Milieux naturels terrestres ( pdf, 159 Ko )

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LA NATURE DEMAIN
PROTECTION DES MILIEUX
Bureau d'études biologiques
Raymond DELARZE
AMAibach sàrl
6, chemin des Artisans
Rte de Moudon
1860 AIGLE
1610 ORON-LA-VILLE
Collaboration:
François Clot
ND / Milieux
Annexe 1
1/6
LA NATURE DEMAIN - PROTECTION DES MILIEUX
INTRODUCTION
Dans tout ce qui touche à la protection de la nature et de la biodiversité, la notion de milieu occupe une
position centrale. En règle générale, la protection des espèces passe par celle des milieux qui les abritent.
D'autre part, les milieux offrent l'avantage de pouvoir être délimités, ce qui en fait des outils privilégiés de
l'aménagement du territoire et de la gestion du patrimoine naturel.
Le présent rapport se concentre sur les aspects biologiques de la protection des milieux. Dans l'analyse qui
suit, les composantes esthétiques et paysagères ne jouent qu'un rôle marginal.
Par milieu, on entend un biotope au sens de la LPN, ou un ensemble de biotopes formant un écosystème
fonctionnel. Chaque type de biotope est caractérisé par des conditions stationelles et par la composition de sa
biocénose. Cette notion correspond à celle d'habitat, utilisée dans la législation européenne.
D'un point de vue fonctionnel, la notion de milieu est indissociable de celle de réseau écologique. Les liaisons
biologiques jouent en effet un rôle essentiel dans le fonctionnement des écosystèmes. Aucun milieu naturel,
même s'il couvre plusieurs kilomètres carrés, ne peut conserver sa biodiversité s'il n'est pas relié à d'autres
biotopes qui assurent les échanges génétiques et les flux de recolonisation après extinction locale.
Dans les paysages fortement fragmentés de l'Europe moyenne, le thème des corridors biologiques revêt par
conséquent une importance cruciale pour la protection des milieux et de leur biodiversité. Cette importance,
ainsi que les spécificités du sujet, justifient qu'il soit traité sous forme d'un chapitre distinct.
Il en va de même du thème des grands espaces protégés, présenté dans un rapport séparé.
Objectifs de l'étude
Le rapport vise à fournir les informations permettant d'intégrer la problématique de protection des milieux
naturels lors de l'élaboration du Plan directeur cantonal.
Il tente de fournir une vue d'ensemble de la protection actuelle des milieux . Sont également abordés les
thèmes qui gravitent autour de la problématique de la protection, tels que la création et l'entretien des biotopes.
Cette présentation est accompagnée d'un catalogue critique des sources d'information disponibles, avec
identification des lacunes à combler, et d'une carte d'ensemble des principaux milieux protégés dans le canton.
Il vise ensuite à mettre en évidence les problèmes et conflits liés à la protection des milieux. Sont
notamment abordés les thèmes suivants:
-
Lacunes dans l'information de base sur les objets, leur contenu et leur évolution.
-
Lacunes juridiques.
-
Effets de coupure.
-
Milieux ne jouissant pas d'une couverture de protection suffisante et/ou posant des problèmes particuliers de
conservation.
-
Problèmes de coordination (mise en réseau, procédures administratives, flux d'information, etc.).
Il propose ensuite des objectifs par domaine (types de milieu, réseau écologique) en précisant le lien avec le
thème de la protection des espèces, et en organisant les objectifs en fonction de leur degré de priorité:
ND / Milieux
Annexe 1
2/6
-
Milieux prioritaires.
-
Eléments prioritaires du réseau.
-
Autres aspects prioritaires.
Il propose enfin des mesures à prendre, groupées par domaine (législation, gestion, formation continue, etc.),
ainsi que des suggestions pour une utilisation optimale des moyens disponibles.
Les mesures proposées traitent une palette relativement large de problèmes, situés à des niveaux d'intégration
différents. Certaines ne s'inscrivent pas directement dans la problématique du Plan directeur cantonal, mais
peuvent contribuer, à d'autres niveaux, à l'amélioration de la protection des milieux.
Démarche
L'Inventaire des documents existants et des données repose sur la compilation des sources dont la liste
figure sous 2.1. La démarche d'inventaire s'est concentrée sur les points suivants:
Corridors à faune et réseaux écologiques:
-
Examen des modèles existants, points communs et divergences.
-
Adéquation des schémas proposés au contexte local et régional.
Biotopes:
-
Bases légales, statuts de protection et hiérarchisation (importance locale, régionale, nationale,…); degré de
sécurité et lacunes propres à chaque type de protection; coordination entre acteurs.
-
Degré de couverture des réserves existantes par type de milieu.
-
Protection des milieux hors réserves naturelles, par type de milieu (forêts, terres agricoles, milieu aquatique,
etc.).
-
Statistique des créations de biotopes financées par la CN au cours des dernières années, par région et par
type de milieu créé. Réalisations d'autres acteurs importants.
-
Couverture, actualité et qualité des dispositifs de gestion existants.
-
Outils utilisés pour gérer l'information.
L'analyse concernant les problèmes et conflits porte en particulier sur les points suivants:
-
Lacunes et accessibilité de l'information de base.
-
Milieux sous-représentés dans les réserves existantes.
-
Difficulté de (re-)créer certains milieux.
-
Fragmentation, isolement et autres processus à composante spatiale
-
Problèmes de gestion insuffisante ou inadéquate.
La définition des objectifs cherche à préciser les points suivants:
-
Liaisons biologiques: position, dimensions et autres caractéristiques des corridors, selon leur importance et de
leur fonction (espèces-cibles, nœuds de protection à relier).
-
Protection des milieux: aspects qualitatifs (types de milieux à privilégier, distribution spatiale) et quantitatifs
(surfaces).
-
Création de biotopes: milieux prioritaires.
-
Coordination entre la protection des milieux et celle des espèces.
ND / Milieux
Annexe 1
3/6
-
Gestion du flux d'information, actualisation, vue d'ensemble.
Enfin, la proposition de plan d'action s'articule de la manière suivante:
-
Priorités identifiées et implications sur le plan de l'aménagement du territoire (éventuels corridors verts) et de la
politique agricole (encouragements à la mise en réseau des biotopes); propositions d'adaptations de la
législation.
-
Stratégie de protection et de gestion des milieux existants: priorités, coordination, implications pratiques
(intervenants, financement, etc.).
-
Planification de la création de nouveaux biotopes: priorité, critères de financement, etc.
-
Suivi et validation des choix (information minimale sur les sites et leur gestion, mode d'actualisation, liens avec
les suivis scientifiques).
ND / Milieux
Annexe 1
4/6
MILIEUX
Situation actuelle des milieux
2.1.1
Données de base
Sources d’informations
-
Proposition d'une méthode pour un suivi de la végétation du canton de Vaud (Droz 2000).
-
Listes de milieux dignes de protection au niveau européen (Convention de Berne) et national (OPN).
-
Cartes de végétation de diverses parties du canton (notamment Vallon de Nant, Pays d'Enhaut, Mormont,
Zones alluviales, Bas-marais et Hauts marais d'importance nationale, Grangettes, forêts de divers
arrondissements forestiers).
-
Plans de gestion des réserves Pro Natura (Plumettaz-Clot & Maibach).
-
Données de l'Atlas Phyto du SFFN.
-
Fichiers et dossiers des réserves de la CN.
-
Résultats provisoires du projet REN.
-
Cartes de base de l'atlas Hegg, Béguin & Zoller (1993).
-
Résultats provisoires de l'étude CSCF sur la distribution en Suisse des habitats prioritaires sur le plan
européen (projet Emeraude).
-
Concept vaudois des réserves forestières (CEP 2001).
-
Inventaire des biotopes du canton de Vaud (ECONAT 1980-1990).
-
Prototypes SIG/SIRS produits par l'EPFL et la CN.
-
Publications scientifiques régionales postérieures à 1970 (Bulletin et Mémoires de la Société vaudoise des
sciences naturelles, Bulletin du cercle vaudois de botanique, Bulletin romand d'entomologie).
Le Catalogue des instruments et des sources d’information, disponible sous forme de fichier Access, est
présenté dans l'annexe 1 du rapport "Protection des espèces".
Le Catalogue des programmes et projets existants, disponible sous forme de fichier Access, est présenté dans
l'annexe 2 du rapport "Protection des espèces".
Etat des connaissances
Le canton de Vaud présente une diversité élevée de milieux, liée au fait qu'il s'étend sur trois divisions
biogéographiques (Jura, Plateau, Alpes) et qu'il couvre tous les étages climatiques, du collinéen au nival.
Le catalogue des milieux présents dans le canton a été établi par Droz (2000), sur la base de la typologie de
Delarze & al. (1998). Cette typologie se situe au niveau phytosociologique de l'alliance. La liste de ces milieux
figure en annexe 1.
De nombreux travaux phytosociologiques consacrés à un site particulier ou à un type de végétation fournissent
des données plus précises, au niveau de l'association ou de la sous-association (marais, chênaies, érablaies,
divers types de pelouses, pâturages boisés, etc.) . La plupart de ces travaux sont disponibles à l'Université de
Lausanne (IE-BSG). Malheureusement, ils ne couvrent qu'une partie du territoire cantonal et ne sont pas
homogènes en ce qui concerne la nomenclature et de la méthodologie.
ND / Milieux
Annexe 1
5/6
Dans le cadre du projet "ATLAS PHYTO", une liste détaillée des groupements forestiers du canton est en voie
d'achèvement (Clot & Delarze, in prep.). Un catalogue de ces unités figure en annexe 2.
Pour les autres milieux, il n'existe pas pour l'instant de catalogue exhaustif et synthétique des associations
végétales présentes dans le canton.
Il n'existe pas non plus de carte de la végétation couvrant l'ensemble du canton de Vaud. En revanche, des
cartes précises existent pour divers sites importants. Certaines sont déjà anciennes et pourraient ne plus être
à jour, notamment celles qui concernent des sites de basse altitude.
Seule une partie de ces cartes a été publiée. Diverses cartes inédites se trouvent à l'IE-BSG ainsi que dans les
rapports d'études effectuées sur mandat de la Conservation de la nature, des Arrondissements forestiers et de
Pro Natura, entre autres (plans de gestion, inventaires).
Une carte des forêts est disponible pour de nombreuses communes, principalement sur le Plateau (région
lausannoise, Jorat et Gros de Vaud). Ces cartes, établies dans le cadre de la révision des plans directeurs
forestiers, sont précises (échelle 1:5'000) et homogènes (méthodologie de Clot & al. 2000). La typologie
adoptée est celle de l'ATLAS PHYTO. Pour tout ce qui concerne la végétation forestière, ces cartes constituent
un précieux outil de base.
De nombreuses autres cartes, couvrant en général de petites surfaces et basées sur des typologies locales,
sont dispersées dans des rapports d'impact et dans d'autres documents liés à des projets de construction ou
d'aménagement.
L'inventaire des biotopes par commune, établi sur mandat de la Conservation de la faune, devrait en principe
donner une image détaillée, pour tout le canton, des milieux qui ont une valeur particulière. On constate
malheureusement que la qualité et le degré de précision de cet inventaire sont très inégaux. La typologie
utilisée manque également de précision. En outre, les données sont relativement anciennes.
Les cartes de Hegg & al. fournissent des indications précieuses, mais certaines données sont douteuses
(méthodologie d'inventaire sujette à critique) ou périmées.
L'ATLAS PHYTO couvre l'ensemble des forêts du canton à raison d'un relevé par 16 ha, sur un maillage
régulier. L'analyse de ces données est en cours (rapport final prévu en 2003). Les résultats devraient fournir une
excellente image de la distribution générale des types forestiers les plus répandus. En revanche, la couverture
des associations végétales rares restera lacunaire (maillage trop large) et tout à fait insuffisante pour établir une
carte de végétation, même grossière, par interpolation.
Le recoupement de ces données permet de faire une première évaluation de la distribution et de la
fréquence des différents types de milieux dans le canton, mais pas de les localiser avec précision, sauf
cas particulier.
Distribution des milieux dans le canton
Le tableau en annexe 1 présente le catalogue des milieux identifiés dans le canton de Vaud, au niveau de
l'alliance phytosociologique. L'annexe 2, extraite du Concept cantonal des réserves forestières (CEP 2001),
donne une image plus détaillée de la distribution des types forestiers, au niveau de l'association.
Pour chaque milieu, une évaluation empirique du degré de fréquence est proposée pour les trois principales
subdivisions biogéographiques du canton (Jura, Plateau, Alpes).
Ces tableaux reflètent l'état de nos connaissances actuelles. Pour certains milieux, ces dernières sont très
lacunaires.
Responsabilités particulières du canton de Vaud
ND / Milieux
Annexe 1
6/6
Par leur rareté au niveau national ou européen, certains milieux méritent une attention particulière, même s'ils
paraissent assez répandus et peu menacés actuellement dans le canton. Le statut national et européen des
milieux inventoriés dans le canton figure dans les annexes 1 et 2.
