Telechargé par Sadek Elbousairi

l'état des soldes de gestion

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L’analyse fonctionnelle du compte de produits et charges
La pérennité et le développement de l’entreprise ne peuvent être durablement assurés si l’entreprise ne réalise pas
des performances satisfaisantes. Le diagnostic financier inclut ainsi l’analyse de l'activité et des résultats de
l’entreprise, c’est-à-dire les opérations du compte de produits et charges.
Celui-ci présente une synthèse de l’activité en classant les opérations réalisées par l’entreprise dans trois catégories
distinctes : les opérations d’exploitation, les opérations financières et les opérations non courantes.
Le Plan comptable général des entreprises propose, comme élément des états de synthèses, un document intitulé «
l’état des soldes intermédiaires de gestion ». Ce tableau inclut dans sa première partie plusieurs indicateurs qui
permettent d’apprécier les résultats et la performance de l’entreprise.
Le PCGE propose également, en deuxième partie de ce tableau, de déterminer la capacité d’autofinancement de
l’exercice à partir du résultat de l’Ese.
1. Le tableau de formation des résultats :
1.1. Principes :
Le PCGE fournit le modèle de tableau de formation des résultats présenté ci dessous. On y retrouve : le résultat
d’exploitation ; le résultat courant, le résultat non courant et le résultat de l’exercice qui figurent dans le CPC.
1.1. Analyse des principes et conséquences :
Le passage du CPC au TFR ne nécessite aucun retraitement.les différents SIG sont calculés en cascade à partit des
postes du CPC selon les principes énoncés ci-dessous.
•
La marge brute :
Ventes de marchandises
711
Ventes de marchandises nettes des rabais, remises et
ristournes accordées sur ces ventes.
- Achat revendus de marchandises
611
•
Achats de marchandises nets des rabais, remises et
ristournes obtenus.
• Corrigés de la variation des stocks de marchandises.
• Frais accessoires Inclus.
= Marge brute
La production de l’exercice :
Vente de B et S produits
712
•
+ Variation de stocks des produits :
± 713
•
Corrigées par la production stockée.
+ 714
•
•
Production immobilisée incluse
- 613
•
•
+ immob produites par l’Eses pour ele M
Ventes de produits finis, intermédiaires, travaux, études,
prestations de services, activités annexes, nets des rabais,
remises et ristournes accordées sur ces ventes.
= Production de l’exercice
La valeur ajoutée :
Marge commerciale
•
+ Production de l’exercice
- Consommations de l’exercice
Achats de matières premières et fournitures nets des
rabais, remises et ristournes obtenus sur ces achats.
• Corrigés des variations des stocks correspondantes.
• Frais accessoires inclus.
• Les charges
externes nettes de rabais, remises et
ristournes obtenus.
= Valeur ajoutée
1
L'excédent brut d'exploitation :
Valeur ajoutée
•
+ Subventions d’exploitation
+ 716
-
Impôts et taxes
-616
-
Charges de personnel
-617
= Excédent Brut d’exploitation
Le résultat d’exploitation :
Excédent brut d’exploitation
•
+ Autres produits d’exploitation
+ 718
- Autres charges d’exploitation
-618
+ Reprises d’expl et Transferts de ch
+ 719
-
Dotations d’exploitation
Il faut intégrer tous les produits et toutes les charges
d’exploitation qui ne sont pas inclus dans l’excédent brut
d’exploitation.
-619
= Résultat d’exploitation
Le résultat financier :
+ Produits financiers
•
- Charge financières
= Résultat financier
73
- 63
Le résultat courant :
Résultat d’exploitation
± Résultat financier
•
Il faut intégrer tous les produits et charges courants
= Résultat courant
• Le résultat non courant :
Produits non courants
75
- Charges non courantes
- 65
= Résultat non courant
•
Le résultat net de l’exercice :
Résultat courant
± Résultat non courant
- Impôt sur les résultats
- 67
= Résultat de l’exercice : Correspond au résultat qui figure au bas du CPC.
