Hépatite C Une personne sur trois ignore être atteinte La Direction générale de la santé a lancé une campagne de dépistage de l’hépatite C. On estime que 600 000 personnes sont atteintes par le VHC en France et 150 millions sont porteurs chroniques dans le monde. Mais une personne sur trois l’ignore. D’ après la conférence internationale de consensus sur l’hépatite C, dans les pays industrialisés, le VHC est responsable de 20 % des cas d’hépatite aiguë, de 70 % des cas d’hépatite chronique, de 40 % des cas de cirrhose décompensée, de 60 % des cas de carcinome hépatocellulaire et de 30 % des cas de transplantation hépatique. L’hépatite C est une maladie asymptomatique dont l’évolution est variable et lentement progressive. Quinze pour cent des sujets infectés guérissent d’ailleurs spontanément. Parmi les 600 000 Français dépistés, 80 % évolueront vers une forme chronique, 20 à 30 % vers la cirrhose après 30 ans d’évolution et 5 % vers le cancer. L’hépatite C est une maladie qui entraîne la mort chez un petit nombre de sujets atteints mais qui n’affecte pas la durée de vie de la majorité d’entre eux. Transmission Le mode de transmission est essentiellement sanguin. Heureusement, l’incidence est en voie de disparition grâce à la surveillance des produits sanguins pour les transfusions après 1991 et les mesures appliquées contre les infections nosocomiales. Reste la toxicomanie intraveineuse. Cinquante à 70 % des toxicomanes sont déjà contaminés et, pour eux, le pouvoir infectieux du virus est grand. Il suffit d’une microgoutte de sang ou d’un résidu sanguin pour que le virus passe de l’un à l’autre usager. Cinquante pour cent d’entre eux risquent d’être contaminés au bout d’un an de toxicomanie. La contamination sexuelle est rare, 6 mais réelle pour des personnes ayant des partenaires multiples. Cependant, dans 30 % des cas, l’origine de la contamination est inconnue. Tests diagnostiques Le dépistage doit être réservé aux personnes à risque. La conférence de consensus a insisté sur la nécessité d’orienter le dépistage vers les transfusés d’avant 1991, les hémophiles, les hémodialysés, les enfants nés d’une mère contaminée, les toxicomanes (actuels et anciens) et les donneurs d’organe ou de tissu. Aujourd’hui, on utilise les tests ELISA, d’usage facile et peu onéreux. Ceux-ci sont toutefois moins sensibles chez les sujets hémodialysés et chez les sujets immunodéprimés. Chez les personnes à risque, le test ELISA positif doit être confirmé par un test qualitatif de détection de l’ARN du VHC. Chez les patients atteints d’hépatite aiguë de source inconnue, le test ELISA doit être effectué en premier. Si les tests pour l’hépatite A et pour l’hépatite B sont négatifs, il convient d’effectuer un test qualitatif de détection de l’ARN du VHC. Ce dernier test doit être aussi effectué chez les patients atteints d’hépatite chronique d’origine non déterminée, surtout quand ils sont hémodialysés ou immunodéprimés. Chez les malades atteints d’hépatite C, les examens de laboratoires ne sont pas très utiles pour surveiller la progression de la maladie hépatique. La numération sanguine, en particulier la numération des plaquettes, et le dosage des transaminases tous les six mois sont recommandés. La biopsie hé- patique est nécessaire pour évaluer la progression de la fibrose et l’existence d’une cirrhose. Chez les malades atteints d’une cirrhose ou suspectés d’en développer une, le dépistage du carcinome hépatocellulaire devrait être effectué. Cette conférence a soulevé le problème de santé publique que représente le VHC. Parce que, d’une part, même si l’infection régresse, il reste des malades infectés chez lesquels la maladie aura progressé au stade de cirrhose avec développement possible d’un carcinome hépatocellulaire, d’autre part, la mise au point d’un vaccin est peu probable, les difficultés résidant dans le fait que seuls l’homme et le chimpanzé sont porteurs de VHC lequel, par ailleurs, se réplique mal in vitro. Et les protéines de l’enveloppe du virus variant rapidement, elles ne permettent pas le développement d’une immunité durable. A.-L.P. Hépatites Info Service Un numéro d’appel gratuit Un nouveau dispositif téléphonique a vu le jour. Il est disponible tous les jours de 9 h à 23 h. Sa mission est d’écouter, d’informer, d’orienter et de soutenir les personnes qui s’interrogent sur les hépatites. Hépatites Info Service est un espace d’échanges et de contacts. Une équipe de 80 écoutants de formation médicale, psychologique et sociale est mobilisée. Déjà les 1 800 premiers appels confirment ce besoin d’écoute des personnes atteintes ou concernées par les hépatites. La moitié des premiers appelants sont des femmes, qui sont aussi 62 % à déclarer une hépatite C. L’appel est anonyme et gratuit. Le numéro est accessible en métropole et dans les DOM. Hépatites Info Service : 0 800 845 800.