Thème : ONDES ET MATIERE, Analyse spectrale Type de ressources : Activités expérimentales Notions et contenus : Spectres UV-visible Lien entre couleur perçue et longueur d’onde au maximum d’absorption de substances organiques. Spectres IR Identification de liaisons à l’aide du nombre d’onde correspondant ; Détermination de groupes caractéristiques. Mise en évidence de la liaison hydrogène. Spectres RMN du proton Identification de molécules organiques à l’aide : - du déplacement chimique ; - de l’intégration ; - de la multiplicité du signal : règle des (n+1)- uplets. Compétences travaillées : -Mettre en œuvre un protocole expérimental pour caractériser une espèce colorée. Exploiter des spectres UV-visible. -Exploiter un spectre IR pour déterminer des groupes caractéristiques à l’aide de tables de données. -Associer un groupe caractéristique à une fonction dans le cas des alcools, acide carboxylique, ester. -Relier un spectre RMN simple à une molécule organique donnée, à l’aide de tables de données ou de logiciels. -Identifier les protons équivalents. Relier la multiplicité du signal au nombre de voisins. -Extraire et exploiter des informations sur différents types de spectres et sur leurs utilisations. Nature de l’activité : Analyses de spectres et activités expérimentales. Résumé (en 5 lignes au plus) : Exemples de pistes d’activités expérimentales utilisant les différentes spectroscopies UV-Visible, Infra rouge et RMN pour la caractérisation structurale des principales espèces chimiques qui participent au processus d’acescence ainsi que leur étude quantitative dans les différents produits de la transformation d’un vin rouge(13%). Mots clefs : Spectroscopie- U.V- Visible- IR- RMN- spectres- acidité du vin- degré d’acidité du vinaigre- degré d’alcool- acescence- piquage du vin. Académie où a été produite la ressource : Académie de la Martinique Observer : ondes et matière Thème : Analyse spectrale « Quand le vin devient aigre! » : Application de l’analyse spectrale à l’étude du phénomène d’acescence d’un vin rouge. Fiche professeur Type d’activité : Documentaire, pistes d’utilisation sur l’analyse spectrale, utilisation des TIC. Conseil de mise en œuvre : -Cette activité intervient après avoir étudié les différentes notions relatives à l’analyse spectrale (UV-Visible-IR-RMN). -Elle utilise dans sa globalité des notions et compétences abordées dans d’autres parties du programme. Sa présentation peut suggérer un étalement sur plusieurs séances en fonction de la progression choisie par l’enseignant. Elle peut être utilisée en tant qu’activité de synthèse. Elle peut aussi être vue sous l’angle d’un sujet support pour aborder différents thèmes du programme dans le cas d’une lecture verticale de celui-ci par l’enseignant. -Les différentes pistes d’utilisation proposées, sont autant d’occasions de mettre en œuvre les deux principales compétences du programme de terminale : « extraire » et « exploiter » des informations. -Les différentes études quantitatives proposées peuvent être l’occasion d’illustrer et d’approfondir les compétences spécifiques relatives aux mesures et à leurs incertitudes. -Cette activité peut être accompagnée d’un travail de recherche documentaire sur les processus naturels de transformation du raisin en vin puis en vinaigre. -Une partie de l’activité s’appuie sur les acquis de seconde et de première concernant le thème « lumière et couleur ». Elle peut donc en constituer un prolongement. -L’utilisation de l’outil informatique est nécessaire ainsi qu’un accès à internet (particulièrement pour la piste d’utilisation 4. Pré- requis : -Pour toutes les pistes d’utilisation, les notions relatives à l’analyse spectrale en UV-Visible, en IR et RMN du proton. -les alcools. -Molécules organiques colorées : molécules à