Le tableau qui suit présente les principaux milieux pour lesquels le canton porte une responsabilité particulière
(TypoCH = typologie des milieux de Suisse, Delarze & al. 1998; CH= milieu digne de protection selon annexe
1 OPN; EU = habitat prioritaire du Réseau Emeraude; voir 3.2.1):
code
Phytosociologie
Nom français
CH
EU
remarque
2.1.2.1
Phragmition
Roselière lacustre
+
Grandes surfaces sur la rive
sud du lac de Neuchâtel et aux
Grangettes
2.1.2.2
Phalaridion
Roselière terrestre
+
Grandes surfaces sur la rive
sud du lac de Neuchâtel et aux
Grangettes
2.1.3
Littorellion
Végétation temporaire
des grèves
+
+
Lac de Joux: responsabilité
européenne
2.2.1.2
Cladietum
Formation à marisque
+
+
Responsabilité européenne
4.2.2
Xerobromion
Pelouse sèche médioeuropéenne
+
+
Surfaces petites mais de haute
valeur au pied du Jura et dans
le Chablais
6.3.3
Carpinion betuli
Chênaie à charmes
+
+
Importantes stations au pied du
Jura
+
+
Importantes stations au pied du
Jura et dans le Chablais
TypoCH
6.3.4
Quercion pubescenti-petraeae Chênaie buissonnante
NB: pour d'autres types de végétation (Nanocyperion, Geranion sanguinei, etc.), les données existantes ne
permettent pas d'évaluer la responsabilité du canton de Vaud.
2.1.2
Évolution de la situation
Il n'existe actuellement aucun dispositif de monitoring permettant d'établir la statistique de l'évolution des
milieux (voir mandat "Suivi de la biodiversité" pour plus de détails). Plusieurs travaux portant sur divers types de
milieux sensibles (marais, prairies sèches) dans certaines parties du canton donnent quelques indications
quantitatives, mais ne sont pas représentatives de l'ensemble du canton. Néanmoins, les données qualitatives
disponibles sont suffisantes pour dresser un bilan général.
Les principales causes de disparition et de dégradation des milieux naturels du canton sont les suivantes:
-
Évolution de l'agriculture (intensification + déprise en montagne)
-
Extension du bâti
-
Pratiques sylvicoles
-
Travaux de correction, assainissements
-
Dynamique naturelle
-
Changement global (pluies acides, dépôts azotés, réchauffement climatique)
Historiquement, ce sont les biotopes humides (marais, zones alluviales, rivages lacustres, tourbières) qui ont
payé le plus lourd tribut au développement des activités humaines dans le canton de Vaud. On constate que
leur déclin est aujourd'hui à peu près enrayé et que pour certains milieux la tendance s'inverse grâce aux
travaux d'entretien et de revitalisation.
ND / Milieux
Annexe 1
7/6
En première approximation, sur la base de plusieurs analyses empiriques convergentes, les milieux qui ont
subi les plus grandes pertes au cours des dernières années sont les biotopes agricoles extensifs (cultures
riches en adventices, prés maigres) et les groupements végétaux pionniers de basse altitude (végétation
des décombres, des terrains piétinés humides et secs). Les listes rouges actualisées, marquées par
l'abondance des espèces anthropophiles, confirment ce constat (voir rapport "Protection des espèces").
Plusieurs indices de dégradation généralisée de biotopes sensibles ont été relevés récemment, même à
l'intérieur de sites protégés. Il s'agit d'une tendance à l'eutrophisation des groupements oligotrophes (prés
maigres, hauts-marais), de la diminution de la richesse en espèces dans des biotopes isolés et de la
disparition d'espèces de haute montagne sur les sommets peu élevés (observé ailleurs mais probable aussi
dans le canton). Ces phénomènes seraient liés respectivement à la teneur élevée en azote des eaux de pluie,
à la fragmentation des habitats et au réchauffement climatique.
Dispositif de protection existant
2.2.1
Bases légales
Les bases légales désignant explicitement des types de milieux à protéger sont les suivantes:
Conventions internationales
En juin 1989, le Comité permanent de la Convention de Berne a adopté une Résolution concernant les
dispositions relatives à la protection des habitats, ainsi que plusieurs Recommandations visant à créer un
réseau de zones de conservation des espaces naturels au titre de la convention (Réseau Emeraude; voir 3.2.1).
La Recommandation no 16 (1989) invite les Parties contractantes à prendre des dispositions pour désigner des
zones d'intérêt spécial pour la conservation (ZISC), et précise les conditions que doivent remplir ces zones pour
être intégrées dans le Réseau Emeraude. L'annexe 1 de la Résolution no 4 (1996) du Comité permanent de la
Convention de Berne donne la liste des habitats naturels menacés nécessitant des mesures de conservation
spécifiques: cette liste se réfère au système de classification paléarctique des habitats "PHYSIS", également
connu sous le nom de système CORINE. Ces codes permettent d'établir la relation avec le système de
classification suisse et d'identifier les milieux qui concernent le canton de Vaud (voir annexe 1).
Cette liste d'habitats devrait servir de base pour l'identification des sites méritant d'être désignés par la Suisse
pour être inscrits dans le réseau Emeraude. La Confédération a mandaté le CSCF pour établir une liste de
sites potentiels, sur la base de la répartition des espèces et habitats visés par le projet Emeraude. Le résultat
de cette étude préliminaire devrait être disponible dans le courant de 2001.
Législation fédérale
La Loi fédérale sur la protection de la nature définit de manière très large les biotopes dignes de protection (art
18 al.1bis).
L'Ordonnance fédérale sur la protection de la nature désigne de manière beaucoup plus précise ces milieux.
Son annexe 1 (en vigueur depuis le 1.8.2000) mentionne 77 unités phytosociologiques dignes de protection.
Parmi celles-ci, 66 sont présentes dans le canton de Vaud (voir annexe 1).
Certains types de végétation font l'objet d'inventaires fédéraux et d'ordonnances spécifiques, destinées à
renforcer la protection des sites les plus importants pour ces milieux (biotopes d'importance nationale):
-
Hauts-marais et marais de transition (6 unités)
-
Bas-marais (9 unités)
ND / Milieux
Annexe 1
8/6
2.2.2
-
Zones alluviales (10 unités)
La mise en application de ces inventaires est très avancée pour ce qui concerne les marais. Elle est en cours
de mise en place pour les zones alluviales (biotopes largement boisés dont la restauration prendra souvent un
certain temps).
Un inventaire des prairies et pâturages secs (6 unités OPN sont concernées) est en cours. Il ne sera pas
terminé avant 2005 au plus tôt. Il n'est pas certain qu'il aboutisse à la désignation de biotopes d'importance
nationale sur le même modèle que les inventaires précédents (Edith Madl, comm. pers.).
D'autres inventaires fédéraux (sites marécageux; biotopes de reproduction des batraciens) garantissent
également, dans une large mesure, la protection des milieux situés dans les périmètres inventoriés.
Tous ces inventaires font l'objet de révisions périodiques.
D'autres bases légales fédérales assurent indirectement un certain degré de protection aux milieux. C'est par
exemple le cas de la Loi sur la protection des eaux (débits résiduels nécessaires à la survie des biocénoses
aquatiques et riveraines) et de l'inventaire fédéral des paysages d'importance nationale (pesée des intérêt
tenant particulièrement compte des valeurs naturelles dans les objets IFP).
Ainsi, la législation fédérale constitue un support légal détaillé et régulièrement actualisé, sur lequel l'autorité
cantonale peut s'appuyer.
Législation cantonale
La loi sur la protection de la nature, des monuments et des sites (LPNMS) précise que le cours naturel des
cours d'eau, les rives des lacs, les marais et les roselières ne peuvent être modifiés sans l'autorisation du
Département des travaux publics (tâche aujourd'hui dévolue au DSE) (art. 7). Il en va de même pour tous les
milieux naturels situés dans les sites portés à l'inventaire IMNS (art. 16).
La LPNMS donne par ailleurs la compétence au canton d'imposer, par arrêté de classement, la protection d'un
objet digne d'intérêt (art. 20).
Seule la protection des arbres et des haies vives est mentionnée dans le règlement d'application de la loi sur la
protection de la nature, des monuments et des sites du 22.3.1989 (art. 9 ss.).
La loi du 28.2.89 sur la faune donne en revanche à l'autorité cantonale la compétence de prendre toutes
mesures pour maintenir les biotopes propres aux espèces indigènes, notamment par la conservation d'un
nombre suffisant de haies vives, boqueteaux, buissons, rideaux de verdure, clairières, zones marécageuses et
roselières (art. 21).
Elle précise que toute atteinte à un milieu qui risque de porter préjudice à la faune locale doit faire l'objet d'une
autorisation de la Conservation de la faune qui fixe dans chaque cas les mesures conservatoires à prendre
(art.22).
Le règlement d'application de la loi sur la faune du 11.6.1993 mentionne également les prés maigres et
humides (art.6).
Types de protection
Le degré de protection assuré aux milieux par ces diverses bases légales est inégal.
De manière générale, l'effort de protection se concentre en priorité sur les biotopes d'importance nationale.
Ces biotopes ne couvrent cependant qu'une très faible portion du territoire cantonal. En application de l'article
24sexies al. 5 Cst, aucune pesée d'intérêt allant à l'encontre des objectifs de protection n'est juridiquement
possible dans les bas-marais et hauts-marais d'importance nationale.
ND / Milieux
Annexe 1
9/6
Ce n'est pas le cas pour les biotopes d'importance régionale et locale, dans lesquels des atteintes sont
possibles moyennant compensation. Ces biotopes ne sont souvent pas recensés, ou du moins pas portés à la
connaissance des autorités locales, ce qui rend leur protection aléatoire. Bien que les bases légales
cantonales soumettent clairement à autorisation toute atteinte à des biotopes sensibles (en vertu de la LPNMS
et de la loi sur la faune), on peut constater que de nombreuses destructions de milieux se déroulent sans que
les autorités compétentes ne soient consultées.
Les objets IFP engagent surtout la responsabilité de la Confédération dans l'exercice de ses tâches (octroi de
concessions, subventionnement de projets). Les collectivités locales et les particuliers gardent une "marge de
manoeuvre" importante dans ces sites. Il en va de même pour les objets IMNS, où les aspects paysagers
semblent jouer un rôle prépondérant dans la politique cantonale de protection. Ce problème est sans doute lié
au fait que ces objets couvrent de grandes surfaces et que les milieux d'une valeur particulière qui s'y trouvent
ne sont pas identifiés, ni localisés sur des plans. Un traitement différencié de ces surfaces n'est par
conséquent possible que pour des travaux soumis à autorisation cantonale ou fédérale. Dans ce cas, un
inventaire des valeurs touchées est en général exigé par l'autorité compétente.
En caricaturant quelque peu la situation, on peut dire que la rigueur appliquée à la protection des objets est
inversement proportionnelle à leur surface.
La pérennité de nombreux biotopes de valeur est assurée par le statut de propriété du terrain (réserves
naturelles de droit privé), indépendamment des bases légales qui par ailleurs les protègent. A cet égard, il faut
souligner le rôle important joué par les organisations privées de protection de la nature, en particulier
l'association Pro Natura. Il faut toutefois préciser que la simple propriété du sol n'offre pas les mêmes
possibilités de protection que les mesures d'affectation (arrêté de classement par exemple).
2.2.3
Politique conservatoire
La protection des milieux au niveau cantonal s’effectue à travers l’application de la législation cantonale et
fédérale. Le canton est en effet compétent pour la mise en oeuvre des mesures de protection édictées par la
Confédération.
Cette politique comporte de nombreux volets:
-
Traitement des dossiers impliquant des atteintes aux milieux.
Le traitement des dossiers liés aux procédures administratives occupe une place dominante, tant par la charge
de travail que par le degré de priorité imposé par le respect des délais administratifs. Ce travail de pompier est
souvent mené dans l'urgence, sans réelle continuité ni vision d'ensemble claire: il entraîne souvent l'interruption
momentanée des autres tâches.
-
Mise en application des ordonnances fédérales relatives aux biotopes d'importance nationale (plans de
protection et de gestion)
Ce processus se déroule dans un cadre clairement établi. Il se concentre sur quelques objets de valeur
exceptionnelle. Les délais de mise en oeuvre fixés par la Confédération ne peuvent pas toujours être respectés.
-
Surveillance des biotopes et information du public
Ce travail consiste à vérifier l'état des milieux lors de visites sur le terrain et à informer les usagers de la nature
des règles à respecter.
Dans l'exercice de ces tâches, la Conservation de la nature bénéficie de la contribution volontaire et bénévole
des agents de surveillance pour la flore et la nature. Ce corps de milice résulte de la fusion récente de deux
groupes: les agents de surveillance de la flore et les agents de surveillance de la nature.
Les agents sont désignés sur la base d'un dossier de candidature et d'une enquête effectuée par la
Conservation de la nature concernant la compétence et la moralité du candidat.
Les agents s'engagent à effectuer au moins 8 tournées de contrôle dans la réserve naturelle qui leur est
impartie. Ils peuvent aussi intervenir dans le reste du canton. Ils sont assermentés et habilités à dénoncer des
infractions. Leur tâche principale consiste toutefois à informer et à sensibiliser les contrevenants, en les invitant
ND / Milieux
Annexe 1
10/6
2.2.4
à respecter les règles en vigueur, notamment dans les réserves naturelles. Les membres les plus zélés de ce
groupe sont rendus attentifs au fait qu'on n'attend pas d'eux qu'ils se comportent en "shérif de la nature".
