ACTUALITÉ PSY JUIN 05/08/02 10:34 Page 195 mise au point Mise au point La face cachée des classifications psychiatriques J.M. Havet* Pourquoi classer ? D ans le premier chapitre de l’Introduction à la psychanalyse, Sigmund Freud constatait : “Dans le cadre même de la médecine, la psychiatrie, il est vrai, s’occupe à décrire les troubles psychiques qu’elle observe et à les réunir en tableaux cliniques, mais, dans leurs bons moments, les psychiatres se demandent eux-mêmes si leurs arrangements purement descriptifs méritent le nom de science. Nous ne connaissons ni l’origine, ni le mécanisme, ni les liens réciproques des symptômes dont se composent ces tableaux nosologiques ; aucune modification démontrable de l’organe anatomique de l’âme ne leur correspond ; et quant aux modifications qu’on invoque, elles ne donnent des symptômes aucune explication.“(1) Quatre-vingts ans après cette constatation, il semble légitime de s’interroger sur l’évolution de la question nosographique : la situation a-t-elle évolué de façon notable ? Plongé dans un univers matériel qu’il lui faut o rg a n i s e r p o u r a g i r, l’homme différencie les objets, les phénomènes, et leur attribue une catégorie. L’intérêt fondamental d’une classification est d’ordonner le réel en vue de rendre son appréhension utile à l’action – action qui sera spécifique en fonction du problème rencontré. Par exemple, si j’ai faim, je me demanderai si cette plante est ou non comestible ; si je suis psychiatre, je me demanderai quel type de prise en charge je devrai mettre en œuvre face à un problème que je m’efforcerai de spécifier, c’est-à-dire de ranger dans une catégorie ou une autre. Classer permet de sortir de la confusion et de l’indifférenciation en vue d’une action efficace. La première question, que nous pose d’ailleurs un sujet – ou son entourage – devant l’apparition de symptômes est : qu’a-t-il ? en d’autres termes quel est le diagnostic ? Il peut arriver parfois que la question du diagnostic s’estompe (tellement celui-ci peut sembler évident, * Service de psychiatrie des adultes, CHU Robert-Debré, Reims. Act. Méd. Int. - Psychiatrie (17) n° 6, juin 2000 comme dans le cas d’un état dépressif) et laisse la place à la question : que faire ? Je peux cependant légitimement me demander si l’ordre existe avant que je n’aborde mon objet. Mon activité consiste-t-elle à mettre en évidence un ordre inhérent à l’objet ? Ou bien, cet ordre, n’est-ce pas moi qui l’introduis dans l’objet ? L’ordre n’est-il pas alors fonction de l’action que je projette ? En effet, je puis ranger un objet dans différentes catégories, selon le critère que je privilégierai pour le classer. Par exemple, un cube de bois rouge peut être rangé dans la catégorie des objets cubiques, dans celle des objets en bois, dans celle des objets rouges, ou encore dans celle des jouets d’enfant. Le choix que j’opère reflète mon intention. 195 Par ailleurs, classer n’est pas un pur acte intellectuel. Classer permet également de rassurer, de transformer ce qui a un caractère effrayant par ses aspects inconnus, irrationnels et imprévisibles (la folie) en quelque chose de connu, de rationnel et de prévisible, que je peux appréhender et sur quoi je peux agir. Le diagnostic transforme un sujet singulier en un objet familier. Objectifs des classifications psychiatriques Une classification se doit d’avoir une cohérence interne, de répondre à une logique et d’avoir une fonctionnalité. Elle est faite dans un but et pour un usage précis. Pour Carl Hempel (2), “un ensemble de ‘faits’ empiriques peut être analysé et classé de bien des manières, dont la plupart ne jettent aucune lumière sur la recherche envisagée. Pour qu’un mode particulier d’analyse et de classification de résultats empiriques conduise à une explication des phénomènes considérés, il faut qu’il soit fondé sur des hypothèses relatives à la manière dont ces phénomènes sont liés ; faute de telles hypothèses, analyse et classification sont aveugles”. ACTUALITÉ PSY JUIN 05/08/02 10:34 Page 196 mise au point Mise au point La logique interne des classifications psychiatriques actuelles est difficile à préciser, car elle n’est que peu – ou pas du tout – explicitée. Mais ce qui est plus grave, c’est que cette logique peut être masquée par un discours (pseudo) scientifique qui donne à la classification une honorabilité que, fondamentalement, elle ne possède pas. Nos prédécesseurs étaient pragmatiques : ils séparaient les malades agités des malades tranquilles. Nos patients actuels nous reprochent souvent le mélange des genres dans nos institutions. Ils aimeraient (eux qui sont, bien sûr, “moins atteints”) être séparés des malades plus graves. La morale a trouvé – et trouve certainement encore – sa place dans les classifications : jusqu’à la circulaire sur le secteur, l’interdiction sur la mixité conduisait à avoir, au