soit une surface de 86,75 Ha. La consommation du foncier agricole de la commune de Baraki : A l’instar de toutes les communes de la wilaya d’Alger, surtout celle qui se situe sur la pleine de la Mitidja le cas de la commune de Baraki, a connu un développement socioéconomique et spatial important depuis l’indépendance et ne cesse de connaitre un développement spatial sans précèdent. Cette consommation est traduite par la reprise du sol agricole pour l’urbanisation. Des pertes énormes ont étés enregistrées, selon les statistique de la subdivision de la commune en 2012 398 Ha soit une perte de 27,60 % de la surface Agricole totale ont fait objet d’urbanisation répartis comme suit : - 238 Ha destiné pour la réalisation des logements sociaux, logements participatifs et individuels. - 75.90 Ha destiné à la réalisation de l’Autoroute Est Ouest avec différents pénétrantes - 3.40 Ha destiné à la réalisation du chemin de fer - 47.55 Ha destiné à la réalisation du stade internationale de Baraki ainsi que différents stade de proximité et places de détente. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 108 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » - 31.45 Ha destiné à la réalisation des suretés communale et établissements scolaire. Les facteurs de consommation foncière sont d’ordre économique, politique, technique et social. En matière d’urbanisation, les formes d’habitat consommatrices du foncier (habitat individuel dispersé et individuel groupé dans les lotissements), et les formes d’urbanisation (étalement urbain, périurbanisations) Figure 42: Carte de répartition de terrains agricoles et urbanisés82. ont certainement leur part dans cette consommation foncière qui épuise la ressource foncière particulièrement agricole à la commune de Baraki. Mais aussi l’absence d’instruments de gestion d’urbanisation tel que les POS et PDAU est aussi responsable de cette consommation foncière de plus en plus importante qui ne cesse d’épuiser la ressource foncière particulièrement agricole. Commune d’Eucalyptus : Situation géographique et accessibilité : La commune des Eucalyptus est située au Nord Est de la Mitidja, caractérisée par d’excellentes potentialités agricoles de la classe (A1), et fait partie des réserves agricoles fondamentales. 82 Source : étudiantes sur fond cartographique ONS 2008 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 109 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Figure 43: Situation géographique de la commune des Eucalyptus. Source :http://apceucalyptus.com La commune des Eucalyptus, communes de la wilaya d'Alger, située dans la partie Sud Est de la capitale, à environ 17 Km du centre. Avec une superficie totale de 3032 Ha83 et un périmètre de 26.06 Km 84 , elle est délimitée: - Au Nord par les communes d’Oued Smar et d’El Harrach, séparée par la première rocade Sud d’Alger. - A L’Ouest par les communes de Baraki et Sidi Moussa, séparée par le chemin communal N°4 (CC04). - A l’Est par la commune de Dar El Beida, séparée par le chemin de wilaya N°118 (C W 118). - Au Sud par les communes de Meftah et Larbaa, séparée par le chemin de wilaya N°59 (CW 59). La commune est répartit en une Agglomération Chef- Lieu (ACL) et quatre Agglomérations Secondaires (AS) à savoir : - Agglomération Secondaire Kourifa. - Agglomération Secondaire El Djemhouria. - Agglomération Secondaire Air Algérie. 83 84 RGPH. IBID. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 110 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » - Agglomération Secondaire Menaceria. Structure de réseau de voirie : Les infrastructures routières constituent l’épine dorsale de développement et d’aménagement d’une localité, elles sont reparties comme suit : - Le réseau routier : Au cours des dernières années, le réseau de voirie de la commune des Eucalyptus a connu un développement dicté par l’implantation de nouvelles zones d’habitation Le réseau routier de cette commune est considéré comme étant une infrastructure de base, qui façonne l’espace en orientant son extension d’une part et de l’autre part sa limite, tout en assurant son développement. Le réseau routier de la commune des Eucalyptus est composé de : (voir figure 44). a. Les routes nationales : - La RN 08 : lie la wilaya d'Alger à celle de Blida et traverse la ville des Eucalyptus sur une longueur de 4.25Km. - La RN 61 : Traverse la ville des Eucalyptus et mène vers la commune de Dar el Beida et El Djemhouria d'une longueur de 6.88Km. b. Les chemins de wilaya : - CW 118 : Mène vers la commune de Meftah en passant par El Djemhouria d'une longueur du 4.26Km. - CW 59 : Présente une partie des limites communales sud et mène vers la commune de Meftah, il est d'une longueur de 3km. c. Les Chemins communaux (vicinaux) : - CC06 : Relie la RN08 avec la RN61d'une longueur de 7.6 km. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 111 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Figure 44: les réseaux routiers de la commune des Eucalyptus. Source : Travaille des étudiantes Les données physiques de la commune d’Eucalyptus : Géologie : La structure géologique de la commune est définie par des alluvions récentes d’âge néophistocène, représenté comme suit : - Alluvions marécageuse : partie de la zone occupée jusqu'au 20éme siècle par des marécages et encore inondées lors de la période pluvieuse (Alluvions anciennes). - Alluvions limoneuses : Dans la partie Basse de la zone avec des alluvions des vallées jusqu'à 5 m au-dessus du lit des rivières85. Relief : Sa géomorphologie est tabulaire et les altitudes oscillent entre 12 et 25 m, dessinant un relief plat selon une direction Sud-Nord vers la mer (niveau zéro). Hydrogéologie : Caractérisé par une nappe phréatique d'une perméabilité élevée, on enregistre des problèmes d'instabilité face aux risques de gonflement des terrains. Considéré comme obstacle à l'urbanisation. Climatologie : La commune des Eucalyptus bénéficie d'un climat méditerranéen. Elle est connue par ses longs étés chauds et secs. Les hivers sont doux et humides, la neige est rare. Les pluies sont abondantes et peuvent être diluviennes. 85 Octobre à Mars : pluvieuse et froide, avec une température moyenne inférieure à la moyenne annuelle (8°). Avril à Septembre : Sèche et chaude, température supérieure à la moyenne. Monographie de l’APC des Eucalyptus 2010. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 112 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » - Les précipitations en moyenne 600 à 700 mm/an. - La zone est exposée à un vent nord-est durant l'année à part en été, on enregistre parfois des périodes de sirocco. Données démographique et socioéconomique de la commune des Eucalyptus : L’étude de la structure d’une population et son évolution est essentielle dans toute étude d’aménagement, elle est la base de l’évolution à long terme des besoins en matière de logements, équipements. Dans ce contexte, nous mettrons l’accent tout particulièrement sur l’évolution de la population et sa distribution par dispersion géographique. - Évolution de la population : L’évolution de la population est l’un des facteurs dynamiques de la croissance urbaine et de la mutation de l’occupation du sol. L’accroissement de la population urbaine peut être décomposé en : - Croissance naturelle - Solde migratoire (entrée-sortie). «L’avantage d’une étude démographique est de fournir des éléments de classification et de faire apparaître des données qui sont du plus haut intérêt pour analyser les besoins de d’équipement et des services»86. Les résultats des différents recensements de la population sont présentés dans le tableau qui suit : Tableau 11: Evolution de la population (1977-2008) Années Population Taux d’accroissement (%) 1977 25 245 1987 60 108 8.3 1998 96 310 4.8 2008 127 700 2.8 Source: Monographie de l’APC des Eucalyptus 2010 86 P. George, 1974, Précis de la géographie urbaine, PUF. Paris. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 113 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Figure 45: Evolution du taux d’accroissement. 10 8 6 4 2 0 8,3 4,82 2,8 1977 1987 1998 Taux d’accroissement 2008 Source : Travaille des étudiantes d’après les données du RGPH 1987, 1998,2008 Les résultats du tableau 11 illustrés par les graphes ci-dessus montrent que la population de la commune a doublé entre les années 1977 et 1987 passant de 25 245 hab à 60 108 hab, elle a atteint une population de 96 310 hab en 1998 pour arriver à un total de 127 700 hab en 2008. Avec un taux d’accroissement de 1.9% entre 1998 et 2008 (contre une moyenne de wilaya de 1.6%)87, la commune des Eucalyptus connait un solde démographique inférieur à celui entre 1987 et 1998 qui était de 4.82% soit un taux élevé du a un apport massif causé par88 : - Situation de la commune à proximité de l’agglomération algéroise qui lui a permis de jouer le rôle de réceptacle des populations transférées d’Alger, comme le cas du recasement des sinistrés de la Casbah dans les 1600 logements. - Situation de la commune à proximité des zones industrielles qui a favorisé l’implantation de la population extérieure à la commune et travaillant dans ce secteur tels que la zone de Sidi Moussa ou Oued Smar. - La manipulation des terres agricoles par la spéculation foncière en faveur d’une prolifération illicite d’habitation individuelle. - Renforcement par une vague d’immigration des wilayas interne (Médéa, Bouira, Sétif,…)89. - Structure de la population : L’étude de la structure de la population par âge et par sexe est très importante pour qualifier des besoins de la population elle apparait à travers l’analyse de certains paramètres et des prévisions à formuler en matière de scolarité, emploi et d’autres besoins de la population. 87 Annuaire statistique de la wilaya d’Alger 2011(DPAT). 88 PDAU rapport phase II novembre 1991. 89 Monographie de la commune 2010. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 114 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Les données démo-économiques revêtent une grande importance dans la mesure où elles permettent de quantifier les besoins en matière d’équipements (scolarité, socio-culturels, emploi,..). Figure 46: Structure de la population par tranche d’âge et par sexe. 80-84 ans 70-74 ans 60-64 ans 50-54ans 40-44 ans 30-34 ans 20-24 ans 10-14 ans 0-4 Ans Féminin Masculin 8000 6000 4000 2000 0 2000 4000 6000 8000 Source : Travaille des étudiantes d’après les données du RGPH 2008 La pyramide des âges de la population des Eucalyptus est marquée par : - Une base rétrécie, qui témoigne d’un taux de natalité faible, due aux différents facteurs (recul de l’âge de mariage, rareté de logements, manque d’emplois, etc.…) - Un tronc plus large, indiquant une forte proportion de jeunes âgés entre 15 et 35 ans. Cette importance est le fait d’un solde migratoire élevé enregistré au niveau de la commune, ceci s’explique par le fait que cette tranche représente une population active. - Le sommet est mince est effilé, avec une légère dissymétrie entre les deux sexes. - Répartition de la population par agglomération :La répartition de la population de la commune d’Eucalyptus est caractérisée par un déséquilibre, nous avons enregistré des balancements dans son rythme de croissance selon les agglomérations et ceci entre 1977 et 2008. Pour mieux apprécier cette évolution, nous avons dressé le tableau suivant : Tableau 12: Répartition de la population par agglomération. Agglomération ACL AS Z.E Nombre d’Habitants 103741 10561 1806 Pourcentage % 89.23 9.09 1.55 Source : RGPH 2008. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 115 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Nous constatons d'après les résultats du tableau 12 ci–dessus que : La majorité de la population des Eucalyptus est concentrée dans l’agglomération Chef-lieu avec 89 %. 9 % répartis dans les agglomération secondaires, et 2% localisés dans la zone Eparse. - Densité de la population : La densité de la population est un élément symptomatique dans l’analyse urbaine les différents degrés de concentration de la population, nous aide à comprendre le phénomène de pression démographique sur les différents espaces.90 Évolution de la densité : L’évolution de la population est une caractéristique fondamentale du système urbain, car elle fait apprécier des unités spatiales et offre l’image des zones concentriques et permet aux géographes de conclure que tout évolution géré ne peut être dissocié de la description de milieu. Tableau 13: Evolution de la densité de la population (1977-2008). Années Nombre d’habitants Superficie (ha) Densité hab./ha 1977 27245 3032 8.98 1987 60108 3032 19.82 1998 96310 3032 31.76 2008 127700 3032 37.82 Source : RGPH 1977-1987-1998-2008. Les résultats du tableau 13 sont illustrés par le graphe ci-dessus et montrent bien un accroissement général de la densité de la population passant de 8.98 hab/ha en 1977 à 37.82 hab/ha en 2008. Cette moyenne cache deux tendances contraires91 : - Une baisse de la population rurale avec un taux d’accroissement de -0.56% entre 1998 et 2008. - Une hausse de la population urbaine avec un taux d’accroissement positif, soit 2.26% entre 1998 et 2008. 90 Frédéric DANDERSON (2007).La population réunionnaise, Analyse démographique, IRD Edition, Institut de recherche pour le développement. Paris. 91 RGPH 2008. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 116 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Ceci dit, malgré cette augmentation au niveau de la zone urbaine, la commune appartient à la classe caractérisée par une très faible densité92, puisque sa densité est inférieure à 100 hab/ha. Nbrd'habitants Figure 47: Evolution de la densité de la population (1977-2008). 40 35 30 25 20 15 10 5 0 1977 8,98 densité 1987 19,82 1998 31,76 2008 37,82 Source : Travaille detudiantes d’après les données du RGPH 2008 - Densité par agglomération : La densité de la population est calculée à partir des données de population par rapport à la superficie des agglomérations, et ceci montre une hétérogénéité de densité des agglomérations de la commune des Eucalyptus. (voir le tableau 14) Tableau 14: Densité de la population par agglomération. Agglomération Nombre d’Habitants Superficie (ha) Densité (hab/ha) ACL AS ZE 103741 10561 1806 991 104.68 257 41.09 1784 1.01 Source :RGPH 2008 92 Classification selon l’ONS 1998 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 117 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » densité hab/ha Figure 48: Densité de la population par agglomération. 120 100 80 60 40 20 0 ACL 104,68 densité hab/ha AS 41,09 ZE 1,01 Source : Travaille des étudiantes d’après les données du RGPH 2008 Ces résultats peuvent être expliqués par l’excessive concentration de la population dans L’ACL due à une concentration d’équipements et d’habitats. Malgré cette densité d’ACL qui apparait grande par rapport aux AS et à la ZE, elle reste faible selon la classification des densités de l’ONS 2008 puisque elle est située entre 100 hab/ha et 300 hab/ha. - La population active et inactive : Connaitre la part de la population active sousentend, connaitre la population participante à la production de biens et de services, en étant le moteur de développement économique, qui est lié à celui de l’emploi. La population active regroupe la frange des 15 à 64 ans, qui est en âge de travailler (occupée) ou en quête de travail. Tableau 15: Taux d’activité de la population. Nombre de population Actifs 37193 Inactifs 46557 ND 350 Total 84100 Pourcentage % 44.2 55.4 0.4 100 Source :RGPH 2008 Les résultats montrent que le taux d’activité de la population de la commune des Eucalyptus est répartir comme suis : - Population active s’élève à 44.2%. - Population inactifs est de 55.4%. Ce taux de population inactive représente la population de moins de 15 ans, les retraités, les femmes aux foyers ainsi que toute personne qui ne travaillent pas. