CABINET Forum Med Suisse No 45 6 novembre 2002 1074 Fatigue B. Horn L’auteur est membre de l’Instance facultaire de Médecine générale (FIAM) de l’Université de Berne. Conflits d’intérêts: aucun. Ce travail a été réalisé sans financement extérieur. Correspondance: Pr Benedikt Horn Spécialiste FMH Médecine générale Marktgasse 66 CH-3800 Interlaken [email protected] Introduction Investigation du patient fatigué L’analyse du symptôme fatigue est un défi extrêmement intéressant en pratique. Si le médecin dispose d’une connaissance solide associée à une compétence sociale pour une démarche diagnostique rationnelle, le patient fatigué en tirera le plus grand profit. Il faut accorder la priorité à l’évolution dans le temps, avec tendance spontanée à l’amélioration. Quelques questions anamnestiques cardinales et la recherche d’autres symptômes évocateurs sont essentielles pour donner la clef du diagnostic clinico-pratique. La fatigue est un symptôme dont se plaignent très souvent les patients en pratique, entre 20 et 30% selon Raetzo [1]. La première difficulté réside dans la définition de ce terme, qui va du besoin de se reposer à la somnolence aiguë en cours de journée en passant par les difficultés à réfléchir et à se concentrer. L’auteur suppose que la fatigue est un déséquilibre entre ce qui doit être accompli et ce qui peut l’être. Dans le dictionnaire Meyers, qui totalise plus de 150 000 mots clefs, la fatigue n’est absolument pas mentionnée. Encore une possibilité de résoudre un problème! Pour le patient, la fatigue est souvent un problème fort ennuyeux, la sensitivité est très forte. Pour le médecin, ce symptôme est plutôt ambigu du fait de sa très faible spécificité. Le défi est très clair, du simple manque de sommeil jusqu’à la crise addisonnienne potentiellement fatale, tout doit être envisagé. Il n’est pas rare qu’il y ait plusieurs causes en même temps, et il faut absolument ne jamais se satisfaire d’avoir mis à jour un problème social, car le patient peut avoir une hyperthyroïdie ou un carcinome du côlon anémiant. A l’inverse, un patient qui se plaint de fatigue après une infection virale peut parfaitement avoir des problèmes psychosociaux justifiant une intervention. Les fatigués ont déjà tenté plusieurs traitements par roborants, vitamines ou calcium. En règle générale, il est judicieux d’investir plusieurs consultations, chaque semaine p.ex., et d’accorder l’importance nécessaire au facteur temps/ évolution. Première étape: anamnèse fouillée La base incontestée de l’investigation de la fatigue est une anamnèse détaillée, notamment sociale, médicaments, stimulants, voyages et sexe. – Première question: Depuis quand êtes-vous fatigué: jours, semaine, mois? – Deuxième question: Etes-vous déjà fatigué le matin au réveil? – Troisième question: La fatigue s’atténue-telle ou s’aggrave-t-elle au cours de la journée? – Quatrième question: Avez-vous des problèmes d’endormissement ou de maintien du sommeil (évt. avec ronflement/apnées)? – Cinquième question: Souffrez-vous de somnolence au cours la journée: quand, combien de fois, impérative, effet? – Sixième question: Prenez-vous des stimulants? – Septième question: Prenez-vous des médicaments? – Huitième question: Le patient présente-t-il d’autres symptômes évocateurs? (voir tab. 1). Deuxième étape: examen clinique complet Mentionnons ici seulement l’examen détaillé de la peau, la mesure de la TA en position couchée et debout, un status cardio-pulmonaire et neurologique exact. Troisième étape: s’agit-il d’une fatigue physiologique? La fatigue après un effort physique ou intellectuel exceptionnel est normale, mais elle est écartée par de nombreux «types de performance». La fatigue est la plupart du temps récente, augmente au cours de la journée, et il n’y pas de troubles du sommeil. La question des médicaments et stimulants est importante. Si l’hypothèse est une fatigue physiologique, et si le patient est cliniquement en bonne santé (questions/étapes ci-dessus), il est parfaitement judicieux de ne pas recourir à des auxiliaires diagnostiques onéreux (laboratoire, imagerie diagnostique). Nous donnons rendez-vous au patient dans deux à trois semaines, et l’évolution devrait nous donner raison. CABINET Forum Med Suisse No 45 6 novembre 2002 1075 Tableau 1. Autres symptômes évocateurs. Hypotension Pâleur Fièvre