revue de presse spécialisée résumé et a n a ly s e d’articles sélectionnés Gynécologie - Obstétrique THS : UNE MISE AU POINT... SANS CONCESSION ! Il est aujourd’hui formellement démontré (par des essais cliniques randomisés) que le traitement hormonal substitutif (THS) de la ménopause améliore la symptomatologie fonctionnelle et est en mesure de ralentir la perte osseuse des femmes ménopausées. En revanche, ni la prévention primaire ou secondaire du risque cardiovasculaire, ni la prévention des fractures liées à l’ostéoporose ne sont des indications validées du THS. Le THS n’est pas sans risque (risque de thrombose veineuse profonde, pathologie biliaire, cancer...) ce qui nécessite une sélection soigneuse des patients pouvant en bénéficier. C. Cornu. Traitement hormonal substitutif de la ménopause : quel rapport bénéfices/risques ? Le Courrier de l’ARCOL 1999 ; 1 : 12-6. GROSSESSE ET TABAC : QUELS RISQUES ? Au vu du nombre croissant de femmes qui, en dépit de leur grossesse, poursuivent leur intoxication tabagique, il n’est peut-être pas inutile de rappeler que les femmes enceintes fumeuses encourent un risque accru de grossesses extrautérines, d’hémorragies gravidiques par placenta prævia ou d’hématome rétroplacentaire, d’avortements spontanés, d’accouchements prématurés ou hémorragiques... Et ce n’est malheureusement pas tout ! Le tabagisme maternel retentit en effet défavorablement sur la croissance du fœtus, accroît le risque de mort in utero et de mort subite du nourrisson, mais induit également des mutations génétiques qui peuvent être notamment à la source de leucémies lymphoïdes aiguës chez l’enfant. Voilà ce que toute femme enceinte (ou désireuse de l’être) adepte de l’herbe à Nicot se doit de connaître ! D. Garelik. Femme enceinte, tabac et société. La Lettre du Gynécologue 1999 ; 240 : 11-2. Quelques brèves... ❏ Aspirine et prééclampsie Faut-il encore prescrire de l’aspirine aux femmes enceintes hypertendues ? À cette question, force est de reconnaître qu’il est bien difficile de répondre simplement par oui ou par non. Un oui... mais seulement dans certains cas, paraît être aujourd’hui la réponse la plus juste. Dans quels cas ? Cela reste à préciser ! M. Beaufils. Faut-il encore prescrire de l’aspirine aux femmes enceintes hypertendues ? Hypertension et prévention cardiovasculaire 1999 ; 4 (11) : 90-4. Correspondances en médecine - n° 1 - mai 2000 ❏ Prophylaxie du paludisme et grossesse comme exagéré... s’il s’agit d’un simple voyage d’agrément ! En pratique, seuls trois antipaludiques peuvent être administrés sans danger pendant la grossesse : la chloroquine, le proguanil et la quinine. Chez la femme enceinte se rendant dans un pays du groupe III, seule une prophylaxie par chloroquine + proguanil (inefficace dans la moitié des cas !) peut être utilisée, la méfloquine étant officiellement contre-indiquée. Il convient d’informer la patiente du risque qu’elle encourt ; un risque qui peut être considéré S. Fridmann, P. Faucher. Infections et grossesse. La Lettre du Gynécologue 1999 ; 238 : 5-10. ❏ Conséquences obstétricales de l’héroïnomanie Faire la part du rôle du toxique et du rôle du mode de vie lié à sa consommation (vagabondage, paupérisation, prostitution) est difficile. Il n’en demeure pas moins que la grossesse des héroïnomanes se solde dans 15 revue de presse spécialisée résumé 15 à 30 % des cas par un avortement spontané et dans 20 à plus de 50 % des cas (!) par un accouchement prématuré. Seul point “positif”, l’héroïne n’est pas tératogène. Les publications faisant état d’une augmentation du risque de malformation sont en fait le témoin d’intoxications associées... notamment éthyliques. P. Benos. Grossesse, héroïne et substitution. La Lettre du Gynécologue 1999 ; 241 : 15-21. ❏ Pelvialgie = fibromyalgie ? Face à une patiente consultant pour des douleurs pelviennes chroniques... sans substrat anatomique clairement identifié (infection, tumeur, endométriose, varices pelviennes), le diagnostic de fibromyalgie doit être évoqué... P. Dellenbach et coll. La pelvialgie peut être une fibromyalgie. La Lettre du Gynécologue 1999 ; 241 : 23-7. ❏ Chimioprévention du cancer du sein Dans l’état actuel des connaissances (absence de consensus) et compte tenu du risque non négligeable d’effets secondaires auquel son administration expose, l’emploi du tamoxifène ne peut être recommandé dans la prévention primaire du cancer du sein chez les femmes à risque. A. Gompel. L’intérêt de la prévention du cancer du sein par le tamoxifène est-il démontré ? La Lettre du Gynécologue 1999 ; 242 : 3-4. ❏ DIU : les raisons d’un échec En France, on dénombre chaque année environ 20 000 grossesses sous stérilet 16 et a n a ly s e d’articles (la moitié aboutissant à une IVG). Afin de mieux évaluer les raisons de ces échecs (responsables d’environ 5 % des IVG pratiquées annuellement dans l’Hexagone) et, notamment, le rôle de la prise d’antiinflammatoires ou d’autres thérapeutiques sur l’efficacité des dispositifs intra-utérins, l’INSERM réalise actuellement une vaste étude épidémiologique cas-témoins... dont on ne peut attendre les résultats qu’avec impatience ! Les grossesses sous stérilet en France. La Lettre du Gynécologue 1999 ; 244 : 6. ❏ THS : quelles investigations complémentaires préalables ? Un frottis datant de moins de deux ans et une mammographie datant de moins d’un an sont les deux seuls examens complémentaires préalables indispensables à la prescription d’un THS. En l’absence de signes fonctionnels (métrorragies, augmentation du volume de l’abdomen), pratiquer une échographie pelvienne (ou une biopsie d’endomètre) n’est pas légitime. S. Fridmann. Ménopause : oncologie et traitement hormonal substitutif. La Lettre du Gynécologue 1999 ; 245 : 9-12. ❏ Sein inflammatoire aigu Face à une lésion inflammatoire aiguë du sein, la clinique permet rarement de poser avec certitude le diagnostic étiologique : abcès, mastite inflammatoire bénigne (galactophorite ectasiante) ou cancer ? L’imagerie (mammographie et/ou échographie... avec ponction cytologique) n’y parvient parfois pas davantage ! Dans ce cas, plutôt que de prescrire un traitement antibiotique et anti-inflammatoire d’épreuve, il vaut mieux adresser la patiente dans un sélectionnés centre spécialisé afin qu’elle bénéficie sans attendre d’une ponction biopsique. Les lésions inflammatoires du sein. La Lettre du Sénologue 1999 ; 3 : 5-20. ❏ Adénopathie axillaire isolée : conduite à tenir Face à une patiente présentant une adénopathie axillaire isolée, une biopsie est indispensable afin d’en préciser la nature : bénigne (c’est le cas fort heureusement trois fois sur quatre !) ou maligne (lymphomateuse ou non) ? En cas d’adénopathie maligne non lymphomateuse, un examen clinique général soigneux s’impose (à la recherche notamment d’une tumeur cutanée) ainsi qu’une mammographie/échographie mammaire. La recherche tous azimuts d’un cancer primitif est en revanche peu “rentable”... Le creux axillaire. La Lettre du Sénologue 1999 ; 4 : 5-18. ❏ Cancer du sein : et après 70 ans ? Le risque de survenue d’un cancer mammaire continue d’augmenter après l’âge de 69 ans. Aussi, les experts recommandent-ils aujourd’hui de repousser “l’âge limite” du dépistage mammographique du cancer du sein à 75 ans. Et chez les femmes de moins de 50 ans ? De récents travaux sont en faveur d’un dépistage du cancer du sein à partir de l’âge de 40 ans, même en l’absence de facteur de risque familial... Dépistage organisé des cancers du sein. La Lettre du Sénologue 1999 ; 6 : 5-20. Correspondances en médecine - n° 1 - mai 2000