Quelques histoires brillantes…

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Quelques histoires brillantes…
proposées par
SIB Institut Suisse de Bioinformatique
sur terre
Luciola lusitanica (luciole)
La famille des lucioles et des lampyres regroupe plus de 2000 espèces connues de
coléoptères, produisant presque tous de la lumière (jaune à verdâtre), à l'état de
larve et/ou adulte.
Ces insectes, en tant que petits prédateurs, jouent un rôle important en limitant
notamment la pullulation des chenilles, escargots et limaces.
La plupart des femelles ne peuvent pas voler, d'où le nom de ‘ver’. Le lampyridé le
plus connu est le ver luisant commun.
Chez les lucioles, par exemple en Europe, Luciola lusitanica, la femelle possède des
ailes, mais ne vole pas.
UniProt: P08659; Luciférase
Lampyris noctiluca (ver luisant)
La partie terminale de l’abdomen du Lampyre émet de la lumière verte (plusieurs segments
sont lumineux chez les femelles alors que seul le dernier segment de l’abdomen est lumineux
chez les mâles et les larves).
Les femelles (qui ne possèdent pas d’aile) émettent des signaux lumineux pour attirer les
mâles de leur espèce, qui reconnaissent le signal grâce à sa couleur et à son intensité. Les
signaux lumineux sont propres à chaque espèce.
La pollution lumineuse nocturne pourrait être un des facteurs de diminution des populations
des vers luisants: elle empêcherait les mâles de ‘voir’ les femelles. Certains individus seraient
également attirés et ‘piégés’ par des diodes électroluminescentes.
La larve du ver
luisant se nourrit
d'escargots
UniProt: Q2TNU5; Luciférase
Pyrophorus (coccinelle de feu)
Cette coccinelle possède 2 points lumineux, constamment
luminescents. L’intensité peut varier et devenir plus forte
lorsqu’elle est touchée par un prédateur.
Les œufs, déposés sur le sol, sont également lumineux.
Pendant l’été , cette coccinelle brille pour attirer des insectes.
UniProt: D2KV85; Luciférase
Motyxia kerna
Ces mille-pattes vivent dans les forêts de chênes et de séquoias
en Californie.
Ils sont aveugles et produisent entre autre du cyanure !
Leur exosquelette émet de façon continue une lueur bleu-vert
vive.
Pleurotus nidiformis (champignon fantôme)
Il existe environ 70 espèces de champignons luminescents.
Pour être luminescents, ces champignons ont besoin
d’oxygène. La réaction jouerait un rôle ‘anti-oxydant’: en
diminuant les quantités d’oxygène disponible, elle protègerait
le champignon des composés ‘oxygénés’ libérés lors de la
pourriture du bois.
Luciférase
Neonothopanus gardneri
Ce champignon avait été vu pour la dernière fois en 1840.
Il a été retrouvé au Brésil en 2011.
Il utilise le système ‘luciférase’ pour briller 24h sur 24.
La lumière émise est suffisante pour lire !
Luciférase
dans les océans
Aequoria victoria
La méduse Aequorea victoria produit l’aequorine dans des cellules situées à la
base de son ombrelle d’où s’élancent ses tentacules.
En réponse à une stimulation mécanique, comme de simples courants marins,
l’aequorine s’active et émet une lumière bleue, qui sert probablement à effrayer
les prédateurs.
L’aequorine est sensible au calcium: elle est devenue un ‘outil de mesure’ des
fluctuations du calcium dans les cellules.
UniProt: P07164; Aequorine
Periphylla periphylla
Dans les profondeurs des océans, les prédateurs traquent
leurs proies par ‘en-dessous’, en utilisant le contre-jour pour
les repérer.
Periphylla est une méduse qui utilise la bioluminescence
comme ‘cape d'invisibilité’ pour camoufler sa silhouette.
Japetella
Cette pieuvre des fonds abyssaux utilise la
bioluminescence pour la parade sexuelle.
Seule la femelle porte des organes bioluminescents
pendant la période de reproduction.
Amphipholis squamata
Cette espèce d’étoile de mer peut perdre un bras pour
échapper à un prédateur, puis le régénérer en quelques
semaines.
Ses bras sont capables d'émettre de la lumière en réponse à
certains stimuli (notamment la présence d'un prédateur),
attirant ainsi l'attention à la manière d'un leurre, pour
protéger les organes vitaux contenus dans le disque central.
Noctiluca scintillans
Ces microalgues (phytoplancton), de forme sphérique,
peuvent changer la couleur de la mer en été: rouge en plein
jour, et plus ou moins verte ou bleue la nuit.
Elles forment des nuages luminescents la nuit dans le sillage
d’un bateau, d’un baigneur ou d’un surfeur.
Lingulodinium polyedrum
Dinoflagellé luminescent qui est régulièrement
présent sur la côte sud de la Californie depuis plus de
100 ans.
Vargula hilgendorfii (luciole de mer)
Ce petit crustacé vit dans le sable, en bordure de mer.
Il produit une lumière bleue en ‘crachant’ sa luciférine qui, au contact de l’air,
devient luminescente.
Il s’agit de signaux lumineux sexuels. Lors de la parade, les mâles nagent à grande
vitesse en laissant sur leur trajectoire des traînées de petits amas de sécrétions
lumineuses.
Des crustacés séchés auraient été utilisés comme source de lumière par les
Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale.
UniProt: P17554; Luciférase
Porichthys Notatus
Le poisson Porichthys Notatus possède plus de 700 photophores dans sa peau, qui
lorsqu’ils sont activés produisent une lumière verte. Le poisson est luminescent
pendant la période d’accouplement.
