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Caractérisation de la flore et de la végétation du site archéologique d’Agongointo et de sa périphérie (Commune de Bohicon, Bénin)

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caractersiationpe
RISA
Revue Internationale des Sciences Appliquées
ISSN : 1840-8869
N° 02
Avril 2018
Sommaire
Valorisation des cendres issues de la combustion du charbon de bois dans la fabrication de
briques d’argile cuite G.S.G MILOHIN, M. ANJORIN, S.V. GBAGUIDI, A.DONNOT, R.
BENELMIR................................. ……………………………………………………………………………………….3
Caractéristiques sédimentologiques et potentialités économiques du gypse de Pobè et de
Ouinhi dans le bassin sédimentaire côtier du Bénin J. HOUNKPATIN, C. KAKI, G. d’ALMEIDA, A.
KIKI................................................................................................................................................................................... 11
Caractérisation hydrogéochimique des eaux souterraines du bassin versant de Pendjari
(nord-ouest du Bénin) W.G. SAMBIENOU, G.S. OROU PETE ALLOU, A. ALASSANE, D. MAMA, M. BOUKARI
............................................................................................................................. ........................................... 19
Syncytin-2: a potential early marker of preeclampsia A.G.G. LOKOSSOU, L. DAVITO, A. BADAROU,
M. ACCROMBESSI, J. AZONNAKPO, G. KOUNOUDJI, E.J. LOZES, B. HOUNKPATIN, R.X. PERRIN, B.
BARBEAU.................................................................................................................... ....................................................
32
Caractérisation de la flore et de la végétation du site archéologique d’Agongointo et de sa
périphérie (Commune de Bohicon, Bénin) F. GBESSO, J. LOGBO, O.T. LOUGBEGNON, B.
TENTE........................................................................................................................ ...................................................... 39
Pêche et exploitation de Callinectes amnicola et Cardisoma armatum dans le complexe « lac
Nokoué-lagune de Porto-Novo au sud Bénin » A. GOUSSANOU, S.G. AHOUNOU, A. YOUSSAO ABDOU
KARIM, A. CHIKOU, G.A. MENSAH, I. YOUSSAO ABDOU KARIM...................................................... 49
RISA. Vol1, N°02,2018 1
EDITORIAL
L’offre éditoriale en Sciences et Technologies est
abondante, mais les revues francophones spécialisées en
Sciences Appliquées en Techniques Industrielles et
Biologiques, en Afrique, et en particulier en Afrique
francophone, sont rares. Les chercheurs doivent se tourner
vers des champs anglo-saxon et français.
Ces constats justifient la création de la Revue Internationale
des Sciences Appliquées, qui est une revue des sciences et
technologies. Elle est née au cours de l’année 2016 ▪à
l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) de
▪
l’Université d’Abomey- Calavi, au Bénin, et a vocation à
▪
servir de plate-forme pour une réflexion et des débats d’un
haut niveau scientifique et technologique.
▪
Cette revue est animée par les enseignants-chercheurs et les
chercheurs des Universités Nationales du Bénin,
d’Institutions d’Enseignement Supérieur et de Recherche
du Bénin, et d’Universités étrangères, soucieux de
l’interaction entre les sciences et la technologie.
Dans un souci de partenariat et de synergie, la Revue
Internationale des Sciences Appliquées, associera à ses
travaux des scientifiques du Bénin et de l’étranger qui
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ou pour la rédaction des articles.
La Revue Internationale des Sciences Appliquée a une
périodicité trimestrielle et publie des articles originaux, des
articles de synthèse et des communications courtes en
Sciences de l’Ingénieur, Sciences de la Vie et de la Terre et
Sciences Exactes et Applications. Elle propose des articles
originaux en français et en anglais, qui seront soumis à une
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triple évaluation anonyme.
▪
L’équipe éditoriale espère ainsi stimuler la recherche
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appliquée en Afrique et dans le monde, et démontrer, par
▪
voie de conséquence, la capacité d’expertise des chercheurs
▪ Section 2 : Sciences de la Vie et de la Terre
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▪ Un Comité de Lecture
▪ Un Comité Editorial.
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▪ Directeur de publication : Pr Mohamed M.
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Rédacteur en chef : Pr Issaka Youssao Abdou Karim
Secrétaire de rédaction : Dr Michel Dossou
Secrétaire de Rédaction Adjoint : Dr Pascal
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o
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Souaïbou Farougou o Daniel Tchougourou o
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2. Comité éditorial
Gabriel Yandjou
Cyriaque Dossou
Paul Fidèle Tchobo
Casimir Soédé
africains dans le domaine de la technologie où se3. Comité international de lecture
confrontent et s’associent instances de pouvoir et citoyens.