Actuellement, le corps comprend 59 membres, répartis de façon relativement homogène dans les différents
districts du canton. Lors de la fusion des deux corps, la liste a été épurée, notamment par la fixation d'une
limite d'âge (70 ans) et l'actualisation du cahier des charges (13.03.2001)
Par leur présence régulière sur le terrain, les agents bénévoles apportent une contribution précieuse pour la
Conservation de la nature, dont les effectifs sont insuffisants pour assurer une surveillance soutenue de tout le
territoire cantonal. Les informations qu'ils transmettent augmentent la rapidité et l'efficacité des interventions de
la CN, notamment dans le cas d'atteintes à des valeurs naturelles.
-
Aménagement et gestion de biotopes situés sur des parcelles dont la conservation de la nature est propriétaire
Les disponibilités de la Conservation de la nature ne permettent pas d'assurer une surveillance régulière ni un
entretien de toutes les réserves naturelles dont elle a la charge (voir 2.2.4).
Il n'existe pas pour l'instant de concept directeur fixant des priorités. Les opérations (création de nouveaux
biotopes, travaux d'aménagement et d'entretien) sont décidées en fonction des opportunités du moment. Leur
efficience n'est pas évaluée systématiquement.
-
Coordination, contrôle et soutien financier aux activités d'autres organismes s'occupant de protection des
biotopes.
Impliquant de nombreux intervenants, cette coordination n'est pas guidée par des principes directeurs
clairement établis. Les critères et conditions du soutien financier sont définis de cas en cas et de manière
empirique. Ici encore, il n'existe pas de stratégie explicite fixant des priorités.
-
Développement d'outils de gestion des données et de méthodes d'entretien
La Conservation de la nature finance quelques programmes de suivi scientifique destinés à comparer divers
types d'entretien (fauche, débroussaillage, pâturage ovin) dans des sites protégés. Ces projets concernent de
petites surfaces et s'étendent en général sur une durée de 3 ou 4 ans. Il ne s'inscrivent pas dans un
programme général bien défini. Ils ne sont pas coordonnés au niveau des méthodes et ne visent pas à
l'établissement ultérieur d'une synthèse. Néanmoins, les résultats de ces travaux donnent des informations
utiles pour le gestionnaire à l'échelle locale, et pourraient avoir un intérêt de portée plus générale s'ils étaient
diffusés plus largement.
La Conservation de la nature participe également au développement de prototypes de gestion des données à
l'aide de systèmes d'information géographique (SIG). L'application de ces outils dans le domaine de la
protection de la nature offre des perspectives séduisantes, car ils pourraient permettre de gérer de manière plus
efficace et rationnelle la masse énorme des informations concernant les milieux naturels du canton. L'utilisation
de ces outils est actuellement limitée par le fait que la grande majorité des données de base n'ont pas été
digitalisées.
Gestion des biotopes protégés
Objets existants
L'annexe 3 présente une vue d'ensemble des réserves naturelles et sites protégés du canton de Vaud.
Selon la banque de données de la Conservation de la nature, le canton compte actuellement environ 650
réserves naturelles et autres périmètres protégés axés sur la sauvegarde des milieux (biotopes d'importance
nationale, sites protégés par arrêté de classement, etc.).
La répartition de ces objets est inégale. Les plus grandes réserves se trouvent pour la plupart dans les Alpes et
dans le Jura. Ces objets s'inscrivent en général dans de périmètre de protection plus générale (IMNS, IFP,
Sites marécageux; voir mandat "Grands espaces protégés"). La Plateau se caractérise par un semis plus ou
moins dense de petits objets, en général isolés dans des espaces fortement marqués par les activités
humaines (agriculture intensive, zones bâties).
ND / Milieux
Annexe 1
11/6
Pour de nombreux objets, les informations concernant les milieux présents sont lacunaires, voire absentes.
Les objets les mieux documentés sont les réserves de Pro Natura et les biotopes d'importance nationale ayant
fait l'objet d'un plan de gestion.
La surface de ces objets va de quelques centaines de mètres carrés à plusieurs centaines d'hectares.
Il est par conséquent difficile d'évaluer le degré de protection assuré par les réserves existantes pour chaque
milieu. Une première estimation a toutefois été tentée, en réunissant toutes les informations disponibles et en
les complétant avec nos observations personnelles. La figure 1 ci-après présente le résultat obtenu.
320
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Le calcul ne tient compte ni de la surface occupée ni de la qualité du biotope, mais uniquement de la fréquence
d'apparition des milieux dans les réserves. Par conséquent, cette figure doit être considérée comme une
approximation grossière.
Néanmoins, elle illustre le fait que de nombreux milieux assez rares et intéressants sont peu représentés dans
les réserves existantes, voire complètement absents (dans l'état de nos connaissances).
Dans certains cas, cette situation s'explique simplement par la rareté intrinsèque du milieu (par exemple hautsmarais, alluvions, landes de basse altitude, pinèdes). Mais pour d'autres milieux, il semble qu'un réel
déséquilibre existe entre leur répartition générale et leur abondance dans les réserves. Selon les données
disponibles, il s'agirait principalement des milieux suivants:
-
herbiers à characées (Charion)
-
herbiers des rivières de basse altitude (Ranunculion fluitantis)
-
végétation des grèves lacustres (Littorellion)
-
végétation des sources alcalines (Cratoneurion)
ND / Milieux
Annexe 1
12/6
-
végétation hygrophile pionnière (Nanocyperion et Bidention)
-
pelouse mi-sèche (Mesobromion)
-
végétation rudérale et adventice (tous les types)
Certains types de végétation semblent mieux représentés dans les réserves, comme les marais, les forêts
marécageuses et les hêtraies. Dans le cas des hêtraies, il s'agit en partie de petites surfaces, sans intérêt
particulier.
Le contenu des objets IFP et IMNS est également mal documenté. Outre leur valeur paysagère et culturelle,
ces objets ont souvent été désignés sur la base de critères biologiques, et notamment parce qu'ils abritent des
milieux de haute valeur. Mais pour la plupart de ces objets, la liste de ces milieux ne figure nulle part.
Il faut préciser que les biotopes de valeur situés en dehors des périmètres de protection sont également
protégés par différentes bases légales (voir ci-dessus). Le canton a la tâche d'assurer leur protection.
Néanmoins, les données disponibles sont insuffisantes pour les localiser avec une fiabilité suffisante.
Tous les inventaires fédéraux, ainsi que l'IMNS et les périmètres des réserves naturelles publiques et privées du
canton sont enregistrés sous forme informatique géoréférencée. Les autres objets, d'importance locale et
régionale, ne sont en revanche pas digitalisés, sauf quelques exceptions (10 communes-tests saisies dans le
cadre d'un projet-pilote).
Plusieurs prototypes de SIRS permettant de gérer les données géoréférencées ont été développés, notamment
à l'EPFL. Le projet-pilote réalisé par J. Pellet pour la CN utilise un instrument (logiciel MapInfo) permettant de
consulter les données des divers inventaires, ainsi que des cartes des milieux et d'autres données ponctuelles
(notamment des stations d'espèces rares).
Le transfert des données de l'inventaire ECONAT sur ce support informatique pose de gros problèmes et
nécessiterait probablement un travail trop considérable par rapport au résultat prévisible (voir plus haut).
Création de nouveaux biotopes
De nouveaux biotopes ont été créés ou restaurés ces dernières années dans le cadre de mesures de
compensation (notamment projets autoroutiers) et de la gestion de sites protégés.
Les données à dispositions concernent principalement les travaux menés par la Conservation de la nature,
l'association Pro Natura et le Service des routes. Il n'existe pas de base de données contenant l'ensemble des
aménagements réalisés en faveur de la nature dans le canton. Certains d'entre eux sont soumis à l'approbation
de la CN (mesures de compensation, projets touchant des sites protégés), mais leur réalisation effective n'est
pas contrôlée systématiquement, faute de temps et de moyens. De nombreux autres sont projetés ou déjà
réalisés sans que la CN en soit informée (par exemple, OBI aménagés dans le cadre du programme EFFOR2
mené par les arrondissements forestiers).
En conséquence, aucune vue d'ensemble de ces aménagements n'existe pour le canton, pour lequel il n'existe
d'ailleurs pas non plus de concept stratégique fixant des priorités pour le type et la localisation des futures
créations.
L'analyse des données à disposition montre que la majorité des aménagements effectués par la Conservation
de la nature au cours des 10 dernières années concerne des biotopes aquatiques (mares et étangs). D'autres
types de biotopes plus rares et menacés n'ont pas fait l'objet de mesures de restauration (pelouses maigres,
certains groupements d'adventices et de rudérales, groupements hygrophiles pionniers, etc.). Quelques
expériences isolées, notamment la conversion de gazons en prairies maigres réalisée par le service des parcs
et promenades de la ville de Lausanne, montrent que des mesures de restauration sont aussi possible pour
ces types de milieux.
ND / Milieux
Annexe 1
13/6
L'examen rapide des principaux aménagements réalisés par d'autres intervenants (GEG, Fondation des
Grangettes, Service des routes nationales, Arrondissements forestiers) montre la même tendance à privilégier
la création d'étangs et de mares.
Entretien des biotopes
L'entretien des biotopes d'importance nationale est défini par des plans de gestion établis sur mandat de la
CN et appliqués surtout par le biais de contrats d'entretien avec des agriculteurs. La gestion des principaux
biotopes protégés est en partie déléguée à des tiers (Fondation des Grangettes, GEG, Pro Natura).
L'entretien des réserves naturelles dont la CN a la responsabilité est assuré par un programme d'intervention
pluriannuel. L'analyse du catalogue des travaux effectués (base DPROG tenue à jour par D. Iseli) montre que la
plupart des interventions se concentrent dans un nombre limité de réserves, qui font l'objet d'interventions
répétées. Selon toute vraisemblance, d'autres réserves mériteraient des travaux, mais ne sont pas suivies,
faute de temps et de moyens (D. Iseli, comm. pers.).
En principe, le registre DPROG permet aussi d'analyser les interventions en fonction de leur répartition dans
les différents types de milieux (forêt, marais, étangs, etc.), ainsi que l'évolution de ces interventions au cours
des dernières années. La figure 2 illustre une tentative d'analyser ce registre. On constate que la majorité des
travaux concerne des écosystèmes forestiers et aquatiques. Il faut toutefois signaler que l'analyse se base sur
le nombre de fiches d'intervention, sans tenir compte de la surface traitée ni du coût de chacune d'entre elles.
D'autre part, il semble que les données antérieures à 1998 sont lacunaires.
Fig. 2: Evolution des travaux effectués dans les réserves de la CN au cours des 14 dernières années (d'après la
base DPROG; fréquence par type d'intervention)
Malgré son caractère approximatif, la figure 2 montre que peu de travaux ont été réalisés au cours des
dernières années dans des prés maigres et d'autres types de végétation menacés nécessitant un entretien
régulier. Ce déséquilibre pourrait être partiellement corrigé si l'on prenait en considération les travaux menés
dans les autres réserves naturelles du canton (réserves Pro Natura notamment), mais ne disparaîtrait sans
doute pas complètement.
Dans les sites IMNS, les propriétaires sont tenus par la loi d'effectuer l'entretien nécessaire à la protection des
valeurs existantes (et donc des biotopes). Un soutien financier peut être apporté par le canton. Mais aucune
ND / Milieux
Annexe 1
14/6
directive ne règle la gestion et l'entretien des biotopes dans ces sites. Les propriétaires et exploitants ne sont
pas forcément conscients des valeurs existantes, ni des mesures à prendre pour les entretenir.
Lien avec la protection des espèces
De manière générale, la protection des espèces est indissociable de la protection des biotopes qui constituent
leur espace vital. On constate néanmoins que de nombreuses actions sont entreprises en faveur d'une espèce
ou d'un groupe d'espèces (pose de nichoirs, mares à batraciens, réintroductions, etc.), sans tenir compte
suffisamment du fonctionnement des milieux.
A l'inverse, de nombreux biotopes sont aménagés ou entretenus sans tenir compte des exigences spécifiques
des espèces prioritaires. C'est notamment le cas de beaucoup d'étangs, créés sans analyse particulière du
potentiel pour des espèces-cibles. Il s'ensuit que de nombreux biotopes protégés n'ont pas la richesse
biologique et la valeur qu'on pourrait en attendre.
Catalogue des problèmes identifiés
2.3.1
Données de base
•
Manque d'un catalogue des associations, qui serait souhaitable pour certaines alliances phytosociologiques
comprenant à la fois des groupements végétaux de valeur moyenne et des groupements beaucoup plus rares
et précieux (en particulier forêts, végétation adventice).
•
Absence de vue d'ensemble sur l'état de la situation des milieux dans le canton.
