Les matériaux ferromagnétiques présentent les propriétés suivantes: •S’ils sont placés dans un champ magnétique, puis que celui-ci est coupé, il subsiste un champ magnétique au voisinage de l'échantillon: il a été aimanté -Les corps ferromagnétiques se comportent comme des paramagnétiques au dessus de la température critique, et leur susceptibilité dépend de la température selon une loi C T TC Le ferromagnétisme Définition : Le ferromagnétisme est un état particulier que peut prendre certains matériaux dont les atomes ont un moment magnétique permanent et qui se produit en dessous de la température c : T > c Le matériaux est paramagnétique. T < c Le matériaux est ferromagnétique le cops possède une aimantation spontanée. Exemple: Fe (c =1043 k) , Ni (c =631 K) ; Co (c =1397 K) L’étude du paramagnétisme une bonne orientation des moments augmenter B et diminuer T Or : Fer est ferro à l’ambiante quel est alors le champ responsable de cette orientation ? Théorie phénoménologique du champ moyen Pierre Weiss (1910) Le champ appliqué serait aidé par un champ magnétique bien plus fort et engendré par le ferro lui-même, que Weiss a appelé champ moyen. Sans chercher l’origine, Weiss a d’abord montré ce qu’on peut tirer de cette hypothèse. Hypothèse de Weiss : Heff = H + M L’étude du paramagnétisme M NgJBBJ (x) x gJB 0 ( H M ) kT (1) Cas rél Champ moyen Il s’agit de résoudre l’équation (1) ou l’inconnu M apparaît dans les deux membres à la fois. Dans le cas ou H = 0 M NgJBBJ ( x) x gJB 0 M kT M B J ( x) MS T M x M T S 0 T0 Solution graphique : N ( g B ) 2 J 2 0 k On représente sur la même courbe : BJ(x) et T x T0 Or la pente à l’origine de la fonction de Brillouin est J 1 3J La température critique Tc est donnée par l’égalité des deux pentes : J 1 Tc 3J T0 - T > Tc Tc N ( g B ) 2 J ( J 1) 0 3k pas de solution donc M = 0 Il existe donc une aimantation spontanée en l’absence du champ T < Tc Evolution de l’aimantation spontanée en fonction de T. Comportement de M(T) au voisinage de TC Pour x faible : J 1 B J ( x) x x 3 3J Avec (2 J 1) 4 1 45(2 J ) 4 Donc : x 1 J 1 T x ( ) 3 J T0 T J 1 x x 3 T0 3J En introduisant TC , on a 1/ 2 x (TC T )1 / 2 (T0 ) 1 / 2 L’aimantation est alors donnée par T M T T ( C )1 / 2 1 / 2 (1 )1 / 2 Ms T0 TC TC L’exposant ½ est appelé exposant critique L’expérience donne des exposants critiques proches de 1/3. M (T ) (Tc T ) Dépendance en fonction de la température de l’aimantation spontanée : Calculée dans l’approximation du champ moyen et mesurée pour le Fe, Ni, CO Remarques L’approximation du champ moyen néglige les fluctuations des moments magnétiques : on admet qu’en tout les points : HM = M. La transition ferro – para est brusque. C’est une caractéristique d’un phénomène coopératif. Ces transitions de phases sont dites de deuxième ordre. Pour le Fe, Co, Ni, le meilleur accord avec l’expérience a lieu pour une courbe théorique tracée avec J = ½. (L = 0) La loi de Curie – Weiss M Ng B JBJ ( x) H eff H M Pour T > TC : phase paramagnétique La susceptibilité paramagnétique est donnée par : Pour des champs faibles M H B J ( x) J 1 x 3J J 1 g B J 0 H M M Ng B J kT 3J En introduisant la température critique TC, on obtient : M Soit : TC M H T TC TC 1 H T T 1 C T C T TC (Loi de Curie Weiss) Les résultats de calcul détaillés donnent C (T TC ) 1,33 Exposants critiques de substances ferromagnétiques. Dans l’approximation du champ moyen = 1 et = 1/2 Cas ou B est non nul Origine du champ moléculaire Interaction dipolaire l’interaction dipolaire entre les moments magnétiques ? M sat N B N = 1029 at/m 3 l’intensité maximale du champ magnétique associée est B 0 M sat N 0 B 2 L’énergie d’interaction du moment B avec ce champ est : W B B N B 0 Wmax = 10-23 Joule Cette énergie correspond à une énergie thermique kT avec T 1k l’énergie d’interaction d’origine magnétique pourrait expliquer le ferromagnétisme à T 1k mais certainement pas le ferro à haute température Interaction dipolaire Pour deux atomes situés a une distance r portant chacune un moment dipolaire magnétique, l’énergie D’interaction dipolaire est : Est l’angle entre Ordre de grandeur : r=2 nm p = 10 p est le nombre de proche voisin Interaction d’échange L’interaction d’échange entre les spins est un effet d’origine purement électrostatique C’est la conséquence du principe d’antisymétrie de Heisenberg (1,2) (2,1) Expliquons sur un modèle simplifié comment se traduit physiquement ce principe : Cas de la molécule H2 L’équation de Schrödinger pour la molécule H2 est : 2 H (r1 , r2 ) (1 2 ) V (r1 , r2 ) (r1 , r2 ) E (r1 , r2 ) 2m L’état stationnaire est : = (r1 , r2 ) S, M s S = 0 (état singulet ) La mécanique quantique S = 1 (état triplet) S=0 1 0,0 2 ( ) fonction antisymétrique 1,1 S=1 1,0 1 2 ( ) ) fonction symétrique. 