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Togo), Gérard Dègan (Bénin), Emile Fiogbé (Bénin), Flore
La Revue Internationale des Sciences Appliquée, comporte
Ganbgo (Bénin), M. Norbert Hounkonnou (Bénin), Marc Kpodékon
trois sections :
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(Bénin), Philippe Lalèyè (Bénin), Marc Lobelle (Belgique), Frédéric
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(Bénin), Guy Alain Alitonou (Bénin), Albert Troquourey (Côte
d’ivoire), Daniel Chougourou (Bénin), Justine Dangou (Bénin),
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(France), Jean-Luc Hornick (Belgique), Julien Dossou (Bénin), Bertin
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Théophile Aballo (Bénin), Léopold Djogbé (Bénin), Kokou Assogba
(Bénin), Mèdénou Daton (Bénin), Alain Adomou (Bénin), Antoine
Vianou (Bénin), Edoh Thierry (Allemagne), Ahmed Kora (Sénégal),
Kodjo Agbossou (Canada), Edmond Adjovi (Bénin), og!, ù :
n!gn ! !:!vlvm:v^p^m:fm!Xv!^mxmxfffffqfgffffbgEmmanuel Olodo
(Bénin), Emile Sanya (Bénin), Radhia M'kacher Najar (France) et
Jean-Pierre Pouget (France).
Les éditeurs
Revue Internationale des Sciences Appliquées
ISSN-1840-8869
© 2018, EPAC-UAC
Vol1, n°02, 2018, 39-48
Article Original
Caractérisation de la flore et de la végétation du site archéologique
d’Agongointo et de sa périphérie (Commune de Bohicon, Bénin)
F. GBESSO1,2, J. LOGBO1, O.T. LOUGBEGNON3, B. TENTE2
1
Ecole d’Horticulture et d’Aménagement des Espaces Verts (EHAEV), Université Nationale d’Agriculture (UNA), 01 BP 526,
Kétou, Benin.
2
Laboratoire de Biogéographie et Expertise Environnementale (LABEE) ; Université d’Abomey-Calavi (UAC), BP 677 AbomeyCalavi, Bénin.
3
Laboratoire de Recherche en Ecologie Animale et Zoogéographie (LaREZ), Université Nationale d’Agriculture (UNA), 01 BP 526,
Kétou ; Benin.
Correspondance : [email protected]
Résumé
Cette étude a pour objectif de caractériser les groupements végétaux du site archéologique urbain d’Agongointo, dans la Commune
de Bohicon au Bénin. Au total, 30 placeaux de 30 m x 30 m ont été installés dans le site suivant la méthode sigmatiste de BraunBlanquet (1932). Les données collectées sont relatives aux différentes espèces présentes au sein des placeaux et qui ont permis de
dresser la richesse spécifique et les types biologique et phytogéographique du site, et de faire l’analyse de la végétation en place sur
le site archéologique. Le test de Kruskal-Wallis au seuil de 5 % est appliqué sous le logiciel Minitab version 14.0 pour apprécier la
composition en types biologique et phytogéographique des groupements végétaux. 62 espèces végétales reparties en 34 familles sont
recensées sur ce site. Les faciès G1 à Azadirachta indica et Siphonia brasilensis et G2 à Daniellia oliveri et Annona senegalensis et
le groupement G3 à Daniellia oliveri et Siphonia brasilensis sont distingués. La richesse spécifique de ces groupements varie entre
29 espèces (G2), 30 espèces (G1) et 55 espèces (G3). Les microphanérophytes (24 % de spectre brut et 25 % de spectre pondéré) et
les nanophanérophytes (73 % de spectre brut et 67% de spectre pondéré) constituent les formes de vie les plus abondantes et les plus
dominantes. Les types phytogéographiques les plus abondants et les plus dominants sont les espèces pantropicales, soudanozambéziennes et guinéo-congolaises. Le test de Kruskal-Wallis révèle toutefois qu’il n’existe aucune différence significative entre les
types phytogéographiques et biologiques, en ce qui concerne leur abondance et leurs dominances. Les faciès G1 et G2 sont
indépendants du point de vue floristique et physionomique (S < 50 %), alors que le groupement G3 est dépendant des deux faciès
(S.=.50 %). La végétation du site archéologique urbain d’Agongointo présente un intérêt pour la conservation de l’environnement de
ce site et les populations riveraines.
Mots clés : Environnement, écogéographie, site archéologique, Agongointo, Bohicon, Bénin
Abstract
This study aims at characterizing the groups of vegetable of the urban archaeological site of Agongointo, Commune of Bohicon. In
total, 30 plots of 30 m X 30 m was installed on the site according to the Braun-Blanquet sigmatist method (1932). The collected data
are linked to the various species present within the plots, which made possible to draw up the specific wealth, the biological, the
phytogeographical type of the site and to analyse the vegetation in place on the archaeological site. The test of Kruskal-Wallis to the
threshold of 5% is applied with the Minitab version 14.0 software to appreciate the composition in the biological and the
phytogeographical types of the different vegetables groups. 62 plant species classified into 34 families are listed on this site. The G1
facies in Azadirachta indica and Siphoniabrasilensis and G2 with Daniellia oliveri and Annona senegalensis and the G3 with
Daniellia oliveri and Siphonia brasilensis are distinguished. The specific wealth of these groups varies between 29 species (G2), 30
species (G1) and 55 species (G3). The microphanérophytes (24% of rough spectrum and 25% of balanced spectrum) and the
nanophanérophytes (73% of rough spectrum and 67% of balanced spectrum) constitute the most abundant forms of life and the most
dominant ones. The phytogeographical most abundant and most dominant types are the pantropicales species, the soudanozambéziennes species and the guinéo-Congoleses species. The test of Kruskal-Wallis reveals however that there does not exist any
significant difference between the phytogeographical and the biological types with regard to their abundances and their
predominance. The facies G1 and G2 are independent from the floristic and the physiognomical point of view (S < 50%).Whereas
the G3 grouping depends upon the two facies (S = 50%). The vegetation of the urban archaeological site of Agongointo presents an
interest for the preservation of the environment of this site and the bordering populations.
