MOLECULES CELLULES L’ORGANISATION DE LA CELLULE ANIMALE Sabine Lindenthal – [email protected] – http://mednuc.unice.fr/tiro/ rub. Cours. Références: Biologie moléculaire de la cellule, B. Alberts, Flammarion ; http://www.ncbi.nlm.nih.gov/ rub. Books, dispo en français à la bu ; Biologie, N. Campbell, JB Reece Plan du cours disponible sur le web. Les cours traitera uniquement de la cellule eucaryote animale. I - INTRODUCTION DEFINITION DE LA CELLULE La cellule est la plus petite unité structurale d’un organisme vivant. Cet organisme doit pouvoir croitre, se multiplier, se reproduire indépendamment (on exclut les virus). Cet organisme doit être unicellulaire ou pluricellulaire. La cellule est une structure organisée, elle doit donc garder sa forme et nécessite donc un apport d’énergie. En général, cette énergie est fournie par des molécules comme du glucose. Pour cela, elle doit être en contact permanent avec le milieu extracellulaire. Ces molécules ingérées doivent être digérées, transformées. L’énergie est transformée de molécules riches en glucose en molécules riches en ATP. Cette forme universelle d’énergie est utilisée pour catalyser d’autres réactions chimiques et donc pour synthétiser de nouvelles structures qui permettent à la cellule de garder sa forme. Lors de cette digestion, des déchets sont accumulés, ceux-ci doivent être évacués. A un moment ou un autre, la cellule doit mourir. La cellule est donc une structure dynamique, elle renouvelle sans cesse les molécules qui la constituent, et ce même pour une cellule au repos. COMPARAISON DE LA CELLULE EUCARYOTE/PROCARYOTE Il existe deux types de cellules, les eucaryotes, de « eu » vrai, en grec, et procaryotes, la particularité étant que les procaryotes n’ont pas de noyau. LA CELLULE PROCARYOTE Elles n’ont pas de noyau, ce sont en général des unicellulaires. C’est le type cellulaire le plus abondant aujourd’hui sur terre. Ces cellules sont de petite taille (entre 1 et 10µm maxi). Elles n’ont pas de noyau, et pas de compartiment intracellulaire (endomembrane). Il y a une seule membrane qui entoure un seul compartiment, la membrane plasmique. Un procaryote contient une seule molécule d’ADN, qui est circulaire. On l’appelle également le nucléoïde. Cet ADN est attaché à la membrane plasmique, où celle-ci forme une invagination. Cette structure s’appelle le mésosome. L’ADN occupe souvent un grand espace dans la cellule. Quelquefois, les procaryotes sont entourés d’une seconde paroi, une capsule. S’il y a abondance en nutriments, les procaryotes peuvent se diviser toutes les 20 minutes, en pouvant donner naissance à 5 milliards de cellules en moins de 11 heures. LA CELLULE EUCARYOTE ANIMALE Quelle que soit la fonction de la cellule eucaryote, il y a toujours deux compartiments : le noyau et le cytoplasme. La cellule est entourée d’une membrane plasmique. Exception : les hématies ou globules rouges sont des cellules hautement spécialisées, et n’ont plus du tout d’organisme intracellulaires . On ne peut plus parler d’organisme vivant. Sa durée de vie est donc très limitée (environ 30 jours). Le noyau est formé par deux membranes que l’on appelle enveloppe nucléaire. Il contient l’ADN, qui est associé à des protéines (histones) qui servent surtout à enrouler l’ADN sur lui-même à cause de sa grandeur (1000x supérieur à celui des procaryotes). Cette association ADN-protéines est la chromatine. L’ADN est attaché dans le noyau à une membrane appelée la lamina nucléaire. Il existe plusieurs molécules d’ADN sous forme linéaire nommées chromosomes. Le nombre et la quantité de chromosomes est variable en fonction des espèces. Une caractéristique des eucaryotes est qu’elles possèdent des cytosquelettes de microtubules qui donnent une forme à la cellule. Le cytoplasme comprend tout le compartiment contenant la membrane plasmique à l’exception du noyau. Si on parle du cytozole, on exclut tout les compartiments intracellulaires. La taille des eucaryotes est supérieure à la taille d’un procaryote (entre 10 et 1000µm). La cellule est parcourue par un grand nombre d’endomembranes. L’enveloppe nucléaire est en contact avec le réticulum endoplasmique, qui joue un rôle dans la synthèse des protéines et des lipides. Il diffuse vers l’appareil de Golgi. Cet appareil ressemblant à des ballons écrasés joue un rôle de régulateur vésiculaire et participe au renouvellement membranaire, et possède des vésicules qui rejoignent la membrane plasmique mais également le réticulum endoplasmique. Toute cette population de vésicules est appelée le système endomembranaire. Ce système comprend donc le réticulum, l’appareil de golgi et toutes leurs vésicules qui circulent entre ces compartiments. Les mitochondries qui sont des compartiments clos (car n’échangeant pas avec le système endomembranaire) ont pour rôle d’oxyder les molécules (oxydation=déshydratation) et nutriments. La cellule va ensuite se diviser, et réguler sa reproduction. Une cellule ne doit pas si diviser n’importe comment, pour le maintien des organes. Une dérégulation mène a l’apparition de cancers. FORMATION DE LA CELLULE ANCESTRALE Tous les organismes vivants proviennent d’une seule cellule ancestrale, apparue environ il y a 3 milliards d’années. Il y a des hypothèses concernant son apparition. Concernant l’information génétique… L’information génétique est stockée sous forme de molécules d’ADN, désoxyribonucléotides double brin, capables de se répliquer avant la méiose. Le flux d’informations dans la cellule est transcrit en ARN qui est composé de ribonucléotides simple brin, qui va traduire et diriger la synthèse de protéines, effecteurs cellulaires. La transcription et la traduction se produisent dans des endroits différents, la première dans le noyau, la seconde dans le cytoplasme. Cependant, on a trouvé des virus qui gardent leur information sous forme ARN mais qui ont besoin de refaire passer leur information via ADN pour synthétiser des protéines. EVOLUTION DE LA CELLULE Différents stades ont été suggérés concernant l’évolution de la cellule. STADE 1 On pense qu’il y a 4 milliard d’années, dans cette soupe prébiotique, se sont formées par réactions spontanées les premiers polypeptides. Il y a aussi l’apparition des premières molécules d’ARN, le tout par réaction spontanées. STADE 2 Puis, à un certain moment, les molécules d’ARN ont acquis la capacité de s’autorépliquer, et pouvaient ensuite diriger la synthèse de certaines protéines, autrement dit pouvaient agir de matrices pour la synthèse de protéines. STADE 3 Lors du stade suivant, la première membrane autoformée entoura les molécules d’ARN et les protéines, de façon sélective. Cette compartimentation a permis de garder ces protéines et ARN très proches. La probabilité de rencontres de ces molécules à donc augmenté, et incidemment la probabilité de réactions chimiques et donc la synthèse de protéines. STADE 4 Les cellules sont devenues de plus en plus complexes, posant un problème concernant le stockage de cette masse d’informations héréditaires. En effet, les molécules d’ADN, dans leur succession linéaire de nucléotides, sont très fragiles. On pense donc que l’ADN, composé de deux molécules linéaires, est plus facilement réparable, donc plus stable et moins sensible que l’ARN. La cellule a donc développé des protéines capables de synthétiser de l’ARN à partir de l’ADN. On note que cette cellule est procaryote. 1,1Ga - Apparition de la cellule à activité de photosynthèse 0Ga Formation de la Terre 0,7Ga - Apparition de la cellule ancestrale anaérobie (tirant son énergie de la dégradation de glucose) • • • 3Ga Apparition des cellules à respiration aérobie 2,5Ga Augmentation de la teneur en 02 de l'atmosphère de par les cellules photosynthèse 3,6Ga Apparition des organismes pluricellulai res 3,3Ga Apparition de la cellule eucaryote à activité de photosynthèse La cellule anaérobie a donc utilisé la dégradation du glucose pour convertir de l’énergie. Ces cellules effectuant la glycolyse existant toujours de nos jours. Ce sont les procaryotes anaérobies. Mais ces cellules devenaient rares. Les cellules à activité de photosynthèse, les cyanobactéries, utilisèrent l’énergie des rayons solaires pour synthétiser des molécules riches en énergie. Malheureusement, lors de la photosynthèse, de l’oxygène est libéré, et commence donc à s’accumuler dans l’atmosphère. Cette molécule était toxique pour la plupart des molécules anaérobies. La plupart des procaryotes ont donc disparu, essayant de trouver des niches où ils peuvent se développer, ou bien ont appris à utiliser l’oxygène. Les cellules précitées qui sont les cellules aérobies ont bien compris que l’oxygène permet d’oxyder efficacement les molécules de glucose, contribuant à leur survie. Ce sont toujours les cellules procaryotes capables de respiration. L’ORIGINE DES CELLULES EUCARYOTES La cellule eucaryote apparait donc il y a 1,5Ga. HYPOTHESE ENDOSYMBIOTIQUE On pense que les procaryotes se sont nourris d’autres procaryotes plus petits, par exemple des cyanobactéries capables de photosynthèse, ingérés, mais pas digérés, induisant une relation de symbiose. La même chose se serait déroulée avec des procaryotes capables de respiration, ingérés mais pas digérés, devenant alors des mitochondries au sein de leur cellule-hôte. RAPPORT SURFACE/VOLUME Les endomembranes représentant donc un agrandissement de la surface de la cellule, via les invaginations. Le rapport surface/volume n’es pas le même selon les cellules. Plus les cellules sont petites, plus le rapport surface/volume est grand. C’est en vue de ce rapport que la cellule a développé les surfaces endomembranaires. On imagine donc la formation d’un système endomembrane par une invagination de la membrane plasmique et, à un certain moment, la liaison entre la membrane et le cytoplasme se rompt, induisant la formation d’une spécialisation de la membrane plasmique. Par la suite, les cellules se sont regroupés en amas, qui sont devenus interdépendants les uns des autres, créant les premiers organismes pluricellulaires. II - LES MEMBRANES BIOLOGIQUES STRUCTURE ET COMPOSITION DE LA MEMBRANE PLASMIQUE Une membrane est constituée de lipides et de protéines. Dans une cellule, il existe beaucoup de membranes différentes, avec beaucoup de fonctions différentes, mais ont toutes une structure de base identique, une bicouche lipidique mettant en place les fonctions structurales, et ce sont les protéines qui mettent en place les spécificités des membranes. Nous allons voir comment les lipides forment la structure de base, les bicouches lipidiques. A - LES LIPIDES MEMBRANAIRES On parle de deux feuillets de lipides. Quand on parle de la membrane plasmique, on a un feuillet extracellulaire et un feuillet intracellulaire. Cette couche représente une barrière entre les deux milieux, compartiments aqueux. Elle doit être imperméable à l’eau, sinon elle ne pourrait pas contenir la cellule. Elle doit être hydrophobe. Elle est formée d’interactions non covalentes. Pour le lymphocyte, on note un feutrage appelé cell-coat ou couche lipidique. Il existe trois classes de lipides membranaires : • • • Les phospholipides Les glycolipides Le cholestérol LES PHOSPHOLIPIDES FORMATION DE LA BICOUCHE LIPIDIQUE La phosphatidylcholine représente 55% des phospholipides. Dans un milieu aqueux, cette molécule peut former toute seule une bicouche lipidique. On y trouve un groupement glycérol qui est un trialcool attaché à deux chaines d’acides gras. Le troisième groupement OH est attaché à un groupement phosphate ayant des PH physiologiques et étant ionisé de façon négative, qui peuvent être lié a un groupement de tête choline, ionisé positivement. Cette molécule est neutre. La tête est polaire et hydrophile, et la queue est hydrophobe et apolaire. Cette molécule est donc amphiphile, qui à la fois est hydrophile et polaire, et a une partie hydrophobe et apolaire. La chaine d’acide gras peut être saturée (liaisons simples) et insaturée (double liaisons entre C). Cette double liaison cys impose un coude à cette chaîne malgré la flexibilité globale de la molécule. Donc ces molécules sont amphiphiles comme toutes les phospholipides membranaires. Ils possèdent tous deux chaines d’acides gras, un groupement de tête polaire et un groupe phosphate. La plupart de ces molécules sont globalement non chargées. LA LIAISON HYDROGENE L’eau est une molécule polaire. Elle porte donc des charges partielles négative au niveau de l’oxygène, positive au niveau des H. Dans l’eau, les molécules forment un réseau, et sont tenues ensemble par des liaisons hydrogène, interactions de faible énergie entre H et O de deux molécules différentes. Ces associations sont nombreuses. Ce réseau n’est pas fixe, au contraire il est mouvement, les particules sont très mobiles. MOLECULES HYDROPHILES ET HYDROPHOBES Les molécules en solution aqueuse forment des liaisons hydrogène. Certaines polaires comme l’acétone peuvent toujours établir des liaisons autour du réseau, elles sont donc hydrophiles. Cette molécule est soluble. D’autres, comme le 2-Méthyl-propane, apolaire, ne peut pas s’intégrer dans le réseau des molécules en formant de réseau d’hydrogène. Il va donc forcer les molécules d’eau à former une « cage » autour de la molécule, interrompant le réseau polaire. LES HYDROCARBURES DANS L’EAU Les hydrocarbures sont des chaines longues de plusieurs atomes de carbone, totalement apolaire. Le réseau de molécules d’eau va donc être