Codex Moctezuma
(ou Matrícula de tributos)
Manuscrit aztèque du XVIème siècle
16 feuillets, dimensions: 29 x 42 cm
Papier indigène (amatl)
Museo Nacional Antropológico, México
Le Codex Moctezuma est un manuscrit amérindien qui servit de modèle au Codex Mendoza, sa
version augmentée et commentée. Ce dernier tient son nom du vice-roi de la Nouvelle-Espagne,
Antonio de Mendoza, qui en était le commanditaire. Avec ses images dessinées par un spécialiste
indigène (probablement Francisco Gualpuyogualcal), puis annotées en espagnol, il s'agit d'un
document clef pour la compréhension de la culture et de la société aztèque. Le manuscrit présente en
effet une chronologie détaillée des souverains aztèques (de 1325 à 1521), la liste complète des villes
conquises (ainsi que les tributs que celles-ci devaient fournir) et une description minutieuse de la vie
quotidienne des Aztèques. Anecdote amusante: le Codex Mendoza était destiné à Charles Quint mais
son histoire est très mouvementée. Le navire qui le transportait en Espagne, fut capturé par des
pirates français. L'ouvrage fut ensuite acheté par le cosmographe français André Thévet, qui le vendit
à un historien anglais pour la modique somme de 20 pièces d´or !
Page 7 du Codex Moctezuma
A l´époque de Moctezuma II, l´empire
Aztèque s´étend sur quelques 200 000
km² et, à la veille de la conquête, il
regroupe 38 provinces forcées de payer
un très lourd tribut. Seule la terreur qu
´ils inspirent permet aux Aztèques de
diriger cet empire.
Quelques cités (Metztitlán, Tlaxcala,
Teotitlán) et quelques peuples (les
Tarasques et le Topis) résistent aux
Aztèques et forment quelques poches
insoumises. Ils seront les alliés précieux
des espagnols au moment de la
conquête…
Les quantités réclamées par les
«calpixqui», les collecteurs d´impôt,
sont impressionnantes. Ci contre: 8000
feuilles de papier, 2000 jarres en terre
cuite, 120 uniformes militaires et 4000
pièces de tissu tous les 80 jours !
Parfois, les Aztèques exigent des
peuples soumis un tribut d´insectes
vivants: scorpions, araignées, vers ou
fourmis. La collecte de ces petites bêtes
est une tâche longue et pénible, destinée
à casser le moral des vaincus.