Key words: Environment, ecogeography, archaeological site, Agongointo, Bohicon,Benin
1. Introduction
La végétation joue un rôle primordial dans le
maintien des sols. Elle régule leur formation et
maintient la crôute de battance, permettant ainsi
RISA. Vol1, N°02,2018
de
juguler
l’érosion.
Les
problèmes
environnementaux, notamment ceux liés à la
dégradation du milieu naturel avec leur cortège de
conséquences
néfastes,
constituent
une
préoccupation majeure sur le plan mondial,
39
F. GBESSO et al. / Rev. Int. Sci. App.1(02) : 39-48; 2018P
surtout en milieu urbain (Fatoumbi, 2012). La
pression sur le couvert végétal est liée aux
activités anthropiques d’une population en
perpétuelle croissance (Wezel et Haigis, 2000).
Cette dégradation des écosystèmes naturels est
accentuée par l’aridité du climat qui est devenue
un phénomène préoccupant en zone soudanienne
(Thiombiano, 2005). Vu le rythme de dégradation
des écosystèmes, surtout au cours de ces dernières
décennies, il y a de quoi s’inquiéter en ce qui
concerne leur avenir et les potentialités de
satisfaction des besoins futurs de la population de
la planète en pleine expansion (Akindélé, 2000).
Dès lors, dans un contexte général de bonne
gestion, d’aménagement et de sauvegarde de la
biodiversité et, en particulier, de la diversité
floristique, il est nécessaire de procéder à une
évaluation des ressources végétales. L’importance
d’une telle étude n’est plus à démontrer car les
inventaires floristiques et l’étude des groupements
végétaux constituent l’une des plus importantes
sources de données de base, notamment pour les
recherches portant sur la diversité biologique, le
développement de systèmes de gestion forestière,
de l’aménagement et de la conservation de la
nature (Bossou, 2001). On ne peut pas faire de la
gestion des réserves naturelles sans connaître la
structure, la dynamique et le fonctionnement des
phytocénoses (Sokpon, 1995). Or, Sinsin (1993)
indique que les groupements végétaux étant
floristiquement bien définis et typifiés
qualitativement et quantitativement, les acquis de
cette recherche pourront servir de base à toutes
sortes d’études à finalités aussi bien théorique
qu’appliquée.
L’environnement
du
site
archéologique d’Agongointo et les formations
végétales connexes n’ont fait l’objet d’aucune
étude floristique et ethnobotanique approfondie.
La nécessité de connaître la flore de
l’environnement
du
site
archéologique
d’Agongointo avant toute formulation de plan
d’aménagement forestier, voire de conservation,
se révèle indispensable aujourd’hui. Il faut alors
mener des investigations floristiques dans le but
de faire un inventaire de la flore et des types
d’habitats qui existent dans le milieu d’étude.
2. Matériel et méthodes
2.1. Milieu d’étude et localisation des placeaux
L’environnement du site fait partie intégrante du
plateau d’Abomey. Administrativement, il compte
04 quartiers dont : Fléli, Mananboè, Zakanmè et
Zoungoudo. L’arrondissement d’Agongointo jouit
d’un climat subéquatorial de transition, caractérisé
RISA. Vol1, N°02,2018
par deux saisons de pluie (avril à juin et
septembre à novembre) et deux saisons sèches
(juillet à août et décembre à mars) (ASECNA,
2017). La hauteur des pluies atteint en moyenne
1.025 mm par an. Leur maximum se situe entre
juin et octobre. Cette période humide et pluvieuse
se caractérise par des précipitations assez bien
réparties. La pluviosité est largement excédentaire
(parfois 349 mm en 12 jours). L’arrondissement
d’Agongointo est situé sur le plateau de terre de
barre qui repose sur le socle cristallin qui le borde
sur sa lisière nord (Floquet, 2006). Ce socle est de
type ferralitique, et s’inscrit dans un vaste plateau
homogène,
à
texture
argilo-sableux,
caractéristique du plateau d’Abomey (Adam et
Boko, 1993). Il facilite le développement de
plusieurs espèces végétales qui malheureusement,
sont en train d’être détruites en raison des besoins
humains. Au début de la saison sèche, les
herbacées se dessèchent, tandis que certains
ligneux sont en feuillaison et floraison
(Houngnihin, 2006). Malheureusement, l’action
humaine sur ce couvert végétal a induit de
profonds bouleversements, notamment dans la
répartition des espèces et l’évolution des
écosystèmes, laissant place à une végétation de
savane arbustive à emprise agricole parsemée de
palmiers à huile (Elaeis guineensis) et d’arbustes
variés.
L’arrondissement d’Agongointo se situe dans la
commune de Bohicon. Il est compris entre
7°10’32’’et 7°11’57’’ de latitude nord et entre
2°04’03’’et 2°07’06’’ de longitude est (figure 1).