1.3. Cas d’entreprise : La société Nejma IN
1.3.1. Le CPC de la société Nejma IN :
Mme Mamat est collaboratrice au sein de la SECI, cabinet d’expertise comptable dont la clientèle est composée de PME
spécialisées dans quelques secteurs d’activité, tels que la restauration, la confection et le bâtiment.
Ce cabinet est situé à Tanger et la totalité de ses clients se trouve dans la ville ou ses environs.
Comme chaque année, elle prépare les éléments de l’annexe qu’elle doit joindre aux comptes annuels de ses clients.
Grâce à une application bureautique, tous les collaborateurs du cabinet regroupent chaque année les données
constatées pour leurs clients. Ceci permet d’obtenir, pour chaque client, des éléments de comparaison tout à fait utiles
puisqu'ils correspondent à leur activité et leur secteur géographique.
2
Ainsi, la société Nejma IN, spécialisée dans la confection, exploite un magasin en plein centre de Tanger. Elle vend
principalement des vêtements de sa fabrication ainsi que quelques accessoires qu’elle achète en l’état.
Mme Mamat doit présenter TFR pour l’exercice N. Elle dispose pour cela du CPC ci-après qu’elle a extrait de son dossier
comptable.
Les soldes intermédiaires de gestion de l’exercice N-1 ont été repris par Mme Mamat dans le tableau établi l’année
précédente.
Comment établir le TFR pour la société Nejma IN ?
Charges
20N
20N-1
Charges d’exploitation
Produits
20N
20N-1
Ventes de marchandises
Ventes de B et S produits
Chiffre d’affaires
Variation de stock de prod
Immob Produites par l’Ese
Subventions d’exploitation
Autres produits d’exploit
Rep. prov. et transf. charges
Total I
Produits financiers
Prod des titres de participation
Gains de change
Intér. et Autres prod. fin
Rep. fin. et transf. charges
Total III
Produits non courants
PC des immobilisations
Subventions d’équilibre
Reprises / subv d’invest
Autres prod non courantes
Reprises NC/ elts stables
446 559
2 341 624
2 788 183
- 50 607
16 254
80 887
6 042
15 845
2 856 604
391 497
2 288 664
2 680 161
- 27 984
71 941
7 026
18 218
2 749 362
13 206
6 027
19 233
11 979
4 032
16 011
38 229
8 592
801
1 025
46 331
11 580
551
2 042
Produits d’exploitation
Achats revendus de Mses
Achats consommés de M et F
Autres charges ext.
Impôts et taxes
Charges de personnel
Autres charges d’exploitation
Dotation d’exploitation
275 909
627 610
74 098
145 784
1 136 949
42 112
317 720
242 847
592 022
96 293
140 165
1 108 644
12 319
367 957
Total II
Charges financières
Charges d’intérêts
Pertes de change
Autres ch fin
Dotations fin
Total IV
Charges non courantes
VNA des immob cédées
Subventions accordées
Autres ch non courantes
Dot. Non courantes/ elts stables
2 620 182
2 560 247
162 698
145 893
41 520
154
15 874
59 042
Total VI
Impôt sur les résultats VII
Total des charges
57 548
19 988
2 861 465
66 979
10 026
2 785 172
Total V
48 647
60 504
Total des produits
2 924 484
2 825 877
Solde créditeur: Bénéfice
Total général
63 016
2 924 484
40 705
2 825 877
Solde débiteur = Perte
Total général
2 924 484
2 825 877
1 049
163 747
2 027
147 920
7 937
Détail des dotations d’exploitation
Dot. aux amort. Sur immo
Dot. aux prov. Sur immo
Dot. prov. Sur actif circulant
dot. prov Risques/charges durables
252 653
29 485
12 458
23 124
297 801
32 502
22 673
14 981
3
1.3.2.
TFR
Le TFR de la société Nejma IN :
200N
Ventes de marchandises
- Achat revendus de marchandises
= Marge brute
+ Production de l’exercice
Vente de B et S produits
+ Variation de stocks des produits
+ immob produites par l’Eses pour ele M
- Consommation de l’exercice
Achats consommés de M et F
+ Autres charges ext.