sein des établissements, des pavillons d’hommes et des pavillons de femmes. Cette séparation hommes/femmes serait d’ailleurs encore bien vue par certains maris, épouses ou parents de patients. L’objectif suivant fut scientifique : la classification des données sous des rubriques claires et distinctes était la condition sine qua non de la méthode scientifique en France à la fin du XVIIIe siècle, dit “des lumières”. La nosologie devenait ainsi fondamentale pour donner le statut scientifique auquel la psychiatrie aspirait. En ordonnant les troubles observés, et en les regroupant dans des grandes catégories présentant des traits communs psychologiques, comportementaux et langagiers, le médecin pouvait envisager l’existence d’un processus pathologique unique à l’origine de chaque catégorie et penser qu’il serait un jour possible d’avoir une certaine action thérapeutique sur ce processus. En ces temps difficiles où les finances sont réduites, les classifications ont également (surtout ?) un intérêt économique. Sans elles, aucune évaluation des pratiques et des coûts n’est possible. On conçoit donc Act. Méd. Int. - Psychiatrie (17) n° 6, juin 2000 aisément leur importance quand, à défaut d’une politique de santé, on se limite à privilégie une politique de réduction des dépenses de santé. Critique des classifications psychiatriques modernes (et du DSM en particulier) Athéorisme Il s’agit d’une question qui s’est posée à moi dès la publication, en 1983, de la traduction française du DSM-III (3). Je m’appuyais alors, pour démontrer l’impossibilité de l’athéorisme, sur des auteurs aussi prestigieux qu’Albert Einstein qui disait : “C’est la théorie qui détermine ce que l’on peut observer.” Plus récemment seulement, il m’est apparu que le malaise que faisait naître en moi cette question de l’athéorisme était lié à un paradoxe : “J’ai pour théorie que je peux me passer de théorie.” La perspective descriptive La description même des troubles et la façon dont ils sont conçus rendent compte de la structure du DSM et des problèmes posés par cette classification. Imaginons ce qui se passerait si un architecte décidait de définir les objets qui relèvent de sa compétence selon une méthode descriptive. Imaginons donc un manuel d’architecture conçu selon la méthodologie des critères diagnostiques. Au chapitre bâtiments, nous trouverions les sections : maison, logement, église, usine… Les critères “diagnostiques” de la maison pourraient être les suivants : A - comporte obligatoirement la présence des éléments suivants : 1/ murs 2/ toit 3/ porte (s) 4/ fenêtre (s) 196 B - comporte obigatoirement la présence d’au moins deux des éléments suivants : 1/ volets 2/ rideaux 3/ plafond 4/ cheminée C - ne répond pas aux critères de : 1/ grange 2/ garage 3/ usine 4/ gymnase 5/ église Cette façon de faire conduirait à classer les maisons en tenant compte des différents types, selon la région ou la forme : à toit de chaume, en bois, en brique, etc., au milieu d’un jardin, avec des volets fermés… Cette description ne rendrait en aucune façon compte de ce qu’est une maison. Elle ignorerait, en effet, qu’il s’agit d’un lieu de vie qui porte la marque de celui qui y habite, de celui qui y vit. Qu’y a-til à l’intérieur ? En fait, cette construction a été réalisée avec un projet, dans un but : une maison est faite pour se protéger du froid, de la pluie, des intempéries, des bêtes féroces et des intrus... En d’autres termes, une maison a une fonction. Ces réflexions ne sont pas pures considérations intellectuelles. Elles ont des conséquences pragmatiques, en particulier au niveau de la démarche scientifique de compréhension des phénomènes, et spécifiquement de la recherche de leurs “causes”. Des quatre grandes causes isolées par Aristote, la science actuelle n’a retenu que les causes : – matérielles (les matériaux nécessaires à la construction : les atomes, les molécules, la sérotonine, la dopamine, la noradrénaline…) ; – efficientes (le travail du maçon : les enzymes) ; – et formelles (le projet architectural, le programme de construction : le code génétique). ACTUALITÉ PSY JUIN 05/08/02 10:34 Page 197 mise au point Mise au point Elle néglige donc les causes finales, souvent considérées depuis Descartes comme non scientifiques. Une méthodologie descriptive des troubles ne rend pas compte des aspects fondamentaux de ceux-ci. Elle espère cependant pouvoir être un point de départ pour la recherche de ces aspects fondamentaux. Nous reviendrons sur ce point quand nous examinerons la question de l’objectivité. Des individus isolés Le DSM, comme la majorité des classifications psychiatriques, décrit des individus isolés de leur contexte familial, professionnel, social ou culturel. Il méconnaît l’importance des interactions dans la constitution de l’être humain. Les troubles qui y sont décrits deviennent ainsi de pures abstractions