2.2. Matériel de collecte des données
Le matériel utilisé pour collecter les données sur
le terrain est constitué des matériels d’installation
des placeaux et de réalisation des relevés
phytosociologiques suivant :
- un penta-décamètre pour le dimensionnement
des placeaux ;
- un coupe-coupe pour tailler les piquets ;
- des piquets en bois pour matérialiser les
placeaux ;
- un marteau pour fixer les piquets ;
- un GPS (Glogal Positioning System) pour
enregistrer les coordonnées géographiques des
placeaux ;
- des fiches de relevés psychosociologiques pour
collecter des données ;
- un couteau et un sac pour récolter les spécimens
des espèces végétales non identifiées sur le
terrain ;
- du papier journal pour la réalisation des herbiers.
40
F. GBESSO et al. / Rev. Int. Sci. App.1(02) : 39-48; 2018P
Figure 1 : Situation géographique et localisation des placeaux
2.3. Méthodes de collecte des données
Pour caractériser la végétation du secteur d’étude, des relevés phytosociologiques ont été réalisés suivant la
méthode sigmatiste de Braun Blanquet (1932). Pour connaitre le nombre de placeaux installés, on a appliqué
un taux de sondage de 0,13 % sur la superficie totale du site qui est de 7 hectares. Donc la superficie totale
des placeaux du site est de 0,9 ha (0,13 x 7 ha). De ce fait, le nombre de placeaux installés dans le site est n
=0,9 ha/0,09ha ce qui a donné 10 placeaux. Il faut noter que 0,9 ha est la superficie totale des placeaux du
site, et 0,09 ha est la superficie d’un placeau (30 m x 30 m). Au total, 30 placeaux de relevés
phytosociologiques ont été installés. La grille d’échelle, utilisée sur la base de simples estimations visuelles,
est présentée dans le tableau I. Au sein des placeaux le nombre d’espèces, le nombre d’individus, le diamètre
et la hauteur des arbres ont été collectés.
Tableau I : Grille de coefficient d’abondance - dominance affectée à des espèces floristiques
Coefficient
5
4
3
2
1
+
Caractéristiques
Espèce couvrant de 75 à 100 % de la surface du relevé
Espèce couvrant de 50 à 75 % de la surface du relevé
Espèce couvrant de 25 à 50 % de la surface du relevé
Espèce couvrant de 5 à 25 % de la surface du relevé
Espèce couvrant de 1 à 5 % de la surface du relevé
Espèce rare ou très peu abondante à recouvrement
négligeable et couvrant moins de 1 % du relevé
RISA. Vol1, N°02,2018
Recouvrement moyen (%)
87,5
62,5
37,5
15
3
0,5
41
F. GBESSO et al. / Rev. Int. Sci. App.1(02) : 39-48; 2018P
2.4. Traitement et analyse des données
-
Les différents relevés ont été encodés en fonction
de la présence-absence (1-0) des espèces dans
tous les placeaux à l’aide du tableur Excel.
L’individualisation du groupement végétal a
consisté à soumettre l’ensemble encodé à une
classification hiérarchique à l’aide du logiciel PC
ORD 5.0. Le dendrogramme ainsi obtenu a permis
d’individualiser les différents groupements
végétaux. Une fois les groupements identifiés,
leurs diversités spécifiques et leurs spectres
biologiques et phytogéographiques ont été
représentés.
La diversité spécifique prend en compte la
richesse spécifique, l’indice de diversité Shannon
et l’équitabilité de Pielou.
-
RISA. Vol1, N°02,2018
Euphorbia…
Cesalpinia…
Rubiaceae
Combréta…
Zurcelaceae
Ombellifer…
Miliaceae
444
33333
4
222222222
3
2 11111111111111111
1
0
Chenopod…
 Spectre biologique
Le spectre biologique consiste à établir pour
l’ensemble des espèces présentes dans le
groupement, le pourcentage d’espèces appartenant
à chacune des formes de vie (ou types
biologiques) existant dans la liste floristique du
site étudié. Les types biologiques utilisés dans le
cadre de cette étude sont ceux définis par
Raunkiaer (1934) cité par Karimou (2013). Ainsi,
on peut citer :
Phanérophytes (Ph) : plantes dont les pousses ou
bourgeons persistants sont situés sur les axes
aériens à plus de 40 cm du sol. Ils se répartissent
en :
- Mégaphanérophytes (MPh) : arbres de 30 m
de haut ;
 Spectres phytogéographiques
Les types phytogéographiques retenus sont en
accord avec les principales photochromies de
l’Afrique cité par Sinsin (1993) et Oumorou
(1998 ; 2003). Les principaux types de
distribution retenue sont :
Amaranth…
 Indice de diversité de Shannon(H)
L’indice de diversité de Shannon exprime la
diversité des espèces au sein des groupements
végétaux. Il est calculé à partir de la formule
suivante : H= -∑Pi log2Pi
Avec Pi=ni /N ; ni=nombre d’individus de l’espèce
i ; N=nombre total d’individus dans le placeau. H
varie de 0 à 5.
Un indice de diversité de Shannon élevé
correspond à des conditions du milieu favorable à
l’installation de nombreuses espèces ; c’est le
signe d’une grande stabilité du milieu (Dajoz,
1985). L’indice de diversité de Shannon est faible
lorsque sa valeur est comprise entre 0 et 2 bits, et
élevé lorsque sa valeur est supérieure à 3,5 bits.
Chaméphytes (Ch) : plantes dont les bourgeons
ou les extrémités des pousses persistantes sont
situés à proximité du sol, sur les rameaux
rampants ou dressés.