Soif/déshydratation Manque d’énergie Inappétence/perte pondérale Somnolence diurne/insomnie Trouble du comportement alimentaire Dyspnée Symptômes neurologiques Quatrième étape: y a-t-il une fatigue «fonctionnelle»? Le patient est souvent fatigué le matin déjà, les troubles du sommeil sont fréquents, le risque de prise de médicaments et de stimulants est grand. L’effort physique n’accentue pas la fatigue, mais il est souvent évité par crainte. Il faut soigneusement rechercher les «petites chicanes quotidiennes», qui souvent s’additionnent et peuvent donner des problèmes. Le motif de la consultation est souvent cité par le partenaire comme «stress». La probabilité d’une crise psychosociale est considérable: – problèmes au travail, mobbing, frustration, hiérarchie, licenciement – stress personnel: travail accessoire, politique, sociétés – double rôle des mères célibataires (famille et travail) – surcharge psychologique permanente en particulier dans les professions sociales (syndrome de «burn-out») – perte de proches, d’animaux, de patrie, d’organes, de travail Dans le trouble anxieux chronique, la fatigue est constante d’un bout à l’autre de la journée, accompagnée de nombreux symptômes somatiques changeant souvent rapidement, sans corrélation objectivable. En plus de l’humeur dépressive et de la tristesse, sont typiques de la dépression: sentiment de culpabilité, désespoir, isolement social, insomnies, angoisse, insatisfaction, troubles de l’appétit, perte de la libido. Une anamnèse soigneuse permet la plupart du temps de poser directement (et pas comme «diagnostic d’exclusion») le diagnostic de surmenage, trouble anxieux ou dépression. Il ne faut jamais oublier la possibilité de maladies somatiques pouvant s’accompagner de fatigue. Cinquième étape: le patient prend-il des stimulants? La consommation de stimulants est très importante en pratique comme cause de fatigue. Il faut être très précis et poser plusieurs fois la question, mais sans donner au patient l’impression qu’il est en interrogatoire policier; le médecin veut aider, jamais condamner. Les questions sur la consommation d’alcool et de drogues sont moins productives (ce qui n’est pas le cas pour la nicotine). Les questions CAGE (tabl. 2) ont fait leurs preuves pour l’alcool. Pour les stimulants bien établis et consommés en très grandes quantités dans le monde entier (café, thé, alcool, tabac), le sevrage rend généralement fatigué, après une consommation régulière et suffisante. La fatigue s’accompagne d’une labilité psychique, d’une langueur, d’un manque d’imagination. Pour tous les stupéfiants (alcool, cannabis, cocaïne, héroïne), la consommation tout d’abord, mais aussi le sevrage (cocaïne) provoquent une fatigue, alternant souvent brusquement avec des états d’excitation et de «conscience élargie». Tableau 2. Questions CAGE en cas de suspicion d’alcoolisme. C Dois-je réduire ma Consommation d’alcool? A Déjà Agressé par la remarque d’un tiers? G Me fais-je (surtout la nuit) des Griefs? E Ai-je déjà eu besoin d’un «Eye-opener» (un verre au réveil)? Probabilité d’alcoolisme: 1 oui: 62% / 2 oui: 82% / 3 oui: 99%. CABINET Sixième étape: le patient prend-il des médicaments? Un défi tout particulier! Il faut poser des questions ciblées sur les substances pouvant rendre fatigué (tabl. 3). Les antiépileptiques sont souvent omis (peur du retrait du permis de conduire). Il ne faut jamais oublier, et ceci surtout chez les femmes d’un certain âge, les tranquillisants et gouttes pour les nerfs contenant de l’alcool. Lors d’une visite à domicile, il vaut la peine de jeter un œil dans les tiroirs des tables de cuisine et de chevet. Une discussion avec le personnel des soins à domicile donne souvent de précieuses informations. La fatigue sous antibiotiques n’est pas prouvée (littérature chez [2]), mais les fabricants la citent pratiquement toujours dans les informations destinées aux patients, pour des questions juridiques. C’est la maladie qui rend fatigué. Il va de soi qu’une maladie (p.ex. pollinose) ou son traitement (antihistaminique) peuvent rendre fatigué. Septième étape: y a-t-il d’autres symptômes évocateurs? Fatigue et hypotension. Nous en manquons le diagnostic si nous ne mesurons pas la TA en position debout aussi. L’hypotension constitutionnelle est à envisager en premier lieu. Il va de soi qu’il