liaisons conjuguées, indicateurs colorés. -Les réactions d’oxydoréduction. -Nomenclature des alcools, aldéhydes, cétones et acides carboxylique et oxydations. -Différentes compétences : l’utilisation du spectrophotomètre, la distillation fractionnée, chauffage à reflux. Objectifs et compétences sollicitées : o Connaissances et capacités expérimentales disciplinaires En spectroscopie UV-Visible, -Faire percevoir le lien entre la couleur perçue et la longueur d’onde au maximum d’absorption pour des espèces organiques. -Mettre en œuvre un protocole expérimental pour caractériser une espèce colorée. En spectroscopie IR, -Utiliser une table de données pour exploiter un spectre afin de déterminer des groupes caractéristiques. Associer ensuite ces groupes caractéristiques à des fonctions en chimie organique. Mettre en évidence la liaison hydrogène. En spectroscopie RMN, -Utiliser une table de données sur les déplacements chimiques, la notion d’intégration et la multiplicité du signal pour savoir relier un spectre RMN simple à une molécule organique. o Compétences transversales -Identifier un problème, et mettre en œuvre un raisonnement. -Mobiliser ses connaissances et exercer un esprit critique. -Rechercher et extraire des informations pertinentes d’un document. -Rechercher, extraire et organiser l’information utile. - Présenter la démarche suivie et présenter les résultats à l’écrit o Compétences expérimentales -Proposer un protocole comprenant des expériences, réaliser un protocole comprenant des expériences, porter un jugement critique sur la pertinence des résultats obtenus et les valider. -Estimer la précision de mesures. o Compétences liées à l’usage des TIC -L’ordinateur est utilisé pour recueillir des informations, saisir et traiter des mesures, et pour réaliser des simulations. o Compétences liées à « extraire et exploiter » -Choisir de manière argumentée ce qui est à retenir d’une table de données et des spectres. -Extraire des informations d’une expérience réalisée ou simulée. o Compétences sur « mesures et incertitudes » -Identifier les différentes sources d'erreur (de limite à la précision) lors d'une mesure : variabilités du phénomène et de l’acte de mesure (facteurs liés à l’opérateur, aux instruments, etc.). -Commenter le résultat d’une opération de mesure en le comparant à une valeur de référence. Provenance : Académie de la Martinique Adresse du site académique : Fiche élève: « Quand le vin devient aigre » : Application de l’analyse spectrale à l’étude du phénomène d’acescence d’un vin rouge. 1-Introduction Photo : « Du raisin au vinaigre » (Source : Académie de la Martinique) L’éthanoate d’éthyle est un ester à odeur caractéristique. Présent dans le vin, il contribue en quantité modérée à enrichir sa palette aromatique fruitée. En revanche, lorsqu’il est en excès il provoque l’acescence encore appelé piqûre du vin. Cet ester est le produit d’une réaction entre l’éthanol et l’acide acétique produit dans le vin par des bactéries qui le transforment en vinaigre. Cette activité propose diverses utilisations de la spectroscopie pour la caractérisation structurale des espèces chimiques qui participent au processus d’acescence ainsi que leur étude quantitative dans un vin rouge (13%). 2- Piste d’activité 1: « L’éthanol dans le vin » 2. A. Objectifs Le vin est la plus vieille boisson fermentée connue. Il fallut cependant attendre les travaux de Pasteur sur cette boisson pour commencer à comprendre les mécanismes de la transformation du jus de raisin en vin. Un vin est un mélange complexe de produits organiques et minéraux. Sa masse volumique varie donc suivant sa provenance et la quantité d’alcool qu’il contient. La teneur en alcool dans le vin est précisée par son degré alcoolique inscrit sur l’étiquette apposée sur la bouteille. On propose d’utiliser la spectroscopie pour caractériser la présence de l’éthanol dans le vin et de vérifier expérimentalement son degré alcoolique. 