SVT - TS3 DST3 Thème 1 Partie A Corrigé Chapitre A4 Un Regard sur l’Évolution de l’Homme Restitution organisée de connaissances (5 points, 30 min) LA PARENTÉ HOMME-CHIMPANZÉ Aucune synthèse Éléments et connaissances attendues absentes Éléments et connaissances attendues partiels Synthèse maladroite ou partielle Éléments et connaissances attendus complets Synthèse pertinente 0 Rédaction maladroite Rédaction correcte Rédaction maladroite Rédaction correcte 0,5 1 2 3 Rédaction maladroite 4 Rédaction correcte 5 Critères Éléments de correction Qualité de la synthèse Introduction, fil directeur et conclusion Séparation et articulation des idées dans un plan (apparent ou non) • Appartenance des deux espèces aux Primates • Proximité des caryotypes (formules chromosomiques, fusion 2p-2q…) • Proximité des génomes (98,5% de similitudes) • Notion de gène du développement • Notion de néoténie crânienne chez Sapiens • Exemple de gènes impliqués dans le développement cérébral prénatal (ASPM) • Notion d’hétérochronie • Exemple de gène impliqué dans la chronologie du développement crânien (MYH16) Orthographe et présentation (idées clairement séparées, conclusions mises en évidence, écrites en rouge par exemple) Éléments scientifiques Qualités formelles Il s’agit d’une mini-ROC sur 5 points comme il y en a parfois au bac. Attention donc à ne pas partir sur un exposé trop long et à maîtriser le temps: • bien délimiter le sujet (par exemple, les différences morpho-anatomiques entre l’Homme et le Chimpanzé n’en font clairement pas partie, et pour les gènes de développement, il faut se limiter à un ou deux exemples bien choisis) • ne pas perdre trop de temps à chercher un plan (dans les ROC courtes, le plan est souvent suggéré par le sujet ; c’est le cas ici). EXEMPLE DE CORRECTION PAGE SUIVANTE. page 1/1 SVT - TS3 DST3 Thème 1 Partie A Corrigé Chapitre A4 Un Regard sur l’Évolution de l’Homme Introduction L’Homme (Homo sapiens) et le Chimpanzé (Pan paniscus) sont deux espèces actuelles fortement apparentées. Nous allons rappeler les argumentes qui plaident en faveur de ce lien de parenté, puis nous verrons comment il est possible d’expliquer les différences importantes dans les caractères des deux espèces pourtant si proches. 1.Deuxespècestrèsproches L’Homme et le Chimpanzé font partie des Primates, un groupe de Mammifères possédant une vision binoculaire, des ongles plats et des pouces opposables. Au sein des primates, ces deux espèces font aussi partie des Hominoïdes (grands singes sans queue), mais l’idée que le Chimpanzé est le plus proche parent actuel de l’Homme repose essentiellement sur des critères génétiques : • Les deux espèces présentent des caryotypes très ressemblants avec 2n = 46 chromosomes pour l’Homme et 2n=48 chromosomes chez le chimpanzé dont les chromosomes 2p et 2q auraient fusionné dans la lignée humaine pour former le chromosome 2. 14 chromosomes ont des structures identiques, plusieurs autres ne présentent qu’une simple inversion, addition ou délétion. • Les génomes des deux espèces présentent pus de 98,5% de similitudes de séquences. Comment deux espèces ayant des programmes génétiques si semblables peuvent-elles avoir des caractères si distincts ? 2.Lesleviersgénétiquespourl’apparitiondescaractèresdérivés Les différences génétiques entre l’Homme et le Chimpanzé sont quantitativement faibles, mais elles peuvent aboutir à de profondes différences morpho-anatomiques entre les deux espèces si elles touchent des gènes du développement, notamment des gènes maîtres dont le produit contrôle l’expression de nombreux gènes impliqués dans la mise en place des organes. Par exemple, les crânes de l’Homme et du Chimpanzé sont très ressemblants au stade fœtal, mais le crâne de l’Homme subit une croissance prolongée et conserve la forme juvénile (néoténie crânienne) tandis que celui du chimpanzé subit une croissance plus courte associée à des modifications qui rendent le crâne de l’adulte très différent de celui du fœtus (plus prognathe, notamment). On pense aujourd’hui que l’arrêt de croissance du crâne et l’acquisition des modifications adultes chez