= Valeur ajoutée
+Subvention d’exploitation
- Impôts et taxes
- Charges de personnel
= EBE
+ Autres produits d’exploit
- Autres charges d’exploitation
+ Rep. d’expl. et transf. charges
- Dotation d’exploitation
= Résultat d’exploitation
+ Résultat financier
= Résultat courant
+ Résultat non courant
- Impôt sur les résultats
= Résultat net de l’exrcice
Certains contrôles doivent être effectués. Il faut retrouver dans le tableau certains éléments qui figurent dans le
compte de résultat : le résultat d’exploitation ; le résultat courant et le résultat de l’exercice.
2. L’analyse de l’activité :
2.1. Les principes :

La marge brute :
Elle mesure la marge sur les activités de négoce (ventes de marchandises). C’est un indicateur très important pour
mesurer la performance économique des entreprises commerciales.
En général, on détermine le taux de marge qui sera égal à ; Marge brute/Ventes de marchandises.
Dans une branche d’activité donnée, ce taux de marge reste en principe relativement constant d’une entreprise à
l’autre et les écarts par rapport à la moyenne sectorielle sont donc très significatifs. Il est possible de calculer un taux de
marge par secteur, par famille de produits ou par produit.

La production de l’exercice :
Elle mesure l’effort de production des entreprises ayant une activité industrielle de transformation ou de prestation de
services.
La production est un indicateur de l’activité réelle de l’entreprise.
Il faut cependant relever le caractère hétérogène de sa composition. En effet, la production vendue est valorisée au prix
de vente alors que la production stockée et la production immobilisée le sont en coût de production. Cet inconvénient
est limité par le fait que ces deux derniers éléments sont généralement de faible valeur. C’est la production vendue qui
lui donne sa signification économique.
4

La valeur ajoutée :
En économie, elle est définie comme la contribution de l’entreprise à la production nationale de richesses.
Elle mesure la richesse créée par l’entreprise, c’est-à-dire l’accroissement de valeur donnée par l’entreprise aux biens
et services en provenance de tiers à l’aide de ses facteurs de production.
La valeur ajoutée est un indicateur de performance qui rend compte du poids économique de l’entreprise.
Elle peut être rapportée à la production pour déterminer le taux de valeur ajoutée : Valeur ajoutée / Production.
La valeur ajoutée produite est partagée entre :
- le personnel de l’entreprise (salaires, charges sociales) ;
- l’État (impôts) qui peut verser des subventions ;
- les apporteurs de capitaux (intérêts des emprunts pour les prêteurs et dividendes pour les associés) ;
- l’entreprise elle-même (dotations aux amortissements et aux provisions).
Cette part pourra d’ailleurs être mesurée par un ratio faisant le rapport entre l’élément concerné et la valeur ajoutée.
Par exemple, le ratio Charges de personnel/Valeur ajoutée détermine la part de valeur ajoutée qui revient au
personnel de l’entreprise.

L’excédent brut d’exploitation :
Il mesure la performance économique de l’entreprise. C’est la part de valeur ajoutée qui revient à l’entreprise et aux
apporteurs de capitaux.
La performance économique mesurée par l’excédent brut d’exploitation est indépendante des choix de l’entreprise en
matière d’amortissement, de la manière dont l’entreprise est financée et des opérations exceptionnelles réalisées
durant l’exercice. En cela, elle est reconnue comme un excellent indicateur de la performance industrielle et
commerciale de l’entreprise.

De l’excédent brut d’exploitation au résultat de l’exercice :
La plupart des soldes intermédiaires suivants sont déjà mis en évidence dans le CPC en liste.
- Le résultat d’exploitation : C’est le résultat dégagé par les seules opérations d’exploitation.
- Le résultat financier : c’est l’indicateur qui exprime la performance de l’Ese en matière de gestion financière.
- Le résultat courant : Il mesure la profitabilité des opérations courantes. Il s’oppose au résultat non coutant
(notamment des cessions d’immobilisations). Il tient compte de l’incidence du mode de financement de l’entreprise
(intérêts des emprunts en particulier). Le résultat courant donne une base de comparaison significative dans le temps
et dans l’espace, qui permet d’apprécier la capacité de l’Ese à générer de manière récurrente un niveau de résultat
courant.
