Rendu “ Micro-finance ” Page : Page 1 sur 9 ESAA Module « Micro-finances » OBJECT : Etude de préfaisabilité création d’une IMF Date : pour 09/09/2019 Examinateur : Nom & prénom EV Tel. / Mobile - e-mail : Tel. / Mobile e-mail : Préparé par : Nom & prénom BI SB la Rendu “ Micro-finance ” SOMMAIRE Introduction. 1. Mission et vision de l’IMF. 2. Les valeurs de l’IMF A- Dignité B- Partage C- Préserver le patrimoine 3. Première implantation géographique. 4. La clientèle cible. 5. Identification des besoins en services et les canaux de distribution. A- L’Epargne B-L ’Apport initial à l’activité 6. Statut juridique à choisir. Conclusion Page : Page 2 sur 9 Rendu “ Micro-finance ” Page : Page 3 sur 9 Introduction : En Algérie, il existe différents systèmes de micro-financement mis en place par l’Etat : Le Ministère de Travail de l’emploi et de la sécurité sociale, comprend : - ANSEJ : Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes - CNAC : Caisse National d’Assurance Chômage Et le Ministère de la Solidarité Nationale, de la Famille et de la condition de la Femme, contient : - ANGEM : Agence National de Gestion de Micro-crédit Afin d’être éligible à ces systèmes d’aide, les personnes concernées doivent fournir un dossier administratif très lourd ce qui n’est pas à la portée de tout le monde, notamment celles qui dépassent un certain âge (ANSEJ entre 19 et 35 ans, CNAC entre 35 et 50 ans). A travers notre étude nous allons cibler les personnes qui ne peuvent pas bénéficier des systèmes d’aides de l’Etat susmentionnés en particulier dans la Kabylie , d’où nous sommes originaire, région à dominante montagnarde et rurale , composée essentiellement de villages de montagnes nichés sur les crêtes. Son économise est basée sur l’arboriculture de montagne dont l'olivier et le figuier constituent les deux piliers. Quant à l'élevage, principalement caprin, quelquefois ovin ou bovin, il est limité par l'exiguïté des sols disponibles pour les pâturages, l'autre principale source de revenus extra-agricoles est constituée par l'artisanat et en particulier, la poterie, le travail du bois et le tissage.1 Ce qui pousse les hommes kabyles à quitter cette zone rurale et montagnarde où la vie devient très rude pour rejoindre la ville et les zones industrielles, tout en laissant leurs femmes et leurs enfants seuls. Chaque village forme TAJMAAT, une petite ou grande organisation selon l'importance numérique du village, semblable à la république démocratique. Elle est composée de tous les hommes ayant atteint la majorité, et où en principe tout citoyen, quelle que soit sa condition socio-économique, peut prendre la parole pour exposer ses idées et prendre position lors des propositions de résolutions. Les vieillards, à qui l'on attribuait le titre d’imgharen (les vieux), parce qu'ils étaient chefs de famille ou même de la lignée vivante, bénéficient d'un respect particulier et d'une grande écoute, aussi l'on accorde à leurs décisions dans la tajmaât une plus grande importance, et la démocratie kabyle s'apparentait parfois plus à une gérontocratie. On y nomme l’amin (« chef ») (ou l’ameqqran ; « ancien », suivant les régions) qui est chargé du bon déroulement de l'assemblée et de la mise en application de ses décisions. Pour les plus grandes tajmaât, le chef est parfois assisté dans ses fonctions par un uqil et plusieurs t'emen. Rendu “ Micro-finance ” Page : Page 4 sur 9 L'uqil ont la responsabilité des revenus de la tajmaât. L’assemblée villageoise dispose à la fois des pouvoirs politique, administratif, économique et judiciaire. Souvent pour pallier les insuffisances des institutions officielles, ou bien des manifestations culturelles comme le sacrifice d'automne (timechret). Pour les besoins de l’étude de préfaisabilité, nous avons effectué des visites dans quelques villages en Kabylie pour comprendre les besoins et les attentes des habitants par rapport à notre idée de créer une « Institution de micro-financement ». A l’aide des questions préparées, nous avons pu mettre les gens en confiance et collecter beaucoup d’informations qui nous ont aidé à comprendre la vie de chacun et surtout leurs ambitions malgré les différents âges, des personnes vieilles sont prêtent à