dérangé, formant une cage autour des chaines carbonées. L’entropie d’un système naturel tend toujours à s’agrandir, cherche à se désordonner. En introduisant les molécules, le désordre va diminuer. Les molécules d’eau vont faire en sorte de rétablir l’ordre autour des chaines carbonées en formant un état plus ordonné, de façon naturelle, en regroupant les molécules hydrophobes en formant une seule cage autour des molécules. De cette façon, l’entropie diminue moins. Les chaines d’acides gras vont donc se regrouper dans l’eau. LES PHOSPHOLIPIDES DANS L’EAU & L’AUTOASSEMBLAGE/AUTOFERMETURE En solution aqueuse, les phospholipides vont se regrouper ; les queues sont hydrophobes, tandis que les têtes polaires sont exposées à l’eau, elles forment donc spontanément des bicouches lipidiques, de 5 à 7nm de largeur le tout se repliant de façon sphérique, formant un compartiment clos, une vésicule. LA MICELLE La micelle se forme lorsque la forme, l’occupation spatiale du phospholipide est conique, contrairement aux chaines doubles, qui forment des bicouches lipidiques. LES GLYCOLIPIDES Ils possèdent donc des sucres, et pas de groupement phosphate. La sérine porte un monosaccharide, représentant la partie polaire de la molécule, ainsi que des acides gras, partie hydrophobe de la molécule. Elles sont réparties également dans l’appareil transgolgien, ainsi que dans toutes les membranes plasmiques des cellules. Le groupement de tête peut également contenir des polysaccharides chargés ou non. Très grande variabilité du groupement de tête. Ils font partie de la formation du cell-coat et du glycocalix. LE CHOLESTEROL Il est caractéristique des cellules eucaryotes animales. C’est aussi un lipide, une molécule amphiphile, mais la partie hydrophile se résume à un seul groupement –OH, attaché à un noyau stéroïde rigide, portant une chaîne hydrocarbonée relativement courte, mais assez déformable et flexible. Ce sont les parties hydrophobes. Le cholestérol s’insère dans chacun des deux feuillets de la bicouche lipidique avec un groupement –OH au niveau des groupements de tête des phospholipides. La partie rigide gène un peu les mouvements libres des chaines hydrocarbonées des phospholipides avoisinantes. DISTRIBUTION DES LIPIDES DANS LA BICOUCHE LIPIDIQUE La répartition est asymétrique. Il existe une différence de charge entre les deux parois de la membrane, définissant les potentiels électriques de celle-ci, à l’origine du potentiel membranaire. Feuillet Extracellulaire Intracellulaire Lipide Cholestérol Glycolipides Phosphatidylcholine + Sphingomyeline + Cholestérol Phosphatidylcholine – Sphingomyeline – Phosphatidylserine (porteur de charge -) Phosphatidylinositol (porteur de charge -, rare) LA DYNAMIQUE DE LA MEMBRANE BIOLOGIQUE LE FLUIDITE MEMBRANAIRE • • • • Les lipides peuvent fréquemment se déplacer rapidement avec les molécules avoisinantes (2µm/sec), phénomène de diffusion latérale. Flexion des chaînes hydrocarbonées (possible). Les phospholipides peuvent également tourner sur place autour d’un axe perpendiculaire à la membrane. Très rare, le changement de feuillet, ou « flip-flop », demande un apport d’énergie. Les enzymes catalysant la réaction sont les flippases. Cette réaction n’est pas favorable énergétiquement. La bicouche lipidique est décrite comme un fluide bidimensionnel. Les lipides se déplacent rapidement, mais chacun dans son feuillet. La membrane est fluide à température ambiante. En abaissant la température, elle va devenir visqueuse (gel), puis cristalline, et donc rigide. Ces transitions sont appelées transition de phase, caractérisées par des températures. En cas de baisse de température, les chaines hydrocarbonées s’agitent moins, l’agitation moléculaire baisse, alignant les chaines, permettant des liaisons de Van der Waals de faible énergie, baissant la fluidité de la membrane, et ce d’autant plus que les chaines carbonées sont longues. Chaines longues et saturées, va geler rapidement. Chaines courtes et insaturées, va rester fluide a plus faible température. Les cellules de milieux froids vont donc synthétiser des chaines courtes et insaturées. LA FLUIDITE MEMBRANAIRE ET LE CHOLESTEROL Le cholestérol possède un noyau stéroïde rigide, empêchant les mouvements des chaines. A température ambiante, il va donc rendre moins fluide la bicouche lipidique. Par contre, lorsque la température baisse, le cholestérol permet de limiter les interactions de Van der Waals, il agit donc comme un fluidifiant. LA PERMEABILITE MEMBRANAIRE On utilise pour les étudier les BLM « black lipid membranes » ou membranes lipidiques noires. On sépare deux compartiments par un trou, et on choisit la composition lipidique. On passe à travers le trou un pinceau avec le mélange lipidique, se crée une bicouche, spontanément. Celleci est noire à la lumière. On introduit ensuite un composant dans un compartiment, et on étudie son passage, ou non. La bicouche est hydrophobe et apolaire, et sépare deux compartiments aqueux. Il ne passe donc pas de molécules chargées, même ions, mais aussi aux molécules polaires, comme les sucres. Les molécules passant sont de petites molécules, même polaires, comme l’eau, l’urée ou le glycérol. Passent également des molécules non chargées, non polaires, notamment les gaz. Il existe donc forcément des voies de passage pour les molécules indispensables à la vie des cellules, c’est à dire protéines permettant leur passage, ce sont les protéines membranaires, qui définissent les fonctions spécifiques des protéines membranaires. B - LES PROTEINES MEMBRANAIRES Il y a dans la membrane cellulaire, en nombre, un ratio de 1 protéine pour 50 lipides, correspondant à 50/50 en masse. Dans la membrane interne mitochondriale, il y a 75% de protéines pour 25% de lipides. Dans la gaine de myéline des neurones, il y a 25% de protéines pour 75% de lipides. DIFFERENTS MONDES D’ASSOCIATIONDES PROTEINES AVEC LA BICOUCHE LIPIDIQUE Une protéine est une molécule linéaire composée d’acides aminés, très longue et repliée. On trouve 20 acides aminés différents au niveau de leur chaine latérale, qui peuvent être polaire, non polaires, ou chargées. Elles possèdent des structures secondaires. Selon sa composition, une protéine peut comporter des parties hydrophiles ou hydrophobes. Il existe deux grandes classes d’association avec la bicouche lipidique : PROTEINES INTRINSEQUES Elles ont des liaisons covalentes avec la bicouche lipidique. • Protéines transmembranaires Lorsque la protéine traverse la bicouche lipidique, elle se replie en hélice alpha. A cet endroit, les acides aminés sont principalement hydrophobes (chaines latérales non chargées). On trouve des acides aminés hydrophiles à l’extérieur de la bicouche. Elles peuvent traverser des membranes plusieurs fois, alternant entre parties hydrophiles, hydrophobes. Une protéine transmembranaire est une molécule amphiphile. Elle peut quelque fois être ancrée à la bicouche par une ancre lipidique. Elles peuvent aussi traverser la membrane via un feuillet plissé antiparallèle bêta. C’est toujours une molécule linéaire, qui peut former un canal aqueux. Elles peuvent donc former des voies de passage hydrophile, sous forme de feuillet bêta ou alpha. • Protéines ancrées par des lipides Ce ne sont pas des molécules amphiphiles. Elles ont des liaisons covalentes avec la bicouche, mais sont hydrophiles. Elles sont liées avec l’un des deux feuillets uniquement via un lipide, ou via un oligosaccharide lié à un ophospholipide membranaire. Ces liaisons oligosaccharides se trouvent principalement en milieu extracellulaire, et les liaisons lipidiques dans le milieu intracellulaire. PROTEINES PERIPHERIQUES/GLYCOPROTEINES/CELL-COAT On peut les enlever facilement. Il s’agit de molécules hydrophiles associées aux parties hydrophiles d’une molécule transmembranaire, par exemple. Les liaisons qui sont faites sont de nature électrostatique. Comme les lipides, ces protéines membranaires peuvent porter des chaines oligosaccharides, mais ceci ne se fait que du côté extracellulaire. On dit que la protéine est glycosylée si elle porte un sucre. Avec les glycolipides et les glycoprotéines, ils forment le cell-coat, ou glycocalix. La cellule possède donc une zone riche en glucides a sa périphérie, qui protège la cellule cotre les attaques chimiques, mécaniques, mais permet aussi une reconnaissance cellulaire. LA MOBILITE DES PROTEINES DANS LA MEMBRANE On peut par l’expérience induire une fusion cellulaire ; La cellule résultant est hybride. C’est un hétérocaryon. On a observé la distribution des protéines membranaires dans cet hétérocaryon. Au début, les protéines restent dans la zone de la cellule originale. Par la suite, les protéines sont entremêlées. Elles se sont donc déplacées à travers la membrane plasmique. Elles peuvent donc comme les lipides diffuser latéralement dans la membrane. Elles peuvent également subir un mouvement de rotation, mais ils ont une orientation unique dans la membrane. LA CRYOFRACTURE On congèle une cellule rapidement, dans de l’azote liquide (-196°C). On obtient donc un bloc de glace. On le fracture. La fracture passe entre les deux feuillets de la bicouche lipidique. Par un traitement spécifique on peut ensuite observer séparément les deux couches. LE RADEAU LIPIDIQUE Dans ces radeaux se trouvent du cholestérol, mais au niveau de ces micro domaines (jusqu’à 70nm), le cholestérol et la Sphingomyeline ont souvent une chaine carbonée un peu plus longue. La membrane devient donc un peu plus épaisse. Les protéines et les lipides se déplacent facilement, mais il existe des endroits plus enrichis de certaines protéines. QUELQUES FONCTIONS DES PROTEINES MEMBRANAIRES Les protéines membranaires permettent le passage des molécules chargées ou hydrophobes, sous forme d’un tube ou d’un canal, ou bien se lier à ces molécules pour leur fournir une solution de transport. Elles peuvent aussi posséder une activité enzymatique. Elles peuvent aussi permettre la transmission d’un signal extracellulaire vers intracellulaire. Elle peut aussi servir de protéine de reconnaissance cellulaire, d’adhérence pour lier deux cellules ensemble. Elles peuvent aussi lier une cellule à la MEC « matrice extracellulaire » d’un côté, et au cytosquelette de l’autre côté. III - LE S QUATRE GRANDS ENSEMBLES DE COMPARTIMENTS CELLULAIRES LE NOYAU C’est un des quatre grands compartiments cellulaires, parmi : • • • • Le cytoplasme, qui correspond à l’intérieur de la cellule, sauf le noyau. Le cytosol, qui correspond à l’intérieur de la cellule, sauf les compartiments. Le système endomembranaire, qui est constitué du réticulum endoplasmique, l’appareil de golgi. Ils communiquent via trafic vésiculaire. Les compartiments clos, qui sont les mitochondries, les peroxysomes et les plastes. Ils ne font pas partie du système endomembranaire car ne participent pas au trafic vésiculaire. Le compartiment cytosolique contient beaucoup d’enzymes, des multitudes de protéines, et beaucoup d’eau. L’ORGANISATION. STRUCTURE GENERALE L’ADN ne quitte jamais le compartiment nucléaire. La double membrane entoure le noyau. Elle est constituée de deux bicouches lipidiques, une interne et une externe, c’est l’enveloppe nucléaire. L’espace entre ces deux membranes est appelé l’espace périnucléaire (de 7 à 10nm). Par endroits, ces membranes se rejoignent pour former des trous, ce sont les pores nucléaires. L’ENVELOPPE NUCLEAIRE Elle se referme par endroits pour former des pores. La membrane externe est en continuité avec le réticulum endoplasmique rugueux, qui porte les ribosomes. L’espace périnucléaire aussi. La membrane fait partie du réticulum endoplasmique rugueux. Lors du cycle cellulaire existent des phases de division appelées M. Le noyau est visible uniquement à l’interphase. L’ADN sous forme interphasique est présent sous forme de chromatine. Il existe l’hétérochromatine et l’euchromatine. On peut être en présence d’une cellule mononucléée à plusieurs lobes, qui peuvent apparaître comme des compartiments séparés à cause de la coupe. L’euchromatine apparait en clair, l’hétérochromatine en foncé. LA LAMINA NUCLEAIRE L’enveloppe nucléaire est soutenue et stabilisée par des protéines filamenteuses qui forment un enchevêtrement soutenant l’enveloppe nucléaire. C’est la lamina nucléaire. Il existe la lamine A, B et C. Elle a une épaisseur de 10 à 20nm et est formée de protéines, les lamines. Celles-ci font parties des protéines du cytosquelette. Elles se trouvent exclusivement dans le cytosol, à l’exception des lamines. Les protéines du cytosquelette sont divisées en trois classes : • • • Les microtubules (diamètre de 25nm) Filaments intermédiaires (10-12nm) Filaments fins (8nm) Les lamines font partie de la classe des filaments intermédiaires, sont présentes dans le noyau et forment la lamina nucléaire donnant la forme au noyau et le stabilisant. On les trouve aussi dans le cytosol, toujours dans le même but. ASSEMBLAGE DES FILAMENTS INTERMEDIAIRES Les lamines ont une forme allongée, et ont aux extrémités des repliages arrondis. Il existe deux monomères de lamines, qui vont s’associer pour former un dimère. Dans ce cas là, il s’agit d’un homodimère. Ils s’associent de façon parallèle, et vont s’enrouler l’un sur l’autre. Ils vont ensuite s’associer deux à deux de façon antiparallèle et décalée pour former un tétramère. Ces tétramères vont s’associer en longueur et largeur pour former un filament, puis une corde. C’est cette corde qui est le