Il manque une carte actualisée de la répartition géographique des milieux rares. Quant aux cartes existantes
(inventaire ECONAT, etc.), elles sont trop peu précises ou périmées (surtout à basse altitude)
•
Pour certains milieux, connaissances insuffisantes de leurs exigences écologiques et de la manière de les
gérer à long terme (contrôle de la dynamique naturelle). Dans la plupart des cas, on ne sait pas non plus quelle
est la surface minimale à protéger pour assurer le maintien à long terme de la biocénose.
•
Perte d’une grande partie de l’information recueillie lors d'études sectorielles (plans de gestion, études
d'impact, travaux de certificat UNIL), faute de centralisation et d'archivage convenables.
•
Manque d'uniformité des données disponibles (typologie, degré de précision cartographique, formats
informatiques pour les données numérisées sur SIG), rendant leur intégration dans une vue d'ensemble
laborieuse et aléatoire.
•
Problème du vieillissement des données et de leur actualisation.
•
Absence d'un instrument permettant de consulter rapidement toute l'information disponible pour un site donné.
2.3.2
Bases légales
•
En principe, les bases légales sont suffisantes pour assurer une protection adéquate des biotopes, même si la
législation cantonale est relativement floue à ce sujet (ce qui laisse aussi une certaine marge d'interprétation à
l'autorité). Le principal problème est lié à l'information insuffisante des collectivités locales et des particuliers
concernés par des biotopes de valeur (notamment dans les sites IMNS).
•
Le règlement d'application de la LPNMS n'est pas assez précis sur les moyens à mettre en oeuvre pour
assurer la protection des biotopes sur le terrain: inventaire, suivi, contrôle des mesures prises, planification,
etc.
•
La législation actuelle est trop peu précise sur la protection des habitats liés à des activités humaines, tels que
la végétation adventice, les groupements rudéraux, et d'autres types de végétation liés aux forêts exploitées et
aux zones agricoles. Toutefois, l'évolution récente de la législation fédérale relative à l'agriculture et aux forêts
tend à combler ces lacunes.
ND / Milieux
Annexe 1
15/6
2.3.3
Instruments administratifs
•
Absence de directives cantonales pour la protection et la gestion des biotopes sur le plan communal.
•
Statut de protection insuffisant dans les objets IMNS et IFP. En cas de conflit avec d'autres intérêts, l'absence
de document cartographique officiel localisant avec précision les milieux prioritaires à l'intérieur de ces objets
affaiblit la position de la CN (exemple de la vigne du Tompey à la Glaivaz)
•
Absence de contrôle des mesures prises en faveur des milieux naturels dans le cadre des études d'impact sur
l'environnement et d'autres procédures administratives.
2.3.4
Coordination
•
Absence d’une stratégie coordonnée de protection des milieux, qui pourrait servir de base à des actions
concrètes.
•
Développement insuffisant des instruments de gestion de l'information (SIRS, banques de données
centralisées, registre des travaux d'entretien effectués)
•
Mauvaise coordination entre les services de l’Etat, entraînant une dispersion de l’information.
•
Mauvaise transmission des données recueillies sur territoire vaudois par les mandataires de la confédération
(WSL, divers bureaux) dans le cadre d'études nationales (inventaires fédéraux, recensements, suivis, etc.).
•
Identification insuffisante, par les autres partenaires, du Centre de conservation de la faune et de la nature
comme autorité de coordination.
2.3.5
Évolution de la situation sur le terrain
•
"Grignotage" progressif des milieux par des actions ne faisant pas l'objet de procédures d'autorisation ou pour
lesquelles la pesée d'intérêt est défavorable à la protection des milieux (voir mandats "Agriculture" et "Forêts").
•
Moyens insuffisants pour assurer la surveillance, malgré la contribution des agents auxiliaires. Dans la
situation actuelle, la fréquence et la nature des interventions varient fortement d'un agent à l'autre. Ceci n'a rien
de surprenant, étant donné qu'il s'agit d'une activité bénévole, sans cahier des charges bien défini et sans
formation spécifique assurée par la Conservation de la nature.
Mis à part la prévention auprès du public, l'action des agents se limite souvent à dénoncer des atteintes
visibles à la nature. Il est probable que ce rôle de police détourne de cette fonction certaines personnes
désireuses d'apporter une contribution d'une autre nature. La question se pose de savoir si l'efficacité de ce
groupe pourrait être renforcée, et dans quelles directions.
•
Manque de contrôle de la réalisation effective des aménagements et travaux de gestion prévus (mesures de
compensation notamment), et de leur effet sur les milieux traités.
•
Moyens disponibles pour la création de nouveaux biotopes utilisés en fonction du savoir-faire et des
opportunités, ce qui conduit à privilégier les biotopes aquatiquesau détriment d'autres milieux tout aussi
prioritaires. Cette tendance traduit aussi la grande difficulté que pose la restauration et la gestion de certains
milieux: biotopes à développement très lent (tourbières, forêts matures) et milieux liés à une exploitation
traditionnelle non rentable (cultures sans pesticides, prés maigres).
•
Réserves naturelles existantes n'assurant pas une protection efficace de certains milieux menacés:
-
prairies maigres
-
biotopes pionniers humides (Nanocyperion, Bidention)
-
végétation ségétale (Caucalidion, Aphanion)
-
groupements rudéraux (Onopordion, Arction, Agropyro-Rumicion notamment)
-
végétation des grèves lacustres (Littorellion)
ND / Milieux
Annexe 1
16/6
Proposition d’objectifs et de mesures
2.4.1
Données de base
•
Établir une typologie uniformisée des milieux, indiquant le niveau minimal de détail requis lors des travaux
d'inventaire et de cartographie (avec éventuellement une clé de détermination facilitant l'identification des
milieux).
•
Récupérer et intégrer les données existantes utilisables dans une carte d'ensemble des milieux du canton, à
coupler avec le développement d'une base de données géoréférencée (SIG). Cette base devrait intégrer les
cartes des forêts établies selon la méthode de Clot et al (2000).
•
Compléter l'inventaire des milieux présents dans les réserves naturelles et autres biotopes protégés, afin de
mieux cerner les lacunes et priorités de protection au niveau régional.
•
Diffuser des directives concernant les données informatiques (format, contenu) à fournir par les mandataires
à la CN, afin de permettre à celle-ci de les centraliser sur une carte d'ensemble des milieux du canton.
•
Programme ciblé d'actualisation des données, à adapter aux moyens disponibles.
•
Synthèse des travaux existants et poursuite du suivi des mesures de gestion dans les milieux sensibles
dont on ne connaît pas bien le comportement (si possible en collaboration avec UNIL, EPFL, Station fédérale
de Changins).
2.4.2
Bases légales
•
2.4.3
Actualisation du RPNMS (préciser les tâches de la Conservation de la nature en matière de suivi et de
coordination)
Instruments administratifs
•
Préparation de directives sur la protection des biotopes, précisant les règles à respecter par les communes
(planification, mesures de gestion, surveillance)
•
Etablissement d'une liste des milieux prioritaires, en intégrant les données concernant les espèces
prioritaires de chaque milieu (cf. rapport "Protection des espèces"). Cette liste doit tenir compte du degré de
rareté régional (Jura, Plateau, Alpes) ainsi que de l'importance nationale, voire européenne du milieu concerné
(cf. annexe 1). Elle devra également tenir compte des surfaces déjà protégées par les réserves existantes (d'où
l'importance d'un inventaire précis du contenu de ces dernières !) et être périodiquement actualisée en fonction
de l'évolution de la situation sur le terrain. En première analyse, les milieux méritant un effort particulier sont les
suivants:
-
prairies maigres,
-
biotopes pionniers humides (Nanocyperion, Bidention),
-
végétation ségétale (Caucalidion, Aphanion),
-
groupements rudéraux (Onopordion, Arction, Agropyro-Rumicion notamment),
-
végétation des grèves lacustres (Littorellion),
-
plans d'eau à fonctionnement hydrologique particulier (par exemple étangs
à niveau variable),
-
forêts riches en vieux arbres, et autres habitats dont le délai de reconstitution
est très long.
Cette liste doit servir de référence pour l'établissement d'un programme coordonné de protection et de gestion
(voir ci-après). Elle doit aussi donner des critères pour la sélection des actions prioritaires à entreprendre par la
CN, ainsi que pour l'octroi d'un soutien financier à des projets présentés par d'autres partenaires.
•
Inventaire cartographique des milieux prioritaires situés dans les IMNS et IFP (en deuxième priorité aussi
dans d'autres secteurs sans statut de protection particulier), selon une procédure uniforme.
ND / Milieux
Annexe 1
17/6
•
2.4.4
Lors de l'octroi d'autorisations administratives impliquant des mesures de compensation écologique
importantes, faire figurer dans les conditions du permis l'exigence d'un suivi et d'un rapport de conformité final,
à la charge du requérant. Ce rapport devra démontrer que les mesures prévues ont été exécutées et qu'elles
ont atteint leur objectif biologique. Si nécessaire, exiger une garantie bancaire (cf. procédures de défrichement).
Coordination
•
Établir un programme stratégique de protection des milieux, à actualiser tous les 10 ans, définissant des
priorités par région, en coordination avec les actions entreprises par d'autres partenaires (associations privées,
Confédération, compensation écologique dans l'agriculture, réserves forestières, CEP communaux, etc.). Ce
programme devra tenir compte des surfaces déjà protégées et chercher à combler les lacunes régionales. La
CN devrait être dotée des moyens nécessaires pour coordonner ce programme et pour apporter un appui
financier aux interventions prioritaires.
•
Renforcer et formaliser les flux d'information sur la protection et la gestion des milieux naturels entre les
services de l'Etat (y c. à l'intérieur du SFFN), avec désignation de la CN comme responsable de la coordination
(base de données centrale, mise à jour des options stratégiques, suivi, etc.). Améliorer aussi les transferts
d'information en provenance de la Confédération et de ses mandataires.
•
Améliorer le fonctionnement des agents de surveillance. Ceci nécessite un encadrement plus soutenu, ainsi
que l'organisation éventuelle d'une formation continue. En fonction des compétences et des motivations des
agents, les tâches suivantes pourraient être développées:
-
contrôle de la réalisation de mesures imposées par le canton lors de l'octroi d'autorisations (permis de
construire, etc.). Il s'agit notamment de mesures de compensation, dont l'exécution ne fait pour l'instant
presque l'objet d'un suivi. L'attribution de cette tâche aux agents pose toutefois divers problèmes:
1)
ils devraient recevoir toutes les informations concernant les mesures qu'ils sont censés contrôler: localisation,
nature, délais, etc.)
2) dans le cas où l'autorisation est assortie de l'exigence d'un rapport de suivi à la charge du requérant, le suivi
effectué par l'agent de surveillance pourrait faire double emploi.
3) en général, le contrôle de conformité est plus difficile à établir que le constat d'une atteinte.
En tenant compte de ces difficultés, on peut admettre que des contrôles pourraient être effectués par des
agents dans le cas de mesures simples et peu importantes (pour lesquelles le contrôle actuel est nettement
insuffisant)
-
responsabilités spécifiques, en fonction des compétences particulières du garde. Certains agents pourraient
par exemple se concentrer sur le contrôle de l'état de populations d'espèces rares présentes dans leur région.
Cette activité pourrait être organisée dans le cadre de programmes de suivi coordonnés et encadrés par des
spécialistes.
2.4.5
Évolution sur le terrain
•
Mettre en place un système de suivi de l'évolution des milieux situés en dehors des réserves naturelles
(voir mandats "Suivi de la biodiversité", "Agriculture" et "Forêts").
•
Adapter les programmes annuels d'acquisition, d'aménagement et d'entretien des biotopes en fonction des
priorités reconnues sur le plan régional (biotopes à vocation particulière pour une espèce-cible, milieux sousreprésentés dans les réserves existantes, complémentarité avec milieux environnants, etc.)
•
Porter une attention particulière aux milieux dont les possibilités de reconstitution sont limitées (sols
évolués, tourbières, forêts matures, prairies maigres et milieux oligotrophes en général), ainsi qu'aux biotopes
liés à des conditions hydrologiques spéciales (plans d'eau à niveau variable, etc.).
•
Engager des projets-pilote de gestion pour les milieux anthropogènes liés à l'agriculture traditionnelle (terres
cultivées riches en adventices, etc.), avec suivi biologique et agronomique de différents modes de traitement
(voir mandat "Agriculture"). Ces projets-pilote devraient être localisés dans des sites présentant un potentiel
particulier, et dans lesquels des espèces adventices menacées sont encore présentes (Calendula arvensis,
Muscari neglectum, etc.; voir rapport "Protection des espèces").
ND / Milieux
Annexe 1
18/6
•
Etablir un plan de gestion pour toutes les réserves naturelles, adapté aux types de végétation présents et au
potentiel biologique local.
•
Renforcer le statut de protection des éléments précieux et irremplaçables, même s'ils ne paraissent pas
menacés pour l'instant (classement, acquisition).
•
Coordonner plus étroitement la protection des espèces et celle des milieux (mieux intégrer au plan de
gestion les données sur les espèces jugées prioritaires, notamment celles des listes rouges).
•
Mettre en place un dispositif de suivi de l'évolution des biotopes aménagés, avec contrôle d'efficience des
mesures de gestion (voir aussi mandat "Suivi de la biodiversité").