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 118 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Parc de logement de la commune des Eucalyptus : Le parc habitat de la commune des Eucalyptus s’est développé au cours des dernières décennies d’une ampleur qui a dépassé toutes les prévisions en matière d’équipement et réseaux divers. - Evolution du parc du logement : La commune des Eucalyptus a bénéficié de plusieurs programmes de logements, principalement pour reloger et recaser les habitants des autres communes de la wilaya d’Alger, Les statistiques de 2008 en matière de logements font ressortir les tableaux suivants : Tableau 16: Évolution du parc du logement entre 1998 et 2008. Nombre logements Parc logement 1998 Parc logement 2008 A.C.L A.S Z.E TOTAL A.C.L A.S Z.E TOTAL 1 1 6 1 1 1 3 2 1075 091 48 2814 9161 907 33 1401 Pourcentage% 6.4 8 .6 8 5 00 1 9.5 8 .9 8 .6 1 00 1 Source :RGPH /ONS :1989-2008. Figure 49: Graphe de l’évolution du parc du logement entre 1998 et 2008. 20000 15000 1998 10000 2008 5000 0 ACL AS ZE Source : Travaille des étudiantes d’après les données du RGPH 2008 Avec la forte croissance économique de la période 1998-2008 le secteur de l’habitat, comme tout autre secteur, a été marqué par une croissance importante en passant de 12814 à 21401 logements. Cette hausse est due aux nouveaux projets de constructions programmés sur le territoire de la commune comme : - - La cité 406 logements inscrits dans le cadre de l’AADL. - La cité des 500 logements. - La cité des 621 logements. Typologie des constructions à usage d’habitation : La typologie est la forme externe ou la morphologie des constructions. La commune des Eucalyptus est PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 119 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » caractérisée par une typologie diverse, elle est constituée d’immeuble, de maison individuelle, de maison traditionnelle, de construction précaire et autre. Tableau 17: Réparation des logements selon le type de construction. Nombre logements Pourcentage % Immeuble Maison individuelle Maison traditionnelle Autre ordinaire Construction précaire ND Total 3974 10457 811 753 914 641 21401 22.64 59.58 4.62 4.29 5.20 3.65 100 Source : ONS. RGPH 2008. Le parc habitat (individuel et collectif) de la commune s’est fortement développé au cours des dernières décennies, accompagné d’une augmentation en matière d’équipements et de réseaux divers, dans le but d’atténuer le déficit en logements. D’après les résultats du tableau 17 on constate que 59% des constructions à usage d’habitation sont de type individuel, c’est le plus dominant, viennent ensuite les immeubles avec 23%, et les quatre autres sont réparties à part égale (5% et 4%). Structure des équipements : Tableau 18: Structure des équipements. Equipement Educatifs Sanitaires Culturels Cultuels Sportifs Loisir Protection et Sécurité Administratifs Divers Total Nombre total 47 6 2 23 3 6 6 4 9 106 Pourcentage % 44 5 2 22 3 6 6 4 8 100% Source : Monographie de l’APC des Eucalyptus 2012. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 120 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Figure 50: Graphe representant la structure des équipements dans la commune des Eucalyptus. Protection et Sécurité 6% Loisir 6% Sportifs 3% Administratifs 4% Divers 8% Educatifs 44% Cultuels 22% Culturels 2% Sanitaires 5% Source : Travaille des étudiantes d’après les données du RGPH 2008. Comme nous le montre les graphiques précédents, la commune des Eucalyptus est caractérisée par une importante concentration des équipements au niveau de l’ACL. Cet état d’équipement est dû essentiellement au bénéfice de la majorité des équipements de l’ACL, du fait qu’elle abrite 89,23 % de la population de la commune en seconde lieu la plupart des programmes et des plans d’urbanisme qu’a connu la commune se sont orientés vers les logements et quelques équipement de proximités à savoir, 29 écoles primaires concentrés à l’ACL. Le tout a été compliqué par l’affectation de terrain à une zone constructible pour une vocation résidentielle sans qu’il soit accompagné d’équipements nécessaires. Les établissements économiques : Depuis l’indépendance, la commune des Eucalyptus possédait déjà des équipements importants voir d’envergure nationale. Ces établissements occupent des surfaces assez importantes imprégnant le paysage de l’occupation du sol de la commune et influent directement sur sa forme de croissance et ses flux. Les établissements présents sont : - L’antenne de la TDA télédétection Algérienne : présente depuis l’indépendance, elle occupé une superficie de 4 ha .C’est un équipement d’envergure nationale. - L’ENSESA l’Entreprise Nationale de la Navigation Aérienne : avec une superficie de 39 ha. L’ENESA est un équipement d’accompagnement de l’aéroport HOUARI BOUMEDIENE d’envergure internationale. Après l’indépendance, l’ENESA a vu son développement renforcé par une école d’aéronautique. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 121 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » - Le CNRE le Centre Nationale de Radio Electrique : comme son nom l’indique c’est un équipement d’influence nationale qui appartient au ministère des TIC .Il contient aussi l’école nationale des TIC ainsi qu’un centre de production, télécom il occupe une surface de 15 ha. - Parc de stockage de la SONATRACH : un parc de stockage des produits finis et semi finis qui a été créé en 1972 pour renforcer les équipements de la raffinerie de Sidi Rezin. L’emprise du parc est estimée à 10 ha. - L’occupation militaire ; la superficie de la zone militaire et aussi importante dans la commune des Eucalyptus puisque elle occupe 89 ha repartie sur deux zones. - La zone d’activité : cette zone fut créée dans les années 90. Elle contient des équipements d’importance régionale et nationale, comme le marché de gros des fruits et légumes. - Les activités industrielles dispersées : plusieurs activités industrielles sont présentes dans la commune des Eucalyptus mais dispersés, tantôt au sein du tissu urbain et tantôt isolé au milieu des terres agricoles. Elles occupent une superficie totale de 60 ha. - Les Zones d’activés : Dans la politique de développement économique des collectivités, La zone d’activité est considérée comme un outil majeur, un site, une étendue réservée à l’implantation d’entreprises économique dans un périmètre donné. Notre commune dispose de deux importantes zones d’activités. Ces dernières sont considérées comme un bassin de main d’œuvre non négligeable de la commune, et sont considérées comme étant des zones d’attraction pour les déplacements, de par les emplois qu’elles renferment. Zone d’activité RN 05 : Elle est située le long de la route nationale RN 05 (Rocade Sud), parmi ses entreprises les plus importantes, vu le volume de trafic qu’elle génère : Le marché de gros des Fruits et Légumes KAMEL SLIMANI de la wilaya d’Alger (la commune des Eucalyptus) :C’est un établissement autonome à vocation régionale, sa superficie totale est de 6,4 ha dont 1,45 ha couverte. Zone d’activité d’AS Kourifa RN 61 : La zone d’activité de Kourifa est située le long de la route nationale RN 61, elle couvre des entreprises importantes de différentes activités. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 122 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Figure 51: Carte des zones d’activités de la commune. Source : travaille des étudiantes. Dans la répartition de ces zones d’activités ainsi que la répartition des équipements, dans l’espace communal (voir figure 51), nous montrant la situation et la localisation de ces équipements concentrés majoritairement, dans l’ACL. Evolution De La Croissance Urbaine Et Développement Territoriale : Aperçu Historique de l’Evolution de la croissance urbaine de la commune d’Eucalyptus : Le territoire de la commune des Eucalyptus était constitué de vastes terrains agricoles de statut juridique essentiellement privé « Ferme Emir Abdelkader –El Djemhouria et autres «. Avec l’avènement de la révolution agraire, ces terres furent nationalisées et structurées en domaines agricoles autogérés socialistes (DAS). En 1980, de nouvelles réformes concernant les terrains agricoles furent instaurées pour restructurer ces domaines en exploitations agricoles collectives ou individuelles (EACEAI). Si on passe en revue les différents découpages administratifs, on remarquera que la commune des Eucalyptus est hissée d’un simple hameau à un Chef-lieu de commune en quelque année. - En 1955 : Les Eucalyptus est créé sous forme d’une antenne administrative de Oued Smar dépendant de la daïra d’El Harrach. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 123 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » - En 1977 : Baraki fut classée Chef-lieu de la commune, les Eucalyptus donc rentre dans cette nouvelle circonscription en tant qu’agglomération secondaire. - En 1984 : Les Eucalyptus est hissée au statut de Chef-lieu de commune de la daïra d’El Harrach. - En 1990 : Les Eucalyptus est inscrite dans les limites de la nouvelle Daïra de Baraki. - Le Développement Territoriale et urbain de la commune d’Eucalyptus : Le périmètre couvert par du PUP : Le Périmètre d’urbanisme de la commune des Eucalyptus été limité et dressé par le PUP de 1985 Ce périmètre comptait 432ha il comprenait, à l’époque, le chef-lieu de la commune, Château Rouge et Haouche El Djemhouria. Le Périmètre d’urbanisme provisoire PUP avait comme but de limiter l’étalement et le développement de la commune afin de protéger les terres fertiles de la Mitidja en favorisant la densification de la construction par la réalisation des ensembles d’habitat collectif individuel à forte densité en intégrant les équipements et les activités liés à l’habitat. Au début des années quatre la croissance du tissu urbain c’est vu s’étaler en dehors du périmètre urbain avec une superficie affleurant les 40% du périmètre un développement non contrôlée et anarchique par des habitations Individuelles illicites. Pour cela il a dressé quatre principes d’aménagements pour l’urbanisation de ces agglomérations : 1. préserver au maximum les terres agricoles : en favorisant la densification de la construction par la réalisation des ensembles d’habitat collectif et individuel à forte densité, intégrant les équipements et les activités liés à l’habitat. 2. Améliorer les conditions d’habitat en proposant des solutions pour la résorption de l’habitat précaire et en rénovant une partie du parc logement existant. 3. assurer un meilleur niveau des services par la création des nouveaux équipements. 4. améliorer l’aspect général de la ville, par un entretien et une remise en état des cheminements piétons, de la voirie de desserte et de l’éclairage public et par la réalisation de l’assainissement général de la zone et son raccordement à la station d’épuration qui était en construction PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 124 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » La concrétisation de cette étude et la facilitation de son utilisation dans le cadre du suivi des opérations sur le périmètre urbain ont été faites par un découpage en six secteurs homogènes. Il est à noter que le PUP a mis l’accent sur la zone de la cité Kourifa (ex cité René), elle se trouve dans le périmètre de sécurité de l’aéroport, en l’excluant du périmètre de l’étude et en demandant le déplacement, à court terme, de sa population. Le PUP s’est avéré insuffisant, car c’était un instrument de planification urbain focalisé, avec des perspectives linéaires et dont l’étude ne prend en charge que les zones agglomérées de l’aire d’étude (l’agglomération chef-lieu et les agglomérations secondaires). Il n’implique pas les zones agricoles laissant ces dernières livrées à une urbanisation anarchique non contrôlée. Les résultats du PUP sont néfastes sur la commune, ce qui a 18 PUP des Eucalyptus, CNERU 1985 Le plan directeur d’aménagement et d’urbanisme PDAU 1991 : En 1990 la loi 90/29 a été décrétée, régissant une nouvelle réglementation d’urbanisme qui prend en charge l’actualisation et la révision du PUD et en prenant compte de la contrainte du foncier, la continuité entre l’échelle d’aménagement de la commune, l’échelle de l’urbanisme et la mise en place des instruments de réglementations. L’étude d’urbanisme général de la commune des Eucalyptus fût lancée en janvier 1989, avec l’arrivée de la loi 90/29 ainsi que la loi sur la gestion du foncier 90/30 et la loi 91/11 relatives à l’expropriation pour utilité publique l’étude a été réorientée pour la réalisation d’un PDAU, dont l’objectif final était de maitriser le développement de la commune. Principes d’aménagement du PDAU : La principale orientation pour l’aménagement de la commune est la recherche d’un équilibre entre les capacités du site et la croissance démographique importante. L’organisation et la structure d’espaces urbain te faite sur la base des maillages des infrastructures routière, il a insisté sur le contrôle de la croissance de la commune en optant pour les opérations de densification du tissu existant afin de préserver les terrains agricoles aménagés. Ce schéma est fondé sur la dynamique existante, il opte pour l’occupation des terrains enclavés par l’urbanisation actuel afin d’assurer leur occupation dans un cadre planifier. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 125 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » La structuration de l’espace urbain se fera à travers la création de plusieurs centres hiérarchisés, avec deux centres principaux et un centre secondaire. Un axe animé par des commerces et des équipements, reliera les deux centres entre eux et permettra d’éviter la coupure entre les deux quartiers Eucalyptus centre et Cherarba. Périmètre PDAU 1996 : En 1996 le plan directeur d’aménagement et d’urbanisme PDAU avait délimité le périmètre urbain d’après les secteurs d’urbanisme proposés et plus spécialement le secteur à urbaniser, le tout confondu compte 960ha de superficie. Le secteur à urbanisé inclut les terrains destinés à être urbanisé à court terme à un horizon de dix ans. Il est composé de terrains enclavés et une partie de la densification du tissu existant. Pour répondre aux besoins en logements, 6676 logements doivent être réalisées dans ce secteur entre les opérations de densification et les nouveaux projets. Selon le PDAU et ses orientations, par la densification, 433 ha sont dégagés et 219.25 ha sont le fruit d’enclaves et cela suite à la réalisation du schéma de cohérence ou le PDAU .En 2010, un dépassement incontestable apparait du tissu urbain, et cela en dehors du périmètre urbain prévu. Sa superficie avoisine les 30% du périmètre urbain ce qui montre le non-respect des instruments de planification et d’urbanisme. Le problème réside non seulement dans le développement anarchique et illicite des constructions privées mais il s’étale même aux projets de l’état tantôt dans le cadre de projets générés par le comité interministériel CIM (exemple : projet en cours des 1034 logements de la cité Dalia) et tantôt dans le cadre d’intérêt générale (la zone d’activité incluse dans le périmètre de sécurité de l’aéroport) et tantôt stratégique et sécuritaire (cité des 1500 logements dans la zone militaire en plein milieu de la zone de captage des eaux). PDAU d’Alger 2016 :La révision du PDAU d’Alger a été lancée en septembre 2007, il as été approuvé en 2016 Février 2011, il a été attribué au bureau d’études portugais PARQUE EXPO et concernera tout le territoire de la wilaya d’Alger (57 communes de la wilaya) - Objectifs du PDAU 2016 : Les objectifs principaux du plan peuvent être résumés comme suit : 1. Maîtriser l’étalement urbain 2. Améliorer le cadre de vie de la population 3. Résoudre les problèmes de mobilité 4. Minimiser les risques naturels et technologiques 5. Rétablir et valoriser les systèmes naturels PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 126 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » 6. Valoriser le patrimoine et le paysage construits et naturels 7. Promouvoir le développement économique et l'affirmation de la capitale 8. Rééquilibrer et consolider le réseau urbain Les phases de l’étude du PDAU (structure globale) : Le périmètre de protection de l’aéroport international d’Alger Houari Boumediene : Le 26 novembre 2008 un décret exécutif n°08‐375 est signé par le premier ministre qui a pour objet d’instituer un périmètre de protection de l’aéroport international d’Alger Houari Boumediene, de délimiter son contour et de fixer les règles de sûreté et de sécurité applicables à l’intérieur de cet espace. Le décret par son article 2, délimite clairement les limites du périmètre de protection par 21 bornes localisées par leurs coordonnées géographiques et leur situation sur le site sont interdites à l’intérieur du périmètre de protection de l’aéroport - Toute nouvelle réalisation, installation ou construction permanente ou temporaire. - Toutes les cultures, arboricoles et toutes les céréalicultures ou tout autre type de culture pouvant constituer une menace sur l’aéroport - L’installation des équipements de télécommunications, des panneaux publicitaires ou tout autre mobilier urbain. - De faire des dépôts sur les voies de circulation ; - D’exercer toute activité constituant une menace pour la sûreté et la sécurité de l’aéroport international d’Alger Houari Boumediene ; Pour ce qui est du passif et de l’occupation du sol actuelle, il est à noter que toute construction, installation ou activité implantées à l’intérieur du périmètre de protection qui pourraient constituer un obstacle ou un danger pour la sûreté et la sécurité de l’aéroport, peuvent faire l’objet de transfert, de délocalisation, de modification ou de démolition, et les propriétaires et autres titulaires de droits réels concernés bénéficieront d’une indemnisation conformément à la législation, sauf pour les constructions illicites et habitations précaires érigées à l’intérieur du périmètre de protection doivent faire l’objet de démolition PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 127 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » L’occupation du sol à l’intérieur du périmètre de sécurité de l’aéroport hausse la variété d’occupation du sol. Dans cette dernière, presque 200ha d’arboriculture et agrumes tout deux confondus sont dans le risque d’être éliminé. 