consacrer leurs temps pour transmettre leurs savoir-faire et leurs expériences aux jeunes à condition qu’il y ait un minimum de moyens. Certaines régions ne disposent même pas des axes routiers vers les chefs lieu ou la ville, ils sont obligés de marcher à pieds pour s’y rendre et d’utiliser l’ANE pour le transport de la marchandise par exemple, à l’intérieur des villages , comme les villageois le faisaient toujours à travers l’histoire et le temps. Tout ça, pour dire que la vie dans certains villages reste difficile par rapport aux villes où les opportunités de travail sont beaucoup présentes, ce qui permet aux jeunes de mieux s’intégrer dans la vie professionnelle et quotidienne. 1- Mission et vision de l’IMF : La mission est basée principalement sur l’attribution d’un microcrédit pour toute personne ayant besoin de cela sans se limiter à l’âge, sexe ou bien au niveau d’instruction. L’objectif principal est de créer une certaine dynamique au sein des villageois qui veulent vraiment exercer leurs activités et réaliser leurs rêves qui est pour la plus part du temps inaccessible pour cause d’absence de moyens, aussi : - La lutte contre la pauvreté en local. - Faire bénéficier d’un microcrédit, les personnes non éligibles à l’aide de l’Etat (ANSEJ, ANGEM et CNAC). - Diminuer l’exode rural. - Développer et assurer les activités traditionnelles connues en Kabylie et veiller au patrimoine régional. - Instaurer une relation de confiance entre notre IMF et nos clients Rendu “ Micro-finance ” Page : Page 5 sur 9 2- Les valeurs de l’IMF : A- Dignité : Permettre aux personnes de vivre en toute dignité, leur donner des petits moyens qui leur permettent de subvenir à leur besoins quotidiens. B- Partage : Partager permet de développer sa relation avec les autres, en bonne harmonie. Partager, c'est échanger... dans la plus simple réciprocité... dans la plus grande sincérité... dans la plus incroyable diversité 3 C- Préserver le patrimoine : Empêcher les villages de se vider c’est participer à sauvegarder et à préserver le patrimoine Kabyle ancestral. 3- Première implantation géographique : Etant originaire de Kabylie, il nous a paru naturellement, de participer au développement de notre région d’origine. Ci-dessous une description de constitution de la société kabyle : Ayant une structure sociale particulière, la Kabylie est composée de villages montagnards administré par tajmaât qui joue le rôle d'un mini-gouvernement soucieux de la cohésion sociale et des règles démocratiques. Taqvilt (la coalition des archs), le arch (la confédération des villages), et thaddarth (le village) sont les trois principales structures de l'organisation sociale kabyle. Thaddarth est constitué en général de deux quartiers majeurs, lhara oufella et lhara bwedda (le quartier d'en haut et le quartier d'en bas) habités par des familles qui forment, en se regroupant autour d'un même ancêtre, un adhroum, le clan. Thaddarth, qui a tous les attributs d'une république en miniature, est administré par la djemâa, l'assemblée du village, constituée de tous les citoyens mâles ayant atteint la majorité. Tajmaât (djemâa) choisit, parmi ses membres, le chef du village, appelé selon les régions, «amghar n'thadarth, l'amine n'thadarth ou aqeruy n'thaddarth». Ce dernier est désigné par Rendu “ Micro-finance ” Page : Page 6 sur 9 consensus et sa charge n'est pas héréditaire. Il est secondé dans sa fonction par des tamens, les représentants du clan, ou parfois par un conseil de sages désigné lui aussi par consensus. La fonction des chefs du village et des tamens est assumée par des vieux choisis parmi les plus sages et les plus éloquents ou parmi les éléments des clans les plus en vue de la communauté villageoise. Le chef du village et les membres du conseil constituent le gouvernement du village, un gouvernement, comme le soulignera un auteur français, à moindre frais. La durée du mandat des chefs de village n'est pas déterminée. Le qanoun kabyle n'a pas fixé de durée pour cette fonction. Elle dépend entièrement de la volonté de tajmaât. Elle peut être de quelques mois ou de plusieurs années. Représentants du pouvoir exécutif, judicaire, économique et législatif du village, la mission du chef du