filament. Ils peuvent s’assembler, mais aussi se désassembler. LA DEPOLYMERISATION DES FILAMENTS INTERMEDIAIRES La lamina nucléaire peut aussi se dépolymériser et disparaître, démembrant également l’enveloppe nucléaire. L’assemblage des structures intermédiaires n’a pas besoin d’énergie. C’est la dépolymérisation se fait par phosphorylation des parties globulaires des lamines aux extrémités C et N terminales et nécessite de l’énergie provenant de l’ATP. Via cette phosphorylation, on induit une polarisation négative des globules, rendant les lamines solubles. La lamine B est ancrée dans l’enveloppe nucléaire interne via une ancre lipidique. La lamine B reste toujours ancrée dans la membrane, même par dépolymérisation, et va former des vésicules. C’est donc le désassemblage des lamines qui va nécessiter de l’énergie. L’EMPAQUETAGE DE L’ADN DANS LES FIBRES DE CHROMATINE REMARQUES GENERALES A PROPOS DE L’ADN C’est une succession d’acides nucléiques, très longue. Tout l’ADN ne porte pas d’information codant pour des protéines. C’est une molécule linéaire chez les cellules eucaryotes. La cellule humaine comporte 46 chromosomes, dont deux lots homologues. Elle est diploïde. Il y a 2x22 chromosomes homologues, appelés autosomes, et deux chromosomes sexuels, X et Y. Ces chromosomes ont des tailles variées, et font entre 1,7 et 8,5cm de longueur. Une cellule humaine a 6 milliards de paires de bases par lot de chromosomes. En mettant bout à bout tous les chromosomes, on atteint 2m d’ADN. Elle doit donc être compactée pour rentrer non seulement dans une cellule, mais dans un noyau. La quantité d’ADN n’a donc rien à voir avec la complexité d’un organisme. Ce qui compte, c’est le nombre de gènes. A PROPOS DES GENES Un gène est une partie d’ADN bien définie qui peut être convertie en ARN et qui porte l’information par un acide ribonucléique qui peut être traduit en protéines. Les parties qui sont transcrites en ARN sont appelées gènes. L’humaine comporte à peu près 30000 gènes, et chaque gène comporte en moyenne 10000 paires de bases. L’ADN comporte donc un grand nombre de parties non codantes. En comparaison, une bactérie comporte 500 gènes. Ces molécules doivent donc être compactées pour rentrer dans le noyau. ETUDE DE L’ADN C’est délicat d’étudier l’empaquetage de l’ADN, les chercheurs ont du trouver un moyen de lyser la cellule suffisamment doux pour ne pas altérer l’ADN. On a donc déposé sur une solution saturée en saccharose le lysat cellulaire ainsi créé. On dépose au fond du bécher un portoir pour microscopie électronique. Après centrifugation, l’ADN s’y dépose. On aspire le surnageant, et on récupère le portoir. On vaporise de façon oblique avec un métal, puis du carbone pour stabiliser le tout. On enlève le matériel biologique, et on observe le moulage de l’échantillon. L’ADN est présent sous forme de fibre de 30nm de diamètre, alors que la double hélice à un diamètre de 2nm. L’ADN est donc visiblement empaqueté. Si on lyse de façon agressive la cellule, on pourra observer une fibre plus fibre, d’un diamètre de 11nm, aussi appelée « collier en perles », de par sa forme significative. C’est la structure fondamentale d’empaquetage de l’ADN. Le perles en présence sont des nucléosomes. LES NUCLEOSOMES Si l’on désagrège encore cette fibre avec un traitement doux de nucléases dégradant l’ADN (ADNases), on obtient les nucléosomes de façon isolée. On augmente la concentration en sel de la solution, on les dissocie. Ils sont donc composés d’ADN, et de protéines. L’ADN possède 146 paires de bases par nucléosome. Les protéines sont des histones, et elles sont toujours 8 à s’assembler pour former un disque. C’est un octamère qui forme ce disque. Il existe 4 classes d’histones différentes : • • • • H2A H2B H3 H4 Les séquences d’acides aminés de ces histones sont très proches. H2A+H2B et H3+H4 vont former des hétérodimères, puis entre eux pour former des tétramères, puis des octamères. L’ADN s’enroule autour de cette structure. H1 n’est pas un histone nucléosomique, mais possède une fonction particulière, qui sera de verrouiller l’ADN autour du nucléosome. Si H1 est présent, le nucléosome portera 166 paires de bases. L’ADN s’entoure selon 1,65 tours. Les histones font partie des molécules les plus conservées au cours de l’évolution. LES HISTONES Ces protéines sont riches en Lysines et en Arginines, possédant des chaînes latérales chargées positivement. L’ADN est chargé négativement de par le groupe phosphate. Donc, les histones sont liés à l’ADN par des liaisons non covalentes. Les histones possèdent des parties N-dev et C-term, et peuvent être méthylées ou acetylées, c'est-à-dire modifiées chimiquement, pouvant neutraliser les charges positives. Ces réactions sont réversibles et se font après la synthèse et le repliement de ces protéines. Ce sont des modifications post-traductionelles. LA FIBRE DE 30NM L’ADN de liaison (liant deux nucléosomes) peut faire de 80 à 200 paires de bases. Celui-ci est lié à des protéines non-histones qui stabilisent l’ADN. Cette fibre va s’enrouler davantage pour former la fibre de 30nm. Pour cela, l’histone H1 est nécessaire. En effet, les H1 vont se rapprocher et donc rapprocher les nucléosomes associés. On trouve 6 nucléosomes par tour de spire H1. Cette fibre de 30nm est un solénoïde. LES DOMAINES EN BOUCLE La fibre de 30nm a ensuite être arrimée à des protéines d’armatures pour former des repliements. Mais sous cette forme, le double brin n’est pas accessible pour la transcription. On émet donc l’hypothèse que par endroits, cette fibre doit donc se déplier en 11nm pour permettre l’expression des gènes et la synthèse d’ARN. On a trouvé dans les glandes salivaires de la drosophile des cellules géantes, polyploïdes, où il existe des cycles de réplication de l’ADN sans division. Il y a donc des milliers de brins d’ADN allongés parallèlement. On peut donc observer la décondensation de l’ADN, et sa recondensation quand la cellule n’en a plus besoin. Ces parties sont appelées nodules chromosomiques. Dans cette configuration, l’ADN mesure 300nm. LES DEUX FORMES DE LA CHROMATINE L’hétérochromatine est plus foncé, et l’euchromatine plus claire. Le premier se trouve toujours à la périphérie du noyau. L’euchromatine plutôt au centre du nucléole. Ce sont deux formes d’empaquetage. Dans l’hétérochromatine, l’ADN est un peu plus compact que l’euchromatine. Le rapport euchromatine/hétérochromatine est de 90/10. Mais 10% ne peut être transcrit. L’euchromatine est donc plus lâche et peut donc être transcrit en ARN. L’hétérochromatine peut à un moment donné peut devenir euchromatine. • • L’hétérochromatine constitutive n’est jamais transcrite (très peu) L’hétérochromatine facultative peut devenir plus lâche et être transcrite en ARN. SCHEMA BILAN DE L’EUCHROMATINE A L’HETEROCHROMATINE COMPACTAGE DIRECT Par déacétylation, on peut restaurer les charges portées par les histones, permettant une interaction plus forte avec l’ADN et une condensation plus grande. Inversement, par acétylation, on annule les charges, les histones interagissent moins, l’Adn est moins condensé. Ceci est encore à ce stade un modèle. COMPACTAGE PAR SIGNAUX ET SIR Les structures des histones peuvent être reconnues par les protéines Sir (silent information regulation), notamment les modifications chimiques, et peuvent se lier dessus. Ces protéines régulent si ces parties doivent rester silencieuses ou pas. Ces protéines vont donc se lier les unes aux autres, créant l’hétérochromatine. Elles peuvent également se détacher pour permettre la transcription d’ARN. Un même chromosome peut avoir des informations compactées sous forme de chromatine ou d’hétérochromatine, chaque modification étant réversible. LE CHROMOSOME METAPHASIQUE Quand la cellule rentre en phase de division, l’ADN va se condenser davantage, on peut le même voir à l’œil nu. Cette forme la plus condensée est sous forme de chromosome métaphasique. Ces chromosomes métaphasiques sont constitués de protéines, les ribonucléoprotéines. En enlevant ce manteau protéique nonhistone, on peut voir en microscopie des microconvules. En enlevant les protéines histones, on peut apercevoir ceci. De cette façon, on peut proposer le modèle de regroupement suivant. Les microconvules correspondraient aux boucles formées par le solénoïde. On a pu montrer ainsi que l’ADN se condense davantage grâce à une phosphorylation de l’histone H1. On trouve aussi qu’un certain type de protéines non-histone, les condensines, jouent un rôle dans la condensation de l’ADN. Ce sont des protéines allongées avec des extrémités globulaires associées par dimères au niveau d’une articulation. On sait qu’à ces extrémités globulaires, ils peuvent se fixer à l’ADN, et ils peuvent également hydrolyser de l’ATP. Ils vont ainsi amener l’ADN à s’enrouler davantage. LA FONCTION DE LA CHROMATINE ROMATINE • • C’est ’est un stockage d’information L’information génétique se trouve compartimentée dans le noyau, et ne le quitte jamais. Elle doit néanmoins être transmise à la cellule sous forme transcrite, qui quittera le noyau vers le cytosole. Cette information ARNm transcrite transcrite est traduite en protéines. Cette information doit être répliquée avant utilisation dans la cellule. Transmission de l’information Celle-ci ci va tout d’abord être transcrit en une autre molécule, l’ARN ribonucléique, c’est la transcription. ADN •Transcription ARN •traduction Protéine •utilisation utilisation Dans le noyau, 4 grandes catégories d’ARN sont synthétisés : • • • ARNm, portant l’information pour les protéines. protéines. Il en existe autant que de protéines. ARNr (ribosomial), il en existe 4 de taille différente, mais on les trouve en grande quantité : 28S, 18S, 5,8S, 5S. ARNt RNt (transfert), il en existe quelques dizaines. Quand ils sont matures, ils vont quitter le noyau et vont servir tous trois dans le cytosol à la synthèse protéique. • ARNsn (small nuclear), ils ne quittent pas le noyau et jouent un rôle dans la maturation des trois classes d’ARN différents. LE TRANSPORT AU TRAVERS DE L’ENVELOPPE NUCLEAIRE LA STRUCTURE DU COMPLEXE DU PORE NUCLEAIRE En microscopie électronique, on peut remarquer qu’à certains endroits, la double membrane est ouverte : c’est le complexe du pore nucléaire. On a pu dénombrer ces structures : il en existe 3000 à 4000 par noyau. Il ne s’agit pas d’un simple canal, selon les observations par micrographie par cryofracture. Une coupe à très haute résolution permet d’observer clairement une structure interne, mais également des structures protéiques de chaque côté de l’enveloppe. On remarque que cette structure possède toujours une symétrie octogonale. On a donc établi un modèle. Il doit donc y avoir une circulation de molécules de l’intérieur à l’extérieur du noyau. Lors de la réplication de l’ADN, celui-ci va s’associer à des histones, qui sont synthétisées dans le cytosol, et doivent être importées dans le noyau. La cellule doit importer 100 molécules d’histones par minutes par pore si elle est en train de synthétiser de l’ADN. Il y a donc un flux bidirectionnel à travers de ces pores nucléaires. On a donc injecté des molécules protéiques radioactives dans le cytosol d’une cellule et on a regardé la diffusion de celles-ci. On remarque qu’elles arrivent facilement à se répartir dans le cytosol et le noyau. Pour des composés de taille inférieure à 5000 Daltons, elles passent par circulation libre. Ce complexe est donc perméable dans les deux sens à cette échelle. Il existe deux types de passage à travers ce complexe : • • Transport non sélectif de particules petites (ions, eau) à travers la périphérie du pore Transport sélectif de protéines plus grandes que 5000Da dans le canal central LES ECHANGES NUCLEO-CYTOPLASMIQUES TRANSPORT SPONTANE On a donc injecté des billes d’or sur des protéines destinées au noyau, denses, qui sont visibles au MEB. Après 10 minutes, les protéines s’approchent des pores nucléaires et sont en interaction avec les fibrilles. A 30 minutes, les protéines sont au centre du complexe, puis sont transportés après 1h dans le nucléoplaste. Ce transport prend néanmoins du temps. On a également réussi grâce a différentes tailles de billes d’or à mesurer le complexe : l’ouverture de l’orifice central est de 9nm et peut se dilater jusqu’à 26nm. TRANSPORT VIA INTERMEDIAIRE On a comparé des protéines à localisation nucléaire, et on a pu identifier des séquences de 4 à 8 acides aminées chargées positivement, riches en Lys et Arg et ce quelle que soit leur position dans la séquence totale. C’est cette séquence qui va être reconnue par le port. Celle-ci sera appelée NLS (signal de localisation nucléaire). L’intermédiaire à cette importation est une protéine hydrosoluble cytosolique, le récepteur d’importation nucléaire. Il va amener la protéine jusqu’aux fibrilles cytosoliques des nucléoporines où il va réagir, puis amener la protéine à travers de l’orifice central, qui peut changer de diamètre. Une fois la protéine entrée, l’intermédiaire retourne dans le cytosol. Cette association n’a pas besoin d’énergie, contrairement à une diffusion spontanée. De cette façon, on peut également faire ressortir des protéines du noyau. Ce processus-ci est sélectif, car on a greffé ces billes à d’autres protéines résidant en temps normal uniquement dans le cytosol, et celles-ci ne sont pas transportées. Ce transport demande un apport d’énergie sous forme d’hydrolyse de GTP. TRANSLOCATION DE L’ARN