universite d hiver biarritz docx

publicité
 ​
UNIVERSITE D’HIVER DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE DES 27/28/29 JANVIER 2016 à BIARRITZ COMPETENCES, INNOVATION, PERFORMANCE ​
NOTE D’ETONNEMENT Le « monde bouge, la formation aussi ». Cette affirmation qui peut paraitre de bon sens, étaye le titre de l’université d’hiver du Centre Inffo : « compétences, innovation, performance ». Elle peut étonner. Elle semble poser comme postulat que la loi du 5 mars 2014 et ses appendices est une loi fondatrice pour la formation professionnelle. Au moment de sa promulgation, la plupart des acteurs concernés, à l’exception sans doute des partenaires sociaux qui avaient signé, quelques mois plus tôt, l’accord national interprofessionnel, n’en était pas nécessairement convaincu ! Pourtant à l’issue de cette Université, l’impression domine que c’est bien le cas. Au­delà du contenu et des attendus des textes, tous les commentaires et les analyses des acteurs institutionnels nationaux et régionaux de la formation professionnelle présents ont souligné avec insistance et conviction trois principes d’action qu’à son niveau le monde de l’ entreprise reconnaît depuis près de 30 ans à savoir que : ­l’établissement de liens forts entre formation, compétences, emploi et performance doit structurer les politiques de formation et de GRH du territoire et qu’il conditionne leur efficacité. ­ la construction de ces liens doit mobiliser et engager tous les acteurs de la formation, de l’emploi et de l’orientation dans une volonté et un effort communs ­ une telle approche, systémique, des politiques régionales doit être fondée sur des méthodologies rigoureuses et outillées, élaborée et mise en œuvre par un partenariat quadripartite et pilotée, arbitrée par la Région avec les représentants de l’Etat sur le territoire, selon un processus certes complexe mais affirmé d’ores et déjà comme maitrisé et performant. Il semble bien cependant que le leadership régional de la formation professionnelle reste un enjeu majeur dont l’actualité a été renforcée par la loi NOTRe d’aout 2015 sur la reconfiguration des Régions. Les déclarations actuelles, notamment des partenaires sociaux, et les premières réunions des instances concernées expriment une volonté commune de consensus mais les intérêts propres à chaque organisation ne vont pas tarder à émerger lors de la prochaine élaboration des CPRDFOP au cours de l’année 2016 ! Quant à la gouvernance­ stricto sensu­ des politiques d’emploi et de formation professionnelle elle demeure celle de l’Etat ce qui montre bien le caractère inachevé ou incomplet de la décentralisation, les orientations stratégiques régionales étant fortement incitées, notamment quantitativement et financièrement, a s’inscrire dans les priorités nationales. Autre source d’étonnement : alors que le thème de l’Université l’englobait, le mot d’Apprentissage a du être prononcé à 4 ou 5 reprises. C’est dire que ce dispositif n’est qu’un de ceux qui doivent contribuer à atteindre, au niveau des Régions, les objectifs quantitatifs en matière d’emploi, versus réduction du chômage, fixés par le pouvoir politique. La formation professionnelle d’abord ­seulement ?­ au service de l’emploi : on est loin des lois Delors de 1971 ! Autre élément : les instances régionales (CREFOP­COPAREF) et le processus d’élaboration, via le CPRDFOP nouvelle génération, des politiques de formation et d’orientation ne semblent pas faire de l’Apprentissage un thème de réflexion spécifique en termes de diagnostic et d’orientations propres. Un « schéma de développement de l’Apprentissage » existe pourtant légalement mais il semble désormais inclus dans un « schéma de développement des formations professionnelles initiales ».Les spécificités de l’Apprentissage ne se retrouvent qu’en application de la mise en œuvre de la « stratégie régionale pour l’emploi, la formation et l’orientation professionnelle » à 3 ans :COM régionales Apprentissage, programme régional d’Apprentissage et de formation professionnelle continue dont le SPRFP. La loi du 5 mars renforce la logique antérieure et le processus de la formation des individus tout au long de leur vie, rendus responsables de leur devenir professionnel, capables, en étant accompagnés par une kyrielle d’acteurs et d’outils, de le définir, de le choisir, de le construire de façon personnellement et socialement utile et efficace. L’Apprentissage est alors une des étapes possibles de ce processus. Si l’Apprentissage apparait moins comme un dispositif « entre deux »c'est­à­dire singulier, autonome avec ses objectifs et sa logique propres que comme un dispositif fortement imbriqué et articulé aux autres dispositifs de la formation initiale des jeunes dont les modalités de fonctionnement et de financement peuvent différer ( alternance au sens strict…ou pas) , ces observations si elles se confirment, une fois passés les effets légaux des précédents PRDF, pourraient avoir un impact sur la stratégie d’IP2A. Celle­ci pourrait alors s’ouvrir, verticalement et horizontalement ? à d’autres problématiques, d’autres cibles, d’autres acteurs, d’autres approches de l’Apprentissage et de l’alternance. Une dernière source d’étonnement et d’interrogation : la pédagogie en général et la pédagogie de l’alternance. L’une semble de plus en plus inféodée à l’outil et à la distance du digital, l’autre à la capacité, à la volonté, au pouvoir de l’apprenant, même jeune et en difficulté, et de plus auto proclamés par ceux qui en décident, à construire et se construire son parcours d’apprentissage. L’innovation est nécessaire, incontournable, l’expérience en éducation essentielle pour évaluer et faire évoluer les pratiques mais la réflexion relative aux modèles sous jacents n’est elle pas aussi utile ? La vieille querelle des anciens et des modernes ? Un peu simple non ? 
Téléchargement