village et de ses adjoints est de veiller dans tous les domaines à la bonne marche de la communauté. Presque de manière innée, le villageois sait que l'espace public et la propriété d'autrui sont sacrés. Aussi, nul besoin de police pour dissuader d'éventuelles violations de ses lieux. Et pour mieux préserver les membres de la communauté de toute tentation, des sanctions allant d'une petite amende à l'excommunication sont prévues. Dans le village kabyle, tajmaât a un total ascendant sur l'individu. Ce dernier se soumet de bon gré à ses décisions, car sa vie et celle de sa famille en dépendent. Tous les travaux d'intérêt général, à l'exemple de l'acheminement de l'eau potable, de la construction des fontaines, de l'évacuation des eaux pluviales, des opérations de déneigement, du nettoyage des chemins, de l'ouverture des sentiers… sont effectués par tajmaât. Comme le sentiment de solidarité est très prononcé chez les villageois, la collectivité organise de temps en temps des touizas, des volontariats pour venir en aide à l'un des leurs, que ce soit dans la construction d'une maison, la collecte des olives, le forage d'un puits, les travaux de fenaison ou autres. Tajmaât est aussi pour tous les villageois une assurance décès. Les funérailles sont totalement prises en charge et organisées par la collectivité. Aujourd'hui, en dépit du modernisme rampant, de l'urbanisation des zones rurales, les djemâas continuent à fonctionner et appliquer quasiment les mêmes lois que les anciens. Toutefois, la gérontocratie a cédé le pas devant la jeunesse scolarisée. Actuellement, la majorité des djemâas sont gérées par des jeunes qui fonctionnent souvent en comité de village, mais qui gardent toujours le nom d' «imgharène n'thaddarth» (les vieux du village) pour signifier que la gérontocratie lexicale n'est pas prête encore de céder place.2 Tajmaat est donc, tout à fait désignée pour accompagner et participer à la création de l’IMF en Kabylie vu la grande importance qui lui a était accordée. Rendu “ Micro-finance ” Page : Page 7 sur 9 4- La clientèle cible : La Kabylie étant une région montagnarde, avec peu de ressources naturelles, peu de gens ont bénéficiés de l’aides de l’Etat ce qui a générer beaucoup de pauvreté et à pousser les hommes à la quitter vers les villes et les régions industrialisées. Lors de notre visite rendue aux villages Kabyles, nous avons constaté que certaines familles n’ont aucune ressources et n’ont même pas de compte bancaire pour faire face à leurs besoins quotidiens, ils se contentent seulement sur ce que la nature leurs offre ( olives, fruits de saison et l’agriculture). Créer de la richesse en local servira à maintenir les jeunes dans la région et faire revenir les émigrants, et permettre au plus diminues d’être indépendants et d’avoir un compte bancaire. Ci-dessous un exemple de personnes qui peuvent bénéficier d’un micro-crédit : 1.Madame Feta A ,35 ans : illettrée, veuve, avec 03 enfants à charge, âgés de : 2 ans, 4 ans et 8 ans, son mari était travailleur indépendant dans le bâtiment, décédé suite à une chute dans un chantier en ville, comme il n’était pas déclaré, Feta ne bénéficie pas de pension, pour survivre avec ces enfants, elle compte sur l’aide de Tajmaat. Le défunt mari de Feta, lui a laissé un petit morceau de terre, que Feta souhaite le planter par une culture maraichère, afin de subvenir à ces besoins, pour le faire, elle a besoin de 30 000 DZD, pour l’achat de graines et d’outil de base. 2.Mohand Arezki B, 55 ans : sans emploi, il a travaillé toute sa vie dans la restauration, chez les privés, sans assurance, il est revenu au village suite à un accident parvenu dans un restaurant, qui lui a couté la rupture de sa jambe droite, sans ressources, mais motivé, il souhaite reprendre l’activité de ses parents décédés, qui est la poterie traditionnelle décorative, pour démarrer il lui faut 35 000 DZD, afin d’alimenter en électricité l’atelier légué par ces parent, sachant que la matière première est gratuite (argile). 