MARQUE AU TRAVERS D’UN PORE NUCLEAIRE L’ARN en cours de synthèse va se replier en association avec des protéines. Il doit sortir du noyau. Une fois la molécule empaquetée et le processus de maturation terminé, cette molécule va être amenée vers le complexe de pore nucléaire. On pense que ce sont des protéines associées à l’ARN qui vont être reconnues par le pore nucléaire pour lui permettre sa sortie du noyau. On remarque que la molécule doit se déformer pour pouvoir passer au travers de ce complexe. Il y a là aussi un signal, c’est un transport sélectif, uniquement des ARN matures et fonctionnels qui passent hors du noyau. Ce processus nécessite de l’énergie. On ne sait pas aujourd’hui comment le pore arrive à coordonner ces flux moléculaires. LE NUCLEOLE L’ORGANISATION DU NUCLEOLE C’est un sous-compartiment du noyau qui n’est pas entouré d’une membrane. Il peut y en avoir plusieurs, et sa taille peut varier. Il peut occuper jusqu’à 23% du volume du noyau, dépendant de la cellule. Au niveau du nucléole se trouvent des portions d’ADN codant pour les ARNr. C’est l’ADNr. Cette information est contenue sur 5 chromosomes, donc par un total de 10 chromosomes. Cet ADN se trouve au niveau du nucléole. Le nucléole contient donc de l’ADRr. LA STRUCTURE DU RIBOSOME Ces ARN font partie d’une structure que l’on trouve dans le cytosol, le ribosome. Ils sont constitués de deux sous-unités : la 40S et la 60S. Les ARNr s’associent à un grand nombre de protéines et forment les sous-unités ribosomiales. Les 4 types d’ARNm s’associent : • 28S, 5,8S, 5S et 50 protéines vont former la sous-unité 60S • 18S et 35 protéines vont former la sous-unité 40S • Le tout va former un ribosome. Celui-ci est constitué de 60% d’ARNr en masse. LA FONCTION DU NUCLEOLE Il y a synthèse de l’ARNr à partir de l’ADNr dans le nucléole. Celui-ci va s’associer à des protéines ribosomales synthétisées dans le cytoplasme, va être hydrolysé en deux parties pour former les parties préribosomales. Le nucléole joue donc le rôle d’usine préribosomale, les ribosomes ne pouvant être formés dans le noyau. Pour former un ribosome, les deux sous-unités doivent se joindre sur un brin d’ARNm. Les ARNt amènent les différents acides aminés nécessaires à la synthèse de la protéine. Le polypeptide synthétisé ressortia par un canal de la grande sous-unité. Ils ne sont pas fonctionnels dans le noyau car les ARNt du noyau ne sont pas chargés d’acides aminés. LE SYSTEME ENDOMEMBRANAIRE Il est composé du Réticulum endoplasmique lisse, réticulum endoplasmique granuleux, l’appareil de golgi, et d’une population de différentes vésicules ayant divers rôles (transport, sécrétion, digestion intracellulaire, etc.). Ces compartiments sont communicants grâce au trafic vésiculaire. LA STRUCTURE DU RETICULUM ENDOPLASMIQUE LISSE ET GRANULEUX (REL ET REG) Le REG possède une structure différente du REL. Le REG est formé par des ribosomes et saccules aplatis, alors que le REL est composé de tubules branchés entre eux. Le REG et le REL forment un seul compartiment, qui communique. Le réticulum endoplasmique occupe 10% du volume total de la cellule et 50% de sa surface membranaire. Il est lié à l’enveloppe nucléaire, la membrane externe du noyau étant en continuité avec celui-ci. EXPERIENCE MARQUAGE METABOLISME ET CHASSE La synthèse des protéines a lieu au niveau du REG. Le réticulum endoplasmique est entouré d’une simple membrane. Les ribosomes du REG sont attachés sur le feuillet cytosdique. Il y a deux lieux de synthèse des protéines : • Le cytosol, pour les ribosomes libres • Le REG pour les ribosomes attachés. Il existe deux types de transports : • • Le transport vectoriel de protéines, amenant à la voie de biosynthèse/sécrétion Le transport vectoriel inverse, voie d’endocytose, pour internaliser, digérer, trier et réexporter les molécules. LES FONCTIONS DU REG SYNTHESE DES PROTEINES Il sert pour la synthèse protéique. Les protéines synthétisées à son niveau sont des protéines membranaires et des protéines hydrosolubles. Les protéines hydrosolubles vont rester dans le complexe du système endomembranaire, ou vont être secrétées vers le milieu extracellulaire. Les protéines membranaires vont aller dans la membrane plasmique ou dans les membranes du système endomembranaire. Ces protéines ont une séquence signal du côté N-term (extrémité quittant en premier la lumière du ribosome). La séquence est reconnue par des protéines cytosoliques, SRP, qui se lie sur la protéine au niveau de la séquence signal, provoquant l’arrêt de la traduction. Dans la membrane du REG, le récepteur SRP emmène ensuite toute la structure (SRP, protéine et ribosome) vers le récepteur translocateur. Celui-ci forme un canal aqueux à travers la partie hydrophobe de la membrane. Le fragment protéique va être mis au centre du translocateur, la protéine et la séquence plongent dans le canal, le ribosome se fixe sur le translocateur. Le récepteur SRP et SRP se détachent du ribosome grâce à l’hydrolyse de GTP. La traduction reprend à travers le translocateur, c’est la translocation cotraductionelle. Le signal-peptidase va hydrolyser la séquence signal. Une fois la traduction terminée, le polypeptide est libéré par le ribosome. Elle passe dans la lumière du REG (protéine hydrosoluble). Cette protéine se replie dans la lumière du REG grâce aux protéines chaperonnes. Le translocateur est de nouveau disponible. Les protéines membranaires ont des parties hydrophobes. Leur synthèse se déroulera de la même façon que précédemment. Seulement, la partie hydrophobe va présenter un signal d’arrêt de transfert de protéines à travers le translocateur. La signal-peptidase hydrolyse ensuite le signal SRP, et la protéine passe dans la membrane. Pour une protéine traversant plusieurs fois la membrane, il y a présence de signaux d’arrêt ou de début de traduction et transfert. TRANSLOCATION POST-TRADUCTIONNELLE Dans le cytosol, les protéines ne se replient pas mais se liens à d’autres protéines. Le polypeptide possède un signal pour aller vers le translocateur. La protéine passe à travers celui-ci sous forme dépliée. Les protéines chaperonnes tirent les protéines et les gardent pour aider à se replier ou non. LA N-GLYCOSILATION DES PROTEINES La synthèse des arbres oligo-saccharidiques commence dans le cytosol sur des lipides longs (dolichol) car les monosaccharides sont dans le cytosol. Puis cette molécule va basculer et les arbres vont se trouver dans la lumière du REG par effet de flip-flop grâce à l’enzyme flippase qui va catalyser la réaction. Puis les arbres vont s’agrandir. Enfin, ils vont être transférés sur la protéine qui vient d’être synthétisée par translocateur, grâce à oligosaccharil transférase qui ne se trouve que dans le REG. LE REPLIEMENT DES PROTEINES La structure de l’arbre va être simplifiée (perte de 3 glucoses et 1 mannose) et être reconnue par des protéines chaperonnes, induisant un repliement et une formation de ponts disulfure sur la protéine grâce à la présence de Cys. La protéine prend donc sa structure secondaire, qui est importante pour sa fonction. Seulement, ces ponts sont formés aléatoirement, les molécules chaperonnes vont contrôler les ponts disulfures en détruisant les liaisons non-sens et en les refaisant aux endroits adéquats. La structure secondaire devient donc correcte. 80% des protéines produites n’obtiendront jamais la bonne structure secondaire. Seules les bonnes protéines sortiront du REG. SYNTHESE DES PHOSPHOLIPIDES Synthèse des phospholipides membranaires au niveau du REG et du REL, sur feuillet cytosolique du RE. Elle commence par l’association de 2 acides gras avec un glycérophosphate. Les trois molécules proviennent du cytosol. Elles forment un acide phosphatildique, qui est hydrophobe et qui s’insère dans la bicouche ou dans le feuillet cytosolique->ajout du groupement de tête. On va donc avoir plus de molécules sur le feuillet cytosolique que sur le feuillet de la lumière. On a donc un effet d’équilibrage par effet de flip-flop catalysé par la scramblase, induisant une distribution symétrique des lipides membranaires. Si le phospholipide est transporté vers la membrane plasmique, on a un effet de flip-flop catalysé par la flippase, et la bicouche lipidique redevient asymétrique. C’est le même système pour l’agrandissement membranaire des compartiments clos à l’exception du transport moléculaire via des molécules. LES FONCTIONS DU REL DETOXIFICATION DES MOLECULES LIPOSOLUBLES Très développé dans les cellules du foie. Les molécules liposolubles vont vers la membrane cellulaire, où le cytochrome rend ces molécules hydrosolubles, qui passent dans la lumière du RE. Ces molécules vont être attachées à un groupement –OH polaire puis à un acide glucuronique, puis la molécule hydrosoluble est transférée dans la lumière du REL, puis sécrétée dans le milieu extracellulaire. STOCKAGE DES IONS CALCIUM Il sert de lieu de stockage du CA2+. En cas de besoin, la cellule peut se servir grâce à une pompe qui pousse le Ca2+ à travers le canal calcique. SYNTHESE D’HORMONES STEROÏDES Il sert aussi de lieu de synthèse d’hormones stéroïdes. RAPPEL On rappelle que la traduction commence toujours dans le cytosol, sur des ribosomes, par des ARNm. Le début de la synthèse protéique se déroule toujours dans le cytosol. Il y a deux possibilités : soit la protéine porte un signal d’adressage au réticulum endoplasmique, soit non (elle est dans ce cas traduite dans le cytosol). Ce signal est porté par l’extrémité N-terminal de la protéine. Ce signal va être reconnu par une protéine cytosolique, la SRP (particule de reconnaissance du signal), qui va arrêter la traduction et amener le ribosome au niveau du RE. La traduction va se poursuivre et se terminer au niveau du REG. Ces protéines traversent complètement la membrane du RE, ou ne la traversent qu’à moitié pour devenir des protéines transmembranaires. Ils vont donc devenir des composants du système endomembranaire et de la membrane plasmique, où ils peuvent encore être sécrétés. Une protéine synthétisée dans le cytosol peut y rester et y exercer ses fonctions, ou possède une séquence de signal spécifique, par exemple pour une destination nucléaire, mitochondriale ou péroxysome, et va y être transportée par la suite. LE TRANSPORT VESICULAIRE DU RE A L’APPAREIL DE GOLGI Le trafic vésiculaire permet une communication entre le RE et l’appareil de Golgi. FORMATION VESICULAIRE A partir d’un compartiment donneur, on va trouver à un moment donné la formation d’un bourgeon, et par fusion et pincement des membranes, une vésicule va se détacher. Celle-ci va arriver à un autre compartiment receveur, s’en approcher, la membrane de la vésicule va fusionner avec celle du compartiment receveur et va en faire partie. La vésicule transporte une partie de la membrane ainsi qu’une partie du lumen du compartiment. Il y a ainsi transport de protéines, membranaires et libres. Le contenu de la vésicule ainsi libéré dans le compartiment receveur va désormais en faire partie, tout comme les protéines de membrane. Une vésicule peut se former à partir d’un compartiment mais aussi de la membrane plasmique, on parle à ce moment là d’endocytose. Lorsque la vésicule fusionne avec la membrane plasmique, on parle d’exocytose (libération en milieu extracellulaire). Mais comment se forme la vésicule ? On voit bien que la membrane se courbe afin de bourgeonner, il y a donc un mécanisme agissant pour cela. La membrane ne va pas se courber seule. Pour former un bourgeon, on trouve d’abord un assemblage, une association de protéines cytosoliques sur le feuillet cytosolique de la membrane du RE. Ces protéines sont les sous-unités du manteau. Elles vont s’associer entre elles pour former un « puits recouvert ». Formation du bourgeon. De plus en plus de molécules vont s’associer et tirer la membrane dans un bourgeon. L’assemblage de ces protéines procure la force mécanique nécessaire à la courbure du manteau, cet assemblage n’a pas besoin d’énergie. Les protéines vont provoquer un pincement jusqu’à la fusion des membranes. La vésicule va finalement se détacher de par ce pincement du réticulum endoplasmique. La vésicule est recouverte de protéines du manteau. Perte du manteau : La membrane de la vésicule doit réagir directement avec une autre membrane receveuse, elle doit donc se débarrasser de son manteau : celui-ci se désassemble et forme la vésicule à surface lisse. Selon le type de protéines formant le manteau, on distingue trois types de vésicules : • • • Clathrine COP-I COP-II STRUCTURE D’UN MANTEAU DE CLATHRINE La protéine est formée de trois chaînes légères et trois chaînes lourdes. Elle forme ce qu’on appelle un triscélion. L’association de triscélions n’a pas besoin d’énergie, ils forment donc spontanément une cage autour de la membrane. C’est le désassemblage du manteau qui en général nécessite l’hydrolyse d’ATP ou de GTP. TRANSPORT VESICULAIRE SELECTIF Le transport vésiculaire ici présent est non sélectif. Il existe néanmoins un transport sélectif. Les différentes étapes sont approximativement les mêmes. Il y a présence de récepteurs dans la membrane. Ces protéines sont transmembranaires. Elles protéines peuvent fixer des macromolécules « cargo » qui leurs sont complémentaires. Les sous unités du manteau ne vont pas s’associer directement à la membrane, mais à des protéines cytosoliques, les Adaptines, qui se fixent aux récepteurs. C’est le type de récepteur qui va déterminer quelle