- Le résultat non courant : C’est le résultat des opérations non courantes de l’entreprise, en particulier les
cessions d’immobilisations.
- Le résultat de l’exercice : Il traduit la part qui revient juridiquement aux associés après la déduction de toutes
les charges et de l’impôt sur les résultats. Il peut être intéressant de rapporter ce résultat aux capitaux propres pour
déterminer la rentabilité financière des capitaux propres : Résultat de l’exercice / Capitaux propres.
2.2. Analyse des principes et conséquences :
Les soldes intermédiaires de gestion déterminés pour une entreprise et sur un exercice donnés présentent un intérêt
par eux-mêmes. Cependant, ils sont plus significatifs s’ils font l’objet d’une comparaison dans le temps (exercices
précédents) et dans l’espace (entreprises de la même branche d’activité).
Ils peuvent s’accompagner de ratios parmi lesquels on peut citer :
Taux de variation du CA
CA (N) - CA (N-1 ) /CA (N-1 )
Taux de marge brute
Marge brute / Ventes de marchandises
Taux de valeur ajoutée
Valeur ajoutée / Production de l'exercice
Taux de marge brute d’exploitation
Excédent brut d’exploitation / CA hors taxes
Ratios de répartition de la valeur ajoutée :
• personnel
Charges de personnel / Valeur ajoutée
• prêteurs
Intérêts des dettes / Valeur ajoutée
• entreprise
CAF - dividendes / valeur ajoutée
Taux de marge bénéficiaire
Résultat de l’exercice/CA hors taxes
5
2.3. Cas d’entreprises: la société Nejma IN :

Les données sur l’activité de la société Nejma IN :
L’ensemble des collaborateurs du cabinet d’expertise a fourni les éléments nécessaires à la détermination des
moyennes sectorielles. Mme Mamat a pu imprimer le tableau suivant relatif au secteur de la confection auquel
appartient la société Nejma IN :
Indicateurs Nejma IN Moyennes sectorielles
pour N-1
pour N
Taux de variation du chiffre d’affaires
Taux de marge brute
3,2 %
35,9 %
3,9 %
38,9 %
Taux de valeur ajoutée
76,1 %
75,9 %
Taux de marge brute d’exploitation
20,3 %
21,7%
Répartition de la valeur ajoutée :

personnel :
64,4 %
62%

prêteurs :
8,5 %
5,5 %

entreprise :
17,4%
18%
1,5%
5,1 %
Taux de marge bénéficiaire
Comment Mme Mamat doit-elle rendre compte à M. Rebourg, gérant de la société Nejma IN , pour l’informer des
performances économiques de son entreprise ?

L’analyse de l’activité de la société Nejma IN :
La performance économique de cette entreprise pour l’exercice N peut être appréciée dans une comparaison avec le
précédent exercice et les données sectorielles.
Comparaison dans le temps :
Le tableau suivant regroupe les principaux soldes pour les exercices N-1 et N :
Soldes
N-1
N
Taux de croissance
Marge commerciale(1)
148 650
170 650
(170 650- 148 650)/ 148 650
Production exercice
2 260 680
2 307 271
(2 307 271 - 2 260 680) / 2 260 680
Valeur ajoutée
1 721 015
1 776 213
(1 776 213-1 721 015) /1 721 015
EBE
544 147
574 367
(574 367 - 544 147)/544 147
Résultat d’exploitation
189 115
236 422
(236 422-189 115)/ 189 115
Résultat courant
57 206
91 908
(91 908 - 57 206) / 57 206
Résultat de l’exercice
40 705
63 019
(63 019-40 705)/40 705
(1) L’activité commerciale représente une part marginale de l’activité de cette entreprise.