Géophytes (Ge) : plantes dont les pousses ou
bourgeons persistants sont abrités dans le sol
durant la mauvaise saison. On distingue les
géophytes bulbeuses (Geb), les géophytes
tuberculées (Get) et les géophytes rhizomateuses
(Ger).
Hémicryptophytes (He) : Plantes dont les
pousses ou les bourgeons sont situés au niveau du
sol.
Thérophytes (Th) : plantes annuelles, sans
organe végétatif persistant et se propageant
d’année en année au moyen des graines. Il s’agit
entre autre des Thérophytes dressées (Tdh), des
thérophytes prostrées (Thpr) et des Thérophytes
scapeuses (Thsc).
Hydrophytes (hy) : plantes aquatiques dont les
bourgeons persistants sont situés au fond de l’eau
et dont le cycle de vie se passe entièrement dans
l’eau.
Epiphytes (Ep) : Ce sont des plantes qui se
développent sur une autre plante, sur un arbre en
général, qui ne constitue pour elle qu’un support.
Parasites (Par) : Ce sont des plantes qui naissent
spontanément et vivent aux dépens d’autres
végétaux vivants ou morts.
Nombre de familles
 Richesse spécifique (R)
C’est le nombre total d’espèces végétales
recensées par placeau. Cet indicateur est
insuffisant pour mesurer la diversité spécifique
car il ne permet pas de différencier les
groupements qui comporteraient un même nombre
d’espèces avec des effectifs d’individus différents.
-
Mésophanérophytes (mPh) : arbres de 10 à 30
m de haut ;
Microphanérophytes (mph) : arbres de 2 à 10
m de haut ;
Nanophanérophytes (nph) : arbres de 0,4 à 2
m de haut.
FAMILLES
Figure 2 : Familles des espèces végétales du site
d’Agongointo
42
F. GBESSO et al. / Rev. Int. Sci. App.1(02) : 39-48; 2018P
• Espèces à large répartition géographique
- Cosmopolites (Cos) : espèces distribuées à la
fois dans les zones tropicales et dans les zones
tempérées à travers le monde.
- Pantropicales (Pan) : espèces réparties dans
toutes les régions tropicales.
- Paléotropicales (Pal) : espèces présentes en
Afrique tropicale, en Asie tropicale à
Madagascar et en Australie.
- Afro-américaines (AA) : espèces réparties en
Afrique et en Amérique tropicale.
• Espèces à distribution continentale
- Afromalgaches(AM) : espèces distribuées en
Afrique et à Madagascar.
- Plurirégionales africaines (PA) : espèces
dont l’aire de distribution s’étend à plusieurs
régions florales africaines.
- Afrotropicales : espèces distribuées dans
toutes les régions ou centres régionaux
d’endémisme afro-tropicaux.
- Espèces
soudano-zambéziennes
(SZ) :
Plantes distribuées dans le centre régional
d’endémisme soudanien (S) et dans le centre
d’endémisme zambézien (SZ).
- Espèces
soudaniennes
(S) :
espèces
largement distribuées dans le centre régional
d’endémisme soudanien.
- Soudano-guinéenne(SG) : espèces présentes
dans les centres régionaux d’endémisme à la
fois Soudanien et Guinéo-congolais.
• Espèce d’élément–base.
Guinéo-congolais (GC) : espèces réparties
dans la région Guinéenne et dans le bassin du
Congo.
Le tableur Excel a été utilisé pour le calcul et la
représentation des spectres bruts et pondérés sous
forme d’histogrammes. Ensuite un test de
Kruskal-Wallis au seuil de 5 % a été utilisé avec
le logiciel Minitab version 14.0 pour apprécier la
composition
en
types
biologique
et
phytogéographique des groupements végétaux.
De plus, le coefficient de Sorensen des
groupements végétaux a été calculé à l’aide du
logiciel CAP (Community Analysis Package)
pour apprécier la similitude entre les groupements
végétaux.
3. Résultats
3.1. Caractéristiques du site d’Agongointo et de
sa périphérie
Au total 62 espèces végétales reparties en 34
familles ont été recensées dans l’environnement
du site d’Agongointo. La figure 2 présente les
familles les plus dominantes dans le secteur
d’étude.
Apocynaceae,
Bombacaceae,
Caesalpiniacea,
Rutaceae,
Solanaceae,
Anacardiaceae, Euphorbiaceae et les Fabaceae
sont les plus rencontrées dans le milieu d’étude.
3.2. Caractérisation des groupements végétaux
Les différents groupements végétaux du secteur
d’étude ont été caractérisés grâce à la
classification hiérarchique. La figure 3 présente le
dendrogramme de la classification des relevés.
reserve
5E-01
4,2E+01
Distance (Objective Function)
8,3E+01
100
75
Information Remaining (%)
50
1,2E+02
1,7E+02
25
0
P1
P2
P5
P6
P8
P3
P4
P25
P26
P7
P9
P10
P11
P24
P12
P20
P27
P19
P22
P15
P17
P29
P21
P30
P13
Figure 3 : Dendrogramme de la classification hiérarchique des relevés en groupements végétaux
RISA. Vol1, N°02,2018
43
F. GBESSO et al. / Rev. Int. Sci. App.1(02) : 39-48; 2018P
A 25 % de dissemblance, le dendrogramme issu
de la classification hiérarchique des relevés a
permis de distinguer trois groupements végétaux :
 le faciès G3 composé de 21 relevés (P7, P9,
P10, P11, P12, P13, P14, P15, P16,P17, P18, P19,P20,
P21, P22, P23, P24, P27, P28, P29, P30) dont P7, P9
et P10 sont effectués à l’intérieur du site : c’est
le groupement végétal à Daniellia oliveri et
Siphonia brasilensis.
