TOPOLOGIE POUR ECONOMISTES Analyse, Preuves et Applications

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TOPOLOGIE POUR ECONOMISTES
Analyse, Preuves et Applications
Daniel Mukoko Samba
Jean Paul K. Tsasa Vangu
1ère édition
1ier draft
2012
2
Avant – propos
Les grandes avancées constatées en sciences économiques ces cinquante dernières années
sont dues essentiellement à une compréhension profonde et à une utilisation intelligente de
l’outil mathématique. Depuis, l’économiste ne cesse de repousser les frontières de son
imaginaire jusqu’à faire de l’analyse mathématique, selon les termes propre de R.E. Lucas,
le seul moyen de faire de la théorie économique, tout le reste n’étant qu’images et débats !
A travers cet ouvrage, nous proposons aux économistes en herbe un arsenal d’outils
d’analyse devant les préparer à affronter les sujets et thèmes de recherche traités au
niveau de la frontière des connaissances. A l’effet de s’approcher pertinemment de cette
frontière, il faut une initiation rigoureuse et surtout méthodique. Constatant quelques
faiblesses et failles dans ce processus d’initiation au niveau national, nous avons résolu
destiner la première édition de cet ouvrage aux universités locales afin de contribuer à
l’amélioration de la qualité du capital humain, facteur important dans le développement et
le progrès de toute société qui se veut ambitieuse.
En intitulant cet ouvrage « Topologie pour économistes », nous désirons forger une nouvelle
vision sur le plan académique et motiver une mise à jour du contenu du programme dans
les facultés d’économie de nos universités locales. En effet, l’économie est une discipline
relativement jeune, cependant son développement s’est fait à grande vitesse. A ce jour,
force est de constater que la rigueur mathématique, en caractérisant la plupart de grandes
théories économiques, a renvoyé la dimension philosophique essentiellement au niveau de
la construction des hypothèses et de l’interprétation des résultats. Au regard de cette
métamorphose, il est important que le contenu du programme en économie au sein de nos
facultés soit dynamique afin de s’adapter à chaque fois à la nouvelle donne imposée par
l’actualité scientifique. Nous estimons que c’est à ce prix que nos universités seraient à
même de combler leur retard et absence sur la scène internationale.
L’ouvrage « Topologie pour économistes » s’adresse, plus particulièrement, aux étudiants
de premier et deuxième cycle en économie de nos universités locales. Il a pour objectif
d’offrir les bases solides sur quelques notions en topologie qui semblent indispensables à
une compréhension rigoureuse de nombreux concepts et notions fondamentaux utilisés
couramment par l’économiste, tels que les limites, la continuité, le voisinage, la dérivée ou
encore l’équilibre.
Au-delà de ces considérations classiques, comme le note Carl P. Simon et Lawrence Blume,
nous estimons également que pour le meilleur ou pour le pire, les Mathématiques sont
devenues le langage des analyses économiques modernes. Cependant, force est de
constater que l’attention accordée à certaines branches des Mathématiques comme la
topologie ou la théorie de la mesure et de l’intégration dès le premier cycle, voire le second
cycle en économie est trop faible et même quasi-neutre au sein des facultés de nos
universités locales.
3
Comme les enseignements d’initiation à la logique, à la philosophie, au droit ou à l’éthique
qui offrent chacun dans son domaine respectif, des bases nécessaires à l’étudiant dès son
entrée à l’université, de même cet ouvrage se propose également d’initier l’étudiant au
raisonnement rigoureux et de forger en lui, le reflexe et le souci de comprendre les
fondements de différentes analyses rencontrées dans son parcours qui, pour la plupart,
exige implicitement la maîtrise de quelques concepts et notions en topologie. Le contenu de
cet ouvrage apparaît de ce fait, comme un complément indispensable aux enseignements
de mathématiques générales et de théorie des probabilités qui, à ce jour, tels que présentés
dans nos universités, apparaissent de plus en plus moins ambitieuses au regard de la
dynamique de la science économique.
Nous adressons également cet ouvrage aux enseignants et chercheurs locaux désirant
œuvrer sur la frontière de la recherche. En effet, nous estimons que sans une bonne
initiation à la manipulation des concepts et notions fondamentaux de topologie, de théorie
de la mesure et de l’intégration, les chercheurs issus de facultés d’économie de nos
universités locales et y œuvrant ne sauraient être internationalement compétitives, ou sinon
devront réaliser plusieurs tours de passe pour y parvenir.
En nommant cet ouvrage « Topologie pour économistes », une question double se pose
implicitement : quel doit être le contenu d’un tel ouvrage et comment doit–il être présenté ?
A la première phase de l’interrogation, nous estimons que le contenu d’un tel ouvrage doit
posséder les caractéristiques suivantes, être à la fois : (i) synthétique (ii) démonstratif ; (iii)
intuitif ; (iv) illustratif ; (v) facilement conciliable aux principaux concepts abordés dans la
