Gynécologie - Obstétrique OSTÉOPOROSE ET RALOXIFÈNE EN PRATIQUE Le raloxifène n’est pas le traitement de choix des femmes récemment ménopausées (du fait de son inefficacité sur les manifestations vasomotrices de la ménopause) et des patientes à haut risque fracturaire fémoral (du fait de son absence d’efficacité démontrée dans la prévention des fractures du col du fémur). Ce modulateur sélectif du récepteur des estrogènes (SERM) trouve en revanche des indications de choix dans la prévention de l’ostéoporose vertébrale chez les femmes qui refusent l’hormonothérapie, dont la mauvaise tolérance endométriale (ou mammaire) rend difficile l’utilisation de doses d’estrogènes suffisantes pour un plein effet osseux, ou chez celles qui sont à haut risque de cancer mammaire (mastopathies complexes avec atypies, antécédents familiaux de cancer du sein...). Son efficacité sur le plan osseux (tant dans la prévention que dans le traitement de l’ostéoporose vertébrale), sa facilité d’utilisation et sa très bonne tolérance générale et gynécologique, représentent en outre des arguments en faveur de sa prescription chez les femmes plus âgées, à distance de la ménopause (lorsque le contrôle des manifestations climatériques n’est plus au premier plan) ou en relais d’un traitement hormonal substitutif, lorsqu’il est nécessaire de maintenir la protection osseuse, mais qu’il existe une crainte d’augmentation du risque mammaire. F. Trémollières et C. Ribot. Place du raloxifène dans la prévention de l’ostéoporose postménopausique. La Lettre du Gynécologue, 258 : 23-4. CANCERS APRÈS CANCER DU SEIN Globalement, environ 10 % des femmes atteintes d’un cancer du sein développeront un second cancer primitif au cours de leur vie. Dans la moitié des cas, ces derniers surviennent sur le sein controlatéral ; ce qui revient à dire que le risque de survenue d’un cancer du sein controlatéral chez les patientes atteintes d’un cancer du sein est 2 à 5 fois plus élevé que celui chez les femmes, dans la population générale, d’avoir un premier cancer du sein ! Chez les patientes atteintes d’un cancer du sein, le risque de survenue d’un cancer endométrial, colorectal ou ovarien (cancers dits “épidémiologiquement liés”) est en outre plus élevé... et d’autres localisations sont rapportées, comme la thyroïde, le mélanome, voire les glandes salivaires. À noter enfin, pour clore ce chapitre “noir”, que certains seconds cancers peuvent être d’origine iatrogène : des cas de cancers de l’endomètre, de leucémies, de LMNH, de cancers du poumon, des tissus conjonctifs et du rein peuvent être attribués au traitement du cancer initial... C. Noguès. Les seconds cancers après cancer du sein. La Lettre du Sénologue, 11 : 36-37. Quelques brèves... ! Fausses couches spontanées à répétition incriminés, ou des étiologies encore inconnues à ce jour... En dépit d’un bilan complet, aucune étiologie n’est retrouvée dans environ 50 % des fausses couches spontanées à répétition ; la simple malchance (le “hasard”) expliquerait la moitié de ces cas ; pour les autres, des facteurs psychologiques ont été S. Fridmann. Le premier trimestre de la grossesse. La Lettre du Gynécologue, 257 : 6-13. ! Indications du conseil génétique Un conseil génétique doit être proposé : aux couples parentaux consanguins (unions entre Correspondances en médecine - n° 3-4, vol. II - 3e et 4e trimestres 2001 cousins germains) ; en cas d’antécédents d’enfant porteur d’une maladie grave, de mort fœtale inexpliquée ou d’interruption médicale de grossesse ; ou s’il existe une pathologie génétique grave chez les ascendants ou les collatéraux. En théorie, ce dernier devrait se dérouler avant la conception ; dans la pratique, c’est loin d’être toujours le cas ! 