ND / Milieux
Annexe 1
19/6
CORRIDORS BIOLOGIQUES
3.1
3.2.1
Notion de réseaux écologiques
Un environnement et un paysage proche de l'état naturel fonctionnent selon un réseau complexe d'interactions
qui assurent à l'ensemble une relative stabilité du nombre des espèces et de la taille des populations.
D'un point de vue biologique, le paysage est utilisé comme une vaste toile d'araignée. Les éléments qui le
composent fonctionnent comme abri et lieu de développement pour les espèces ou comme espace d'échanges
et de diffusion. Cette toile d'araignée aux liens diffus et dont les échelles sont propres à chaque organisme ou
groupes d'organismes est appelée réseau écologique.
Le réseau écologique est le résultat de la distribution et de l'utilisation spatiale des milieux, reliés entre eux par
des flux d'échanges qui peuvent varier en intensité au cours du temps. Il est composé des éléments suivants :
•
zone nodale ou zone-noyau : il s'agit d'un ensemble de milieux favorables à un groupe écologique
(communauté) végétal et animal, constituant des espaces vitaux suffisants à l'accomplissement de toutes les
phases des cycles vitaux.
•
zone de développement (ou zone nodale secondaire) : elle correspond à un ensemble de milieux favorables à
un ou plusieurs groupes écologiques, fournissant une partie des espaces vitaux en partie nécessaires à
l'accomplissement de toutes les phases des cycles vitaux. Le devenir et la qualité de ces zones de
développement sont intimement liés au degré d'interconnexion dont elles bénéficient.
•
corridor biologique : c'est un espace libre d'obstacles offrant des possibilités d'échanges entre les zones
nodales, ou de développement. Ces corridors sont plus ou moins structurés par des éléments naturels ou
subnaturels, sortes de relais qui viendront en augmenter les capacités d'échanges. Le paysage est ainsi
sillonné par un réseau de corridors propres à chaque organisme ou groupe d'organismes.
•
continuum : un continuum est un ensemble de milieux complémentaires utilisés de manière préférentielle par
des groupes fauniques; on parle ainsi de continuum forestier, agricole extensif, prairial ou encore aquatique.
Dispositif de protection existant et travaux en cours
L'importance des corridors biologiques, mise en évidence par les problèmes dus à la fragmentation croissante
des écosystèmes, n'est reconnue sur le plan politique que depuis peu de temps.
Cette prise de conscience ne s'est pas encore traduite, du moins en Suisse, par la désignation officielle
d'objets remplissant une fonction de liaison, à l'exception des principales escales migratoires des oiseaux
d'eau (sites OROEM, sites Ramsar).
En revanche, de nombreuses démarches visant à combler cette lacune sont actuellement en cours au niveau
national et européen. Le présent chapitre décrit l'état d'avancement de ces travaux en les situant dans la
problématique générale de protection des biotopes.
Démarches internationales
Réseau européen de réserves biogénétiques
A l'échelle européenne, la volonté de protéger des zones d'intérêt pour la conservation de la biodiversité a vu le
jour dans les années soixante sous l'impulsion du Conseil de l'Europe. Il s'agissait alors de coordonner la
ND / Milieux
Annexe 1
20/6
protection et la conservation de zones déjà protégées en Europe mais présentant des intérêts, des statuts
juridiques ainsi que des niveaux de protection très divers.
C'est ainsi que fut créé en 1976 le Réseau européen de réserves biogénétiques, dont l'objectif est de "préserver
des échantillons représentatifs du patrimoine naturel européen".
Réseau Emeraude et Réseau Natura 2000
Plus récemment, les parties contractantes à la Convention de Berne et des Etats observateurs, notamment
des pays d'Europe centrale et orientale (1989) ainsi que les Etats membres de l'Union européenne (UE) ont
décidé la mise en place d'un réseau de zones d'intérêt spécial pour la conservation (ZISC) qui est aussi connu
sous le nom de Réseau Emeraude (voir 2.2.2), et de Réseau Natura 2000 dans les pays de l'UE (régi par la
"Directive Habitats").
Les pays de l'UE ont une dizaine d'années pour répondre à la Directive Habitats alors que pour les autres pays
du Réseau Emeraude, la mise en place est moins contraignante et sera de fait plus progressive.
Réseau écologique paneuropéen
En parallèle, le Conseil de l'Europe a approuvé, en 1995, la Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique
et paysagère, dont le premier objectif est le Réseau écologique paneuropéen. Elle a pour but d'encourager une
mise en œuvre plus concertée et, par conséquent, plus efficace des politiques visant à préserver et à améliorer
la diversité biologique et paysagère en Europe. La Suisse est également partie prenante de cette stratégie.
Le Réseau écologique paneuropéen devrait contribuer à la réalisation des principaux objectifs de la Stratégie en
permettant :
•
la conservation d'un éventail complet d'écosystèmes, d'habitats, d'espèces et de paysages d'importance
européenne, en veillant à ce que les habitats soient suffisamment vastes pour permettre de conserver la
diversité génétique des espèces,
•
la dispersion et la migration des espèces,
•
la restauration des éléments dégradés dans les systèmes clés et leur protection contre les dangers potentiels.
Il s'articulera autour des éléments suivants :
•
les zones noyaux pour conserver les écosystèmes des habitats, les espèces et les paysages d'importance
européenne (notamment les sites Emeraude et Natura 2000),
•
les couloirs ou les relais (corridors) qui permettront d'améliorer la cohérence des systèmes naturels,
•
les zones à restaurer où les éléments dégradés des écosystèmes, des habitats et des paysages d'importance
européenne devront être réparés ou certaines zones complètement restaurées
•
les zones tampons qui consolident le réseau et le protègent contre les influences extérieures préjudiciables.
Les zones noyaux comprendront les principaux éléments de la diversité biologique et paysagère européenne.
Dans de nombreux cas, elles comprendront également d'importants systèmes semi-naturels dont l'intégrité
dépend de la poursuite de certaines activités humaines. C'est le cas par exemple pour les paysages agricoles.
La cohérence du réseau sera assurée par la constitution, le cas échéant, de couloirs continus ou de "relais"
(couloirs discontinus), qui faciliteront la dispersion et la migration d'espèces entre les zones noyaux.
Les initiatives en vigueur en Europe, tel le Réseau Emeraude et Natura 2000, ou le réseau Ramsar des zones
humides d'importance internationale, les Conventions de Berne, de Bonn, les Réserves biogénétiques, les
méthodes de production agricole compatibles avec la protection de l'environnement, ou encore l'initiative de
l'UICN "Parks for Life : Action for protected areas in Europe" font partie intégrante de la stratégie du Réseau
écologique paneuropéen.
ND / Milieux
Annexe 1
21/6
3.2.2
Démarches nationales
La Confédération est consciente de l'importance des liaisons biologiques dans le fonctionnement des
écosystèmes et en a fait l'un des objectifs sectoriels de sa Conception paysage suisse (objectif 7.05): Lors de
l'accomplissement des tâches de la Confédération, assurer la mise en réseau de biotopes par la création de
corridors biologiques et de biotopes-relais, notamment à l'aide du réseau hydrographique.
A l'échelle nationale, plusieurs éléments constitutifs d'un réseau écologique ont déjà été identifiés et leur
protection définie par l'Ordonnance sur la protection de la nature et du paysage (OPN) : il s'agit notamment des
biotopes d'importance nationale et des autres sites inscrits dans des inventaires fédéraux (hauts et bas-marais,
zones alluviales, sites à batraciens, sites Ramsar).
Ces objets fonctionnent, selon leur importance et emplacement, tantôt comme zone-noyau, zone de
développement ou milieu relais au sein de corridors. Plusieurs éléments feront partie du réseau Emeraude en
cours de constitution.
D'autres éléments du paysage apparaissent comme primordiaux pour les échanges biologiques et vont faire
office de colonne vertébrale du réseau. Il s'agit en particulier des zones boisées, du réseau hydrographique, de
certaines priries et d'écotones comme les lisières, les rives de lacs ou de cours d'eau ou les structures
linéaires de haies.
L'art. 14 OPN mentionne, parmi les critères de désignation des biotopes dignes de protection, "les exigences
des espèces migratrices ou la connection des sites fréquentés par les espèces" (al. 3, lettre c). A une échelle
plus locale, le concept de LEK/CEP et la toute nouvelle "Ordonnance sur la promotion régionale de la qualité et
de la mise en réseau des surfaces de compensation écologique dans l'agriculture" (OQE) visent le même but
(voir mandat "Agriculture").
Identification et modélisation du réseau
Sur mandat de l'OFEFP, la mise en évidence du "Réseau écologique national" a fait l'objet de deux
approches.
La première est présentée dans le rapport "Wildtierkorridore der Schweiz" a été établie par la Société suisse
de biologie de la faune et la Station ornithologique de Sempach (SGW, 1999); elle a débouché sur une carte
des principaux corridors biologiques de la Suisse.
La seconde approche, réalisée par les bureaux Econat et Piu (2000) sous le nom d'étude REN, s'appuie sur les
résultats de la précédente étude en la complétant par une analyse réunissant diverses données faunistiques et
floristiques, les données IRENA, les inventaires des biotopes d'importance nationale disponibles dans les
banques de données actuelles. Ces données ont été confrontées aux obstacles naturels et artificiels du
paysage.
Le résultat de l'étude REN, publié sous forme de cartes, s'exprime par la mise en évidence des surfaces, des
territoires et des axes dont les potentialités pour les déplacements de faune sont les plus élevées, ainsi que de
zones dont la biodiversité est la plus élevée (Hot spots, zones-noyaux, zones sources).
Cette nouvelle image du territoire a été complétée par celle de la SGW, basée principalement sur l'utilisation du
territoire par la grande faune, et par celle de Broggi & Schlegel (1998) qui cherche à dégager les "Priorités
nationales de la compensation écologique dans les zones agricoles de plaine".
Ces documents ne sont pas encore publiés officiellement et sont en consultation auprès des cantons. Les
premiers échos de cette consultation font apparaître les critiques suivantes :
•
Approche théorique du rôle des structures, sans confirmation par des observations de terrain.
•
Modèle trop dépendant des données ponctuelles de base.
•
Poids trop élevé donné à des structures favorables à une seule catégorie de faune, en l'occurrence la grande
faune terrestre.
ND / Milieux
Annexe 1
22/6
•
Réseau inadéquat pour de nombreux autres organismes comme les invertébrés.
•
Modèle axé sur les besoins de la faune terrestre, avec l'illustration de corridors continus, alors que l'avifaune et
une partie des invertébrés requièrent des sites d'étape pas trop distants les uns des autres sur les axes de
migration.
•
Absence de hiérarchisation des corridors selon leur importance internationale, nationale, régionale ou locale.
•
Aucune mention de corridors importants mais altérés ou disparus, comme, par exemple, les zones riveraines
du lac Léman.
Malgré ces défauts, le principe de la nécessité de corridors biologiques et du besoin de les recenser n'est pas
remis en cause. En l'état actuel de ces projets, le bilan peut s'exprimer de la façon suivante :
•
Le projet de "réseau écologique national" est prometteur, mais doit être étendu à la petite faune, invertébrée et
vertébrée (batraciens, reptiles, poissons).
•
Les premiers résultats doivent être validés par des observations du terrain.
•
Le réseau de base doit impérativement être complété pour englober des structures paysagères dont
l'importance a été sous-estimée.
•
le "Réseau écologique national" est trop lacunaire et trop orienté sur la grande faune pour pouvoir servir de
document directeur dans la planification territoriale au niveau cantonal ou régional; à ce stade des études,
vouloir l'utiliser comme tel serait contre-productif car il est trop simplificateur.
En conclusion, les données actuelles sont insuffisantes pour établir une carte directrice satisfaisante
des corridors biologiques du canton de Vaud.
3.3
3.3.1
Objectifs concernant la contribution cantonale au réseau international et national
A notre connaissance, le réseau paneuropéen, initié par la Convention de Berne, n'a pas encore établi de carte
directrice permettant de savoir si le canton de Vaud participait à des corridors majeurs de liaison terrestre.
Toutefois les deux modèles établis à l'échelle suisse (SGW 1999; Econat & Piu 2000) montrent qu'en ce qui
concerne la grande faune la Suisse d'intègre à d'importantes connexions internationales :
•
le long et au travers de l'axe jurassien,
•
dans la région du Chablais valaisan, dans les régions bâloise, argovienne et schaffhousoise,
•
par les vallées transalpines des Grisons, du Tessin et du Valais (avec, par exemple, la venue du loup à partir
de l'Italie du Nord).
Pour l'avifaune, l'ensemble du Plateau contribue aux mouvements migratoires entre le nord et le sud de
l'Europe, en particulier la plaine de l'Aar, la région des trois lacs et le bassin lémanique.
La problématique du réseau ne se pose pas partout avec la même acuité sur le territoire helvétique. Alors que
le Jura et les Préalpes présentent une couverture peu fragmentée de milieux naturels (au moins en ce qui
concerne le milieu forestier), les problèmes de coupure et d'isolement par fragmentation sont beaucoup plus
aigus sur le Plateau, siège de l'urbanisation, des grands axes routiers et de l'agriculture intensive.
