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Vers un traitement
à la carte de l’hépatite C ?
REVUE de presse
Rédaction : Mathias Chamaillard
L'
238
infection par le virus de l’hépatite C est l’une des causes
majeures de cirrhose et de carcinome
hépatocellulaire dans le monde et la
première indication de transplantation
hépatique. Il affecte environ 3 % de la
population mondiale, avec 170 millions
de porteurs chroniques, dont 500 000
en France. Identifié il y a une vingtaine
d’années, l’interféron de type I (IFN-α
et -β) et II (IFN-γ) joue un rôle majeur
dans la réponse immunitaire antimicrobienne en général, et antivirale en
particulier. En modulant la réponse
à l’interféron, on peut induire une
réponse virologique soutenue (RVS),
qui est associée à une amélioration des
lésions histologiques et qui se traduit
par une diminution de l’incidence du
carcinome hépatocellulaire. Il faut
maintenant développer des molécules plus efficaces et mieux tolérées
que la bithérapie interféron pégylé +
ribavirine. De nombreuses voies de
signalisation et cibles moléculaires ont
été impliquées dans la pathogenèse de
l’hépatite C, comme des chimiokines
et des gènes cibles induits en réponse
à une stimulation par l’interféron. Une
équipe française vient de publier des
travaux suggérant la possibilité de
prédire la réponse au traitement par
la combinaison interféron pégylé +
ribavirine. Parmi les 58 gènes analysés
chez 14 sujets non-répondeurs (NR) et
26 RVS, l’expression de trois d’entre
eux (IFI-6-16/G1P3, IFI27 et ISG15/
G1P2) était significativement induite.
Des données similaires ont été obtenues avec une deuxième cohorte de
9 sujets NR et 20 RVS. Une “signature
d’expression” de deux gènes (IFI27 et
CXCL9) permet de prédire la réponse
au traitement dans près de huit cas sur
dix. Il faut noter que CXCL9, qui est
sous le contrôle de la voie de signalisation des interférons, joue un rôle-clé
au cours de nombreuses pathologies
comme les maladies inflammatoires
chroniques intestinales ou certaines
maladies auto-immunes.
En conclusion, l’analyse de l’expression
de certains gènes pourrait permettre
de prédire la réponse au traitement
interféron pégylé + ribavirine.
> Asselah T et al. Liver gene expression signature
to predict response to pegylated interferon plus
ribavirin combination therapy in patients with
chronic hepatitis C. Gut 2007 (sous presse).
Troubles fonctionnels
intestinaux ou MICI :
enfin un marqueur fiable ?
À
ce jour, seules des techniques
invasives, comme la coloscopie avec biopsies, permettent de
confirmer le diagnostic de maladies
inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Sécrétée par les granulocytes, la protéine pro-inflammatoire
S100A12 est très exprimée au niveau
de la muqueuse des patients MICI. Il
existe également chez ces malades une
élévation significative du taux sérique
de cette molécule. Cependant, il restait
à déterminer la valeur prédictive du
dosage de cette protéine au niveau de
la lumière intestinale chez l’adulte pour
le diagnostic d’inflammation intestinale. Les auteurs ont montré que la
concentration de la protéine S100A12
était significativement plus élevée dans
les selles de patients ayant une forme
active de MICI (2,45 mg/kg ± 1,15)
par rapport aux malades en rémission clinique (0,005 ± 1,03 mg/kg ;
p < 0,001), aux témoins (0,006 mg/kg
± 0,03 ; p < 0,001) ou aux sujets avec
un syndrome de l’intestin irritable
(0,05 mg/kg ± 0,11 ; p < 0,001). Aucune
différence n’a été mise en évidence
entre les formes actives de maladie de
Crohn et de rectocolite hémorragique
(1,84 ± 1,84 mg/kg et 2,67 ± 1,38 mg/
kg respectivement). Ce dosage corrèle
avec divers marqueurs inflammatoires,
tels que le score histologique et le
taux sérique de la protéine C-réactive
(p < 0,01) ; la sensibilité de ce dosage
était de 86 % (81 % pour la maladie
de Crohn et 91 % pour la rectocolite
hémorragique), avec une spécificité
de 100 %. Ce test présente également
d’excellentes sensibilité (86 %) et spécificité (96 %) pour distinguer les patients
atteints de MICI des sujets souffrant de
troubles fonctionnels intestinaux. En
conclusion, le taux fécal de S100A12
semble être un marqueur non invasif
pour le diagnostic de MICI, qui serait
plus fiable que le dosage de la calprotectine (une protéine apparentée à
S100A12). Des études prospectives
sont maintenant attendues. Enfin, étant
donné les propriétés pro-inflammatoires de S100A12 mises en évidence
chez la souris, des molécules antagonistes de cette molécule pourraient
représenter une nouvelle piste thérapeutique dans les maladies inflammatoires intestinales.
> Kaiser T et al. Fecal S100A12 as non-invasive
marker distinguishing inflammatory bowel disease
from irritable bowel syndrome. Gut 2007 (sous
presse).
La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - n° 9 - novembre-décembre 2007
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