plupart de cours d’économie au niveau des cycles inférieurs (graduat et licence). Et la
réponse à la deuxième phase de la question (cf. table des matières) permet d’atteindre les
cinq objectifs décrits précédemment.
In fine, dès les cycle inférieurs, l’économiste a intérêt à se familiariser aux concepts de
topologie, ne serait – ce pour de raisons d’ordre historique. En effet, remarquons que la
topologie a joué un rôle majeur dans l’avancée et le développement des sciences
économiques. A titre illustratif, nous citons :
(i)
la dérivation formelle d’une solution en théorie des jeux à l’aide du théorème du point
fixe de Kakutani (proposée en 1954 par Nash, Prix Nobel d’économie 1994) ;
(ii)
la preuve de la proposition d’existence d’équilibre général partant des équations de
Walras (démonstration rendue possible en 1953 par Arrow, Prix Nobel d’économie
1972 ; Debreu, Prix Nobel d’économie 1983 et McKenzie, 1953) ;
(iii) ou encore la transposition des équations de Bellman en analyse macroéconomique dès
les années 1970 – 80 notamment par Sargent (Prix Nobel d’économie 2011) et par
Lucas (Prix Nobel d’économie 1995).
4
Remarquons au passage, que la proposition de ces différents cadres formels d’analyse
exigeait une connaissance raffinée, notamment sur le concept d’espaces et sur la
manipulation des hypothèses fondant les preuves de théorèmes du point fixe.
In fine, au regard de la place majeure qu’occupe la connaissance des concepts de topologie
dans la compréhension de grands enjeux caractérisant le développement des sciences
économiques, nous avons résolu d’intituler cet ouvrage « Topologie pour économistes », à
l’instar de nombreux intitulés rencontrés sur le marché de livres, Mathématiques pour
économistes, statistiques pour économistes, Probabilités pour économistes, etc.
Daniel Mukoko Samba
Professeur d’université
Jean – Paul K., Tsasa
PhD student
5
Sommaire
Introduction
Chapitre I : Eléments sur la théorie des ensembles
I.1 : Introduction à la notion d’ensemble
I.2 : Application et Fonction
Chapitre II : Structure d’espace vectoriel
II.1 : Espace vectoriel
II.2 : Produit scalaire et Métrique
Exercices
Chapitre III : Applications linéaires
III.1 : Morphisme
III.2 : Théorème de rang et Kernel
III.3 : Systèmes linéaires
III.4 : Equations différentiels
Exercices
Chapitre IV : Nombres réels et Nombres complexes
IV.1 : Ensemble des réels
IV.2 : Ensemble des complexes
Exercices
Chapitre V : Suite et Cauchy-convergence
V.1 : Suite, Métrique et Complétude
V.2 : Critère de Cauchy
V.3 : Règles de Cauchy et d’Alembert
V.4 : Règle d’Abel
Exercices
Chapitre VI : Fonctions réelles
VI.1 : Limites, Continuité et Différentiation
VI.2 : Fonctions Exponentielle, logarithmique et trigonométriques
VI.3 : concavité, Convexité et Quasi-concavité
Exercices
Chapitre VII : Espaces topologiques
VII.1 : Construction d’une topologie
VII.2 : Intérieur, Adhérence et Frontière d’une partie
6
VII.3 : Espaces séparables
VII.4 : Continuité globale et continuité locale
Exercices
Chapitre VIII : Métriques et Contraction
VIII.1 : Equation de Bellman
VIII.2 : Condition de Blackwell
VIII.4 : Théorème du point fixe de Banach
Exercices
Chapitre IX : Fonction continue
IX.1 : Compacité
IX.2 : Continuité
IX.3 : Théorème d’existence d’un maximum
IX.4 : Théorème du point fixe de Brouwer
Exercices
Chapitre X : Correspondance continue
X.1 : Hémi–continuité
X.2 : Théorème du maximum de Berge
X.3 : Théorème du point fixe de Kakutani
Exercices
Chapitre XI : Espaces euclidiens
XI.1 : Orthogonalité
XI.2 : Projection orthogonale
XI.3 : Problème des moindres carrés
XI.3 : Espaces euclidiens
XI.4 : Transformation de Fourier
Exercices
Chapitre XII : Intégrale de Riemann
XII.1 : Théorie de l’intégration de Cauchy
XII.2 : Intégrales impropres
XII.3 : Lemme d’Abel
XII.4 : Intégrale de Riemann
Exercices
Chapitre XIII : Intégrale de Lebesgue
XIII.1 : Tribu, Ensemble mesurable et Espace mesurable
XIII.2 : Mesure, Espace mesuré et Fonction mesurable
7
XIII.3 : Construction de l’intégrale de Lebesgue
XIII.4 : Théorèmes de Lebesgue
XIII.5 : Limites de l’intégrale de Lebesgue
Exercices
Chapitre XIV : Généralisation des Espaces Euclidiens
XIV.1 : De Euclide à Banach
XIV.2 : Espaces de Banach
XIV.3 : Bases hilbertiennes
XIV.4 : Théorème de décomposition de Wold
Exercices
Chapitre XV : Espaces linéaires
XV.1 : Espaces linéaires
XV.2 : Opérateurs et Fonctions linéaires
XV.3 : Théorème et Valeur de Shapley
XV.4 : indice de pouvoir de Shapley – Shubick
Exercices
Chapitre XVI : Initiation à la dynamique
XVI.1 : Problème de croissance optimal déterministe
XVI.2 : Problème de croissance optimal stochastique
Exercices
8
Chapitre II
Structure d’espace vectoriel
II.1 : Espace vectoriel
II.1.1 : La structure de groupe
A l’âge de dix-sept ans, Evariste Galois introduit la notion de groupe, un concept
mathématique qui est à la base des notions telles que les anneaux, les corps, les matrices,
les espaces vectoriels. En effet, un groupe
opération
est un ensemble
auquel est associé une
de la loi de composition, vérifiant quatre propriétés :