3.3. Spectres biologique et phytogéographique
des groupements végétaux
 le faciès G2 composé de 4 relevés (P 3, P4, P25,
P26) dont P3, et P4 sont effectués à l’intérieur
du site et les autres dans l’arrondissement
d’Agongointo : c’est le faciès végétal à
Daniellia oliveri et Annona senegalensis ;
La figure 4 présente les spectres brut et pondéré
des types phytogéographiques (a) et biologiques
(b) du faciès végétal à Azadirachta indica et
Siphonia brasilensis.
SZ
Spectre
pondere %
SG
Pan
Pal
7
3
Types phytogéographiques (a)
proportion en (%)
Spectre brut
%
11
10
10
0
80
19
18
14
20
 Faciès G1 : Faciès végétal à Azadirachta
indica et Siphonia brasilensis.
27
26
24
23
21
S
30
GC
Proportion (%)
 le faciès G1 composé de 5 relevés (P1, P2, P5,
P6, P8) effectués à l’intérieur du site
archéologique d’Agongointo : c’est le faciès
végétal à Azadirachta indica et Siphonia
brasilensis ;
7168
60
Spectre brut
%
40
20
18
4
9
4
16 Spectre
10 ponderé %
0
MPh mPh mph nph
Types biologiques (b)
Figure 4 : Spectre des types phytogéographiques et biologiques du faciès végétal à Azadirachta indica et
Siphonia brasilensis
La figure 4(a), il ressort que les espèces soudanozambéziennes,
pantropicales
et
guinéocongolaises sont les plus abondantes et
dominantes avec, respectivement, 27 %, 26 %, et
21 % de spectres bruts et 19 %, 24 %, 23 % de
spectres pondérés. Viennent les espèces
paléotropicales,
soudano-guinéennes
et
soudaniennes avec, respectivement, 14 %, 10 % et
3 % de spectre brut et 18 %, 11 % et 7 % de
spectre pondéré. Le test de Kruskal-Wallis révèle
qu’il n’existe pas une différence significative
entre
les
abondances
de
ces
types
phytogéographiques de ce faciès végétal (H= 4 ;
ddl= 4 ; P= 0,406). Ce même test révèle qu’il
n’existe pas une différence significative entre les
recouvrements de ces types phytogéographiques
(H= 4,00 ; ddl= 4 ; P= 0,406).
La 4(b) révèle que les microphanérophytes sont
les types biologiques les plus abondants et
dominants, avec 71 % de spectres bruts et 68 % de
RISA. Vol1, N°02,2018
spectres pondérés. Les nanophanérophytes, les
mésophanérophytes et les mégaphanérophytes
sont moins abondantes, avec respectivement, 16
%, 9 %, et 4 % de spectres bruts et 10 %, 4 %, et
18 % de spectres pondérés. Le test de KruskalWallis révèle qu’il n’existe pas une différence
significative entre les abondances de ces types
biologiques de ce faciès végétal (H= 2,00 ; ddl=
2 ; P= 0,368). Ce mêmes test révèle qu’il n’existe
pas une différence significative entre les
recouvrements de ces types biologiques (H=
2,00 ; ddl= 2 ; P= 0,368).
 Faciès G2 : Faciès végétal à Daniellia oliveri
et Annona senegalensis
La figure 5 présente les spectres brut et pondéré
des types phytogéographiques (a) et biologiques
(b) du faciès à Daniellia oliveri et Annona
senegalensis.
44
42
41
40
26
25
20
0
12
11 13 11
Spectre brut
%
56 53
Spectre
ponderé %
Proportion (%)
60
100
73
50
50
47
25
00
0
Spectre brut %
23
Spectre
ponderé %
GC
Pan
pal
S
SG
SZ
Proportion (%)
F. GBESSO et al. / Rev. Int. Sci. App.1(02) : 39-48; 2018P
Types phytogeographiques (a)
Types biologiques (b)
.
Figure 5: Spectre des types phytogéographique et biologique du faciès végétal à Daniellia oliveri et Annona
senegalensis
30
20
10
0
23
21
31
29
23
16
10
18
17
7
23
Spectre brut %
Spectre
pondere %
GC
Pal
Pan
S
SG
SZ
Proportion (%)
40
Types phytogeographiques (a)
L’analyse de la figure 5(b) révèle que les
microphanérophytes sont les types biologiques les
plus abondants et dominants, avec 73 % de
spectre brut et 50 % de spectre pondéré. Viennent
les nanophanérophytes avec 25 % de spectre brut
et
47 %
de
spectre
pondéré.
Les
mésophanérophytes sont faiblement représentés,
avec 2 % de spectre brut et 3 % de spectre
pondéré. Le test de Kruskal-Wallis révèle qu’il
n’existe pas une différence significative entre les
abondances de ces types biologiques de ce faciès
végétal (H= 3,00 ; ddl= 3 ; P= 0,392). Ce même
test révèle qu’il n’existe pas une différence
significative entre les recouvrements de ces types
biologiques (H= 3,00 ; ddl= 3 ; P= 0,392).