faut également penser à une anémie (hémorragique), à une réaction orthostatique sous traitement hypotenseur et à une maladie d’Addison. La couleur bronzée «en parfaite santé» est absente dans l’insuffisance surrénalienne induite par des médicaments. L’anamnèse révèle souvent des syncopes [3]. Fatigue et pâleur. Du fait que le teint de la peau (pâleur constitutionnelle, bronzage) ne permet Forum Med Suisse No 45 6 novembre 2002 que rarement une appréciation faible, le dosage de l’Hb et la mesure de l’Hct sont indispensables pour une première approche. Le diagnostic des anémies ne sera pas traité ici. (Démarche intéressante chez [4]). Fatigue et fièvre. Plus les thermomètres sont simples, moins les profanes mesurent la température des patients. La fièvre n’est pas une question d’impression, mais de mesure. Une infection est la plus probable et le tableau 4 donne quelques «pierres d’achoppement». Le fait que les profanes intéressés s’occupent de menaces d’épidémie [5] est un défi particulier pour le médecin! Fatigue et soif/déshydratation. Un diabète peut être exclu par un dosage de la glycémie (à jeun et 1 h après un repas). Le diabète insipide impose au patient de boire d’énormes quantités. Le diagnostic d’exsiccose et de bilan liquidien négatif est plus difficile. Malgré la possibilité de doser l’ADH, le test de restriction hydrique (test de la soif) reste l’examen le plus important. Il faut absolument penser à une hyperparathyroïdie. La dépression qui l’accompagne souvent peut retarder le diagnostic de plusieurs années. La déshydratation des personnes âgées, qui ne réalisent ni ne corrigent leur soif, est très importante en ambulatoire. Leurs proches, et même leurs soignants passent souvent à côté d’une déshydratation! Fatigue et manque d’énergie. Il faut penser en premier lieu à une dépression (v. plus haut quatrième étape). Il est indispensable d’exclure une hypothyroïdie: fatigue, apathie, manque d’énergie, intolérance au froid, peau sèche, constipation, prise de poids malgré inappétence [6]. Une TSH élevée donne un diagnostic Tableau 3. Médicaments rendant fatigué. Tranquillisants et somnifères Antiépileptiques Antidépresseurs Diurétiques/hypotenseurs Antihistaminiques Tableau 4. Y penser en cas de fièvre. Endocardite (souffle, hémoculture, écho) Tuberculose (anamnèse, groupe à risque, «symptômes classiques», cliché thoracique) Mononucléose (contacts, gorge, lymphadénopathies, formule sanguine, sérologie) Malaria («Où avez-vous été?» indispensable chez tout patient fiévreux) Hépatites A/B/C (voyages, risques, sérologie) Abcès de toute localisation (y c. dentaires) Médicaments («drug fever») 1076 CABINET de probabilité, confirmé par une FT4 basse. Le traitement ne coûte pas cher du tout et améliore très nettement la qualité de vie. Il ne faut pas non plus oublier l’abus de stimulants et de médicaments. Fatigue et inappétence/perte de poids. Avant de recourir à l’arsenal coûteux permettant d’exclure une pathologie tumorale, il faut tout d’abord exclure une dépression par une anamnèse consciencieuse (voir plus haut quatrième étape). Le diagnostic d’une tumeur peut être très simple (toucher rectal et PSA dans le carcinome de la prostate), mais la suite du diagnostic («staging») et le traitement prennent à tous les patients et à leurs proches, sans exception, du temps, de l’énergie psychique et de l’argent. Somnolence diurne et trouble du sommeil. La dépression, les troubles paniques et l’abus de stimulants mis à part, il faut d’abord penser à la fatigue diurne typique du syndrome des apnées du sommeil (SAS). Le tableau 5 présente les symptômes les plus importants, et les nouvelles publications sont innombrables (littérature chez [7]). Comme le SAS est un facteur incontesté d’accidents cérébro-vasculaires, le diagnostic par polysomnographie et le traitement par CPAP à domicile, compliqué, semblent justifiés. La prévalence de la narcolepsie est de 0,1%. Après son petit somme, le patient se sent frais et dispos. Les cataplexies sont pathognomoniques: crises de quelques secondes d’atonie de certains groupes musculaires, surtout au niveau de la cuisse («lâchage») et de la mâchoire, déclenchées par des émotions (souvent joyeuses). Font également partie de ce tableau clinique la paralysie du sommeil au réveil/à l’endormissement, un sommeil nocturne perturbé et