Introduction :
L’accroissement considérable et continu du volume des échanges commerciaux
internationaux au cours du 19ème siècle a rendu nécessaire la mise en place d’un ensemble de
règles, formelles ou informelles, régissant les différents types de règlements internationaux
qui découlent de ces échanges. L’objectif étant de faciliter les transactions commerciales
entre les pays coéchangistes, d’effectuer les paiements dans des conditions favorables au
développement des échanges et de favoriser les investissements à l’étranger.
Ainsi, un vrai système monétaire international s’est mis en place progressivement vers la fin
du 19ème siècle même si aucun accord international n’ait été encore en vigueur.
Le système de l’étalon-or a cédé la place à un nouveau système monétaire en 1944 donnant
lieu à la naissance du fonds monétaire international (FMI), de la banque internationale pour
la reconstruction et de développement (BIRD) et des accords généraux sur les tarifs
douaniers et le commerce (GATT) ; la banque des règlements internationaux (BRI) existait
déjà en 1930.
Étant donné l’importance cruciale du système de change dans toute libéralisation du
commerce mondiale, le FMI s’est vu chargé principalement de garantir la stabilité de ce
système et d’éviter le retour des dévaluations compétitives auxquelles ont été livrés
beaucoup de pays à la suite de la grande dépression de 1929 et qui ont conduit à la ruine de
l’économie mondiale et à l’éclatement de la deuxième guerre mondiale.
Or, le démantèlement du système monétaire international fondé sur la fixité des taux de
change en 1971 et l’adoption des accords de la Jamaïque en 1976 donnant lieu à un
deuxième amendement des statuts du FMI, constitue un véritable tournant dans le rôle
dévolu à cette institution qui demeure cependant essentiel à la stabilité du système
monétaire international.
Après 1976, et avec le passage définitif au système de changes flottants, le FMI est devenu
plus un agent de régulation financière et d'aide aux pays en développement, chargé de
permettre à ces pays de surmonter des crises temporaires de financement de leur déficit de la
balance des paiements.
Au fil de ces trente dernières années, et suite à la vulnérabilité croissante du système
financier international, le fonds est de plus en plus appelé à jouer un rôle de gendarme
financier international en prévenant les crises systémiques, en œuvrant à les éviter et en
participant à l’atténuation de leurs effets quand il n’est pas possible de les éviter.
Force est, cependant, de reconnaître que la crise financière de 2008 et la forte récession
économique mondiale qui s’en est suivie, témoignent de l’incapacité du FMI et des autres
institutions financières internationales à prévenir ce genre de crises.