2. B. Définition Le degré alcoolique d’un vin correspond au volume d’éthanol en cm 3 contenu dans 100cm3 de vin mesuré à une température de 20°C. 2. C. Principe Pour identifier et doser l’éthanol dans le vin, on réalise d’abord son extraction par distillation fractionnée. On effectue ensuite la caractérisation structurale par spectroscopie et un dosage de l’éthanol par manganimétrie pour déterminer le degré alcoolique. 2. D. Manipulation 2. D. a. Extraction de l’éthanol du vin par distillation fractionnée. Remarque : Pour extraire la totalité de l’éthanol du vin il est nécessaire de rajouter de l’eau. En effet pour des considérations thermodynamiques, la distillation ne permet pas d’extraire l’éthanol pur, mais un mélange {éthanol-eau} dans lequel l’éthanol est majoritaire. A l’aide d’un dispositif de distillation fractionnée comme précisé cidessous, on distille un mélange constitué d’un volume précis de vin rouge, environ 4 fois plus en volume d’eau distillée et des grains de pierre ponce. (Par exemple 50mL de vin pour 200mL d’eau). Photo : Dispositif de distillation (Source : Académie de la Martinique) Remarque pour le professeur : Pour éviter les pertes d’éthanol par évaporation dans l’air, il est conseillé de raccorder le réfrigérant à un erlenmeyer dans lequel on récupère le distillat. L’erlenmeyer sera placé dans un cristallisoir contenant un mélange eau- glace. Le mélange {éthanol-eau} distille autour d’une température de 78°C à la pression atmosphérique. On arrête la distillation lorsque la température augmente et dépasse 80°C. On considère alors que la totalité de l’éthanol contenu dans le prélèvement de vin est extraite dans le distillat. 2. D. b. Identification de l’éthanol par spectroscopie IR et RMN. On prélève un échantillon du distillat précédent que l’on traite par un agent desséchant pour enlever l’eau. On peut alors réaliser les spectres IR et RMN du composé obtenu. Exploitation possible pour l’identification par spectroscopie IR -A quelle famille de composés organiques appartient l’éthanol ? -Ecrire la formule développée de l’éthanol et entourer le groupe fonctionnel puis, réaliser son modèle moléculaire. Le spectre IR du composé pur, est donné ci-dessous (Document 1): Document 1 : Spectre I.R. (Source : WWW.chemexper.com/) -En utilisant le tableau1 proposé en annexe 6. A, extraire par analyse du spectre l’information qui montre que le produit distillé est un alcool. -Le spectre I.R. du même composé réalisé en solution diluée est donné ci-dessous (Document 2) : Document 2: Spectre I.R.(Source : WWW.chemexpert.com/): -Quelle modification observe t- on sur le spectre ? -Comment expliquer cette modification ? Exploitation possible pour l’identification par spectroscopie RMN. On enregistre le spectre RMN du composé distillé. Il est donné ci-dessous (Document 3). Document 3 : Spectre RMN (Source : WWW.nmrdb.org/) -Combien de types de protons magnétiquement équivalents peut-on distinguer dans la formule chimique de l’éthanol. ? -Le spectre RMN est il en accord avec le nombre de signaux attendus pour l’éthanol. -En appliquant la règle des (n+1)-uplets, ce spectre RMN peut-il correspondre à celui de l’éthanol ? -Quelle autre grandeur doit –on considérer avant d’attribuer ce spectre à l’éthanol ? -Exploiter le tableau 2 donné en annexe 6.B. pour conclure. 2. E. Etude quantitative : Détermination du degré alcoolique du vin 2. E. a. Dilution du distillat On dilue dans l’eau le distillat recueilli avec une fiole jaugée de 250mL. On appelle So cette solution. 