+14,8 %
+ 2,1 %
+ 3,2 %
+ 5,6 %
+ 25,0 %
+ 60,1 %
+ 54,8 %
Comparaison dans l’espace :
La comparaison est à effectuer à partir des ratios disponibles pour le secteur de cette entreprise :
Indicateurs Nejma IN
Moyennes
N
N-1
sectorielles
Taux de variation du CA
(2788183 - 2 680161) / 2 680161
4,0 %
3,2%
3,9 %
Taux de marge commerciale
170 650 / 446 559
38,2 %
35,9 %
38,9 %
Taux de valeur ajoutée
1 776 213 / 2 307 271
76,9 %
76,1 %
75,9 %
Taux de MBE
574 367 / 2 788 183
20,6 %
20,3 %
21,7%
Répartition valeur ajoutée :
• personnel
1 136 949/1 776 213
64,0 %
64,4 %
62,0 %
• prêteurs
162 698/1 776 213
9,2 %
8,5%
5,5 %
Taux de marge bénéficiaire
63 019/2 788183
2,3 %
1,5%
5,1 %
Remarque :
Le ratio de répartition de la valeur ajoutée au bénéfice de l’entreprise dépend de la capacité d’autofinancement qui
sera calculé dans le paragraphe suivant.
6
Note à l'attention des dirigeants de l’entreprise
Cabinet d’expertise comptable SECI
M. Rebourg,
Gérant de la société Nejma IN
Monsieur,
Comme chaque année, et conformément à la mission que vous avez bien voulu nous confier, nous avons
procédé à l’étude de l’activité de votre entreprise en effectuant une comparaison avec les données de l’exercice
précédent et les moyennes sectorielles dont nous disposons.
1) Par rapport à l’exercice précédent :
Soldes
Croissance par rapport à N-1
Marge commerciale
Production de l’exercice
Valeur ajoutée
Excédent brut d’exploitation
Résultat d’exploitation
Résultat courant avant Impôts
Résultat de l'exercice
+ 14,8 %
+ 2,0 %
+ 3,2 %
+ 5,6 %
+ 25,0 %
+ 60,1 %
+ 54,8 %
L’activité de votre entreprise est assez stable. Cependant, il apparaît que la rentabilité s’est nettement
améliorée.
L’excédent brut d’exploitation a connu une croissance significative mais l’amélioration de la performance de
votre entreprise trouve ses causes dans les autres opérations d’exploitation. On constate que les dotations aux
amortissements sur immobilisations sont en baisse très sensible. Ceci peut traduire un vieillissement des
immobilisations.
Finalement le résultat de l’exercice connaît une augmentation très importante en valeur relative.
2) Par rapport aux moyennes sectorielles
Indicateurs
Moyennes
Nejma IN
sectorielles
Taux de variation du chiffre d’affaires
Taux de marge commerciale
Taux de valeur ajoutée
Taux de marge brute d’exploitation
Répartition de la valeur ajoutée : - Personnel
- Prêteurs
Taux de marge bénéficiaire
N
4,0 %
38,2 %
76,9 %
20,6 %
64,0 %
9,2 %
2,3 %
N-1
3,2 %
35,9 %
76,1 %
20,3 %
64,4 %
8,5 %
1,5%
N
3,9 %
38,9 %
75,9 %
21,7%
62,0 %
5,5 %
5,1 %
Pour les opérations d’exploitation, on constate que la performance de votre entreprise est tout à fait
comparable à celle des entreprises du même secteur.
L'insuffisance de son bénéfice a pour cause principale des charges financières qui ont un poids plus important en
N et qui restent très au- dessus de la moyenne sectorielle.
Cette rentabilité insuffisante a des conséquences importantes :
pour les propriétaires de l’entreprise pour qui le placement n’est pas très intéressant ;
pour l’entreprise elle-même pour qui cette insuffisance de résultat pèse certainement sur les capacités de
financement.)
Il apparaît donc que l’activité de votre entreprise donne des résultats tout à fait satisfaisants. Il conviendrait
cependant de limiter le poids des charges financières.
Restant à votre disposition pour toute information complémentaire,
Veuillez agréer, M. Rebourg, l’expression de nos salutations distinguées.
