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L5IAU2 L6IAU2 Moreau C détermination nominale

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UFR Langues et Civilisations
Pays anglophones
Année Universitaire 2011-2012
Licence :
d’Anglais
Année de licence :
3ème Année
Semestre :
1er semestre
Code de UE :
L5IAU2
Nom de l’UE :
Langue écrite
Linguistique
La détermination nominale
"A cause du changement de programme dans l'enseignement de la linguistique en Licence, le cours
sur les modalités vous a été transmis trop tôt, car il concerne la 2ème partie du semestre 2 (à
conserver, donc). Toutes nos excuses pour cette confusion.
Pour le semestre 1, nous vous envoyons la première partie du cours concernant la détermination
nominale: révision des données mises en place en L2 (renvoi à la notion, extraction/prélèvement et
fléchage) et la partie nouvelle concerne les quantifieurs. La seconde partie du cours viendra un peu
plus tard, qui concerne les modifieurs (adjectifs/adverbes).
Le sujet du devoir vous parviendra fin novembre.
Je vous souhaite une bonne préparation.
Bien cordialement,
Catherine Moreau"
Auteur :
Année de création :
Catherine Moreau
2011
Année de mise à jour :
Les cours sont strictement réservés à l’usage privé des étudiants inscrits à l’UFR Langues et Civilisations de
l’université Michel de Montaigne de Bordeaux 3.
Toute personne qui utiliserait ce document à d’autres usages ou qui en ferait une reproduction intégrale ou
partielle sans le consentement de l’UFR Langues et Civilisations de l’université s’exposerait aux poursuites
judiciaires et sanctions prévues par la loi.
LA DETERMINATION NOMINALE
Ouvrages de référence :
Bouscaren, Jacqueline. Linguistique anglaise. Initiation à une grammaire de
l’énonciation. Paris : Ophrys, 1991.
Rotgé, Wilfrid et Jean-Rémi Lapaire. Linguistique et grammaire de l’anglais.
Toulouse : PUM, 1991.
Introduction
Du point de vue syntaxique, le nom est le constituant obligatoire (le noyau) d’un
groupe appelé le groupe nominal (GN). Peuvent également entrer dans la
composition du GN les constituants suivants : les déterminants (articles, quantifieurs,
génitifs), les adjectifs et les propositions relatives qui viennent les compléter.
Nous limiterons notre étude aux déterminants du nom. Le choix se fera en fonction
de plusieurs paramètres dont il faudra tenir compte simultanément :
- la catégorie dans laquelle fonctionne le nom
- la référence au générique ou au spécifique
- le niveau de détermination (avec article défini ou indéfini, avec ou sans
quantifieur …)
I/ CATEGORISATION DU NOM.
[Bouscaren-Chuquet p 83]
1. FONCTIONNEMENT.
Un nom a un fonctionnement habituel dans une catégorie, même si son
appartenance à une catégorie n’est pas fixe. Ceci est dû à la notion qu’il représente.
En effet, une notion a des caractéristiques particulières : c’est un ensemble de
propriétés définitoires sur lesquelles une communauté linguistique s’entend. Par
exemple le nom man renvoie au concept d’animé humain, dans certains cas
masculin (par opposition à féminin), doué de volonté, d’un langage articulé, etc…
Ainsi selon la notion à laquelle le nom va renvoyer, on peut définir différentes
catégories du nom.
Une première dichotomie comptable / non-comptable s’avère insuffisante car elle ne
permet pas de différencier des notions comme TEA et PEACE. Nous avons donc
recours à trois catégories : le discret, le dense et le compact.
a) Le discret (discontinu).
Ce fonctionnement concerne les noms (count nouns) qui représentent une notion
composée d’unités comptables, individuables, dissociables, comme book, dog, car
… Le critère de définition est le suivant : on peut ajouter « a certain number of ».
1
Appartiennent aussi à cette catégorie certains noms formés à partir d’une base
verbale + -ing, ceux qui représentent une occurrence de procès ; ils sont donc
dénombrables : meeting, warning…
b) Le dense (continu quantifiable).
Ces noms (mass nouns) représentent une notion non comptable, mais quand même
quantifiable, comme tea, glass (le matériau). Ils ne répondent pas au critère
précédent (* « a certain number of ») mais à : « a certain quantity of ». Ces noms ne
sont pas dénombrables mais on peut effectuer des opérations quantitatives de l’ordre
du prélèvement : tea (a cup of tea).
c) Le compact (continu non quantifiable).
Ces noms (uncount nouns) représentent une notion non quantifiable comme truth.
On ne peut effectuer aucune opération de l’ordre du dénombrable parce que cette
notion n’est pas sécable: il faut la considérer comme un tout. Les critères précédents
ne peuvent donc être appliqués : * « a certain number/quantity of ».
Ces noms représentent des notions dites abstraites : courage, knowledge, blame,
assistance… Certains sont construits par suffixation particulière : pity, affection,
illness ; d’autres sont des prédicats nominalisés : love, reading.
