Ndongo Cheikh Ibra CHEIKH IBRAHIMA FALL « Baaboul Mouridina » DIEUF DIEUL … !!! Né dans la province du Ndiambour en 1858 cercle de Louga, Cheikh Ibra Fall est fils d’Amadou Fall et de Sokhna Seynabou Ndiaye. Il est descendant directe de la grande famille des anciens damels du Cayor. Noir de peau, taille au-dessus de la moyenne, front haut et large, chevelure crépue broussailleuse, yeux petits et vifs, arcades sourcilières saillantes. Souvent présenté comme un déséquilibré mental, ce fils d’Amadou Fall avait fait de Cheikh Ahmadou Bamba son maître auquel il voua une soumission totale. Selon des soufis, leur union serait scellé hors du temps, loin des esprits et des cœurs des mortels. Comment peut-on cherchais quelqu’un qu’on ne connait pas ? Ce qui confirme l’affirmation de ces soufis. Après avoir appris le Coran et la science musulmane dans son village natal, Cheikh Ibra Fall devait prendre son bâton de pèlerin à la recherche de celui qu’il avait considéré comme le saint des saints. Sa rencontre avec Khadimou Rassoul marqua un tournant important dans son aventure spirituelle et dans sa quête d’absolu. Il en acquit la conviction que le salut ici-bas et dans l’au-delà résidait dans la soumission à Dieu, le Très Haut, à son prophète (PSL) et à un guide vertueux et éclairé. Dès lors, par son abnégation et son dévouement au service d’Abdoullahi Khadimou Rassoul, il inaugura un nouveau type de rapport entre le maître et le disciple, fondé sur l’acte d’allégeance (Djébalou) et le respect scrupuleux des recommandations du maître. D’où cette devise des BAYE FALL « Ndigeül Dieufé » Ndongo Cheikh Ibra DieuF DieuL … !!! Waax Deüg Ligueey Diooxé 1 A la recherche de Cheikh Ahmadou Bamba Un jour Cheikh Ibra quitta son village natal à la recherche de celui qui avait le droit de l’envoyer. De nombreuses péripéties ont marqué cette longue recherche. Un jour, le Cheikh décida d’envoyer Serigne Makhtar Touré et Serigne Adama Gueye à Taïba Ndakhar auprès de Serigne Taïba. Arrivés sur les lieux, ils trouvèrent Cheikh Ibra, qui avec ses dons divins a compris que celui qui a envoyé ces derniers aux grâces de Dieu et devait à coup sûr être le saint qu’il cherchait. De là il a jugé nécessaire de les suivre, et cette idée s’est avérée fructueuse. Ainsi, après sept (7) ans d’errance et des milliers de kilomètre parcourus, Cheikh Ibra s’était retrouvé à Mbacké Cayor où il devait rencontrer celui qu’il cherchait depuis. Cheikh Ibra disait : « lorsque je me dirigeais vers Mbacké Cayor, pour chacun de mes pas les canaux retentissaient en ARASS » et les anges se mettaient battre les tambours délivrant le son « Kooufi nieuk guëun ». A mon arrivé ils modifièrent le son des tambours en « Beugue Guëum ak Dieuf » et les anges le changèrent une fois de plus en « Fouu Waay Yam Yafa Yamalé saa Boopou » Un dimanche 20ème jour du mois de Ramadan devant le fondateur du mouridisme, Cheikh Ibra est resté muet durant longtemps. Le Cheikh lui demanda l’objet de sa visite et Cheikh Ibra Fall lui répondit qu’il voulait accéder auprès de Dieu. Face à cette demande Serigne Touba lui demanda de suivre à la règle le chemin du mouridisme. Lui faisant confiance, le CHEIKH lui confiait souvent beaucoup de choses et l’envoyait même en mission. Cette confiance faisait que Cheikh Ibra était devenu le plus proche disciple de Serigne Touba. Un jour alors que Cheikh Ibra était dans la forêt pour chercher du bois mort, il eut en face de lui un lourd fagot qui lui était difficile de porter. En bon talibé refusant toujours de rentrer bredouille, il rajouta d’autre fagots au premier jusqu’à ce qu’ils forment un seul. «il n’y a qu’une de ces deux qui peut avoir lieux : soit je te porte et on rentre