déshumanisées, que l’on ne rencontre jamais dans la pratique courante – à moins de penser et de se comporter comme un robot social sans affectivité. Un patient quel qu’il soit ne peut exister que dans un contexte qui l’influence et qu’il influence, avec lequel il interfère. Dans le DSM, autrui n’apparaît le plus souvent que si le patient lui pose problème (c’est en particulier le cas des enfants) ou si le patient doit se cacher de lui (c’est le cas des boulimiques qui vomissent). Pourtant, un trouble quel qu’il soit est autant montré, vu et entendu qu’il est vécu. Un trouble est également communication. La temporalité Malgré l’existence de critères de durée (arbitraires) et quelques éléments concernant l’évolution, les pathologies sont décrites de façon intemporelle. Le DSM décrit des états dans lesquels l’histoire du sujet est absente. Ces états sont théoriquement censés être les mêmes en tout temps et à toute époque. L’objectivité La constatation est le point de départ de toute classification. Les organes des sens, indispensables à la constatation, interviennent dans une proportion relativement faible, tandis que la personnalité de l’observateur participe tout entière à cette activité. En effet, en matière de psychiatrie, l’homme utilise deux méthodes pour différencier les objets auxquels il est confronté : il observe ce qui est à l’extérieur de lui-même et analyse ce qui est à l’intérieur de lui-même. L’homme, donc, observe à partir de ses organes des sens, et des éventuels outils qu’il a créés pour prolonger ceux-ci (le microscope, le scanner, les dosages biologiques…). Mais l’homme ressent également, et il a tendance à assimiler ses états internes à ce qu’il observe : ma tristesse se caractérise par telle ou telle manifestation (je pense, je me comporte, je me présente de telle ou telle manière) ; donc, si je constate des manifestations identiques chez une autre personne, je peux les rapporter à la tristesse, à la dépression. Les penseurs se sont préoccupés d’éliminer cette influence d’observateur afin d’obtenir un résultat qui soit identique pour n’importe quel individu qui constate. C’est en cela que réside l’objectivité. Il peut arriver, cependant, que par un raisonnement inverse, on soit conduit à penser que si l’on a un résultat sur lequel tout le monde s’accorde, comme la définition d’un syndrome psychiatrique quel qu’il soit, c’est un signe d’objectivité. Ainsi, la méthode des critères diagnostiques peut donner l’illusion d’une parfaite objectivité, d’un repérage précis de l’objet décrit, appréhendé. En réalité, l’usager du DSM ne fait que préciser ce qu’il entend (et ce que, éventuellement, d’autres entendent de façon consensuelle). Il ne fait que préciser ses concepts. Le DSM se situe dans une épistémologie positive-réaliste. Il postule qu’il existe 197 une réalité extérieure à l’observateur que ce dernier peut décrire avec objectivité de façon précise s’il dispose des outils adéquats. Le DSM veut être l’un de ces outils. Le DSM prétend éliminer la subjectivité. Comme il existe des objets dont la description ne peut rendre compte parfaitement, il va modifier cette description et évoluer au fil du temps, avec l’espoir d’atteindre un jour à une description complète et parfaite. En fait, c’est un processus infini. En quoi la définition suivante est-elle plus valide que la précédente ? Cela n’est jamais explicité. La description objective n’est peut-être pas d’ailleurs l’élément fondamental permettant d’appréhender un phénomène dans le champ des sciences humaines. Prenons un exemple linguistique (4) : le locuteur français est persuadé que les deux unités phoniques minimales, “r” et “l”, sont distinctes en soi, dans leur essence immuable, par leur substance phonique même, et cela pour toutes les langues. Il ne paraît pas possible de confondre un son produit par une vibration de deux à cinq battements de la pointe de la langue contre les dents d’en haut, le “r”, avec un son si totalement différent, produit par l’écoulement latéral de l’air à droite et à gauche de la pointe de la langue touchant les dents d’en haut, le “l”. Or, les Français ne distinguent ces deux productions que parce qu’elles ont des fonctions distinctives : elles permettent de distinguer pale de pare, mille de mire, bulle de bure, père de pelle, bar de bal… En sango, et dans de nombreuses langues africaines, ces deux sons “objectivement” (physiquement) si différents ne sont pas utilisés pour opposer des paires de mots qui seraient autrement semblables. Ils n’ont donc pas cette valeur d’opposition distinctive dans la communication : “r” ne commute pas avec “l” pour créer des unités significatives différentes. ACTUALITÉ PSY JUIN 05/08/02 10:34 Page 198 mise au point Mise au point Le locuteur sango utilisera indifféremment, pour désigner un œuf, deux signifiants que l’auditeur français entendra tantôt