2. E. b. Oxydation permanganique de l’éthanol Remarque : La manipulation doit être réalisée avec les précautions d’usages. Dans un ballon, on mélange dans l’ordre un volume précis de solution So, de l’acide sulfurique à 6 mol/L et un volume précis de solution de permanganate qui doit être en en excès. Par exemple un mélange constitué de 5mL de solution So 40cm3 d’acide sulfurique à 6 mol/L et 50,0cm 3 de solution de permanganate (en excès) à la concentration 0,04mol/L, On ajoute des grains de pierre ponce et on porte le mélange à reflux pendant 15minutes. Photo : Dispositif chauffage à reflux (Source : Académie Martinique) 2. E. c. Dosage de l’excès de permanganate Après refroidissement, on procède au dosage de l’excès d’ions permanganate restant dans le mélange réactionnel par une solution fraîchement préparée d’ions fer II (solution de sel de Mohr) de concentration 0,5 mol/L. On peut ainsi en déduire la concentration de l’éthanol contenu dans l’échantillon de solution So. 2. E. d. Exploitation possible - A partir du volume VFe2+ versé à l’équivalence, déterminer la quantité de matière d’ions MnO4- en excès, puis la quantité de matière d’ions MnO4- consommée pour l’oxydation de l’éthanol. -En déduire la quantité de matière d’éthanol contenu dans l’échantillon de solution So, puis la quantité de matière d’éthanol contenue dans toute la solution S o. -Sachant que Méthanol = 46g/mol et que la masse volumique de l’éthanol est 0,78, déterminer le volume d’éthanol contenu dans 50cm 3 du vin étudié. En déduire le degré alcoolique du vin. -La valeur du degré alcoolique affichée sur la bouteille (13%) est obtenue à l’aide d’un densimètre étalonné pour 20°C. A quelle condition peut-on comparer directement le résultat du dosage précédent et l’indication portée sur l’étiquette ? -Quelle démarche doit-on opérer si la condition précédente n’est pas réalisée pour effectuer cette comparaison. Exploiter pour cela le tableau 3 donné en annexe 6.C. pour effectuer cette comparaison. Conclure. 2. E. f. Exemple de calcul de l’incertitude du résultat -Indiquer les sources d’incertitude sur la détermination du degré alcoolique du vin. -On se propose de calculer l’incertitude du résultat liée à l’utilisation de la verrerie pour la mesure des volumes au cours de cette activité. Relever l’incertitude sur la mesure du volume de solution So (Par exemple, pour un volume Vo=5mL, on utilise une pipette jaugée de 5mL mentionnant une incertitude sur la mesure de ± 0,03mL) ; Relever l’incertitude sur la mesure du volume de solution de permanganate de potassium. (Par exemple, pour un volume VMnO4-, on utilise une fiole jaugée de 50mL mentionnant une incertitude sur la mesure de ±0,06mL) Relever l’incertitude sur la mesure du volume de solution d’ion fer (II) versée à l’équivalence. (Par exemple, on utilise une burette graduée de 25mL mentionnant une incertitude de ±0,05mL sur la mesure.). Sachant que l’incertitude sur le résultat s’écrit : 𝛥𝑉é𝑡ℎ 𝑉é𝑡ℎ = 𝛥𝑉𝑜 𝑉𝑜 + 𝛥𝑉𝑀𝑛𝑂4− 𝑉𝑀𝑛𝑂4− + 𝛥𝑉𝐹𝑒2+ 𝑉𝐹𝑒2+ Avec un volume équivalent VFe2+= 12,5mL, on obtient : 𝛥𝑉é𝑡ℎ 𝑉é𝑡ℎ = 0,03 5 + 0,06 50 + 0,05 12,5 = 0,01; Soit pour 100mL de vin rouge Véthanol = (11 ± 0,12)mL soit un degré alcoolique de (11 ± 0,12)%. 3-Piste d’activité 2 : « Des acides dans le vin ». 3. A. Objectifs Un vin est acide. Il contient en effet plusieurs acides : acide tartrique, succinique, éthanoïque, malique, lactique…. En France, on exprime l’acidité totale d’un vin par sa teneur exprimée en grammes d’acides sulfurique (H2SO4) par litre de vin. Un dosage permet de déterminer l’acidité du vin. On peut évaluer l’acidité d’un vin par dosage colorimétrique en utilisant un indicateur coloré acido-basique : le bleu de bromothymol (BBT). La couleur du Bleu de bromothymol (BBT) dépend du pH de la solution dans laquelle il se trouve : il est jaune en solution acide et est bleu en solution basique. Sa zone de virage