Réseau ou réseaux ?
Le paysage est utilisé comme une vaste toile d'araignée. Les éléments qui le composent fonctionnent soit
comme abri et lieu de développement pour les espèces, soit comme espaces d'échanges et de diffusion.
L'utilisation de l'espace et des milieux par la faune varie ainsi selon la taille, le comportement et les cycles
vitaux des organismes. Plutôt que former un unique réseau, notre environnement naturel en abrite une
multitude, aux liens diffus et dont les échelles sont propres à chaque organisme ou groupe d'organismes.
ND / Milieux
Annexe 1
23/6
Le réseau mis en évidence par les études "Wildtierkorridore Schweiz" et "REN" correspond avant tout à la
colonne vertébrale des échanges de la grande faune. Cette approche ne doit cependant pas masquer la
complexité des systèmes d'échanges nécessaires au reste de la faune dont le maintien est assuré par des
structures paysagères régionales et souvent locales.
Parmi les principaux éléments structurants du système des corridors biologiques, le réseau hydrographique
occupe une place particulière. Il ne garantit pas seulement les déplacements de faune benthique et piscicole;
sa gestion apparaît comme primordiale dans les échanges de la petite et grande faune terrestre en constituant
une véritable épine dorsale du réseau en général.
3.3.2
Priorités spatiales pour la faune
Amphibiens
Des inventaires nationaux et régionaux ont mis en évidence plusieurs zones réservoirs pour les batraciens
(inventaire IBN: 49 sites vaudois), auxquels il faudrait ajouter plusieurs sites :
•
Jura : Lac Brenet, Lac Ter, Les Cruilles
•
Pied du Jura : région de Longirod, de l'Aubonne, place d'Armes de Bière
•
Zones forestières humides de la région de Chanéaz, de Thierrens, du Jorat, de Suchy
•
Plaine du Rhône: plusieurs zones humides de la région de Crebelley, d'Ollon et de Bex.
•
Plusieurs sites dans la région préalpine : Hongrin, Bretayes, Vanils.
Il conviendrait d'ajouter également plusieurs zones d'exploitation de graviers, de sable et d'argiles ainsi que des
friches en marge des zones industrielles, que plusieurs espèces de batraciens pionniers ont colonisées.
La plupart des batraciens doivent de se déplacer pour répondre aux besoins de leurs cycles vitaux et utilisent
ainsi plusieurs portions du territoire au cours d'une saison. L'hivernage a lieu en général en forêt, plus rarement
à proximité des marais et plans d'eau. Lors du réveil printanier, les batraciens rejoignent, au cours d'une
migration printanière, les sites de reproduction souvent éloignés de quelques centaines de mètres voire de
kilomètres. La reproduction terminée, les batraciens quittent progressivement les étangs pour gagner les sites
d'estivage souvent multiples (forêts, milieux ouverts humides, agricoles, talus etc. Dès les premiers froids
automnaux, on assiste à un regroupement sur les sites d'hivernage. La conservation des populations de
batraciens passe par la protection des zones nodales que sont les sites de reproduction, mais elle se heurte
souvent à des interruptions des corridors, générées par l'homme, comme, par exemple, la construction de
routes, la création de murs ou de zones infranchissables.
Il ressort de ce qui précède que les déplacements des batraciens se situent surtout à l'échelle des réseaux
biologiques locaux et régionaux.
Reptiles
La connaissance des populations de reptiles dans le canton reste lacunaire, hormis pour l'arc jurassien et le
Lavaux. Les zones réservoirs ainsi que les connexions devraient cependant être mieux connues au terme de
l'inventaire actuellement en cours par la KARCH (Claude & Monney, comm. pers.).
Parmi les structures paysagères les plus utilisées par les reptiles pour les échanges, les talus de routes, de
voies de chemin de fer, les rives de cours d'eau gérés de manière extensive, les murgiers ainsi que les lisières
bien structurées apparaissent comme importantes. Leur valeur en tant que corridor d'échanges est étroitement
liée aux mesures d'entretien qui y sont réalisées.
La protection de ces milieux est souvent insuffisante et leur gestion est rarement optimale pour l'herpétofaune.
L'amélioration de la gestion de ces milieux, qui représentent dans le canton de Vaud des centaines de
kilomètres linéaires, est un enjeu considérable pour la protection des reptiles, mais aussi pour toute la petite
faune en général.
Avifaune
ND / Milieux
Annexe 1
24/6
Le réseau "aérien" dépend davantage de la protection des biotopes-escales. Le canton de Vaud se trouve en
effet sur un corridor important de migration d'oiseaux d'eau. Plusieurs sites d'escales y sont reconnus, au
niveau international, sur les lacs de Neuchâtel (Rive sud) et du Léman (Grangettes). Dans des documents en
voie d'élaboration (Sempach, 1995), cet inventaire est complété par de nouveaux sites importants pour les
limicoles et les oiseaux d'eau, sur le lac Léman (plusieurs secteurs), celui de Neuchâtel (tête du lac et rive
nord), ainsi que sur le lac de Morat et dans la plaine de l'Orbe (étangs de Chavornay). Pour tous les migrateurs,
il convient encore de signaler l'importance du passage au travers des Préalpes, en particulier au Col de Jaman.
Dans le cadre d'une planification cantonale, on doit se demander comment ces zones nodales devraient être
complétées, en particulier pour les limicoles. Plusieurs zones prioritaires apparaissent dans ce contexte :
•
Tête du Lac de Joux, le Lac Ter et le Lac Brenet
•
Plaine de la Broye entre Payerne et le Lac de Morat
•
Marais de Cudrefin en marge du Seeland
•
Gros de Vaud
•
Plaine de l'Orbe (en aval du site de Chavornay)
•
Couloir de la Venoge
•
La Côte : contreforts du Jura en particulier les couloirs de la Morges, de l'Aubonne, de la Promenthouse et de
la Versoix
•
Veveyse et ses abords, en particulier la région de la Rogivue
•
Chablais
En résumé, l'avifaune n'a pas besoin de corridors continus au contraire de la faune terrestre, mais d'un
chapelet de zones d'escales, les relais étant assurés par des structures paysagères de prairies, de haies, de
cordons boisés et de cours d'eau. Dans la liste qui précède, chaque zone abrite des sites escales en partie ou
totalement protégés sous la forme de Réserve cantonale ou appartenant à une ONG, de bas-marais
d'importance nationale. Selon les régions, ce réseau de sites-escales mériterait d'être complété en particulier :
dans le Chablais, la plaine de la Broye (Haute- et Basse-Broye) et de l'Orbe en aval de Chavornay, ainsi que
dans le Gros-de-Vaud.
Grande faune
La priorité cantonale devrait être de garantir les échanges entre grandes régions, en priorité entre régions du
Jura et des Alpes. En parallèle, l'élaboration progressive du réseau régional devrait permettre de planifier des
interventions visant à sécuriser ou développer les échanges.
Le principal corridor passe par La Sarraz et le Mormont, puis se sépare d'une part en direction du Jorat, de la
Veveyse et du Chablais, d'autre part, via les nombreux massifs boisés du Gros de Vaud, en direction des
Préalpes fribourgeoises.
Plusieurs autres axes secondaires ont été identifiés :
•
la rive Sud du Lac de Neuchâtel et sa liaison vers la Broye par les Côtes de Cheyres,
•
la Rive Nord du Lac de Neuchâtel,
•
le pied du Jura et les forêts de la Lance,
•
les flancs boisés du Jura,
•
la liaison (ténue) de Cudrefin aux Préalpes fribourgeoises,
•
les axes des cours d'eau (et de leurs affluents), en particulier Orbe, Mentue, Talent, Broye, Veveyse, Morges,
Aubonne, Promenthouse-Serine, Versoix.
Ces axes de grande faune représentent des surfaces considérables, dont très peu sont protégées. Parmi les
zones nodales, il convient de mentionner plusieurs districts francs fédéraux du Jura et des Préalpes ou encore
des réserves cantonales de faune.
ND / Milieux
Annexe 1
25/6
Toutefois, la stratégie de conservation de ces corridors de faune ne passe pas par la mise sous protection
"classique" de biotopes. Si cette dernière est une composante de la conservation, l'accent doit avant tout être
mis sur la reconnaissance de ces corridors et sur l'analyse des conditions requises pour assurer leur
perméabilité. Le bon fonctionnement des corridors relève notamment de mesures liées à l'aménagement du
territoire et de la politique agricole.
Petite faune terrestre
L'identification du réseau utilisé par la petite faune (y compris invertébrée) est plus problématique. A ce niveau,
les échanges biologiques dépendent surtout de la diversité du paysage, du réseau des milieux naturels et
semi-naturels. Parmi les éléments clés fonctionnant comme structures de liaisons, on retrouve le réseau
hydrographique et la forêt (y.c. bosquets refuge, cordons boisés, etc.), les talus herbeux le long des chemins,
routes et cours d'eau, les haies, les bandes de friches, etc. Dans ce contexte, la gestion des surfaces
agricoles constitue un enjeu certain, car une utilisation extensive de surfaces prioritaires peut favoriser les
échanges biologiques au sein du réseau.
Les inventaires les plus récents commencent à mettre en évidence les zones nodales où la biodiversité est
remarquable: ce sont par exemple les rives des lacs, en particulier de Neuchâtel et du Léman (Grangettes), la
vallée de Joux, les vallées préalpines, le pied du Jura et les contreforts des Préalpes. Toutefois, nos
connaissances restent lacunaires, en particulier dans le domaine forestier.
Faune aquatique
A l'instar de l'avifaune, la micro-faune (hormis poissons et écrevisses) des eaux stagnantes n'a pas besoin de
corridors continus, mais d'un chapelet de refuges suffisamment proches les uns des autres pour garantir la
diffusion des organismes. Si une partie des mouvements se fait sous forme passive au hasard des transports
par le vent, d'autres nécessitent la présence de structures paysagères intermédiaires, cordons boisés, haies,
bandes de prairies et de friches. où les organismes trouvent nourriture et abri (microclimat).
Plan d'action
3.4.1
Stratégie cantonale
Quelle que soit l'échelle à laquelle on le considère, le réseau ne peut être défini sans avoir au préalable:
•
identifié les zones-noyaux (réservoirs) pour une palette d'organismes la plus large possible,
•
situé le degré d'importance de ces zones-noyaux (internationale, nationale ou cantonale).
Le REN répond en partie à ces objectifs. Il s'agit en priorité pour le canton de valider, de corriger et d'affiner
les propositions émanant de la Confédération. A titre indicatif, la carte des principaux corridors biologiques
mis en évidence par les études nationales figure en annexe 4.
Parmi les compléments utiles, il s'agirait en collaboration avec le Laboratoire de biologie de la conservation
(UNIL) et les spécialistes de faune en Suisse :
•
de mieux juger de la contribution du territoire cantonal aux échanges de faune supra-régionaux : améliorer l'état
de nos connaissances sur notre faune pour mieux connaître ses interactions avec les régions limitrophes
nationales et internationales,
•
de compléter les données faunistiques à l'échelle du canton afin d'être en mesure de préserver les zonesnoyaux propres à chaque groupe faunistique et de sélectionner un certain nombre d'organismes prioritaires
dont la gestion sera favorable au reste de la faune,
•
d'identifier les structures paysagères constituant des continuums et corridors privilégiés par chaque groupe
faunistique, de compléter nos connaissances sur les capacités de déplacements, les comportements et les
besoins des différents groupes faunistiques,
ND / Milieux
Annexe 1
26/6
3.4.2
3.4.3
•
de contrôler et valider les premiers modèles de réseau à notre disposition ("Wildtierkorridore Schweiz" et
"REN") basés principalement sur la grande faune, de les compléter avec les besoins du reste de la faune, en
particulier petite faune invertébrée et faune aquatique,
•
d'établir pour le canton, le cadastre des zones et corridors prioritaires, puis d'identifier voire de prévenir les
conflits d'utilisation de l'espace au travers d'une action coordonnée de conservation de la perméabilité du
paysage, en collaboration étroite avec les Services cantonaux planificateurs.
En fonction des résultats de ces études, la stratégie cantonale de sécurisation des corridors pourrait
s'exprimer sous la forme :
•
d'une priorité de protection, de création, de revitalisation de biotopes au sein des zones-noyaux,
•
d'actions ciblées ailleurs pour relier les zones-noyaux : création, revitalisation, gestion de biotopes relais;
identification des zones de conflits et de barrières, suppression ou prévention des coupures (meilleure
surveillance et appréciation des projets, rétablissement de liaisons biologiques, etc.).
•
une meilleure collaboration avec les Services cantonaux planificateurs des routes, des eaux, des transports, de
l'aménagement du territoire.
La reconnaissance, la revitalisation et la sécurisation du réseau devraient devenir une priorité d'action pour la
Conservation de la faune et de la nature. Elle devrait également être prise en compte dans toutes les activités
des autres services de l'Etat ayant des incidences territoriales.