protéine présente dans la lumière du réticulum endoplasmique va passer sous forme vésiculaire. La formation de la vésicule se déroule ensuite de la même façon que lors de la formation non sélective : il y a désassemblage du manteau, avec production d’une vésicule à surface lisse, les protéines du manteau et les adaptines sont libérées ans le cytosol. On arrive de cette façon à enrichir les vésicules de protéines d’un facteur 1000 par rapport à la lumière du RE. Il y a un grand nombre de macromolécules à transporter : il existe un récepteur spécifique pour chacune d’entre elles, mais il n’existe que trois protéines de manteau. L’Adaptine joue donc un rôle important d’adaptateur. Ainsi, la clathrine peut engendrer le transport d’un millier de vésicules protéiques différentes. LE TRAFIC VESICULAIRE ET LE MAINTIEN DE LA COMPOSITION PROTEIQUE DU RE Certaines protéines doivent quitter le RE, d’autres doivent y rester, comme les récepteurs SRP, les translocateurs, les protéines chaperonnes, etc. Il y a donc un transport antérograde du RE vers l’appareil de Golgi. Chaque protéine qui est correctement repliée et assemblée peut quitter le RE par un transport vésiculaire non sélectif. Ainsi, mêmes certaines protéines résident dans le RE vont être transportées vers le cisGolgi. A partir de celui-ci existe un transport vésiculaire rétrograde, sélectif. Les protéines devant résider dans le RE y seront renvoyées par des récepteurs. Ces protéines ne réagissent pas avec leurs récepteurs une fois de retour dans le RE, car le pH du cis-Golgi est légèrement acide, ce qui n’est pas le cas dans le RE (pH neutre). Ce processus de transport rétrograde sélectif des protéines du RE continue dans les parties suivantes du Golgi. La protéine de retour est la protéine KDEL. Elle reconnait toutes les protéines résidentes du RE, car celles-ci possédant toutes les séquences KDEL (Lysine, Acide Aspartique, Acide glutamique, Leucine). L’APPAREIL DE GOLGI En général, on n’en possède qu’un par cellule, et se trouve d’un côté du noyau, assez proche. STRUCTURE C’est une structure polarisée, elle possède deux faces distinctes : cis (face d’entrée vis-à-vis de RE) et trans (face de sortie). Elle est formée de saccules golgiens. Au niveau de la face cis, on a donc fusion avec des vésicules provenant du RE. On parle de réseau cis-golgien. A l’opposé, le bourgeonnement des vésicules forme le réseau trans-golgien. Entre ces deux faces, les saccules sont appelées dictyosomes. On y distingue les citernes cis, médianes ou trans. On en trouve de quatre à six. Les citernes ne sont pas interconnectées. FONCTIONS Dans le réseau cis-golgien intervient une modification des chaînes N-liées : oligosaccharidiques, N-glycosilation (transfert sur une liaison NH d’une Asparagine), phosphorylation, etc. TRANSPORT ANTEROGRADE Dans les saccules, les vésicules bourgeonnent à la périphérie d’un saccule puis fusionnent à la périphérie du saccule suivant. Il s’agit toujours d’un transport antérograde, via vésicules non sélectives. Les chaînes oligosaccharidiques vont être modifiées davantage : les lipides vont être glycosylés, on parle d’une Oglycosylation car les arbres sont formés sur le groupement OH de Ser ou Thr. Ose par ose, l’arbre oligosaccharidique va grandir. Chaque saccule est un compartiment de composition bien définie. Il va conserver ses propriétés chimiques et protéiques. On parle de compartimentalisation biochimique. TRANSPORT RETROGRADE Il y a également un trafic vésiculaire rétrograde sélectif qui va ramener les protéines dans leur citerne respective. LES VOIES DU TRI PROTEIQUE Dans le réseau transgolgien, se déroule un transport sélectif à destination définies. On différencie ainsi trois voies de sortie : 1. 2. 3. Voie lysosomiale qui va servir à la digestion cellulaire, les lysosomes Exocytose (fusion avec la membrane plasmique, sert toujours à la sécrétion) a. Sécrétion constitutive (en permanence) b. Sécrétion régulée (elles sont tout d’abord stockées dans la cellule et excrétées en grande quantité sous demande) Biosynthèse-sécrétion LA DIGESTION INTRACELLULAIRE LE LYSOSOME Les lysosomes se voient sous forme dé vésicules très denses car contenant une grande quantité de protéines. Dans ces lysosomes sont enfermées les hydrolases acides, une quarantaine différentes. Ce sont des molécules qui permettent l’hydrolyse de macromolécules. Exemple : protéase, nucléase, lipases. On y trouve également une pompe à protons, qui fait descendre le pH jusqu’à 5, alors que celui du cytosol est de 7,4. Cette pompe à protons nécessite un apport d’énergie sous forme d’hydrolyse d’ATP. Dans les lysosomes, au niveau du réseau transgolgien, vont être triées les hydrolases acides (via une étiquette Mannose-6-Phosphate) et les pompes à protons. LES VOIES D’ENTREE AUX LYSOSOMES On a donc crée un compartiment permettant la digestion. Il existe différentes voies d’entrée dans les lysosomes. LA PHAGOCYTOSE Limitée à quelques types cellulaires. Les macrophages utilisent cette technique. La bactérie est entourée par la membrane plasmique et enfermée dans un phagosome. C’est en quelque sorte une endocytose, appelée phagocytose de par la taille. Le phagosome va fusionner avec les lysosomes primaires, car ils sont petits et leur pH n’est pas encore à 5. Il va ensuite fusionner avec un lysosome secondaire (formé de lysosomes primaires), de pH plus bas. La bactérie entière va donc être détruite, les 40 hydrolases étant capables de détruire les macromolécules. L’ENDOCYTOSE C’est la formation d’une vésicule à partir de la membrane plasmique, on appelle cette vésicule endosome. Les vésicules vont fusionner entre eux. Leur pH sera égal à celui du milieu extracellulaire, à 7,4. Les endosomes vont fusionner avec les lysosomes primaires et secondaires pour être dégradées à pH 5. L’AUTOPHAGIE La cellule doit se débarrasser de ses propres organites lorsqu’ils ne sont plus fonctionnels, comme par exemple la mitochondrie, qui a une durée de vie de 10 jours. Elle va donc entourer une partie d’elle-même, ici la mitochondrie, par une membrane, dont l’origine n’est pas encore bien connue. Ce processus est appelé autophagie, le structure résultante est un autophagosome. Fusion avec des lysosomes primaires puis secondaires, qui vont dégrader la mitochondrie. ENTREE DIRECTE DU CYTOSOL Des structures dont la cellule n’a plus besoin vont être transportée directement dans un lysosome secondaire pour être dégradées. Les particules digérées peuvent quitter le lysosome et peuvent retourner dans le cytosol pour être réutilisées. L’autophagie peut donc être un moyen de nutrition cellulaire. Certains métabolites dont la cellule veut se débarrasser vont être enfermées dans des vésicules par voie d’exocytose et excrétés dans le milieu extracellulaire. Les hydrolases acides sont appelées ainsi car leur milieu est de pH 5 et correspond à leur pH d’action. Les hydrolases acides sont enfermés dans un compartiment pour des raisons de sécurité évidentes, et ne sont actifs qu’a des pH faibles. L’EXOCYTOSE SECRETION CONSTITUTIVE En permanence, la cellule va amener des vésicules de l’appareil de Golgi vers la membrane. Par exocytose, elle va donc amener des protéines et des lipides à la membrane plasmique, la cellule en croissance ou pas. La cellule va remplacer la membrane qu’elle a perdu en endocytose par une exocytose. Dans la membrane plasmique, on trouve des protéines, celles-ci ont une durée de vie limitée et doivent être renouvelées, ici par ce processus d’endocytose équilibrée par l’exocytose. SECRETION REGULEE C’est également une exocytose effectuée par des cellules spécialisées pour cela, après stimulation externe. VOIE D’ENDOCYTOSE Avec la voie d’endocytose, on a un flux commençant a la membrane plasmique, se dirigeant vers les lysosomes. LES COMPARTIMENTS CLOS Ils ne participent pas au trafic vésiculaire. LA MITOCHONDRIE L’ORGANISATION GENERALE DE LA MITOCHONDRIE Elle est souvent représentée sous forme ovale ou sphéroïde. Elle est entourée d’une double membrane, chacune formée par une bicouche lipidique. L’espace entre la membrane externe et interne est l’espace intermembranaire. La surface de la membrane interne est trois à cinq fois plus grande que la membrane externe, étant repliée vers l’intérieur de la mitochondrie et formant les crêtes mitochondriales. L’espace intermembranaire s’y prolonge. Les mitochondries ont une taille générale entre 0,5 et 2µm de long. Elle est considérée comme centrale énergétique de la cellule. Elle ne produit néanmoins pas d’énergie, mais va la convertir, de molécules organiques aux molécules d’ATP, l’ATP étant une forme universelle d’énergie utilisée dans les cellules. On parle donc d’organite de conversion énergétique. a. Cellule de foie – b. cellule musculaire – c. cellule rénale – d. cellule sécrétrice stéroidienne Le nombre de mitochondries par cellule est variable et dépend du type de cellule et du besoin d’énergie de la cellule. Une cellule économe n’aura besoin que de deux mitochondries, alors qu’un autre peut en posséder 200 si elle nécessite de l’ATP. Elle peut augmenter le nombre de ses mitochondries. Le lumen de la mitochondrie est la matrice mitochondriale. On remarque également que le nombre de crêtes mitochondriales est également variable, dépendant du besoin en énergie, l’ATP étant synthétisé sur la membrane interne. LA PLASTICITE MITOCHONDRIALE Les mitochondries changent sans cesse leur forme. Elles sont très mobiles et polymorphes, et peuvent également former des réseaux, qui se trouvent généralement à la périphérie cellulaire. Il existe aussi des phénomènes de fission et de fusion mitochondriales, rendant le réseau également polymorphe. LABIOGENESE DE LA MITOCHONDRIE Si une cellule a besoin d’ATP, elle va produire de nouvelles mitochondries, forcément issues d’une division de mitochondrie déjà existante. Les néo-mitochondries vont ensuite croitre. La division des mitochondries est totalement indépendante de la division cellulaire, leur durée de vie étant de l’ordre de 10 jours. Les mitochondries remplacées seront digérées par autophagie. L’EMPLACEMENT DE LA MITOCHONDRIE DANS LA CELLULE On remarque que les mitochondries se retrouvent à proximité des microtubules du cytosquelette. Les mitochondries sont en fait attachées à ces filaments qui jouent le rôle de rails pour leur déplacement. Elles peuvent donc être acheminés à l’endroit précis où l’on nécessite de l’ATP. LE GENOME MITOCHONDRIAL Le Bromure d’éthidium (agent intercalant liposoluble) peut facilement pénétrer les membranes cellulaires et atteindre les lieux de stockage d’ADN pour s’y intercaler et provoquer des mutations. La fluorescence sera rouge. On utilise ici en plus un agent fluorescent vert qui permet de mettre en évidence la matrice mitochondriale. L’addition des deux fluorescences donne une couleur jaune. On retrouve de cette fluorescence dans certains endroits sur la microscopie : il y a donc de l’ADN dans les matrices mitochondriales. La structure de l’ADN mitochondrial ressemble à l’ADN bactérien, avec une structure circulaire. La mitochondrie contient 5 à 10 copies de molécules identiques, attachées à la membrane interne. Cet ADN est transcrit en ARN dans la mitochondrie, et cet ARN y est aussi traduit. Le génome mitochondrial est petit, et code pour deux ARNr, vingt ARNt. Sont traduites 13 protéines, mais la mitochondrie contient plus de 500 protéines différentes, la plupart provenant du cytosol. L’ADN mitochondrial est donc très limité. Toute protéine encodée par l’ADN mitochondrial reste dans la matrice mitochondriale. Les ADN polymérases ne font pas partie des 13 protéines synthétisées, la mitochondrie est donc complètement dépendante de l’information contenue dans le noyau. On note que les ribosomes effectuant la traduction de l’ARNm mitochondrial sont légèrement différents que ceux présents dans la cellule, malgré qu’ils proviennent du cytosol. IMPORTATION DES PROTEINES DANS LA MITOCHONDRIE Certaines protéines portent une séquence signal d’adressage pour la mitochondrie, elles sont donc reconnues par des protéines cytosoliques qui vont mener la protéine vers celle-ci. Des chaperonnes gardent la protéine sous forme dépliée. Arrivée au niveau de la membrane, elle va être transloquée à travers les deux membranes en même temps, c’est une translocation post-traductionnelle, au travers du complexe Tom au niveau de la membrane externe, et Tim dans la membrane interne. Ces deux complexes doivent être alignés pour former un canal aqueux permettant la translocation de la protéine non repliée. La séquence signal est finalement clivée, et des protéines chaperonnes vont permettre le repliement de la protéine transloquée. Des petites protéines, petites molécules et ions peuvent également traverser la membrane externe grâce à la protéine transmembranaire porine. TRANSPORT DES LIPIDES DU RE VERS LA MITOCHONDRIE Les mitochondries vont recevoir des lipides synthétisées dans le réticulum endoplasmique ; celles-ci vont être apportées une à une par des protéines d’échange présentes dans le cytosol, en entourant les parties hydrophobes des lipides. Des flippases vont permettre l’équilibrage des lipides dans les deux feuillets externes de la mitochondrie. Les lipides de la membrane interne de la mitochondrie sont transférés de la membrane externe à la membrane interne. On n’a pour l’instant jamais observé ces protéines, mais on est certain que cette activité leur est due. LA FONCTION DE LA