est 6,0-7,6. On propose d’utiliser la spectroscopie d’absorption UV-visible pour justifier le protocole mise en œuvre dans la détermination de l’acidité du vin par colorimétrie au BBT. 3. B. Les anthocyanes et la couleur du vin. Les anthocyanes constituent une famille importante de molécules organiques dont la principale propriété est leur pouvoir colorant. Ils sont présents notamment dans la pellicule des raisins rouges. Ce sont eux qui donnent leur couleur aux jus de raisin et aux vins rouges. Ces matières colorantes sont très sensibles aux variations de pH. 3. B.a. Dilution Diluer le vin 20fois. 3. B. b. Etude spectrophotométrique du vin. A l’aide d’un spectrophotomètre UV-Visible, Tracer le spectre d’absorption UV-Visible du vin dilué. Le document 4 ci-dessous est le spectre obtenu Spectre d'absorption UV-Visible d'un vin rouge 1.20 Absorbance 1.00 0.80 0.60 0.40 Vin 0.20 330.00 360.00 390.00 420.00 450.00 480.00 510.00 540.00 570.00 600.00 630.00 660.00 690.00 720.00 750.00 780.00 810.00 840.00 870.00 - Longueur d'onde en nm Document 4 : Spectre UV-Visible du vin rouge (Source : Académie de la Martinique) 3. B. c .Exploitation possible -Exploiter le spectre obtenu pour expliquer la couleur du vin. 3. C. Conditions opératoires pour le dosage colorimétrique. 3. C. a. Manipulation Enregistrer sur le même graphique le spectre d’absorption UV-Visible du BBT sous sa forme acide et sous sa forme basique. Superposer le spectre d’absorption UVVisible du vin. Le Document 5 ci-dessous représente les spectres obtenus de la forme acide (noté IdH) du BBT et celui de la forme basique (Id-) du BBT. On a superposé le spectre UV-Visible du vin. Absorbance des formes acide et basique duBBT et du vin dans le visible 0.45 0.40 Absorbance 0.35 0.30 0.25 0.20 indH 0.15 vin 0.10 ind- 0.05 450 468 486 504 522 540 558 576 594 612 630 648 666 684 702 720 738 756 774 792 810 828 846 864 882 - Longueur d'onde en nm Document 5 : Spectres UV-Visible du BBT et d’un vin rouge (Source : Académie de la Martinique) 3. C.b. Exploitation possible -Pour quelle longueur d’onde λA l’absorbance de la forme acide (IdH) représentée cidessus est elle maximale ? Justifier la teinte du BBT en milieu acide. -Pour quelle longueur d’onde λB l’absorbance de la forme basique (Id-) représentée ci-dessus est-elle maximale? Justifier la teinte du BBT en milieu basique. -Est-il judicieux de procéder directement au dosage d’un vin rouge en utilisant le BBT comme indicateur coloré ? -Quel protocole doit-on adopter pour réaliser ce type de dosage ? 3. D. Détermination de l’acidité du vin. Il est important d'évaluer l'acidité totale d'un vin car elle peut favoriser l'apparition de casses ou entraîner une mauvaise conservation du vin. 3. D.a. Manipulation On filtre pour cela le vin sur charbon actif. Puis on le dose par une solution d’hydroxyde de sodium à 0,1mol/L en présence de quelques gouttes de BBT. 3. D. b. Exploitation possible -En déduire l’acidité du vin -Sachant que l’acidité minimale du vin doit être de 2, 94g d’acide sulfurique, conclure pour le vin étudié. 4- Piste d’activité 3: « L’acide éthanoïque dans le vinaigre » 4. A. Objectifs Une bouteille de vin mal conservée, peut être transformée en vinaigre. C’est à partir d’une bactérie présente dans l’air, l’acétobacter, que le vin au contact de l’oxygène, se transforme en vinaigre après un temps relativement long. Photo Bouteille de vinaigre de vin rouge (Source : Académie Martinique) A la maison, il est possible de préparer le vinaigre. Pour cela on utilise un vinaigrier. C’est un récipient en grès ou en céramique (également rencontré en bois de chêne). Il se présente sous la forme d’un réservoir à large ouverture fermée par un bouchon en liège étanche afin de laisser passer l’air tout en protégeant le vinaigre. La transformation du vin en vinaigre provient de l’oxydation de l’éthanol présent dans le vin par l’oxygène de l’air pour donner de l’acide éthanoïque (encore appelé acide acétique). C’est l’acide acétique qui donne le goût acide au vinaigre. On caractérise le vinaigre par son degré en acide acétique. Ce degré correspond à la masse d'acide acétique contenu dans 100 g de vinaigre. On propose de montrer qu’il est possible d’identifier l’acide acétique dans un vinaigre commercial par spectroscopie IR et RMN et de vérifier expérimentalement son degré. 