ensemble, soit je meurs ici et qu’on sasse je suis mort dans le NDIGÜEL » Finalement Cheikh Ibra arriva à porter le fagot et le conduit chez Cheikh Et lui parla en ces termes : Ahmadou Bamba. Les chercheurs notent d’ailleurs beaucoup de similitudes avec le jour où Seydina Oumar Ben Khatab vint faire acte d’allégeance auprès du prophète Mohamed (PSL) comme 40ème disciple. Ce jour à Mbacké Cayor KHADIM RASSOUL était à son 39ème talibé et Cheikh Ibra devait être le 40ème. Sur ce point Cheikh Ibra précisait : « Je ne suis pas le premier à arriver chez Serigne Touba mais tout ce qui y est bon c’est moi qui l’a initié ». Ainsi peut-on encore noter qu’après des années de traversée, à la recherche de son Cheikh avec qui il avait toujours mystiquement communiqué, Cheikh Ibra Fall avait pu faire un acte de soumission totale. Sa contribution à l’expansion du mouridisme fût telle qu’on a pu dire que si Cheikh Ahmadou Bamba était l’âme et le concepteur inspiré de la Voie, Cheikh Ibra en était le bras séculier, la cheville ouvrière. Par son action et son enseignement, les Baye Fall sont devenus les bras utiles du Mouridisme. A la disparition de Cheikh Ahmadou Bamba en 1927 Cheikh Ibra Fall qui avait accueilli la nouvelle avec beaucoup de philosophie et pondération devait aller s’installer à Touba Fall. Il est rappelé à Dieu en juin 1930 après avoir assis le premier khalife de Cheikh Ahmadou Bamba laissant un grand vide dans la confrérie. Ndongo Cheikh Ibra DieuF DieuL … !!! Waax Deüg Ligueey Diooxé 2 Le fiche de renseignements de Cheikh Ibrahima rédigé par les colons Il a été l’un des plus fidèles talibés de Cheikh Ahmadou Bamba. On relève sur sa fiche de renseignements établie par les Autorités coloniales et classée aux Archives du Sénégal sous la cote 13G 68 (1912-1913) les renseignements suivants : pour les représentants de l’autorité, mais il y a lieu de douter de la sincérité de ses sentiments Signalement : Très noir de peau, taille au-dessus de la moyenne, front haut et large, chevelure crépue broussailleuse, yeux petits et vifs, arcades sourcilières saillantes, bouche grande, nez épaté Lieu de naissance : Touré Atmane Fall (Province de Diambour) cercle de Louga vers 1958 Alliances dans le pays : Marié avec les femmes les plus nobles du Cayor, du Baol et du Sine Saloum, descendantes directes des anciennes familles royales indigènes « Guédj » et « Dorobés ». Ces familles ont été rivales pendant plus de trois cents ans. Ces femmes se nomment Résidence habituelle : Keur Ibra Fall (Banlieue de Thiès) Race : Woloff Religion : Musulmane 1ère Gaïssiry Fall, fille de l’ancien Damel du Cayor Amady Ngoné Fall.2ème Ganna Diop, et 3ème Coumba Thiélémane, toutes deux filles du Damel Lat Dior. Secte religieuse : Khadria (Mouride) Par qui le marabout a-t-il été initié à l’ordre auquel il appartient ? Son père Amadou Fall lui a appris le Coran, Cheikh Ahmadou Bamba est son Mokhaddem. 4ème Lalla Aïssa Fall, fille du Damel Samba Laobé tué à Tivaouane par le Lieutenant Chauvet en 1886. 5ème M’benda Fall, veuve de Demba War. Renseignements sur sa famille, sa généalogie, son origine : fils d’Amadou Fall et de Saynabou N’Diaye décédés. Son grand-père Atmane Fall était fils du Damel Déthialaw. Situation actuelle, relation intérieures, influences, relations extérieures, renommée : Premier lieutenant de Cheikh Ahmadou Bamba, est le second personnage de son ordre. Relations très étendues dans la colonie. Jouit d’une grande renommée à l’intérieur. Situation de fortune, ressources : Treize fois propriétaires notamment à Saint-Louis, Louga Guéoul, N’Dande, Thiès, Diourbel. Ses cultures lui rapportent au bas mot 50.000 Francs par an et ses revenus s’accroissent chaque