Préparation d’ADN Génomique
On commence en général par une lyse des cellules ou des tissus, consistant éventuellement en un broyage, suivi d’une
extraction par des détergents, qui vont disperser les bicouches lipidiques des membranes et dénaturer les protéines, et
en particulier celles qui sont associées à l’ADN dans la chromatine. La solution obtenue est en général très visqueuse,
car l’ADN ainsi libéré forme de très longs filaments qui s’opposent aux écoulements hydrodynamiques. L’étape suivante
est la déprotéinisation de la solution qui se fait par une extraction au moyen de solvants organiques, en général du
phénol additionné de plus ou moins de chloroforme. Le phénol va déprotéiner tandis que le chloroforme va nettoyer le
phénol restant après utilisation. Les protéines dénaturées forment un précipité à l’interface phénol-eau, tandis que l’ADN
reste en solution dans la phase aqueuse qui est récupérée par décantation ou par centrifugation. L’ADN est ensuite
précipité par addition d’éthanol ou d’isopropanol (pas besoin de sel mais dégrade les petits fragments) dans la phase
aqueuse, collecté par centrifugation et dissout dans du tampon. Pour éliminer les traces de phénol et d’autres
contaminants, on peut enfin pratiquer une dialyse ou une étape de purification par chromatographie préparative.
Vidéo : Vidéo 1 Extraction de l’ADN : https://www.youtube.com/watch?v=qEvn3QWmCNg
Vidéo : Je vous montre MON ADN ! – TP #6 : https://www.youtube.com/watch?v=MrtlAQPlTJ0
Préparation d’ADN plasmidique
La préparation d’ADN plasmidique à partir de bactéries est l’une des techniques les plus
courante de la biologie moléculaire. Le principe de l’extraction est connu sous le nom de lyse
alcaline. Cette méthode permet de préparer sélectivement de l’ADN du plasmide contenu
dans les bactéries, tout en éliminant l’ADN du chromosome bactérien. Le principe de cette
méthode consiste à effectuer la lyse des cellules au moyen d’un détergent en présence de
soude à pH13. À ce pH très alcalin, l’ADN est dénaturé, c’est-à-dire que les deux brins de la
double hélice sont séparés. On neutralise ensuite rapidement la solution, ce qui provoque la
renaturation brutale. L’ADN chromosomique, très long (106 pb), ne parvient pas à se
réapparier complètement et forme des enchevêtrements insolubles. L’ADN plasmidique,
court (103 pb) parvient à se réassocier complètement et reste en solution. On sépare alors
les espèces par centrifugation. Les protéines précipitées sont également éliminées avec le
détergent et l’ADN chromosomique. L’ADN plasmidique, resté en solution, est alors
concentré par précipitation à l’alcool. On peut également rajouter des constituants au fur et
à mesure comme des éléments de protection de l’ADN (EDTA : protège contre les DNAse),
et la purification peut se faire par des moyens physiques comme une chromatographie sur
colonne.
Vidéo : Extraction d’ADN à partir de bactérie : https://www.youtube.com/watch?v=QC-
csTqWCLk
b) Digestion enzymatique
Digestion enzymatique : Technique utilisant des enzymes de restriction
pour couper spécifiquement une molécule d’ADN afin de la manipuler ou de
la cloner.
Enzyme de restriction : Protéine capable de couper un fragment d’ADN au
niveau d’une séquence de nucléotides caractéristique appelé site de
restriction. Chaque enzyme de restriction reconnait ainsi un site spécifique.
Plusieurs centaines d’enzymes de restriction sont actuellement connues.
Naturellement présentes chez un grand nombre d’espèces de bactéries, ces
enzymes sont devenues des outils importants en génie génétique. Dans la
nature, elles sont utilisées par la bactérie pour se défendre contre les
infections par des virus. En effet, elles coupent en petits morceaux l’ADN de
ces intrus, ce qui restreint leur infectiosité (d’où leur nom). On utilise
beaucoup EcoRI, BamHI ou encore HindIII, qui reconnaissent
respectivement les séquences GAATTC, GGATCC, AAGCTT
Vidéo : Restriction enzymes (Anglais) : https://www.youtube.com/watch?v=U2cKywEn6KY
Vidéo : Restriction Enzymes (Anglais aussi) : https://www.youtube.com/watch?v=Ik_Pxht1LM0