 Faciès G3 : Faciès végétal à Daniellia oliveri
et Siphonia brasilensis
La figure 6 présente les spectres brut et pondéré
des types phytogéographiques (a) et biologiques
(b) du groupement à Daniellia oliveri et Siphonia
brasilensis
Propoortion (%)
De la figure 5(a), il ressort que, les espèces
soudano-zambéziennes et les espèces guinéocongolaises sont les plus abondantes avec,
respectivement, 41 % et 25 % de spectres bruts.
Ensuite viennent les espèces pantropicales, les
paléotropicales avec, respectivement, 13 % et 11
% de spectres bruts. Les espèces pantropicales
sont les plus dominantes avec 42 % de spectres
pondérés. Ensuite viennent les espèces soudanozambéziennes,
paléotropicales
et
guinéocongolaises avec, respectivement, 26 %, 12 % et
11 % de spectres pondérés. Les espèces
soudaniennes et soudano-guinéennes sont
faiblement représentées avec respectivement 6 %
et 3 % de spectres pondérés. Le test de KruskalWallis révèle qu’il n’existe pas une différence
significative entre les abondances de ces types
phytogéographiques de ce faciès végétal (H= 5 ;
ddl= 5 ; P= 0,416). Ce même test révèle qu’il
n’existe pas une différence significative entre les
recouvrements de ces types phytogéographiques
(H= 5,00 ; ddl= 5 ; P= 0,416).
73
67
80
60
40
20
0
2425
2
7
11
Spectre brut %
Spectre ponderé
%
MPh mPh mph nph
Types biologiques (b)
Figure 6 : Spectre des types phytogéographique et biologique du groupement végétal à Daniellia oliveri et
Siphonia brasilensis
RISA. Vol1, N°02,2018
45
F. GBESSO et al. / Rev. Int. Sci. App.1(02) : 39-48; 2018P
La figure 6 (a), il ressort que, les espèces
soudano-zambéziennes, pantropicales et guinéocongolaises sont les plus abondantes et
dominantes avec respectivement 31 %, 29 %, 21
% de spectres bruts et 17 %, 23 %, 23 % de
spectres pondérés. Elles sont suivies des espèces
paléotropicales avec 10 % de spectre brut et 16 %
de spectre pondéré. Viennent ensuite les espèces
soudaniennes avec 7 % de spectre brut et 18 % de
spectre pondéré et enfin les espèces soudanoguinéennes très faiblement représentées avec 2 %
de spectre brut et 3 % de spectre pondéré. Le test
de Kruskal-Wallis révèle qu’il n’existe pas une
différence significative entre les abondances de
ces types phytogéographiques de ce groupement
végétal (H= 5 ; ddl= 5 ; P= 0,416). Ce même test
révèle qu’il n’existe pas une différence
significative entre les recouvrements de ces types
phytogéographiques (H= 5,00 ; ddl= 5 ; P=
0,416).
L’analyse de la figure 6 (b) révèle que les
nanophanérophytes sont les types biologiques les
plus abondants et dominants avec 73 % de spectre
brut et 67 % de spectre pondéré. Viennent ensuite
les microphanérophytes avec 24 % de spectre brut
et
25 %
de
spectre
pondéré.
Les
mésophanérophytes et mégaphanérophytes sont
faiblement représentées. Le test de Kruskal-Wallis
révèle qu’il n’existe pas une différence
significative entre les abondances de ces types
biologiques de ce groupement végétal (H= 3,00 ;
ddl= 3 ; P= 0,392). Ce même test révèle qu’il
n’existe pas une différence significative entre les
recouvrements de ces types biologiques (H=
3,00 ; ddl= 3 ; P= 0,392).
3.4. Composition floristique et diversité
spécifique des groupements végétaux
La composition floristique et la diversité
spécifique des groupements végétaux sont
présentées
dans
le
tableau
II.
Tableau II : Composition floristique et diversité spécifique des groupements végétaux
Groupements
végétaux
Richesse
spécifique
Familles
dominantes en %
Annonaceae (10)
Anacardiaceae (10,34),
Apocynaceae (10,34),
Rubiaceae (10,34)
55
Anacardiaceae (7,27)
G3
Légende : H= Indice de diversité de Shannon ; E= Equitabilité de Pielou
G1
G2
30
29
H (bits)
E
4,82
0,55
4,41
0,58
4,87
0,85
 Faciès G1 : Le faciès végétal à Azadirachta
indica et Siphonia brasilensis.
conséquent, les conditions sont favorables à
l’installation de nombreuses espèces.
Au sein de ce faciès, il a été inventorié 30 espèces
végétales réparties en 21 familles. La famille
dominante est Annonaceae (10 %). L’indice de
diversité de Shannon est de 4,82 bits et
l’équitabilité de Pielou est de 0,55. Ces résultats
montrent l’absence de dominance d’une espèce
dans le faciès. Ceci montre que les conditions sont
favorables à l’installation de nombreuses espèces.
 Faciès G3 : Le faciès végétal à Daniellia
oliveri et Siphonia brasilensis.
 Faciès G2 : Le faciès végétal à Daniellia
oliveri et Annona senegalensis.