Mme Mamat,
Responsable de votre dossier
7
3. La capacité d’autofinancement de l’exercice :
3.1. Les principes :
Le PCGE propose le tableau suivant pour la détermination de la capacité d’autofinancement de l’exercice à partir des
postes du CPC:
Eléments
Montant
Résultat net de l’exercice
+ Dotation d’exploitation (1)
+ Dotation financières(1)
+ Dotation non courantes(1)
- Reprises d’exploitation (2)
- Reprises financières (2)
- Reprises non courantes(2) (3)
+ VNA des immob cédées
- PC des immob
= CAF
- Distribution de bénéfices
= Autofinancement
(1)
à l’exclusion des dotations relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie
(2)
à l’exclusion des reprises relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie
(3)
y compris reprises sur subventions d’investissements
3.2. Analyse des principes et conséquences :
La méthode de calcul proposée par le PCGE est certes facile à réaliser, mais elle ne rend pas compte de la signification
économique de la CAF. Une autre méthode de calcul répond mieux à ce souci, il s’agit de la méthode dite soustractive.
Calcul de la CAF à partir de l’EBE :
Excédent brut d'exploitation (ou insuffisance brute d’exploitation)
+ Autres produits d’exploitation
- Autres charges d’exploitation
+ Reprises d’exploitation/ éléments stables
- Dotations d’exploitation/ éléments stables
+Transferts de charges d’exploitation
+ Produits financiers(1)
- Charges financières (2)
+ Produits non courants (3)
- Charges non courants (4)
- Impôt sur les bénéfices
= CAPACITE D'AUTOFINANCEMEN
(1)
Sauf reprises sur provisions sur éléments stables
(2)
Sauf dotations sur éléments stables
(3)
Sauf:
Produits des cessions d’immobilisations,
Reprises sur subventions d’investissements,
Reprises non courantes sur éléments stables.
(4)
Sauf:
VNA des immobilisations cédées,
Dotations non courantes sur éléments stables.
Les produits et les charges qui ne sont pas retenus dans ce calcul sont :
les produits et les charges calculés : dotations et reprises sur éléments stables (actif immobilisé et financement
permanent), reprises sur subvention d’investissement, valeurs nettes d’amortissement des immobilisations cédées ;
- Les produits des cessions des immobilisations qui constituent pourtant des produits encaissables mais que le PCGE
distingue de la capacité d’autofinancement car ils relèvent de la fonction d’investissement et seront, notamment dans
8
le tableau de financement, rapprochés des acquisitions d’immobilisations. Pour la capacité d’autofinancement, ils sont
donc pris en compte comme des produits non encaissables (calculés).
Remarque :
Les dotations et reprises sur actifs et passifs circulants sont assimilées respectivement à des charges décaissables et
des produits encaissables car devant se concrétiser dans le cours terme alors que la CAF est conçue comme un flux de
fonds destinées à faire face aux besoins de financements des investissements et des risques futures ayant un caractère
durables.
La capacité d’autofinancement à partir du résultat de l’exercice
Puisque le résultat est la différence entre tous les produits et toutes les charges, la capacité d’autofinancement peut
également être déterminée à partir du résultat de l’exercice.
Il faut alors :
réintégrer (donc ajouter) toutes les charges calculées (non décaissées) ;
déduire (donc retrancher) tous les produits calculés (non encaissés).
Les produits et charges calculés sont ceux qui n’ont pas été Inclus dans le calcul de la capacité d’autofinancement à
partir de l’excédent brut d’exploitation.
3.3. Signification et intérêt de la capacité d’autofinancement
Elle est égale, pour un exercice comptable, à la différence entre :
l’ensemble des produits encaissés ou encaissables ;
l’ensemble des charges décaissées ou décaissables.
C’est une ressource de financement que l’entreprise génère par sa propre activité courante (exploitations, financière
et non courantes hors opérations en capital).
Comme son nom le suggère, elle exprime l’aptitude de l’entreprise à financer elle-même ses besoins, soit :
- au financement du maintien ou du renouvellement de l’outil de production ;
à la couverture des pertes probables sur actifs et des risques et charges encourus ;
à la rémunération du capital (dividendes) ;
au financement de la croissance, soit par le financement des investissements, soit par une contribution au
remboursement des emprunts.
On la définit également comme la trésorerie potentiellement dégagée par l’activité courante de l’entreprise.