des hallucinations à la phase d’endormissement. Le travail de Mathis [8] donne de précieuses informations. Fatigue et troubles du comportement alimentaire. L’anorexie (hypoglycémies) et la boulimie avec ces crises («plenus venter non studet libenter») peuvent rendre fatigué. Ces deux maladies ont fortement augmenté ces der- Forum Med Suisse No 45 6 novembre 2002 nières années (même chez les garçons!) [9]. Les patients sont souvent amenés par leur mère en raison d’une fatigue, et la famille ne réalise souvent pas ce trouble du comportement alimentaire. Fatigue et dyspnée. La fatigue est l’un des symptômes dominants de l’insuffisance cardiaque chronique, avec débit cardiaque diminué. En plus du petit débit de l’insuffisance cardiaque, il faut exclure une péricardite, une valvulopathie mitrale ou aortique, une endocardite, une cardiopathie coronaire et des arythmies avec DC diminué. Des étiologies pulmonaires peuvent elles aussi entraîner une fatigue non négligeable: bronchopneumopathie chronique obstructive, asthme, hypertension artérielle pulmonaire, pathologies pleurales et pneumopathies interstitielles sont au premier plan. Fatigue et symptômes neurologiques. Des pathologies du SNC, mais aussi du système nerveux périphérique, de la plaque musculaire et du muscle lui-même peuvent provoquer une fatigabilité et une faiblesse anormales. Meier en donne un bon aperçu [10]. Huitième étape: la cause de la fatigue n’a pas été découverte à l’anamnèse ni à l’examen clinique: d’autres examens sont indiqués Il s’agit soit d’une dépression, soit d’un trouble anxieux soit d’un stress. Le patient est supposé ne prendre ni stimulants ni médicaments. Il ne présente aucun symptôme d’accompagnement. La souffrance du patient est importante et nous avons l’impression qu’il est malade. Nous pouvons à bon droit demander d’autres examens, relativement avantageux (env. CHF 250.– au total) et susceptibles d’avoir d’importantes conséquences: 1. Status sanguin et vitesse de sédimentation 2. TSH, et si pathologique FT4 et FT3 3. Glycémie, calcium, créatinine, potassium, GPT et gamma-GT 4. Status des urines et des selles à la recherche de sang occulte 5. Radiographie du thorax Tableau 5. Symptômes importants dans le syndrome des apnées du sommeil SAS. De jour fatigue diurne/endormissement céphalées matinales problèmes de concentration et de mémoire De nuit ronflement épisodes d’apnée sommeil «mauvais» agité réveil avec peur d’étouffer 1077 CABINET Forum Med Suisse No 45 6 novembre 2002 1078 Le test VIH et d’autres examens sérologiques peuvent parfois être indiqués. Nous avons quelques «solides données» pour expliquer au patient qu’une fatigue d’origine organique est très peu probable. thérapie comportementale à la cortisone, en passant par les antidépresseurs et les régimes. Neuvième étape: nous consultons les livres … Les mères qui se font du souci disent souvent que leur enfant est si fatigué. La fatigue aiguë est pratiquement toujours due à une infection (infection virale, otite, amygdalite, pneumonie, infection urinaire, entérite, rarement méningite). Il faut toujours penser à une néoplasie foudroyante (leucémie aiguë), de même qu’aux intoxications. La fatigue chronique chez l’enfant peut avoir de nombreuses étiologies (tabl. 7). Tous les examens ci-dessus sont normaux. Nous reprenons l’anamnèse et assurons le patient que ce qu’il nous dit (ou ne dit pas) est capital pour le diagnostic. Demander au patient de tenir un agenda pendant quelques semaines peut donner de précieuses informations. En face de toute situation non clarifiée, il faut en principe penser à une intoxication (travail, loisirs, ménage). La question de la place du Chronic Fatigue Syndrome (CFS) est toujours débattue. Il y a des controverses sur les critères d’admission, les symptômes (en plus de la fatigue apparue pour la première fois depuis plus de six mois, réduisant de plus de 50% l’activité) recouvrent toute la médecine (tabl. 6), l’étiologie est encore totalement obscure, et les traitements vont de la L’enfant fatigué Le vieillard fatigué Les vieillards sont souvent débordés dans leur quotidien, et les conséquences en sont résignation et fatigue. Le tableau 8 ne signale que quelques problèmes importants et fréquents des seniors. Tableau 6. Définition du «Chronic Fatigue Syndrome». Fatigue notable depuis plus