38 ha représentant La zone d’activité la plus importante de la commune des Eucalyptus se voie mettre en péril son investissement. La résidence de 5000 habitants de l’agglomération secondaire Kourifa (ex René) est remise en cause. Cette dernière a besoin d’être étudiée de près vu la complexité de sa situation actuelle. L’agglomération secondaire d’Air Algérie : Elle s’étend sur une superficie de 34ha avec une population de 1149 hab; l’origine et le noyau de cette agglomération secondaire est une base de vie que la société DRAGADOS avait léguée à la société Air Algérie pour loger ces employés. Les deux images satellitaires sont prises sur une période de 9 années, elles montrent que l’ossature et le contenu de la base de vie n’a pas changée, cela est logique vu que le contexte de cette agglomérations n’est pas fait pour une extension. Les eucalyptus dans le contexte du nouveau PDAU : Le PDAU d’Alger en tant qu’instrument urbanistique, dans sa vision révisée de 2015 apport un changement majeur de par son caractère intercommunal étant donné qu’il couvre la totalité des 57 communes depuis les diagnostics jusqu’au plan final réglementaire. La lecture de la première et la deuxième phase laisse ressortir quelques orientations d’aménagement concernant la commune des Eucalyptus : La commune des Eucalyptus se situe dans la zone agricole de classe 1 (A1) délimités à partir de la carte des catégories de sol fertile d’Alger. Le PDAU préconise son intégration dans la réserve agricole fondamentale d’Alger sur un horizon qui Figure 52: carte des potentialités agricoles du PDAU d'Alger. Source : Parque EXPO, PDAU d’Alger 2016. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 128 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » dépasse les 20 prochaines années, et entre dans le cadre de la sécurité alimentaire, actuellement très dépendante des importations. - Les pos de la commune d’Eucalyptus : Le lancement des études de POS en 1991 par la direction urbanisme de construction et d’habitat ( DUCH) Centre national d’études et de recherches appliquées en urbanisme (C.N.E.R.U) l’études était finie en 1998 il s’agit des POS1,2 ,3,4,5,6,7,8 actuellement l’études de 5 pos proposé par le PDAU 2016 . Le recul du foncier agricole : Figure 53: Carte des anciennes POS de la commune d’Eucalyptus. Source : APC de la commune d’Eucalyptus. - Les domaines agricoles : Selon le recensement des terres agricoles16 en 2010, il existe 10 domaines dans la commune des Eucalyptus avec 60 exploitations agricoles collectives EAC, 30 exploitations individuelles EAI et 71 exploitations privées ; la surface utile est de l’ordre de 2053ha dont 87.43% sont irriguées soit 1795.29. Ce qui représente un indice important montrant l’importance de l’agriculture dans la commune des Eucalyptus. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 129 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Tableau 19: les nombre et surfaces des EAC et EAI des domaines de la commune. EX D’AS NBRE EAC NBRE EAI SUPERFICIE TOTALE (HA) SAU (HA) Sup irriguée (HA) EL DJEMHOURIA 9 4 559,85 511,82 502,32 EMIR ABDELKADER 15 4 510,82 466,70 428,00 CHIEKH EL HADDAD 12 11 310,62 276,90 185,75 SLAMANI MOHAMED 5 00 143,90 127,40 100,90 SI BELAID 3 1 62,09 54,30 54,30 RAHIM 2 75,41 74,50 74,50 ZOUGARI 2 25,00 25,00 21,00 1 0,27 0,00 0,00 SEBIHI KOURIFA 2 6 43,62 41,00 21,00 BERROUAGHI 8 1 172,64 152,00 93,00 TOTAL EAC /EAI 60 30 1904,22 1729,62 1480,77 TOTAL PRIVE 343,94 313 304 TOTAL COMMUNE 2248,16 2042,62 1784,77 Source : la subdivision d’agriculture d’el Harrach. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 130 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » - Dégradation des terres agricoles : La surface des terres agricoles connaît une dégradation en continue. Suivant les années elle a perdu presque 30% de la surface agricole durant les dernières 50 années. Elle a égarée 20% seulement sur une période de 20 années, malgré la forte croissance du secteur agricoles déjà annoncé précédemment Diminution des terres agricole93 Figure 54: Graphe représentant la diminution des terres agricoles par domaine. Source : travaille des étudiantes Evolution du cadre Bâti de la commune d’Eucalyptus : - Programme de logement : Il s’agira de réaliser 2million de logements sur la période de 2010 – 2014. Un total de 1.2 million de logements sera livré durant le quinquennal 2010 – 2014, tandis que le reste soit 800000 logements seront achevés entre 2015 et 2017. Il sera réalisé 500.000 logements locatifs, 500.000 logements promotionnels, 300.000 Figure 55: Graphe de la répartition des projets d'habitat à réaliser dans la cadre du quinquennal 2010-2014. Source : calculé à partir du SIG sur la base de la carte topographique. 93 La subdivision d’agriculture d’EL HARRACH PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 131 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » logements dans le cadre de la résorption d'habitations précaires et 700.000 logements ruraux. - Part de la commune des Eucalyptus du programme : Le ministère de l’habitat a chargé les DUC de wilayas la mission pour choisir les sites qui recevront les programmes d’habitats, en respectant une densité de 100 logements par hectare. Alger a bénéficié d’un programme de 61000 logements, et pour cela elle a besoin et devra avoir 610 ha pour réaliser son programme. La DUC d’Alger a demandée à la direction des services agricoles DSA de recenser les assiettes foncières de chaque commune et de proposer des terrains adéquats avec moins de contraintes et plus favorables à la construction, ce qui implique des terrains agricoles qui sont les mieux placés avec ces critères. Il a été demandé, pour la commune des Eucalyptus, de dégager une superficie de 41ha afin de recevoir un programme de 4100 logements, dispatché en deux cota 2600 et 1500 logements dans deux site différents. La DSA à proposer, pour minimiser les dégâts sur les terres agricoles, des terrains enclavés au sein du périmètre d’urbanisme de la ville des Eucalyptus : - Un site à Ouled El Hadj : avec une superficie de 26 ha pour recevoir 2600 logements. - Un site au domaine Salamani : avec une superficie de 18 ha pour recevoir 1500 logements avec 3ha en plus à cause des contraintes présentent au niveau de ce terrain (gazoduc, oléoduc et lignes électriques de moyennes tension). La situation agricole de la commune d’Eucalyptus : - L’Occupation des sols de la commune des Eucalyptus : Occupation du sol en 1960 : En 1960 l’occupation du sol était marquée par une dominance de la céréaliculture ainsi que la culture des vignes qui représentait 26% de la surface de la commune. Ces vignes étaient destinées pour la production du vin. Elle est répartie principalement à l’Est et au sud de la commune. Il est à signaler la présence des oliveraies dans la commune des Eucalyptus avec un taux significatif de 5% répartie principalement à l’est. La partie centrale de la commune, bordée par les routes RN8‐ RN61‐ CV6, est caractérisée par l’occupation céréalière et terres nues, vu sa position dans PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 132 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » une zone de captage des eaux (nappe phréatique superficielle) Le bâti occupe le plus petit taux d’occupation du sol avec seulement 3.5%, marqué par l’ancien noyau coloniale le long de la route RN8 Source : calculé à partir du SIG sur la base de la carte topographique. - Occupation du sol en 1990 : En 1990, la carte de l’occupation du sol avance clairement la nette régression des cultures vignobles avec seulement 3.5% contre 26% en 1960 ce qui montre la renonciation à ce type de culture. Il est à signaler aussi la disparition totale des oliveraies dont les causes sont ignorées. Par contre on distingue le peuplement de la culture des vergers (tous types d’arbres fruitiers confondus) par la mutation des terres des vignobles et oliveraies. Durant cette période (30 années), l’urbanisation à pris considérablement de l’ampleur en occupant une superficie de 433 ha contre 114 ha en 1960 l’analyse dévoile que sa répartition spatiale est construite pour exercer une fonction urbaine Figure 56: Graphe des types d'occupation du sol en 1990. Source : calculé à partir du SIG sur la base de la carte topographique 1990. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 133 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » naissante, s’accommodant parfois d’un établissement rural préexistant, s’alignant sur les routes principales. - Occupation du sol en 2000 : La carte de l’occupation du sol de l’année 2000 est modérément variée par rapport aux précédentes, par l’apparition remarquable des cultures maraichères avec un taux important de 13% qui n’est pas négligeable. Cette effervescence est due à la disponibilité de l’eau d’une part, et d’autre part par la politique de soutien à l’agriculture décidée par la tutelle du secteur. La tache urbaine a connu une consolidation du tissu au centre de la commune avec éclosion et développement d’autres noyaux qui au plus tard deviendront les agglomérations secondaires de la commune. Par le langage des chiffres le bâti occupe 20% du total de la commune des Eucalyptus contre seulement 13% une décennie auparavant. Figure 57: Graphe des types d'occupation du sol en 2000. Source : calculé à partir du SIG sur la base de l’image satellitaire 2000. - Occupation du sol en 2010 : A l’heure actuelle, l’occupation du sol de la commune des eucalyptus connait une éminente croissance dans le domaine de l’agriculture. La carte dévoile l’effervescence des cultures maraichères avec un taux de 23% et l’accroissement de l’arboriculture et les agrumes avec un taux respectif de 16 et 13 % ce qui équivaut au taux consommé par l’urbanisation. Par contre il faut noter que la céréaliculture perd sa place de leader en passant à 16% contre 46% durant l’année 2000 ; ce qui traduit, selon le service de l’agriculture, la politique de valorisation et de l’exploitation adéquate des terres agricoles. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 134 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Malgré la forte croissance du secteur de l’agriculture dans la commune d’Eucalyptus, l’urbanisation n’a pas interrompu son étalement sur les terres agricoles fertiles. Elle occupe presque le 1/3 de la commune avec un taux de 30% traduite par 993.96ha de la surface de la commune. Figure 58: Graphe des types d'occupation du sol en 2010. Source : calculé à partir du SIG sur la base de l’image satellitaire 2009 et complété par les données du service de l’agriculture Figure 59: Carte de l’évolution de cadre bâti d’Eucalyptus des années 1960-1990-2000-2010. 1 960 1 990 2 2 000 Source : service d’agriculture el Harrach. 010 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 135 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Nous remarquent sur cette figure d’évolution du cadre bâti dans la commune d’eucalyptus depuis 1960 jusqu’au 2010, et l’étalement urbain sur les terres agricole de la commune d’une façon rapide et remarquable. Figure 62: Eucalyptus en 2004. Figure 61: Eucalyptus en 2007. Figure 63: Eucalyptus en 2017. Figure 60: Eucalyptus en 2011. D’après les images de Google earth nous constatent le développement d’urbanisation des années précédents. - Structure foncière : Les surfaces agricoles (SA) sont prédominantes, les terres privées (TP) sont importantes dans l’angle formé par les routes de Mefteh et Dar El Beida : - Ouled Zouaouia PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 136 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » - Ouled chraba - Bou Rella Cet ensemble de TP est très fortement imbriqué avec les surfaces agricoles. Ils existent ailleurs des TP de superficies plus modestes, comme celles de - Ouled Zidane, -OuledFerrah - Cité René. II. Impacts et enjeux de l’espace périurbain algérois : Impacts et enjeux sur l’espace socio- économique : A l’instar de toutes les communes rurale et agricole de la wilaya d’Alger, Baraki et Eucalyptus, l’une des commune de la pleine de Mitidja qui connais un ralentissement dans le développement socioéconomique et un développement spatial important depuis l’indépendance et ne cesse actuellement avec l’embellie de la place métropolitaine d’Alger de connaitre un développement spatial sans précèdent. Cette consommation est induite par l’emprise au sol du périmètre urbain des deux communes qui est passé entre 5% à 10% du taux d’urbanisation après l’indépendance à un taux important qui est 99,04% pour Baraki et 89.35% pour Eucalyptus (selon ONS 2008), d’une part. D’autre part, l’évolution de l’artificialisation des sols agricole pour l’urbanisation et la concrétisation des programmes de développements (programmes des plans quinquennaux). Les facteurs de cette consommation sont d’ordre économique, politique, technique et social. La croissance démographique de la population des deux communes et les besoins fonciers qu’elle induit n’est pas le facteur principal de cette consommation sans précèdent, mais le facteur le plus déterminant il est d’ordre économique et la nature publique des terrains qui ont accentués cette consommation de plus en plus. Les programmes de développements socioéconomique de Baraki et Eucalyptus (programme de logements quinquennaux, équipements, infrastructure de base..) ont également créée des pressions énormes sur le foncier agricole de Baraki et Eucalyptus en sachant que la plupart des équipements et des programmes de logements destinés a la wilaya d’Alger sont réalisés dans les communes périphériques de cette dernière , et leurs implantation se fait sur des terres agricoles et généralement ils sont a forte potentialité , nous citons le projet du complexe PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 137 