Le 29 septembre 2003, la Commission européenne adoptait les normes comptables internatio-
nales (IFRS: «International Financial Reporting Standards») et imposait leur application à compter
du 1er janvier 2005 pour les entreprises cotées établissant des comptes consolidés. Le principal objec-
tif poursuivi était l’harmonisation, au niveau international, des normes de présentation des comptes
consolidés.
Dans cet article, nous ne nous intéressons pas aux enjeux macro-économiques ou macro-politiques
de ces normes comptables (Capron 2005) mais à leur impact sur les entreprises et en particulier sur leur
gouvernance. Nous ne cherchons pas non plus à approfondir l’incidence de ces normes sur la présen-
tation des principaux soldes comptables et des équilibres bilantiels des entreprises, telles que la modi-
fication du montant des capitaux propres ou les écarts sur le chiffre d’affaires constaté. Dans cet article,
nous essayons de mettre en évidence les enjeux de la mise en œuvre des normes comptables internatio-
nales sur le processus de gouvernance des entreprises. Notre question de recherche est donc: l’adop-
tion des normes IFRS a-t-elle eu un impact sur les processus de gouvernance des entreprises
cotées ?
À cette question, deux réponses théoriques sont possibles. Selon la première, les normes comp-
tables sont des conventions (Amblard, 2004) et, si chacun est au courant de ces conventions, l’évo-
lution du cadre réglementaire ne change pas fondamentalement les processus de gouvernance.
L’information comptable apparaît alors comme la matière première qu’il convient de retraiter pour
disposer d’une vision exploitable par les actionnaires et ainsi réduire l’asymétrie d’information entre
eux et les dirigeants, ou entre les dirigeants et les autres parties prenantes (Missonier-Piera, 2005). Le
rôle des analystes financiers est alors essentiel puisque, par le travail de retraitement de l’information
comptable et financière, ils rendent l’information plus accessible pour les investisseurs. Si le change-
ment de normes comptables modifie les retraitements à opérer, l’impact principal reste limité
au niveau des analystes financiers, ou des investisseurs disposant de la capacité à analyser cette infor-
mation.
Carole BEAU et Benoît PIGÉ
LA NORMALISATION DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LE PROCESSUS DE GOUVERNANCE
COMPTABILITÉ – CONTRÔLE – AUDIT / Numéro thématique – décembre 2007 (p. 57 à 76)
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time, induce a better control of the top execu-
tives.
systèmes d’information, tendent à fournir une
information unique, formalisée, et contrôlée, à
toutes les parties prenantes de l’entreprise, ce
qui, à terme, pourrait conduire à un meilleur
contrôle des dirigeants.
MOTS CLÉS.– IFRS, GOUVERNANCE,REPORTING,
ADMINISTRATEURS,COMITÉ D’AUDIT.
KEYWORDS.–
IFRS, CORPORATE GOVERNANCE,REPOR-
TING,BOARD OF DIRECTORS,AUDIT COMMITTEE.
Correspondance : Carole Beau
Agrégée de Gestion et économie
Benoît Pigé
Directeur de l’IAE de Franche-Comté
Correspondance: IAE de Franche-Comté
45D Avenue de l’Observatoire
25030 Besançon Cedex
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