Axes principaux
Les liaisons biologiques d'importance nationale ou cantonale mentionnés aux chapitre 3.3 (à compléter et
corriger en fonction des résultats de la validation du projet REN) doivent être sécurisées dans le cadre de la
planification directrice cantonale.
Le principal problème a trait au développement futur des activités humaines dans ces corridors. Il doit être
résolu au stade de la planification, et se traduire au niveau du plan d'affectation des zones de chaque commune
concernée (voir mandat "Aménagement du territoire").
Dans quelques cas, le rétablissement des liaisons terrestres nécessitera des travaux importants ou la remise
en cause de certains aménagements. Le plus souvent toutefois, des interventions ponctuelles suffiront à
supprimer les coupures. En général, il s'agira surtout de garantir le maintien de l'état existant en effectuant des
retouches mineures.
Les liaisons terrestres prioritaires s'appuieront dans une large mesure sur le réseau hydrographique, dont la
continuité doit être préservée non seulement pour la faune aquatique, mais aussi pour les organismes qui se
déplacent sur les berges et dans les cordons boisés riverains.
Pour les corridors de migration avienne, priorité sera donnée à la création, la revitalisation ou la
conservation d'un chapelet de biotopes favorables à l'avifaune et à la prévention, la suppression ou la
modification d'obstacles aux déplacements comme les lignes à moyenne et haute tension.
Réseaux régionaux et locaux
La biodiversité du paysage vaudois dépend également beaucoup, à l'échelle locale, de la connexion des milieux
naturels et semi-naturels. Comme au niveau régional, le réseau hydrographique et la forêt forment le squelette
du réseau. Mais de nombreuses autres structures de liaison participent également aux échanges biologiques:
talus herbeux le long des chemins, haies, bandes de friches, etc.
Contrairement aux corridors principaux de déplacement de la faune, la position géographique de ces éléments
ne doit pas forcément être fixée de manière intangible: En revanche, il est indispensable que la structure en
ND / Milieux
Annexe 1
27/6
réseau soit maintenue pour assurer le déroulement des échanges biologiques. Il s'agit donc d'un système
évolutif, susceptible de se modifier au gré des activités humaines.
De manière générale, la protection ou le rétablissement du réseau dépendent du fonctionnement de
l'agriculture. Cet aspect est au coeur de la nouvelle ordonnance fédérale sur la qualité écologique (OQE). Les
procédures LEK/CEP donnent les outils pour optimaliser ce processus de sécurisation des réseaux à
l'échelon local (voir mandat "Agriculture").
ND / Milieux
Annexe 1
28/6
4
Annexes
1.
Catalogue des milieux du canton de Vaud, au niveau de l'alliance
2.
Catalogue des associations forestières
(extrait du Concept cantonal des réserves forestières)
3.
Carte de synthèse des sites protégés dans le canton
4.
Carte indicative des principaux corridors biologiques de la grande faune terrestre (d'après SGW 1999)
ND / Milieux
Annexe 1
29/6
ANNEXE 1
Catalogue des milieux naturels du canton de Vaud au niveau de l'alliance
(voir annexe 2 pour liste détaillée des groupements forestiers)
code numérique de l'unité selon typologie de Delarze & al. (1998)
NO_CH
Unité phytosociologique:
AAA milieu pour lequel la suisse porte une responsabilité particulière au niveau européen
aaa milieu pour lequel le canton porte une responsabilité particulière au niveau national
AAA milieu pour lequel le canton porte une responsabilité particulière au niveau national et européen.
REP répartition estimée dans le Jura (JU), le Plateau (PL) et les Préalpes (AL), selon découpage biogéographique de Landolt (1991)
R
rare et très localisé
?
présence incertaine
+
préssent en quelques stations
++ assez répandu
+++ répandu et localement abondant
grisé fréquent et abondant
entre parenthèse: milieu mal différencié, appauvri
CORINE
code selon classification paléarctique des habitats (système européen)
CH
milieu diigne de protection selon annexe 1 de l'Ordonnance fédérale sur la protection de la nature
EM
habitat prioritaire et menacé au niveau européen, visé par le Réseau Emeraude
CE
code selon système Natura2000 (Communauté Européenne)
DH
habitat prioritaire selon annexe 1 de la Directive Habitats ( Communauté Européenne)
T
unité intégralement incluse
p
seulement une partie de l'unité est prioritaire selon la Directive Habitat
ND-Protection des milieux (05.06.01)
30
NO_CH
Unité phytosociologique
Nom de l'unité selon Delarze & al. 1998
REP
JU
REP
PL
REP
AL
CORINE
CH
EM
1.1.1
CHARION
Eau avec végétation immergée non vasculaire
R
++
R
22.4
+
+
1.1.2
Potamion
Eau avec végétation immergée vasculaire
+
++
+
22.42
+
1.1.3
Lemnion
Eau avec végétation flottante libre
+
+++
+
22.41
1.1.4
Nymphaeion
Eau avec végétation flottante fixée
R
+
R
22.43
+
1.2.1.2
Ranunculion fluitantis
Petit cours d'eau de plaine à écoulement lent
?
R
24.421
+
1.2.2.2
Fontinalidion antipyreticae
Zone de l'ombre, avec végétation
+
+
1.2.3.2
Scapanion undulatae
métarhitron avec végétation
?
1.2.4
Zone supérieure de la truite (épirhitron)
1.2.5
Eau temporaire
++
1.3.1
Adiantion
Végétation des rochers calcaires humides
?
1.3.2
Cratoneurion
Végétation des sources alcalines
+
1.3.3
Cardamino-Montion
Végétation des sources acides
1.4.3
Rivière souterraine
+
+
24.13/24.4
+
24.12
remarque
3150
*ssulement associations oligotrophes
à Utricularia
3260
3260
+
24.12
+++
++
24.16
62.51
+
+
++
54.12
+
?
+
54.11
+
R
65
Sphagno-Utricularion
Dépression inondée à utriculaires
R
R
R
22.45/51.1
3
+
2.1.2.1
Phragmition
Roselière lacustre
+
++
+
53.111/53.
12-5
+
2.1.2.2
Phalaridion
Roselière terrestre
+
++
+
53.112/53.
16
+
2.1.3
LITTORELLION*
Végétation temporaire des grèves
R
R
R
22.31
+
2.1.4
Glycero-Sparganion
Végétation des rives d'eau courante
+
++
+
53.4
+
2.2.1.1
Magnocaricion
Magnocariçaie s.str.
+
++
++
53.2
+
2.2.1.2
CLADIETUM
Formation à marisque
+
R
53.3
+
2.2.2
Caricion fuscae
Parvocariçaie acidophile
+
+
++
54.4
+
2.2.3
Caricion davallianae
Parvocariçaie neutro-basophile
++
+
++
54.2
2.2.4
Caricion lasiocarpae s.l.
Cariçaie de transition
+
?
R
2.2.5
CARICION BICOLORIATROFUSCAE
Groupement pionnier des bords de torrents alpins
R
31
DH
3150
+*
2.1.1
ND-Protection des milieux (05.06.01)
CE
+
7220
T
8310
p
7110
T
+
3131
+
7210
+
+
7230
54.5-6
+
+
714050
54.3
+
+
7240
lac de Joux
T
T
NO_CH
Unité phytosociologique
Nom de l'unité selon Delarze & al. 1998
REP
JU
REP
PL
REP
AL
CORINE
CH
EM
CE
2.3.1
Molinion
Prairie à molinie
++
+
++
37.31
+
+
6410
2.3.2
Calthion
Prairie à populage
37.21
+
+
2.3.3
Filipendulion
Mégaphorbiée marécageuse
+
++
37.1
+
2.4.1
Sphagnion magellanici
Tourbière à sphaignes
R
R
51.11
+
+
7110
2.5.1
Nanocyperion
Végétation de petites annuelles éphémères
?
R
R
22.32
+
+*
3132
2.5.2
Bidention
Végétation de grandes annuelles nitrophiles
R
+
R
22.33/24.5
2
+
++
++
Glacier
+
63.3
8340
3.1.2
Glacier rocheux
+
63.21
8340
3.1.3
Névé d'altitude (été)
3.2.1.0
Alluvions sans végétation
3.2.1.1
EPILOBION FLEISCHERI
3.2.2.1
Alluvions avec végétation pionnière herbacée
++
63.1
++
++
24.21/24.3
1
R
+
24.22
Moraine avec végétation pionnière
+
61
+
+
Thlaspion rotundifolii
Eboulis calcaire d'altitude (roche dure)
++
61.22
+
8120
Drabion hoppeanae
Eboulis de calcschistes d'altitude
R
61.21
+
8120
3.3.1.4
Petasition paradoxi
Eboulis calcaire humide
R
++
61.23
+
8120
3.3.1.5
Stipion calamagrostis
Eboulis calcaire thermophile
R
R
61.31
3.3.2.2
Androsacion alpinae
Eboulis siliceux d'altitude
?
61.11
++
+
++
62.41
8130
+
8110
3.4.1.2
Potentillion
Paroi calcaire ensoleillée avec végétation
vasculaire
++
?
++
62.151
8215
3.4.1.3
Cystopteridion
Paroi calcaire ombragée avec végétation
vasculaire
++
+
++
62.152
8215
Paroi siliceuse sans végétation vasculaire
R
62.42
8230
Paroi siliceuse avec végétation vasculaire
R
62.21
+
65
+
34.11
3.4.2.1
3.4.2.2
Androsacion vandellii
3.5
4.1.1
Alysso-Sedion
ND-Protection des milieux (05.06.01)
Grottes
+
Végétation des dalles calcaires de basse altitude
+
R
32
toutes les associations sauf le
Juncetum bufonii
3220
3.3.1.3
Paroi calcaire sans végétation vasculaire
T
+
3.3.1.2
3.4.1.1
remarque
3270
3.1.1
+
DH
8230
+
+
8310
p*
+
6110
T
grottes abritant des espèces
troglobies
NO_CH
Unité phytosociologique
Nom de l'unité selon Delarze & al. 1998
REP
JU
4.1.2
Drabo-Seslerion
Végétation des dalles calcaires et lapiez de
montagne
++
4.1.4
Sedo-Scleranthion
4.2.1.1
STIPO-POION
4.2.1.2
REP
PL
REP
AL
CORINE
++
62.3
Végétation des dalles siliceuses de montagne
R
36.2
Pelouse steppique
(R)
34.313
+
CIRSIO-BRACHYPODION
Pelouse mi-sèche continentale
R
34.312
+
4.2.2
Xerobromion
Pelouse sèche médio-européenne
R
R
34.332
4.2.4
Mesobromion
Pelouse mi-sèche médio-europénne
++
++
34.32
4.3.1
Seslerion
Pelouse calcaire sèche à seslerie
4.3.2
Caricion firmae
Pelouse calcaire sèche à laîche ferme
4.3.3
Caricion ferruginae
Pelouse calcaire fraîche
4.3.4
Elynion
Gazon des crêtes ventées
4.3.5
Nardion
Pâturage maigre acide
4.3.6
Festucion variae
Pelouse rocheuse acide
?
36.33
4.3.7
Caricion curvulae
Pelouse acide de l'étage alpin supérieur
+
36.34
4.4.1
Arabidion caerulae
Combe à neige calcaire
++
36.12
+
4.4.2
Salicion herbaceae
Combe à neige acide
+
36.11
+
4.5.1
Arrhenatherion
Prairie de fauche de basse altitude
++
38.22
6510
4.5.2
Polygono-Trisetion
Prairie de fauche de montagne
36.51
6520
4.5.3
Cynosurion
Pâturage de basse et moyenne altitude
4.5.4
Poion alpinae
Pâturage gras subalpin et alpin
+
4.6.1
Convolvulo-Agropyrion
Friche à chiendent
(+)
4.6.2
Friche à Brachypodium pinnatum
+
4.6.3
Friche à Arrhenatherum elatius
4.6.4
Friche à Molinia arundinacea
4.6.5
Friche à Calamagrostis varia
+
+
?
CE
DH
8240
T
+
6211
p*
stations riches en orchidées
+
6210
p*
stations riches en orchidées
+
+
6214
p*
stations riches en orchidées
+
+
6213
p*
stations riches en orchidées
p*
variantes riches en espèces
36.431
+
R
++
+
++
CH
+
6173
36.41
+
6171
36.42
+
6172
6230
38.1
36.52
(+)
+
87
+
87
+
87
?
87
+
87
5.1.1
Geranion sanguinei
Ourlet maigre xérothermophile
++
+
++
34.41
5.1.2
Trifolion medii
Ourlet maigre mésophile
++
++
++
34.42
5.1.3
Convolvulion
Ourlet hygrophile de plaine
+
+
37.71
6431
5.1.4
Petasition officinalis
Ourlet hygrophile d'altitude
+
+
+++
37.714
6431
5.1.5
Aegopodion + Alliarion
Ourlet nitrophile mésophile
+++
+++
+++
37.72
ND-Protection des milieux (05.06.01)
33
remarque
6173
36.433
36.31
+++
EM
+
+
6431
NO_CH
Unité phytosociologique
Nom de l'unité selon Delarze & al. 1998
REP
JU
REP
PL
REP
AL
CORINE
5.2.1
Atropion
Coupe, clairière sur sol baso-neutrophile
+++
++
+++
31.8712
5.2.2
Epilobion angustifolii
Coupe, clairière sur sol acide
(+)
(
)
31.8711
5.2.3
Calamagrostion
Mégaphorbiaie de montagne mésophile à
graminées
?