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » sportif de Baraki avec une consommation de terre agricole estimée par la direction d’agriculture de la wilaya de 39.80Ha , aussi l’autoroute Est Ouest qui traverse les deux communes avec une superficie de 71.83 Ha pour la commune de Baraki et de 18Ha pour la commune d’Eucalyptus. D’autres facteurs ont joué un rôle important dans l’orientation de la croissance urbaine vers les communes périurbaines, cette croissance urbaine est faite à fin de procuré du logements à une population importante de la commune de Baraki par contre la commune d’Eucalyptus possédait parallèle faible urbanisation dédier au logements par rapport au équipements importants qu’occupent des surfaces assez importantes imprégnant le paysage de l’occupation du sol de la commune et influent directement sur sa forme de croissance et ses flux. La commune de Baraki dispose de deux activités industrielles telles que la Raffinerie de Sidi Razine et la briqueterie de Ben Ghazi. L’Eucalyptus dispose de deux importantes zones d’activités qui présentent 22,3 % et une zone industriel avec 14% de la surface totale urbanisé Ces dernières sont considérées comme un bassin de main d’œuvre non négligeable de la commune, et sont considérées comme étant des zones d’attraction pour les déplacements, de par les emplois qu’elles renferment, Ce qui marque la différence entre les deux communes. Figure 65: Catre des activités économique de la commune de Baraki. Figure 64: Catre des activités économique de la commune Eucalyptus. (Source : étudiantes sur fond Google Earth 2017) (Source : Monographie de l’APC 2010) PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 138 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Impacts Et Enjeux Sur La Consommation Foncière : Impacts De La Consommation Foncière Induite Par La Croissance Démographiques Urbaine sur la consommation foncière : - La croissance démographique : La croissance démographique et l’évolution de la population sont les facteurs dynamiques de la croissance urbaine, les défirent résultats des recensements montres que La population de Baraki est évaluée à 95 247 habitants en 1998 soit un taux d’accroissement de 2.89%94, et aujourd’hui au dernier recensement de la population de 2008 la commune de Baraki a atteint 116 375 habitants avec un taux d’accroissement de 2.1%95 .ainsi que la commune Eucalyptus Entre 1998 et 2008 marque une augmentation démographique considérable avec une balance entre une baisse de -0,56 % de la population rurale et une hausse de la population urbaine avec un taux positif de 2,26 %. - Cette évolution à causer une croissance urbaine et une mutation de l’occupation du sol dans les deux communes. - Ce qui explique la diminution des espaces rural remplacé par l’espace urbain, comme nous l’avons mentionné dans le chapitre précédent. L’analyse et l’étude faite sur le développement de la commune et ces agglomérations montrent bien que la périurbanisation se fait vers le front agricole de la commune d’une façon extensive. Figure 67.1: Carte de la direction de l’urbanisation sur les terres agricoles de la commune Eucalyptus. Figure 67.2: Carte de la direction de l’urbanisation sur les terres agricoles de la commune Baraki. Source : les étudiantes sur la base des images Google earth 94 95 Idem 2 Idem 2 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 139 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » - La structure da la population : Pour qualifier les besoins en matière d’équipements (scolarité, socio-culturels, sportif) dans les commune de Baraki et Eucalyptus il fallait analyser les donnes démo-économique. Ainsi que la structure de la population par âge et par sexe pour qualifier des besoins de la population scolarité, emploi et d’autres besoins de la population. Une forte proportion de jeunes âgés entre 15 et 35 ans représente une population active dans la structure de la population de la commune d’Eucalyptus cette tranche représente une population active de la commune alors que Baraki le total de la population active est de 38 478 représentant les 45 % de la population avec une moyenne d’âge entre 20 et 35. Les données montrent que le total de la population active est de 38 478 représentant les 45 % de la population de Baraki. - Ce qui met toujours les communes à la recherche de la satisfaction de la population en matière d’emploi et des défirent équipements d’activité économique, culturelle, et sportif dont les deux communes ont besoins, ce fait demande plus d’urbanisation et plus d’invasion des terres de la Mitidja. Figure 69.1: Structure da la population d'Eucalyptus. Figure 69.2: Structure de la population de Baraki. N-D 80-84 ans 70-74 ans 60-64 ans 50-54ans 40-44 ans 30-34 ans 20-24 ans 10-14 ans 0-4 Ans 0-4 5-14 15-59 60ans et + Fémi… Masc… 15-59 5-14 0-4 N-D 10000 5000 0 5000 10000 60ans et + Source Graphe dessiné par les étudiantes d’après les données RGPH 2008. Le diagnostic de la situation de consommation foncière des communes de Baraki et d’eucalyptus a plusieurs enjeux sur le plan environnemental économique et social. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 140 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Figure 70: Organigramme récapitulatif des impacts et enjeux de la périurbanisation sur la consommation foncière des communes périphériques. Enjeu de la consommation foncière Enjeux environnemental Enjeu économique Enjeu sociale L’artificialisa- La raréfaction et La spéculation La fragmentation tion du foncier l’épuisement TA foncière sociale Dégradation de qualité de l’eau et de l’aire Destruction de faune et flore Exode Infrastructure de transport +zone d’activités démographique L’artificialisation des terres agricoles Occupation de sol Régression de la surface du périmètre agricole (Source : Etudiantes.2017) Impact de la politique urbaine à Alger sur la consommation du foncier périurbain : - Impact de la consommation foncière induite par les instruments d’urbanisme : En plus des besoins induits par l’évolution démographique et urbaine des communes de la wilaya d’Alger et plus spécifiquement les communes de Baraki et Eucalyptus, la consommation foncière est engendrée par les orientations des instruments d’urbanisme qui couvre le territoire des deux communes. Les deux communes, ont connus après l’indépendance l’élaboration d’une série de plans et d’instruments d’aménagement et d’urbanisme, et que leurs étude a duré longtemps, ce qui a induit la non approbation de ces deniers, bien qu’ils n’ont pas étés approuvé mais ils ont servies d’instrument e gestion urbaine une longue durée. Nous citons ;le Plan d’urbanisme directeur 1980 pour Baraki et 1985 pour Eucalyptus suivi de Plan d’urbanisme provisoire , vu le retard des études qui ont durées PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 141 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » 18 mois et voir plus et vu l’expansion de ses commune coté démographique et spatiale en cette période l’adoption de ces plans étés pas possible , en 1991 avec les loi 90/25 portant l’orientation foncière et la loi 90/29 portant la règlementation d’aménagement et d’urbanisme les communes ont eu droit à l’élaboration du PDAU communal. Les études en encore tardées mais pour la commune d’Eucalyptus d’étude a était finalisé et approuvée en 1996, mais pour la commune de Baraki ce n’était pas le cas l’étude a vite était abandonnée à cause de la situation du pays. Tous ces différents plans avaient comme principale orientation la maitrise du foncier périurbain et réduction de sa consommation par la limitation de toutes extensions au-delà du périmètre déjà urbanisé et l’empiétement sur les terrains agricole surtout à moyen et forte potentialité. Mais malgré les efforts fournie par les autorités, les normes de planification urbaine tracé par ces différents plans n’ont pas étaient respectés et même transgressés pour certains périmètre. A cet effet, pour montrer la consommation foncière induite par ces instruments, nous allons d’abord donner les surface consommées et à consommer prévues pour chaque instrument qui couvre le territoire des deux communes, au moyen de de l’analyse des secteurs d’urbanisation mis en place par les dits instruments d’aménagement et d’urbanisme. Figure 71: Carte de la commune de Baraki et son agglomération en 1990.96 Figure 72: Carte de la commune de Baraki et de son agglomération en 201697. 96 97 Source : Direction d’Urbanisme et de Construction d’Habitat de la wilaya d’Alger2016 Source : Direction d’Urbanisme et de Construction d’Habitat de la wilaya d’Alger2016 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 142 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » La comparaison entre le plan dessiné par le CNERU en 1990 traduisant l’état des lieux de cette époque-là pour le PDAU de la commune de BARAKI et l’état des lieux en 2016pour le PDAU d’Alger en 2016 on voit une extension du cadre bâti vers la périphérie de la commune tout en s’agrafant au noyau historique de cette dernière vu que le noyau est saturé . Figure 74.1: Graphe de la consommation foncière prévue Figure 74.2: Graphe de consommation fonciere prevue par Le PDAU 1996 de la Commune d'Eucalyptus. par le PDAU D'alger 2016 pour La commune D’Eucalyptus. Secteur non Urbanisable 27% Secteur Urbanisé 14% Secteur à Urbaniser et Urbanisation Future 59% Secteur Urbanisé 36% Secteur à Urbaniser 16% Secteur non Urbanisable 48% Secteur d'Urbanisation Future 0,001% Source Graphe dessiné par les étudiantes d’après les données PDAU 1996 Source Graphe dessiné par les étudiantes d’après les données PDAU 2016. La comparaison entre les chiffres en matière de superficie des secteurs d’urbanisation singulièrement pour la commune d’Eucalyptus, on remarque que le secteur non urbanisable est passer de 27% en 1996 à 48% en 2016 soit un superficie de consommation foncières induit 433 ha en 1996 à 1509,07 ha en 2016,cette hausse est induite par la récupération foncière de la zone protégé de l’aéroport d’Alger . On remarque aussi que le secteur urbanisé de 1996 a doublé de superficie il est passe de 219,25 Ha à 1133,20Ha, et que le secteur qui avait une majorité dans le PDAU de 1996 a diminué de presque quatre fois sa superficie dans le PDAU 2016 il est passé de 960 Ha à 500,10 Ha. La comparaison entre les consommations foncières induites par les instruments d’aménagement et d’urbanisme à s’avoir les PDAU qui ont couvrent le territoire des deux communes (Baraki et Eucalyptus) nous explique clairement l’impact de ces outils par rapport à la durabilité é de la ressource foncière de celle-ci. Les chiffres en matière de superficie des secteurs d’urbanisation singulièrement. - Impact de la consommation foncière induite par la politique de l’habitat individuel et les lotissements : Les communes Baraki et Eucalyptus, sont comme toutes les communes de la périphérie EST d’Alger, elles sont caractérisées par la dominance de l’habitat individuel consommateur du foncier, les lotissements 2004 logements (HLM), Diar El Baraka…etc ainsi que d’autre cités historique de la commune de Baraki, les lotissements Chrarba, Sidi M’Barek...etc. Ainsi que d’autre dans la commune d’Eucalyptus (Voir figure 75). PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 143 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Ce n’est que dans une période très récente, que l’habitat collectif commence à prendre de l’ampleur à Baraki ainsi qu’Eucalyptus avec la projection des projets socio participatifs (LSP) et le logement socio Locatif (LSL) Durant une trentaine d’années (1980-2010), la configuration du parcellaire résidentiel a changé de superficie de la parcelle moyenne est passée d’environ 600m² durant la colonisation française à 500 m² dans le premier lotissement algérien (1979), a une moyenne de 190 m² pour le lotissement promotionnel et 120m² pour le lotissement social98, cette réduction de superficie est accompagnée d’une densification des lotissements. Figure 75: Implantation de l’habitat individuel et collectif dans la commune de Baraki et Eucalyptus99. Source : travaille des étudiantes. - La consommation induite par la politique de l’habitat (programme des plans quinquennaux 2005/2009 et 2010/2014) : A l’instar des villes algériennes, les communes de Baraki et Eucalyptus ont connues depuis le premier plan quinquennal 2005/2009, un développement important du secteur de l’habitat qui a son tour à provoquer une consommation foncière surtout agricole. Dans le cadre de la réalisation de ces programme, tous les projets sectoriels dans les deux communes en matière d’équipements et de logement a sans doute exigé des assiettes de terrains pour ce bâti dont l’emprise du sol et la surface a consommé se décide selon l’importance 98 99 Source : données du CADASTRE, Alger 2017 Source : étudiantes sur fond cartographique ONS 2008 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 144 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » du projets a réalisé, et les conséquences de cette consommation sont néfastes sur la durabilité du foncier agricole des communes . Il s’agit particulièrement des projets implantés sur les terrains agricole appartenant à l’état (EAC, EAI) et privé est qui demandent de considérable surfaces de terrain tel que l’autoroute Est-Ouest (71,85 Ha en trois parties et une surface de 15.06 Ha sur deux parties) et complexe sportif pour de Baraki (39,80 Ha). Tout cet étalement urbain sur les terrains agricole pour recueillir les grands projets d’influence régionale ou même national est aussi accompagné à partir de 2005 d’un grand nombre de chantiers de réalisation du parc de logement collectif avec toutes les formules confondues (LSP, LPL, LSL, LPA...) Entre 2007 et 2014, la commune de Baraki a bénéficiée de 3 722 logements soit une surface de 36,20Ha de terres agricole de la commune, et la commune d’Eucalyptus Figure 76: Carte de l’évolution de l’occupation du sol entre 1957-1977 et 2020 de la commune de Baraki un nombre de 1 527 logements soit une consommation de 15,30 Ha de terrains agricoles. Les communes ont reçues un programme important de logements soit 6,10% pour Baraki et 2,50% pour Eucalyptus par rapport au programme totale destiné à la wilaya d’Alger qui est de 61 000 logements , des perspective de terrains s’effectuer par la wilaya d’Alger et ma Direction d’Urbanisme l’implantation d’un pour autre programme de nombre maximum (Source : Direction d’Urbanisme et de Construction d’Habitat de la wilaya d’Alger2016) de logements soit 100 logements par un mètre carrée ce programme consiste à 148 logements pour Baraki et 113 logements pour Eucalyptus. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 145 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » En somme de la consommation des deux foncière Figure 77: Carte sur l’évolution de l’occupation du sol entre 1962-1990 et 2016 de la commune d’Eucalyptus communes 1962 1990 engendrée que ce soit par la croissance démographique ou par les instruments d’aménagement et d’urbanisme ( cas de la commune d’Eucalyptus ), 2016 ou par la réalisation des programmes quinquennaux ou encore par les formes d’urbanisation et d’habitat a atteint un périmètre urbain ( voir figures 76 et (Source : Direction d’Urbanisme et de Construction d’Habitat de la wilaya d’Alger2016) 77) . On remarque que le périmètre urbain des communes a donc consommé depuis l’indépendance du pays 12 fois plus d’espace. - La baisse du ratio de la superficie agricole après l’indépendance : L’artificialisation des sols agricoles est en rapport avec le taux de la surface Agricole Utile en Hectare, le taux de la SAU en Algérie a connu une baisse importante, il est passé de 0.82 en 1962, à 0.20 en 2000 et à 0.19 en 2010 pour atteindre 0.17 en 2020 (CNES, 2004 ). Au niveau de nos communes d’étude il se présente ainsi : - Pour la commune de Baraki ce taux est de 0.050 en 1990 et passe 0.017en 1998 puis atteint 0.011en 2008100 - Pour la commune de Eucalyptus ce taux de 0.045 en 1990 et de 0.025 en 1998 pour atteindre en 2010 le taux de 0.016101. Cette perte est expliquée par la croissance démographique spéculaire qu’ont vécue les deux communes, impliquant des nécessités de logements et d’infrastructures de base. 100 101 Source CNES . 