pour tout

pour tout

il existe

pour tout
Un ensemble
i.e.
est une loi de composition interne ;
i.e. la loi
tel que
et
il existe
est associative ;
i.e.
est l’élément neutre ;
tel que
i.e.
est l’inverse de
soit
est un groupe abélien ou groupe commutatif, du nom du mathématicien
norvégien Niels Henrik Abel, lorsque sa loi de composition interne
est commutative si
:
Remarques 2.1 :

l’élément
est unique ;

un élément
ne possède qu’un seul inverse.
Par exemple :
et
sont des groupes commutatifs ;
sont des groupes commutatifs ;
et
et
ne sont pas des groupes, où
et
sont respectivement la multiplication et l’addition multiple.
Une partie
est un sous-groupe de
Ainsi, un sous-groupe
Par exemple :
Soit
plus petit sous-groupe de
Exercice 2. 1. Soit
est
;
est un groupe
est un sous-groupe de
un groupe et
si :
on a
;
on a
avec la loi induite par celle de
;
un sous-ensemble de
est un sous-groupe de
Le sous-groupe engendré par
est le
contenant
et
Montrer que le sous-groupe engendré par l’ensemble
9
Astuce : Montrer que
est un sous-groupe et
tel que si
est un autre sous-groupe
contenant 2,
II.1.2 : La structure d’anneau
Les structures d’anneau et de corps sont des enrichissements de celle de groupe. En effet,
un anneau ou un corps est un groupe muni d’une deuxième loi interne. Alors que la
structure d’anneau est généralement rencontrée dans l’analyse des ensembles de fonctions
et de matrices, celle de corps est généralement sollicitée dans l’analyse des ensembles
et
munis de leurs lois additives et multiplicatives.
Soit
un ensemble possédant deux lois de composition internes
l’addition et la multiplication. Alors, le triplet
et
respectivement
est une structure d’anneau si et
seulement :

est un groupe commutatif (groupe abélien) ;

la loi
est associative ;

la loi
est distributive par rapport à l’addition.
Si de plus, il existe un élément neutre dans
de l’anneau, alors l’anneau
pour la loi
noté
et appelé élément unité
est dit unitaire. Par la suite, on utilisera le mot anneau pour
anneau unitaire.
Exercice 2.2. Soient
et
deux éléments permutables d’un anneau
Montrer que pour tout
c’est-à-dire tel que
:
Remarques 2.2 :

Le neutre pour l’addition est

L’ensemble
des parties d’un ensemble
muni de la différence symétrique
et
de l’intersection est un anneau commutatif appelé anneau de Boole.