11 PUB PAGE 12 EVISTA S. Fridmann. Le premier trimestre de la grossesse. La Lettre du Gynécologue, 257 : 6-13. ! Infection et prématurité Environ la moitié des accouchements prématurés (40 à 60 %... voire 80 % si l’on ne considère que les accouchements survenus avant 30 SA) seraient directement ou indirectement liées à une infection. Parmi les germes incriminés, certains le sont de manière formelle (streptocoque B, gonocoque, tréponème mâle, Bacteroïdes, Gardnerella vaginalis), d’autres “suspectés” (Escherichia coli, Trichomonas vaginalis, Ureaplasma urealyticum, Mycoplasma hominis, Chlamydia trachomatis). F. Goffinet. Nouveaux marqueurs infectieux du risque d’accouchement prématuré : la vaginose bactérienne et les cytokines. La Lettre du Gynécologue, 257 : 20-3. ! Pas d’épisiotomie... systématique ! Plusieurs travaux remettent en cause la légitimité des larges indications de l’épisiotomie : celle-ci ne serait justifiée que dans 30 % des accouchements. C. d’Ercole. L’épisiotomie protège-t-elle le périnée ? La Lettre du Gynécologue, 257 : 31-4. ! THS et cancer du sein Aucune étude concernant la relation entre traitement hormonal substitutif (THS) de la ménopause et cancer du sein n’atteint un risque relatif significatif. Toutes ces études, qui ne sont quasiment jamais randomisées et comportent de nombreux biais, sont à reléguer au rang de spéculations. Voilà qui a au moins le mérite d’être clair ! D’après la communication de C. Jamin. 14es Journées pyrénéennes de gynécologie. La Lettre du Gynécologue, 257 (suppl.). de DHEA restent inconnus, et que les échantillons provenant d’outre-Atlantique échappent à tout contrôle et n’offrent par conséquent aucune garantie de qualité ; certains ne contiennent même pas de DHEA ! H. Rozenbaum. Les alternatives au THS. La Lettre du Gynécologue, 258 : 38-41. ! Aspirine et prééclampsie ! Remuez-vous ! Chez les femmes ménopausées, la pratique régulière (3 à 4 séances hebdomadaires de 30 minutes chacune) d’une activité physique impliquant une “mise en charge” (marche rapide, course à pied, exercices de musculation...) permet de prévenir, voire d’inverser d’au moins 1 % par an, la perte osseuse liée au vieillissement, et ce à la fois au niveau vertébral et du col fémoral. Une récente méta-analyse portant sur plus de 30 000 patientes vient clore le débat qui s’était fait jour ces dernières années sur l’utilité de l’aspirine dans la prévention de la prééclampsie. À la question “l’aspirine est-elle efficace dans cette indication” ? : la réponse est “oui... sous réserve d’être prescrite suffisamment tôt et à une dose suffisante (au moins 100 mg/j)”. M. Duclos. Activité physique et ménopause. La Lettre du Gynécologue, 258 : 25-6. P. Merviel et al. Les indications actuelles de l’aspirine en obstétrique. La Lettre du Gynécologue, 259 : 32-5. ! DHEA : parlons-en ! ! Ribavirine : mise en garde La très (trop) médiatique DHEA (déhydroépiandrostérone) est considérée aux États-Unis (où elle est en vente libre) comme un “supplément diététique”... et non comme une “hormone de jouvence” ! Il est en outre important de savoir (afin d’en informer nos malades) que, faute d’un recul suffisant, les effets à long terme d’une prise prolongée Les femmes enceintes, dont les partenaires atteints d’hépatite C sont traités par ribavirine, doivent utiliser un préservatif afin de minimiser la dissémination de cette thérapeutique – tératogène – dans le vagin. Y. Bacq. Hépatite C et grossesse : quoi de neuf en l’an 2000 ? Gastroentérologie, 15, 2 : 42-4. Donnons du sens au soin ! S R . T e l e p e r f o r m a n c e Correspondances en médecine - n° 3-4, vol. II - 3e et 4e trimestres 2001 M é d i a S a n t é 13