1,1 Le principe de Pauli (r1 , r2 ) S , M s doit être antisymétrique : doit être symétrique pour l’état singulet (r1, r2 ) doit être antisymétrique pour l’état triplet Un changement d’orientation des spins provoque un changement de la distribution spatiale de la densité électronique pour changer la symétrie orbitale Les énergies associées aux deux fonctions d’ondes spatiales possibles ne sont pas les mêmes. L’écart d’énergie (Es - Et) permet de déterminer l’état la plus favorable Cette différence d’énergie qui ne dépend que des termes électrostatiques est la source de l’interaction magnétique entre les ions. On montre que : E S Et 1* (r1 ) 2* (r2 ) 1 (r2 ) 2 (r1 )d 1 d 2 (ES - Et) terme d’échange ou intégrale d’échange. Intégrale d’échange d’Heisenberg qui aura pour valeur propre Es et Et Cherchons à introduire un Hamiltonien de spin qui dépend explicitement de S1 et S 2 Un Hamiltonien qui vérifie ces conditions est de la forme : En effet : H spin S H spin S (r1 , r2 ) 0,0 H spin . 1 ( E S 3Et ) ( E S Et ) S1 .S 2 4 1 3 ( E S 3Et ) S (r1 , r2 ) 0,0 ( E S Et ) S (r1 , r2 ) 0,0 E S S 4 4 H spin t Et t En redéfinissant le zéro de l’énergie H spin J S1 .S 2 Si le système est formé par un ensemble d’ions magnétiques J = ES - Et H spin J ij S i .S j (i , j ) Modèles du ferromagnétisme i g B S i Considérons un solide formé d’ions portant un moment magnétique H spin L’Hamiltonien en tenant compte de l’interaction d’échange est : i J ij S i .S j g B B. S i j i, j notent les sites sur lesquels sont localisés les ions. fonction de partition de cet Hamiltonien ? La détermination exacte n’a pu encore être effectuée Des méthodes approchées L’approximation du champ moyen Modèle d’Ising. i Approximation du champ moyen Nous admettons que seuls les plus proches voisins d’un ion i donné participent à l’échange : S i .S j S i . S j Approximation du champ moyen : H spin S i (. J ij . S j g B B.) g B S i ( Bint B.) i j i L’effet de l’interaction d’échange est donc d’introduire un champ moyen interne donne par Bint Or : N S V g B J ij . S j j est le même pour tous les ions et S j S Pour un système homogène S j M g B 1 . Bint Si chaque ion a z proches voisins Bint zJ V M M 2 ( g B ) N 1 g B J ij . S j j zJ S g B zJ V ( g B ) 2 N l’Hamiltonien dans l’approximation du champ moyen est : H spin g B S i ( Bint B.) g B S i .Beff i Beff B M On retrouve le champ de Weiss. i Modèle d’Ising H spin i J ij S i .S j g B B. S i j i Au lieu de sommer sur tous les i, j, on ne tient compte que des paires les plus proches voisins : H spin g B B. S i i i , j ) voi sin s J ij S i .S j tous les sites du cristal sont équivalents, donc Jij est indépendante de la paire (i,j) : Jij = J, H spin g B B. S i J i i , j ) voi sin s S i .S j Hamiltonien d’Heseinberg. L’approximation d’Ising : on ne retient que les composantes dans la direction du champ appliqué N H I sin g g B B. S iz J i 1 S iz S jz i , j ) voi sin s existe à une et deux dimensions Solution du modèle d’Ising pas encore de solution à trois dimensions. Comportement du ferromagnétisme dans un champ magnétique. Un échantillon ferro présente en général un moment magnétique plus faible que sa valeur spontanée . P. Weiss (1907) L’échantillon comporte des domaines (domaines de Weiss) à l’intérieur desquels l’aimantation à sa valeur spontanée, mais dont la direction varie d’un domaine à l’autre. L’existence des domaines est liée à des considérations énergétiques. L’aimantation dépend fortement de l’orientation relative de l’excitation magnétique par rapport aux axes cristallographiques Pour le Fer [100] est la direction de facile aimantation. L’interface entre deux domaines est appelée une paroi , la paroi forme ainsi une couche de transition entre deux domaines voisins. Structure de la paroi de Bloch séparant deux domaines cas du Fe : l’épaisseur de la région de transition = 300 constante du réseau) Le cycle d’hystérèse Les matériaux magnétiques doux. La boucle d’hystérèsis est très fine :Hc est très petit En première approximation on peut représenter le cycle par une droite : M = H M = Msat Si H < Hsat Si H > Hsat = constante Intérêt pratique des ferro doux : une forte perméabilité Avoir un fort champ magnétique. des génératrices d’électricité Les champs intenses sont nécessaires pour des moteurs des transformateurs à haut rendement …. Les ferro doux sont aussi caractérisés par des pertes d’énergies par hystérésis faibles. Les matériaux magnétiques durs. Ils sont caractérisés par : Hc élevé et Mr élevée. sont utilisés pour la fabrication d’aimants permanents Ferro doux Ferro dur T < Tc T > Tc Pour démagnétiser un ferro -Démagnétisation thermique : Chauffer l’échantillon à une température supérieur à Tc puis le refroidir en absence du champ magnétique -Soumettre l’échantillon à une série de champ alternatif en diminuant au fur et à mesure l-amplitude du champ magnétique