Un anneau est di commutatif, si la deuxième loi de l’anneau est commutative.
II.1.3 : Le corps
La formalisation de la structure d’un espace vectoriel passe généralement par la prise en
compte de la notion de corps, c’est-à-dire un ensemble
dont la structure comprend deux
lois de compositions interne :

la première loi de composition interne, notée
la composition
Puisque
associe à deux éléments
est une loi de composition interne,
les propriétés suivantes :
- la loi
est commutative,
- la loi
est associative,
- il existe un élément neutre
;
;
tel que
;
et
de
possède
10
- tout élément du corps

admet un inverse, noté
la deuxième loi de composition interne, notée
l’élément
tel que
;
associe à deux éléments
de
caractérisé par les propriétés suivantes :
- la loi
est commutative,
- la loi
est associative,
;
;
- il existe un élément neutre ou élément unité tel que
- sauf l’élément neutre
un ensemble ;
et
;
de la loi de composition interne
admet un inverse, noté
Soient
et
tout élément du corps
tel que
deux lois de composition internes sur
Alors, le triplet
possède une structure de corps commutatif si :

a une structure d’anneau commutatif unitaire ;

a une structure de groupe abélien de neutre noté
Par exemple,
et
sont des corps commutatifs.
Exercice 2.3. (i) La structure
est-elle un corps commutatif ? (ii) Montrer que tout
corps fini est commutatif (théorème de Wedderburn).
La combinaison des lois
et
est commutative et distributive :
Remarques 2.3 :

Les corps classiques qui feront l’objet des analyses de la série topologie concernent
les ensembles réels
et complexes
avec l’addition et la multiplication,
respectivement des réels et des complexes.


Soit
un corps, alors
est intègre car ne possédant pas de diviseurs de
Exercice 2.4. Montrer que si un corps n’est pas intègre, ce que la définition d’un corps n’a
plus de sens.
II.1.4 : Les suites
Une suite dans un ensemble non-vide
terme
de la suite est un élément de
ou parfois
représenté par
dans
est égal à
Une sous-suite
est un ensemble
Généralement la suite
et définie par la fonction
avec
pour
ordonné, tel que chaque
est notée par
telle que
Ainsi, l’ensemble de toutes les suites
couramment noté
d’une suite
est
est une suite qui contient les termes de
apparaissant dans la sous-suite suivant le même ordre que dans
telle que :
11
où
est une suite dans
tel que
vient qu’une sous-suite
En recourant à
d’une suite
est une fonction de la forme
est strictement croissant, i.e.
Par exemple,
pour tout
définie par l’expression
tel que
et
où
avec
est une sous-suite de
une fonction
la notion de fonction, il
représente
représente la fonction
avec
pour chaque
Une suite double dans
est une matrice infinie où chacun des termes est un élément de
Formellement, elle est définie à l’aide d’une fonction
dans
telle que
Une suite double
peut également être vue comme une suite de suites dans
c’est-à-dire comme une
suite dans
Comme dans le cas des suites, nous représentons cette fonction par
l’expression
égal à
définie par
où
L'ensemble de toutes les suites doubles de
est également désigné par
s’écrire comme
Ainsi, une suite double
est
peut
ou encore comme
II.1.5 : Les vecteurs
Un
dans
est un vecteur de dimension
représentée par
où
pour tout
Exercice 2.5. Vérifiez que
Le
de
définie par la fonction
si et seulement si
est donné par l’expression
et
pour tout
De même pour l’espace des
réels, on peut noter
II.1.6 : Les matrices
Une matrice de format
où
et
dans un ensemble non-vide
entiers positifs. La fonction
pour tout
matrice
et
est une fonction
est représentée par
ou simplement par la notation
peut être considérée comme un tableau rectangulaire à
que l’élément générique
Pour tout
apparaît dans la
l’expression
ligne et
traduit le produit de
par
lignes et
où
Ainsi, une
colonnes, tel
colonne de ce tableau.
où
est un
défini
comme suit :
L'ensemble de tous les
ou plus généralement par
dans l’ensemble
est désigné par l’expression
12
II.1.7 : La structure d’espace vectoriel
Un espace vectoriel sur un corps
appelé auusi
est un ensemble dont
les éléments sont des vecteurs. Il s’agit d’un ensemble non-vide
muni de deux lois :

