Radiologie ostéo-articulaire APPROCHE DGQ DES TM EPIPHYSAIRES Spécial DEMS I- GENERALITES : 1- Définition : Une tumeur osseuse est dite épiphysaire si son centre géométrique se projette sur l’épiphyse -L’approche dgc passe par 03 étapes : confirmer le siège épiphysaire / éliminer une lésion non tumorale / dgc étiologique 2- Intérêt de l’imagerie : .diagnostic positif .éliminer les diagnostics différentiels .bilan d’extension .guider la biopsie .surveillance II- DIAGNOSTIC POSITIF : A- Circonstances de découverte : *Cliniques : Signes fonctionnels : douleur avec ses caractéristiques ; tuméfaction ; impotence fonctionnelle Complications : fracture ; compression Découverte fortuite *Biologiques : varient selon l’étiologie (bilan inflammatoire ; phosphocalcique ; marqueurs tumoraux …) B- Techniques d’exploration : -Radiographie standard : examen de 1ere intention face et profil, parfois oblique et tangentiel ; intéressant l’os atteint en totalité -Echographie (articulaire et PM): sonde haute fréquence, étude en temps réel multiplanaire, étude doppler -TDM : coupes axiales fines en acquisition volumique avec reconstructions multiplanaires, centrées sur la région suspecte ; avant et après injection de PDC, en double fenêtrage (Os et PM) Intérêt: confirme le diagnostic / meilleure analyse de la lésion / guider la biopsie / bilan d’extension LR et à distance -IRM : étude multiplanaire en séquences pondérées en T1 et T2, avant et après gadolinium, Fat-sat Intérêt : meilleure caractérisation tissulaire / extension LR plus précise / rechercher des skip métastases -Biopsie osseuse radio-guidée -Scintigraphie osseuse au T99 : localisations multiples +++ C- Résultats : Etude analytique de la lésion: -Radiographie standard : les critères à analyser devant une lésion osseuse : 1- Localisation : métaphyso-épiphysaire ou épiphysaire pur 2- Nature de la lésion : *Lytique : géographique (IA, IB ou IC), mitée (II) ou perméative (III) *Condensante *Mixte : association anarchique 3- Le nombre : unique ou multiples 4- Matrice : 05 types de matrice tumorale (osseuse, cartilagineuse, fibreuse, graisseuse et kystique) 5- Forme / Taille 6- Etat de la corticale : Intacte (lentement évolutive) ; Soufflée non rompue (moyennement évolutive) ; Rompue (agressive) 7- Réaction périostée : Présente ou absente ; Peut être continue ou discontinue, avec ou sans conservation de la corticale 8- Les parties molles : Intactes ; refoulées ; épaissies et densifiées -Echographie : *Extension loco-régionale : PM, articulation -TDM : apporte des éléments diagnostics supplémentaires : *Exploration des régions anatomiques difficiles *Meilleure analyse de la lésion : matrice ; corticale ; RP ; PM *Guider la biopsie et bilan d’extension LR de la lésion -IRM : supérieure à la TDM : *Mensurations plus précises *Meilleure caractérisation tissulaire *Extension LR : articulaire, extra-osseuse (axes VN et tendons) D- Résultats : Etude synthétique : ** S’agit-il d’une lésion osseuse bénigne ou maligne ? - Critères radiologiques d’une tumeur osseuse agressive : Ostéolyse de type Ic, II ou III de Lodwick Corticale amincie rompue sans soufflure RP plurilamellaire, spiculée ou discontinue (triangle de Codman +++) Envahissement des parties molles La taille : une lésion qui dépasse 6 cm de diamètre est probablement agressive Le nombre : la multiplicité des lésions oriente vers une lésion agressive (métastases, myélome) ** Quels diagnostics à proposer ? - Tenir compte des caractères radiologiques de la lésion et des données épidémiologiques : Age : chondroblastome (avant soudure du CC) ; TCG (après soudure du CC) ; myélome, métastases (> 40ans) Sexe : TCG (prédominance féminine) ; Myélome, chondroblastome (prédominance masculine) Evolutivité : Métastase (rapidement évolutive) ; Chondrosarcome à cellules claires (lentement évolutive) III- DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE : Tumeur à cellules géantes : Tumeur osseuse bénigne primitive, localement agressive, femme (20-40 ans) ; épiphyso-métaphysaire Imagerie : TCG calme : ostéolyse géographique ; épiphyso-métaphysaire, s’étendant à l’os sous chondral, excentrée, de type (I b), aspect multiloculaire, soufflant la corticale, souvent sans RP. TCG active : intermédiaire, plus fréquente TCG agressive : Disparition des trabéculations, limites floues, rupture de la corticale, RP péjorative, atteinte des PM Traitement : exérèse suivie d’une reconstruction Chondroblastome : Tumeur osseuse bénigne cartilagineuse rare, garçon avant la soudure du CC ; épiphysaire pure Imagerie: Ostéolyse géographique (I a ou I b de Lodwick); intra-médullaire; centrée ou excentrée; arrondie ou ovalaire; < 5cm Calcifications intra-lésionnelles +++ (ponctuées , floconneuses, en arc, en anneau) Respect de la corticale ; absence de RP ou d’atteinte des PM Traitement : chirurgical Chondrosarcome à cellules claires : Tumeur osseuse maligne cartilagineuse, d’évolution très lente, homme (40-70 ans), épiphysaire ou épiphyso-métaphysaire Localisations préférentielles : extrémité supérieure du fémur ; extrémité supérieure de l’humérus Imagerie : Ostéolyse géographique (I a), épiphysaire, expansive, calcifications punctiformes , floconneuses ou en anneau Soufflant la corticale sans la rompre, pas de RP Traitement : chirurgical Ostéome ostéoide : Tumeur osseuse bénigne ostéoblastique inflammatoire ; homme 5-20 ans +++ ; Localisation corticale +++ Imagerie : Lacune géographique, ronde ou ovale, à bords nets, <1cm, homogène ou calcifiée (image en cocarde, en cible…) Entourée d’une condensation osseuse réactionnelle élargissant l’os ; possible RP Traitement : chirurgical Granulome éosinophile : Localisation possible mais rare ; enfant (6-10 ans) Imagerie : Ostéolyse à limites nettes ou floues ; peut atteindre l’os sous chondral Métastase épiphysaire : Cancer primitif : pulmonaire Imagerie : Ostéolyse (I c) qui peut détruire l’os sous chondral Myélome multiple : Homme 70ans Imagerie : multiples lacunes à l’emporte pièce, de taille et de forme variables ou uniforme, déminéralisation osseuse IV- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL : Abcès de Brodie Ostéite tuberculeuse : métaphysaire +++ Kyste juxta-articulaire : Algodystrophie partielle : déminéralisation d’un segment épiphysaire à limites floues Ostéonécrose avasculaire : géodes cernées de condensation ; séquestre +++ Pathologies articulaires ou synoviale : goutte ; arthrose Tumeurs synoviales V- CONCLUSION : -L’approche diagnostique des tumeurs épiphysaires repose sur l’imagerie qu’il faudra confronter aux données épidémiologiques, afin de définir les lésions bénignes et malignes et proposer un diagnostic étiologique. -Le recours à la biopsie est parfois indispensable.