Certains suffixes sont typiques ; comme –cy dans privacy, qui sert à marquer une
propriété. Privacy exprime la qualité, l’état de ce qui est ‘private’, privé, personnel,
intime. Rien de quantitatif. Much privacy équivaut à ‘a great amount of privacy’. La
détermination n’indique pas une quantité mais marque un degré sur une échelle
d’intensité. Donc interprétation qualitative.
2. RECATEGORISATION.
Certains substantifs peuvent ne pas fonctionner dans leur catégorie habituelle, et en
fonction de leur contexte et de leur référence, vont glisser de catégorie. C’est le
déterminant qui indiquera l’appartenance à la nouvelle catégorie :
Tea (dense) peut donner there is a tea I like particularly (discret: on peut dire “a
particular brand among others”).
On voit apparaître un phénomène de discrétisation: Il y a création d’un sous-type,
une manifestation de la notion (un type, une sous-classe).
-
du dense au discret :
dense :
discret:
You’re doing a lot of work
Your work has improved.
Have you seen his latest work?(oeuvre)
The road works are slowing down the traffic. (travaux)
De même:
Iron → an iron (un fer à repasser)
Game → a game (un gibier)
Wood → a wood (un bois)
2
Cold → a cold (un rhume)
-
du compact au discret :
Le renvoi à un degré de la notion permet la recatégorisation en discontinu (sans pour
autant permettre le dénombrement : *two great courages). Egalement une
manifestation de la notion :
what a shame !
He has a great love of music.
He has a hatred of oysters.
He has a great knowledge of maths.
I have a strong suspicion that he is the murder.
Love is nearly a madness.
Shakespeare, Song in The Two Gentlemen in Verona, IV,2.
-
du discret au compact :
they were considered as Ø husband and wife.
Conclusion.
Les marques associées à ces substantifs permettent de déterminer leur catégorie de
fonctionnement, mais aussi leur degré de détermination. Selon le contexte, on pourra
faire appel à la notion, ou à un degré minimal de détermination, ou à une définition
par opposition ou encore à l’expression d’une quantité.
Nous ferons un rappel des niveaux primaire (l’indéfini), tertiaire (le défini) et zéro (le
renvoi à la notion), qui ont été traités dans le cours de deuxième année. Nous
aborderons ensuite de manière plus détaillée le niveau secondaire dans lequel nous
traiterons les quantifieurs.
II/ NIVEAUX DE DETERMINATION.
1. DETERMINATION PRIMAIRE.
On voit apparaître
substantif :
Discret :
Dense :
Compact :
des marques différentes selon la catégorie de fonctionnement du
a + sing / Ø + pluriel
Ø + singulier
Ø + singulier
a) Discret.
I heard a bird in the chimney yesterday.
We were served Ø ginger biscuits.
3
L’article, quand il est présent, est indéfini. On renvoie à une situation particulière,
unique.
On effectue une opération d’extraction qui consiste :
- à prendre en compte une unité quelconque de la classe comptable BIRD, ou
plusieurs unités quelconques de la classe comptable BISCUIT : cela consiste
à dire ‘soit quelque chose qui a la propriété de la classe BIRD/BISCUIT’, ou
‘soit quelque chose qui relève de l’oiseau, du biscuit au gingembre.
- Cette prise en compte s’accompagne automatiquement d’une prédication
d’existence de cette/ces occurrence(s) dans la situation de référence : ‘et j’en
prédique l’existence dans la situation passée’.
Extraction simple / unique dans le cas de a bird : ‘there was a bird yesterday’.
Extraction multiple, plurielle dans le cas de Ø ginger biscuits : ‘there were ginger
biscuits’.
L’opération d’extraction est marquée par l’article indéfini suivi du singulier sur le
terme (a + sing) ou de l’article zéro suivi de la marque du pluriel sur le terme (Ø +
pluriel).
C’est une opération à la fois quantitative (il existe au moins 1 occurrence = ‘il y a’) et
qualitative car on définit l’occurrence avec les caractéristiques de la classe à laquelle
elle appartient.
b) Dense.
You will be served Ø tea and Ø pudding.
On prélève une partie de la classe non comptable. Le prélèvement consiste :
- à prendre en compte une quantité quelconque de la classe : ‘soit quelque
chose qui relève du thé, soit quelque chose qui a les caractéristiques du
gâteau’.
- En même temps on prédique l’existence de cette quantité dans la situation de
référence (ici à venir) : ‘there will be tea, there will be pudding’.
Cette opération de prélèvement est marquée par l’article zéro Ø et le singulier sur le
terme. Elle est quantitative (‘il y a’) et qualitative (caractéristiques de la classe).
c) Compact.
She runs her restaurant with Ø authority.
They acted out of Ø kindness.
He answered with Ø great politeness.
Les marques de détermination sont l’article zéro et le singulier sur le terme (Ø +
sing).
La classe à laquelle appartiennent ces noms n’étant pas sécable, aucune opération
de prélèvement n’est possible (pas quantifiable) : il y a manifestation de la notion, en
prenant en compte la classe entière. On renvoie à ce que l’on considère comme la
propriété d’être autoritaire, gentil, poli. L’extraction globale consiste à :
- prendre en compte la propriété de la classe (<be authoritative>, <be kind>,
<be polite>).