une loi de composition interne, c’est-à-dire une application de

une loi de composition externe, c’est-à-dire une application de
dans
dans
:
:
D’où, le triplet
Axiome 1 : la loi de composition interne qui, à deux élément
appelé
est commutative,

est associative,

de
associe l’élément
vérifie les propriétés suivantes :


et
;
;
il existe un élément neutre
tout élément
de
tel que
;
admet un symétrique ou un opposé
tel que :
Axiome 2 : la loi de composition externe
pour dériver un élément
de
dans
associe un scalaire
et
(produit scalaire) caractérisé par les propriétés suivantes :

Distributivité par rapport aux scalaires,
:

Distributivité par rapport aux vecteurs,
:

Associativité des scalaires par rapport aux scalaires,

Neutralité vis-à-vis de l’élément unité du corps
;
;
:
;
Par exemple : (i)
est un espace vectoriel sur le corps
vectoriel sur elle-même. (iii) De même, l’ensemble des
forment un espace vectoriel sur le corps
où la loi
avec
:
; (ii) la ligne
est un espace
réels ordonnés
tel que :
est une opération de multiplication (produit
scalaire). (iv) Tout plan passant par l’origine dans
est un espace vectoriel.
13
Figure 2.1 : Plan passant par l’origine dans
Un espace vectoriel est un ensemble muni d’une structure permettant d’effectuer des
combinaisons linéaires. Si
un espace vectoriel sur un corps
La combinaison linéaire des vecteurs
alors on note
avec les éléments du corps
est
donnée par l’expression :
où
est un scalaire, c’est-à-dire un nombre réels multipliant un vecteur dans un espace
vectoriel.
Proposition 2.1. si
toute combinaison linéaire avec des scalaires du corps
appartient à
; où le vecteur
est une homothétie de
l’extrémité de
Démonstration.
Par l’axiome 2, si
avec
et
avec
alors par l’axiome 1, on établit
que
Soit
un entier supérieur ou égal à l’unité. Posons
donc un
avec
où
et
Un élément
est
:

Loi de composition interne : si
et

Loi de composition externe : si

L’élément neutre de la loi interne est le vecteur nul
est un réel
alors :
et
alors :
et le symétrique de
est
Exercices 2.6. (i) Vérifier les propriétés qui font de
un
qu’un plan ne contenant pas l’origine n’est pas un espace vectoriel.
(ii) Montrer
14
Remarque 2.4 :
Un ensemble
des matrices à
d’une structure de
lignes et
colonnes à coefficients dans
est muni
En effet, la loi interne est l’addition de deux matrices.
La loi externe est la multiplication d’une matrice par un scalaire. L’élément neutre pour la loi
interne est la matrice nulle, et la symétrique de la matrice
Par extension, Un ensemble
coefficients dans
est la matrice
des matrices à
lignes et
colonnes à
est un
II.2 : Structure des sous-espaces vectoriels
II.2.1 : Les sous-espaces vectoriels
Un sous-espace vectoriel est un espace vectoriel. Soit
est un sous-espace vectoriel de

un
L’ensemble
si :
;

pour tout

Ainsi,
pour tout
et
est stable pour l’addition ;
Ainsi,
est stable pour la multiplication par un
scalaire.
Par exemple, l’ensemble
effet : (i)
est un sous-espace vectoriel de
; (ii) pour tout
alors
conséquent :
a
En
et
; (iii) pour tout
Par
et
on
Donc :
Exercices 2.7. Montrer que respectivement : les ensembles (i)
(ii)
;
ne sont pas des sous-espaces vectoriels du plan
Théorèmes 2.1. Soient
Alors
un
et
est lui-même un
un sous-espace vectoriel de
pour les lois induites par
Démonstration.