Au sein de ce groupement, 29 espèces végétales
réparties en 19 familles ont été recensées. Les
familles les plus dominantes sont : Anacardiaceae,
Apocynaceae, et Rubiaceae, avec les mêmes
proportions de 10,34 %. L’indice de diversité de
Shannon est de 4,41 bits et l’équitabilité de Pielou
est de 0,58. Ces résultats montrent l’absence de
dominance d’une espèce dans le faciès. Par
RISA. Vol1, N°02,2018
Au sein de ce groupement, 55 espèces réparties en
29 familles ont été recensées. La famille
dominante est Anacardiaceae (7,27%). L’indice
de diversité de Shannon est de 4,87 bits et
l’équitabilité de Pielou est de 0,85.
Ces résultats montrent l’absence de dominance
d’une espèce du groupement. Il ressort de
l’analyse que les conditions sont favorables à
l’installation de nombreuses espèces. Le
coefficient de Sorensen des groupements végétaux
entre les stations montre que les faciès G1et G2
sont indépendants (S < 50 %). Les observations de
terrain, du point de vue floristique et
physionomique, confirment qu’il n’y a pas de
similitude entre ces groupements, alors que le
groupement G3 est dépendant des deux faciès
(S = 50 %).
46
A. GOUSSANOU et al. / Rev. Int. Sci. App.1(02) : 39-48; 2018P
4. Discussion
L’étude des formations végétales par les relevés
phytosociologiques a permis d’individualiser un
groupement végétal et deux faciès avec, au total,
62 espèces, réparties en 34 familles. Les richesses
spécifiques obtenues au cours de la présente étude
sont plus élevées dans le milieu protégé (11 à 19
espèces par placeau) et plus faibles à l’extérieur
du site (4 à 12 espèces par placeau). La différence
s’explique par le fait que l’environnement du site
est perturbé que l’intérieur du site.
La richesse spécifique totale obtenue est de 62
espèces, alors que Houehounha. (2005) a obtenu
une richesse spécifique de 74 espèces sur le site
archéologique d’Agongointo, ce qui est supérieur
à nos résultats. Cette différence pourrait être due
au temps qui sépare la période de reconstitution de
la végétation du site des deux études. Le jardin à
papillon qui regorgeait de plusieurs espèces est
malheureusement aujourd’hui en voie de
destruction, faute d’entretien.
L'indice de diversité de Shannon (H) le plus élevé
(4,87bits) et d'équitabilité plus grande (0,85 bits)
sont obtenus au niveau du faciès G3 dominé par
les Anacardiaceae (7,27). Selon Mahamane
(2005), l’indice de Shannon a des valeurs fortes
pour des espèces avec des recouvrements de
même importance et il prend des valeurs faibles
lorsque quelques espèces ont de forts
recouvrements.
Les microphanérophytes représentent les types
biologiques les plus abondantes (57,14%) suivie
des nanophanérophytes (38,77 %) dans tous les
groupements végétaux identifiés. En ce qui
concerne la dominance, les microphanérophytes
viennent en première position avec un spectre
pondéré de 47,66%. Elles sont suivies des
nanophanérophytes
(41,33%).
Les
mégaphanérophytes et les mésophanérophytes
sont faiblement représentés avec respectivement
8,33% et 2,66% de spectre pondéré. L’abondance
et la dominance des microphanérophytes et
nanophanérophytes est un signe de perturbation
du milieu.
Les espèces soudano-zambéziennes, pantropicales
et guinéo-congolaises sont les plus abondantes et
les plus dominantes dans la plupart des faciès et
groupement identifiés. Elles sont suivies des
paléotropicales. Les espèces soudano guinéennes,
et les espèces de la base soudaniennes sont peu
représentées dans tous les faciès et groupement
végétaux identifiés. Or, selon Arouna (2012), les
types phytogéographiques traduisent la fidélité
des espèces à leur région de confinement et
RISA. Vol1, N°02,2018
permettent de juger de la spécificité de la flore. Il
s’en déduit alors que la flore du secteur d’étude a
perdu sa spécificité.
5. Conclusion
La présente étude contribue à une meilleure
connaissance
de
l’environnement
écogéographique
du
site
archéologique
d’Agongointo. Les formes végétales les plus
représentées sont les microphanérophytes et les
nanophanérophytes. En effet ces derniers sont
dominants. L’abondance et la dominance des
espèces
soudanno-zambéziennes,
guinéocongolaises et pantropicales au détriment des
autres types phytogéographiques montrent que le
milieu d’étude est perturbé. Cette dynamique
chorologique des espèces végétales est
occasionnée par des facteurs d’ordre naturel et
anthropique. Les premiers favorisent l’installation
des espèces allochtones, capables de coloniser le
milieu et le second est responsable, d’une part, de
la régression des espèces autochtones du milieu, et
d’autre part, de l’introduction de ces espèces
invasives. De cette situation, il résulte qu’il est
impérieux de penser au renforcement des
stratégies d’aménagement et de gestion durable de
la végétation du site.
Remerciements
Les auteurs remercient tous ceux qui ont contribué
à la réalisation de ce travail. Ces remerciements
vont particulièrement aux lecteurs anonymes du
manuscrit ainsi qu'aux responsables chargé de la
gestion du site d’Agogointo, pour leur
disponibilité.
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48
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