4
-
Prédiquer son existence par rapport à un sujet dans une situation particulière
(présente, passée, …).
On dira : there was authority in her way of running her restaurant; they were kind /
they showed kindness; there was politeness in his answer.
-
Exemples d’emploi avec la marque d’extraction typique au fonctionnement
discontinu:
Certainly if they’re causing a disturbance’.
[JCS] P. Cornwell, From Potter’s Field
He wanted to break away from Bruno, get out of the room, but a nightmarish
heaviness held him.
[JCS] P. Highsmith, Strangers on the Train
Dans ce cas, on prend en compte/dissocie une occurrence qualitative de la classe
compacte, ce qui permet de dire : ‘a sort of / a type of’.
Contrairement à l’extraction d’une occurrence quantitative qui s’effectue sur du
discontinu, ici on extrait une occurrence qualitative : ‘there was a sort of heaviness
that held him’.
-
En conclusion, cette opération de détermination que nous venons de voir
(l’extraction/prélèvement) est le degré minimal de détermination. C’est une
opération à la fois qualitative et quantitative :
La qualité est prépondérante, au sens où on définit le terme en renvoyant aux
propriétés (caractéristiques) de la classe à laquelle appartient la notion.
La quantité est implicite (on reconnaît dans le fonctionnement discret la dichotomie
singulier/pluriel) parce que la prédication d’existence pose nécessairement une idée
de quantité (‘il y en a’).
2. DETERMINATION SECONDAIRE.
[B.-CH. P212-215]
Ce deuxième niveau de détermination rend explicite la quantité extraite ou prélevée
au niveau 1. C’est donc une opération seconde, qui s’expliquera en passant d’abord
par l’extraction-prélèvement. Pour rendre explicite la quantité, on a recours à des
déterminatifs qui donnent une idée de quantité objective ou subjective. Certains
auront un emploi spécifique à une classe, d’autres seront communs à tous les noms.
La plupart d’entre eux peuvent fonctionner comme déterminants de nom ou comme
proformes (pro-noms) :
- Did you get many replies ?
- Yes, I got many.
Enfin certains emplois auront pour effet de rendre compte du côté qualitatif de la
notion.
a) les diviseurs / discrétiseurs.
Les diviseurs fonctionnent sur le continu. Ils ont pour but de lever l’impossibilité qu’on
a de discrétiser des unités sur une classe qui n’en possède pas. Ce sont des noms
5
qui servent à dénombrer du non comptable (dense ou compact). Les dénombreurs
sont variés:
a piece of (luggage, evidence, luck, nonsense)
a cup of (tea) – a lump of (sugar) – a bar of (soap, chocolate)- a pane of (glass)
a sheet of (paper) – a speck of (dust) – a sum of (money)
a flash of (lightning) - a burst of (laughter)
one loaf / two loaves of (bread)
b) La quantité objective.
On associe la quantité à une échelle objective, à l’aide d’adjectifs numéraux
cardinaux. Ceci n’est possible que sur une classe comptable (le discret). Ce sont des
dénombreurs cardinaux (one, two …). On rend ainsi explicite la quantité d’unités
extraites sur une classe comptable (discret) :
The ten days he spent in Spain.
N.B. : En dehors de ces dénombreurs objectifs, toute autre quantification sera jugée
subjective.
La quantité est dite subjective quand elle correspond à la norme établie par
l’énonciateur. C’est lui qui évalue la quantité selon ses propres critères.
c) La grande et la petite quantité.
Selon le fonctionnement de la classe, on trouve des déterminants spécifiques :
-
sur du discret :
-
sur du dense :
many / (a) few people
I have much / (a) little money left
Pour ce qui concerne la petite quantité, la présence ou l’absence de l’article a (dans
a few / a little) est significative. L’absence de l’article donne une orientation négative
à la quantité : en utilisant ø few et ø little l’énonciateur indique que la valeur est
insuffisante à ses yeux parce qu’elle ne correspond pas à ce qu’il attendait. On peut
d’ailleurs mettre en évidence un préconstruit de grande quantité :
ø few people = not many people
ø little money = not much money
C’est la négation de la grande quantité qui donne l’orientation négative :
ø Few (= not many) friends came to the party = ‘moins nombreux que
prévu ou souhaité’.
There is ø little (= not much) traffic in the street today = ‘guère, par
rapport à l’ordinaire’.
6
-
Sur du discret, l’emploi de several [B-Ch. P 216] est corrélé à la marque du
pluriel sur le terme. Il indique une quantité plurielle supérieure à one. Cette
quantité s’oppose à l’unicité :
There were several books on the shelf.
Ce que l’on sait c’est qu’il y en avait plus d’un.
d) Dualité.
A partir d’un ensemble constitué de deux éléments, on peut expliciter la double
extraction (de ces deux éléments) de deux manières :
-
Two.
[…] and the two of us turned our faces up into the island.
[JCS] M. O’Sullivan, Twenty-Years A-Growing.
Le déterminant numéral two explicite la double extraction des unités de la classe (us)
qui n’en compte que deux : me (Maurice) and him (George). Chaque unité de la
classe est dissociée et la quantité est objective.