MITOCHONDRIE Par définition, les molécules riches en énergie sont moins stables que les molécules de CO2 et d’eau. Dans la mitochondrie, ces molécules vont pouvoir se lier à l’oxygène pour réagir et se transformer en un état plus stable et incidemment moins riche en énergie. Cette énergie libérée sera utilisée pour la synthèse de molécules d’ATP. LA REDUCTION DU NAD+ Cette oxydation a lieu dans la mitochondrie en plusieurs étapes. • • • La dégradation des molécules organiques : elle peut avoir lieu à l’extérieur comme à l’intérieur de la cellule. Les protéines, polysaccharides et lipides vont respectivement être dégradées en acides aminés, monosaccharides, et acides gras+glycérol. Ces molécules arriveront à l’intérieur de la cellule par des perméases, ou par endocytose via lysosomes, et vont être acheminés dans le cytosol, où la dégradation des acides aminés et monosaccharides continue jusqu’au pyruvate. Ces molécules vont arriver dans la mitochondrie sous forme d’Acétyl-CoA (2C), ou bien être dégradés petit à petit sous cette forme. La dégradation aura lieu dans le cadre du cycle de Krebs (avec formation de CO2, où les atomes de carbone vont s’associer à l’oxygène), ou du cycle de l’acide citrique. La dégradation des molécules organiques débute donc dans l’espace extracellulaire, continue dans la mitochondrie, continue lors du cycle de Krebs ou des protons sont arrachées aux molécules pour être fixées sur le NAD+ (Nicotinamide Adénine Dinucléotide), qui peut ainsi transporter les protons et électrons. Les atomes d’hydrogène sont séparés par la mitochondrie en protons et électrons, ces derniers étant riches en énergie. Ils seront transférés sur des complexes protéiques, qui, de proche en proche, vont permettre la dissipation d’énergie. Ils vont être transférés finalement sur l’oxygène pour former de l’eau. Il y a formation de CO2 et de NADH dans la mitochondrie lors du cycle de Krebs. LA GENERATION DU GRADIENT ELECTROCHIMIQUE DE PROTONS Les complexes présents dans la paroi interne mitochondriale sont des pompes à protons : ils récupèrent l’énergie perdue par le passage des électrons pour pomper des protons de la matrice mitochondriale vers l’espace intermembranaire. On se retrouve donc avec plus de protons à l’intérieur de l’espace intermembranaire, créant un gradient chimique, mais aussi électrique avec un potentiel membranaire. Les protons ont tendance à entrer à nouveau dans la matrice pour équilibrer le gradient. On note que la membrane interne mitochondriale possède un lipide, le cardiolipide, qui la rend extrêmement imperméable aux protons. La seule voie existante pour ce passage protonique est une protéine, l’ATP synthase. LA PHOSPHORYLATION OXYDATIVE ET LA SYNTHESE D’ATP Cette protéine est présente en très grand nombre dans la membrane interne mitochondriale, elle consiste en un complexe de plusieurs molécules visible en microscopie électronique. Il est formé de deux parties : le rotor, inséré dans une tête fixée à la membrane, le stator. Le canal est placé entre les deux parties, où les protons passent en provoquant une rotation du rotor. L’énergie du gradient électrochimique est convertie en énergie mécanique. Cette énergie mécanique va être finalement convertie en énergie chimique : le mouvement du rotor va amener à un changement de conformation spatiale de l’ADP pour permettre sa phosphorylation en ATP. Une centaine de molécules d’ATP vont être ainsi synthétisées par l’ATP-synthase par seconde. On parle de formation de la chaîne respiratoire par les protéines de transport d’électrons et d’ATP synthase. La membrane interne mitochondriale possède 75% de protéines. LE PEROXYSOME ORGANISATION On a beaucoup de mal à faire la différence entre les vésicules et le peroxysome, du moins en microscopie électronique. Contrairement aux mitochondries, il est entouré d’une simple membrane. La partie très sombre visible au centre est une région cristalline. On s’est aperçu grâce à des reconstitutions 3D que le peroxysome n’est pas constitué de vésicules : il s’agit d’un réseau développé interconnecté grâce aux canalicules. Le peroxysome ne possède pas d’ADN, il est contrôlé par la cellule et donc dépendant. Il ne possède pas non plus de ribosome, il n’y a donc pas de traduction. Les protéines dont le peroxysome a besoin sont synthétisées dans le cytosol, et sont ensuite transloquées. Les peroxysomes sont présents dans toutes les cellules eucaryotes. Ils sont toujours issus d’un bourgeonnement d’une partie d’un réseau préexistant. On peut éliminer chimiquement tout ce réseau, la cellule ne peut pas fabriquer à nouveau ce compartiment. Il est comme la mitochondrie un lieu d’utilisation de l’oxygène moléculaire, arrivant par diffusion dans ce compartiment. LES FONCTIONS DU PEROXYSOME L’oxygène moléculaire est utilisé ici pour la dégradation des molécules organiques, dont certaines exigent pour leur dégradation de peroxyde d’hydrogène. En fait, le peroxysome permet la production de ce peroxyde d’hydrogène. Pour cela, le peroxysome possède donc en grande quantité deux enzymes : • • les oxydases, qui utilisent l’oxygène moléculaire pour dégrader les molécules organiques (« découpage » des acides gras) les catalases, qui utilisent l’eau oxygénée, très réactive et donc dangereuse pour la cellule, expliquant la nécessité d’une compartimentation. Le peroxyde d’hydrogène permet l’oxydation de façon contrôlée des substances toxiques pour la cellule, dont elle veut se débarrasser. On retrouve ainsi, par exemple, en grande quantité des peroxysomes dans les hépatocytes. Les oxydases et catalases sont parfois présents en telle quantité dans les peroxysomes qu’ils cristallisent et deviennent visibles en microscopie électronique. LE COMPARTIMENT CYTOSOLIQUE On rappelle que lorsqu’on parle de cytosol, on parle du cytoplasme en soustrayant les compartiments clos. Il contient jusqu’à 80% d’eau mais contient des milliers de protéines, le rendant plus ou moins visqueux. Cette consistance peut être contrôlée par la cellule, entre un état de gel et de fluide. Il contient aussi en très grand nombre, selon son état métabolique, des ribosomes sous forme libre ou en synthèse. LES RESERVES ENERGETIQUES La cellule va stocker dans le cytosol les graisses et les sucres, principales formes de réserve énergétique. Les graisses sont stockées sous forme de triglycérides (trois chaines d’acides gras et glycérol). Ces molécules sont extrêmement hydrophobes et s’associent pour former des gouttelettes lipidiques, plus ou moins développées selon le tissu (on parle d’adipocytes lorsque la cellule est spécialisée dans ce stockage). Ces gouttelettes ne peuvent pas fusionner avec les membranes de par les groupements polaires de tête des molécules membranaires. Les sucres sont stockés sous formes de molécules oligosaccharidiques très ramifiées, d’aspect rosette. On parle de glycogène. LES PROTEASOMES Ce sont des complexes multi-protéiques formant une structure cylindrique. Ceux-ci possèdent des zones catalytiques pouvant dégrader spécifiquement des protéines, et ce dans le cytosol. Ils possèdent néanmoins un système de sécurité permettant de ne pas dégrader n’importe quelle protéine. Ainsi, ce protéasome va dégrader uniquement des protéines : • • • qui ne sont pas correctement repliées, qui ne sont plus fonctionnelles, et celles dont la cellule n’a plus besoin. La cellule peut donc grâce au protéasome contrôler la quantité de protéines la constituant très rapidement. A peu près 33% des protéines du cytosol vont se replier correctement toutes seules, 33% vont se replier correctement grâce aux protéines chaperonnes, et 33% n’y arrivent jamais. Les protéines à dégrader portent une étiquette, une petite protéine de 76 protéines, l’ubiquitine, permettant la reconnaissance des protéines à dégrader. Ce sont les chaperonnes qui vont provoquer la polyubiquitinylation des protéines mal repliées. Ces protéines marquées vont être enfin dépliées -processus nécessitant un apport d’énergie- pour entrer dans le protéasome où elles vont être découpées en peptides. LE CYTOSQUELETTE LES TROIS TYPES DE POLYMERES FIBREUX On visualise par phosphorescence les trois types de filament composants le cytosquelette : • • • Les faisceaux d’actine, qui traversent de façon rectiligne la cellule, Les microtubules, qui démarrent en général à un seul endroit de la cellule, à proximité du noyau et vont aux extrémités de la cellule, Les filaments intermédiaires, qui ont une grande densité et se répartissent approximativement de la même façon que les microtubules. Ces trois types de réseaux existent dans une même cellule, et sont interconnectés. Ils sont extrêmement dynamiques et se réorganisent continuellement. Les trois types de filaments sont des polymères. Deux types de ces filaments sont formés de monomères globulaires : les microfilaments d’actine et les microtubules, creux. Les filaments intermédiaires sont composés de monomères de protéines fibreuses. Des protéines associées vont organiser ces réseaux du cytosquelette LES FILAMENTS INTERMEDIAIRES LA STRUCTURE DES FILAMENTS INTERMEDIAIRES L’ADN est repéré en rouge et les filaments en vert sur cette microscopie à fluorescence. A la périphérie du noyau, on remarque la présence de fluorescence jaune, indiquant la présence de filaments dans le nucléoplasme, c’est la lamina nucléaire. Ce sont les seuls filaments inclus dans un compartiment cellulaire, tous les autres étant contenus dans le cytosol. Les filaments intermédiaires forment des câbles qui ne sont pas polarisés, de diamètre de 8 à 12 nm. On les trouve dans le cytosol et dans le nucléoplasme, où ils doublent l’enveloppe nucléaire et la stabilisent. La dépolymérisation, due à une phosphorylation des extrémités globulaires, nécessite un apport d’énergie. Ces protéines fibreuses des filaments intermédiaires ont des différences dans leurs séquences d’acides aminés en fonction des tissus concernés. Ces différences ne sont néanmoins pas très importantes, et les protéines vont toujours s’associer pour faire des câbles. On parle donc d’une famille de protéines cellulaires. LES FONCTIONS DES FILAMENTS INTERMEDIAIRES Les câbles formés sont assez durables dans le temps, et peuvent se déformer sans se rompre. Ils sont présents dans toutes les cellules animales, et en très grande quantité dans des cellules exposées à des contraintes mécaniques, telles les cellules épithéliales. Les filaments sont ancrés à la membrane plasmique, et peuvent donc contribuer à la liaison des cellules les unes avec les autres. On les trouve par exemple dans les kératinocytes. Ils stabilisent incidemment la cellule. Les microtubules, par exemple, ne peuvent pas absorber ces contraintes sans se rompre. Des protéines liées vont organiser le réseau et vont influencer le réseau LES MICROFILAMENTS D’ACTINE STRUCTURE L’actine est une molécule très répandue ayant été très bien conservée au cours de l’évolution. Elle représente 5 à 20% du contenu protéique cellulaire. Les filaments d’actine sont formés par une association de monomères selon un filament rectiligne non ramifié. Le diamètre de celui-ci est aux alentours de 7nm. Ces protéines globulaires possèdent un sillon où se trouve liée une molécule d’ATP ou d’ADP. L’actine G (globulaire) doit toujours porter une de ces molécules ou doit être rapidement dégradée. La polymérisation du filament n’a pas besoin d’apport d’énergie, malgré que les monomères portent une molécule d’ATP. Les monomères vont s’associer selon toujours la même orientation ; le sillon aura incidemment toujours la même direction. La structure est donc polarisée, les deux extrémités n’étant pas équivalentes. On parle d’extrémité + et d’extrémité -. On pourrait avoir l’impression en microscopie que le polymère d’actine est composé de deux filaments de par sa forme, mais cet effet est dû à la conformation spatiale du polymère vis-à-vis de la forme de la protéine. On note que l’extrémité – du polymère se trouve du côté sillon. Les filaments d’actine sont organisés en réseau par association avec d’autres protéines. Expérimentalement, on peut purifier l’actine, et observer la polymérisation des filaments. La polymérisation en fonction du temps est constituée de : • Une période de nucléation, une latence, processus long où les premiers monomères s’associent pour former des oligomères, • une phase de polymérisation, ou ces oligomères vont s’allonger des deux côtés pour former des filaments, processus rapide. Pendant le processus d’élongation, il y a ajout rapide de monomères, contrebalançant grandement avec la perte de monomères ayant lieu simultanément. On note que la polymérisation côté + est 10 fois plus rapide qu’au côté -. • La concentration de monomères d’actine va par la suite baisser, et la vitesse également. On va finalement arriver à un plateau ou la longueur totale du filament ne changera plus, état d’équilibre où l’ajout de monomères contrebalance exactement avec la perte. On parle de concentration critique en monomères. En abaissant encore la concentration du monomère, le filament d’actine va dépolymériser, la perte de monomères étant plus importante que l’ajout. Une fois organisés en filaments, il y a hydrolyse des molécules d’ATP en molécules d’ADP, entraînant un déséquilibre, et une dépolymérisation du filament. En inhibant chimiquement l’hydrolyse, les filaments deviennent extrêmement rigides et ne peuvent plus dépolymériser. Ainsi , on peut trouver les monomères d’actines sous forme