2004 Idem 2 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 146 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » - L’urbanisation anarchique et l’hypertrophie d’Alger : La ville se trouve devant une prolifération du tissu urbain s’étalant dans toutes les directions en dépit d’une législation pourtant fournie. Les recensements ont montré l’ampleur de cet étalement qui continue à se faire sans tenir compte de l'environnement naturel et du patrimoine foncier agricole de la Mitidja. Cette croissance urbaine incontrôlée a généré la conversion des terres agricoles généralement de grande qualité, en terres non agricoles, c’est l’un des problèmes majeurs rencontrés. - Une extension urbaine qui menace les terres agricoles en frange algéroise : Selon le PDAU d’Alger (2009), le détournement des terres agricoles de leur vocation initiale n’est pas un phénomène nouveau en Algérie. Le développement de la périurbanisation, lors des dernières années, ne se traduit pas tant par une croissance démographique et une densification de la région mais plutôt par l'extension du tissu urbain en périphérie, au détriment, notamment, des terres agricoles, comme le soulignent divers documents comme le SDAAM, etc. - Causes principales de la périurbanisation : Alger, capitale régionale et nationale, concentrait près de 18 % de la population urbaine du pays 4. Sa fonction de capitale la plaçait au sommet de la pyramide urbaine. Le fait qu’elle jouissait d’une force attractive considérable à l’échelle nationale, et qu’elle regroupait l’essentiel des structures de directions, peut être considéré comme étant à l’origine de ce phénomène d’urbanisation très rapide L’urbanisation dans les périphéries et plus précisément dans les deux communes Baraki et Eucalyptus que l’on observe, n’est pas un phénomène récent. Ses causes sont multiples et de différentes origines, nous pouvons citer entre autre : - Le développement démographique, l’exode rural, l’impact des entreprises, etc. Nous allons donc décrire les causes les plus marquantes qui peuvent mener à ce phénomène dans les communes. La ville d’Alger est confrontée à un processus de développement urbain qui engendre de nombreux problèmes sur l’espace agricole en périphérie En se basant sur l’aspect spatial et démographique, les tendances générales qui peuvent expliquer en partie la situation actuelle sont les suivantes : Croissance démographique exponentielle Croissance du parc du logement Le PDAU d’Alger, 2016, affirme également que la répartition est nettement différenciée, suite à trois facteurs principaux : PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 147 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Lla tertiarisation - Développement économique - développement politique - Le phénomène de la tertiarisation associé au développement économique et politique de la ville d'Alger. - La mise en œuvre de programmes de logements publics, lors de la période postindépendance, qui a conduit à l’occupation des espaces disponibles, dans la périphérie du centre tertiaires, par de grands ensembles d’édifices d’habitations, et finalement la croissance de la construction illégale et précaire qui répond aux besoins des groupes de population qui ne sont pas encore couverts par les programmes publics de logement. Cet accroissement du parc logement dans les périphéries algéroises s’est fait d’une manière exponentielle pour répondre à une demande urgente. - Nous pouvons également citer l’impact des entreprises, qui eux ont un impact sur l’étalement urbain. Comme pour les individus, les coûts de terrain et de construction sont souvent plus faibles en dehors de la ville - De plus, un réseau autoroutier bien élaboré incite les entreprises à placer leurs entrepôts près de ses accès qui se situent à l’extérieur de la ville. En entreprises d’espace périphérie, disposent pour les Figure 78 : Carte des différentes espaces et centralité des deux communes. d’avantage installer leurs bâtiments et les parkings pour leurs employés travailleurs et leurs de ces clients. Les entreprises, préfèrent habiter proches de leur lieu de travail et suivent leurs employeurs hors de la ville. - Source : http://apceucalyptus.com Les enjeux de la consommation foncière actuelle des communes de Baraki est Eucalyptus sur les trois piliers de la durabilité de la ressource foncière : Du diagnostic de la situation de la consommation foncière des deux communes, plusieurs enjeux de la durabilité PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 148 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » de la ressource foncière de leurs territoires se déclinent sur le plan environnemental, économique et social. Sur le plan environnemental, les deux principaux enjeux qui découlent sont l’artificialisation du foncier agricole et la raréfaction et l’épuisement du foncier agricole. Surtout concernant la commune de Baraki selon les données de subdivision agricole de la Daïra de Baraki L’enjeu principal, sur le plan économique, est la spéculation foncière, à Baraki le prix du m² de terrain est de 3U/m² en 2010 et devient 9,50U/m² en 2017 ( selon des études préalablement mentionnées dans la 2eme partie de ce mémoire ) donc dans l’espace de 7ans le prix du terrain a triplé, et même chose pour la commune d’Eucalyptus en 2010 le prix était à l’ordre de 3.50 U/m² et c’est presque le double du prix en 2017 à s’avoir 5,50U/m². Par rapport au pilier social, il en résulte un enjeu capital qui est la difficulté d’accès au logement dont le prix exorbitants est inaccessible par la couche moyenne de la société et à la terre vivrière en raison de la pression et de la spéculation sur les terres agricoles. Impact de la réglementation foncière et la politique urbaine La gestion du foncier agricole et urbain repose sur les principaux instruments : schémas D’orientation agricole établis au niveau wilaya , régional et national, les plans et les programmes de développement qui traduisent les orientations des schémas visant la concrétisation des objectifs qui leur sont assignés, ainsi que les instruments d’encadrement. « Depuis l’indépendance du pays et jusqu’en 1989, le régime juridique de la terre a été régi par un ensemble de textes qui correspondaient au cadre institutionnel et aux politiques mises en œuvre dans ce contexte. Les textes consacrant ces politiques ont permis de gérer et d’administrer toutes les catégories de terre sous le sceau de la domanialité et de la limitation de la propriété privée. »102 Les choses ont changé avec la loi d’accession à la propriété de 1983, la constitution de 1989, la loi d’orientation foncière de 1990 et la loi d’orientation agricole de 2008. La fonction rurale et agricole qui domine dans les deux communes d’étude qui représente 43.12% de la surface totale de Baraki et 67.70% de la surface totale de la commune d’Eucalyptus. 102 Abdelmalek Ahmed ALI, La législation foncière agricole en Algérie et les formes d’accès à la terre, Dans Cahiers Options Méditerranéennes, vol. 66, 2011, p. 35-51 ; auquel nous avons emprunté des passages. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 149 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » La fonction Urbaine la plus dominante dans la commune de Baraki avec 57.88% de la superficie de la commune, qu’on trouve moins importante dans la commune d’Eucalyptus qui d’ordre de 32.30% de sa surface totale, et d’après l’analyse des formes urbaines des deux communes on trouve la dominance de l’habitat individuel avec un taux respectif de 91,80% et 59%( source ONS 2008) de la surface réservé à l’habitat. Deux facteurs sont à l’origine de ce nombre important d’habitat individuelle consommateur du foncier, notamment on trouve : - La loi des réserves foncières qui a permis aux APC de constituer leurs portes feuille foncier et qui a été investie dans la réalisation des lotissements - La nature juridique privé du foncier qui a laissé les propriétaires vendre et construire d’une manière illicite, surtout que l’état n’a pas pu trouver de solution pour la maitrise du foncier d’un côté et de l’autre ils n’ont pas pu définir la propriété foncière. les construction illicites et informels sont situés en général sur les parties périphériques de la commune, le taux d’habitat individuel relativement important a eu un effet négatif sur la consommation d’espace .l’étalement des constructions individuelles suivants les voies principales des deux communes ( CW14 et CW115 pour la commune de Baraki et RN08 et RN61 pour la commune d’Eucalyptus) , accentue le développement horizontal qui annonce une conurbation avec les autres communes avoisinantes . Le résultat étant un entassement de la population et donc une surcharge du parc logements et l’émergence des constructions illicites en l’absence de toutes les règles d’urbanisme notamment L’accaparement et l’extension illicite des parcelles et Les transactions foncières illicites. En plus du manque de la prise en charge en matière de planification urbaine a eu aussi sa trace dans ce mode d’occupation d’espace. Le foncier agricole à Alger est géré de la même manière qu’ailleurs en Algérie. Il existe des propriétaires privés mais la majorité de meilleures terres sont publiques. Ce sont des exploitants agricoles qui ont un droit de jouissance de la part des services des domaines. Actuellement nous parlons du nouveau système de concession, à la différence de la loi n° 8719 du 8 décembre 1987. Cette dernière loi lors de son application en 1988 a laissées un impact très important , c’est durant cette dernière que plusieurs ensembles agricole( EAC, EAI) ont cédés leurs terrains pour des problèmes d’ordre financiers et de la mauvaise gestion des terres et cela pour des construction de cité de logements surtout entre 1989 et 1990, c’est de la que naisse plusieurs PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 150 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » quartier dans les communes de Baraki et Eucalyptus tel que Delboz Hai Houch ,Hai Djilali …ect (pour la commune de Baraki) et cité ouled el Hadj, cité El Hidouci , cité Slimani …ect ( concernant la commune d’Eucalyptus) Ce problème persiste à ce jour, en plus de la mauvaise gestion du foncier suivant cette loi y a eu aussi la crise de l’insécurité qui a touché le pays et beaucoup plus les communes rurale périphérique tel que Baraki et Eucalyptus. La consommation foncière des terres agricoles au profile de la réalisation des logements sur toutes leurs formes a continué jusqu'à l’approbation de la loi n°10-03 du 15 aout 2010 fixant les conditions et modalités d’exploitation des terres agricoles du domaine privé de l’Etat charge à titre exclusif l’administration des domaines, après saisine par l’Office National des Terres Agricoles (ONTA), de l’établissement de tous les actes de concession initiaux ainsi que de tous les actes de concession103 qui consacreront les changements futurs des titulaires de concession et ce, pour mieux suivre toutes les situations portant sur le transfert du droit de concession d’une personne à l’autre sur l’ensemble du territoire national. La concession c’est l’acte par lequel l’Etat consent à une personne physique de nationalité Algérienne appelée « exploitant concessionnaire », sur la base d’un cahier des charges, des terres agricoles du domaine privé de l’Etat et les biens superficialités (constructions, plantations et les infrastructures hydrauliques) , moyennant le paiement d’une redevance annuelle , pour une durée maximale de 40 ans renouvelable. Le droit de concession est cessible, transmissible et saisissable". Guide de l’ONTA, MADR, 2010. 103 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 151 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Conclusion : La situation géographique de Baraki et Eucalyptus, sur la périphérie du grand Alger font d’elles un lieu de transit important. Elles subissent entre autre les pressions urbaines de la métropole provoquant un mitage sans cesse croissant des terres agricoles. La consommation d’espace (par l’urbanisation), dans les deux communes, a fait un bond prodigieux au cours de ces dernières années, non seulement en fonction de l’accroissement généralisé de la proportion de la population urbaine, mais aussi en raison des modifications des besoins de la population et de la nouvelle politique de logement. Néanmoins, le potentiel agricole demeure important et vaste faisant d’elles des communes à vocation essentiellement agricole, du moins à moyens terme. Mais face aux nouveaux enjeux de durabilité, d’image de la ville, de gestion économique de sol urbain et de protection du foncier comme étant une source non renouvelable, l’habitat individuel présente plusieurs défaillances entre autre Une consommation abusive des sols négligeant le long terme, et une image urbaine incohérente qui donne l’aspect de chantier éternel. L’habitat individuel sous ses différents aspects qui résulte de l’impact de la règlementation foncière est également associer à une consommation foncière très élevée. Ce dernier est le résultat d’une gestion foncière non rationnelle. Ceci est le reflet d’une mauvaise gestion foncière relative au non-respect des instruments d’urbanisme. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 152 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Chapitre VI : Perspectives de développement et Recommandation d’Aménagement Dans les contextes de mondialisation, et d’urbanisation effrénée, les besoins fonciers urbains ne cessent de s’accroitre au fil des années et pourront atteindre ou même dépasser les 60% des réserves foncières au niveau mondial d’ici l’an 2030. La menace sur la sécurité alimentaire augmente et suit le rythme de l’urbanisation effrénée. Ce danger met en péril, plus que tout, les petites et moyennes villes à vocation agricole qui disposent de disponibilités foncières agricoles convoitées continuellement par l’urbanisation. L’adhésion au processus du développement durable des territoires s’avère urgent et indispensable104. La question foncière devient cruciale.105 La compétition pour l’accès aux ressources naturelle, et plus précisément la terre, augmente sous les effets conjugués de la croissance démographique, des différentes formes d’urbanisations, périurbanisation, étalement urbain, la fragmentation spatiale consomment démesurément le foncier, provoquent le déséquilibre de spatial traduit par l’emprise croissante et abusive des sols et de même la politique urbaine exercé. Le foncier se trouve au centre des principaux enjeux qui animent les phénomènes d’expansion spatial et les programmes d’organisation socio-spatiale des territoires (comme les plans de développement et d’aménagement des espaces ruraux et urbains, les plans d’occupation du sol, etc.) Cette consommation effrénée de la ressource foncière et ce déséquilibre de l’écosystème foncier constituent les enjeux majeurs de la non durabilité de la ressource foncière. MECHEURI L « la maitrise foncière pour la durabilité du foncier agricole « cas de la commune d’el Kseur wilaya de Bejaia, Mémoire de magister , université de Biskra 2014 ». 