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Question..........................................
Un de mes patients souffrant d’une algie
va s c u l a i re de la face (AVF) se demande si le
vérapamil – efficace en prévention chez lui –
n’est pas dépressogène : il aurait lu des choses
sur Internet, etc. Qu’en pensez-vous ?
Réponse...........................................
Plusieurs auteurs (1-4) ont montré que les inhibiteurs calciques,
dont le vérapamil, sont en fait des thymorégulateurs dénués
d ’ e ffet antidépresseur. Cet effet stabilisant n’a pas été exploité
par les sociétés pharmaceutiques pour éviter toute connotation
“psy”, considérée comme stigmatisante. Si ce patient a habituellement plutôt des tendances (hypo)maniaques, il pourrait alors
ressentir un effet dépressogène.
Par ailleurs, les antihypertenseurs peuvent être dépressogènes
chez certains patients, mais cet effet est beaucoup plus fréquent
avec les bêtabloqueurs et les alpha-2 agonistes centraux. Il ne
faut pas oublier que ces derniers, utilisés sous forme de gouttes
ophtalmiques chez les sujets glaucomateux et absorbés par les
muqueuses du nez, peuvent exercer des effets systémiques.
Enfin, chez les hypertendus, surtout d’un certain âge, la simple
“normalisation” de la TA (à un niveau considéré comme normal
pour de jeunes adultes normotendus) peut engendrer des dépressions, et bien sûr des problèmes cognitifs.
Finalement, les antihypertenseurs peuvent avoir un effet sur la
vélocité motrice (5). Il est préférable de discuter des phénomènes
✁
secondaires de ces médicaments avec les patients avant de les
prescrire.
Dans l’AVF, j’ai obtenu des succès thérapeutiques avec une faible
dose de lithium à libération prolongée le soir. C’est un thymorégulateur et un antidépresseur qui n’a pas d’effets indésirables sur
la TA, et ne ralentit pas le transit. Il y a d’ailleurs des interactions
pharmacocinétiques qui rendent difficile son utilisation en même
temps que le vérapamil.
Fréquemment, des cas de dépression (uni- ou bipolaire), des
paniques paradoxales, “sans anxiété”, des traumatismes psychologiques massifs se présentent sous forme de céphalées chroniques ou épisodiques, dont l’AVF (6). Cette comorbidité affective des céphalées, mal étudiée au niveau scientifique, demeure
malheureusement trop souvent mal traitée au niveau clinique. ■
M. Preter, neurologue et psychiatre, Columbia University
College of Physicians and Surgeons, New York.
R
É F É R E N C E S
1.
Wisner KL, Peindl KS, Perel JM et al. Verapamil treatment for women with
bipolar disorder. Biol Psychiatry 2002;51:745-52.
2. Sarfati Y, Spadone C, Vanelle JM, Loo H. Inhibiteurs calciques et lithium dans
le traitement prophylactique de la maladie maniaco-dépressive. Encephale 1996;
22:149-53.
3. Dubovsky SL. Calcium antagonists in manic-depressive illness. Neuropsycho biology 1993;27:184-92.
4. Dubovsky SL, Franks RD, Allen S et al. Calcium antagonists in mania: a
double-blind study of verapamil. Psychiatry Res 1986;18:309-20.
5. Muldoon MF, Waldstein SR, Ryan CM et al. Effects of six anti-hypertensive
medications on cognitive performance. J Hypertens 2002;20(8):1643-52.
6. Jorge RE, Leston JE, Arndt S, Robinson RG. Cluster headaches: association
with anxiety disorders and memory deficits. Neurology 1999;11;53(3):543-7.
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