Le Sénégal, comme la plupart des autres pays du sahel, fait face à une situation
alimentaire relativement difficile. L’écart entre la production nationale et les besoins
croissants de la population n’a cessé de se creuser au fil des années. Différentes
causes sont généralement mises en avant pour expliquer cette dégradation de la
situation alimentaire du pays, telles que la baisse de la fertilité des sols, la faiblesse
de l’incitation des prix et l’abandon des politiques de soutien agricole (A. Dieng,
Le problème se pose avec acuité dans le secteur du riz qui constituent l’aliment de
base pour les populations urbaines et rurales. En effet, avec une consommation
apparente de riz par habitant qui tourne autour de 90 kg par tête et par an, dont à
peine 30 % sont couverts par la production nationale, le pays est un des plus gros
importateurs de riz en Afrique de l'Ouest et le premier importateur mondial du riz
Le riz étant le principal aliment de base du Sénégal, la réalisation de la sécurité
alimentaire s’est traduit par une dépendance vis-à-vis des importations alimentaires.
La crise alimentaire de 2007/2009, caractérisée par une flambée des prix sur le
marché mondial, a brutalement rappelé que cette politique fondée sur l’importation
du riz n’était pas viable à long terme. Cette crise a ainsi été le déclencheur d’une
politique d’autosuffisance alimentaire basée sur une production endogène.
Malgré les multiples interventions de politiques agricoles et programmes initiés par
les autorités sénégalaises en vue d’atteindre l’autosuffisance en riz, la production de
riz local, qui arrive à peine à satisfaire un tiers (30%) de la demande nationale, est
restée instable et variable d’une année à l’autre, tout en restant insuffisante en face
d’une demande toujours croissante.
Par conséquent, le riz importé est resté fortement majoritaire dans la ration
alimentaire de la population sénégalaise. Pour renverser la tendance le
gouvernement du Sénégal a décidé de réduire la dépendance de l’extérieur à travers
le lancement du programme nationale d’autosuffisance en riz (PNAR).
L’option stratégique de réaliser l’autosuffisance en riz, fixé d’abord à l’horizon 2012,
avant d’être révisé pour l’horizon 2018, découle d’une analyse de la situation de
l’approvisionnement du pays, de ses perspectives d’évolution probables, mais
surtout des atouts et du potentiel de création d’emplois et de richesses liés à
l’existence d’un vaste marché domestique du riz.
Les difficultés de financement de la production caractéristiques de la filière
rizicolerestent encore un des facteurs limitants de la chaîne de valeurs.
L’endettement des exploitations familiales (coûts élevés des aménagements, cumul
de crédits de campagne non soldés, à cause d’invendus (avant 2000), et de sous
production (années 2003 : invasion acridienne – et 2006 / 2007 : attaques
d’oiseaux) sont des facteurs qui ont limité leur accès aux crédits.
Le dispositif de financement de la riziculture au Sénégal s’appuie sur des institutions
et pratiques issues des programmes d’appuis de l’Etat et de ses partenaires, de
même que d’initiatives privées d’opérateurs économiques formels et informels,
principalement dans la Vallée du Fleuve Sénégal. Dans ce contexte, la CNCAS occupe
une place prépondérante dans le dispositif de financement de la riziculture, en offrant
des produits financiers de base tels que les crédits de campagne, les crédits de