105 NEMOUCHI H ,La question du foncier agricole en Algérie Pratiques foncières / pratiques sociales Le cas de Salah Bouchaour (nord-est algérien) ESo-CAEN UNIVERSITÉ CAEN-BASSE-NORMANDIE - UMR 6590 – CNRS 104 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 153 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » I. Une stratégie foncière pour la durabilité de la ressource foncière : Le foncier urbain constitue, dans les nouveaux contextes de développement durable et de mondialisation, un enjeu majeur pour un développement socioéconomique durable des territoires et le motif de recherche de nouvelles approches foncières faute des résultats des politiques foncières antérieures adoptées jusqu’à nos jours. La population mondiale devenant de plus en plus urbaine, exige un foncier urbain conséquent qui puise ses besoins dans le foncier agricole menaçant ainsi la sécurité alimentaire de l’homme. Le lien entre les modes de production agricole et urbain est irréversible. L’étalement de l’urbanisation signifie la réduction de la production agricole et la provocation de l’insécurité alimentaire. L’apparition de phénomènes urbains tels la périurbanisation, l’étalement urbain et la fragmentation spatiale ont conduit, dans la plupart des cas, à l’empiètement de l’urbanisation sur le foncier agricole. En Algérie, la situation du foncier est à la fois complexe et problématique. Sa complexité s’explique par l’absence d’une politique clairement énoncée. Alors que son problème réside dans la présence d’une situation où les forces qui façonnent habituellement le marché ont des stratégies, des comportements et des pratiques qui entrainent souvent des situations nuisibles rendant l’accès au foncier difficile et délicat. La situation de crise multiforme qu'a connu Alger, l’exiguïté de l’espace central, la défaillance et la mauvaise application des plans d'aménagement, le gel des transactions foncières après l’indépendance et la libéralisation du foncier depuis 1990 sont des facteurs parmi d’autres à l'origine de la crise du foncier dans la capitale Alger. Cette crise est d’autant préoccupante pour un ensemble de raisons dont la principale est particulièrement liée à l’épuisement des réserves foncières communales, notamment dans les communes du centre de l’agglomération algéroise, caractérisées par la saturation et l’étroitesse de leur superficie. Par contre, les communes périphériques, qu’elles disposant d’un réservoir foncier encore intact, ont été sollicitées pour répondre aux besoins d'extension de la ville d'Alger et de ce fait, le développement de la capitale montre une nouvelle organisation socio-spatiale et fonctionnelle. Cette nouvelle organisation se traduit sur le terrain par une périurbanisation aux formes incontrôlées et anarchiques des espaces périphériques. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 154 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » la disponibilité de terrains dans des espaces à vocation rurale et agricole, a permis aux interventions publiques et aux initiatives privées de produire un cadre bâti, les premières sous formes de grands ensembles et de constructions individuelles dans la périphérie. Cette émergence d’espaces résidentiels nouveaux a été d’autant plus rapide et forte que la législation en vigueur n’imposait pas aux initiatives publiques et privées, durant les premières années de l’indépendance, des contraintes particulières dans le domaine de la construction, notamment dans les communes rurales non soumises à des plans d’urbanisme. De plus, la multiplication des procédures et des intervenants, dans une situation d’anarchie, permis une diffusion massive de la fonction résidentielle sous diverses formes en périphérie sur les terres agricoles. II. Des objectifs fixés pour un projet foncier support de la stratégie foncière : Les objectifs de la durabilité de la ressource foncière, classés par rapport aux trois milieux constituant le développement durable, visent l’équilibre de l’écosystème foncier et la réduction de l’empreinte écologique. Les objectifs pour le milieu environnemental : Les objectifs à atteindre pour le milieu environnemental sont : La préservation et la valorisation de la ressource foncière, la préservation et la mise en valeur du foncier agricole, la réduction de l’artificialisation du sol agricole, le maintien de la biodiversité et des paysages naturels. Les objectifs économiques : Les objectifs économiques attendus sont : la régulation des marchés fonciers, le maintien et l’équilibre entre les activités supportées par les différents types de foncier (urbain, agricole et industriel), l’investissement dans la valorisation de la production agricole et la régulation des marchés immobiliers. Les objectifs sociaux : Les objectifs sociaux de la durabilité de la ressource foncière sont : la sécurité alimentaire, la cohésion sociale, la mixité sociale et territoriale, la sécurité d’accès à la terre dans les pays du Sud, l’accès facile au foncier agricole pour les agriculteurs en dépit des PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 155 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » pressions et de la concurrence exercées par l’urbanisation et le maintien des identités culturelles (rurale, urbaine…). III. Un modèle de maîtrise foncière approprié pour la durabilité de la ressource foncière. (Proposition urbaine à l’échelle communale de la zone d’étude ; (Baraki et eucalyptus) : Partant de la problématique de la périurbanisation en général et celle du foncier en particulier, le sujet qui nous intéresse et nous interpelle à la fois est celui de la maîtrise foncière pour la durabilité du foncier agricole abordé dans nos cas d’étude, il s’agit des deux communes de la wilaya d’Alger « Baraki et Eucalyptus ». Le sujet est traité à partir de la non maîtrise foncière, principale cause de la raréfaction du foncier agricole, et ses liens avec les concepts de périurbanisation, d’étalement urbain, de fragmentation spatiale et de fragmentation paysagère, associés à la notion de développement durable. « La durabilité de la ressource foncière semble tributaire de la maîtrise foncière dont le rôle est de tenir compte de la capacité de charge de la ressource foncière et de maîtriser l’équilibre entre le foncier urbain et le foncier agricole.106 » La durabilité de la ressource foncière implique implicitement tous les paramètres inhérents aux fondements du développement durable à savoir le social, l’économique l’environnemental et leurs rapports aux fonciers agricole et urbain. Alors que la maîtrise foncière oriente la réflexion sur l’ensemble des outils qui relèvent de la gestion du foncier tant dans les stratégies que dans les moyens mis en place pour une meilleure garantie de durabilité foncière. Le rôle de la maîtrise foncière dans la durabilité de la ressource : 1-Analyser les outils législatifs et réglementaires de la maîtrise foncière dans la capitale 2-Mettre en exergue les conséquences de la non maîtrise foncière sur la consommation du foncier agricole des deux communes. MECHEURI L « la maitrise foncière pour la durabilité du foncier agricole « cas de la commune d’el Kseur wilaya de Bejaia, Mémoire de magister, université de Biskra 2014 ». 106 PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 156 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » 3. Analyser les systèmes fonciers déjà utilisés (la municipalisation, la propriété privée) et la notion de stratégie foncière moyennant le projet territorial ou urbain foncier. 4. Contribuer à une thématique qui présente des enjeux majeurs dans le développement Urbain durable de nos territoires Ce lien entre la ressource foncière et sa durabilité est expliqué par les différentes pressions foncières subites par la ressource foncière et par l’écosystème foncier, sur les domaines environnemental, économique et social, traduites par des enjeux de la non durabilité de la ressource foncière sur chacun des domaines. -Proposition urbaine à l’échelle communale de la zone d’étude ; Baraki et Eucalyptus : Après avoir identifié et analysé la situation de nos communes Baraki et Eucalyptus en terme d’urbanisation dans ces périphérie , nous a permis de ressortir un certain nombre de dysfonctionnement problèmes entravant ces deux derniers. Or, d’apporter des solutions adéquates, semblent une chose incontournable, dans l’achèvement de notre travail. De ce fait, ce chapitre a consacré pour certaines actions et propositions possibles et en convenance avec la situation des communes. Concernant l’amélioration qualitativement. Ces actions et propositions se présentent en projets encore de réalisation, à des actions et propositions plus directes sur l’articulation entre l’espace urbain et l’espace agricole en protègent s terres agricoles. De ce qui précède, nous proposons une synthèse des actions d’intervention urbaines à menés sur le territoire qui nous permet de mettre en évidence nos hypothèses de travail. Et de répondre aux enjeux majeurs du phénomène de périurbanisation, à savoir le grignotage incontrôlé de la nature, et des terres agricoles : Orientations d’aménagement: En termes de Gestion et de Gouvernance urbaine : Le respect de la réglementation et les orientations des instruments d’urbanisme, - La mise en valeur de la place de la commune dans la gestion urbaine, avec plus de pouvoir et de poids décisionnel augmentera les possibilités de voir un développement homogène et efficace. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 157 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » - La concertation, la coordination et l’échange de données entre les différents secteurs affaiblira les anomalies et les aspects négatifs de la gestion horizontale dans la commune. - La démocratisation de l’information ainsi que la concertation de tous les acteurs de la commune (même les citoyens) dans les choix stratégiques de développement garantira la pérennité du développement. - L’utilisation des TIC, comme moyen de communication et de gestion, accélérera le développement de la commune avec un rendu de qualité - Identifier les exploitations à protéger par une analyse agricole, et valoriser celles à haut potentiel. - Veiller à ce que la gamme de réglementation soit appliquée sur le terrain (charger des comités de suivi et de contrôle), et intégrer de nouveaux acteurs, département des forêts et de l’environnement, agence de protection de l’environnement, chercheurs, etc. - Mettre en œuvre une politique volontariste et développer les documents d’urbanisme communaux, ainsi qu’élaborer les documents d’urbanisme à l’échelle intercommunale - Des études de faisabilité devront être engagées préalablement au projet d’aménagement ou d’urbanisme, pour s’assurer de sa viabilité et de sa pertinence pour le territoire. - Des études d’impact qui consiste en une étude scientifique ayant pour objet l’étude des impacts d’extension urbain éventuels sur l’environnement d’un projet de travaux, d’ouvrage ou d’aménagement, ainsi que les mesures prises pour réduire ces impacts. - Les orientations d’aménagement recommandées pour les zones à urbaniser du PDAU doivent prendre en compte la gestion des espaces, tampons entre l’emprise consacrée aux futures constructions et les limites des espaces agricoles, afin de réduire les risques de conflits de voisinage. - Mettre en lien les différents espaces écologiques, réseaux verts, trame verte, et trame urbaine proche ; situés notamment en périphérie, sous forme de couloirs écologiques. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 158 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » - Tenir compte des contraintes d’exploitation dans les aménagements, et améliorer l’intégration architecturale et paysagère des constructions et les projets agricoles - Rechercher de nouvelles formes d’urbanisation qui lie la ville et la compagne dans de meilleures conditions. - Intégrer des activités et des espaces complémentaires, comme les randonnées d’équitation, les laboratoires de recherche agricole, ainsi que diversifier les cultures et les techniques d’élevage. - Interdire l’exploitation de la nappe phréatique, à l’exception des situations extrême, élaboré des nouvelles techniques permettant l’économie de l’eau pour l’irrigation. - Diminuer les risques d’inondation par des stations d’épuration, et le drainage des eaux de pluies et de desserte pour réutilisation. - Veiller sur L’applicabilité des lois d’urbanisme ainsi que les plans réglementaires - Le Contrôle de la nature juridique de la propriété foncière pour une meilleure gestion foncière. - Assurer une bonne gestion foncière par la consommation rationnelle des terres - La régulation des marchés agricoles et fonciers. - Encourager les investissements et les investisseurs privés - Financement des coûts de libération du foncier (libération des logements, démolition, remboursement des emprunts,…) - Assurer la coordination entre les différents acteurs concernés (APC, la direction des domaines, le cadastre, agence du foncier, la Duch,) pour une meilleure gestion. - Concertation et participation de la société civile. En termes d’aménagement et de projets urbains : D'autres mesures d'aménagement sont à mettre en œuvre dans le but de mieux appréhender le développement il s'agit : - Du renforcement de la restructuration du tissu urbain existant : -Elaboration d’un plan global d’intervention sur les quartiers anciens (intégré dans la définition d’une politique locale. intercommunale) -De création de nouvelles centralité secondaire dans ces communes de la ville par des grands projets urbains structurants et d’injection des activités à valeurs ajoutés afin de promouvoir sans développement d’une part et d’atténuer la pression sur la capitale (création d’emploi, logement, PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 159 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » services..) d’autre part (exemple du stade de Baraki , projet a l’échelle national et international qui permettra à la capitale un développement économique et social par la participation aux événements mondial et international.) -De la récupération foncière des terrains vides et de la réappropriation des sites d’habitat précaire éradiqué et des immeubles menacent ruine. -De l'adaptation des terres de référence des P.O.S (retenus ou envisagés) aux fonctions de la ville (moyen et long terme) -Du réaménagement cohérent et harmonieux des quartiers anciens, dégradés ou Vétustes, par des interventions de réhabilitation, reconversion et de la rénovation urbaine. Les zones déjà urbanisées devront être optimisées par la densification, la diversification des types d’habitat, et la réhabilitation de l’habitat existant. -De la création d'espace verts et des espaces publics notamment dans les sites à forte densité urbaine d’une part de densifier les surface constante, c'est à dire d’arrêter de grignoter sur les espaces naturels, par une diversité typologique d’habitat qui permettra de répondre à la demande de logements pour ensemble des catégories, La mixité proposée n'est pas seulement une mixité typologique, elle est aussi sociale et fonctionnelle, avec des ratios bien spécifique et une occupation de sols maximale(rentabilité foncière). -Régularisation juridique des constructions illicites et de la situation des habitations déjà conçu par des particulier généralement sur des terrains privés (lotissements et /ou habitat spontané) par les différents actes d’urbanisme (permis de construire et des certificats de conformités…). - Contrôle de la croissance démographique : Deux niveaux de perception, en ce qui concerne le contrôle du croit démographique : - Une répartition judicieuse de l'excédent de population attendu par rapport aux données et Conditions du milieu. - Une atténuation des flux de population vers les deux commune à l'effet de stabiliser le peuplement notamment dans les zones rurales marginalisées, grâce à une dynamique de développement socio-économique. Cette maîtrise du croit démographique ne pourra être concrétisée que grâce à une réorganisation de l'armature urbaine actuelle dont la trame de fond celle des centres à promouvoir, vu leur importance dans la nouvelle approche de l'aménagement du territoire de la wilaya. - La promotion des espaces agricoles périurbains : PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 160 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Elle est tributaire de la mise en œuvre d'une série de mesures visant : -Une occupation rationnelle des sols et une lutte efficiente et énergique contre l'urbanisation abusive et anarchique des terres. -Une protection réglementée des terres agricoles situées à l'extérieur du périmètre urbain actuel. -La mise en valeur des vocations des