-
Both.
Ce déterminant explicite à la fois l’extraction de deux unités et leur globalisation. Il
désigne la totalité d’un ensemble qui comporte deux éléments :
Prithee bring me
To the dead bodies of my queen and son.
One grave shall be for both.
W. Shakespeare, The Winter’s Tale, III, 2.
Ici Leontes fait référence à deux personnes qu’il englobe dans le même destin. Both
implique la préconstruction de deux éléments (queen and son) extraits puis
globalisés.
La globalisation ne doit pas être évidente de prime abord. C’est pour cela que
Leontes décide d’une seule tombe (one as opposed to two). C’est pour cela qu’on
dira :
I’ve read both books
signifiant que, contrairement à toute attente, j’en ai lu non seulement un mais deux :
‘I’ve read the one and also the other’.
-
Either.
Ce déterminatif indique qu’aucun choix n’est fait :
Either (of them) will do, I don’t mind. I like both.
La classe est constituée de deux éléments (comme l’indique both). L’énonciateur ne
choisit pas (I don’t mind), de là une valeur d’indifférence et chaque unité est
dissociée (s’oppose à la globalisation en both).
N.B. : cette valeur est proche de any d’indifférenciation qui fonctionne sur un
ensemble de plus de deux éléments.
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e) Parcours et globalisation.
Avec ces déterminatifs on prend en compte la totalité de la classe comptable (ou de
la sous-classe) après avoir parcouru les éléments constitutifs et on a une valeur
positive.
-
Each.
The teacher knows each boy by name
Extraction tour à tour de chaque élément de la classe en s’arrêtant sur la spécificité
de chacun : idée de dissociation. On parcourt sans globaliser, on s’attache à
individuer. Dans ce cas on peut s’attendre à l’énumération des unités (par exemple :
Peter, John, …).
-
Every.
Every candidate has finished on time, haven’t they?
Avec every on parcourt les éléments sans s’arrêter sur aucun car on effectue ensuite
une globalisation. Toute la classe est en cause.
Chaque élément est passé en revue : présence du singulier sur le verbe (has
finished). Finalement la classe entière est prise en compte : reprise sous forme
plurielle (they).
Who wanted to swallow a pill each day, every day, for forty
years ? Not I.
[JCS] P. Childress White, The Bird Cage.
Each : différence qualitative entre les journées qui ont chacune sa spécificité; every:
les différences sont gommées (phénomène de lissage) pour ensuite permettre de
prendre en compte la globalité (forty years). Dans cet exemple, il y a progression
vers la totalisation.
-
All.
All the candidates have been interviewed. The exam’s over.
Phénomène de fusion, de globalisation. Toute la classe est mise en cause et on
s’attache au fait qu’il n’y a pas de reste : ‘tous sans exception’.
-
sur du discontinu (discret) on voit apparaître la notion de pluriel (all + -s) :
All his friends came to the party = none declined the invitation.
-
sur du continu dense, pas de marque de pluriel (all + Nø + Vb au sing)
puisque pas d’éléments comptables :
I’ve been driving all morning (without a rest).
He drank all the whisky (there was none left).
All that glitters is not gold (ici on nie la totalisation = ‘part is, part is not’:
une partie et le reste).
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f) Some et any. [B-Ch. P88-92]
Selon leur emploi, ces marqueurs ont une valeur quantitative ou qualitative. Ils sont
liés au problème de l’assertion.
-
Some (Qnt).
C’est une quantité subjective imprécise, qui peut être grande ou petite. La quantité
est non nulle, de là sa compatibilité avec l’assertion positive.
I bought some oranges and some milk.
La quantité est indéfinie: elle est dite ‘circulaire’ car elle est ce qu’elle est, selon les
critères de l’énonciateur. Selon le fonctionnement du nom, on pourra paraphraser :
A certain number of oranges (discret), a certain quantity of milk (dense).
On le retrouve dans les énoncés non-assertifs comme la question:
Will you have some more muffins and coffee ?
Car la quantité existe, elle est préconstruite: extraction/prélèvement préalables (there
are muffins and coffee left for you if you like). Ici l’énonciateur se situe d’emblée dans
le domaine positif, de là l’effet d’une offre.
-
Some (Qlt).
Sur du compact (continu non quantifiable), il n’est pas question de quantité (elle est
implicite dans l’extraction) mais de qualité:
He showed some reluctance = a certain amount / kind of reluctance.
On est dans le domaine qualitatif (= ‘une sorte de répugnance’). On se rapproche
d’une certaine mesure de ce qui relève de cette notion, de ce qui a la propriété <be
reluctant>.
Sur du discret, les emplois purement qualitatifs sont marqués par une accentuation
sur some (‘sΛm).
He left for some reason = ‘for a certain/particular reason’.
Some tonique a une valeur d’indifférenciation qui vient du refus de
discriminer/différencier une occurrence par rapport aux autres de la classe. La
différenciation existe (a particular reason) mais elle n’est pas explicite ; la valeur est
circulaire : ‘il y en a une qui est ce qu’elle est’.
Some fool will have locked the door !