4. B. Identification de l’acide acétique dans le vinaigre par spectroscopie IR et RMN. 4. B.a. Exemple de document Lorsque l’on distille le vinaigre, un produit à forte odeur piquante est recueilli. On l’attribue à l’acide éthanoïque. Les spectroscopies IR et RMN peuvent permettre de caractériser cette espèce chimique présente dans le vinaigre. Après extraction du vinaigre, l’enregistrement d’un spectre IR de ce produit donne: Document 7 : Spectre I.R. (Source : http://www.chemexpert.com) 4. B .b. Exploitation possible. -Ce spectre peut –il être attribué à l’acide éthanoïque ? Justifier la réponse en analysant le spectre à l’aide du tableau 1 de l’annexe 6-A. -Comment expliquer la largeur du signal observé autour de 3300cm -1 ? -Si l’on enregistre le spectre RMN de l’acide éthanoïque, dessinez son allure en justifiant. On exploitera pour cela le tableau 2 des déplacements chimiques proposés en annexe 6-B. 4. C. Détermination du degré d’acidité du vinaigre. 4. C.a. Principe Pour doser l'acide acétique du vinaigre, on utilise à la fois un indicateur coloré (La phénolphtaléine) et un pH-mètre. 4. C.b. Manipulation Le vinaigre est préalablement dilué au dixième. On prélève ensuite un volume précis de vinaigre dilué (10 mL par exemple), on ajoute quelques gouttes de phénolphtaléine. L’étalonnage du pH-mètre étant fait, on dose par une solution d’hydroxyde de sodium à 0,1 mol/L en prenant soin de relever un tableau du pH en fonction du volume de solution d’hydroxyde de sodium versée. On note précisément le volume versé lorsque la solution devient rose pale. Photo : Dispositif de dosage pH-métrique et colorimétrique (Source : Académie de la Martinique) 4 .C .c. Exploitation possible L’équation-bilan de la réaction de dosage: CH3-CO-OH + OH- → CH3-CO-O- + H2O L'équivalence est révélée par la coloration rose (due à la phénolphtaléine) et par l’exploitation de la courbe pH = f(VOH-). On rappelle que l'équivalence acido-basique correspond à la neutralisation de tous les protons par les ions hydroxydes. A l'équivalence, on a donc uniquement de l'eau et l'ion éthanoate. C'est la présence de l'ion éthanoate, base faible, qui fait que la solution est basique à l'équivalence. -A l’équivalence, la structure moléculaire de la phénolphtaléine est modifiée. On passe d’une forme acide incolore qui absorbe essentiellement en UV, à une forme basique rose qui absorbe dans le visible. La longueur d’onde de maximum d’absorption se situe alors à λm = 554nm. Les deux structures moléculaires ci-dessous correspondent aux deux formes basique et acide de la phénolphtaléine. Attribuer en le justifiant, chaque structure moléculaire à la forme correspondante de la phénolphtaléine. -Tracer (sur papier ou avec un tableur) la courbe d’évolution du pH en fonction du volume de solution d’hydroxyde de sodium versé : pH=f(VOH-). -Déterminer le volume équivalent par une méthode de votre choix (méthode des tangentes, courbe dérivée…). -Exploiter le volume de soude versé à l’équivalence pour déterminer le degré d’acidité du vinaigre. -Comparer la valeur du degré d’acidité obtenue à celle indiquée sur l’étiquette de la bouteille de vinaigre en calculant l’écart relatif. Commenter le résultat en identifiant les différentes sources d’erreur. 