comme pala tantôt comme para. En sango “l” et “r” ne sont pas deux unités phonologiques distinctes, mais deux variantes libres d’une seule et même unité. C’est une idée fondamentale que les unités linguistiques sont définies par leur fonction de communication dans l’énoncé avant de l’être par leur forme ou par leur substance. N’en va-t-il pas de même des troubles mentaux ? L’idéologie Le DSM est le reflet – d’autant plus pernicieux qu’il est insidieux – de l’idéologie nord-américaine. La définition des pathologies nous permet de voir en négatif – ou en positif selon le point de vue d’où on se place – l’idée sousjacente de ce qu’est le sujet normal, qu’il s’agisse d’un adulte ou d’un enfant. Pour ne donner que quelques éléments, l’Américain adulte type : – s’adapte parfaitement (fait face) aux stress ; – joue de l’argent mais sans excès ; – ne se montre pas avare avec l’argent pour lui-même ou pour les autres ; – jette sans regret les objets usés et sans utilité ; – est sûr de lui ; – peut avoir une aversion extrême pour la sexualité ou ne pas avoir d’érection – sans en souffrir… C’est un homme pragmatique, souriant, efficace, que rien ne peut atteindre. On peut se demander, par ailleurs, la raison d’un certain nombre de précisions chiffrées quant à la fréquence de survenue de certains symptômes. Aucune information dans le manuel ne permet de savoir comment sont établies ces notes seuil. En fait, il s’agit de répondre aux demandes des assureurs privés qui n’acceptent de rembourser des soins que si les pathologies sont bien précisées. C’est implicite. Ce qui Act. Méd. Int. - Psychiatrie (17) n° 6, juin 2000 est explicite, c’est la présentation de cette classification comme scientifique, établie par des comités d’experts. L’aspect économique n’est pas clairement énoncé, ce qui constitue une véritable escroquerie morale. Cette classification est envahie par le “politiquement correct”. L’homosexualité a été retirée des catégories diagnostiques à la suite d’un vote. Imagine-t-on pareille aventure survenir au cancer de l’estomac ? Le vocabulaire s’édulcore : les perversions sont devenues des paraphilies. Les victimes des pédophiles seront sans doute intéressées de savoir que les auteurs de ces actes souffrent de paraphilie, c’est-à-dire qu’ils “aiment à côté” – ou, que, mieux encore, ils présentent un trouble de la préférence sexuelle (CIM-10). Conclusions Faut-il se passer des classifications ? Oui et non. Oui, car elles ne sont pas absolument indispensables pour les prises en charge non médicamenteuses. Non, car il est difficile en pratique d’agir sans faire référence à des catégories précises, même si celles-ci ne sont que temporaires. Mais il faut savoir clairement dans quel but on les utilise et ce qui est sous-tendu par elles. Quand on range un trouble dans une catégorie, il faut savoir précisément ce que celle-ci recouvre, quel impact cela a sur nous, quelle modélisation cela fait naître en nous et quelles conséquences nous allons en tirer. Quelle classification choisir ? Peu importe : il n’existe pas de classification parfaite, fondamentalement meilleure qu’une autre. Il ne faut pas être néopathe, se mettre systématiquement à la mode des États-Unis (symbole consensuel de progrès). L’essentiel est de toujours s’assurer, quand on utilise un concept, que notre interlocu- 198 teur en a bien la même définition, et surtout la même représentation. Conseils aux jeunes générations Il serait présomptueux de ma part de m’ériger en sage. Aussi, je laisserai la parole, d’une part, à l’homme de science, et, d’autre part, au poète. Henri Poincaré (5) nous rappelle qu’il ne suffit pas de penser se comporter en scientifique pour l’être vraiment. Il écrivait : “Combien de gens croient de bonne foi faire de la science impartiale, alors qu’ils interrogent les faits comme les présidents d’assises d’autrefois interrogeaient les témoins ! Ils n’avaient de cesse que quand ils avaient obtenu ce qu’ils voulaient qu’ils disent. Et c’était cela que nos magistrats appelaient la justice, comme c’est cela que nos gens appellent de la science.” Quant à Georges Brassens (6), il nous met en garde contre la tentation d’atteindre à une vérité immuable. Il chantait : “La vérité d’ailleurs flotte au gré des saisons. Tout fier dans son sillage, on part, on a raison. Mais au cours du voyage, elle a viré de bord, Elle a changé de cap, on arrive : on a tort.” Références 1. Freud S. Introduction à la psychanalyse, Paris : Payot. 2. Hempel C. Éléments d’épistémologie. Paris : Armand Colin/Masson, 1996. 3. Havet JM, Pascalis JG. Peut-on construire une clinique sans référence théorique ? Annales médico-psychologiques, volume 146, n°5. 4. Mounin G. Clefs pour la linguistique. Paris : Seghers, 1971. 5. Poincaré H. In : “Morale de savant”, sous la direction de Jean Pelseneer. Bruxelles, 1946. 6. Brassens G. Le Vieux Normand.