communes par une organisation et une structuration par rapport à la ville conformément à son rôle et sa place dans la hiérarchie urbaine du la partie Est de la capitale. -Création des parcs urbains et des agris parcs au niveau des terres agricoles recensés dans les deux communes afin de les protéger et de freiner urbanisation aléatoire et assurer une articulation entre l’espace l’urbain et l’espace rural afin d’arriver à une harmonie et un exilant paysage -Une bande d’arboriculture peut entourer la commune, exprimant le caractère de protection, des jardins familiaux, sur les sols de bonnes qualités irriguées, des jardins d’ornementation, des agris parcs, des parcs naturels, des serres agricoles, des parcours équestre, en plus des espaces pour l’élevage…..etc. -Les jardins portagés et les jardins familiaux assurent un rôle récréatif mais aussi nourricier, créateurs de lien social et de convivialité, ainsi que d’organiser une cohabitation réussie entre l’activité agricole et la vie urbaine. -les Fermes biologique, et les fermes verticales afin d’assurer des produits biologiques locaux, Assurer l’éducation biologique, Contrôler et assurer la bonne qualité des produits agricoles locaux. -Des Jardin d’ornementation pour donner un caractère aux parcs comme étant des compléments qui les enrichissent et développer la production florale. PARTIE III : Impact et Enjeux de la périurbanisation pour 161 l’aménagement de l’espace Algérois, perspective de développement « cas d’étude communes de Baraki et Eucalyptus » Conclusion : Le phénomène de périurbanisation met en évidence tous les conflits possibles autour duquel des nouvelles fonctions de l’espace et de la maîtrise foncière, pose le problème de la mobilisation des pouvoirs locaux et de leurs stratégies vis-à-vis de l’occupation de l’espace et sa gestion. D’après La lecture de la notion de la « durabilité de la ressource foncière » nous constatons que cette dernière est conditionnée par un ensemble d’indicateurs répartis selon les différents domaines environnemental, économique et social du développement durable. Le lien entre la ressource foncière et sa durabilité est expliqué par les différentes pressions foncières subites par la ressource foncière et par l’écosystème foncier, sur les domaines environnemental, économique et social, traduites par des enjeux du non durabilité de la ressource foncière sur chacun des domaines. Ces enjeux constituent le moteur de la recherche de la durabilité de la ressource foncière visée aux moyens d’objectifs environnementaux, économiques et sociaux et mesurée aux moyens d’indicateurs de la durabilité de la ressource foncière que nous avons essayé d’élaborer. L’ensemble des recommandations émises présentent un modèle d’intervention urbaine à l’échelle communale qui peuvent être applicables aux différentes échelles, pas uniquement au niveau des limites communales du Baraki et d’ Eucalyptus, mais pouvant bien s’adapter aux autres communes de la capitale d’Alger afin d’assurer une meilleur maitrise foncière et un aménagement urbain harmonieux entre ville /compagne, urbain/périurbain qui peuvent contribuer aux développement économiques et social de la ville mère « la métropole » et son insertion au rang internationale de mondialisation. CONCLUSION GENERALE 162 CONCLUSION GENERALE : Croissance urbaine, dispersion urbaine, ou encore étalement urbain, différentes acceptions relatives au même phénomène, et au même danger, nous ont imposé de tirer la sonnette d’alarme pour secourir l’espace agricole périurbain, situé dans l’interface entre la ville et la campagne. La périurbanisation s’accélère avec le développement de la population, et se traduit par le dépeuplement des espaces centraux au profit de ses marges, dont l'extension ne connait plus de bornes, la multiplication des zones de polarité, la dispersion de l’habitat et la concentration des zones d’activité, qui conduisent, il fallait s’en douter, à une ville fragmentée, consommatrice d’espace et génératrice de déplacements engendre des enjeux et des impacts sur l’aménagement du territoire qui sont d’ordre spatial, économique ,social et environnemental notamment des lieux divers qui concurrencent l’agriculture proche de la ville, qui se manifeste par le recul graduel de la terre fertile et du foncier agricole En effet, la dichotomie entre l’urbain et le rural devient floue et obsolète, elle n’est plus marquée à cause de l’invasion de la ville, qui ne connait pas de limites pour s’arrêter, ce qui engendre la disparition de ses liens, jusque-là distincts, avec la campagne. Dans les pays maghrébins, la métropolisation est également un processus directement lié à la mondialisation et à l’impérieuse nécessité d’arrimer les plus grandes villes au systèmemonde. Alger, tout comme Tunis et Casablanca métropoles littorales "effectives" de rang international, s’étendent aujourd’hui, suite aux dynamiques de desserrement et d’étalement, de sorte qu’elles donnent lieu à de nouvelles formes urbaines sur des espaces, de plus en plus éloignées. Pôle économique et politique du pays, Alger enregistre le taux d’urbanisation le plus fort du pays. Elle se présente comme une ville primatiale "primate city" et se détache du reste des villes algériennes. Le diagnostic du processus d’urbanisation de la ville d’Alger, révèle une relation de dépendance fonctionnelle entre le mouvement de population et celui de périurbanisation. L’espace périurbain d’Algérois, dans un contexte de changement économique et face à une artificialisation de son foncier suite à une amélioration du niveau de consommation et d’équipement, est le champ de mutations importantes qui se traduisent par une recomposition spatiale, fonctionnelle et sociale. Ces transformations ont été marquées à la fois par des évolutions d’ordre démographique (taux d’accroissement, mobilité résidentielle…), d’ordre spatial (périurbanisation/étalement, spéculation foncière, nouveaux instruments d’urbanisme, CONCLUSION GENERALE 163 prolifération d’habitat informel …) et d’ordre fonctionnel (tertiaire de service et nouvelles fonctions, nouveaux projets, nouvelles centralités…). Le tout contribuant à une recomposition de l’agglomération toute entière qui s’est élargi et étendu en progressant dans toutes les directions. Face a notre problématique qui consistait principalement aux impacts et enjeux du phénomène de la périurbanisation pour l’aménagement du territoire ainsi que la spécificité de ce phénomène sur l’aménagement de l’aire métropolitain algérois, nous avons établis une étude de la genèse de développement urbanisme du périmètre algérois ,une tel analyse qui nous a permis de mieux connaitre les causes et conséquences du phénomène ainsi que sa spécifité pour la capitale « Alger » d’une part et d’autre part ,nous avons choisie une zone d’étude ,il s’agissent des deux communes à caractère agricole, situées sur les terres les plus fertiles du pays, a des impacts directs sur l'espace et ses composantes à l'échelle locale, régionale et même nationale afin faire ressortir les différents impacts de la périurbanisation sur la périphérie algéroise . Nous avons constatons que l'espace rural des ces deux communes qui sont en pleines mutations, la ville est devenue de plus en plus consommatrice de foncier agricole qu’il faut maitriser, et mieux gérer et ce, pour une durabilité de la ressource foncière. L’espace agricole périurbain reste considéré principalement comme une réserve foncière pour l’extension de la ville. Ces dernières comme beaucoup de communes de la wilaya d’Alger présentent le même tableau clinique, caractérisé par un recul de l’agriculture périurbaine, la dégradation des paysages par une urbanisation anarchique et une formation de ghettos sociaux favorisant la ségrégation sociale, dépourvu d’urbanité et du civisme ainsi économique, politique et culturel. A cette effet nous avons recommandé une séries d’orientations et propositions d’aménagement urbains à l’échelle communale qui peuvent être applicables a tous les échelles du territoires que nous avons juger nécessaires pour remédier a ces maux urbanistiques, il s’articule autour de : - La préservation et la valorisation de la ressource foncière, la préservation et la mise en valeur du foncier agricole, la réduction de l’artificialisation du sol agricole, le maintien de la biodiversité et des paysages naturels par des aménagements urbains appropriés (agriparcs, ceinture vertes,…) ainsi que sa rentabilité (investissement économique) - Un développement urbanistique doit être lier à une structure urbaine adéquate basé sur une mixité et une densification spatial , permettant d’améliorer à la fois la qualité de vie de la population et la qualité urbanistique des localités ,le respect du patrimoine CONCLUSION GENERALE 164 culturel et naturel national et local lors de poursuite des objectifs définis.la sécurité ,la salubrité et l’hygiène publiques . - De la récupération foncière des terrains vides et de la réappropriation des sites d’habitat précaire éradiqué et des immeubles menacent ruine. - De l'adaptation des terres de référence des P.O.S (retenus ou envisagés) aux fonctions de la ville (moyen et long terme) - Du réaménagement cohérent et harmonieux des quartiers anciens, dégradés ou Vétustes, par des interventions de réhabilitation, reconversion et de la rénovation urbaine. Les zones déjà urbanisées devront être optimisées par la densification, la diversification des types d’habitat, et la réhabilitation de l’habitat existant. - Un management territorial, une politique de formation, de perfectionnement et de recyclages, assortis d’un système d’évaluation objectif et permanent, restent à promouvoir. - Le respect de la réglementation et les orientations des instruments d’urbanisme, - Mise en valeur de la place de la commune dans la gestion urbaine, avec plus de pouvoir et de poids décisionnel augmentera les possibilités de voir un développement homogène et efficace. - Une bonne gouvernance, basé sur et la concertation de tous les acteurs directe et indirecte et la participation citoyenne. - Veiller à ce que la gamme de réglementation soit appliquée sur le terrain (charger des comités de suivi et de contrôle), et intégrer de nouveaux acteurs, département des forêts et de l’environnement, agence de protection de l’environnement, chercheurs, etc. A titre de synthèse, Alger continue à s’urbaniser et à s’étendre par de nouvelles zones habitées mais rattachées à la ville-centre sur le plan fonctionnel, à l’échelle micro-spatiale, elle se désurbanise, c’est à dire que ses zones trop denses et son centre perdent leur population en faveur d’espaces nouveaux, partiellement urbanisées et qui sont les périphéries. La désurbanisation est en fait le déplacement de la population à partir d’une zone urbaine caractérisée par des densités fortes de population et de bâti et dans laquelle s’expriment une culture et une manière d’être et de se comporter à l’intérieur d’une collectivité, vers une zone qui n’est plus un espace rural, mais qui n’est pas encore un espace urbain. Beaucoup plus que les nouveaux instruments d’urbanisme, la nouvelle loi foncière de 1990, par la réhabilitation de la propriété privée et l’introduction de nouveaux acteurs a donné le feu vert à une série de dispositions importantes et a accéléré le processus de CONCLUSION GENERALE 165 recomposition spatiale. L’inflation des prix fonciers et la rareté des terrains en milieu urbain ont un rôle important sur les nouvelles formes d’urbanisation, avec étalement de la ville, fragmentation du tissu et apparition de nouvelles centralités beaucoup plus formelles que fonctionnelles. La recomposition spatiale de la capitale est un processus largement entamé et touche aussi bien ses composantes humaines, économiques que physique et environnementales. Malheureusement, nous pouvons constater qu’en l’absence d’un cadre réglementaire adapté et d’orientations précises ,et de gouvernance ,et devant les phénomènes actuels du développement urbain et aux formes qu’il revêt, les principes du développement durable et de la protection des populations, du cadre bâti et de l’environnement ne sont la plupart du temps pas pris en charge, ainsi que la question de la préservation du foncier agricole de se référer aux ancrages juridiques françaises, qui interdit le parcellaire des terres agricoles, ainsi que la loi anglaise qui stipule aucun permis de construire n’est délivré sur une terre agricole. BIBLIOGRAPHIE 166 BIBLIOGRAPHIE Ouvrages : - BENAKEZOUH, Ch., (1990), Le droit des réserves foncières, Ed. 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Elle est définie comme le «double mouvement spatial qui affecte la croissance de la ville : concentration des richesses, des hommes, des capitaux, des savoirs, des techniques…, et extension urbaine avec satellisation du territoire périphérique par la ville-centre»107.Elle est devenue indissociable de la mondialisation, autre processus contemporain, lié à «la libéralisation économique et l’unification du marché à l’échelle de la planète»108. Parmi les conséquences de ces deux processus figure, le «bouleversement spatial dans l’organisation urbaine posant de nouveaux défis à l’aménagement du territoire (Sassen, 1996)»109 dans le cadre du développement durable, dont lesquels figure le phénomène de périurbanisation. Ce le phénomène de la périurbanisation révèle des enjeux et des impacts importants sur le fonctionnement et du développement des territoires d’ordres : spatial, fonctionnel, économique, social, environnemental, et politique, culturel, quant à la lisibilité de l’espace, son paysage, sa gestion et son aménagement. L’Algérie a connu un mouvement inadmissible en matière de croissance urbaine. Une dynamique démographique qui a renforcé la concentration des hommes et de leurs activités sur sa frange littorale où se localisent les quatre métropoles nationales, Oran, Annaba, et Alger, dont l’empreinte du développement de ces métropoles, est considérable notamment celui d’Alger qui s’est manifesté par une extension excessive de son tissu urbain sur sa périphérie. Ce processus d’artificialisation du sol a marqué la morphologie de toute la région algéroise et provoqué, entre autres, la dégradation environnementale et la diminution des ressources naturelles tel que le foncier, ressource naturel qui est rare, soumis aux rivalités de son appropriation, de son occupation et de son exploitation et sa maitrise foncière en terme ca durabilité de cette surtout pour la partie orientale et plus précisément quand il s’agit des terres fertiles de la Mitidja qui contiennent et entourent Alger . Les communes périphériques de l’agglomération algéroise connaissent une forte dynamique démographique, qui a donné lieu à diverses mutations spatiales, notamment dans la partie orientale du périmètre algérois. Dont les deux communes Baraki et Eucalyptus appartiendrait et sont considérait comme des espaces périurbains qui subirait l’ensemble des impacts de la périurbanisation en terme de consommation foncière des terres agricoles. Mots Clefs : métropolisation, mondialisation, développement durable, Périurbanisation, aménagement, territoire, impact, ressource naturelle, foncier, maitrise foncière, terre agricole. 107 Lévy A., 2005/«Formes urbaines et significations : revisiter la morphologie ur-baine», Espaces et sociétés, 2005/4 no 122, p. 25-48. 