5. Piste d’activité 4 : « L’éthanoate d’éthyle dans le vin mal conservé : acescence ». 5. A. Objectifs Dans le vin, l’éthanoate d’éthyle est produit par les levures et les bactéries acétiques à partir de l’éthanol et de l’acide acétique présent. En trop forte quantité, il est responsable de l’acescence. L’éthanoate d’éthyle est une espèce chimique utilisée dans de nombreux domaines d’activités : en tant que solvant, dans les peintures, les vernis et les colles, dans l’industrie agroalimentaire entre autres. Il existe différentes voie de synthèse de cette molécule au laboratoire et dans l’industrie. L’une d’elle est le procédé d’estérification, résultant d’une réaction entre l’acide éthanoïque et l’éthanol. La réaction est catalysée par l’ion oxonium H3O+ généralement apporté par l’acide sulfurique. L’équation-bilan est : H+ Données : Ethanol Acide éthanoïque Ethanoate d’éthyle Eau Masse volumique (g.cm-3) 0,785 1,044 0,900 1,00 Température d’ébullition (°C) 78,5 118 77,1 100 Solubilité dans l’eau totale totale Faible totale On propose de réaliser expérimentalement la synthèse de l’éthanoate d’éthyle par estérification et de dégager les principales caractéristiques de cette réaction. On propose ensuite de montrer l’efficacité de la spectroscopie dans l’identification d’une espèce chimique. 5. B. Synthèse de l’éthanoate d’éthyle 5. B.a. Mise en œuvre expérimentale Se munir des moyens de protection pour manipuler. On introduit dans un ballon, un mélange équimolaire constitué de n 1= 0,20mol d’acide éthanoïque et n2 = 0,20 mol d’éthanol. On ajoute, avec précaution, V= 1mL d’acide sulfurique concentré puis quelques grains de pierre ponce. On réalise le montage et on porte à reflux pendant 30 minutes. Après plusieurs lavages, on récupère et on détermine la masse m d’ester obtenue. Après refroidissement, la phase organique contenant l’ester est lavée avec une solution saturée de chlorure de sodium, puis neutralisée par une solution d’hydrogénocarbonate de sodium. Cette étape s’accompagne d’un important dégagement gazeux de dioxyde de carbone, La phase organique est ensuite séchée par ajout de la quantité nécessaire de sulfate de magnésium anhydre. On recueille l’éthanoate d’éthyle à odeur caractéristique dans un erlenmeyer sec et préalablement pesé et on détermine la masse m d’ester préparé. 5. B .b. Exploitation possible -On souhaite identifier la réaction d’estérification au regard des grandes classes de réactions de la chimie organique. Questions préliminaires -Dans cette réaction, l’éthanol intervient en tant que réactif nucléophile, expliquer pourquoi ? -L’acide éthanoïque interagit avec l’éthanol par son site accepteur de doublet d’électrons. Entourer en le justifiant le site accepteur de doublet d’électrons de l’acide éthanoïque. -L’éthanol étant un mauvais nucléophile, dans la première étape du mécanisme de la réaction, il y a activation catalytique par H+ : un proton H+est capté par l’oxygène du groupe carbonyle de l’acide éthanoïque selon le mouvement électronique suivant pour donner l’espèce A: Dans la deuxième étape, il y a attaque nucléophile de l’éthanol sur l’espèce A. Ecrire de même à l’aide d’une flèche courbe le mouvement du doublet d’électrons entre l’éthanol et le site accepteur de l’espèce A. -A partir de la nature des réactifs mis en jeu et du produit obtenu, quelle est la catégorie de la réaction dans cette étape ? -La réaction de préparation de l’éthanoate d’éthyle par estérification est lente et équilibrée. Pour améliorer le rendement, il est possible d’utiliser un dispositif de Dean-Stark (voir photo ci-dessous). Exploiter le tableau donné en 5.A.pour extraire l’information justifiant ce choix. Photo dispositif du Dean-Stark (Source : Académie de la Martinique) 5. C. Caractérisation structurale