Il existe 2 populations distinctes de ce poisson: seule la population vivant au Sud
de San Franciso est luminescente. L’autre population ne possède pas de luciférine.
Ces poissons ne peuvent devenir luminescents que s’ils ingèrent le petit crustacé
Vargula hilgendorfii (‘luciole de mer’): la luciférine de ces crustacés est alors
‘recyclée’ et utilisée pour illuminer les photophores du poisson.
Enypniastes eximia
Pour se protéger cette espèce de concombre de mer s’illumine au moindre
contact avec un prédateur - non pas pour l’éblouir, mais probablement pour
l’éclairer et le rendre vulnérable aux yeux des plus gros poissons…
L’ampleur de la bioluminescence émise dépend du type de contact: le corps
peut s’illuminer en partie ou complètement, avec plus ou moins d’intensité.
Holothurie (Concombre de mer)
La plupart des Holothurie se défendent en projetant une
masse de filaments gluants et luminescents, qui immobilisent
leur adversaire (crabe, poisson, etc...) à la manière d’un filet.
Ces filaments sont si solides que les pêcheurs de Polynésie
s’en servent pour se protéger les pieds lorsqu’ils marchent sur
les coraux. La composition de ces filaments est à l’étude pour
la mise au point d’un adhésif sous-marin.
Acholoe
Ce ver marin peut abandonner un fragment de son
corps luminescent, qui continue à émettre de la
lumière quelques instants. Il a ainsi le temps de fuir
pendant que le prédateur reste avec le fragment
lumineux.
Tomopteris sp
Ce ver marin est capable de produire un fluide
bioluminescent de couleur jaune, par le biais de
glandes situées sur les appendices, pour effrayer ses
prédateurs.
Oplophorus G.
Heterocarpus sibogae
Lorsqu’elles se sentent menacées, ces espèces de crevettes
des mers crachent un nuage luminescent.
Ce nuage pourrait distraire, voir éblouir les prédateurs.
UniProt: Q9GV45; Luciférase
Argyropelecus (Hache d'argent)
Dans les profondeurs des océans, les prédateurs traquent
leurs proies par ‘en-dessous’, en utilisant le contre jour pour
les repérer.
Ce poisson peut faire varier l’intensité lumineuse de sa région
ventrale pour imiter la lumière de la surface et par
conséquent être moins visible aux yeux de ses prédateurs.
Maurolicus muelleri (Silvery lightfish)
Petit poisson (8cm) des eaux tropicales qui possède
plusieurs rangées de photophores sur le ventre et 2
autres vers les yeux.
La luminescence est induite par l’adrénaline
Paraliparis copei
La limace à museau noir a la capacité d’imiter - grâce
à son corps bioluminescent - la forme d’une méduse,
espérant ainsi que son prédateur sera repoussé
par peur d’un contact avec des zones urticantes.
Symbiose avec des bactéries
Aliivibrio fischeri
Bactéries luminescentes (luciférase) qui vivent en symbiose
avec de nombreux poissons, en colonisant différents organes.
UniProt: P19907; Luciférase
Euprymna scolopes
A. fischeri vit en symbiose avec ce petit calamar du Pacifique (30 mm) :
elle pénètre dans les pattes du calamar et les colore en bleu
Lors de ses sorties nocturnes, la lumière émise par les bactéries permet au
calamar de dissimuler son ombre aux prédateurs qui traquent leur proies
par en-dessous, grâce au contre-jour. En retour, la bactérie pioche dans les
réserves nutritives de son hôte.
Chlorophthalmus
Les bactéries luminescentes vivent logées dans les yeux à
lentille de ce petit poisson.
Ces petits poissons vivent en bande, et ce sont leurs yeux
bioluminescents que l’on voit lorsqu’ils évoluent groupés
(banc de poissons sphérique).
Photoblepharon palpebratus
Les pêcheurs prélèvent les organes lumineux de ce poisson–
phare (remplis de bactéries A. fisheri) et s’en servent comme
appât pour leur pêche.
Le faisceau lumineux est si puissant qu’il est visible à plus de
30 m de distance.
Melanocetus johnsonii
Pour chasser, cette baudroie des abysses possède un appât suspendu comme une
canne à pêche au-dessus de sa bouche. Ce morceau de chair est lumineux : il
contient des millions de bactéries luminescentes.
Seules les femelles des baudroies possèdent ce leurre luminescent, qui est en fait
une modification de la première épine de leur nageoire dorsale.
Thaumatichthys pagidostomus
Ce poisson abyssal reste la bouche grande ouverte, en
attendant tranquillement que des proies s’approchent,
attirées par son leurre lumineux - un illicium - hébergeant des
bactéries luminescentes, probablement des A. fisheri.
Mais encore…
La lampe à microbes
En se servant des bactéries luminescentes, Raphaël Dubois (1914) a pu obtenir des
cultures susceptibles de fournir un éclairage comparable à celui d’un clair de lune.
Les flacons renfermant les cultures de bactéries luminescentes sont appelés
‘lampes vivantes’.
Ces lampes vivantes ont une durée de vie d’environ un mois.
UniProt: P19907; Luciférase
Les arbres bioluminescents
Les designers Theo Sanderson et Daan Roosegaarde utilisent les protéines
bioluminescentes des champignons et des méduses pour créer des ‘arbres brillants’ qui
pourraient remplacer un jour les éclairages publics…
Julian Voss-Andreae est un artiste spécialisé dans les ‘sculptures de protéines’
Steel Jellyfish (2006) est une sculpture inspirée de la GFP. Elle est installée aux
Friday Harbor Laboratories de l’Université de Washington, là où a été découverte
la GFP, par le Dr Shimomura en 1962.
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