année. Valeur intellectuelle Remarquable intelligent. Parle-t-il et écrit-il l’arabe ? Oui Evénements auxquels il a pu prendre part avant notre arrivée dans le pays : S’est employé très activement à obtenir la grâce du Cheikh Amadou Bamba lorsqu’il était déporté au Congo. Ibra Fall est une fin diplomate. Il est plein de prévenances Caractère donné à son enseignement : Enseignement religieux et législation musulmane. Nombre de talibés : 1000 au minimum. Ndongo Cheikh Ibra DieuF DieuL … !!! Waax Deüg Ligueey Diooxé 3 Ce qu’on peut attendre ou craindre de lui : il est bien difficile de répondre à cette question. L’attitude de Cheikh Ibra Fall a toujours été irréprochable : il s’est toujours incliné devant les ordres de l’autorité française. Mais il y a lieu de se méfier de lui comme de tous les mourides, lesquels sont prêts à obéir aveuglement aux ordres, quels qu’il soient, du Cheikh Ahmadou Bamba. Décédé à Diourbel le 3 juin 1930 (Encadré tiré de l’ouvrage de Oumar Bâ « Ahmadou Bamba face aux autorités coloniales (1889-1927) » p. 143 Les Baye Fall : infatigables travailleurs Par C.A. AMATH du quotidien le Soleil En imitation à Cheikh Ibra Fall qui fit don de sa personne à Cheikh Ahmadou Bamba. Ils sont dévoués corps et âme au guide religieux qui les mène sur la voie de la rectitude. Membres d’une confrérie foncièrement communautaire, les « Baye Fall » versent l’intégralité de l’argent et des denrées collectés pendant leur parade à leur chef religieux. D’où leur sens aigu de la solidarité qui fait de chacun d’eux le maillon d’une chaîne ininterrompue. Leur contribution, financière ou matérielle, est toujours fortement appréciée de l’autorité religieuse dans la réalisation d’une œuvre d’utilité publique ou la conduite d’un événement religieux intéressant leur confrérie. Pour l’exécution de ces tâches et tant d’autres aussi importantes, les « Baye Fall » sont imbattables sur le terrain de l’organisation, de la mobilisation et de la participation. Bref, leur implication est, partout et toujours, de qualité. Qui, pendant l’hivernage, cultive les champs des chefs religieux ? Qui sert le repas, le café, les rafraîchissements lors des grands évènements religieux intéressant la confrérie mouride ? Qui, lors des grands rassemblements religieux, s’occupe des énormes marmites mises à chauffer sur des feux de bois pour faire manger les fidèles et autres invités ? Ce sont, bien sûr, les « Baye Fall », ces infatigables travailleurs au service exclusif des chefs religieux. Qu’on ne s’y trompe pas, le vrai « Baye Fall » n’est pas un troubadour, encore moins un personnage grossier habillé de haillons multicolores, la chevelure hirsute. Avec son « Kuur » (gourdin), son « ndiakhass », son « der » (ceinture), son « njel » (portrait du guide pendant au cou), il est un croyant, un exemple de courage et d’abnégation au service de sa communauté et un symbole du mouridisme sous ses facettes économiques, culturelles et sociales. Il est prêt à tous les sacrifices pour « la Gloire de Bamba ! ». Il est à Cheikh Ibra. UNIQUEMENT à CHEIKH IBRA ! Ndongo Cheikh Ibra DieuF DieuL … !!! Waax Deüg Ligueey Diooxé 4 PAROLES DE CHEIKH IBRAHIMA FALL : ✓ « Je suis (comme) la Terre, je peux endurer, tous les déchets sont jetés sur moi. Je ne rejettepersonne mais en contacte tout finit par devenir terre » ✓ “Ah Doom Maak SERIGNE BAMBA Nékouniou sii ALKHOURANE. Doom Maak SERIGNE BAMBA Dagno Mokal ALKHOURANE Téé Maak SERIGNE BAMBA Bii gnouy Mokal ALKHOURANE, ALKHOURANE Wathioul sii Ngourou yalla gui” ✓ “Kouma Yakar mbatax ngaay toukh wala ngaay naan baa ngaay diaxasso ak djigguéne goo takoul bou euleugué dooma guiss” Ndongo Cheikh Ibra DieuF DieuL … !!! Waax Deüg Ligueey Diooxé 5