108 Idem 109 Idem RESUME 173 ABSTRACT Metropolization, a major phenomenon of our time (Bailly A, Huriol, J.P., 1999), is steadily increasing to the point of dominating the world (Fremont, 1999). It is defined as the "dual spatial movement that affects the growth of the city: concentration of wealth, people, capital, knowledge, techniques ... and urban extension with the satellization of the peripheral territory by the central city". Has become indissociable from globalization, another contemporary process, linked to "economic liberalization and the unification of the market on the planet". Among the consequences of these two processes is the "spatial upheaval in the urban organization posing new challenges to spatial planning (Sassen, 1996)" within the framework of sustainable development, of which the phenomenon of periurbanization. This phenomenon of periurbanization reveals important stakes and impacts on the functioning and development of territories: spatial, functional, economic, social, environmental, political and cultural, as to the legibility of space, its Landscape, management and development. Algeria has experienced an inadmissible movement in terms of urban growth. A demographic dynamics which has strengthened the concentration of people and their activities on its coastal fringe, where the four national metropolises, Oran, Annaba, and Algiers, which are marked by the development of these metropolises, are considerable, notably that of Algiers Which was manifested by an excessive extension of its urban fabric on its periphery. This process of artificialisation of the soil has marked the morphology of the whole Algerian region and caused, inter alia, environmental degradation and the diminution of natural resources such as land, a natural resource that is rare, subject to the rivalries of its appropriation, Its occupation and its exploitation and its land management in terms of the durability of this especially for the eastern part and more precisely when it comes to the fertile lands of the Mitidja that contain and surround Algiers. The peripheral communes of the Algiers agglomeration are experiencing a strong demographic dynamics, which has given rise to various spatial mutations, notably in the eastern part of the Algiers perimeter. The two communes, Baraki and Eucalyptus, belong to it and are considered as peri-urban areas that would suffer the full impact of peri-urbanization in terms of land consumption of agricultural land. Keywords : Metropolisation, globalization, sustainable development, urbanization, development, territory, impact, natural resource, land, land management, agricultural land. ANNEXE 174 ANNEXE I. Concept d’agri parc : Le concept d’Agri parc ou parc agricole est une idée nouvelle, mais le concept s'inspire de différents modèles existants. Le concept « d'Urban Bord agricole Parcs » découle de l'idée simple que l'endroit le plus critique pour créer un terrain commun entre des intérêts urbains et ruraux est dans l’interface : un endroit avec la possibilité d'un métissage riche d'activités urbaines et rurales. Cette visibilité à long terme sur la vocation des espaces crée les conditions d’un réinvestissement agricole ; elle permet de concevoir le développement d’une agriculture valorisant la proximité de la ville en prenant appui sur des circuits courts de distribution. Ces parcs sont envisagés comme des entités qui facilitent le fermage agricole par multiples petits producteurs. C’est aussi un outil pédagogique à disposition des écoles qui permet de découvrir une activité économique liée à la nature. Un parc agricole ou Ag Park est une combinaison d'une ferme en activité et un parc municipal qui se trouve à la lisière urbaine afin de soutenir les agriculteurs avec des possibilités de terrains abordables, une infrastructure partagée. Objectifs d’agri parc : - Le maintien et le développement de la production agricole. - Le développement de l’offre de commercialisation en circuits courts. - La protection et la valorisation de l’environnement. - Une offre en matière de loisir, de découverte et d’éducation. - Il est à noter que l’agri parc doit être vivant, ni un musée de l’agriculture ni un parc urbain, où les fonctions urbaines, agricoles et naturelles doivent pouvoir s’enrichir mutuellement, et où l’utilisateur de cet espace n’est plus un visiteur qui utilise un espace mais au contraire, quelqu’un qui s’intéresse au devenir du lieu, à son rôle économique de production, et qui peut même être consommateur de ses produits et prend conscience que derrière les productions agricoles auxquelles peuvent être substituées d’autres produits plus ou moins transformés et plus ou moins naturels, il y a des hommes avec leur travail et leur passion du métier. ANNEXE 175 Le agri parc d’Alger : Figure 80: Carte de délimitation des 23 agri-parcs proposés par le PDAU d'Alger 2016. Source : direction de la protection des fortes et ceinture verte. ‐ le PDAU prévoit la création d’un agri-parc (ceinture verte entourant la ville de la commune et contenant des espaces verts même agricole qui jouera le rôle d’un obstacle pour l’extension de la ville). Figure 79: Figure de agri parc proposé par le PDAU. Source : Parque EXPO , PDAU d’Alger 2016 Concept de ceinture verte : « Une ceinture verte vise à entourer une agglomération d’une zone non bâtie où l’urbanisation est interdite, afin de conserver un espace privilégié pour le développement de l’agriculture, des forêts et des loisirs de plein air (…) Cette ceinture doit être accompagnée de ANNEXE 176 corridors verts pénétrant les zones densément urbanisées, permettant ainsi une meilleure circulation de la biodiversité »110. Bien qu’il n’y ait pas de définition précise à la ceinture verte, vu que chaque ville a une particularité et adapte le concept selon ses besoins, elle sert à établir autour d’une grande ville une zone où l’urbanisation est limitée dans le but d’y maintenir un espace où l’agriculture, les forêts et les loisirs de plein air peuvent se développer, ayant comme but principal d’empêcher l’étalement urbain. Objectifs de la ceinture verte agricole : Les objectifs de la ceinture verte sont multiples et prennent plus ou moins de place selon les époques et les modes, elle vise à pérenniser les espaces naturels situés en limites des agglomérations dans un double objectif, de limiter l’extension en tache d’huile de l’agglomération, et de maintenir l’agriculture aux portes de la ville. A travers un sursaut sur Objectifs environnementaux : -Bénéficier des effets de la proximité des espaces verts agricoles (qualité de l’air, régulation climatique, protection contre les intempéries …) -la création d’un cadre naturel d’agrément, de détente et de loisirs pour la jeunesse - l’amélioration de la qualité de l’environnement -Conserver des paysages attrayants et valoriser les paysages, à proximité de l'endroit où les gens vivent Objectifs politiques et territoriaux : -Maîtriser le front urbain. -Limiter l’étalement urbain et favoriser une utilisation plus optimale du territoire. -Assurer l’union entre l’agglomération et la compagne (entre urbain et rural). -Favoriser le maintien de l’agriculture périurbaine, éviter le morcellement des espaces par les nouvelles infrastructures, -Améliorer la lisibilité des grands sites et paysager les entrées de la ville, -Investir dans le domaine agricole pour endiguer l’exode rural. La ceinture verte agricole Objectifs économiques : - Assurer une capacité de production alimentaire à proximité. - Promouvoir l’économie agroalimentaire locale, et assurer la sécurité alimentaire Objectifs sociaux : -Assurer la cohésion sociale entre -Producteurs et consommateurs. -Offrir des possibilités de récréation et de loisirs en plein air près des zones urbaines Source : Travaille des étudiantes 110 CONSEIL REGIONAL DE L’ENVIRONNEMENT DE MONTREAL, 2011, p. 22. ANNEXE 177 différents cas de pays qui l’ont adopté, nous tirons les objectifs extrêmement liés au développement durable. Enjeux émergeants de la ceinture verte agricole : Les enjeux émergeants de la ceinture verte agricole qui s’imposent pour tous les pays sont multiples : L’un des premiers enjeux c’est de tenir la ville, d’éviter l’étalement urbain qui est indésirable. Elle joue un grand rôle dans la préservation de l’agriculture périurbaine et dans la lutte contre le réchauffement climatique. L’approvisionnement alimentaire Concept de parc naturel et régional : L’agriculture devient un des piliers de la politique menée dans les parcs naturels. Au niveau économique, le parc naturel doit contribuer à augmenter la rentabilité des exploitations dans une optique de durabilité, en maintenant une agriculture à dimension familiale. Pour cela, il faudra privilégier la qualité par rapport à la quantité, diminuer la dépendance du secteur visà-vis des grands marchés et rendre les produits de l’agriculture concurrentiels (qualité, promotion et valeur ajoutée). A ce titre, le parc encourage les initiatives de diversification des productions agricoles locales. Afin de donner une image davantage positive de la profession, ce type de parc naturel souhaite recréer et renforcer le lien qui unit le producteur au consommateur, et encourager les processus de production respectueux de l’environnement. Comme cela se fait déjà dans plusieurs parcs naturels, une garantie de qualité (le cas des produits du parc naturel de la Haute-Sûre et de la Forêt d’Anlier), pourrait être une opportunité pour changer les modes de production et accéder à des niveaux de prix et de qualité supérieurs. ANNEXE 178 II. Réglementation : Accession à la propriété foncière agricole : Lois : Loi n°83-18 du 13 août 1983 relative à l’accession à la propriété foncière agricole (APFA), JORA N° 34 du 16-08-1983, p. 1373 Décrets exécutifs : Décret 83-724 du 10 décembre 1983 fixant les modalités d’application de la loi 8318 du 13 Août 1983 relative à l’accession à la propriété foncière agricole. JORA N° 51 du 1312-1983, p. 3046. Arrêtés interministériels : Arrêté interministériel du 26 mai 1985 fixant les modalités d'octroi de crédits pour le financement des opérations de mise en valeur des terres à vocation agricole. JORA N° 41 du 02-10-1985, p. 992. Orientation foncière : Lois et ordonnances : Loi N°90-25 du 18 novembre 1990 portant orientation foncière. JORA N° 49 du 1811-1990, p. 1332. Ordonnance N°95-26 du 25 Septembre 1995 modifiant et complétant --la loi N°9025 du 18 novembre 1990 portant orientation foncière. JORA N° 55 du 27-09-1995, p.8. Décrets exécutifs : Décret exécutif N° 91-254 du 27 juillet 1991 fixant les modalités d'établissement et de délivrance de certificat de possession institué par l'article 39 de la loi N° 90-25 du 18 novembre 1990 portant orientation foncière. JORA N° 36 du 31-07-1991, p. 1116. Décret exécutif N°96-119 du 18 Dhou El Kaada 1416 correspondant au 6 avril 1996 déterminant les modalités d’application de l’article 11 de l’ordonnance N°95-26 du 25 septembre 1995 modifiant et Annexes 7-2 complétant la loi N°90-25 du 18 novembre 1990 portant orientation foncière. JORA N° 22 du 10-04-1996, p.5. Décret exécutif N° 97- 490 du 20 Chaâbane 1418 correspondant au 20 décembre 1997 fixant les conditions de morcellement des terres agricoles. JORA N° 84 du 21-12-1997, p.16. ANNEXE 179 Décret exécutif N°09-339 du 3 Dhou El Kaada 1430 correspondant au 22 octobre 2009 modifiant et complétant le décret exécutif n°96-87 du 6 Chaoual 1416 correspondant au 24 février 1996 portant création de l’office national des terres agricoles. JORA N°61 du 25 octobre 2009, P. 5. Décret exécutif N° 03-313 du 19 Rajab 1424 correspondant au 16 septembre 2003 fixant les conditions et les modalités de reprise des terres agricoles du domaine national intégrées dans un secteur urbanisable. JORA N° 57 du 21-09-2003, p. 7. -Arrêté du 8 Chaâbane 1431 correspondant au 20 juillet 2010 modifiant l’arrêté du 8 Rabie El Aouel 1431 correspondant au 22 février 2010 portant nomination des membres du conseil d’administration de l’office national des terres agricoles. JORA N°17 du 20 mars 2011, P. 45. Arrêtés interministériels : -Arrêté interministériel du 7 Rajab 1427 correspondant au 2 août 2006 fixant la composition et les modalités de fonctionnement de la commission centrale d’élaboration du projet de schéma directeur sectoriel de développement agricole. JORA N°71 du 12.11.06, p. 14. Orientation agricole : Lois et ordonnances : -Loi N°08-16 du Aouel Chaâbane 1429 correspondant au 3 août 2008 portant orientation agricole. JORA N°46 du 10.08.08, p.3. -Loi N° 10-03 du 15 août 2010 fixant les conditions et modalités d’exploitation des terres agricoles du domaine privé de l’Etat. JORA N° 46 du 18-08-2010, p. 4. Décrets exécutifs : -Décret exécutif N° 10-326 du 23 décembre 2010 fixant les modalités de mise en œuvre du droit de concession pour l’exploitation des terres agricoles du domaine privé de l’Etat. JORA N° 79 du 29-12-2010, p.11. -Décret exécutif N° 11-06 du 10 janvier 2011 précisant les modalités d’exploitation des terres agricoles relevant du domaine privé de l’Etat et affectées ou rattachées à des organismes et établissements publics. JORA N° 02 du 12-01-2011, p. 7.Annexes 7-3 ANNEXE 180 Arrêtés : -Arrêté du 24 Rabie El Aouel 1432 correspondant au 29 mars 2011 portant approbation du cahier des charges fixant les modalités de concession aux organismes publics des terres agricoles relevant du domaine privé de l’Etat. JORA N°34 du 19 juin 2011, P. 14. Circulaire : -Circulaire interministérielle MADR/MICL N°108 du 23 février 2011 portant création de nouvelles exploitations agricoles et d’élevage. Instruction : -Instruction N°219 du 14 mars 2011 portant conditions et modalités de mise en œuvre de partenariats en vue de la gestion et de l’exploitation des fermes pilotes érigées en entreprises publiques économiques (SPA). Note : Note N°246 du 24 mars 2011 portant création de nouvelles exploitations agricoles et d’élevage. Mise en valeur des terres agricoles par les concessions : Lois et ordonnances : Ordonnance N° 95-27 du 8 Chaâbane 1416 correspondant au 30 décembre 1995 portant loi de finances pour 1996, notamment son article 148. JORA N° 82 du 31-12-1995, p.3. Loi N° 97-02 du Ramadhan 1418 correspondant au 31 décembre 1997 portant loi de finances pour1998, notamment son article 51. JORA N° 89 du 31-12-1997, p.3. Loi N° 98-08 du 12 Rabie Ethani 1419 correspondant au 05 août 1998 portant loi de finances pour1998, notamment son article 7. JORA N° 58 du 09-08-1998, p.12. Décrets exécutifs : Décret exécutif N°97-483 du 15 Chaâbane 1418 correspondant au 15 décembre 1997 fixant les modalités, charges et conditions de la concession de parcelles de terre du domaine privé de l’Etat dans les périmètres de mise en valeur.JORA N° 83 du 17-12-1997, p.12. Décret exécutif N°97-484 du 15 Chaâbane 1418 correspondant au 15 décembre 1997 fixant la composition de l’organe ad - hoc ainsi que la procédure de mise en œuvre de la constatation du non exploitation des terres agricoles. JORA N° 83 du 17-12-1997, p.17. Annexes 7-4 Décret exécutif N°98-372 du 4 Chaâbane 1419 correspondant au 23 novembre 1998 modifiant et complétant décret exécutif N°97-483 du 15 décembre 1997 fixant les modalités, ANNEXE 181 charges et conditions de la concession de parcelles de terre du domaine privé de l’Etat dans les périmètres de mise en valeur. JORA N° 88 du 25-11-1998, p.18. Décret exécutif n° 10-22 du 26 Moharram 1431 correspondant au 12 janvier 2010 portant déclassement d’une parcelle de terrain agricole affectée à la réalisation de l’usine de dessalement de l’eau de mer de Oued Sebt, commune de Gouraya, wilaya de Tipaza. JORA N°4 du 17.01.2010, p.10. Décret exécutif n° 11-237 du 7 Chaâbane 1432 correspondant au 9 juillet 2011 portant déclassement de parcelles de terres agricoles affectées pour la réalisation de logements publics et équipements d’accompagnement dans certaines wilayas. JORA N°39 du 13 juillet 2011, P. 3. Décret exécutif N° 11-335 du 22 Chaoual 1432 correspondant au 20 septembre 2011 portant déclassement de parcelles de terres agricoles affectées pour la réalisation de logements et d’équipements publics au niveau de la wilaya d’Alger . JORA N°53 du 28 septembre 2011, P. 48. Arrêtés interministériels : -Arrêté interministériel du 29 octobre 1998 fixant la composition et le fonctionnement de la commission de wilaya chargée d’étudier les dossiers des postulants à la concession de parcelles de terre du domaine privé de l’Etat dans les périmètres de mise en valeur, JORA N° 95 du 20-12-1998, p.16. -24 Arrêtés interministériels du 9 juillet 2002 portant délimitation des périmètres de mise en valeur des terres agricoles. JORA N°53 du 03.09.2003, P. 8 – 22.