I. Introduction
Cas clinique : Mme R., 35 ans, ne se plaint d’aucun symptôme particulier, découvre, grâce à la
médecine du travail, qu’elle a une hyperglycémie à 2,56 g/L.
La norme de la glycémie à jeun étant <1g/L.
Quel est le diagnostic ?
Une hyperglycémie n’est pas suffisante pour dire que la patiente a un diabète et donc pour dire de
quel type de diabète elle est atteinte.
Les différents types de diabètes sont les diabètes de type I, les diabètes de type II, les MODY et les
diabètes mitochondriaux.
A) Définition
« Diabète » vient du grec et signifie « passer à travers ». En effet, « dia » signifie « à travers » et
« bète » signifie : « aller, passer ».
Les Egyptiens, d’après les textes hindous, se sont rendu compte que ce qui passait à travers était l’eau.
En fait, ils observaient que les gens buvaient et urinaient donc l’eau passait à travers le corps. Chez les
diabétiques, ces 2 effets étaient accentués. En terme médical, le fait de boire abondamment et souvent
désigne la polydipsie tandis que le fait d’uriner beaucoup désigne la polyurie. Ainsi, ils se sont rendu
compte que les diabétiques avaient un syndrome polyuro-polydipsique.
Les Egyptiens goutaient l’urine : il y avait 2 possibilités : soit elle n’avait pas de goût et donc ils ont
appelé cela le diabète insipide ou soit l’urine était sucrée et donc ils ont appelé ça le diabète sucré.
Le diabète insipide correspond à une diminution de l’effet de l’hormone anti-diurétique (ADH).
L’ADH est l’hormone qui sert à concentrer l’urine, à retenir l’urine dans le tube collecteur.
Dans le diabète insipide, l’ADH est ainsi déficiente soit dans sa sécrétion (synthétisée par
l’hypothalamus). En effet, il y a des cytokines dans la post-hypophyse et c’est la post-hypophyse qui
secrète l’ADH. Il peut y avoir une anomalie centrale, par exemple une tumeur hypothalamique comme
un craniopharyngiome ou anomalie qui fait suite à une chirurgie de l’hypophyse : il s’agit d’un
diabète insipide neurogène. Soit l’ADH est bien secrétée mais régie au niveau du tube collecteur sur
son récepteur et décide de faire venir des canaux à eau sur la membrane, qu’on appelle des
aquaporines, qui vont permettre un passage de l’eau libre pour concentrer l’urine, mais ne fonctionne
pas au niveau de la périphérie, on appelle ça un diabète insipide néphrogénique, c’est-à-dire qu’elle est
inactive, ce qui donne un syndrome polyuro-polydipsique.
Le diabète sucré (ce dont on parle dans ce cours).
Les français jouent un rôle majeur dans l’histoire de la découverte de la compréhension du diabète,
dont un qui s’appelle Minkovsky qui a, avec Mehring, en 1889, réséqué un pancréas à un chien et a
décrété que ce chien présentait un syndrome polyuro-polydipsique ainsi qu’une hyperglycémie, lui
induisant un diabète, pour ainsi en conclure que le pancréas jouait un rôle important.
En 1921, Banting et Best ont gagné le prix Nobel pour la découverte de l’insuline.
Définition du diabète (le professeur a précisé qu’il y a eu peu d’années où il n’a pas posé cette
question et que tous les mots comptent) :
Le diabète se définit comme une glycémie à jeun, à 2 reprises, supérieure ou égale à 1,26 g/L
(126 mg/dL) ou 7 mmol/L.
Avant 1997, le seuil était défini à 1.40g/L. 1997 est la date où on s’est rendu compte que dès 1.26 g/L,
il y avait un risque de complications bien qu’on ne remarque rien, qu’on se sente très bien.