La CAF ne mesure pas une performance ou une rentabilité de l’entreprise. Son intérêt principal est constitué par son
rôle dans le financement des emplois de l’entreprise.
3.4. Cas d’entreprise : la société Nejma IN :
3.4.1. Les projets de la société Nejma IN :
En réponse aux résultats dé l’analyse faite par Mme Mamat, M. Rebourg a souhaité la rencontrer pour lui exposer les
projets qu’il forme pour son entreprise.
Il souhaite automatiser davantage son processus de production et envisage l’acquisition de nouvelles machines.
Conscient du poids excessif de son endettement, il souhaiterait savoir si son entreprise dispose de ressources internes
pour le financement de ses projets. Il précise que, comme en N-1, aucun dividende ne sera distribué aux associés au
titre de l’exercice N.
Mme Mamat lui propose de déterminer la capacité d’autofinancement de l’exercice N.
Elle a relevé, pour le ratio « Capacité d’autofinancement - Dividendes / Valeur ajoutée » :
Nejma IN (pour N-1) : 17,4 % ;
Moyenne sectorielle (pour N) : 18 %.
Quelle est la capacité d’autofinancement de l’exercice par la méthode définie dans le Plan comptable général ?
Peut-on vérifier son montant par la méthode dite « soustractive » ?
Quelles sont les possibilités de financement dont la société Nejma IN dispose ?
9
 La capacité d’autofinancement pour la société Nejma IN
La capacité d’autofinancement à partir de l’excédent brut d’exploitation
Excédent brut d’exploitation
+ Transferts de charges d’exploitation
+ Autres produits d’exploitation
- Autres charges d’exploitation
+ Produits financiers (1)
19 233-6 027
(2)
- Charges financières
163 747-0
+ Produits exceptionnels (3)
48 647 - 38 229 - 8 592 - 1 025
(4)
- Charges exceptionnelles
57 548-41 520-15 874
- Participation des salariés aux résultats
- Impôt sur les bénéfices
© Dunod - La photocopie
non autorisée est un délit.
Capacité d’autofinancement de l’exercice
(1) Sauf reprises sur provisions : 6 027.
(2) Sauf dotations aux amortissements et aux provisions financiers : néant.
(3) Sauf :
- produits des cessions d’immobilisations : 38 229 ;
- Reprises / subventions d’investissement: 8 592 ;
- Reprises sur provisions non courantes : 1 025.
(4) Sauf :
- valeur nette d’amortissement des immobilisations cédées : 41 52 ;
- dotations non courantes : 15 874.
574 367
0
+ 6 042
-42 112
+ 13 206
- 163 747
+ 801
- 154
0
- 19 988
+ 368 415
La capacité d’autofinancement à partir du résultat (méthode additive) :
Résultat net de l'exercice (bénéfice)
+ 63 019
+ Dotations:
•
d’exploitation
+ 317 720
•
financières
0
•
non courantes
+ 15 874
- Reprises :
•
d’exploitation
-15 845
•
financières
-6 027
•
non courantes
- 1 025
- Reprises / Subventions d’investissement
-8 592
- Produits des cessions des immobilisations
-38 229
+ Valeur nette d’amortissement des immobilisations cédées
+ 41 520
Capacité d’autofinancement de l’exercice
+ 368 415
 Possibilités de financement :
Parmi les informations fournies sur le secteur de la confection, figure un ratio de partage de la valeur ajoutée au
bénéfice de l’entreprise.
La part de l’entreprise correspond à la capacité d’autofinancement de l’exercice. En effet, ce paramètre correspond,
selon la définition, aux ressources que l’entreprise génère à partir de son activité courante pour financer ses besoins. La
comparaison avec l’exercice N-1 et les moyennes sectorielles donne les résultats suivants :
Nejma IN
Moyenne
sectorielle
N
N-1
CAF - dividendes / Valeur ajoutée
368 415/1 776 213
20,7 %
17,4 %
18 %
La société Nejma IN dispose donc de ressources internes légèrement supérieures à celles des entreprises du même
secteur (en moyenne).
Il lui est possible d’envisager le financement interne de certains investissements.
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