libre ADP. FONCTION On connait une centaine de protéines associées permettant d’organiser l’actine en faisceaux, mais aussi en réseaux. Les faisceaux sont formés par un alignement de polymères plus ou moins dense. Ces faisceaux peuvent être contractiles, ayant donc un rôle à jouer dans la division cellulaire ou dans les cellules musculaires. Les protéines associées peuvent également permettre une organisation en réseau des filaments, créant des gels lâches dans le cytosol, dont la fluidité peut être contrôlée, toujours via ces protéines. Une des fonctions principales des filaments d’actine est la stabilisation de la cellule, ainsi que la modification de la forme de la cellule. LE MOUVEMENT DU TAPIS ROULANT Dans la cellule, à concentration critique en monomères d’actine, va avoir lieu une polymérisation côté - selon la même cinétique que la polymérisation du côté +, et ce indéfiniment. Incidemment, en regardant les monomères de ce filament, on pourrait avoir l’impression que le monomère se déplace. Ce phénomène est dit « du tapis roulant ». De ce fait, les filaments ancrés à la membrane plasmique vont permettre une modification de la forme de la cellule, contribuant à sa mobilité. Ce processus est donc impliqué dans la mobilité cellulaire, la contraction musculaire et la division cellulaire. MOLECULES MOTRICES ASSOCIEES AUX FILAMENTS D’ACTINE Les moteurs moléculaires sont des protéines associées aux microfilaments d’actine, ils sont capables d’hydrolyser de l’ATP pour glisser le long du filament, en sachant s’orienter dessus. On prend pour exemple de protéine moteur la Myosine II. Le dimère de Myosine II est formé de deux molécules de Myosine II, liés l’une à l’autre sur leur chaîne allongée, chacune sur un filament différent. Les deux filaments d’actine associés sont antiparallèles. Les protéines vont glisser toutes deux vers l’extrêmité + de leur filament. Ainsi, ces dernières ne pouvant pas se détacher l’une de l’autre, les filaments d’actine vont glisser l’un par rapport à l’autre. Les filaments d’actine étant liés à la membrane, il y a contraction. Les moteurs moléculaires sont donc importants dans le processus de contraction musculaire. MICROTUBULES Structurellement, ce sont des polymères tubes creux rectilignes dont les monomères sont des protéines globulaires de deux types, la Tubuline α et β. Le diamètre extérieur des microtubules est de 25nm, et intérieur 15nm. Ils vont démarrer à un seul endroit de la cellule, près du noyau, et sont présents uniquement dans le cytosol. On les retrouve dans toutes les cellules eucaryotes. Il ne s’agit pas de familles de protéines homologues: les microtubules sont mêmes quels que soient les tissus qu’ils composent. STRUCTURE Les Tubulines α et β sont associées pour former un hétérodimère, portant une molécule de GTP ou GDP par sous unité. Sur la sous unité α, le GTP n’est jamais hydrolysé, on peut donc considérer qu’il fait partie de la protéine. La molécule de GTP portée par le β peut être hydrolysée en GDP. Les hétérodimères peuvent s’associer avec la même orientation, donnant une alternance tubulines β et α, constituant un protofilament. Treize de ces protofilaments vont s’associer pour former un tube creux, et ce de façon latérale et avec la même orientation. Comme l’actine, le microtubule est polarisé, et sa polymérisation ne nécessite pas d’énergie, malgré que la tubuline β doive porter une molécule de GTP. ETUDE DE LA TUBULINE Pour étudier le comportement d’une protéine, on la purifie. On sait que la tubuline est présente en très grande quantité dans les cellules neuronales. Pour aller récolter ces protéines, on va récupérer des tissus frais de cerveau que l’on homogénéise. Pour séparer la protéine des autres composés, on utilise la propriété qu’ont les microtubules de polymériser à 37°C et dépolymériser à 4°C. On centrifuge donc à 4°C l’homogénat, les débris cellulaires vont donc sédimenter, le monomère se retrouvant dans le surnageant. En l’incubant à 37°C en présence de GTP, les microtubules vont polymériser, et une centrifugation à 37°C va permettre leur sédimentation, alors que toutes les protéines solubles vont surnager. Le culot va finalement contenir le polymère. En répétant ce protocole, on obtient une préparation de tubulines assez pures. On peut donc étudier les propriétés de cette protéine in vitro. Notamment, la mesure de la polymérisation se fait par étude de densité optique. La vitesse de polymérisation des microtubules, étudiée de la même façon que pour les microfilaments d’actine, est inférieure à celle des microfilaments d’actine, et le pôle + polymérise trois fois plus rapidement que le pôle -. INSTABILITE DYNAMIQUE DANS UNE CELLULE VIVANTE On peut également greffer sur les tubulines un fluorophore, et observer le devenir de ces sous unités chez les entités vivantes, via des techniques de vidéo-microscopie à fluorescence. Cette dynamique tubulaire ne dépend pas de la concentration en tubulines libres : d’autres facteurs jouent un rôle dans cette régulation. HYDROLYSE DE GTP ET STABILITE DU MICROTUBULE Seuls les dimères possédant une molécule de GTP peuvent polymériser pour former un protofilament capable de donner naissance à un nouveau microtubule. Après la formation de ce microtubule, le GTP va être hydrolysé en GDP et phosphate inorganique. Les jeux de phosphorylations/déphosphorylations vont entraîner un changement de la conformation des protéines, induisant une baisse des forces d’attraction entre les hétérodimères. Le microtubule va donc se recourber et devenir plus instable, jusqu’à finir par se dépolymériser. Pour que les hétérodimères puissent reprendre un nouveau cycle de polymérisation, la molécule de GDP doit être échangée contre une molécule de GTP. CROISSANCE D’UN MICROTUBULE La polymérisation d’un microtubule est toujours plus lente que sa dépolymérisation : elle se déroule à peu près à une vitesse de 1µm/min, alors que la dépolymérisation se fait à 7µm/min. Le principe est le suivant : une des extrémités d’un microtubule va subir l’ajout d’hétérodimères portant une molécule de GTP (on parle de coiffe de GTP), qui est hydrolysé avec le temps en GDP. Il y a un temps de latence entre l’ajout et l’hydrolyse des hétérodimères. Si la concentration de tubulines libres diminue en dessous de la concentration critique, la vitesse d’ajout des nouveaux hétérodimères va baisser, et le microtubule finira par perdre sa coiffe de GTP. Incidemment, le microtubule ne sera plus stabilisé et va donc dépolymériser. Au contraire, si la concentration en hétérodimères augmente, le microtubule en train de dépolymériser peut être sauvé (processus du sauvetage), la coiffe de GTP va donc être reconstituée, le tubule va pouvoir recroître. On précise que dans une cellule vivante, ce processus n’est pas contrôlé par la concentration libre en tubulines, mais par d’autres facteurs : Il est par exemple contrôlé par des protéines associées. PROTEINES ASSOCIEES AUX MICROTUBULES En effet, les microtubules sont associés à des protéines, les MAP (microtubule associated protein), qui sont capables d’en organiser le réseau. Elles sont aussi capables d’influencer, donc de contrôler, leur vitesse de polymérisation ou de dépolymérisation. MAP2 et tau vont déterminer un espacement, autrement dit organiser et stabiliser des microtubules. Par exemple, des microtubules dans un axone sont assez stables de par cette association. DEUX TYPES DE MAP MOTRICES Chez les microtubules, on trouve également deux grandes classes de MAP moteurs moléculaires : • • les kinésines, capables de se mouvoir vers l’extrémité + les dynéines, capables de se déplacer vers l’extrémité - Elles utilisent pour cela la réaction de l’hydrolyse d’ATP. Ces deux protéines peuvent également s’associer. Les parties globulaires des molécules sont capables de s’associer aux vésicules ou aux grands complexes moléculaires afin de permettre leur transport vectoriel. En effet, une des fonctions principales des microtubules est de permettre la circulation dans le cytoplasme des vésicules, mitochondries, etc. Ils vont également être responsables de l’emplacement et de l’organisation spatiale des organistes intracellulaires dans l’espace cytoplasmique. Celui de l’appareil de Golgi, par exemple. Le réseau des filaments de microtubules fait aussi contribution à la stabilité de la cellule, et est aussi responsable de la migration des chromosomes LES CENTRIOLES La nucléation des microtubules démarrent tous en un point identique, le centrosome, ou COMT pour « centre organisateur des microtubules ». Leur orientation est identique pour tous : on retrouve ainsi l’extrémité – au COMT, et l’extrémité + en périphérie. Dans les cellules animales, ces centres organisateurs contiennent une structure nommée centriole, dont on ne connait pas encore précisément la fonction. Les centrioles sont formés par 9 triades de microtubules regroupés par des protéines associées. Au centrosome, on retrouve toujours deux centrioles adoptant une configuration perpendiculaire l’un par rapport à l’autre. L’espace entourant les centrioles est constitué par la matrice péri-centriolaire, dans laquelle on trouve en quantité un grand nombre de protéines nécessaires à la nucléation des microtubules. Les centrioles ne touchent néanmoins pas les microtubules. On note que les cellules végétales ont également un centrosome, mais pas de centrioles. IV - LE CYCLE DE DIVISION CELLULAIRE Chaque cellule est normalement capable de se diviser en deux cellules filles. Incidemment, chaque cellule existante est donc issue d’une division. Cette division est appelée la mitose, et va permettre l’obtention de deux cellules filles ayant un matériel génétique identique. On parle de phase M, pour « mitose ». Ces phases de division sont interrompues par d’autres phases plus longues, des interphases. L’interphase est subdivisée en trois sous-phases ; la phase G1, la phase S et la phase G2. • • • A l’interphase, pendant la phase G1, les cellules issues d’une division cellulaire vont croitre, grandir, se différencient, en fonction de l’endroit où elles se trouvent dans l’organisme. Ces cellules filles possèdent le même matériel génétique que la cellule mère. Le noyau contient la plus grande partie du génome de la cellule, et ce sous forme linéaire, c'est-à-dire sous forme de chromosomes composés d’une seule molécule : les chromosomes à une seule chromatide. En phase S, la cellule va synthétiser de l’ADN et répliquer son génome : elle va exactement doubler la quantité d’ADN nucléaire. En fin de phase S, les noyaux possèdent des chromosomes formés de deux chromatides sœurs tenues ensemble par une colle protéique, la cohésine, sur toute leur longueur, et en particulier au niveau du centromère. La cellule a dupliqué son matériel génétique, qui est maintenant composé de deux molécules d’ADN identiques. En phase G2, la cellule va se préparer à la division cellulaire et vérifier si tout son ADN a été. Elle ne risque donc rien si elle venait à commencer la division cellulaire. Le cycle cellulaire a un seul sens : la cellule ne peut jamais faire demi-tour dans le cycle, mais peut néanmoins s’arrêter. Certains types cellulaires peuvent quitter le cycle cellulaire au niveau de la phase G1 pour entrer dans un « état caisson » G0 : les cellules du cristallin de l’œil, par exemple, ne se divisent pratiquement plus une fois différenciées, mais peuvent quitter cette phase G0 pour entamer de nouveau un cycle de division cellulaire. Selon le type cellulaire, le temps de parcours du cycle cellulaire diffère. Ainsi, pour une cellule humaine cancéreuse en culture d’un cycle de 24h, la répartition temporelle des phases se fera de la manière suivante : • • • • phase G1 : 9h phase S : 9h phase G2 : 4h30 phase M : 30min La majorité des différences de vitesse se jouent durant la phase G0. Il existe aussi des cellules se divisant rapidement, toutes les semaines. Chez celles-ci, les différences de temps se jouent dans la phase G1. Pour donner un dernier exemple, les cellules hépatiques, quant à elles, se diviseront une fois par an. La phase M est subdivisée également en deux phases : la caryocinèse et la cytocinèse. Dans la caryocinèse, le matériel génétique contenu dans le noyau va être divisé en deux lots identiques, a la fin de celle-ci, le noyau est divisé en deux, et suit la cytocinèse, plus courte, qui consiste en la séparation des deux cellules. La caryocinèse est sous-divisée en cinq sous phases PPMAT, visibles en microscopie photonique, les chromosomes se condensant davantage. LA REPLICATION DU CENTRIOLE La préparation à la phase M débute très tôt et commence avec une duplication des centrioles au niveau du centrosome, commençant déjà en phase G1. Pour cela, les deux centrioles vont s’éloigner légèrement l’un par rapport à l’autre. Pour visualiser plus précisément le phénomène, on peut injecter de la tubuline marquée dans des cellules G1, on pourra ainsi voir ou celle-ci se trouvera. On remarque donc que les deux centrioles vont légèrement s’écarter, et perpendiculairement à ces premiers, à partir de la phase S, l’on voit apparaitre un nouveau centriole. Il s’agit d’une réplication semi conservative. A la fin de la phase G2, le centrosome contient deux paires de centrioles. C’est à cet endroit que naissent les microtubules. LA PHASE M ET LA REORGANISATION DES MICROTUBULES LA CARYOCINESE LA PHASE G2 TARDIVE Pendant cette phase, dans le noyau, l’ADN commence à se condenser