Autrement dit: ‘there is someone such as <be fool>.
It was some party! = ‘what a party!’ ‘quelle fête!’)
Valeur de haut degré dû à une qualité indéfinissable, indescriptible (qui est ce qu’elle
est’).
Enfin, dans son emploi partitif, some conserve sa valeur quantitative : une quantité
s’oppose à une autre :
Some came to the party, some preferred to stay home.
On travaille à l’intérieur de la même classe. Some partitif crée une opposition entre
deux sous-classes différenciées par une propriété (qualitative) : <come> et <stay>.
C’est l’opposition qui est qualitative.
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-
Any (Qnt)
This is the first time I have had any information at all from Peter.
Associé à l’assertion positive, any représente une quantité non nulle de la notion : ‘la
moindre’.
De même dans l’hypothèse, qui est une assertion fictive :
If you need any help, do call me (= si vous avez la moindre difficulté).
C’est l’existence fictive d’une quantité non nulle (/compact/). On retrouve cet emploi
dans l’incise :
Few people, if any, will come. (= s’il en est).
La valeur quantitative de any est prépondérante: ‘Supposons qu’il y en ait un
quelconque, supposons l’existence d’un nombre, même le plus petit, alors…’
-
Any (Qlt)
Cette valeur qualitative apparaît en contexte générique, dans un énoncé en
propriété, qui marque que la relation est toujours vérifiable ; de là sa compatibilité
avec always, whenever ; et son incompatibilité avec yesterday.
Lorsque any est représentant qualitatif il revêt une forme tonique, accentuée :
Any child can do this.
On préconstruit l’existence de l’occurrence dans n’importe quelle situation: ‘in any
situation, there is a child’. C’est le représentant indéterminé de tous les sujets
possibles : valeur d’indifférenciation.
NB : à comparer à either dans sa valeur duelle.
Cette valeur qualitative indifférenciée peut être niée :
I don’t drink (just) any whisky. (‘any brand / type’)
Préconstruit: ‘there is whisky I drink, and it is a particular one’.
Ainsi, indifférenciation des occurrences, elles sont qualitativement identiques. On
peut mettre cette valeur en évidence par ‘Whatever it is/ it might be’ et en français :
‘tout, quel qu’il soit, n’importe quel’.
Quelques énoncés à analyser :
‘Is there anybody else in the house, do you think, who’d give us some
information ?’
[JCS] J. Rhys, The Lotus.
Once I’m inside, any effort makes me burst into a sweat.
[JCS] A. Tyler, The Accidental Tourist.
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3. DETERMINATION TERTIAIRE.
C’est une détermination seconde, dans le sens où elle fait suite à l’opération
d’extraction-prélèvement, typique de la détermination primaire. Il faut donc passer
par l’extraction (niveau 1) dans un premier temps pour rendre compte de ce qu’on
appelle l’opération de fléchage (dite de niveau 3).
Ce niveau de détermination est marqué par l’emploi du déterminant défini the [B-Ch.
P85-87], le déterminant démonstratif this/that et le cas génitif ‘s. Ce sont les marques
d’une même opération de fléchage, opération de détermination qualitative.
a) Opération de fléchage.
C’est une détermination purement qualitative car elle vise à distinguer, différencier,
discriminer.
C’est une opération seconde, qui suppose une première opération de
prélèvement/extraction (donc antérieure, préconstruite). En effet, l’objet auquel réfère
le nom a été repéré au préalable.
Il faut donc passer par le niveau primaire :
- extraction simple ou multiple à partir d’une classe de /discret/ : a car / Ø rocks.
- prélèvement d’une quantité à partir d’une classe de /dense/ : through Ø snow.
- Extraction globale à partir d’une classe de /compact/ : she acted with Ø
kindness.
He walked with sure steps through Ø snow, […]. Towards the Ramble Ø rocks
were black beneath Ø stars.
P. Cornwell, From Potter’s Field.
Niveau qualitatif: on renvoie à la nature du sol (enneigé), du paysage (rocheux) et du
ciel (étoilé) ; ou à la qualité d’un acte (gentillesse).
Rappel : l’opération première consiste à sélectionner un ou plusieurs éléments
quelconques, une partie quelconque ou la classe entière, ET d’en prédiquer
l’existence dans la situation de référence (passée, présente, à venir, fictive…).
Le fléchage opère en second : c’est une reprise de(s) l’élément(s) / la partie / la
classe extraite pour l’opposer à d’autres éléments. Donc le fléchage est une reprise :
elle présuppose l’existence préalable de l’élément fléché.
The dog is barking in the garden.
Préconstruit: ‘there is a dog in the garden’. On prédique l’existence d’une occurrence
quelconque de la classe /dog/.
Fléchage : cette occurrence (a dog) est reprise pour être opposée à tout élément
possible dans cette situation (le jardin) : cat, neighbour, child …
Cette opposition est qualitative car elle vise à définir l’occurrence (dog) par rapport à
d’autres occurrences, pas nécessairement dans la même classe.