Soit un sous-espace vectoriel d’un espace vectoriel
La stabilité de l’ensemble
pour l’addition et le produit scalaire permet de munir cet ensemble d’une loi de
composition interne et d’une loi de composition externe, tout en restreignant à
les
opérations définies dans

Ainsi, les propriétés de commutativité et d’associativité de l’addition et les axiomes
relatifs à la loi de composition externes sont vérifiés, car ils sont satisfaits dans
donc en particulier dans
puisque

L’existence d’un élément neutre découle de la définition de sous-espace vectoriel.

Montrons à présent que pour
Puisque
noté –
tel que
conséquent : –
et que
–
et
le symétrique de
noté –
appartient à
Soit
est un espace vectoriel, alors il existe un élément de
Etant donné que
alors pour
Et par
15
Théorèmes
2.2.
homogènes à
Soient
et
un
système
d’équations
linéaires
variables :
alors l’ensemble des vecteurs solutions est un sous-espace vectoriel de
Démonstration.
Soit l’ensemble des vecteurs
solutions de l’équation
est un sous-espace vectoriel de

le vecteur

En effet :
est élément de
;
est stable par addition : si
et
donc

Montrons à présent que
sont des vecteurs solutions, alors
d’où
;
est stable par multiplication par un scalaire : si
vient que pour tout
et
est un vecteur solution, alors il
et
Par conséquent,
II.2.2 : Les combinaisons linéaires
Soient
un entier naturel et
vecteurs d’un espace vectoriel
Tout vecteur
de la forme :
est appelé combinaison linéaire des vecteurs
et où les scalaires
sont appelés coefficients de la combinaison linéaire. Pour
que le vecteur
des vecteurs
le vecteur
et
2.3
Alors
pour tout
(Caractérisation
d’un
sous-espace
et
et
et

Par la définition de sous-espace vectoriel :

Réciproquement :
En posant
-
En posant
notion
de
une sous-ensemble non-vide
si et seulement si :
En effet :
et
n’est pas vide, posons
on a
ainsi
Alors
;
;
;
on trouve :
Exercice 2.8. Montrer que dans le
colinéaire au vecteur
la
appartient à
Démonstration.
Soient un sous-espace vectoriel,
-
par
C’est-à-dire si et seulement si toute combinaison
linéaire de deux éléments de
Puisque
vectoriel
un
est un sous-espace vectoriel de
-
est une combinaison linéaire
En effet :
combinaison linéaire). Soient
de
et on dit
est colinéaire à
Par exemple, dans le
Théorèmes
on a que
le vecteur
n’est pas
16
II.2.3 : L’intersection de deux sous-espaces vectoriels
Soient
de
et
et
deux sous-espaces vectoriels d’un
le sous-ensemble de
noté
On appelle intersection
et défini par :
Exercice 2.9. Soient
et
que l’intersection
est également un sous-espace vectoriel de
Astuce : (i) Montrer que
Montrer que
deux sous-espaces vectoriels d’un
contient
; Montrer que
Montrer
est stable par addition ; (iii)
est stable par produit externe.
Considérons à présent un sous-ensemble
de l’espace vectoriel
défini par :
tel qu’on a :
Montrons que
de
et
est un sous-espace vectoriel de
deux sous-ensembles de
En effet, l’ensemble
est l’intersection
définis respectivement par :
et
Puisque les plans
alors,
et
sont deux sous-espaces vectoriels de
est également un sous-espace vectoriel de
car passant par l’origine,
C’est une droite vectorielle.
II.2.4 : La réunion et la somme de deux sous-espaces vectoriels
Soient
et
et
deux sous-espaces vectoriels d’un
le sous-ensemble de
noté
et défini par :
On appelle réunion de
17
Contrairement à l’opération d’intersection, la réunion de deux sous-espaces vectoriels n'est
un sous-espace que lorsque l'un de deux sous-espaces est inclus dans l'autre. Dans le cas
contraire, cette réunion n'est pas stable par addition.
Propositions 2.2.
Soient
et
deux sous-espaces vectoriels d’un
Alors :

est un sous-espace vectoriel de

est le plus petit sous-espace vectoriel contenant à la fois
Démonstration.
Tout d’abord, montrons que

Puisque

Soient
et
et
est un sous-espace vectoriel. En effet :
donc
des éléments de
Comme
Puisque
il existe
alors il existe
et
conséquent :