davantage, et les chromosomes deviennent visibles. Dans un noyau en transition au début de la prophase, les chromosomes ne sont pas encore visibles. A partir du centrosome débutent des microtubules qui vont s’étaler à la périphérie cellulaire. LA PROPHASE NOYAU L’ADN va se condenser de plus en plus, et les chromosomes vont devenir visibles. L’enveloppe nucléaire reste intacte. CYTOSQUELETTE Le réseau de microtubules va se réorganiser : les asters vont migrer et vont se placer aux côtés opposés du noyau. Le fuseau mitotique se forme, composé de microtubules et protéines associées. L’instabilité dynamique des microtubules va changer et augmenter, leur demi-vie va diminuer. On précise que la demi vie d’un microtubule dans une cellule en interphase est de 5/10 minutes, et va passer à 15/30s en phase M. Ainsi, la vitesse de nucléation va augmenter. Les microtubules seront donc plus nombreux, mais plus courts. Les microtubules astraux vont polymériser en direction de l’aster opposé, et vont être stabilisés par des protéines associées. Ils peuvent donc devenir plus longs, jusqu’à se lier avec les microtubules venant de face. On parle de microtubules polaires. Le fuseau mitotique est donc une structure bipolaire et contient d’abord les microtubules astraux, puis les microtubules polaires qui sont liées aux microtubules venant de face. Les microtubules polaires sont associés par des MAP motrices de type kinésines s’étant polymérisés (formation de dimères). Ainsi, les microtubules étant organisés de façon antiparallèle et les protéines motrices étant liées de manière fixe l’une à l’autre, ces dernières vont mécaniquement éloigner les deux asters l’un par rapport à l’autre, permettant leur mise en place polaire. PROMETAPHASE NOYAU En prométaphase, l’enveloppe nucléaire va se désagréger en vésicules, tout comme l’appareil de Golgi et le Réticulum Endoplasmique. On peut distinguer en microscopie optique les chromosomes, qui sont tenus par els microtubules à un seul endroit, au niveau du centromère. CYTOSQUELETTE Ces microtubules sont appelés microtubules kinétochoriens. On connait le mécanisme moléculaire à l’origine de ce processus : Si un microtubule polymérise par hasard en direction d’un chromosome, il va être stabilisé par des protéines, et va ainsi continuer à polymériser dans sa direction jusqu’à rencontrer et glisser au long des chromatides sœurs jusqu’au centromère, au niveau du kinétochore. Chaque chromatide sœur va former un kinétochore, qui consiste en des plaques protéiques. Les microtubules arrivés à un kinétochore vont s’associer avec le chromatide sœur lié. On rappelle que le fuseau mitotique est composé de trois microtubules : astraux, polaires, et kinétochoriens. La cellule va maintenant rentrer en métaphase. METAPHASE Les centromères des chromosomes se placent à l’équateur de la cellule de par le jeu de polymérisation dépolymérisation des microtubules, les chromosomes oscillent plus ou moins sur leur position, de manière aléatoire. On note une perte de cohésine des chromosomes à leur périphérie. Les microtubules kinétochoriens ont de part et d’autre même longueur. On note que la dépolymérisation, à l’aster, et la polymérisation, au kinétochore, est toujours effectuée sans que la taille des filaments ne change. TRANSITION METAPHASE/ANAPHASE La séparation des chromatide sœurs est conséquence d’événements moléculaires : • • • • les kinétochores non liés émettent un signal inhibiteur de l’APC (anaphase promoting domain) une fois les kinétochores liés, activation d’un complexe enzymatique APC, qui est un complexe ubiquitine ligase permettant la destruction de protéines régulatrices de la mitose, en particulier de la sécurine L’APC activé permet l’ubiquitinylation (poly 3x) et la destruction de la protéine sécurine par les enzymes du protéasome. Or, cette sécurine était précédemment liée à une séparase, enzyme déjà présente en métaphase, cette liaison permettant d’inhiber l’enzyme citée. La destruction de la sécurine permet donc l’activation de la séparase. La séparase, devenue active, clive une sous-unité du complexe cohésine. Les chromatines se séparent donc. Si la répartition des chromosomes est inégale, on parle d’aneuploïdie. ANAPHASE A Pendant l'anaphase A, les chromatides, en réalité, se déplacent en direction du pôle sur les microtubules kinétochoriens qui raccourcissent car ils se dépolymérisent au fur et à mesure de la progression du kinétochore. En effet, les kinétochores permettent non seulement d'« arrimer » une chromatide au microtubule, mais aussi de les faire transporter le long des microtubules. Au niveau des kinétochores on trouve des « moteurs » moléculaires (de type dynéine) utilisant de l'ATP qui permettent de tracter les chromatides le long des microtubules qui eux, restent fixes. L’ANAPHASE B Pendant l'anaphase B, les microtubules polaires s'allongent, et les pôles du fuseau mitotique s'éloignent l'un de l'autre entrainant avec eux les chromatides. Les microtubules astraux se raccourcissent également, la cellule s’allonge. TELOPHASE Durant cette phase, • • • • Les chromosomes dépourvus de microtubules kinétochoriens se décondensent Les microtubules polaires arrêtent leur élongation L’enveloppe nucléaire se reforme autour des chromosomes individuels Le sillon de division sépare la cellule en deux Seule la zone de chevauchement des microtubules polaires reste après la dépolymérisation, formant la fibre interzonale. LA DECOMPOSITION ET LA REORGANISATION DE L’ENVELOPPE NUCLEAIRE Les lamines A et C sont solubles une fois phosphorylées. La lamine B est toujours ancrée à la membrane interne de l’enveloppe nucléaire. En fin de télophase, chaque chromosome est entouré par de la lamina, autrement dit une petite enveloppe nucléaire. On parle de kariomère. Ils vont ensuite fusionner pour donner une enveloppe nucléaire unique. CYTOCINESE Appelée aussi cytodiérèse, elle agit après la mitose. Durant cette période, le sillon de division se forme dans un plan perpendiculaire à l'axe du fuseau mitotique et sépare la cellule en deux. Il peut en fait commencer à se former dès l'anaphase. Le clivage est dû à un anneau contractile qui est composé principalement de filaments d'actine et de myosine II. Le sillon de division se resserre jusqu'à former un corps intermédiaire, formant un passage étroit entre les deux cellules filles et qui contient le reste du fuseau mitotique. Celui-ci finira par disparaître entièrement et les deux cellules filles se sépareront complètement. La rencontre du sillon et des fibres interzonales induit la formation d’un corps intermédiaire. LE CONTROLE DU CYCLE CELLULAIRE LES COMPOSANTS CLE DU SYSTEME DE CONTROLE Le système de contrôle déclenche des processus essentiels lorsqu’il atteint des points spécifiques, dont les plus importants sont G1/S et G2/M. Le système de contrôle est lui-même contrôlé par des mécanismes de surveillance qui peuvent retarder le cycle ou l’arrêter au niveau de points de contrôle spécifiques. Des expériences de fusion de cellules en différentes phases du cycle cellulaire ont été réalisées. Ainsi quel que soit le stade de la cellule (G1, S ou G2), si elle est fusionné avec une cellule en phase M, ses chromosomes sont aussi entraînés en phase M. Il existe donc un facteur diffusible qui contrôle l’entrée en phase M, appelé MPF (facteur promoteur de phase M). Un noyau en G1 fusionné avec un noyau en phase S entre en phase S, il existe donc un facteur appelé SPF mais un mécanisme bloque toute nouvelle réplication si la mitose n’a pas encore eu lieu après duplication : un noyau en G2 est réfractaire à ce signal (exception : cellules polythènes qui répliquent plusieurs fois l’ADN). La cycline et les Cdk (kinases dépendant des cyclines) sont les composants clés du système de contrôle. Les cyclines n’ont pas d’activité enzymatique et leur présence varie au cours du cycle. Les Cdk sont des protéines kinases non activables sans la cycline. LE POINT DE CONTROLE G2/M Exemple : cycline B/Cdk1 qui une fois activé phosphoryle toute une série de protéines spécifiques impliquées dans les événements mitotiques : lamine nucléaire, histones H1 et H3, condensines (condensation de l’ADN en superenroulements), protéines associées aux microtubules (modifie le taux de nucléation), protéines associées au filament d’actine (anneau contractile), myosine II, complexe promoteur de l’anaphase (APC) qui devient activable mais est activé plus tard dans la métaphase. L’ACTIVATION DE LA KINASE DEPENDANTE DE LA CYCLINE (CDK1) L’activation de la Cdk1se fait par association avec la cycline B, grâce à des phosphorylations. Ensuite la Cdk active transfère le phosphate aux protéines cibles, mais c’est la cycline qui est responsable de la spécificité : la cycline choisit la cible et la Cdk transfère le phosphate. Une fois un certain nombre de complexes cyclineB/Cdk1 actifs, la cellule rentre en mitose de façon irréversible. Il existe des mécanismes de surveillance permettant de retarder cette activation (CKI). La régulation se fait sur 3 niveaux : • • • activation par un cycle de synthèse/dégradation de la cycline contrôle de l’activité enzymatique des Cdk par phosphorylation/déphosphorylation (CAK, Wee1, Cdc25) interaction directe avec le complexe cycline/Cdk (CKI) Il est aussi possible d’arrêter le cycle : • • Cdc25 inactive en cas de lésion de l’ADN synthèse de protéines inhibitrices si ADN endommagé LE ROLE DE LA PROTEINE 53 Il existe un dispositif de sécurité chez les mammifères : la protéine p53, très instable. Son taux augmente en réponse à un dommage sur l’ADN (par stabilisation). Cette protéine active la transcription de p21 qui inhibe les Cdk et la réplication de l’ADN, empêchant la cellule de rentrer en phase M. Les mutations du gène de p53 sont responsables de la genèse d’un grand nombre de cancers humains. LA SORTIE DE LA PHASE M L’APC activé provoque la dégradation de la cycline B par ubiquitinylation et permet ainsi la sortie de la mitose. Une phosphatase constitutive déphosphoryle en permanence les protéines (les mêmes qui ont été phosphorylées pour entrer en mitose : lamine, histones…) mais de manière assez lente. Celle-ci prend le dessus lorsque l’activité du complexe Cdk1/cycline B décline. C’est le complexe cycline B/Cdk1 qui rend l’APC activable. Mais l’APC n’est activé qu’à la métaphase, quand tous les chromosomes sont attachés au fuseau mitotique. En polyubiquitinylisant la cycline qui est alors détruite par les protéasomes, elle permet l’inactivation des Cdk et la sortie de la mitose. En G1, l’APC est désactivé ce qui permet à nouveau l’augmentation du nombre de cyclines B. L’APC ubiquitinyle la sécurine, libérant la séparase qui permet le passage à l’anaphase, et plus tard ubiquitinyle la cycline B, permettant le passage en G1 et la fin de la mitose. LES CELLULES EN PHASE G0 La plupart des cellules d’un organisme pluricellulaire sont en G0, elles se divisent à nouveau suite à un signal positif de la part d’autres cellules. Ce signal est une protéine, un facteur de croissance, qui stimule la prolifération. Les cellules en G0 sont déplétées (=dépourvues) de cyclines et la liaison du facteur de croissance à son récepteur provoque la synthèse de cycline D qui formera un complexe avec la Cdk4 qui phosphorylera la protéine Rb (rétinoblastome). Après la phase M, une cellule normale entre en G0 (exception : cellules sanguines qui doivent se diviser souvent). Un signal extracellulaire les réactive (ex : foie dont le facteur de croissance est sécrété par les cellules avoisinantes). La protéine du rétinoblastome séquestre les protéines régulatrices qui favorisent la prolifération cellulaire, agissant sur des gènes cibles (en augmentant leur transcription). Ces protéines sont inactives et le cycle cellulaire ne progresse plus : entrée en G0. Le complexe cycline D/Cdk4 activé phosphoryle le rétinoblastome qui devient inactif et libère les protéines séquestrées. Celles-ci activent la prolifération de la cellule qui avance dans le cycle. LE PASSAGE DU POINT DE CONTROLE G1/S Au passage de M à G1, le Rb est rendu actif par déphosphorylation et la cellule entre en G0. A la fin de la phase G1, le Rb est phosphorylé, ce qui permet à la cellule de passer le point de restriction G1/S. Le Rb reste ensuite phosphorylé en phase S, G2 et M. L’inactivation du Rb par le complexe cycline D/Cdk4 entraîne la synthèse de cycline E qui en s’associant à la Cdk2 permet le passage G1/S. En cas d’anomalie, le mécanisme de surveillance p53 – p21 permet de retenir la cellule en G1 (inhibition directe de la cycline/Cdk). CONCLUSION Grâce aux points de contrôle du cycle cellulaire et aux mécanismes de surveillance, les taux d’erreur dans le déroulement du cycle cellulaire sont très bas. Des mutations de protéines intervenant dans la régulation de ce cycle peuvent entraîner une prolifération incontrôlée (comme un cancer). L’analyse des protéines mutées dans les tumeurs humaines montre : • • une surexpression ou une hyperactivation des protéines stimulatrices de la prolifération (ex : cycline D dans le cancer du sein) une perte d’expression ou une inactivation de protéines qui freinent le cycle cellulaire ( ex : Rb, p53, sécurine) Oncogène = transforme une cellule normale en une cellule mutée Gènes non muté = proto-oncogène Gènes suppresseurs de tumeurs = gènes qui freinent le cycle cellulaire Source du paragraphe sur la régulation du cycle cellulaire : Alexander Samuel, Biologie cellulaire animale