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La reprise (qui mène ensuite à l’opposition) peut être occasionnée par le contexte ou
la situation. C’est-à-dire que l’élément extrait peut être présent explicitement dans le
contexte gauche ou droit ou implicitement dans la situation. Selon les cas, on aura
différents types de fléchage.
b) Types de fléchage.
1. Contextuel.
L’occurrence préconstruite apparaît en surface dans le contexte à gauche ou à
droite.
- Contextuel à gauche (anaphorique) :
There was a dog left alone in the garden today. The dog barked all day long.
L’occurrence extraite est présente en contexte gauche (a dog). Le fléchage se
construit sur la reprise (phénomène d’anaphore) de cette occurrence pour ensuite la
distinguer d’autres éléments possibles. On va donc choisir de parler de son chien par
opposition à un autre chien, un chat ou un oiseau …
C’est un phénomène d’anaphore : reprise à partir d’un élément du co-texte gauche.
Anaphore stricte : reprise du terme et de sa valeur (comme ici the dog reprend le
terme dog et sa valeur : ‘celui de mon voisin’).
Anaphore lâche : seule la valeur associée au terme est reprise, la forme est
nouvelle :
I went to London. The trip was quite long.
Her eyes were dark and shiny. The shininess increased and sparkled into two drops
sparkling on her lower lashes.
J. Wyndham, The Midwich Cuckoos.
L’occurrence de voyage présente dans went to London est reprise sous la forme trip
pour être opposée (= the) à tout autre voyage/déplacement possible.
La prédication de brillance présente dans l’adjectif shiny est reprise sous la forme
nominale shininess pour être opposée (=the) à la couleur sombre (dark) de ses yeux
ou encore à la brillance de ses cheveux…
-
Contextuel à droite (cataphorique):
The dog that’s barking
The dog in the gargen
The dog over there
is my neighbour’s.
Le terme dog est implicitement extrait (préconstruit: ‘there is a dog barking in the
garden).
Il est repris pour être opposé à d’autres possibles (d’autres chiens), grâce à la
propriété qu’on lui associe dans le contexte droit : <bark>, <be in the garden> ou <be
over there>. C’est cette propriété qui permet de le distinguer (= the) des autres
possibles.
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The history of England.
On préconstruit : <England, have history>. Ce préconstruit apparaît à droite,
permettant de différencier cette histoire d’une autre.
C’est donc le contenu du co-texte droit qui rend explicite la distinction permettant le
fléchage. Ceci par le biais d’une proposition relative, d’un GP ou d’un Adverbe.
2. situationnel.
Shut the door, will you?
Le terme est défini par rapport à la situation d’énonciation. Il renvoie à un élément qui
fait partie de cette situation (= la porte de la pièce où nous nous trouvons).
Le fléchage se traduit par la reprise du terme préalablement prédiqué
existentiellement (‘there’s a door here in the room’). Il est ensuite opposé à tout autre
élément possible (window, drawer) par le fait que cet élément est présent dans la
situation.
- Le fléchage situationnel étroit :
Il se limite à l’acquis des deux co-énonciateurs, comme ici : consensus pour
prédiquer l’existence de l’occurrence (door). Il a une valeur déictique.
- Le fléchage situationnel large :
(ou élargi) repose sur des connaissances culturelles partagées par un groupe plus
ou moins grand d’individus, allant d’un cercle restreint au monde entier :
I’m just going to the post-office (la poste de la ville que nous habitons)
Did you visit the Tower ? (celle de Londres)
The Pope will visit many countries this year.(connaissance large)
En conclusion, le fléchage se justifie explicitement grâce au contexte (gauche ou
droit) ou se justifie par rapport à la situation repère.
3. conceptuel.
Voir ‘Renvoi indirect à la notion’
c) Le déictique. [B-Ch. P 93-95]
La différence entre le défini (the), déictique dans le fléchage situationnel étroit, et le
déictique (démonstratif), c’est que le défini distingue par rapport à d’autres possibles
(de la même classe ou appartenant à d’autres classes) alors que le démonstratif, tout
en opposant, particularise : c’est un déictique.
La différence d’emploi entre this et that relève d’un choix énonciatif. This marque le
lien, la continuité avec la sphère du locuteur, alors que that marque une distanciation
par rapport à elle.
-
This.
I’ve bought these (pro-GN) / these roses for you.
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Valeur préconstruite niveau primaire (Ø roses) reprise et opposée à d’autres de la
même classe grâce à la mise en situation (= here are roses, look !). Il y a une valeur
particulière qui est celle de la situation d’énonciation.
C’est un emploi déictique ou situationnel car l’énonciateur en fait l’objet de son
discours.
This , directement lié à la situation d’énonciation, prend des valeurs associées :
- au temps : renvoie à l’actuel du moment repéré. (this morning)
- à l’espace : renvoie au lieu de locution.
- à l’appréciation du locuteur : valuation positive.
- au dit : anaphore et cataphore
-
That.
That will be the postman !
Cette déduction fait suite à un coup de sonnette, qui est repris par l’anaphore en that
qui indique l’antériorité temporelle.
L’objet n’est pas repéré en continuité avec la sphère du locuteur, il n’est plus l’objet
de son discours. That est la marque d’une distanciation qui prendra des valeurs
différentes selon que le repère est :
- temporel : marque de passé.