Soient
et
Il existe
car

Pour tout
Si
et
En effet :
peut s’écrire comme :
où
puisque
Soient
Donc,
et
éléments
tels que
Par
et
tels que
Alors :
et
étant un sous-espace
Il en est de même pour tout élément de
est un sous-espace vectoriel contenant
effet, si
et
tels que
et
contient respectivement
vectoriel, on a aussi

et
car
un élément de
L’ensemble
et
alors en particulier
cat
et
on peut montrer que
En
De même, si
Et
alors
est un sous-espace vectoriel, alors
deux sous-espaces vectoriels du
où
espaces vectoriels
est un élément de
et
et notée :
et
un élément de
L’ensemble de tous les
est appelé somme des sous-
18
Exercice 2.10. Déterminer l’expression
vectoriels de
dans le cas où
tels que
et
sont les sous-espaces
et et
Par exemple, considérons
et
deux sous-espaces vectoriels de
:
et
Montrons que
Graphiquement, on a que :
En effet, par définition de
on a que tout élément de
Réciproquement, si
est un élément quelconque de
avec
et
est dans
alors
Remarques 2.5 :

Un élément de
ne s’écrit pas forcément de façon unique.
par exemple, tel que :
19

L’intersection de deux sous-espaces vectoriels

La réunion de deux sous-espaces vectoriels
et
et
est un sous-espace vectoriel.
n’est pas en général un sous-
espace vectoriel.

Si un élément
de
de
s’écrit d’une manière unique comme la somme d’un élément
et d’un élément de
alors pour tout
et
et
et
on a :
Intéressons-nous enfin, à la notion de somme directe des sous-espaces. En effet, deux
sous-espaces vectoriels

et
sont en somme directe dans le
si :
;

On note alors :
II.2.5 : Les sous-espaces vectoriels supplémentaires
Si les sous-espaces vectoriels
et
sont en somme directe, alors
et
sont des sous-
espaces vectoriels supplémentaires dans le
Propositions 1.3.
Soient
et
deux sous-espaces vectoriels du
supplémentaires dans
si et seulement si tout élément de
comme la somme d’un élément de
Démonstration.
Supposons

Alors
et
sont
s’écrit de façon unique
et d’un élément de
:
Montrons que tout élément
se décompose de manière unique. En effet :
-
Soient
et
avec
et
-
Comme
-
De même, puisque
-
D’où :
-
Or par définition d’espaces supplémentaires
On alors :
est un sous-espace vectoriel, alors
est un sous-espace vectoriel, alors
donc :
et

Soit
Ainsi, conclut-on que
Montrons que
-
et
En effet :
Montrons que
Si
il peut donc s’écrire :
et
c’est-à-dire soit comme somme d’un élément de

soit comme celle de
Par l’unicité de la décomposition,
Puisque par hypothèse, tout élément
se décompose en
avec
et
alors on a que :
Par exemple, considérons les sous-espaces vectoriels
que :
et
et
du
tels
20
Déterminons si
et
sont supplémentaires dans
Tout d’abord, vérifions que
coordonnées de
En effet, si l’élément
alors les
vérifient les expressions respectives suivantes :

car

;
car
D’où :
Montrons à présent que
déterminer des éléments
Soit
de
et
de
la forme
et l’élément
seulement si
et
où
un élément quelconque de
tels que
En effet, l’élément
de la forme
Il faut
doit être de
Ainsi, on a :
si et
Donc :
et
D’où,
Exercices 2.11. Soient
et
que :
et
deux sous-espaces vectoriels du
tels
Montrer que
Note : Deux droites distinctes du plan passant par l’origine forment des sous-espaces
supplémentaires.
II.2.6 : Les sous-espaces engendrés
Soient
sont des vecteurs du
Alors, on appelle sous-espace
engendré l’ensemble de toutes les combinaisons linéaires de ces vecteurs. C’est un sousespace vectoriel de
et on le note
Pour tout
tel que
on a :
Théorème 2.4 (Théorème de structure de l’ensemble des combinaisons linéaires).
Soit
un ensemble fini de vecteurs d’un
Alors :
21

l’ensemble des combinaisons linéaires des vecteurs
est un sous-
espace vectoriel de

C’est le plus petit sous-espace vectoriel de
(au sens de l’inclusion)
contenant les vecteurs
Démonstration.
Soit l’ensemble des combinaisons linéaires des vecteurs

car

Si
Alors :
contient la combinaison linéaire particulière
alors il existe
tels que
et
tels que
Ainsi, on déduit que