++
37.821
6432
5.2.4
Adenostylion
Mégaphorbiaie de montagne hygrophile à
Adenostyles alliariae
++
37.81
6432
Mégaphorbiaie à Pteridium aquilinum
+
31.86
5.2.5
5.3.2
Berberidion
Buissons xérothermophiles sur sol neutre à
alcalin
+++
5.3.3
Pruno-Rubion
Buissons mésophiles
++
Roncier à Rubus fructicosus s.l.
++
5.3.4
++
+++
31.812/82
++
31.811
+++
++
31.811
CH
EM
+
5.3.5
Sambuco-Salicion
Stade arbustif préforestier
5.3.6
SALICION ELAEAGNI
Saulaie buissonnante alluviale
?
+
++
44.11-12
+
5.3.7
Salicion cinereae
Saulaie buissonnante marécageuse
+
++
+
44.92
+
5.3.8
Salicenion waldsteinianae
Saulaie buissonnante subalpine
+
31.62
5.3.9
Alnenion viridis
Aulnaie verte
5.4.1
Calluno-Genistion
Lande subatlantique acidophile
+
5.4.3
Ericion
Lande subalpine calcicole
?
5.4.4
Juniperion nanae
5.4.5
CE
DH
5110
31.872
+
31.61
+
31.2
+
++
31.48-9
+
4060
Lande subalpine xérophile sur sol acide
31.431
+
4060
Rhododendro-Vaccinion
Lande subalpine méso-hygrophile sur sol acide
31.421
+
4060
5.4.6
Loiseleurio-Vaccinion
Lande alpine ventée
++
31.41/44
+
4060
6.1.1
Alnion glutinosae
Aulnaie noire
R
+
R
44.91
+
6.1.2
Salicion albae
Saulaie blanche
R
R
R
44.13
+
+
91E0
T
6.1.3
ALNION INCANAE
Aulnaie alluviale
+
+
++
44.2
+
+
91E0
T
6.1.4
Fraxinion
Frênaie humide
+
++
++
44.3
+
+
91E0
T
6.2.1
CEPHALANTHERO-FAGENION
Hêtraie xérothermophile
+
+++
41.16
+
+
9150
6.2.2
LUZULO-FAGENION
Hêtraie acidophile
++
R
41.11
+
9110
6.2.3
GALIO-FAGENION
Hêtraie mésophile de basse altitude
41.131
+
9130
6.2.4
LONICERO-FAGENION
Hêtraie mésophile de l'étage montagnard inférieur
41.133
+
9130
6.2.5
Abieti-Fagenion
Hêtraie à sapins de l'étage montagnard
41.15
+
9140
ND-Protection des milieux (05.06.01)
++
?
34
+
4030
remarque
NO_CH
Unité phytosociologique
Nom de l'unité selon Delarze & al. 1998
REP
JU
REP
PL
REP
AL
CORINE
CH
EM
CE
DH
6.3.1
LUNARIO-ACERION
Erablaie de ravin méso-hygrophile
++
R
++
41.41
+
+
9180
T
6.3.2
TILION PLATYPHYLLI
Tiliaie thermophile sur éboulis ou lapiez
+
++
41.45
+
+
9180
T
6.3.3
Carpinion betuli
Chênaie à charmes
++
+
R
41.2
+
+
6.3.4
Quercion pubescentipetraeae
Chênaie buissonnante
+
R
+
41.71
+
+
6.3.6
Quercion robori-petraeae
Chênaie acidophile
+
R
R
41.5
+
41.9
+
+
83.324
R
R
42.54
+
+
42.54
+
(R)
44.A1
6.3.7
Châtaigneraie
+
9260
6.3.9
Robinion
Forêt secondaire de robiniers
6.4.1
Molinio-Pinion
Pinède subatlantique des pentes marneuses
R
6.4.2
Erico-Pinion sylvestris
Pinède subcontinentale basophile
R
6.5.1
Betulion pubescentis
Bétulaie sur tourbe
+
+
+
91D1
T
6.5.2
Piceo-Vaccinienion uliginosi
Pinède sur tourbe
+
R
44.A3
+
+
91D3
T
6.5.3
Sphagno-Piceetum
Pessière sur tourbe
+
+
44.A4
+
+
91D4
T
6.6.1
Abieti-Piceion
Pessière-sapinière
++
42.11-13
+*
6.6.2
VACCINIO-PICEION
Pessière
(+)
6.6.3
LARICI-PINETUM CEMBRAE
Forêt de mélèzes et d'aroles
R
42.31
6.6.4
JUNIPERO-LARICETUM
Mélézin
R
42.322
6.6.5
ERICO-PINION MUGO
Pinède de montagne
R
+
42.4
7.1.1
Agropyro-Rumicion
Endroit piétiné humide
+
++
+
37.24
7.1.2
Polygonion avicularis
Endroit piétiné sec
+
++
+
87.2
7.1.3
Poion supinae
Endroit piétiné subalpin et alpin
+
7.1.4
Sisymbrion
Rudérales annuelles
+
+++
++
87.2
7.1.5
Onopordion
Rudérales pluriannuelles thermophiles
R
R
R
87.2
7.1.6
Dauco-Melilotion
Rudérales pluriannuelles mésophiles
+
++
+
87.2
7.1.7
Rumicion alpini
Reposoir à bétail subalpins et alpins
R
7.1.8
Arction
Reposoir à bétail de basse altitude
++
7.2.1
Centrantho-Parietarion
Ruines et vieux murs
+
7.2.2
Saginion procumbentis
Pavements
8.1.3
Verger de châtaigniers (sans sous-bois)
8.1.4
Verger de fruitiers haute tige
ND-Protection des milieux (05.06.01)
+
R
+
remarque
42.13
seulement sapinières sur éboulis
+
+
+
9421
+
9422
+
+
9430
+
+
p*
seulement groupements calcicoles
87.2
+
flore appauvrie, menacée
37.88
++
87.2
+
++
86
+
+
86
+
83.12
+
83.1
++
35
flore appauvrie, menacée
NO_CH
Unité phytosociologique
Nom de l'unité selon Delarze & al. 1998
REP
JU
8.1.5
Verger de fruitiers basse tige
+
8.1.6
Vigne
+
8.1.7
Petits fruits
+
8.2.1.1
Aphanion
Végétation ségétale des sols acides
8.2.1.2
Caucalidion
Végétation ségétale des sols carbonatés
(+)
Maïs, tabac, autres grandes cultures
+
8.2.2
REP
AL
CORINE
++
83.22
Polygono-Chenopodion
Végétation adventice des sols argileux neutres à
acides
+
8.2.3.2
Fumario-Euphorbion
Végétation adventice des sols argileux calcaires
++
8.2.3.3
Panico-Setarion
Végétation adventice des sols légers neutres à
acides
8.2.3.4
Eragrostion
Végétation adventice des sols légers calcaires
CH
EM
CE
DH
remarque
83.21
+
+
(+)
8.2.3.1
ND-Protection des milieux (05.06.01)
REP
PL
(+)
83.222
82.11
flore appauvrie, menacée
(+)
82.11
flore appauvrie, menacée
+
82.11
+
82.12
82.12
?
+
82.12
(+)
82.12
36
ANNEXE 2
Associations forestières du canton de Vaud
Catalogue et rareté (extrait du Concept cantonal des réserves forestières)
E&K + Steiger = codes selon Steiger D. 1995 Wälder der Schweiz. Ott.Thun
Rareté: CH = valeur au niveau national (code 1-3 selon Steiger 1995)
Vd = valeur au niveau cantonal (1-4)
Ju, Pl, Al =valeur régionale (1-4)
1 = fréquent et abondant; 2 = fréquent et disséminé; 3 = peu fréquent; 4 = rare
Code
Association
100
Hêtraies moyennes
110
122
125,128
120e/m
130
140
150
150a
150e/m
160
160a
160m
170
180
Galio-Fagetum
Pulmonario-Fagetum var. sèche (melittet.)
Pulmonario-Fagetum typique
Pulm.-Fag. var. à if et calamagrostide
Aro-Fagetum
Milio-Fagetum
Cardamino-Fagetum
Card.-Fag., var. sur éboulis (tilietosum)
Card.-Fag., var. à if et calamagrostide
Abieti-Fagetum
Ab-Fag., var. sur éboulis (adenostylet.)
Ab-Fag., var. à calamagrostide
Adenostylo-Abieti-Fagetum
Aceri-Fagetum
200
Hêtraies séchardes
213,216
214,215
220
230
262
265
270
Carici-Fagetum basophile
Carici-Fagetum méso-/ et acidophile
Seslerio-Fagetum
Taxo-Fagetum
Luzulo-Fagetum xérophile (leucobryet.)
Luzulo-Fagetum typique
Luzulo-Abieti-Fagetum
300
Erablaies + Aulnaies vertes
310
320
330
340
350
380
Phyllitido-Aceretum
Corydalido-Aceretum
Arunco-Aceretum
Sorbo-Aceretum
Ulmo-Aceretum
Alnetum viridis
400
Erablaies - tiliaies
410
420
430
440
Aceri-Tilietum
Scillo-Fraxinetum
Aceri-Carpinetum
Tilio-Fraxinetum
500
Forêts hygrophiles
510
520
530
540
550
565,566
562,563
Carici-Alnetum
Pruno-Fraxinetum
Carici-Fraxinetum
Equiseto-Fraxinetum
Aceri-Fraxinetum
Ulmo-Fraxinetum typique
Ulmo-Frax., var. sèche (listeretosum)
ND-Protection des milieux (05.06.01)
E&K+
Steiger
Vd
Ju
Pl
Al
6-7
10
9
9-10 pp.
11
8
12
13
12 pp.
18-18*
13*
18* pp.
20
21
1
2
1
3
1
1
1
2
2
1
2
2
1
3
2
1
1
3
2
2
1
2
3
1
2
3
1
3
1
2
1
3
1
1
2
–
–
–
–
–
–
–
2
2
1
3
2
2
1
2
2
1
2
2
1
4
14
15
16
17
2
1
19
2
2
3
3
4
3
3
2
2
2
3
4
3
3
4
3
–
4
4
3
–
2
2
3
3
–
4
3
3
4
3
4
4
2
3
4
3
4
4
–
4
–
4
–
–
–
3
4
2
3
3
1
4
4
4
4
4
4
4
4
–
–
–
–
3
4
–
4
4
3
2
2
2
3
2
4
4
3
4
3
4
3
4
3
2
2
2
3
2
4
4
3
2
2
3
2
22
22*
22**
23
24*
CH
1
1
25*
22*
35
44
30
27 pp.
27 pp.
26
28
29
3
2
2
2
37
Code
Association
570–
570
580
Equiseto-Alnetum
Calamagrostio-Alnetum
Salicetum albae
600
Chênaies - charmaies
610
620
640
650
660
660
Coronillo-Quercetum
Rhamno-Quercetum
Lathyro-Quercetum
Galio-Carpinetum
Stellario-Carpinetum
Luzulo-Quercetum
700
Pessières-sapinières
710
720
730
740
750
760
Vaccinio-Abieti-Piceetum
Equiseto-Abieti-Piceetum
Adenostylo-Abieti-Piceetum
Galio-Abieti-Piceetum
Polygalo-Piceetum
Calamagrostio-Abieti-Piceetum
800
Pessières+sapinières+cembraies
810
820
830
840
850
850b
860
870
880
Homogyno-Piceetum
Sphagno-Piceetum
Asplenio-Piceetum
Adenostylo-Piceetum
cf. Larici-Piceetum
cf. Hypno-Piceetum
Larici-Pinetum cembrae
Sphagno-Pinetum montanae
Pino-Betuletum
900
Pineraies
910,910+
920
930
940
950
960
Molinio-Pinetum
Coronillo-Pinetum
Fraxino-Pinetum et Erico-Pinetum
Huperzio-Pinetum montanae
Erico-Pinetum montanae
Rhododendro-Pinetum montanae
ND-Protection des milieux (05.06.01)
E&K+
Steiger
CH
Vd
Ju
Pl
Al
31
32
43
3
2
3
4
3
4
–
4
4
4
–
4
4
3
4
38
39
41
35
35*
41*
2
3
4
3
3
4
4
3
4
3
3
3
3
4
–
4
4
4
4
3
4
4
4
–
4
3
2
2
3
3
3
–
3
3
–
–
–
3
4
–
–
–
–
3
1
1
3
2
2
1+2
1+2
3
4
2
2
4
4
4
4
4
–
4
2
–
–
–
–
4
4
–
–
–
–
–
–
–
4
3
4
2
2
4
4
4
4
–
1
1
1
1
1
1
4
4
4
4
4
4
4
4
–
4
–
–
4
–
–
–
–
–
4
–
4
–
3
4
46 *
49
50
51
53
60*
57
56
48
60
58
48*
59
71
45
61-62-63
65
65
70*
67
69-70
1+2
3
3
1
2
38
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