- spatial : marque d’éloignement.
- valuatif : marque de rejet ou d’admiration.
- contextuel : marque d’anaphore ou de cataphore.
‘Forget that.’ The Explorer brushed the question aside.
F. Leiber, Later than you Think.
Anaphore à valuation négative, valeur de rejet de la part du locuteur.
‘Oh, God’, I muttered in this dim room. ‘Oh God, I’m so tired of all this.’
P. Cornwell, From Potter’s Field.
This room : le narrateur se place dans l’actuel du moment repéré (déictique).
Repérage situationnel.
All this : repérage contextuel. Cette anaphore reprend l’idée d’un problème que le
locuteur présente ici comme non résolu : idée de continuité avec la sphère du
locuteur (problème encore présent).
A horse sheltering from the rain generally goes into a sort of stupor.[..]
This horse was nothing like that.
T. Hughes, The Rain Horse.
This horse : l’objet mentionné est objet du discours ; déterminé par rapport à la
situation repérée (déictique).
Like that : valeur contextuelle. Idée de coupure, valuation négative, valeur de rejet.
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‘What do you think of this idea ?’
‘That’s quite interesting!’
That : la valeur est posée préalablement dans le discours (reprise contextuelle) est
distanciée par rapport à l’énonciateur (c’est l’idée du co-énonciateur).
d) Le génitif spécifique.
Le génitif entre dans la problématique du fléchage au sens où c’est une façon de
déterminer un nom de manière distinctive. Il forme un GN complexe, composé de
deux noms associés l’un à l’autre par la marque –‘s du cas génitif : schéma N1’sN2.
Peter’s dog is barking in the garden.
N1 fonctionne comme terme repère (déterminant), N2 comme terme repéré
(déterminé).
-
la marque –‘s.
Elle illustre la relation entre les deux notions. Dans certains cas, seule l’apostrohe
apparaît :
N1 d’origine classique en –es : Hercules’ labours.
N1 d’origine biblique : in Jesus’ times.
N1 portant la marque –s du pluriel : my parents’ car, The Johnsons’ car, the Joneses’
car.
-
relation déterminant-déterminé:
Dans Peter’s dog, la détermination sur dog se fait par repérage par rapport à Peter, à
l’exclusion de tout autre repère possible (Mary, John, my neighbour) . C’est une
opération distinctive de fléchage, qui présuppose l’existence de l’occurrence prise en
compte (dog) car on a préalablement construit la détermination entre les deux
notions : <Peter, have dog>.
Ceci s’oppose à la tournure analytique en N1 of N2, qui présente tour à tour
l’existence de chaque notion : the escape of the prisoner (= <somebody, escape>
puis <prisoner, escape>).
-
génitif déterminatif (ou spécifique).
N1, terme repère, est fortement déterminé, et accorde ainsi à N2 sa spécificité, son
unicité. N1 fonctionne comme localisateur parce que c’est :
un nom propre (Np) : John’s secretary
un GN fléché : the mayor’s secretary
un GN compact : for pity’s sake
une indication temporelle: last Sunday’s paper, this morning’s
programme
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Notons que l’adjectif en zone intradéterminative (à gauche du nom N2) fonctionne
avec N1 qui lui-même sert de déterminant : Little Mary’s doll (différent de Mary’s little
doll).
Notons aussi que chaque nom est accentué.
-
On lui oppose le génitif générique, qui n’est pas un fléchage.
N1 vient qualifier le N2 comme le ferait l’adjectif correspondant :
a
child’s
voice
childish
On définit un type, une sous-classe, car on introduit un caractère à la voix, une
propriété définitoire particulière, différentielle. C’est un repérage qualitatif,
comparable à celui de l’adjectif classifiant :
a butcher’s knife = a knife used by a butcher.
N1 (butcher) est représentant de sa classe (/butcher/), et a une valeur générique.
C’est ce qui permet la création d’une sous-classe de N2 (knife).
L’article détermine le groupe entier ; de là une accentuation unique sur N1 : on est
proche du nom composé.
the driver’s seat
a boys’ school
a two hours’ walk
we just had ø ten minutes’ break.
-
Comparons les emplois :
Marriage and later the birth of his son, had softened his nature greatly.
K. Chopin, Désirée’s Baby.
La relation <son, be born> ne pré-existe pas. Le discours tourne autour des
deux événements chronologiques ; de là existence de la notion birth puis mention du
fils.
A late car’s headlights plunged the ceiling into day and left it modelled with
shadow.
D. Lessing, Love, Again.
Valeur spécifique pour la voiture, mise en situation par le biais de l’adjectif late.
They will search for tiny remnants […] that are not, say, part of a car’s
headlights or dashboard.
Time, March 8, 1993.
Valeur générique pour la voiture qui permet de classer phares et tableau de bord.
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4. RENVOI A LA NOTION.
a) Renvoi direct à la notion.
La notion est un ensemble de propriétés définitoires, c’est un concept prédicatif (<be
X>), qualitatif. C’est la généralité absolue car il y a absence d’actualisation, absence
d’opération quantitative. C’est purement qualitatif. On renvoie au concept.