3. Mokrane Z, 23 ans : Ingénieur en agronomie, l’ainé de la famille ayant 05 frères et sœurs, avec des parents agriculteurs, il est revenu au village à la fin de ces études, il souhaite créer un élevage de lapins, afin d’aider ses parents dans les dépenses de la famille, il a besoin de 35 000 DZD, afin d’aménager le refuge des lapins. Il a choisi la cuniculture car les lapins ont un cycle de production très court qui leur permet d'être très productifs. Si son projet de cuniculture marche, Il envisage dans le futur de s’attaquer à l’apiculture afin d’y faire travailler ces jeunes frères pour gagner de l’argent et faire face aux dépenses reliées aux études pour réussir et obtenir leur diplôme. Rendu “ Micro-finance ” Page : Page 8 sur 9 5- Identification des besoins en services et les canaux de distribution : A travers cette étude nous avons dégagé les besoins suivants chez les demandeurs de microfinancement, et qui se résume comme suit : A. L’épargne : ces gens sont d’accord pour le fait d’épargner leur argent , à condition de les retirer une fois avoir besoin, et aussi, donner confiance au chef de village dit « AMIN » vu le grand respect que les villageois lui accord et le symbole de sa personne. B. L’apport initial pour développer leurs activités , qui sont ci-après : Activités reliées à la transformation agricole Activités maraichères Elevage (lapins, bovin et autres) Habillements traditionnels Poterie Il faut signaler que les bénéficiaires des crédits sont accompagnés dans leurs activités par des experts et spécialistes que l’IMF désignera pour garantir une meilleure production et aussi la réussite de ces projets. Outres, nous avons mi un formulaire qui doit être remplit par le candidat et approuvé par le chef de TAJMAAT (village) qui fait partie de la commission de l’IMF, et qui se portera garant envers le demandeur en cas de mal entendu ou de non remboursements de crédit. Cette institution encouragera toujours les personnes sérieuses et qui remboursent dans les délais. 6- Statut juridique à choisir : En se basant sur le tissu social et communautaire de la Kabylie, la forme la plus adéquate de l’IMF est la société coopérative ou mutualiste, et ceux pour les raisons suivantes : - L’épargne sera collectée à partir des revenues des villages, qui seront les membres constituant de cette IMF. - Les crédits peuvent être octroyés pour chaque villageois dont son village à contribuer à la constitution de l’épargne. - Généralement, les Tajmaat sont sou forme de fédération, IMF sera sous forme de confédération regroupant plusieurs fédération. - En cas de non remboursement de crédit dans les délais, Tadjmaat, à sa tête son chef, se portera garant. Rendu “ Micro-finance ” Page : Page 9 sur 9 -Le montant accordé sera faible et dépend de l’activité choisit par le demandeur (ne dépassant les 35 000 DZD), ce montant pourra être révisé a la hausse, dans le cas où le .client a respecté ces engagements de remboursement. - Le dossier sera très léger, il se constitue d’une copie de la pièce d’identité, une photo d’identité collée sur le formulaire dument rempli et approuvé par le conseil de l’IMF et le chef de village. Conclusion : A travers cette étude, nous pensons qu’il est vraiment nécessaire de créer ce genre d’institution de micro financement à la faveur des régions rurales et isolées. Dans la région de Kabylie et partout en Algérie se cachent un trésor qui se défini par les coutumes et traditions héritées par nos arrières grands-parents et que chacun a son propre don. Ce système de micro financement crée une convivialité entre les villageois et met ces gens en confiance pour combattre la pauvreté et la dureté de la vie. Nous souhaitons que ce modèle de financement prenne place un jour dans notre société comme le cas de nos voisins Tunisiens et Marocain. La bibliographie : Dans notre étude nous avons utilisé les liens suivants et nous sommes basés sur des témoignages des personnes rencontrées aux villages. Livre : Le guide de la microfinance de Sébastien BOYÉ, Jérémy HAJDENBERG et Christine POURSAT, Éditions d’Organisation de 2006 Site internet 1: https://fr.wikipedia.org/wiki/Kabylie 2: https://www.djazairess.com/fr/elwatan/540191 3: https://www.linkedin.com/pulse/le-partage-comme-valeur-humaine-%C3%A9milie-marguerit ANNEXE/ SPICIMEN DE FORMULAIRE POUR DEMANDE DE MICRO FINANCEMANT PHOTOS DIVERSES : Cherchées sur Google qui correspondent aux activités des villageois.