merveille

publicité
Merveille
Fiche de vocabulaire du mot « merveille » subt.fém .
1. L’étymologie du mot et les différentes écritures possibles.
Le mot « merveille » apparait en 1050 et vient du latin populaire «miribilia». Sa forme en latin
classique est «mirabilia» et signifie « choses étonnantes », dignes d’êtres vues. La vue est très
importante dans cette notion, penser à la racine mir- que vous trouvez aussi dans le verbe mirer, le
nom miroir. C’est la forme plurielle neutre substantivée de l’adjectif « mirabilis » qui signifie
« admirable » et « miracle » en langage religieux. Le mot « merveille » provient également du verbe
« minari » en latin qui signifie « s’étonner de », « admirer », « contempler ».
On peut trouver ce mot sous différentes formes : «merveille », «mervelle», «mervoille»,
«mierveille», «mervoigle».
2. Le sens en ancien français.
Le mot « merveille » en ancien français exprime l’idée d’étonnement, de surprise, d’admiration ou de
crainte. Il désigne un évènement ou une chose qui sort complètement de la norme. Ce mot n’a ni une
connotation positive, ni une connotation péjorative. Il peut aussi bien désigner des choses grandioses,
extraordinaires, prodigieuses mais aussi des choses effrayantes ou horribles. Il peut aussi bien
s’appliquer à des animés ou à des non-animés.
Peut désigner l’événement ou le fait étonnant aussi bien que la réaction qu’il provoque : par extension,
le sentiment d’étonnement ou d’admiration.
Peut désigner la réalisation d’un objet merveilleux.
Selon la critique médiéviste (Jacques Le Goff), on rencontre trois types de merveilleux dans les textes
médiévaux : la merveille, = le surnaturel folklorique ; le magique = le surnaturel diabolique ; et le
miraculeux = le surnaturel religieux.
3. Le sens en français moderne.
En ancien français on retient surtout l’idée d’étonnement qui pouvait être positif ou négatif.
A partir de 16ème siècle, en français moderne, on insiste surtout sur la notion d’admiration (pour Les
sept merveilles du monde, par exemple). On utilise ce mot pour exprimer quelque chose qui est très
bien, agréable, séduisant, ou pour des objets ou actions qui sortent de l’ordinaire. Mais, le mot
« merveille » garde une dimension liée au surnaturel, à l’extraordinaire, d’où le sens du registre
merveilleux dans le domaine littéraire.
Le sens de miracle ou prodige est considéré comme vieilli.
Le mot est également utilisé aussi de façon ironique dans les expressions «à merveille !», « voilà une
belle merveille» dans le sens où il n’y a pas lieu de s’étonner.
Au pluriel, des « merveilles » sont des beignets de pâte.
4. Le paradigme morphologique.
On trouve le mot «merveille» dans plusieurs expressions : «faire merveille», « dire merveille », « avoir
merveille », « se porter à merveille », « chanter à merveille ».
On trouve également « soi merveiller » qui signifie « s’étonner de » ou « être stupéfait de quelque
chose. » en ancien français qui s’est transformé en « s’émerveiller » en français moderne.
Puis l’adjectif «merveilleux », notamment utilisé pour désigner une catégorie littéraire, l’adverbe
«merveilleusement », le substantif « émerveillement ».
Merveillier , v b : admirer (du point de vue de celui qui regarde), étonner, émerveiller (du point de vue
de ce qui est regardé).
Merveillos : adj : étonné, frappé de stupeur (celui qui voit), terrible, étonnant (ce qui est vu), dans la
bataille : impétueux, emporté.
5. Le paradigme sémantique.
Le champ sémantique de « merveille » regroupe tout ce qui se rapproche du merveilleux chrétien, du
merveilleux lié aux phénomènes naturels, des enchantements et de la magie. Le terme « miracle »
existe en parallèle du terme « merveille ».
Synonymes en français moderne : « étonnant », « hors du commun », « extraordinaire »,
«prodigieux», «splendeur ».
Synonymes en contexte médiéval : « bijou », « féerie », « prodige », « enchantement », «aventure »,
« grant », « pesant », « aduree ».
Antonymes : « ébauche », « bide », « horreur », « monstre ».
6. Le sens en contexte médiéval.
1) « Quant cil le virent qui prumier issirent dou mostier, si orent mout grant mervelle »
(Merlin, Riche, 747).
Dans ce contexte, « mervelle » signifie «s’étonner de».
2) «N’ala mie mout regardant
Messire Yvains cele mervoille. »
(Le Chevalier et le Lion, Chrétien de Troyes, XIIème siècle)
Ici, « merveille » exprime une chose étonnante, surprenante voir terrifiante.
Sources :
http://www.antonyme.org/antonyme/merveille
http://old.citadelle.org/lexique-428-Merveille.cfm
http://encyclopedie_universelle.fracademic.com
http://www.lexilogos.com/
http://www.classiques-garnier.com.distant.bu.univ-rennes2.fr/numeriquebases/index.php?module=App&action=FrameMain
http://www.littre.org/definition/merveille
Dictionnaire ancien français, Larousse.
Téléchargement