de 6 mois Exclusion: toxicomanie, maladie psychique ou organique 4 ou plus autres symptômes parmi les suivants: 1. Troubles mnésiques, difficultés de concentration 2. Mal de gorge 3. Lymphadénopathies cervicales/axillaires douloureuses 4. Myalgies 5. Polyarthralgies 6. Céphalées (d’apparition récente) 7. Insomnies 8. Malaises à l’effort (depuis 24 h) CDC 1994 Ann Int Med 1994, 121, 953-9 d’après Reinhart [11] Tableau 7. Fatigue chronique chez l’enfant. Anémie [Hb, Hct, diagnostic indispensable) Mauvaise alimentation, hypoglycémie Infection chronique (streptocoques, EBV, hépatite, voies urinaires, tbc, VIH) Mauvaise hygiène du sommeil (manque, bruit, TV dans la chambre, etc.) Problèmes psychosociaux (école, parents, alcool, pression de groupe, puberté) Drogues (boissons pour designers déjà au jardin d’enfants!) Sollicitation (pressions de l’école, des parents, d’un groupe) Néoplasies, diabète, arthrite rhumatoïde Patient adultifié: la mère (le père) a des problèmes! CABINET Forum Med Suisse No 45 6 novembre 2002 1079 Tableau 8. Problèmes stressants fréquents chez les seniors. Téléjournal mal digéré Audition/vision insuffisante Incontinence et pollakiurie Stress quotidien (p.ex. bus, train, escalator, supermarché, etc.) Communication toujours plus abondante mais toujours moins compréhensible Danger avec la circulation Train et bus «à la minute», manque de temps pour changer Achats au supermarché (les articles courants changent constamment de place) «memento mori»: décès de contemporains et amis Fierté personnelle contre canne et chaise roulante Quintessence La fatigue est un problème important dans toutes les spécialités de la médecine. Une anamnèse soigneuse (y compris voyages, stimulants, médicaments) et Un problème fréquent, souvent dramatique, est la déshydratation déjà décrite, sans oublier l’hypothyroïdie, la dépression du vieillard, les anémies, l’hypotension sous traitement diurétique, les effets médicamenteux indésirables et l’hypercalcémie. l’examen clinique donnent l’essentiel du diagnostic. Le diagnostic exige du médecin des connaissances étendues et une grande Perspectives compétence sociale (capacité de communication). La fatigue dont se plaint le patient peut être normale, il peut s’agir d’un problème psychique, d’une maladie organique ou des deux. Le facteur temps (évolution sur plusieurs semaines) doit avoir une grande importance dans le diagnostic. Quelques examens complémentaires ciblés (laboratoire, cliché thoracique) permettent parfois d’exclure un problème somatique avec un certain degré de probabilité. Chez les vieillards, il faut toujours penser à une déshydratation, une hypothyroïdie, une anémie, une dépression sénile et à des effets médicamenteux indésirables. Le problème «fatigue» restera toujours un défi pour le médecin. Une anamnèse soigneuse (y compris anamnèse de voyages, de stimulants et de médicaments) et l’examen clinique restent la base du diagnostic rationnel de ce symptôme aussi multifactoriel que très fréquent. De très nombreux «marqueurs» intéressants et très utiles viendront sans doute sur le marché, qui permettront d’exclure (ou d’orienter vers) certaines maladies avec suffisamment de sensibilité et de spécificité. Il faudra encore des discussions politiques pour savoir quels en seront les coûts, et jusqu’à quand nous pourrons les supporter. Références 1 Raetzo A, Restellini A. Alltagsbeschwerden. Bern: Huber;1998. 2 Horn B. Müdigkeit. Schweiz Ärztezeitung 1998;79:2136-41. 3 Shaikh KA, Fischer JE, Bachmann LM. Tests und Kriterien in der Diagnostik der chronischen Hypotonie – ein Systematic Review. Praxis 2001;90:613-26. 4 Goroll AH, et al. Evaluation of anemia. Primary Care Medicine. Philadelphia: Lippincott;1998. 5 Garrett L. Das Ende der Gesundheit – Bericht über die Lage der Welt. Berlin: Siedler-Verlag; 2000. 6 Kappeler H. Schilddrüsenfunktionsstörungen. Ars Medici 2000;5: 310-4. 7 Hättenschwiler J, Hatzinger M. Diagnostik von Schlafstörungen. Schweiz Med Forum 2001;11:26570. 8 Mathis J. Aktuelles zur Diagnostik und Therapie der Narkolepsie. Schweiz Med Wochenschr 1992; 122:1385-93. 9 Isenschmid B, et al. Essstörungen. Ther Umschau 1997;54:410-2. 10 Meier C. Ermüdbarkeit und Schwäche aus neurologischer Sicht. Ther Umschau 1991;48: 751-5. 11 Reinhard WH, et al. Müdigkeit. Schweiz Rundschau Med Prax 2001;90:2015-18.