le Chimpanzé est liée à l’expression d’un gène, MYH-16. Chez l’Homme, des mutations auraient retardé ou supprimé l’expression de ce gène, ce qui allongerait la phase de croissance du crâne et limiterait ses modifications, aboutissant à la persistance de la forme juvénile. Une telle modification de l’ordre ou de la durée d’une étape du développement est une hétérochronie. Par ailleurs, l’Homme et le Chimpanzé présentent des différences dans certains gènes impliqués dans le développement du système nerveux central, comme le gène ASPM. Or la mutation du gène ASPM chez l’Homme provoque la microcéphalie et limite fortement le développement du cortex ; ce gène stimule donc la croissance du cortex. Des mutations dans ces gènes peu nombreux pourraient expliquer l’augmentation importante du volume cérébral dans la lignée humaine. Conclusion Ainsi, les comparaisons génétiques entre l’Homme et le Chimpanzé permettent à la fois de rapprocher ces espèces, et de comprendre comment de faibles différences génétiques peuvent suffire à expliquer les différences importantes qui existent entre elles à l’échelle macroscopique. Le passage en italique n’est pas exigé dans ce sujet. page 2/1 SVT - TS3 DST3 Thème 1 Partie A Corrigé Chapitre A4 Un Regard sur l’Évolution de l’Homme Vrai ou faux (5 points, 20 min) UN NOUVEAU FOSSILE D’HOMINIDÉ La difficulté de ce « Vrai ou Faux » consiste ici à rester nuancé malgré le caractère binaire de la réponse attendue, puisqu’il faut argumenter (au Bac, on n’attendrait pas d’argumentation dans ce type d’exercice, comme dans les QCM) : il ne faut pas s’arrêter au premier argument qui semble favorable ou défavorable, mais examiner l’ensemble des données utiles par rapport à chaque affirmation. a. La capacité crânienne de ce fossile tend à l’exclure du genre Homo. 3 Vrai. Les espèces du genre Homo ont une capacité crânienne supérieure ou égale à 500 cm . Les autres espèces de la lignée humaine ont une capacité crânienne proche de celle du Chimpanzé actuel, supposé avoir conservé l’état primitif de ce caractère, inférieure à cette valeur. b. Ce fossile avait une démarche bipède très affirmée, ce qui tend à l’inclure dans le genre Homo. Faux. Le bassin évasé de sediba indique clairement une espèce bipède (par contraste avec le bassin plus long et étroit du Chimpanzé), mais ce caractère dérivé n’est pas propre aux espèces du genre Homo. D’autres éléments seraient nécessaires pour parler de bipédie très affirmée (trou occipital en position avancée, pied à pouce non opposable, notamment). De plus, les membres antérieurs de sediba sont plus longs que ces membres postérieurs, ce qui n’est pas le signe d’une bipédie très affirmée. c. Les mains de ce fossile ont plus de traits comparables à ceux de la main du chimpanzé qu’à ceux de la main de l’Homme. Faux. Plusieurs caractères rapprochent la main de sediba de celle d’Homo sapiens plus que ce celle du Chimpanzé : • les os sont proportionnellement plus épais ; • les os carpiens sont proportionnellement plus développés ; • le pouce est proportionnellement plus long (il se termine à la hauteur du milieu de la première phalange des autres doigts, alors que celui du Chimpanzé se termine à la hauteur de la fin des métacarpes). • Cette main permet sans doute une utilisation plus aisée des outils que celle du Chimpanzé. d. sediba pourrait être rangé parmi les Australopithèques. Vrai. Sa bipédie le range clairement dans la lignée humaine dont elle est l’un des caractères dérivés propres, mais il ne semble pas appartenir au genre Homo, notamment du fait de sa capacité crânienne ; c’est donc probablement un Australopithèque. e. Ce fossile renseigne sur les caractéristiques du DAC (Dernier Ancêtre Commun) à l’Homme et au Chimpanzé. Faux. Les restes de sediba sont datés de datés de 1,977 Millions d’années, alors qu’on estime que le DAC à l’Homme et au Chimpanzé a vécu il y a environ 8 millions d’années. De plus, sediba est bipède : s’il correspondait au DAC à l’Homme et au Chimpanzé, il aurait vraisemblablement transmis sa bipédie à tous ses descendants, et le Chimpanzé serait alors bipède. page 3/1