Le renvoi direct se fait sans marque de détermination : déterminant zéro et singulier
sur le terme (ø-sing.).
A ce niveau les noms fonctionnent tous en compact car ils interviennent
qualitativement en renvoyant au concept. Par exemple shelter fonctionnera en
discret si la notion est prédiquée existentiellement (niveau primaire) : he found a new
shelter. Dans le renvoi à la notion, on ne prédique pas l’existence d’une occurrence
dans la situation repère : on ne pourra pas dire *il y a. On trouve le renvoi à la notion
(donc fonctionnement compact) dans les ‘phrasal verbs’ comme par exemple : take
shelter, get under shelter qui équivaut au prédicat to shelter.
On trouve le renvoi direct à la notion dans des énoncés génériques ou spécifiques.
-
énoncés génériques :
-
énoncés spécifiques :
ø oil floats on ø water
She applied for a post as ø nurse-companion to a lady.
Ici on renvoie au concept, au type d’emploi.
They [her feet] were limp and cold as ø ice.
I. Murdoch, The Sandcastle.
Le renvoi au concept de glace permet de donner une idée de froid par comparaison.
Frailty, thy name is ø woman.
Shakespeare, Hamlet, I, 2.
On renvoie donc à ce qui a la propriété de la notion <be woman>.
b) Renvoi indirect à la notion.
1. Valeurs possibles.
-
Any ?
Did you buy any oranges or any milk ?
Any indique le parcours des occurrences possibles, extrayables de la classe
/orange/. Pour milk, on prend en compte une partie de la classe de continu dense.
Ce parcours est vain car l’interrogation indique que l’énonciateur ne peut prédiquer
l’existence d’aucune occurrence, d’aucune partie de la classe: pas
d’extraction/prélèvement. La valeur est possible mais pas assertée. On est situé
avant l’extraction, on reste au niveau de la notion (niveau zéro de détermination).
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-
any + not.
I did not buy any oranges or any milk.
Associé à la négation, any (valeur de possible) indique que toute occurrence
comptable (de la classe ‘orange’) et toute partie de la classe de dense (de la classe
‘milk’) est niée dans son existence. Il n’y a ni extraction ni prélèvement. Là aussi le
parcours est vain. Tout possible est nié. Dans ce cas, la quantité est nulle (= not any)
et on reste au niveau de la notion (niveau zéro de détermination).
-
No.
There are no oranges and no milk left.
Aucune occurrence n’est retenue; une quantité possible, aucune retenue.
There were absolutely no bruise marks on it [the corpse].
M.H. Clark, The Cradle Will Fall.
Le présentatif ‘there be’ marque la relation avec l’assertion. No indique, avec la
prédication d’existence introduite par there-be, l’inexistence, l’absence d’occurrences
diverses d’indices possibles. L’énonciateur semble ici naturellement impliquer que
plusieurs traces et non une seule trace de contusion sont posées comme possibles.
Puis il les nie en bloc.
2. Par des opérations de détermination.
On retrouve les marques d’extraction et de fléchage. Dans ce cas l’occurrence
extraite ou fléchée n’a pas une valeur spécifique, mais générique de représentant de
sa classe.
A cat can see in the dark
Ø cats can see in the dark
The cat can see in the dark
- extraction simple:
a + sing est la marque de l’extraction d’une occurrence quelconque de la classe.
Cette extraction ne prédique pas pour autant son existence dans une situation
spécifique : pas d’assertion, mais une modalité. C’est une occurrence possible,
pouvant valider le procès à tout moment.
A cat est un échantillon de la classe, qui représente la classe entière : valeur
d’échantillonnage. On renvoie à la notion, au qualitatif : ‘tout ce qui relève du chat’ =
‘un chat, ça voit la nuit’.
I to myself am dearer than a friend.
Shakespeare, The two gentlemen of Verona, II,6.
On renvoie à tout ce qui représente l’amitié par l’intermédiaire d’une occurrence à
valeur représentative de la classe entière.
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-
extraction multiple:
ø + -s est la marque de l’extraction multiple. Les occurrences extraites ont une
valeur générique : un groupe représentatif de la classe. On a une référence diffuse,
indéfinie : ‘les chats (en général)’.
-
fléchage notionnel:
The + sing est la marque de fléchage d’une occurrence. C’est la constitution de
l’occurrence représentative de sa classe, que l’on oppose à un autre représentant
d’une autre classe.
The cat oppose a cat (à valeur d’échantillonnage) à a dog, a pig (même valeur),…
L’opposition se traduit par le fléchage en the. Ici on oppose les races d’animaux.
Love looks not with the eyes, but with the mind.
Shakespeare, A Midsummer Night’s Dream.
L’opposition entre les deux concepts est explicitée par la négation en not … but.
Conclusion : le renvoi à la notion peut se faire directement (pas de marque de
détermination) ou indirectement (par le biais d’opérations de détermination), dans un
énoncé spécifique ou générique.
Il ne faudra pas confondre le renvoi direct avec la détermination primaire sur du
dense et du compact : ø + singulier.
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