De même,
D’où :
Si
est un sous-vectoriel.
est un sous-espace vectoriel contenant l’ensemble des combinaisons linéaires des
vecteurs

alors :
Il est stable par combinaison linéaire. Donc, il contient toute combinaison linéaire des
vecteurs
D’où,
est le plus petit sous-espace contenant
Ainsi, puisque
car
est le plus petit sous-espace de
alors s’il existe un sous-espace vectoriel
de
contenant les vecteurs
contenant aussi les vecteurs
par
conséquent
II.3 : Produit scalaire et Métrique dans un espace vectoriel
Le produit scalaire est une opération qui permet, d’une part, de conférer à l’espace vectoriel
un caractère métrique et d’autre part, de préciser les définitions d’orthogonalité et de
colinéarité. Considérons un corps noté
tel que
qui associe deux vecteurs de l’espace vectoriel
De
Le produit scalaire est une opération
à un nombre réel :
il suit que :
Des expressions
et
on peut dériver l’inégalité triangulaire :
Proposition. Le produit scalaire est distributif :
et
sont des scalaires indépendants.
où
22
Démonstration.
(i)
Si
;
(ii)
Alors
(iii)
Et donc,
;
où
puisque
Le produit scalaire étant distributif, on a pour :
Définissons à présent les notions d’indépendance linéaire et de base d’un espace vectoriel.
Précédemment, nous avons évoqué la nécessité de disposer d’un repère comprenant deux
vecteurs non colinéaires dans le plan
:
ou par extension,
ou plus généralement,
Les vecteurs n’étant pax colinéaires :
Ainsi,
éléments
d’un espace vectoriel sur le corps
et seulement si les
sont linéairement indépendants si
forment une famille libre :
Si :
les
forment une famille liée.
Parallèlement, si un seul
est alors égale à
Pour
Soit une famille libre
le rang
tel que
telle que :
de ce système est égal à 1. Et si
on obtient :
le rang
23
La famille libre
d’engendrer tout
constitue une base de l’espace
en faisant varier les scalaires
si et seulement si elle permet
:
La base canonique d’un espace vectoriel est une famille de vecteurs à la fois libre
(linéairement indépendant) et génératrice c’est-à-dire dont les combinaisons linéaires
permettent de construire tous les autres vecteurs de l’espace.
Tableau 1 : Illustration de la base canonique
Espace
Base canonique
…;
Une base canonique de
est composée de
vecteurs tels que :
avec :
où
désigne un symbole de Kronecker, du nom du mathématicien allemand Leopold
Kronecker.
Ainsi, la base canonique du plan
comprendra deux éléments, celle de l’espace
trois
éléments, ainsi de suite jusqu’à
En considérant une base
le produit scalaire
telle que :
peut s’écrire en fonction de leurs composantes. Ainsi, on a :
2
Si l’on considère le cas spécifique des bases orthonormées, le produit scalaire devient :
2
Le symbole * désigne la conjugaison complexe, le produit scalaire dans un espace vectoriel
sur le corps complexe étant défini par :
Il ressort donc que l’ordre, dans ces deux opérations, est de rigueur, et que par ailleurs le
produit scalaire est sesquilinéaire c’est – à – dire à la fois linéaire par rapport au second vecteur
du couple
et antilinéaire par rapport au premier.
24
et donc :
D’où,
norme de
dans l’espace vectoriel
Dès lors, on peut extraire de l’analyse la notion de distance
En effet, une distance est une application
de
dans
telle que les propriétés suivantes sont satisfaites :
(i)
(ii)
(iii)
(symétrie) ;
(séparation) ;
(inégalité triagulaire).
Un espace vectoriel où une distance est définie, est désigné espace métrique. Lorsque ce
dernier est doté d’un produit scalaire sesquilinéaire, l’espace métrique est dit préhibertien.
De même, plus loin, nous distinguerons d’autres cas spécifiques d’espaces métriques, selon
qu’ils seront munis de telle ou telle autre caractéristique ou structure remarquable. Ainsi,
par exemple, un espace métrique sera dit proprement euclidien lorsqu’on y déterminera une
norme définie positive telle que seul le vecteur nul possède une norme nulle.
25
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