de l’’éthanoate d’éthyle. Pour vérifier la présence de l’éthanoate d’éthyle dans le vin, on souhaite procéder par spectroscopie. Pour cela, on propose d’étudier l’éthanoate d’éthyle obtenu par estérification en spectroscopie IR et RMN. 5. C.a. Caractérisation en IR -Après purification du produit de l’estérification, le spectre IR de l’éthanoate d’éthyle est enregistré. Il est donné ci-dessous (document 8) Document 8: Spectre I.R. de l’éthanoate d’éthyle (Source : WWW.chemexper.com) En utilisant le tableau 1 donné en annexe 6.A, quelle information caractéristique peut-on extraire de l’analyse de ce spectre IR? 5. C.b. Caractérisation par RMN. -A partir de la formule semi-développée de l’éthanoate d’éthyle, indiquer le nombre et la nature des signaux attendus dans le spectre RMN de ce composé. -L’un des trois spectres RMN suivant est celui de l’éthanoate d’éthyle. Indiquer lequel en exploitant le tableau 2 donné en annexe. Document : Spectre RMN (Source : WWW.nmrdb.org/) Document : Spectre RMN (Source : WWW.nmrdb.org/) Document : Spectre RMN (Source : WWW.nmrdb.org/) -Vérifier votre choix en utilisant le logiciel simulateur de spectre RMN en vous rendant sur le site WWW.nmrdb.org/ 5. D. Identification de l’éthanoate d’éthyle dans le vin mal conservé Proposer un protocole à mettre en œuvre pour identifier l’éthanoate d’éthyle dans le vin par spectroscopie. 6. ANNEXES 6. A. ANNEXE 1 : Spectroscopie infrarouge Tableau1 : Extrait Table des nombres d’ondes des vibrations de valence et de déformation Nombre d’ondes cm-1 3580-3670 3200-3400 3300-3310 3000-3100 3030-3080 2800-3000 2750-2900 2500-3200 Intensité Valence Valence Valence Valence 1700-1840 1770-1820 1700-1740 1650-1730 Abaissement de 20 à 30 cm-1 si conjugaison. F ; 2 bandes F F F Valence Valence Valence 1680-1710 1625- 1685 1450-1600 F M Variable : 3 ou 4 bandes Liaison Nature O-H alcool libre O-H alcool lié C-H alcyne C-H alcène C-H aromatique C-H alcane C-H aldéhyde O-H acide carboxylique C=O anhydride C=O chlorure d’acide C=O ester C=O aldéhyde et cétone Valence Valence Valence Valence Valence Valence Valence Valence C=O acide C=C C=C aromatique F : fort, m : moyen ; f : faible. F ; large F ; large m ou f m m F M F à m ; large 6. B. ANNEXE 2 : Résonance magnétique nucléaire 1H. Tableau 2 : Déplacements chimiques moyens de quelques espèces de protons (δ est exprimé en ppm par rapport au tétraméthylsilane (TMS) pris comme référence. δ (ppm) Protons CH3 Liés à un C Tétraédrique CH3 –C CH3-C-C=O CH3-C-OH (ou OR) 0,9 0,95-1,1 1,15 à 1,3 Protons CH2 Liés à des C tétraédrique -CH2-C -CH2-C-C=O -CH2-C-OH (ou OR) 1,6 2,0 2,1 2,1-2,2 En α d’une insaturation -CH2-C=C -CH2-CO-OR -CH2-CO-OH -CH2-CO-R Liés à un hétéroatome CH3-OR CH3-OH CH3-OCOR 3,3 3,4 3,7 Liés à un hétéroatome -CH2-OR -CH2-OH -CH2-OCOR Protons liés à un hétéroatome Alcool (ROH) 0,7-5,5 En α d’une insaturation CH3-C=C CH3-CO-OR CH3-CO-OH CH3-CO-R Acide (RCO-OH) δ(ppm) Protons CH Liés à des C tétraédriques 1,3 CH-C 1,5 1,8 CH-C-OH 2,1-2,3 2,2 2,35 2,4 3,4 3,6 4,2 δ(ppm) 1,5 1,6-2 En α d’une insaturation -CH-C=C 2,5 CH-CO-OH CH-CO-R 2,6 2,5-2,7 Liés à un hétéroatome CH-OR CH-OH CH-OCOR 3,7 3,9 4,8-5,1 10,512,5 6.C. ANNEXE 3 : Tableau 3. Correction à apporter au degré alcoolique lu à t °C sur l’alcoomètre. (Extrait sujet BAC 2004 Réunion) D° t°c 15 16 17 18 19 21 22 23 8 9 10 11 12 13 14 15 16 +0.72 +0.58 +0.46 +0.31 +0.16 -0.16 -0.34 -0.51 +0.77 +0.62 +0.48 +0.33 +0.16 -0.17 -0.35 -0.54 +0.82 +0.66 +0.51 +0.34 +0.17 -0.17 -0.37 -0.56 +0.87 +0.71 +0.55 +0.36 +0.18 -0.18 -0.40 -0.60 +0.94 +0.76 +0.58 +0.39 +0.20 -0.19 -0.42 -0.63 +1.01 +0.82 +0.63 +0.42 +0.21 -0.20 -0.44 -0.67 +1.09 +0.83 +0.67 +0.45 +0.23 -0.21 -0.46 -0.71 +1.17 +0.94 +0.71 +0.47 +0.24 -0.24 -0.48 -0.74 +1.26 +1.01 +0.76 +0.50 +0.26 -0.26 -0.51 -0.78